AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Bruce Machart (172)


En direction de la rivière, un peu plus loin à l'est, une buse à queue rousse décrit des cercles et plane, décrit des cercles et plane encore, et quand elle replie ses ailes pour plonger en piqué vers la terre, une compagnie de cailles jaillit des buissons et toutes parviennent à s'échapper, sauf une.
Commenter  J’apprécie          480
Mon père dit que si on se cherche à travers les autres, on a toutes les chances de trouver l'image de quelqu'un qu'on ne reconnaît pas.
Commenter  J’apprécie          371
Il y a des moments – maudits soient-ils – qui ne vous laissent pas plus libres de leur échapper qu'ils ne vous permettent de les saisir.
Commenter  J’apprécie          310
Et les voilà qui fendent la nuit, des lieues et des lieues dans les tourbillons du vent, à la cadence de leurs coeurs qui cognent et des sabots qui martèlent la terre, alors que les immenes pâturages noirs déferlent sous leurs yeux.
Commenter  J’apprécie          300
Je crois que dans le malheur, on n'aime plus rien.
Commenter  J’apprécie          290
- Je suppose que dans le malheur, on doit aimer être entouré.
- Je crois pas. Je crois que dans le malheur, on n'aime plus rien.
Commenter  J’apprécie          283
Au loin, mesquites et pacaniers projetaient leurs ombres noires et flottantes sur le ciel violacé au-dessus de la ligne nette de l'horizon.
Commenter  J’apprécie          270
Comme toujours depuis qu'il était en âge de porter une moustache, celle-ci était soigneusement gominée et semblait s'enrouler aux coins de sa bouche, comme un serpent qui aurait traversé une flaque d'huile figée avant de se retrouver sur le visage d'un simple quidam. Karel ne se donna même pas la peine de dissimuler son amusement. Un homme qui prend la peine d'accrocher un truc aussi imposant à ses lèvres ne doit pas avoir grand-chose de suspendu entre les jambes, pensa-t-il.
Commenter  J’apprécie          273
Au-dessus d'eux, un épais édredon de nuages se forme et s'amoncelle jusqu'à ce que sous l'action du vent il s'aplatisse, comme tassé par les mains de femmes qui le disposeraient bien à plat sur un matelas.
Commenter  J’apprécie          260
Mon père dit que si on se cherche à travers les autres, on a toutes les chances de trouver l'image de quelqu'un qu'on ne reconnaît pas.
Commenter  J’apprécie          240
Il comprend soudain, en l'espace de quelques secondes à la fois éphémères et éternelles, qu'un homme ne saurait oublier l'immense toile de fond de son passé, et que même l'éblouissante blancheur des champs de coton en été ne peut venir totalement à bout de la croute stérile et dure de la terre qui s'est formée au fil des hivers.
Commenter  J’apprécie          230
Elle ne pouvait pas savoir que les choses se dérouleraient de cette manière, elle ignorait que ce bébé s'arracherait à elle aussi interminablement et inexorablement que les galets sont retournés, polis durant des années par l'eau vive qui déferle, aussi sûrement que les hommes perdent peu à peu leur bonté originelle à cause de la friction lente et sans fin de leurs désirs irréalisés.
Commenter  J’apprécie          210
Vous mettez ça au compte de l'expérience, comme le jour où, en sortant d'une station-service Texaco, vous vous êtes fait refiler cinq ou six grammes d'origan par un petit Mexicain au visage grêlé et vêtu d'un jean qui descendait pratiquement jusqu'au milieu de ses fesses brunes d'enfoiré de sans-papiers. Vous passez ça par pertes et profits. Vous vous dites : Eh ben tant pis, c'est pour ma pomme. Il n'y a rien d'autre à faire. La prochaine fois, reniflez l'herbe avant de sortir l'oseille, un point c'est tout.
Commenter  J’apprécie          200
Il faisait déjà trop frais pour les rainettes et Karel ressentait leur absence. Il avait grandi avec la musique pressante de leur coassement guttural, et marcher dans ces fourrés, entouré seulement des bruits que faisaient les oiseaux dans leurs nids et les insectes, lui ramenait en mémoire toutes les petites déceptions qui poussent un homme à se rappeler les plus grandes.
Commenter  J’apprécie          190
Joe aimait l'idée, si invraisemblable qu'elle puisse paraître, qu'une femme seule parvienne à se faire une place au soleil dans le monde brûlant et poussiéreux des hommes qui ne retiraient leurs éperons que pour aller dormir ou faire un tour aux chiottes, et il songeait à ce que sa mère serait peut-être devenue si elle n'avait pas épousé leur père.
