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Critiques de Camille Claudel (63)
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Une femme

Choqué ! Je suis absolument choqué quand j'essaye de m'imaginer, comment un membre tant éminent de l'élite ait pu traiter sa soeur, la plus grande sculptrice de tous les temps. Éminent il était ce Paul Claudel : immortel (membre de l'académie française), ambassadeur, grand-croix de la Légion d'honneur, auteur prolifique er figure de proue de la religion catholique. Je n'arrive tout bonnement pas à comprendre qu'un homme tant cultivé ait pu agir de la sorte. Et ce ne sont certainement pas ses explications vaseuses, à propos de la pauvre Camille, qui m'y mèneront.



J'avoue que le pourtant excellent ouvrage d'Anne Delbée m'a coûté de la peine à terminer. En fait, j'ai failli plusieurs fois l'abandonner, tellement que le sort scandaleux, réservé à cette artiste hors pair par son éminent frere m'a dégoûté. Si j'étais Saint-Pierre, je ne l'aurai pas laissé entrer au paradis, malgré son visa particulier, qu'était son 'Annonce faite à Marie'. Ouvrage sur lequel, j'ai trouvé une critique on ne peut plus pertinente de la main de ChatDuCheshire à Babelio, dans la vie, le professeur Isabelle Corbisier, qui après avoir loué les qualités littéraires de cette oeuvre, ajoute : "Mais celle-ci (l'écriture) est au service d'un propos catholique réactionnaire totalement écoeurant à mes yeux. Toutefois on ne peut reprocher à l'auteur de ne pas y être en phase avec lui-même quand on sait ce qu'il fit de sa soeur Camille..."



Une chose est certaine, jamais je ne lirai un autre ouvrage de Paul Claudel. Non pas comme une espèce de revanche posthume, mais tout simplement parce que n'importe quel oeuvre de lui serait hypothéquée par le tragique destin de sa soeur, qu'elle a vécu largement à cause de lui.

Il y aura, devant mes yeux en d'autres termes, toujours cet ahurissant contraste, entre la gloire et les honneurs d'un côté, la misère à l'état pur de l'autre.



Pour ceux qui n'ont pas lu ce livre ou un autre sur Camille Claudel, ni vu le film que Bruno Nuyten en a fait en 1988, avec une inoubliable Isabelle Adjani, l'incarnant à l'écran, je résume brièvement les faits. La sculptrice a passé presque 30 ans dans un asile d'aliénés, de février 1915 jusqu'à sa mort, le 19 octobre 1943, pour être précis. L'instigateur de cet enfermement, pour 'démence paranoïde', n'est autre que son frère. La cause principale de sa mort est la malnutrition, problème dont le frère avait été informé par le chef de clinique juste avant sa mort. Le grand académicien-diplomate-supercatholique n'a pas daigné venir à son secours, ni à son enterrement (dans une fosse commune), d'ailleurs.



L'ouverture, à Nogent-sur-Seine, le 26 mars dernier, du Musée Camille Claudel, lui permettra enfin, du moins je l'espère, de sortir de l'ombre d'Auguste Rodin. 74 ans après sa mort, ce n'est vraiment pas une minute trop tôt !



Comme il y a déjà 16 bonnes critiques de l'ouvrage d'Anne Delbée, je m'abstiendrai de synthétiser ce livre. Je veux juste exprimer mon étonnement que l'auteur n'a pas été couronné d'un prix prestigieux, outre celui des lectrices de Elle. Si le Prix de l'Académie française, s'avérait évidemment un peu délicat, il restait le Goncourt, Renaudot ou Femina !
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Une femme

« Elle a tenu longtemps. Sans armes, sans ruses, sans faux-semblants. À mains nues. Voilà. Elle n'a plus ni ciseau, ni maillet, ni sculpture. Ils ont tout pris. Elle revoit la vieille Bible usagée. Elle voulait sculpter. Les petits contre les forts, les grands. Il y en avait encore tant d'autres – tant d'épopées qu'elle aurait aimé relire de ses doigts poussiéreux. Elle est là, sans livres, sans terre, sans bras. La camisole. » (p.70)

On est frappé par la splendeur avec laquelle Anne Delbée nous révèle la vocation de Camille, dans un des premiers chapitres (Les enfants de la lune). L'adolescente est bouleversée par l'appelle des rocs altiers et nous aussi avec elle. Dès le début, ces derniers ressortent des paysages familiers, ils sont humanisés. Un rituel mystique se joue entre Camille et la forêt, les falaises, les racines d'arbres, le vent, la boue, la Nature mystérieuse dans le bruit de l'orage. Elle veut respirer la terre, rouge, elle l'enveloppe dans sa pèlerine, en fait un balluchon. Dans une nudité sacré du coeur, elle se roule dans le sable.

