AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Carlos Puerta (73)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie, tome 1

Jules Verne, enfant, a surpris une conversation à bord d'un bateau, concernant un mystérieux astrolabe. Adulte, le voilà embarqué au côté de son frère pour les Amériques. Là, il va être le témoin d'une étrange apparition. Les dessin semblent des peintures. Par contre la police des textes jure un peu. L'intrigue est prenante. J'ai envie de connaitre la suite.
Commenter  J’apprécie          60
Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

Ce tome est le premier d'une trilogie formant une histoire complète indépendante de toute autre. Il est paru en 2012. Le scénario est de Pierre Veys, et les dessins ainsi que les couleurs de Carlos Puerta.



Quelque part à la campagne, dans un endroit éloigné des lignes du front de la guerre de 14-18, un oiseau prend son envol, au-dessus d'un moulin à vent désaffecté, au-dessus de la cime des arbres, haut dans le ciel. Il est pris par surprise et effrayé par la survenance brusque de 2 biplans, un Albatros D.II peint en rouge pourchassant un SPAD S.VII portant une cocarde tricolore. Le Baron Rouge a réussi à isoler un pilote français et il le pourchasse sans répit. Le pilote français tente une manœuvre d'esquive en passant entre piles d'un pont, mais c'est peine perdue. Manfred Albrecht von Richthofen (1892-1918) l'a dans son viseur, il tire juste après le pont et le biplan français se pose sur un champ. Le Baron Rouge pose son avion à proximité, en descend et va confirmer la mort du pilote, ainsi que prendre un trophée. Il prend plaisir à avoir regardé le pilote mourir.



10 ans plutôt à Berlin, le jeune Manfred Richthofen se rendait à l'académie militaire, en tramway, en compagnie de son copain Willy. Ce dernier lui conseille de faire des moins bons scores que Friederich, un autre élève. Manfred Richthofen se donne quand même à fond et finit premier du concours de gymnastique. Dans les vestiaires Friderich et 2 de ses camarades viennent le trouver afin de le remettre à sa place par la force. Manfred traverse une expérience troublante car il est capable d'anticiper chaque mouvement, chaque attaque, comme s'il en avait conscience juste avant que son opposant ne le fasse. Il leur met une sévère raclée, et ils partent sans demander leur reste. Seul dans la rue, il éprouve un sentiment d'exaltation. Quand il en parle plus tard avec Willy à la bibliothèque, ce dernier pense qu'il affabule. Le lendemain Manfred provoque sciemment Friderich à la cantine, ce dernier préfère esquiver et ne pas l'affronter. Pour avoir le cœur net sur ses capacités, Manfred Richthofen décide de se rendre dans un quartier dangereux de Berlin, à la nuit tombante.



Encore une BD d'aviation, encore une BD sur le Baron Rouge, et cependant la couverture attire l'œil pour sa représentation soignée d'une ville de Belgique. Le lecteur éprouve l'agréable surprise de découvrir que les dessins à l'intérieur présentent le même niveau de qualité que celui de couverture. Le lecteur n'a pas de doute sur la qualité de la reconstitution historique visuelle, et ayant identifié l'avion piloté par Richthofen, il en déduit que le début du récit se déroule fin 1916, ou début 1917, avant que ce pilote ne vole sur le triplan Fokker Dr.I. Cette bande dessinée se lit très vite, en un quart d'heure en prenant le temps d'apprécier les dessins. Cela tient au fait qu'il y a 20 pages de consacrées à deux combats aériens (8 pages pour le premier, 12 pages pour le second), quasiment dépourvues de texte. Cela tient également au fait de la qualité de la narration visuelle qui est d'une clarté exemplaire, y compris pour les duels aériens, alors que ces derniers peuvent constituer un vrai casse-tête pour rendre compte de la position relative de chaque avion, et de leurs évolutions aériennes.



L'intrigue n'est pas très complexe. Elle commence par ce duel aérien fin 1916, début 1917, puis effectue un retour en arrière sur la fin de la période scolaire de Manfred Richthofen, et passe ensuite à la première mission aérienne de Richthofen en tant que mitrailleur, avec un pilote. L'originalité du récit tient au fait que le scénariste attribue un don surnaturel à Manfred Richthofen : il est capable de percevoir un mouvement chez un agresseur avant que celui-ci ne l'ait effectué. Le récit laisse le choix au lecteur de prendre cette capacité de manière littérale, à savoir un don surnaturel sans aucune explication sur sa provenance ou sur son fonctionnement. Il peut aussi y voir une forme de métaphore sur la capacité bien réelle du Baron Rouge à se montrer plus malin que ses ennemis. De ce point de vue, ce don est l'incarnation de cette capacité bien réelle qui lui a permis d'accumuler 80 victoires avant de succomber dans une mission aérienne le 21 avril 1918. Il est vraisemblable que le lecteur apprécie plus ce premier tome s'il est déjà familier avec la réputation du Baron Rouge, une connaissance superficielle suffit et elle peut être acquise rapidement en consultant une encyclopédie en ligne.



Sous réserve que le lecteur ne soit pas opposé à une relecture de la vie de ce pilote et ne soit pas réfractaire à une fibre surnaturelle, il peut alors plonger dans une reconstitution à la consistance épatante. Les planches de Carlos Puerta se révèlent très déconcertantes, donnant tantôt l'impression de peinture directe s'appuyant sur des traits de contour très fins et très discrets qui ne sont pas systématiques, tantôt sur une utilisation complexe de l'infographie pour réaliser une reconstitution historique de Berlin la plus fidèle possible. Ainsi en page 11, le lecteur a l'impression de contempler une carte postale d'époque pour la case du haut de la largeur de la page, qui aurait été reprise à l'infographie pour ajouter des couleurs et pour travailler sur le niveau de détails pour accentuer la profondeur de champ. Il en va de même pour la vue de la façade de l'école militaire (page 12), d'une vue générale d'une grande place de Berlin (page 19), du front de mer d'Ostende (page 31) ou des différentes vue de Bruges lors de l'affrontement aérien de la dernière scène du tome. Quelle que soit la technique réellement employée, la reconstitution historique est impressionnante de finesse te de justesse, et ces éléments de décors se fondent parfaitement au reste du récit. Il n'y a pas de solution de continuité entre ces environnements et les personnages ou les avions.