Commenter  J’apprécie          170
Il observait Edna, une jeune femme menue aux hanches étroites et aux longs cheveux aussi noirs que ses yeux.
Commenter  J’apprécie          170
Au dehors, la nuit tombait, et elle ferma les yeux quand le bébé leva la main, ses tout petits doigts se pliant avant de se relâcher contre la courbure de son sein. C'est alors qu'elle sentit son lait descendre, cette cascade fraîche qui tombait à l'intérieur d'elle-même et se réchauffait immédiatement, comme sous l'effet d'un mouvement propre ou grâce à la soudaine proximité de son coeur. Le flot lui semblait si puissant qu'elle eut l'impression de l'entendre, qu'elle s'imagina cette houle brûlante envahir tous les chenaux de son corps, et l'espace d'un instant, alors qu'elle changeait le bébé de sein, elle choisit de croire que cette paix et ce soulagement étaient les siens.
Commenter  J’apprécie          160
« Quelle sorte de femme, se demande-t-il, se donnerait à un homme pour ensuite le renvoyer et épouser son frère le jour suivant après une bonne nuit de sommeil ? Quel genre de femme met un garçon au monde pour l’y abandonner sans la chaleur de sa poitrine, sans le doux tourbillon de ses jupes ni la caresse apaisante de ses mains et de ses lèvres, et surtout sans les mots qui pourraient dissiper les peurs qui le réveillent au milieu de la nuit et le laissent seul, les yeux écarquillés dans l’obscurité ? » (p. 249)
Commenter  J’apprécie          160
Quand Gloria Jean Thibedeux vous dit de virer de là votre cul de minable, votre cul de chômeur parasite, de foutre le camp et d'oublier cette histoire de mariage et tout ça, c'est exactement ce que vous faites. Vous foutez le camp. Et vous foutez le camp en affichant à peu près la même superbe que celle avec laquelle le crottin tombe du cul d'un hongre ombrageux pendant le passage en ville du rodéo itinérant.
Commenter  J’apprécie          152
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas travaillé aux côtés d' un homme, tellement longtemps qu'il ressentait maintenant une espèce de nostalgie pour ces heures et ces jours passés harnaché à la charrue avec ses frères, leurs bottes dérapant et s'enfonçant dans la bonne terre noire, le soleil leur brûlant la nuque à l'endroit que ne pouvaient couvrir les bords trop étroits de leurs chapeaux. C'était un vrai bagne, un travail inutile qui les rendait fous de rage, mais au moins, liés par ces courroies de cuir, ils partageaient le même ressentiment au même instant à l'égard du même homme, une sorte de rancoeur que la peur les empêchait d'exprimer. A tout le moins, voilà ce que Karel regrettait de la compagnie de ses frères - leur dureté et leur mépris avaient renforcé le sien, l'avaient autorisé à ressentir la même haine. Mais il y avait autre chose: ses aînés avaient aussi admiré leur père - son opiniâtreté et sa langue de vipère, la façon dont il refusait de mendier l'aide de quiconque - et Karel également; et c'était précisément cette admiration qu'il ne pouvait pas comprendre, le respect qu'il éprouvait pour un homme haï, cette lourde couche de vénération qu'aucune colère ne parvenait à lui arracher du coeur. Cela aussi, il l'avait partagé avec ses frères, et la bile de l'indigestion commune que faisaient naître en eux deux courants de sentiments si opposés avait été plus facile à digérer lorsque se trouvaient autour de lui d'autres êtres qui avaient autant de mal que lui à l'avaler.
Commenter  J’apprécie          140



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bruce Machart (494)Voir plus

Quiz Voir plus

Parfum et Cinéma

« Vous savez, on me pose de ces questions ! On me demande : "Qu’est-ce que vous mettez pour dormir ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ?" Je réponds : "Chanel n°5", parce que c’est la vérité… Vous comprenez, je ne vais pas dire nue ! Mais c’est la vérité ! » Quelle actrice se confie ainsi sur son parfum favori?

Marilyn Monroe
Lauren Bacall
Bette Midler

7 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : Parfums , parfumerie , parfumeur , fragrances , littérature , culture générale , mode , haute couture , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}