Les pierres lui reviennent toujours : dans ses visions, dans les fables qu'elle invente pour son jeune frère. Elle fait parfois peur à son cadet par son regard vibrant de passion. Sous l'astre nocturne, les blocs de granit s'enlacent, lui demandent des baisers. « Ils étaient nus et leurs doigts à jamais étreints. Aussi ferme que la pierre, aussi obstiné que l'âne, tel était leur amour. » À 13 ans, elle se promène seule, ses vêtements trempés, oublie l'heure, la « petite sorcière » de son père, Louis-Prosper, qui la comprend si bien. Camille aimerait voir le diable, persuadée qu'il est « commun, passe-partout ». D'ailleurs, ce mot maléfique colle à son prénom, par le mépris des un, par l'admiration des autres. « Traînée, traînée ! » Sa mère lui donne des claques, son oeil noir et ses malédictions n'arrêtent pas Camille, si heureuse de sculpter.

Derrière les phrases haletantes d'Anne Delbée se cache le cerveau puissant de l'écrivain qui par le moindre détail de ces pages initiales annonce déjà tous les évènements futurs de l'histoire de l'artiste damnée.

Très jeune, Camille se passionne pour la lecture (Baudelaire, Villon, la Divine Comédie de Dante et tant d'autres), pour des concerts (Richard Wagner, Claude Debussy). Sa culture est immense. Tous les recoins de son âme nous sont dévoilés. Camille a besoin de solitude : « Elle n'est pas méchante mais elle veut être seule ». « Comment peut-on tous les jours de sa vie se réveiller à côté de quelqu'un ? Une chose est essentielle : la solitude à soi lorsqu'on ouvre les yeux… » « Camille marche sous la pluie. L'orage a crevé. Camille, curieusement, se sent heureuse d'être seule. Elle n'aurait pas aimé rester là-bas », sur le divan de l'atelier où Monsieur Rodin l'a aimée pour la première fois. « J'irai là où il n'y a personne. » « On me reproche (ô crime épouvantable) d'avoir vécu toute seule… »

Elle n'aime pas des longs sommeils, elle oeuvre dès l'aube ! Elle déteste les gens qui perdent leur temps dans les politesses. Comme si elle sentait que le temps lui était compté, son ouvrage ni ses mains ne peuvent attendre ! Et pourtant elle est capable d'humilité, douée d'autodérision, cette donzelle aux cheveux indisciplinés. « Ce sont les médiocres qui ont peur d'apprendre et qui s'enferment chez eux. le temps efface toutes les signatures. » Cependant ses yeux bleu sombre affolent, non seulement son petit Paul, mais des étrangers, d'autres sculpteurs, et parfois même son père. « Vous avez quelque chose. Ne le gâchez pas par votre violence ! », lui affirme son premier maître Alfred Boucher.

J'étais en quelque sorte voisine de Camille Claudel au temps où j'habitais à deux pas de l'Île Saint-Louis. Mon ami brûlait d'admiration pour cette femme sculpteur injustement enfermée dans des asiles psychiatriques. Nous nous arrêtions devant la plaque apposée sur sa dernière maison, en même temps son atelier, mais je ne connaissais pas encore la tragédie de Camille Claudel, ni par le film avec Adjani ni par ce texte. C'est maintenant que j'ai la chair de poule en longeant le quai de Bourbon, N°19. J'entends alors en moi ces phrases du livre : « Camille songe à la mer qui transforme les tempêtes du grand large en une caresse qui vient chatouiller doucement les pieds : Paris encercle amoureusement les jambes de l'adolescente. Elle se laisse faire, souveraine de cette ville qu'elle apprivoise déjà. »

À mon humble niveau, j'aime aussi reconnaître des « personnages » et des « attitudes » dans des gros rochers de la forêt de Fontainebleau et les photographier avec frénésie : un mouton, un couple, une fée carabosse, bien au-delà des silhouettes spectaculaires décrites communément dans des guides touristiques. Tant pis si un randonneur me lance avec sourire : « Arrête de fumer la moquette ! » C'est aussi pour cela que je dévore ce bouquin. Dire que je l'ai ramassé au kiosque du Jardin des Serres d'Auteuil, tout écorné par des lectures intensives !

Rodin, « lui seul partageait avec elle un identique idéal de beauté et de vérité. » Elle tombe amoureuse d'abord de ses Mains de sculpteur, si habiles, si intelligentes, si sensuelles, si mystiques, transfigurant la réalité. Ils se sculptent l'un l'autre, leur Rencontre les inspire pour plein d'oeuvres !

Anne Delbée s'est incroyablement documentée pour écrire un livre si détaillé, riche en renseignements techniques sur la sculpture, parsemé de références à Michel-Ange et d'autres génies intemporels. Ses pensées concernant la philosophie de l'art ainsi que l'histoire de l'art m'ont parlé énormément. Très vite j'ai arrêté de publier des citations car chaque passage me paraissait une révélation ! À vous de découvrir les étapes suivantes de la vie de Camille Claudel, ses autres rencontres, rêves et projets.

Un tel destin, un tel roman, poussent à réfléchir et peut-être à se dire qu'il existe un amour si fort, si torrentiel, qu'il faut savoir y survivre, mais déjà il faut avoir du courage pour le désirer. Pour Camille, c'est un amour où la vie et la création ne font qu'un. Elle n'en a pas besoin d'autre. Celui-là est sacré. Est-ce vouloir trop ?