Le lecteur prend donc un grand plaisir à pouvoir ainsi se projeter dans chaque endroit, à effectuer ce qui s'apparente à du tourisme historique, justifié par la nature du récit et intégré de manière naturelle. Il se rend compte également que les autres environnements sont représentés avec le même rendu final ce qui assure l'unité visuelle de la narration. La première page montrant le vol d'un oiseau au-dessus d'un paysage de campagne comprend le même soin pour représenter le moulin, ou la flore. L'utilisation de la couleur est très impressionnante pour rendre compte aussi bien des teintes de ce qui est représenté, des variations de nuances en fonction des fluctuations de la luminosité, que de la texture de chaque élément. Dans les pages suivantes, le lecteur éprouve l'impression de pouvoir passer la main sur les pierres du pont et d'en sentir la granulosité, les aspérités, ainsi que les lichens qui y sont accrochés. Ainsi au fil des séquences, il admire la brillance du dallage de l'école militaire, la densité de livres dans les rayonnages de l'imposante bibliothèque, la luminosité du réfectoire, le pavage terne des rues, les façades de Bruges, et l'écoulement de l'eau dans les canaux de Bruges.



Carlos Puerta se montre tout aussi habile à donner vie aux différents personnages, en prenant soin de les représenter avec une morphologie normale, dans des tenues vestimentaires d'époque, avec des postures naturelles. Manfred Richthofen est un adolescent élancé, avec une musculature bien dessinée, ce qui est cohérent avec ses capacités de gymnaste. À plusieurs reprises, le dessinateur utilise une case pour faire un gros plan sur son regard qui reste indéchiffrable. Il montre l'impassibilité du personnage, qu'il vienne de tuer un autre pilote (dans la scène d'ouverture) ou qu'il vienne de massacrer les voyous de rue qu'il a provoqué, avec encore le sang de l'un d'eux qui macule son visage. Le récit repose sur plusieurs séquences d'action, certaines aériennes, d'autres d'affrontement physique à main nue. Dans la scène dans les vestiaires, le lecteur apprécie l'approche naturaliste de l'artiste qui ne cherche pas à donner une vision romantique de la bagarre, et qui a composé un plan de prises de vue permettant de suivre le déplacement de chacun des adolescents, ainsi que les coups portés. Dans la seconde bagarre, le lecteur se retrouve estomaqué par la sauvagerie de Manfred Richthofen, par la brutalité, la précision et la cruauté des coups portés. Les dessins rendent admirablement compte de la vivacité des mouvements et de l'absence de retenue de Richthofen.



Bien sûr dans ce genre de récit, le lecteur s'attend à des combats aériens spectaculaires et intelligibles. Avec ce tome, ses attentes sont satisfaites au-delà de toutes ses espérances. Carlos Puerta rend compte des voltiges et de la stratégie des pilotes avec une aisance confondante. Le lecteur assiste à la première course-poursuite en voyant les manœuvres, en pouvant suivre les positions respectives des 2 avions à chaque instant, en constatant comment ils essayent de tourner à leur avantage les caractéristiques du terrain. À l'opposé d'acrobaties aériennes déconnectées de leur environnement, ou de mouvements incompréhensibles dans le ciel, l'artiste décrit avec brio les différentes phases de cette course-poursuite mortelle, avec un naturel inouï. Il réitère ce tour de force lors de la dernière scène de ce tome, pendant 12 pages d'une intensité rare, d'une lisibilité exemplaire, et d'une grande beauté. Un exploit narratif !



Le lecteur plonge dans ce premier tome en se demandant si les auteurs seront à la hauteur du sujet qu'ils abordent. Il comprend vite que leur objectif n'est pas de réaliser une biographie de Manfred Albrecht von Richthofen, mais de donner leur interprétation personnelle de cet individu devenu une légende. Le scénariste plonge le lecteur dans le vif du sujet avec une course poursuite aérienne, puis il revient 10 ans en arrière. Il propose une explication personnelle de la longévité de Manfred Richthofen au cours des combats aériens, et reprend un cours chronologique avec l'un des premiers affrontements en 1915. Cette histoire linéaire et simple est servie par des planches exceptionnelles nourrissant le récit par une narration visuelle extraordinaire et incroyable. La reconstitution historique plonge le lecteur à cette époque, dans les différents lieux, et la représentation des affrontements est aussi limpide que spectaculaire.
Commenter  J’apprécie          60
Adamson, Tome 1 : Opération Spitsberg

Adamson c’est l’Aventure avec un grand A. En venant chercher Sir Henry, l’Amirauté s’assure un chef d’expédition dévoué au mystère. Bientôt, sont enrôlés tous les hommes qui devront assurer chaque tâche précise lors du voyage. Les personnages sont très sympathiques, portés par l’enthousiasme de cette future découverte incroyable et dessinés souvent le visage souriant ; c’est un plaisir de les suivre dans leur quotidien.[...]
Lien : http://www.imaginelf.com/201..
Commenter  J’apprécie          60
Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie, tome 1

C'est une très jolie BD, surtout du point de vue des illustrations dans lesquelles les personnages semblent gravés. C'est vraiment magnifique!

Du côté du scénario, on suit Jules Verne dans son travail d'écriture, mais aussi dans ses pensées plus intimes. Alors qu'il part pour un voyage en Amérique avec son frère, il croit reconnaître la femme qu'il aimait et qui avait disparu. Ce premier tome s'arrête alors qu'ils ont posé les pieds en Amérique: Jules part à la recherche de cette femme. Accompagné de son frère, ils vont tombés sur une grotte cachée. Le récit est bien construit et on fait bien connaissance avec les personnages, on se fait une idée assez précise de leur tempérament. En attente de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          50
Baron rouge, Tome 3 : Donjons et Dragons

Ce tome est le dernier de la trilogie commencée avec Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleuses. Il faut avoir lu les 3 tomes dans l'ordre. Il est paru en 2015. Il est écrit par Pierre Veys, et illustré par Carlos Puerta.



À l'été 1916, Manfred von Richthofen est toujours sur le front russe, affecté dans la même unité que son ami Willy. Ils ont choisi d'établir leur tente sous les frondaisons des arbres, pour limiter l'effet de la chaleur. Ce matin-là, ils revêtent leur chaude tenue de pilote et rejoignent le reste du campement. Ils observent les mécaniciens en train de charger les bombes dans les bombardiers Gotha G. Les autres avions doivent servir d'escorte aux bombardiers, pour aller détruire une importante base ferroviaire servant de centre logistique pour les alliés. Les équipages de chaque bombardier visent soigneusement les trains et les rails, et occasionnent une destruction massive. Rapidement, Richthofen se rend compte que sa présence n'apporte rien à la sûreté des bombardiers, et il décide de tenter sa chance plus loin.



