Citations de Catherine Doyle (89)
Qu'est-ce que tu voulais qu'elle me dise ? Que l'île a tué notre père ? Que les tempêtes sont magiques et que c'est la magie qui nous l'a pris ? Non, Fionny.
Il faut le voir pour le croire.
Son grand-père avait raison lorsqu'il disait qu'on n'avait pas peur pendant l'action, mais il avait oublié de mentionner un détail. On avait peur après. La terreur profita de l'obscurité pour descendre dans sa gorge et l'empêcher de respirer correctement. (pages 203)
-D'après mon expérience, il n'y a pas de peur, aussi petite soit elle, dont il faut avoir honte. Ta grand-mère souffrait d'anatidaephobie aiguë. Le savais-tu?
A peine Fionn avait-il entendu ce mot, que déjà il l'oubliait.
-Elle souffrait de quoi...?
Son grand-père joignit les mains devant ses lèvres.
-Elle avait peur d'être observé par un canard.
Fionn fixa le vieil homme, interloqué.
-Quoi?
-Anatidaephobie, articula son grand-père. La peur que quelque part, un canard vous observe.
- C'est curieux, mon garçon. Je ne sais pas qui tu es, avoua-t-il.
Fionn se décomposa.
- Mais je sais que je t'aime, ajouta son grand-père en fermant les yeux.
Il sourit, et on aurait dit que le soleil se levait au fond de lui. Fionn attendait de pouvoir à nouveau respirer pour répondre :
- Moi aussi, je t'aime, grand-père.
-Elles [baies de lune] ne poussent qu'à la lumière de la pleine lune et, quand tu les manges, tu sens l'amour de toutes les étoiles du ciel dans ton ventre[...].
-Si je tombe, tu me rattrapes ?
-Non, mais je te ferai coucou dans ta chute.
-Quel gentleman.
Et, par-dessus tout, il voulait que son père quitte le canot de sauvetage qui gisait au fond de la mer et vienne reprendre sa place. Il le désirait si fort qu'il caressait cette idée en s'endormant chaque soir, et se réveillait chaque matin en y songeant. Depuis qu'il était tout petit, cette pensée était blottie dans la petite fente entre son âme et son cœur, à l'endroit où le désir se dissolvait dans l'impossibilité.
Vivre une vie d'émerveillement à couper le souffle, si bien que lorsqu'elle s'estompera peu à peu, tu sentiras encore l'ombre du bonheur en toi et le sentiment de béatitude d'avoir ri le plus fort, aimé le plus profondément et vécu sans peur, même si les détails t'échappent.
- Pourquoi m'as tu amenée au bord du monde ? Demanda t-elle dans un murmure terrifié.
- Bienvenue à Ortha, Princesse. La demeure des sorcières.
On ne peut pas détruire la magie. Elle retrouvera toujours son chemin.
- La vengeance est une affaire cruelle, Tor. Et l'amour aussi, d'ailleurs. (Wren reprit son chemin en balançant les bras.) C'est la plus grande vérité que je puisse vous apprendre.
Le soldat trotta sur ses talons.
- Quand vous parlez d'amour avec le prince Ansel, vous semblez y croire. Pourtant vous en parlez maintenant comme d'une malédiction.
- L'amour peut être une malédiction, parfois. Une prison. Voire une sentence de mort.
«Quand tu arriveras à Anadawn, laisse ton cœur dans la forêt. Le plus infime instant de faiblesse causera notre perte à toutes.»
- Ne bouge pas, sœurette.
- Tu n'as pas intérêt à me transformer en chèvre.
- Chut, je me concentre.
Il tenta de se guider au son, mais celui-ci ne cessait de lui échapper, comme une station de radio mal réglée.
Fionn avait envie d'ajouter quelque chose; il aurait voulu dire à son grand-père qu'il l'aimait énormément. Qu'il l'avait réconcilié avec lui-même en lui donnant confiance en lui. Qu'il était l'étoile la plus brillante dans son ciel. Qu'il ne pouvait pas supporter de le voir oublier quoi que ce soit. Les mots s'accumulèrent sur sa langue jusqu'à ce qu'il se sente trop plein pour parler.
Sa barbe ressemblait à un nuage en fuite.
Il ne voulait pas qu'elle se noie. Juste qu'elle reste sous l'eau assez longtemps pour qu'un poisson vienne grignoter la partie de son cerveau responsable de son mauvais caractère.
... il est très difficile de croire à la magie tant qu'elle ne t'a pas saisi par les épaules et secoué pour te réveiller ...
« C’était ça, le pire : l’océan sous ses pieds. Fionn faisait souvent des cauchemars épouvantables dans lesquels les vagues l’engloutissaient. Il se réveillait en sursaut, trempé de sueur.
L’air marin lui brûlait les poumons et lui mordait la peau. Il regarda le continent disparaître peu à peu. D’abord en une tache verte sur l’horizon gris, puis plus rien.
Et je n'ai vraiment pas besoin qu'un homme vienne me sauver d'une petite bestiole inoffensive.