Demeurent La Vague (1897), marbre-onyx et bronze, La Valse (1905), bronze, Vertumne et Pomone (1905), marbre, ces oeuvres présentées Paris, au musée Rodin, et tant d'autres encore…

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Une femme

Fin du XIXe siècle, une très jeune femme rêve d'être sculpteur. Impensable à cette époque ! Et pourtant, pourtant Camille résiste en dépit des considérations de sa famille. Elle lutte pour assouvir sa passion. Un jour, elle rencontre le célèbre Rodin et c'est l'amour fou. Elle devient son élève aussi bien en amour qu'en sculpture. Son talent éclate, mais leur relation est orageuse et déborde de l'atelier. La rupture est annoncée et Camille ne la supporte pas. Le scandale est là, le frère, Paul Claudel, ne le supporte pas. Il la fera enfermée...



Camille Claudel fut internée pendant trente ans... Ce magnifique hommage contient quelques lettres écrites par Camille à son frère. Ce sont des lettres très poignantes dans lesquelles on ressent toute la passion dévorante de Camille pour son art. Quant à la folie, on peut se poser bien des questions à son sujet...

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Une femme

«Une femme » d’Anne Delbée est la biographie de Camille Claudel, sœur de l’écrivain et poète Paul Claudel, et élève et amante d’Auguste Rodin.

XIX siècle, Camille est l’aînée d’une fratrie de deux sœurs et un frère Paul avec qui elle partage un amour fraternel. Jeune adolescente, atypique et sauvage, Camille aime fureter dans la nature et prend un réel plaisir à toucher et modeler la glaise.

Dotée d’un don pour la sculpture, la jeune fille décide d’exercer cet art.

Mais à cette époque, l’aspiration pour cet art est scandaleuse pour la femme, et sa mère qui voue une haine inextricable pour sa fille, s’y oppose catégoriquement. Soutenue par son frère et son père avec qui elle entretient une tendre complicité, ce dernier lui offre des cours sur Paris.

Camille rencontre le célèbre sculpteur Auguste Rodin et devient son élève, de cette passion commune découlera une longue et tumultueuse histoire d’amour.

Demeurant dans l’ombre de Rodin, la jeune femme trouve la force de quitter son amant malgré l’amour qu’elle lui porte, et se consacre à corps perdu dans ses œuvres.

Murée dans sa passion, l’artiste Claudel s’isole dans son atelier, s’épuise à sculpter, démunie, sans ressources, elle s’acharne. Paul, attendri par sa sœur, essaie de l’aider mais sans espoir.

Malgré son génie, Camille n’arrive pas à imposer son art, anéantie et obsédée par Rodin qu’elle croit néfaste à sa réussite, malade, pauvre, essoufflée par sa vocation, elle sombrera dans la folie comme une bête sauvage, seule et perdue.

Sa mère, sans scrupules, prend l’initiative de la faire interner dans un hôpital psychiatrique où elle finira ses jours.

Chaque chapitre de cette biographie comporte des lettres de Camille Claudel, écrites de l’hôpital, où elle crie et adresse son désespoir, sa haine pour Rodin, son désir de retrouver sa liberté, mais elle n’aura en retour que du silence et de l’ignorance.

Bouleversante d’émotions, Camille Claudel fut une incomprise, naît d’une époque qui ne lui fut pas favorable, cette femme courageuse, volontaire, insoumise imposera sa passion pour la sculpture, et revendiquera sa rage de liberté.

Son intégrité et sa soif de réussir, malheureusement la conduiront vers une triste destinée, mais le temps jugera de son talent.

Anne Delbée signe une œuvre littéraire touchante sur la vie de la sculptrice Camille Claudel.

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Camille Claudel

Après une nouvelle visite au Musée Camille Claudel, à Nogent sur Seine, ce dimanche 30 mai 2021, j’ai fait une pause à la librairie-boutique… j’en ai profité pour choisir ce petit ouvrage dans la collection, « Paroles d’artiste » aux éditions Fage, afin de l’offrir à un camarade , ne connaissant pas cette artiste. Une publication illustrée des œuvres de la sculptrice, accompagnées d’extraits de sa correspondance.



Un mélange qui offre un double aperçu de l’œuvre artistique et du parcours personnel tragique de Camille C.



