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EAN : 9782351780725
193 pages
Gallmeister (06/02/2014)
3.93/5   59 notes
Résumé :
Qu'ils se retrouvent en train d'arpenter les terres fertiles du Sud, de conduire leur pick-ups fenêtres ouvertes dans la chaleur suffocante du périphérique de Houston, d'actionner l'écorceuse pour transformer des grumes en feuilles de papier, les hommes de ce recueil découvrent tous, en un instant, la faille en eux. Être hanté depuis toujours par un enfant, un parent, une femme, un voisin, un copain disparus, interrompre enfin le mouvement continu et regarder une vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a des livres dont on doit partager son enthousiasme sans attendre :

"Des hommes en devenir" est un FORMIDABLE recueil de 10 nouvelles écrites par Bruce Machart et brillamment traduites par François Happe.

Il faut le lire immédiatement tellement c'est bien !

Pourtant je ne suis pas forcément fan de nouvelles... Mais quand on aime la littérature étrangère (Zweig, London, James, Fitzgerald, Fromm, Murakami, Buzzati, Bolaño et bien d'autres), il arrive un moment où on s'aperçoit qu'elles se sont infiltrées, mine de rien, dans votre bibliothèque... et que ce genre ne vous laisse pas si indifférente que ça !

Alors pourquoi cet ÉNORME coup de coeur pour CE recueil de nouvelles ?

Peut-être parce que c'est magnifiquement écrit et que Bruce Machart nous décrit avec subtilité des hommes "brut de décoffrage" à qui il manque un petit quelque chose pour être de vrais hommes...

Et il n'y a qu'une seule façon de savoir ce qu'est ce petit quelque chose... en lisant les nouvelles de Bruce Machart !

En plus "Des hommes en devenir" est un Totem de Gallmeister... donc il n'y a aucune excuse à trouver pour ne pas l'avoir ;)
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J'aime les nouvelles.

Je sais c'est violent, volontairement provocateur et même un brin subversif dans ce pays qui ne les aime généralement pas.

Ça n'a pas toujours été le cas pour moi non plus, mais j'aime les nouvelles depuis que je sais comment les lire, ce que j'ai déjà expliqué par ici.

Alors j'ai toujours un recueil ouvert, lu en parallèle de mes autres lectures : un texte par jour, parfois même tous les deux ou trois jours.

Une manière de prendre mon temps et de décanter cet art qui quand il est réussi, dit tant en si peu. Une manière de prendre mon temps, à rebours de la gloutonnerie dévorante de toutes mes autres lectures.

Et si je n'ai pas totalement trouvé mon compte dans Des hommes en devenir de Bruce Machart – traduit par François Happe –, ces histoires texanes d'hommes « entre deux », soudainement fragiles et en proie au doute m'ont permis des pauses de réflexion et d'évasion bienvenues.

J'ai beaucoup aimé retrouver le style de Machart, tant apprécié dans le Sillage de l'oubli, mais ai souvent eu du mal à trouver le lien – le liant – entre ces nouvelles.

Mention spéciale toutefois pour « On ne parle pas comme ça au Texas », joli texte sur l'identité mais aussi dialogue tendu et émouvant entre un grand-père et son petit-fils où plane l'ombre du père disparu.

Et vous aussi, lisez des nouvelles !
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Regardez ces hommes. Celui-là vient de se faire larguer. Celui-ci est « le dernier à être resté en Arkansas » après la mort accidentel de son fils. Cet autre repense, 15 ans après, au jour où il est devenu veuf sur le parking d'un supermarché. Et lui. Son bébé est mort in utero à sept mois de grossesse. Il se revoit tenant le petit corps sans vie pendant que sa femme hurlait ; « Alors, vous n'allez même pas faire sa toilette. Nettoyez-là, bon Dieu ! Qu'est-ce que vous attendez pour faire sa toilette ! »

Des hommes du Texas. Des « hommes rugueux et robustes, des hommes qui ont les mains calleuses comme du cuir, des hommes qui n'ont pas peur de garder un peu de tendresse dans leur poitrine et de l'exposer au grand jour quand la situation l'exige, quelle que soit la souffrance que cela implique ». Des hommes devant un vide vertigineux. Des hommes pour lesquels le terme « reconstruction » n'est pas un vain mot. « Des histoires d'hommes qui ont tous trois roues sur la route et une dans le fossé. »

Attention, grosse claque, énorme claque. Très longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles d'une telle qualité. Bruce Machart m'avait déjà scié avec le sillage de l'oubli. Ces nouvelles sont antérieures au roman mais elles montrent déjà que l'on a affaire à un grand écrivain. La puissance de son écriture est incroyable, tout comme sa science de la narration. Les écrivaillons voulant se lancer dans la nouvelle devraient lire ces textes. C'est une leçon magistrale. La quintessence du genre. Un vrai gros et beau coup de coeur .
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Punaise, me suis encore fourrée dans un d'ces trucs moi ! Je peux pas me la fermer des fois ? Oui ma grand-mère avait raison, on gagne toujours à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler - et on ne gagne pas que un torticolis lingual contrairement à ce que je pensais à l'époque en faisant la maligne comme on fait durant cet âge qualifié (souvent à juste titre) de bête.