Richthofen (pilote) et Willy (mitrailleur) finissent par remarquer une colonne de cosaques progressant à cheval, et s'engageant sur un pont. Ils décident de les massacrer alors qu'ils se tiennent bien alignés sur le pont, sans possibilité de fuir rapidement. C'est une véritable boucherie. Suite à la visite d'Oswald Boelcke (1891-1916) dans leur camp, Willy et Richthofen décident de répondre à son appel pour rejoindre une unité d'aviateurs nouvellement constituée basée à proximité de la Somme. Ils repassent par Berlin, avant d'arriver en France. Richthofen confie à Willy sa conviction de vivre une époque formidable : pouvoir survoler le monde pour tuer ses ennemis. Arrivés dans le camp sur le front de la Somme, Willy et Richthofen retrouvent Friderich, et ses 2 acolytes Konrad & Hermann.



Le lecteur anticipe le plaisir de retrouver ces combats aériens si bien rendus par Carlos Puerta, ainsi que la reconstitution historique de grande qualité. Il sait également que les auteurs ont choisi de mettre en scène une vie romancée de Manfred von Richthofen qui ne respecte pas sa biographie. Le récit entremêle les faits historiques, avec des séquences purement fictives. Effectivement, Manfred Richthofen a servi sous les ordres d'Oswald Boelcke. Mais ce dernier est décédé avant Richthofen, or il n'en est pas fait mention dans ce tome. De même, si le lecteur est familier de la biographie de Richthofen, il ne voit pas à quel moment du récit peuvent s'intercaler les 80 victoires confirmées qui lui sont attribuées. Il n'est pas fait mention des coupes en argent qu'il se faisait faire pour commémorer chaque pilote abattu, de son frère Lothar von Richthofen, ou encore de sa victoire contre Lanoe Hawker (1890-1916). De même les circonstances de sa mort sont entièrement revues et corrigées pour être raccord avec la haine qui l'oppose à Friderich, personnage apparu dans le premier tome.



Pierre Veys continue de développer sa façon d'envisager Manfred Richthofen, en s'appuyant sur les libertés qu'il prend par rapport à la réalité historique. Dans le premier tome, il avait donc établi un don surnaturel pour le personnage. Il continue de s'en servir dans ce tome pour prendre le dessus sur ses adversaires. De manière cohérente, le scénariste met ce don en scène, comme une forme de métaphore de la capacité du Baron Rouge à prendre le dessus sur ses adversaires. Il entremêle de manière convaincante les observations de Richthofen pendant les combats, avec son don, et ses décisions. Ainsi l'auteur justifie la décision du pilote de faire peindre ses avions en rouge, par son besoin de provoquer ses adversaires sur un plan psychologique. Il espère que la vue de son avion rendu très reconnaissable suscitera une vive réaction, de peur, de la colère ou encore mieux de la haine. Il continue de développer le profil psychologique de son personnage principal. Dans le tome précédent, il avait montré un individu prenant un vrai plaisir dans la mise à mort de ses ennemis. Ici, il lui fait dire en parlant à Willy qu'ils sont les hommes les plus chanceux de toute l'histoire de l'humanité parce qu'ils survolent le monde pour tuer leurs ennemis. Peu de temps après, Richthofen sous-entend également qu'il ne s'attend pas à survivre à cette guerre, faisant lui-même preuve d'une pulsion autodestructrice.



Pierre Veys prend bien soin de présenter Manfred von Richthofen comme en monstre dépourvu d'empathie, entièrement centré sur lui-même. S'il ne respecte pas le déroulement historique de sa vie, il en fait également un personnage plus grand que nature, en l'intégrant à des éléments historiques. Dans cette histoire, Richthofen reste un pilote hors pair du fait de sa capacité à percevoir les pensées de ses ennemis qui sont sous le coup d'une forte émotion. Il se sert de ce don pour abattre les avions ennemis, mais aussi d'autres cibles. En particulier, les auteurs consacrent 7 pages à l'apparition d'un nouveau type d'engin de guerre sur les champs de bataille : le tank Mark I. le lecteur reconnaît immédiatement ce modèle à la forme si caractéristique, et le don de Richthofen lui permet de déterminer rapidement le point faible du char. Dès la page suivante, il coule un sous-marin, puis il esquive un avion décollant d'un destroyer. Ces hauts faits permettent d'établir la dangerosité redoutable du Baron Rouge, et également d'évoquer des particularités de la première guerre mondiale. Le lecteur soupire d'aise en remarquant la célèbre voilette en cotte de maille avec laquelle certains soldats anglais se protégeaient le bas du visage.



Bien évidemment, ce tome comprend lui aussi son lot de combats aériens, comme le lecteur l'attend dans une bande dessinée consacrée au Baron Rouge, une vingtaine de pages sur 62 pages, plus quelques pages de séquences de vol. Carlos Puerta est toujours aussi exemplaire dans sa capacité à montrer les évolutions des avions les uns par rapport aux autres, et également par rapport aux paysages au sol. Comme dans les tomes précédents, le lecteur n'éprouve aucune difficulté à suivre leurs mouvements, leurs changements de direction, ou encore leur positionnement relatif. Il n'en attendait pas moins, mais cela ne retire rien à la qualité de cette mise en scène. L'artiste se retrouve à plusieurs reprises à illustrer des affrontements ou des destructions massives. Ça commence avec le bombardement du centre d'approvisionnement ferroviaire. Le lecteur voit les bombes tomber, la destruction causée par leur explosion, et le brasier qui se déchaîne sur le matériel et les baraquements. Il a l'impression de ressentir la chaleur des flammes et d'entendre le rugissement du brasier.



Deux pages plus loin, Willy et Richthofen tirent sur les cavaliers cosaques comme sur des cibles bien rangées, sans éprouver aucun remord pour des ennemis sans individualité. L'artiste montre l'acharnement mécanique de Willy sur sa mitrailleuse, ainsi que le charcutage de la chair causé la violence des balles. Il montre ensuite la force des explosions qui projettent dans les airs, les corps des pauvres soldats entassés dans les tranchées, en espérant que ça ne tombera pas sur eux. Il monte encore Richthofen abattant Hermann à bout portant, sans aucune trace d'émotion sur visage. Il a l'occasion de dessiner de soldats étant la proie des flammes, dont les corps se tordent de douleur. Puerta ne donne jamais une apparence romantique à la mort, ou à la mise à mort. Il met en avant la puissance destructrice des armes employées, ainsi que la forme arbitraire de la mort sur les champs de bataille, les soldats mourant indépendamment de leur courage ou de leur compétence militaire. Les obus, le feu, la mitraille tuent sans distinction, aveuglément.