Croyant bien connaître les sculptures de cette artiste, j’ai toutefois découvert et re-découvert les œuvres suivantes

1. « Jeune fille à la gerbe » (1887) – Collection particulière

2. « Profonde pensée » (1898-1905) – Bronze et marbre

3. « Rêve au coin du feu » (1899-1905)- Bronze et marbre

4. « Mon Frère » (1886) – Bronze



Des extraits de correspondance offre quelques éléments de la vie personnelle de Camille Claudel, la passion pour son art, ses appels au secours de l’asile d’aliénés où sa mère, au décès du père, l’a fait interner… dont cette supplique adressée à son frère… Un extrait qui ne peut que nous fendre le cœur…



« A Paul Claudel, 3 mars 1927



Dans une maison de fous [...] il y a des règlements établis, il y a une manière de vivre adoptée, pour aller contre les usages, c'est extrêmement difficile ! Il s'agit de tenir en respect toutes sortes de créatures énervées, violentes criardes, menaçantes [...]Ce sont des créatures que leurs parents ne peuvent pas supporter tellement elles sont désagréables et nuisibles. Et comment se fait-il que moi, je sois forcée de les supporter ? [...]ça n'est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu: après 14 ans aujourd'hui d'une vie pareille je réclame la liberté à grands cris. »



Ce musée Camille Claudel… est d’autant plus précieux qu’il répare un tant soit peu l’accumulation d’ injustices, ayant entravé cruellement la carrière de cette artiste…

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Une femme

C'est une biographie romancée intéressante et complète , pour l'apprécier à sa juste valeur j'aurais dû débuter par cet ouvrage avant de me lancer dans les autres biographies et lectures de documents divers sur Camille Claudel.

Le rappel constant à chaque nouveau chapitre de son exil en milieu psychiatrique sonne comme un écho douloureux du calvaire qu'elle a vécu.

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Une femme

j'ouvre le livre et je lis, écrit à la main

"Printemps 2014

Pour ma soeur chérie"

il y a aussi un post-it : "Tu me reparleras de Rodin après avoir lu ce livre. Bises."

et je me souviens de la conversation que nous avons eue lui et moi quelques semaines auparavant où je lui confiais mon admiration pour cet homme.



Alors, qu'en est-il, ce livre m'a-t-il cassé mon Rodin?

je ne peux pas dire ça, et le livre ne s'y prête pas.



Par contre, je suis tombée raide dingue (…) de Camille, sa personnalité, sa force de travail, sa pugnacité et bien sûr son génie.



Et on peut dire que sa rencontre avec Rodin a sans doute plus fait son malheur que son bonheur, une chape de tristesse et d'injustice face à de fugaces instants de bonheur et de complicité.



Touchante aussi la complicité avec son frère et fort son amour pour son père qui l'a toujours soutenue, même face à sa mère qui ne l'aime pas ; sa fille qui sculpte depuis l'enfance ne rentre pas dans le cadre bourgeois et conventionnel qu'elle s'est fixé pour elle.



Insupportable le poids étouffant de la société "bien pensante", impitoyable et destructrice.



Le livre se dévore, plein d'émotion, avec parfois des passages plus obscurs, où je ne savais plus qui parlait, ou alors si c'était une description réelle ou juste un égarement de la belle Camille.

Il est émaillé de passages de lettres, et de citations d'ouvrages de son petit frère Paul.



Bien sûr je n'ai pu m'empêcher, en cours de lecture, de googler les titres de sculptures pour (re)découvrir des oeuvres d'une intensité tangible, et je n'aurai de cesse désormais de pouvoir les découvrir en vrai, en plâtre, en marbre ou en jade (les Causeuses).



Sublime revanche, Camille, la force de ton oeuvre offre au monde ta pérennité.





4/5



is@juin14
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Une femme

Pépite !!!

Quand on s'attaque à la biographie de Mlle Camille CLAUDEL, sculpteur de son état, c'est comme un immense bloc de marbre façonné par la vie: quel génie !! une passionnée, belle, intelligente; incarnant la liberté, la passion, sa condition féminine bien malmenée dans le milieu artistique, élève puis amante de Monsieur Rodin, elle s'impose comme une immense artiste.

Celle qui sera toute sa vie "mise à l'écart" par sa famille, internée au Centre psychiatrique de Montdevergues en Vaucluse, son frère Paul ne lui rendra que quelques visites où elle restera interné pendant trente trois ans !!!..



Hélas combien de ses contemporaines ont -elle été "bâillonnées" de la sorte, et si peu considérées...Une artiste émouvante reconnue bien tardivement, son œuvre est impressionnante de par la maîtrise de son art et caractérisée par la force et la beauté qui se dégagent de ses sculptures.



Si vous voulez prolonger cette lecture je vous conseille sa correspondance ..son entourage voulait la faire passer pour une folle..et ne relisant ses lettres nous sommes bien loin de cette description erronée.



Livre culte pour tous les amoureux de Camille Claudel qui a été le livret du magnifique film adapté au cinéma avec Gérard Depardieu et la sublime Isabelle Adjani.



je vous propose mon quizz et la liste des ouvrages sur cette magnifique artiste
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Correspondance

Le Génie Absolu à l'état pur ...La Liberté d'expression incarnée. Vive Camille ! PÉPITE D'OR de Chez PÉPITE !!!



Ces lettres sont d'une intelligence et d'une lucidité incroyables, où transpire une force vive, passionnée en sculpture comme en amour, entière et flamboyante Camille claudel où le génie bâillonnée. ces lettres témoignent de sa quête artistique, de ses amitiés, de ses relations avec les critiques, de son travail.