Bon ben alors elle va la cracher sa valda ? Qu'est-ce qu'elle a à pousser des hauts cris comme ça ? Sans déconner, cette fille est fatigante !

Ok je me calme. le truc c'est que pas plus tard qu'il y a deux livres j'ai fait tout un pataquès en tentant d'expliquer pourquoi je n'aimais pas les nouvelles, blablabla, trop court, blablabla, pas le temps d'aimer, blabla frustrée, et blablabla et blaaa. Et là, pof, je vous le donne en mille, des nouvelles encore, sauf que cette fois j'ai aimé. Malédiction !

Et c'est clair, je ne vais pas pouvoir m'en tirer un sortant un poncif du genre “y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis”, d'autant plus je pense que c'est faux, les imbéciles aussi changent parfois d'avis et puis après tout rien ne dit que je ne suis pas une imbécile. Bref, piste abandonnée. Je ne vais pas m'en sortir non plus en faisant un discours philosophique de mon cru expliquant par A + B qu'il est possible à la fois d'aimer et de ne pas aimer le même objet, et pourtant cette fois je pense que c'est vrai mais ça risque d'être beaucoup trop long et hors sujet.

Non non, je vais donc me contenter d'un truc facile (ô feignasse, vas-y, parle), je vais expliquer pourquoi j'aime en expliquant ce que je n'aime pas. Merde on avait dit facile... Ouais mais bon, je ne vais pas vous dire toute la difficulté qu'il y a à expliquer pourquoi on aime, je pense que tout un chacun a déjà dû s'y frotter (et ça pique hein ?).

Donc voilà, en gros, je disais la dernière fois que je n'aimais pas les nouvelles parce que je n'avais pas le temps de m'attacher aux gens dedans et que du coup j'en avais rien à foutre de leurs vies et donc de l'histoire. Ok, ça se tient. Mais alors pourquoi ici je vais pas dire ça ? Eh bien parce que je n'ai pas ressenti la même chose, dans les nouvelles incandescentes de Rash les personnages étaient des sortes d'archétypes, à peine esquissés, ils devaient simplement servir à l'auteur à dire ce qu'il avait dire, la foutue morale de l'histoire, et voilà précisément ce que je n'aime pas : les livres qui veulent nous faire la morale. On peut être un peu plus subtile que ça non ? Se dire que le message passera s'il doit passer auprès de ceux qui sont à aptes à comprendre, on peut même carrément se dire que le message qu'on voudrait faire passer ne passera pas tant pis mais que les gens en tireront autre chose (et c'est tout aussi bien non ?) donc en tout cas, s'il vous plaît par pitié, pas de morale ! Alors vu que Bruce nous épargne le coup de la morale, j'aime. J'aime aussi parce que ses personnages ne sont pas des archétypes, non, même que d'ailleurs on a l'impression de les connaître parce qu'on a l'impression que ce sont des vrais gens. Donc même si c'est court, ça passe. Ouais, ils sont vivants et en plus ils nous parlent directement, c'est cash, j'aime bien. C'est un peu comme si on était avec eux dans un bar, ils te racontent leur histoire entre deux verres et puis point barre, chacun rentre chez soi et continue sa vie comme il peut, y'a rien de plus à ajouter.
Et puis aussi, sincèrement, niveau style on est à des années lumière. D'ailleurs, je l'avais déjà beaucoup aimé, Bruce, quand je l'avais suivi dans le sillage de l'oubli...

Avec Bruce, les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas, et même si elles ne sont pas toutes de la même qualité, globalement ça reste sombrement bon. Après, c'est sûr, faut aimer les bières, les mains calleuses, les pick-ups et les petites culottes en satin rose (à ce propos je suis à la recherche de personnes ayant lu la version Québécoise de la chose histoire de vérifier si dans la première nouvelle la culotte de la plouc cajun est bien rose et non pas rouge - tout ça pour savoir si quelqu'un de ma connaissance est daltonien ou pas, au cas où l'envie me prendrait de lui offrir une petite culotte satinée, sait-on jamais ^^)
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
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Très beau recueil de nouvelles d'un jeune romancier, digne descendant de Faulkner, Bruce Machart dont le recueil de nouvelles des hommes en devenir était sorti en France en 2014 chez Gallmeister.