Comme dans les tomes précédents, le lecteur prend plaisir à se projeter dans chaque endroit, conscient de la qualité de la reconstitution historique sans qu'elle ne prenne le pas sur la narration, sans qu'elle ne l'alourdisse. Il observe des personnages avec un jeu d'acteur mesuré et juste, se comportant comme de vrais adultes quelles que soient les situations, pilotage très professionnel des avions, ou bien face-à-face tendu entre individus se toisant pour mesurer leur ego. Carlos Puerta continue d'amalgamer avec élégance des références photographiques avec des techniques picturales qui les transposent dans la narration, sans solution de continuité. Les exemples les plus évidents résident dans les différents modèles d'avion, jusqu'au Fokker DR.I du Baron Rouge. Il y a aussi le tank Mark I, et le sous-marin britannique. L'artiste utilise également des références photographiques pour quelques décors, intégrés avec habileté dans la narration visuelle comme dans les tomes précédents. Le lecteur reste sous le charme de ces techniques qui permettent d'installer Willy et Richthoffen dans une forêt avec une chaude luminosité d'été, de montrer des vues aériennes réalistes sans être photographiques, de représenter un pont de pierre de sorte à ce que le lecteur puisse en distinguer chaque moellon et le ciment qui les joint, la structure métallique d'une gare de Berlin, la façade de l'hôtel de ville de Cambrai, etc. Le dessinateur se montre tout aussi épatant pour rendre compte des mouvements imperceptibles des herbes et fleurs dans une prairie où se pose Richthofen, ou du clapotis de la Manche. La qualité graphique reste exceptionnelle, comme elle l'était déjà dans les 2 premiers tomes.



Ce troisième tome clôt cette réécriture de la vie de Manfred Richthofen, avec la même virtuosité graphique que les deux premiers, en termes de reconstitution historique, d'intelligence des combats aériens, de qualité incroyable des différents environnements. Pierre Veys ne dévie pas de son intention première : une variation sur la vie de ce personnage historique. Le lecteur qui serait venu chercher une biographie rigoureuse de l'aviateur en est pour ses frais, car ce n'est pas le sujet. L'auteur a préféré écrire, selon ses mots, une fiction librement inspirée de la vie de Manfred von Richthofen ainsi que des événements et personnages historiques liés à la Première Guerre Mondiale. Au final, il dresse un portrait de ces pilotes, comme des individus avec un goût certain pour la mise à mort de leurs ennemis, et il joue sur le contraste les moments de combats et les autres pour provoquer une dissonance qui pousse le lecteur à s'interroger, à regarder vraiment la boucherie des champs de bataille, dépourvue de tout honneur, dans des combats dépourvus de toute humanité.
Commenter  J’apprécie          50
Baron rouge, tome 2 : Pluie de sang

Ce tome fait suite à Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleuses. C'est le deuxième tome d'une trilogie qui se termine avec Baron rouge, Tome 3 : Donjons et Dragons. Il est paru en 2013. Il est écrit par Pierre Veys, et illustré par Carlos Puerta.



Le récit commence à la seconde suivant la dernière page du tome précédent. Georg et Richthofen se rendent compte que l'avion qui les pourchassait n'est plus derrière eux. Richthofen fait signe à Georg de faire demi-tour pour découvrir ce qui est arrivé à leur poursuivant. Ils finissent par repérer une colonne de fumée noire, et découvrir le trou béant dans le mur de la cathédrale, causé par le crash de l'avion. D'un côté, ils n'ont aucune idée de la raison pour laquelle l'avion a percuté la cathédrale ; de l'autre côté cette mission peut être considérée comme une victoire car un avion ennemi a été abattu. Ils rentrent à leur base, mais il y a une tension entre eux. Richthofen va se faire soigner la main qu'il s'est coupée sur l'hélice de l'avion pendant un moment d'inattention. Le médecin découvre que son épaule gauche présente également une longue estafilade causée par une balle, Richthofen n'ayant même pas eu conscience d'avoir été blessé. La discussion entre pilote et tireur est chargée d'acrimonie : Georg estime que Richthofen n'a pas su tirer au bon moment, et ce dernier estime que le pilote était incapable d'anticiper les mouvements de l'avion français.



Georg et Richthofen se retrouvent quelques dizaines de minutes plus tard devant leur avion et constatent le nombre élevé d'impacts de balle. Ils prennent conscience de la difficulté de la tâche de l'autre, et Richthofen se fait la réflexion que les avions peuvent encaisser beaucoup de balles avant de tomber. Ils refont des sorties autour d'Ostende les jours suivants, mais sans croiser aucun avion ennemi. Quelques jours plus tard, Richthofen effectue un autre vol au-dessus d'un champ de batailles et de tranchées en Champagne. Il voit les soldats effectuer une sortie. Ils repèrent un Farman français dans le ciel et lui donne la chasse. Richthofen tire toutes ses munitions sur l'avion (100 balles) sans effet apparent, avant qu'il ne finisse par s'écraser. Le soir les différents pilotes allemands fêtent leur tableau de chasse dans le mess, au champagne. L'ennemi abattu par Richthofen ne peut pas être comptabilisé parce qu'il est tombé en territoire ennemi. Mais la décision de Richthofen est prise : s'il veut utiliser pleinement son pouvoir, il doit devenir pilote.



Dès la première séquence, le lecteur éprouve le plaisir de retrouver les sensations du premier tome. La fin du combat aérien permet de survoler Bruges à nouveau, avec toujours la même qualité d'immersion. Le lecteur développe la conviction que l'artiste travaille d'après photographies, voire qu'il utilise un logiciel pour les travailler et les intégrer à ses cases. C'est une impression qu'il ressent dans différentes scènes, comme l'entrée en Russie par un petit pont de pierre, ou sur la place d'une ville du Luxembourg. En fonction de sa sensibilité, il peut être tiré un instant de son immersion par cette qualité si élevée de la reconstitution historique et par cette impression de photographie. C'est une sensation paradoxale, à la fois parce que l'artiste avait utilisé les mêmes méthodes dans le tome 1 (donc le lecteur avait eu la possibilité de s'y adapter), à la fois parce qu'il s'étonne de la trop grande qualité de la représentation. Si ce sursaut se produit, il ne lui faut que peu de temps pour se rendre compte que cette véracité de la reconstitution apporte énormément à la narration, donnant la sensation de voir un reportage factuel sur place, et que Carlos Puerta assure une cohérence graphique sans faille entre les environnements d'après référence, les autres et les personnages. Il n'apparaît aucune solution de continuité d'une case à l'autre, ou entre les protagonistes et le milieu dans lequel ils évoluent. En outre, cette approche graphique ajoute une dimension touristique à celle de la reconstitution pour une expérience de lecture visuellement très riche.