Abandonnée par sa famille, marquée par le deuil de son père, trahie par Rodin son plus grand amour, par son frère Paul qui la délaisse, le sort s'acharne, la sculpture va l'engloutir peu à peu, la précipitant dans les affres de la pauvreté et de la douleur.

Ces lettres nous la rende vivante : on y découvre son enthousiasme, ses peurs,ses doutes, ses difficultés matérielles, son sens de l'humour.



Emmurée vivante pendant 33 dans un asile d'aliénés à Montdevergues en Provence dans le Vaucluse, Camille Claudel a survécu à la guerre, la folie, à la malveillance familiale, à la famine..... une véritable héroïne qui a été remise à l'honneur depuis peu lors de nombreuses expositions internationales .



Une inconditionnelle , l'un de mes livres de correspondance préféré, poignant et bouleversant de sensibilité, d'intelligence. Adapté au cinéma et incarnée par la Sublime Isabelle Adjani et Gérard Depardieu dans le rôle de Rodin
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Une femme

Très beau livre d'Anne Delbée, qui nous révèle la vie de Camille Claudel.

Une femme passionnée qui se donne corps et âme à son art, ainsi qu'a son amour.
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Une femme

Cette biographie raconte la vie de Camille Claudel, son enfance à Villeneuve avec son frère Paul avec qui elle était fusionnelle.

Quand Camille sera adulte, son frère lui manquera, elle aurait aimé aller en Chine avec lui. Camille est décrite comme une personne au caractère entier avec assez peu de patience. On apprend aussi qu'elle ressentira un sentiment d'amertume quand elle se comparera à Auguste Rodin.

A cette époque il n'était pas facile pour une femme d'être reconnue comme artiste et d'être exposée. Les chapitres alternent biographie et lettres de l'asile.
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Une femme

Une femme… quelle femme ! Camille Claudel, la soeur de Paul l'écrivain, l'élève, la maîtresse et la muse d'Auguste Rodin mais surtout une femme sculpteur à part entière dont le talent n'a été hélas reconnu à sa juste valeur que trop tardivement.



Le livre d'Anne Delbée est un bel hommage à cette merveilleuse artiste qui connut un destin hors du commun. « Trente ans de création – Trente ans d'asile »

Camille Claudel est née en 1864 à Fère-en-Tardenois dans une famille de la bonne bourgeoisie catholique de province. Elle est rejetée par sa mère, qui, après le décès prématuré de son premier né, attendait un garçon, Un brin sauvageonne, les cheveux hirsutes, Camille dès son plus jeune âge s'échappe de la maison familiale de Villeneuve, court dans la nature, parle aux pierres, « poignasse » la terre et la met en forme. A 17 ans, elle le décide, elle sera sculpteur. Soutenue dans son projet par son père, elle va séjourner à Paris où Rodin l'accepte comme élève dans son atelier. Il va s'en suivre plusieurs décennies de création artistique, tout en sensibilité et délicatesse, et une relation passionnée et tumultueuse dont Camille sortira épuisée psychologiquement, anéantie. Un comportement quelque peu désordonné, elle sera jugée folle par sa famille qui la fera interner, sans scrupule, dans l'asile de Montdevergues, où elle mourra 30 ans plus tard en 1943. Au tournant du 19ème siècle il ne fait pas bon être une femme qui refuse les conventions et les codes de la société.



J'ai lu cet ouvrage poignant il y a quelques années déjà. Il m'avait été offert par une amie qui en avait été tellement touchée à sa lecture qu'elle avait souhaité me faire partager son ressenti. Je lui en suis très reconnaissante. Cette biographie originale de Camille Claudel, assez atypique dans son style d'écriture et sa conception, est une pépite ; Anne Delbée y révèle toutes les facettes de la personnalité de cette femme artiste passionnée mais incomprise, enfermée presque la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique. Comment ne pas se sentir révolté devant tant de cruauté et d'injustice ? A noter que chaque chapitre est ponctué par des extraits de textes de Paul Claudel et surtout de lettres touchantes de Camille à son frère dans lesquelles elle exprime toute sa passion pour son art et son désespoir d'être privée de sa liberté.



« …quant à moi je suis tellement désolée de continuer à vivre ici que je ne suis plus une créature humaine. Je ne puis plus supporter les cris de toutes créatures, cela me retourne sur le coeur. Dieu ! que je voudrais être à Villeneuve ! Je n'ai pas fait tout ce que j'ai fait pour finir ma vie gros numéro d'une maison de santé. J'ai mérité autre chose que cela… »



#Challenge illimité des Départements français en lectures (02 - Aisne)

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Je couche toute nue

Si pas mal de lettres se retrouvent dans les autres ouvrages lus relatifs à Rodin et Camille Claudel, certaines sont inédites et permettent de comprendre plus avant la personnalité des deux amants et leurs relations.