Des monologues bouleversants comme des cris de souffrance intérieurs, tous fortement ancrés dans le terroir américain (on est au Texas, dans Houston ou ses proches environ) où les pick up, les scieries, l'alcool constituent leur décor quotidien.

Ces hommes, avec aux coin des lêvres, des mots simples mais tellement vrais nous racontent des vies bancales et souffrantes dans une réalité crue, et chargée du poids o combien pesant de la responsabilité.

En témoignant à coeur ouvert, ces hommes nous dévoilent une partie de leur humanité et leur intimité qui fait chavirer le coeur.

Sombre mais assez sublime...

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (3)
LeSoir
15 septembre 2014
«Des hommes en devenir» est un recueil d’âpres nouvelles qu’on n’oublie pas.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
07 juillet 2014
Où Bruce Machart confronte ses personnages à leurs fêlures intérieures.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
10 juin 2014
Dix nouvelles envoûtantes qui laissent le lecteur songeur, dix héros qui ont une chose en commun: ils portent le poids de ce qu'ils ont perdu.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Vous mettez ça au compte de l'expérience, comme le jour où, en sortant d'une station-service Texaco, vous vous êtes fait refiler cinq ou six grammes d'origan par un petit Mexicain au visage grêlé et vêtu d'un jean qui descendait pratiquement jusqu'au milieu de ses fesses brunes d'enfoiré de sans-papiers. Vous passez ça par pertes et profits. Vous vous dites : Eh ben tant pis, c'est pour ma pomme. Il n'y a rien d'autre à faire. La prochaine fois, reniflez l'herbe avant de sortir l'oseille, un point c'est tout.
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Quand Gloria Jean Thibedeux vous dit de virer de là votre cul de minable, votre cul de chômeur parasite, de foutre le camp et d'oublier cette histoire de mariage et tout ça, c'est exactement ce que vous faites. Vous foutez le camp. Et vous foutez le camp en affichant à peu près la même superbe que celle avec laquelle le crottin tombe du cul d'un hongre ombrageux pendant le passage en ville du rodéo itinérant.
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Vous ne sentiriez pas les flots de lumière qui le pénètrent et le soulèvent de telle manière qu'il se met à flotter dans les airs, en direction de l'écoutille ouverte au-dessus de lui, s'élevant dans la clarté qui le trouvera, dans quelques minutes à peine, non pas sur le pont d'une plate-forme de forage, mais dehors, dans son allée, une boîte isotherme à la main, dehors, dans un monde lumineux peuplé de gens comme Randi Stimmons, John Dalton, Sarah Kneeland Whiteside, Quatre-vingt-deux, et vous, vous tous qui languissez après ce qui vous fait défaut, ce que vous avez perdu quelque part, sur le chemin qui vous a menés à aujourd'hui, le jour où Dean Covin s'avance parmi vous en traînant la jambe, pose sur vous un œil empreint de douceur et de bonté, mais incontrôlable, vous tend une main agitée de spasmes, sachant, malgré ses blessures, ou peut-être à cause d'elles, qu'être un homme, un homme accompli, c'est faire en permanence l'expérience du manque.
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Dans cette vallée, jusqu’au mois de mars, quand je m’assieds sur la véranda par des nuits comme celle-ci, vêtu de ma parka, pour siroter mon whisky en frissonnant et essayer de trouver une prière appropriée pour le fils que j’ai perdu il y a onze ans ou le courage d’appeler celui qui est vivant mais qui se trouve à des centaines de kilomètres d’ici, souvent, même les nuages semblent frappés de léthargie, ils se posent là et ils y restent.
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Cela m’avait blessé, la façon dont elle avait souri en disant cela, l’ovale oblique de sa bouche exhibant son rouge à lèvres et sa satisfaction, comme si les mots prononcés lui laissaient un goût sucré et vermillon sur la langue. Tout de même, malgré ce sourire, malgré la montagne de bagages qui bloquaient le couloir et malgré les éclats de laideur qui étaient parvenus jusqu’à mon lit certaines nuits, je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle partait pour de bon, que les vacances qu’elle prenait étaient de celles dont les mères ne reviennent jamais.
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Vidéo de Bruce Machart
Teaser Des hommes en devenir , adapté et mis en scène par Emmanuel Merieu
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