Si nécessaire, le lecteur réalise donc cet ajustement dans sa façon d'envisager les illustrations, et se replonge dans cette reconstitution si tangible. Débarrassé de toute arrière-pensée sur les choix techniques de la représentation, il se délecte alors des combats aériens. Il a l'impression d'évoluer à côté du biplan AEG de Georg et Richthofen, en survolant le tracé d'un canal de Bruges, puis en en survolant les toits, et en arrivant à proximité de l'imposante cathédrale. Les prises de vue sont réalisées avec intelligence pour pouvoir comprendre les changements de direction effectués par le pilote, et éprouver la sensation de le suivre dans sa trajectoire. Lors du vol suivant (pages 13 à 17), le lecteur assiste à un affrontement en plein ciel, aux tirs à la mitrailleuse. Il peut observer la concentration du tireur (Richthofen) sur son arme à feu, l'impression de tirer sur une machine suspendue dans le ciel sans intervention humaine, la perception étrange de tirer sur une cible sans aucun effet visible. Le vol suivant s'effectue à bord d'un Albatros C.III (avion mis en service fin 1916), avec cette fois-ci Richthofen pilote de l'avion, ayant adapté une mitrailleuse pour pouvoir tirer par lui-même, sans besoin d'un autre équipier. L'enjeu de ce vol réside dans un duel qui oppose Richthofen au pilote d'un biplan français Nieuport. Juste avant d'apercevoir l'ennemi, le Baron Rouge survole le fort de Douaumont, dans la région fortifiée de Verdun. S'il en a la curiosité, le lecteur peut effectivement retrouver le cliché qui a servi de référence à l'artiste pour réaliser la vue aérienne en page 23.



Le lecteur est venu avec comme horizon d'attente de découvrir plusieurs séquences de vol permettant d'admirer des modèles d'avion de la première guerre mondiale, ainsi que les manœuvres du Baron Rouge pour prendre le dessus sur ses opposants. Sur 46 pages de bande dessinée, 18 sont consacrées à des évolutions aériennes, tenant ainsi la promesse implicite pour ce genre de récit. Chaque vol s'avère différent du précédent, que ce soit par le modèle d'avion, par l'identité du pilote, ou par les événements qui surviennent. Le lecteur apprécie que le scénariste rattache ces sorties en vol, à la situation des soldats dans les tranchées, le temps de 2 pages. Carlos Puerta représente une sortie de tranchée, les soldats montant à l'attaque. Les dessins font ressortir la différence de situation entre ces hommes affrontant les balles de l'ennemi de front, et la position plus confortable du pilote et du tireur survolant le bourbier dans leur biplan. La reconstitution historique est tout aussi soignée que dans les autres séquences, et cela permet de rattacher le parcours du Baron Rouge à celui des hommes de troupe.



Pour ce deuxième tome, Pierre Veys continue de raconter l'histoire personnelle de Manfred von Richthofen, sur la base de scènes clef. Il y a donc la fin de ce premier vol décisif au-dessus de Bruges, qui confirme la certitude de Richthofen de vouloir voler, et de devenir pilote pour ne dépendre de personne en situation de combat. Le récit passe ensuite à son premier ennemi abattu, puis à son premier vol en solo, dans lequel il assure à la fois le pilotage du biplan et le tir, et à l'arrivée de Willy (son copain de classe, présent dans le premier tome) dans la même base que celle où il est affecté. Le lecteur se retrouve assez surpris quand le récit revient en arrière en page 32, alors que Richthofen faisait encore partie de l'infanterie et qu'il se trouvait en Russie. En découvrant cette séquence et les suivantes, le lecteur comprend que le scénariste souhaite développer d'autres éléments sur la personnalité de Manfred Richthofen qu'il ne lui semblait pas possible de faire apparaître dans les séquences de vol. Si le lecteur n'est venu que pour un récit de combats aériens historiques, il peut s'agacer de ces diversions qui le ramènent sur Terre. S'il s'intéresse à Manfred Albrecht, Freiherr von Richthofen, il a également constaté que cette histoire n'a pas la prétention d'être une biographie rigoureuse et exhaustive.



Le lecteur est alors amené à considérer le dernier tiers de ce tome comme une façon de d'étoffer le portrait du Baron Rouge, en revenant sur des situations qui ont participé à sa construction, mais qui constituent aussi des éclairages sur sa personnalité. L'objectif de l'auteur est de creuser le profil psychologique du personnage, en montrant plutôt qu'en dissertant. Le lecteur peut ainsi voir par lui-même que Manfred Richthofen n'éprouve pas d'empathie pour les individus qu'il tue, et qu'il fait preuve d'un goût pour abattre ses ennemis, pour les achever. La séquence dans le village russe montre un individu qui prend plaisir à triompher de l'ennemi, et pour qui la preuve de tangible de la victoire est la mort de l'opposant. La séquence suivante met en lumière une forme de code moral de Richthofen ou en tout cas fait ressortir une autre des valeurs qui l'animent, avec laquelle il structure sa vie. Même s'il ne voit que des diversions dans ces séquences, le lecteur finit par abandonner toute réticence grâce à la qualité sans faille de la narration visuelle. Carlos Puerta s'implique au même niveau pour ces passages, avec le même souci de conformité à la réalité historique (pour les uniformes ou pour les armes, les lieux) et la même science de la mise en scène. La séquence nocturne dans le village russe installe un suspense intense, en trouvant le bon équilibre entre les ombres de la nuit, et ce qui est montré, ainsi qu'avec les déplacements furtifs pour éviter les cavaliers.



La dernière séquence (un combat de boxe) étonne le lecteur par ses implications. Une fois encore, Richthofen exige d'être victorieux sur son opposant, mais dans le même temps sa démarche vise à convaincre Willy, comme s'il souhaitait un témoin, ou une personne comprenant son don. C'est comme s'il avait besoin d'être assuré que son ami éprouve une forme d'empathie pour lui. Ce match de boxe se déroule sur 3 pages dépourvues de texte, et Carlos Puerta se montre encore parfait comme metteur en scène, compréhensible du premier coup d'œil, rendant compte avec évidence des attaques, des feintes et des esquives, donnant l'impression au lecteur de suivre le match en direct, et pas sous forme de dessins juxtaposés.



