AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cécile Balavoine (66)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une fille de passage

Récit d’un amour improbable, d’une valse hésitation entre amitié et passion, qui tisse des liens très forts entre une jeune femme et celui qui pourrait être son grand père. La relation entre ces deux-là débute à l’université : Serge est un grand critique littéraire qui donne des cours d’écriture. 

La demoiselle finit par être hébergée dans l’appartement de son prof pendant que celui-ci prend ses quartiers d’été à Paris.



C’est ainsi que peu à peu, entre rendez-vous d’un côté ou de l’autre de l’atlantique et échanges épistolaires, ils se confient avec plus ou mois de sincérité leurs secrets les plus intimes.



Le lien  est complexe  : pour Cécile,   jamais le prof ne s’efface totalement devant l’homme et pour Serge, il n’est pas question de tenir compte de leur différence d’âge qui lui révèlerait ce qu’il veut ignorer, sa vieillesse.



Je retiens l’élégance et la fluidité de l’écriture, qui accentue le romantisme du récit.



La réflexion  sur le processus de l'écriture est également intéressante.



Mais je n’ai pas réussi à m’accrocher à cette histoire de prof séducteur,  et la révélation de l’intimité de cette  relation ambiguë m’a parfois gênée. 


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          820
Une fille de passage

Il s'en est fallut de peu pour que j'abandonne ce livre. J'avais lu ce roman au tiers mais je n'accrochais pas. Je ne me souviens plus du déclencheur qui m'a fait le dévorer ensuite, mais c'est une drôle de sensation.

Cécile Balavoine, l'autrice, signe ici son deuxième roman. J'avais lu de bons billets sur Babelio ce qui avait retenu toute mon attention.

Cécile, l''héroïne de ce roman, encore étudiante s'éprend de son professeur qui n'est autre que le célèbre écrivain, Serge Doubrovsky, le roi de l'autofiction. Entre eux, s'installe une relation forte. Ce n'est pas vraiment de l'amour, ni de l'amitié. Plutôt une forme de passion ou d'idolatrie mutuelle. Le roman s'étend sur une quinzaine d'années, où les deux héros se voient à Paris ou à New-York. Leurs échanges préférés sont sur la littérature et l'écriture.

Un récit très bien écrit mais qui manquait un peu d'intérêt au début. Malgré tout je vous le conseille. Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          510
Maestro

Comment parler de ce très beau texte sans le dénaturer et faire pâlir sa source de lumière.



L’écriture de Cécile Balavoine m’a profondément touchée tant elle est lumineuse, juste et vibrante comme une mélodie. Il règne dans ce livre une atmosphère de douceur et de plénitude, il en émane un parfum de sensualité comme on respire une brassée de fleurs et met tous les sens en éveil.



J’écris ces mots dans une lumière feutrée pour m’imprégner encore plus de son ambiance mystique et pourtant si vivante. J’ai traversé les siècles à la rencontre de Mozart et j’ai appris énormément sur le grand compositeur tout en restant ancrée dans un présent bien réel par la force d’un amour puissant.



Par la voix de la narratrice, Cécile Balavoine raconte comment à l’âge de 9 ans, elle s’est passionnée pour le piano et la musique de Mozart. Une passion peu commune pour une enfant de cet âge. Une dévoration exclusive pour toute l’œuvre du compositeur et pour sa personne, c’est Lui l’élu de son cœur.



Sa passion de petite fille n’est pas une lubie et ne s’éteint pas mais grandit dans son corps de femme en même temps qu’elle veut tout connaître de la vie de Mozart . Adolescente, elle arpente seule les rues typiques de la ville médiévale de Salzbourg, ses étranges bâtisses jaunes et ses petites chapelles sacrées blotties au sommet des alpages. Elle revêt lors des concerts donnés en l’honneur de Mozart, la plus belle des robes , la Dirndl, la robe traditionnelle au tablier blanc si chère au cœur de Cécile.



Mais Cécile se rend compte aussi que cette passion atypique l’enferme dans un passé qui est mort et l’éloigne d’un présent où elle peine à prendre pleinement sa place, alors adulte elle s’envole pour New-York et devient journaliste.



