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Citations de Catherine Leroux (104)


La nature était si belle et volatile.
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Les gens qui lisent ont de drôles d'idées, mais ils ne font pas grand-chose.
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Je ne veux rien avoir à transmettre.
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Le vent balayait la montagne comme pour la dépouiller de ses souvenirs et je me suis surprise à désirer une promenade sur ces sentiers mal balisés qui menaient tous au même endroit.
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Elle rejoint leur propre potager, impeccablement entretenu au milieu de la prairie échevelée. Sur le sentier, ses pas soulèvent une onde vivante, celle de dizaines de sauterelles qui bondissent, de centaines de mouches qui s'élèvent. De loin, la maison lui apparaît sous un jour différent. Ses angles jaunes et blancs offrent une lumière douce. C'est une maison-lanterne, un œil de chat qui éclaire les friches. À son arrivée, elle prend le panier à lessive. Francelin l'a aidée à installer un tendoir au milieu de la cour. Ses blouses tremblotent dans le vent et le secret des criquets. Il y a des voix partout, à Fort Détroit ; tout parle et chuchote, tout soupire tout le temps. Il lui a fallu un mois et demi pour commencer à entendre et assimiler ce qui n'est ni un récit ni une incantation, mais plutôt une sorte de liste dont les termes mis bout à bout arrachent au monde son opacité.
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« Madeleine n’ajoute rien. Elle ne trouve pas les mots pour dire que la vie n’est pas ainsi faite, pour expliquer à son fils encore si jeune que le monde n’est pas une immense balance où les mauvaises actions se répondent, où les fautes sont systématiquement punies. Le monde est un endroit injuste où les bons deviennent mauvais de n’être jamais récompensés, où les véritables méchants ne sont que rarement châtiés et où la plupart des hommes zigzaguent entre les deux extrêmes, ni saints ni démons, louvoyant entre les peines et les bonheurs, les doigts croisés, touchant du bois. Chaque être divisé en deux, chacun avec sa faille autour de laquelle s’agitent le bien et le mal. » (p. 210)
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Gloria reste figée, les poings serrés. Des larmes à la texture de pétrole collent à ses paupières.
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Les oies entraînèrent avec elles l'été, puis le froid ralentit le quotidien, le gel laqua la terre et tout s'arrêta.
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Tout a déjà explosé, le monde a été anéanti. C'est l'avantage de survivre à l'apocalypse : il ne reste plus rien à protéger ni à craindre.
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Nous ne voulions plus rien faire à part nous retrouver dans son lit, soudés en une boule illisisble, réfractaires à tout ce qui n'était pas notre amour.
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le monde était donc bel et bien cet animal vorace et mouvant qu'elle s'était toujours représenté.
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Amélie pense aux milliers de brins d’herbe tronqués ; elle a envie de dessiner des éclats de vitre, de la glace brisée, des vestiges de choses qui explosent et continuent néanmoins d’exister.
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La mort laisse derrière elle un curieux amas d'objets pêle-mêle, l'absurde des choses qui ont survécu et dont la somme n'expliquera jamais le vivant.
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Qu'est-ce qui disparaît lorsque meurt un ami? (...) Une des choses qu'on perd, pense Salomon,c'est celui qu'on était avec cette personne, les parties de nous qu'elle faisait exister. Dans le cas d'un ami aussi ancien, on est aussi dépouillé du souvenir de ce qu'on a été.
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Il est dans la forêt, non pas pour chasser ni pour bûcher. Il est dans la forêt comme un insecte, comme une souche, comme le filigrane d'une toile d'araignée, réfugié parmi les choses qui, sans être invisibles, ne sont jamais vues.
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Marie inspira profondément avec l'impression qu'un arbre essayait de pousser à l'intérieur de sa poitrine. Elle se dirigea vers le centre de la pièce. C'était ici, sous ce toit en pente, qu'Ariel et elle avaient vu le jour à quelques minutes d'intervalles. Elle se mit à pleurer. Ici , ils avaient pris leur première respiration, poussé ensemble leurs premiers cris. On les avait lavés, emmaillotés et sans doute couchés l'un contre l'autre quelques heures avant qu'on emporte Marie, tirant ainsi sur une corde invisible, un élastique qui n'attendait que le bon moment pour se tendre et projeter les jumeaux l'un vers l'autre dans un mouvement aussi inévitable que l'orbite des planètes.
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Les humains produisent un souffle prodigieux lorsqu'ils dorment, un souffle qui descend jusqu'au plus profond de leur être, et qui ramène à l'expiration les trésors et les monstres enfouis sous les croutes de civilisation accumulées.
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J'embrassais chaque jointure, chaque noeud de son corps frêle, chaque coup reçu dans le hasard des cours d'école et des terrains vagues.
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Je crois qu'on ne savait pas très bien pourquoi on souhaitait mourir. À cet âge-là, on veut aimer, tuer, jouir et souffrir plus qu'à n'importe quel moment de la vie sans savoir pourquoi. On réagit à un désir en répondant à un autre; on tente d'apaiser sa soif en mettant le feu et de réparer une blessure en y mettant le doigt. Je crois qu'on voulait mourir d'amour, ce qui était à la fois très sot et étonnamment lucide pour des adolescents. Comment aurions-nous pu savoir qu'en laissant courir notre passion quelques années encore, elle se serait désagrégée pour faire place à cette déception monotone qui unit les vieux couples? Nous ignorions ce qui nous attendait et pourtant nous voulions y échapper.
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[…] C’est une boîte à chaussures où l’on garde les lettres. Invariablement, cette boîte côtoie des objets complètement incongrus. Parfois, ce sont des vêtements démodés, parfois du papier d’emballage de Noël, des jouets que l’on garde pour d’éventuels petits-enfants durant des années. La plupart du temps, on ne revisite pas cette correspondance discontinue, ces calligraphies familières et floues, ces bonnes nouvelles et ces vœux datés. Si on s’y risque, c’est soit pour constater l’insignifiance des souvenirs archivés par rapport à ceux qui vivent en nous, soit pour s’étonner de moments, d’années, de périodes entières tombées dans l’oubli comme des arbres abattus dans notre mémoire, amis partis à la dérive, expressions disparues de notre parler, paroles dissoutes sur notre langue…
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