Ce deuxième tome apporte au lecteur tout ce qu'il attendait : des combats aériens intelligibles et cohérents, dans une reconstitution historique soignée et rigoureuse, avec des dessins descriptifs conservant une forme de poésie visuelle. Du grand art ! Il y trouve également plus que ce qu'il était venu y chercher, avec des séquences détachées de l'aviation, dans lesquelles les auteurs prennent soin de rattacher l'histoire de Richthofen à celle de la guerre, et dans lesquelles ils font apparaître la personnalité monstrueuse de cet as de l'aviation.
Commenter  J’apprécie          50
Maudit sois-tu, tome 2 : Moreau

Imaginer un univers où Charles Darwin, Mary Shelley, le Docteur Moreau, le Comte Zaroff, l'explorateur Richard Burton et Emily Brontë vivent. Et ensuite les faire se rencontrer autour de l'idée de l'évolution de l'homme, de son caractère de prédateur.



Pourquoi pas? Cela ressemble un peu à la Ligue des Humanistes philosophes... Sauf que le Comte Zaroff ou le docteur Moreau n'ont pas existé, direz-vous. Effectivement, mais à Florence on montre le balcon de Juliette et en Méditerranée on tourne autour du château d'If dont Edmond Dantès s'est évadé. Alors, pourquoi pas en effet.



C'est à l'initiative du Docteur Moreau, titillé par Zaroff, que tout ce beau monde se donne rendez-vous dans la lande du Yorkshire. Donc, pas de chien des Baskerville ici, mais les créatures imaginées par Moreau, au rang desquelles une vieille connaissance de Richard Burton.



Les invités de Moreau goûtant peu les créations du docteur, tout part évidemment en cacahuètes. Et tout se termine, non pas par des chansons, mais par une partie de chasse, un classique pour le Comte Zaroff. Notons au passage que L'Île du Docteur Moreau a été écrit en 1896 et que Les Chasses du Comte Zaroff en 1924. De toutes façons, bien après la mort de Mary Shelley.



N'ayant pas lu le tome 1, je ne peux voir le schéma d'ensemble (et peut-être mes interrogations y trouveraient une explication), mais tout se comprend quand même aisément. Ai-je aimé? Pas vraiment. Le graphisme est cohérent avec le scénario, mais je n'ai pas tellement aimé ces dessins qui ressemblent à de la peinture à l'huile. Pourtant l'uchronie pourrait me plaire. Et le glauque qui suinte de cet album n'est certainement pas fait pour me déplaire également. Mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que j'adhère pleinement. Ce n'est pas une cata non plus, cela dit.
Commenter  J’apprécie          40
Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie, tome 1

Nous suivons Jules Vernes dans son voyage vers les Amériques à bord du Great Eastern. Un voyage sous forme de périple où il croisera le fantôme d’une cantatrice, un homme mystérieux et des indiens…

Résumé comme ça, cela donne peu envie de lire cette BD bien étrange. D’abord le dessin est un peu déroutant. On dirait presque un roman photo avec un dessin si réaliste et un ancrage très sombre.

Quant à l’histoire, je ne vois pas très bien où les auteurs veulent nous mener avec cette histoire autour de l’écrivain Jules Verne. Cela commence comme une intro d’Indiana Jones, cela se poursuit par un voyage d’affaire, cela continue avec de l’étrange et du merveilleux et se termine par roman d’aventure. Mais pour chacun de ces styles, c’est plat et sans entrain.

C’est ce qui ressort le plus de ce tome, de l’ennuie, de l’ennuie et encore de l’ennuie.

Avec tout ça, vous imaginez bien que le second album de cette série en 2 tomes ne finira pas entre mes mains.
Commenter  J’apprécie          40
Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

J'aime bien le travail que font Pierre Veys et Carlos Puerta. Leur association fonctionne à merveille comme l'a prouvé l'excellente série Adamson. Cependant, les lecteurs ont été furieux d'apprendre l'arrêt de cette dernière série au profit de celle-ci chez un autre éditeur, il est vrai. Je ne conseillerais pas l'achat tant que la série ne sera pas terminée car je n'ai plus trop confiance. Ces séries qui commencent en fanfare et que l'on voit abandonnée en cours de route.



Le baron rouge est l'évocation de la vie romancée de l'as de l'aviation allemande à savoir Manfred Von Richthofen. J'ai rarement vu d'aussi belles images en bande dessinée. C'est presque une oeuvre d'art photographique. Je dois dire que leur technique de reconstitution est réellement bien au point. On va survoler la campagne et les villes prussienne durant cette Première Guerre Mondiale à travers des planches magnifiques. C'est un vrai régal pour les yeux. Et c'est surtout quelque chose d'unique dans la bande dessinée. Ils sont précurseurs de quelque chose qui se vulgarisera avec le temps.



Le scénario est un peu moins mystérieux que la fameuse série Adamson car elle s'inscrit dans une réalité historique bien précise. Toutefois, il y aura tout de même une introduction du fantastique avec le fameux don de voyance qu'acquiert notre futur baron rouge. Cette prédisposition l'aidera incontestablement dans ses victoires aériennes futures. Un bon début mais qui se lit malheureusement trop vite à cause de scènes trop descriptives à moins de s'attarder sur la qualité des images. Bref, le baron rouge nous entraîne très vite vers le 7ème ciel !



Le second tome m'a un peu moins emballé dans la mesure où l'action est plutôt longue en se concentrant uniquement sur la première victoire de ce fameux baron qui commence à avoir les crocs et surtout le goût du sang. Le dessin est toujours aussi sublime. On va poursuivre l'aventure.
Commenter  J’apprécie          40
Maudit sois-tu, tome 1 : Zaroff

Récit d'une vengeance celle de Zaroff, héritier du fou de chasse humaine qui fut dénoncé et mis dans un asile à la fin du XIX eme siècle. Pour se venger, il s'allie au dr Moreau (autre lointain descendant de ) et va réunir les 4 héritiers de ceux qui ont provoqué la chute de son ancêtre : Shelley, Darwin…

Le dessin est parfois trop sombre et dans les débuts j'ai eu un peu de mal à discerner qui est qui. Mais cela colle parfaitement à l'atmosphere de cette histoire.

Plutôt bien fait. le prochain tome remontera dans le passé a priori pour expliquer ce qu'il ne l'est pas dans ce tome.

A voir.
Commenter  J’apprécie          40
Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie, tome 1

Lorsqu’on est jeune, on est aventureux et on a la tête pleine de rêves et d’imagination. Pour Jules Verne, l’aventure s’est couchée sur le papier tout au long de ses histoires. Il mène une vie assez simple, travaille pour un éditeur et n’a pas vécu la longue traversée marine dont il a tant rêvé étant gosse.



C’est alors que son frère, Paul, revient de Rotterdam et lui propose d’embarquer à Liverpool sur le Great Eastern, un énorme paquebot. La guerre de Sécession étant terminée aux Amériques, Paul arrive à convaincre son frère que c’est une chance pour réaliser leur rêve d’enfants, le monstre des mers pouvant les amener de l’autre côté du globe.