C’est là-bas, dans la ville la plus moderne et bruyante qui soit, que le passé va la rattraper quand elle téléphone à un grand chef d’orchestre pour une interview. La voix de cet homme qu’elle ne connaît pas la bouleverse terriblement car en l’entendant, Cécile ressent au plus profond d’elle-même les mêmes vibrations intenses que celles qu’elle éprouve en écoutant Mozart.



Il y a l’angoisse de la première rencontre, l’attente, la découverte du corps de l’autre, les silences, les fugues, toutes ces sensations très intenses qui vont crescendo, le tout écrit avec un vocabulaire qui donne vie à tous les sens avec une extrême pudeur.



Il y aussi tout ce qui pèse sur les épaules et ralentit le cours de la vie, ces opposés et ces extrêmes entre passé et présent rythment l’évolution d’une relation amoureuse entre deux êtres réunis par Mozart sous la plume magnifique de beauté et de délicatesse de Cécile Balavoine.



C’est un immense coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          450
Une fille de passage

«Parce que c’était lui, parce que c’était moi»

En dévoilant la relation qu’elle a entretenue avec Serge Doubrovsky, le «pape de l’autofiction», Cécile Balavoine fait bien plus que mettre les pas dans ceux de cet écrivain. Cette plongée dans la création littéraire et le pouvoir des mots est fascinante.



Un jour de septembre 1997 Cécile Balavoine fait la connaissance du professeur qui donne un cours sur Molière à l’université de New York. Ou plutôt elle rencontre l’auteur du Livre brisé qui l’a tant marquée. Car, comme l’écrit Clémentine Baron dans sa nécrologie du désormais défunt Nouveau Magazine littéraire, dans ce livre de 1989 Serge Doubrovsky raconte sa hantise «d'avoir peut-être contribué, par ses livres mêmes, au suicide de sa compagne».

L’écrivain est alors «un homme fatigué, vieilli, dont le visage était parsemé de taches brunes, le tour de taille épaissi, les épaules visiblement voûtées.» Mais son charisme et l’émotion ressentie à la lecture de son roman attisent la curiosité de l’étudiante. Un intérêt qui va devenir réciproque: «J’avais remarqué qu’il se confiait plus volontiers depuis qu’il avait découvert que j’avais lu quelques-uns de ses livres. Au printemps, avant son retour à Paris, à la suite de son cours sur Molière, je m’étais inscrite à son séminaire sur l’autofiction, terme qu’il avait inventé vers la fin des années 70 pour désigner le fait d’écrire sur soi quand on n’était personne. Il était fier de ce mot qui avait fait florès, comme il disait. Et il aurait voulu que sa mère, qui l’avait d’abord rêvé en violoniste puis finalement en écrivain, voie ce succès. Malheureusement, elle était morte trop tôt pour en être témoin.»

Un autre événement va sans doute être décisif dans la relation qui se noue. Quand le professeur repart pour Paris, il sous-loue son appartement à ses étudiants. Cécile, Liv et Adrian prennent possession de l’appartement qui «était encore imprégné de sa présence.» L’extrême sensibilité – pur ne pas dire fragilité – de Cécile va alors lui faire percevoir ce que ses camarades ne voient pas. Peu à peu, elle va être hantée , par l’histoire sombre qui s’était déroulée entre les murs de cet appartement, allant même jusqu’à faire à son tour une tentative de suicide, s’imaginant devenir folle.

Après un séjour à la clinique psychiatrique du Bellevue Hospital, oui celle de Vol au-dessus d’un nid de coucou – on lui diagnostique une crise de panique, un choc émotionnel. Son thérapeute, le Docteur Wozniack, va alors l’aider à surmonter ce cap difficile. Son professeur va lui devenir son confident. Leurs conversations prendre un ton plus intime, poussant Serge Doubrovsky à une déclaration enflammée lorsqu’elle vient lui rendre visite à l’hôpital où il a été transporté: «Je t’aime, mais j’aurais préféré que tu ne me voies pas dans cet état!» Plus tard, il lui demandera même de l’épouser, aura un geste déplacé. Puis, devant son refus, se vengera en s’éloignant d’elle, en invitant d’autres étudiants à partager son intimité: «En les invitant, il me semblait qu’il me chassait un peu, que Marguerite, qui trônait devant lui, me destituait. Je n’avais plus ma place.»

