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Citations de Caroline Eriksson (85)


Elle s’était retrouvée sur des forums obscurs, parcourant des fils de discussion très divers. Quelle était la meilleure méthode ? L’arme la plus sûre et la plus efficace ? Comment éviter de laisser des traces ? Que faire du corps ? Les réponses ne se faisaient pas attendre. Derrière pseudonymes et avatars se cachaient des utilisateurs qui faisaient part de leurs suggestions et décrivaient en détail comment eux-mêmes s’y prendraient. Ou s’y étaient pris.« N’agis pas toi-même, engage quelqu’un. »« Agis seul, c’est plus sûr. »« En pleine nature, il n’y a pas mieux. Dans la forêt. Au bord de l’eau. D’un précipice. »
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En temps normal, je ne discute pas le contenu de mes manuscrits avant qu’ils soient achevés. Peut-être est-ce à cause de son enthousiasme. Ou bien de ma culpabilité envers lui.
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Si la honte que m’inspire mon geste n’était pas à ce point cuisante, j’aurais posé des questions. Leo le perçoit-il ? Peut-être est-ce pour cette raison qu’il finit par tout me raconter. D’abord avec prudence, puis avec plus de détails. Cela a commencé par des papiers glissés dans ses livres ou ses poches, par des commentaires sur les réseaux sociaux. Grande asperge. Mongol boutonneux. Intello. Tapette. Ont succédé les bousculades, les ricanements, les graffitis sur son casier. Davantage d’insultes. Porc. Attardé. Dégueulasse. La semaine passée, ça a encore empiré.
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Je vais piocher dans la bibliothèque un certain nombre d’ouvrages spécialisés, dont j’ai eu l’usage à divers degrés au fil des années. Certains m’ont aidée à bâtir mes manuscrits précédents. Je m’assieds à la table de la cuisine, volontairement dos à la fenêtre, et feuillette un volume après l’autre. Si un mot retient mon attention, je lis quelques passages ici et là. Au début, mes mains tremblent, mais peu à peu, je parviens à me concentrer sur ma lecture, oubliant l’incident. Ma pile est composée d’ouvrages sur les troubles psychiques, la psychologie du développement et les relations toxiques. Ainsi que plusieurs sur le chagrin, l’absence et la mort. Mon cœur se serre. Maman.
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Quand elle m’a avoué que l’histoire du fil barbelé était un mensonge… oui, je me suis senti à deux doigts de m’évanouir. Si je n’avais pas été allongé dans le lit, je me serais écroulé. Impossible d’accepter l’idée d’une chose pareille, d’imaginer le sang-froid qu’elle exige. Je refusais d’y penser. Il n’était pas question d’une étrangère, d’une folle anonyme aux informations. C’était ma propre épouse qui s’était délibérément planté un couteau dans le ventre, coupant dans la peau, la graisse, les muscles, avant de suturer la plaie de sa propre main.
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Je lui avais caressé doucement le dos, songeant à l’humiliation qu’elle avait subie autrefois, et à sa réaction. Son premier amour l’avait brisée par ses mensonges et sa trahison, puis par son mépris. Dévastée, elle avait prétendu être enceinte, dans l’espoir qu’il lui reviendrait. Non seulement ce type ne l’avait pas crue un instant, mais il avait crié cette histoire sur tous les toits, s’amusant à ses dépens. C’était alors qu’elle avait sorti le couteau de cuisine.M’éloignant de la fenêtre, je soulève mon téléphone et compose le numéro de la maison. Les tonalités se suivent, sans réponse. Soit elle dort, soit elle n’est pas là. Mais pourquoi sortirait-elle en mon absence, me laissant croire qu’elle est encore couchée ? L’échange de ce matin me revient en mémoire et je frissonne.Je ne veux pas que tu te fasses de nouveau du mal. J’avais les mots sur le bout de la langue, mais à cet instant elle a dégagé sa main de la mienne. Quand je me suis tourné vers elle, elle m’a regardé en face pour la première fois depuis le dîner où je suis passé aux aveux. Ses yeux étaient noirs, troubles. J’ai réprimé le réflexe de me lever.Lentement, elle a roulé sur le dos et écarté la couette, puis elle a remonté sa chemise de nuit sur ses cuisses. Au début, je me suis mépris sur ses intentions, je le reconnais ; elle avait autre chose en tête que la séduction.
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Son amour de jeunesse l’avait trompée, puis quittée ; moi, je ne suis pas parti. J’ai commis un écart, c’est vrai, et je comprends la douleur terrible que cela engendre. Apprendre que j’ai couché avec une autre et que, par-dessus le marché, je ne sais pas si je veux poursuivre notre vie commune. Cependant, je n’ai ni déserté le lit conjugal ni suggéré le divorce. Pas plus que je n’ai vu Anna depuis ma confession à ma femme.