Pour Jules, c’est une bouffée d’air, c’est parfais pour lui changer les idées mais curieusement une apparition sur le bateau va raviver en lui des souvenirs. Une femme qu’il a aimé et qui est censée être morte, un mystérieux savant qui semble la tenir captive.



Dans l’ère du temps et des inventions, on se montrera bien curieux et on suivra Jules dans sa quête de vérité. Surtout qu’on se doute bien qu’il y a un lien avec l’astrolabe qu’il a vu dans sa jeunesse, et on se demande quel est le rôle clé de ce dernier. Le coeur de l’intrigue entoure ce voyage inattendu, traversée de l’Atlantique puis voyage en terres pouvant parfois être hostiles.



On découvrira de nombreux paysages et lieux, le tout avec des dessins très détaillés et réalistes. Chaque planche a beaucoup été travaillée et cela se ressent, on regrette parfois que certains personnages se ressemblent autant mais ce n’est pas gênant dans la lecture de cette BD. Il est passionnant de suivre un homme de cette envergure, Jules Verne étant un personnage historique fortement intéressant.



C’est un premier volume qui soulève ici de nombreuses questions, dont on espère avoir les réponses dans le prochain et dernier tome.
Lien : http://onirik.net/Jules-Vern..
Commenter  J’apprécie          40
Baron Rouge, tome 1 : Le bal des mitrailleu..

Des amateurs d’aviation, de l’histoire de la première guerre mondiale et de Bruges l'adopteront tout suite. Dans ce tome huit pages montrent Bruges en 1916. Trois tomes sont prévus.
Commenter  J’apprécie          40
Maudit sois-tu, tome 2 : Moreau

Le premier tome, intitulé "Zaroff" (juin 2020) ne m’avait pas plus emballé que ça, hormis son final, qui me donnait envie de découvrir la suite.



Il avait du rythme, ça pulsait, toutes les révélations se faisaient, les filiations étaient établies et le mobile dévoilé aux victimes.



Ce que je reprochais au premier tome, et qui se renouvelle dans le deuxième, c’est le graphisme !



De loin, les visages ne sont pas vraiment détaillés, les couleurs sont fort sombres, dans des tons gris-vert (sur le port, ensuite, les tons changent).



Bref, entre les dessins et moi, au départ, ce n’était pas une histoire d’amour. Ensuite, les visages ont acquis beaucoup plus de détails et je m’y suis habituée. Au moins, dans celui-ci, les personnages sont parfaitement reconnaissables et certaines cases avaient des airs de roman-photo, tant elles étaient détaillées.



Le docteur Moreau est de retour en Angleterre, déchargeant des grosses caisses et le capitaine du port veut inspecter ce qu’il y a dedans… L’aurait mieux fait de passer son chemin.



Le fantastique est présent dans cette bédé, comme pour le premier tome, mais il s’intègre bien au récit.



Dans le train qui l’emmène chez le docteur Moreau, Mary Shelley croise un certain Charles Darwin. S’ajouteront aux invités du docteur Moreau : Emily Brontë et Richard Francis Burton, sans oublier le fameux comte Zaroff.



Les ambiances sont très gothiques, sombres, lugubres. Les alentours du manoir foutent la trouille, la nuit, surtout qu’il y a des ombres qui rôdent.



Fatalement, lorsque le docteur Moreau présentera les horribles chipotages qu’il a faits sur des animaux, les transformant en humains, ce ne sera pas au goût des invités. Même si les créations de Moreau lui font dire que l’évolution n’est pas d’essence divine… C’est l’horreur qui se reflète dans les yeux des invités qui ne cautionne pas du tout ces aberrations.



Le final fait monter l’adrénaline, l’action est présente et lorsqu’on a derrière soi un malade de la chasse et un savant fou, la seule à faire, c’est de courir de façon intelligente.



Un deuxième tome qui éclaire le premier (que je devrais relire), puisqu’il se déroule dans les années 1850 et qu’il éclaire le destin des descendants qui nous avions croisé dans le premier tome (et qui nous étaient contemporains).



Maintenant, on comprend pourquoi l’un des protagonistes voulait se venger des descendants qui avaient causé la perte de son aïeul.



Ok, je rempile pour le troisième et dernier tome afin de découvrir la fin de cette histoire, qui sera en fait le début, puisque tout se déroule à rebours.



C’était une bonne idée de commencer par la période contemporaine avant de revenir en arrière afin d’expliquer le pourquoi du comment. Cela le scénario plus complexe, il faudra relire tout ensuite, mais au moins, cela change des narrations linéaires et garde intact une partie des mystères.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          30
Maudit sois-tu, tome 1 : Zaroff

Premier tome d'une trilogie, Maudit sois-tu - Zaroff, prend place à Londres en 2019.



L'histoire commence par une chasse à l'homme dans les égouts mais celle ci n'a pour seul but de rassembler quatre personnes, descendants de personnages connus afin de les chasser eux même.



Si le pitch de départ est sympa, l'histoire de vengeance est tout de même assez tirée par les cheveux. Le scénario est plutôt sympa mais la fin est trop rapide.

Pour le dessin je suis mitigé, je le trouve très beau mais en même temps je n'arrive pas toujours à reconnaitre les personnages d'une page à l'autre.



Une lecture correcte mais qui aurait pu nous offrir beaucoup plus.
Commenter  J’apprécie          30
Maudit sois-tu, tome 2 : Moreau

Un deuxième tome plus convaincant !



Le final à toute berzingue du premier volume m'avait laissé pantois. Comme annoncé, cette suite se passe en amont. De plus d'un siècle.

Nous retrouvons le mix personnages de fictions / personnalités réelles. En l'occurrence le Dr Moreau et Zaroff d'un côté, Mary Shelley, Richard Burton, Charles Darwin et Emily Brontë de l'autre.



Les rebondissements n'ont rien d'ébourrifants - on les voit quand même bien venir - mais l'histoire est efficace et se savoure comme un divertissement.

Je n'ai pas forcément été happé par les dialogues, même s'ils recèlent des considérations philosophico-théologiques. J'ai préféré rester en mode "bas du front" et ce fut très plaisant.



Et toujours le style incroyable de Carlos Puerta, aka roman-photo destroy. J'ai même trouvé les dessins encore plus époustouflants dans ce tome. Les visages comme les créatures sont exécutées (accord de proximité) avec une grande maestria.



Vivement la fin ! Mon intérêt est relancé !
Commenter  J’apprécie          30
Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie, tome 1

Plutôt mitigé après lecture...



je reconnais le talent technique de carlos puerta sur cette album, mais ce coté photo-réaliste maîtrisé m'a donné l'impression de lire un roman photo. Cela manque de dynamisme et cela contribue à rendre le récit lent et lourd.