En tête des correspondances et articles, l'identité des rédacteurs est indiquée j'aurais aimé retrouvé en fin de livre une synthèse sur chacun d'eux.
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Une femme

Biographie romancée de l’extraordinaire Camille Claudel, Une femme est un récit bouleversant. La gorge se noue, les yeux s’embuent, les dents se serrent.



Rodin, un maître ? Grand sculpteur, mais homme et amant sans scrupule, destructeur.



Paul Claudel, le grand écrivain catholique ? Avec leur mère, qui n’a jamais soutenu Camille, il l’a jetée à l’asile, où elle est restée 30 ans, dans des conditions épouvantables. Les lettres de Camille à Paul, tout sauf irrationnelles, des suppliques vaines. Curieuse obstination de Mme Anne Delbée à citer Paul, dont les mots sonnent faux.



Une femme

Géniale

Diablement volontaire

Paranoïaque

Révoltée

Indomptable.



« Seul Mirabeau l’avait comprise. Peut être parce qu’il écrit lui-même.

« Cette jeune fille a travaillé, avec une ténacité, une volonté, une passion, dont tu ne peux pas te faire idée… Enfin elle est arrivée à ça ! … Oui, mais il faut vivre ! Et elle ne vit pas de son art, tu le penses ! … Alors le découragement la prend et la terrasse. Chez les natures ardentes, dans ces âmes bouillonnantes, le désespoir a des chutes aussi profondes que l’espoir leur donne d’élan vers les hauteurs… Elle songe à quitter cet art. » »



« Camille déteste ces femmes qui ne disent jamais ce qui leur fait ou non plaisir. Eternelles victimes, elle se sacrifient à tout jamais. Ayant réfréné leur joie, elles ne peuvent plus que subir. Elles ont dressé un tel barrage devant le plaisir que même un plat, une fleur, ne provoquent plus chez elle le moindre acquiescement. Toute existence est une forme de croix ; Camille, du fond du cœur, remercie M. RODIN de lui avoir communiqué le goût du plaisir. De toute façon elle l’aurait trouvé. Toute petite elle s’était juré de chercher toujours plus loin. Il y a un certain égoïsme qui est une forme de santé ».



« Je ne suis pas sa créature. De personne, tu entends ! »



Camille outragée,

Camille brisée,

Camille martyrisée,

Camille jamais libérée !

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Une femme

Âme insolente, virevoltante et artiste de génie, Camille Claudel est un joyau de femme victime de son sexe et de son temps. Camille voit grand, son don pour la sculpture surprend et effraie. Une femme sculpteur ? Ricane-t-on. Camille se débat, n'en démord pas: elle vouera sa vie à son art. Sa mère la rabroue en permanence, son frère ( l'écrivain Paul) adopte une attitude dérangeante envers elle, oscillant entre amour absolu, jalousie et délaissement, seul le père comprend sa fille et compte parmi les adjuvants. Puis, vient la rencontre, d'envergure elle aussi : Rodin. Le majestueux, l'imposant, le très célèbre Auguste Rodin la voit, saisit la fougue du génie. Il la conduira à trouver l'or qui est en elle. Le pygmalion devient amant, la romance passionnelle qui suit est terriblement douloureuse et Camille en fait les frais. Elle se débat à nouveau, tente de garder pied, de se faire une place mais elle est seule, elle reste une femme, talentueuse certes, mais elle demeure pour beaucoup la soeur de ....ou l'élève de ... Vivre de son art n'est pas chose aisée au XIX ème siècle lorsqu'on est une femme. Et puis son histoire d'amour avec le maître est aussi belle qu'écrasante, sa réputation en pâtit. Peu à peu Camille sombre, elle flanche, c'est dur d'avoir à la fois tant de belles images à façonner et tant d'obstacle à surmonter. Ce sera l'internement. Le coup de grâce du frère, l'ignoble trahison. 30 ans de solitude, de froid, de faim et d'abandon. Quel destin ! Que serait devenue Camille Claudel si elle était née plus tard ? Anne Delbée rend un fabuleux hommage à cette femme incroyable qui portait un regard si poétique sur le monde et qui aura laissé dans son sillage des oeuvres d'une beauté et d'une émotion saisissantes. J'ai été très émue par Camille Claudel qui est la quintessence de l'énergie et de la sensibilité. La suivre au fil des pages dans sa vie d'artiste et de femme m'a fascinée mais aussi terriblement attristée et indignée car Camille ne méritait pas ce destin effroyable, encore une femme victime de sa condition. Tant de femmes ont été arbitrairement séquestrées dans les asiles psychiatriques au XIX ème, vies sacrifiées par des maris, des pères...des frères. D'ailleurs, les extraits des lettres de l'asile qui entrecoupent le récit sont très douloureuses à lire car on mesure l'immense détresse de cette femme qui a été trahie et abandonnée. Un livre magnifique qui touche au coeur !
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Une femme

Chaque chapitre commence avec un extrait des lettre de l'asile, une de ces lettres écrites par Camille où elle demande à ce qu'on la sorte de cet enfer, où elle raconte ses conditions d'internement. L'enfer pour Camille est Montdevergues. Chaque lettre est suivie d'un extrait des œuvres de Paul où, ce ne peut être une coïncidence, les mots parlent de Camille, de leur relation fusionnelle.