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Il ne la touchait plus, il ne comprendrait pas ce qui lui arrivait. Et c’était bien ce qu’elle souhaitait. Elle allait lui laisser croire qu’elle était faible, amorphe, qu’elle passait presque toutes ses journées au lit. Inoffensive.Le temps se contractait, elle le sentait dans chacune de ses cellules. Il fallait agir vite.
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L’apathie et le désespoir avaient cédé la place à la soif de vengeance, aux rêves de cris terrifiés, de mort brutale. Puis, un jour, se sachant seule à la maison, elle s’était levée, habillée, et avait préparé son sac de sport.
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Le comportement paradoxal de Leo me déroute. Il parle sans tabou de ses parents, en particulier de Veronica. En revanche, dès qu’on aborde le collège, il se ferme comme une huître. Peut-être est-ce normal quand il s’agit des copains, ou plutôt de l’absence de copains, sujet sensible pour un garçon de son âge.
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Je vais tisser une histoire à partir des quelques fils, des fragments que j’ai rédigés. Parce que c’est ce que font les écrivains. Je vais cheminer dans les ténèbres, tout miser sur l’espoir qu’une fois le dernier chapitre fini, j’émergerai au grand jour. Qu’adviendra-t-il alors et qui serai-je ensuite, je l’apprendrai en temps voulu.
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Je connais par cœur le message de Peter. Il conclut en proposant qu’on se retrouve. Sans rien demander ni espérer, juste pour se voir et papoter. Tu me manques tellement. Chaque fois que j’y pense, je me sens aspirée par un tourbillon de plus en plus rapide d’émotions réprimées, puis recrachée vers la surface. Il a envie de me voir. Je pose les mains sur ma poitrine ; sa chaleur se diffuse dans mes paumes. La réflexion pleine de tendresse de Peter à propos de la petite fille qui me ressemblait. Le désespoir dans les phrases qui la suivaient, que je partage. Qu’avons-nous fait ? Que sommes-nous en train de faire ?
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Classer mes livres, classer mes pensées. Je me hisse sur la pointe des pieds pour attraper les volumes du haut, mais ce que j’essaie d’atteindre, c’est maman.
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Quel étrange sentiment que de partager un lit sans le partager ! Nous sommes si proches et pourtant séparés par un fossé.
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Soulagé d’être libéré de mon mensonge. Et aussi – peut-être surtout – de connaître la réaction de mon épouse. La voir ainsi m’attriste, mais mieux valent les larmes et l’apathie. Je frémis en songeant à la cicatrice sur son ventre.Je l’ai remarquée la première fois que nous nous sommes retrouvés nus, mais j’ai attendu quelques semaines pour poser des questions. Ma femme a évoqué un accident quand elle était petite, une histoire de clôture en barbelé, et c’en est resté là. Peut-être aurais-je dû tout de suite me douter qu’il y avait anguille sous roche. J’étais amoureux et je n’ai vu que ce qu’elle voulait bien me montrer. Il m’arrivait d’embrasser cette cicatrice quand nous étions au lit. Je me souviens à présent qu’elle écartait toujours mon visage. Puis elle m’a avoué la vérité. Maintenant, je ne verrai plus jamais cette cicatrice de la même manière.
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Tu aurais dû l’entendre rire tandis qu’elle se balançait vers le ciel ! Elle te ressemblait tellement, Elena, elle avait tes yeux et la même fossette sur la joue. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire qu’elle aurait pu être notre fille. Puis la réalité m’a rattrapé. Qu’avons-nous fait ? Que sommes-nous en train de faire ?
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Les animaux ont décrit une courbe avant de plonger vers le sol, quatre étages plus bas. Leo ne sait pas s’il l’a imaginé après coup ou s’il a réellement entendu le bruit des corps qui s’écrasaient.
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Personne ne semblait se soucier du calvaire de ces malheureuses bêtes, destinées à être mangées. À leur vue, Leo s’est mis à pleurer de manière incontrôlable et a refusé de s’éloigner. Ses parents lui ont alors acheté deux lapins, qu’il a ramenés à l’appartement. Il était fou de ces animaux, il adorait tenir leurs petits corps doux dans ses bras et était reconnaissant qu’on lui ait permis de les soustraire à leur cruel destin.
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Je ne saisis que des mots épars. Sa voix me paraît aussi lointaine que dans mon rêve de cette nuit. Tant de choses se sont passées depuis la dernière fois que nous nous sommes vues, il y a quelques jours. Le SMS de Peter. Mon embryon de projet. Cependant, pour une raison qui m’échappe, lui en parler me semble aberrant.
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C’est à toi seul de le décider. Si tant est que nous ayons bel et bien cette option, nous autres écrivains. Certains disent que ce sont les histoires qui s’imposent à eux.
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