Car justement coté histoire il ne se passe pas grand chose, on observe une longue mise en place des personnages et de l'intrigue avec sur la fin un coté mystique/mystérieux plus appuyé histoire que l'on lise le tome 2.



La colorisation est terne et n'aide pas sur ce point non plus.



IL va vraiment falloir densifier le tome 2 pour justifier le nom de la muse grecque de l'astronomie évoquée dans le titre...
Commenter  J’apprécie          30
Maudit sois-tu, tome 2 : Moreau

Un monde sans Dieu



Quel étrange et envoûtant récit que ce Maudit sois-tu écrit par le talentueux Philippe Pelaez…



Construit à rebours, la série propose un récit alambiqué dont chaque nouvel album éclaire des éléments laissés volontairement dans l’ombre par le précédent… Au fil des pages, les pièces du puzzle narratif imaginé par le scénariste s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres pour composer un drame captivant mêlant personnages historiques et éléments empruntés à la littérature fantastique du XIXe siècle…



Entraînant les personnages et le lecteur à la frontière étrangement ténue séparant le réel et le fantastique, l’ambiance malsaine et oppressante est savamment distillée par le formidable travail graphique de l’impressionnant Carlos Puerta… L’artiste espagnol compose des planches de toute beauté, soignant tout particulièrement la lumière, et met en scène des personnages aux postures délicieusement théâtrale, accentuant par ce biais la dramaturgie de l’histoire…



Il nous tarde de lire le troisième et dernier opus de la série qui en sera la clef de voûte et dévoilera les racines du mal…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
Commenter  J’apprécie          30
Maudit sois-tu, tome 1 : Zaroff

Tombé par hasard sur l’image de cette première couverture j’ai été surpris qu’Ankama ne communique pas plus sur ce cette série dont le potentiel est réellement intéressant. Je précise qu’elle n’a rien à voir avec le Zaroff paru au printemps au Lombard, hormis le roman et le film qui en sont partiellement à la source. Outre cette image alléchante et morbide qui reflète bien l’histoire, le volume comprend un intéressant cahier final de contexte abordant l’époque du film plus que le projet (… dont on aimerait lire des infos dans les prochains volumes!). Cette histoire en trois tomes abordera une vengeance au travers de trois époques en remontant dans le passé et constituées comme des variations sur les personnages du Comte Zaroff, du Docteur Moreau et de l’auteur de Frankenstein, Mary Shelley.



Londres, aujourd’hui. Intervenant à différents titres sur les lieux d’un crime énigmatique, deux hommes et deux femmes se retrouvent liées autour du mystérieux comte Zaroff, oligarque russe adepte de la chasse et associé à un médecin aux pratiques affranchies de la morale et de l’éthique. Bientôt ces quatre innocents vont apprendre qu’ils sont impliqués dans une vengeance qui remonte au siècle dernier…



Les chevauchements de calendriers sur des projets proches sont assez fréquents en ciné, beaucoup moins en BD. Qu’est ce qui a fait que deux scénaristes planchent sur deux projets cousins, que les dessinateurs rendent copie la même année et que l’éditeur prévoie une parution proche? Mystère! Cela ne doit pas pour autant vous dissuader de délaisser l’un ou l’autre qui sont très différents. Pour l’ouvrage de Runberg/Miville-Deschêne je vous renvoie à ma critique (vois ci-dessus). Chez Ankama si on reste dans la thématique du super-méchant fou et de sa chasse immorale, l’ambition des auteurs est plus vaste puisqu’il s’agit bien de convoquer en une forme d’uchronie des figures de la littérature ou de la société victorienne pour les lier en un projet criminel d’une envergure qui dépasse le siècle. Je dirais presque que Zaroff, modernisé en un milliardaire russe excentrique n’est pas le cœur du projet mais plutôt le monstrueux Docteur Moreau et ses créations indicibles. La finesse du scénario nous laisse comprendre que la thématique glisse imperceptiblement de Zaroff à Shelley en passant par Moreau. On commence sur le premier situé au cœur de l’histoire avec le second comme side-kick et quelques allusions à la troisième. On imagine que le volume deux se centrera sur Moreau avec une liaison avec Shelley, etc. J’aime beaucoup quand les auteurs présentent leur projet d’ensemble que l’on peut alors décortiquer au fur et à mesure de la lecture.



L’atmosphère (renforcée par les dessins très particuliers de Carlos Puerta) est pesante, immorale et radicale. Le scénariste n’y va pas par quatre chemins [...]



Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Maudit sois-tu, tome 1 : Zaroff

Je prends le premier tome mais en réalité j'ai lu les 3 car ils ne vont pas les uns sans les autres. Univers fantastique identifié dans nos classiques depuis longtemps : Frankeinstein, le docteur Moreau....rien de nouveau côté scénario si ce n'est la lecture à rebours ( le t1 est la fin de l'histoire et le 3 le début) en revanche l'histoire est reprise par un dessin très réaliste faisant penser aux romans photos qui appuie les scènes de meurtres assez horribles et ajoute à l'étrangeté ambiante. Il m'a même semblé reconnaitre le visage de certains acteurs du cinéma ( Cate Blanchett? Callum Turner? J'ai trouvé l'ensemble assez confus, pas convaincue, désolée.
Commenter  J’apprécie          20
Maudit sois-tu, tome 3 : Shelley

3eme et dernier tome de cette trilogie qui nous raconte la naissance du docteur Moreau et son amour haine avec Mary Shelley. Nous sommes en 1816, Mary est attiré par le jeune docteur Politori, médecin de lord Byron. En l'observant, en l'écoutant, lui vient l'idée de son fameux roman, Frankenstein. Et la lecture de ce roman provoquera chez Politori l'envie d'aller plus loin, de défier Dieu, en créant lui même sa créature. Mais Mary se lasse et revient vers ses enfants et son mari. Ce rejet va le faire basculer dans la folie et l'entrainera dans une débauche d'expériences toujours plus douteuses dans sa quête de la création, jusqu'à la violence la plus extrème. Une histoire étonnante, mélant des personnages réels (Shelley, Darwin, Byron ...) et des purement littéraires (le docteur Moreau et Zaroff dans les deux tomes uivants). Un dessin vif et nerveux, sombre qui va à cette intrigue gothique. Bien fait.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carlos Puerta (130)Voir plus

Quiz Voir plus

Une héroïne, un titre, un auteur

Emma

Emily Brontë
Gustave Flaubert
Jane Austen
Honoré de Balzac

20 questions
520 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , classique , HéroïnesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}