Au moment où Camille est touchée à mort par la trahison de Rodin, de l'éloignement de Paul parti trop longtemps en Chine sans l'emmener, la pauvreté et la maladie l'emportent sur sa raison. La mort du père, allié de toujours, le seul à avoir compris sa fille sera l'occasion inespérée pour la mère sous prétexte de folie, de mauvaise tenue selon ses critères rigides, de faire interner sa fille à vie chez les fous. Paul, le frère si aimé ne dira, ne fera rien contre cela. Trente ans de silence pour une femme ayant passé la trentaine. Quel gâchis sans nom ! Et le lecteur de rêver à tout ce que Camille aurait pu créer comme autres merveilles si on lui avait donné les moyens de s'exprimer pleinement ! Un génie née femme et à la mauvaise époque !



Le plus horrible encore est de savoir que ses restes ont fini dans une fosse commune quelque part on ne sait plus où. Il en reste rien de ce génie, de cette femme sinon ses œuvre, ses lettres, les mots de son frère. Et sa légende.
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Une femme

Pendant longtemps, pour moi, Camille Claudel a eu les traits d'Isabelle Adjani et c'est au biopic magnifique que lui a consacré en 1988 Bruno Nuytten que je dois une bonne part de mon intérêt pour l'artiste.

De Camille Claudel, j'ai d'abord aimé le destin que l'Histoire fait passer pour romanesque mais qui fut surtout tragique, gâché, violent.

Ce furent ses sculptures qui ensuite m'émurent, moi qui n'y connais pourtant pas grand chose, qui ai toujours préféré la peinture.

Enfin, il y eut la conscience de cette trajectoire unique d'une femme artiste et du peu de place que ses homologues lui firent en tant que femme justement. Voilà qui fait réfléchir…

Et son génie.

Il y a là assez d'éléments pour avoir envie d'en savoir plus sur Camille Claudel, pour vouloir se rapprocher de la personne derrière la légende enténébrée mais tellement séduisante, et quoi de plus légendaire que les artistes dont le talent confine à la folie (surtout au XIX°siècle!).

Je me suis donc lancée dans la biographie d'Annie Delbée dévorée au début de l'été.



Cet ouvrage est une bien singulière biographie... Bien qu'extrêmement savant et documenté, "Une femme" ne se présente pas comme un ouvrage proprement "scientifique" à l'instar de ses semblables tant Anne Delbée le nourrit d'une forme de lyrisme, l'enrichit de phrases haletantes, d'une syntaxe vivante, écorchée, de poésie aussi et ce jusque dans certains titres de chapitre ("Les Enfants de la Lune") A cet égard, le prologue" La chair et l'esprit" est magnifique.

Si au départ ce parti-pris de l'auteure, ce style m'ont un peu surprise d'autant qu'ils effacent l'objectivité (nécessaire?) inhérente à tout travail biographique, j'ai fini par adhérer et par me laisser happer. De toute façon, la beauté m'attrape presque toujours...



Le texte, poignant, s'ouvre sur quelques pages déchirantes et une femme, toute petite et si maigre, effroyablement seule, triste. Elle a froid et elle a peur. Nous sommes en 1943 et Camille Claudel va mourir dans l'asile où elle est internée depuis trente ans. Oui, "Une femme" commence par la fin, comme si connaître le bout du chemin était nécessaire pour ensuite le remonter. C'est sans doute aussi un choix militant, un parti pris encore une fois: Annie Delbée a pour vocation de dénoncer le traitement injuste subie par l'artiste et nous en présenter d'emblée l'issue, c'est nous gagner à sa cause. C'est aussi choisir un éclairage, un angle d'attaque pour ce qui va suivre.

L'enfance nous attend à la page suivante et ce chapitre sera, comme tous les autres, couronné d'une citation de Paul Claudel, le petit frère de Camille et qui joua un rôle si ambigu dans le destin de sa sœur.



L'enfance donc, la dureté de la mère et l'amour du père, la fascination pour l'art et -déjà- la volonté assumée et revendiquée d'être un jour une sculptrice, une femme artiste. Voilà qui ne se fait pas pourtant! La fantôme d'un frère disparu, la maison d'enfance, Paris.

L'apprentissage enfin, les premières fulgurances. La rencontre avec Rodin, l'amour fou. La sculpture toujours. "L'âge mûr" et la rupture d'avec cet amant et maître qui ne quitta jamais sa femme. L'affranchissement. La création, la liberté. L'atelier à l'hôtel de Jassaud, Eugène Blot.

Et la vacillement. La mort du père, la trahison du frère. L'internement et les lettres déchirantes dont Anne Delbée reproduit des passages. La mort indigente.

C'est toute la vie de Camille Claudel que nous raconte l'auteure au gré des chapitres qui composent sa biographie, passionnante, riche et réellement magnifique.

Au-delà du travail biographique, rigoureux autant qu'ambitieux, l'ouvrage est on ne peut plus intéressant dans ce qu'il dit aussi de la condition féminine et des femmes artistes au XIX°siècle, dans ce qu'il raconte du traitement subi par ces femmes qui sortaient par trop du cadre et des conventions. Biographie, oui. Hommage bien entendu. Texte militant et engagé voire politique et féministe: affirmatif. Tout cela à travers le prisme d'une des figures les plus fascinantes de l'art français.

Je n'ai qu'un soupir, moi la féministe, moi l'hyper-subjective, moi qui accorde au style tant d'importance: j'aurai aimé parfois un regard plus nuance, moins partisan et -même si je souscris à la plupart des thèses de Delbée- j'aurai voulu plus d'objectivité, sans doute pour me sentir moins hypnotisée mais plus "froidement" instruite.





















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Une femme

Biographie d'Anne Delbée.



En mêlant les lettres écrites depuis l'asile, les textes de Paul Claudel, l'auteure fait apparaître le visage de Camille Claudel. Forte, belle et volontaire, amoureuse jusqu'à la mort de son maître, le sculpteur Auguste Rodin, Camille mène une vie qui fait scandale. Sa sculpture est peu et mal comprise. Ses amis et sa famille la rejettent. Seule avec son inspiration et sa rage de réussir, elle ne désire que créer et être aimée.



Je suis d'ordinaire assez frileuse avec les biographies. Mais j'avoue que celle-ci est une réussite! Le portrait fait de l'artiste est fin et délicat, tout en pudeur et en émotion. J'étais déjà très sensible à ses créations, sa vie m'a bouleversée.

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Je couche toute nue

Mais pourquoi ai-je attendu si longtemps avant d’ouvrir cet ouvrage qui regroupe des dizaines de lettres dont Camille Claudel et Auguste Rodin sont soit les auteurs, soit les destinataires, soit évoqués par des personnes de leur entourage, qui ne peuvent s’empêcher de les admirer, mais également des coupures de presse, des extraits de biographie. Les historiens Isabelle Mons et Didier le Fur réunissent ici des trésors. Bien que l’histoire d’amour entre les deux artistes ait fait l’objet d’une multitude de publications, de gorges chaudes ou bien même de films, ici Isabelle Mons et Didier le Fur ont pris le parti de nous faire découvrir ces deux artistes à la fois d’une façon intimiste mais également au travers de leur personnage publique.



Certaines lettres sont extrêmement bouleversantes, elles transpirent tantôt l’amour, tantôt la haine. Elles ne font que refléter la complexité de la relation amoureuse entre Rodin et Claudel. Le lecteur comprend à demi-mot qu’entre eux c’est explosif, tout feu tout flamme, qu’il n’y aura jamais de juste milieu. C’est touchant et passionnant, impossible à lâcher, on est constamment tiraillé entre un sentiment de voyeurisme et d’espoir pour cette histoire d’amour.



Si la relation entre les deux artistes reste l’objet central de cet ouvrage, ici, le lecteur découvrira aussi, en filigrane, les conditions de vies de ces artistes de la fin du XIXème qui se résument bien souvent à un manque évident d’argent, à cette « bohème » que certaines ont chantée.



Amateurs d’art mais également d’histoire, si vous osez vous aussi entrer dans l’intimité de l’histoire de Camille Claudel et Auguste Rodin, vous en sortirez probablement bouleversés mais assurément avec un œil totalement différent sur le monde qui vous entoure…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Une femme

La vie de Camille Claudel aura été aussi époustouflante que tragique. Avec Une femme, Camille Claudel, Anne Delbée livre une œuvre de référence sur une artiste méconnue. La vie de Camille, sœur aînée du diplomate Paul Claudel, a tout du drame.

Née en 1864, Camille rêve d’être sculpteur depuis toujours. A la fin du XIXème siècle, un tel métier est inconcevable et scandaleux pour une femme. Mais Camille persévère jusqu’à ce que son talent soit repéré. Elle rencontre Auguste Rodin en 1883 qui accepte de la prendre comme élève dans son atelier. Camille a dix-neuf ans, Rodin en a déjà quarante-trois. Et pourtant, naturellement, ils deviennent amants.

Pendant quinze ans, les deux artistes vont se compléter et s’inspirer. Mais s’ils se nourrissent artistiquement, ils se détruisent personnellement. Les sentiments se mêlent à la création et la relation devient trop orageuse pour perdurer. Camille quitte son Maitre. Elle en restera marquée et fragilisée : de son amour éperdu pour Rodin qui lui aura toujours refusé une vie commune officielle, de son talent incontestable si peu reconnu de son vivant, de son statut de sculpteur tristement bafoué au profit de celui de l’éternelle élève, Camille a sans aucun doute, à un certain moment, perdu pied. Sa dernière richesse, sa liberté, elle la voit disparaitre le 13 mars 1913. Ce jour est le premier de trente longues années d’internement. Elle meurt en octobre 1943 dans une quasi-indifférence générale.

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