La fascinante imbrication de la vie et de l’œuvre, de l’écriture et du poids des mots vont alors se dévoiler dans toute leur force et dans toute leur intensité. Serge a compris que Cécile avait un talent d’écrivain, Cécile a compris la leçon du maître de l’autofiction, allant jusqu’à faire mal avec ses mots.

Le poids de l’Histoire – l’étoile jaune que portait le jeune Serge – venant s’ajouter aux drames successifs vécus par l’écrivain et la disparition successive de ses compagnes, sans oublier la maladie qui va peu à peu le ronger formant ici le terreau d’une œuvre que Cécile Balavoine nous donne envie de (re)découvrir.

Avant de nous livrer un jour son «héritage», le livre sur Freud qu’il préparait et dont il a confié les notes à l’une de ses plus proches élèves…


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          420
Au revers de la nuit

Avec le très beau au revers de la nuit de Cécile Balavoine, je revis l'exaltation, l'empathie, et l'attachement que j'éprouve à lire chacun de ses romans.



Après Maestro et une fille de passage, le troisième livre de Cécile Balavoine éclaire avec une très grande force nostalgique une part de ses jeunes années passées à New-York en 1996 et sa rencontre avec Sasha.



Sasha, c'est le New-York de ces années-là qui scintille à travers les mots comme une belle mélodie accordée au coeur. Un homme, une ville au style rétro et unique qui se fondent l'un et l'autre dans l'éclat d'une jeunesse ravivée.

Des flash-backs lumineux dans les rues quadrillées de New-York, où va se dessiner le prestigieux et original bar à cocktails Milk & Honey. Pour un temps, oublier le présent, la fuite du temps.



Revenir à Sasha.



C'est pour Cécile Balavoine retrouver par magie le goût de New-York d'autrefois par un hommage posthume vibrant rempli de lumière et de poésie à Sasha dont la présence irradie le livre.



Je suis touchée une nouvelle fois par la délicatesse et la profondeur de l'écriture de Cécile Balavoine. L'écrivaine possède le talent virtuose de nous révéler à nous même par le partage des moments de sa propre vie.



Ecrire à coeur ouvert malgré les chagrins et les pertes, la magie opère pour la plus belle destination des territoires intimes.

Une déambulation urbaine mouvante au gré des souvenirs. Une dernière escapade sur les lieux et les personnes qui ont façonné par petites touches une existence entière en faisant leur petit bout de chemin sans en avoir l'air.

Et une écriture qui électrise, vibre intensément comme si Cécile Balavoine fichait dans le coeur un pace-maker de ses propres émotions.



Dans ce texte plus que dans les précédents, j'ai été marquée par la profonde nostalgie qui s'en dégage « ce que j'allais devenir n'est plus cette grande surprise qui m'attendait ».

Un adieu polyforme qui serre le coeur mais en même temps il y a cette flamme, une épure, un scintillement dans la narration qui enveloppe comme un cocon doux et chaud.



Un nouveau roman, c'est une pièce personnelle qui s'ajoute à la magnifique mosaïque de la vie avec ses couleurs chaudes, les nuances de gris, ses notes de musique.



Lire Cécile Balavoine, c'est pour moi à chaque fois un très grand plaisir de lecture et une manière forte de réenchanter la vie. Alors j'ai très hâte de lire son prochain livre.

Commenter  J’apprécie          412
Maestro

Certains livres sont magiques : ils nous ensorcellent, nous ravissent, nous transportent, littéralement. Je me suis trouvée sous le charme de cette magnifique histoire, de cette écriture douce, sensuelle et poétique. Je sais d'avance que c'est un livre que je n'oublierai pas et que je porterai longtemps en moi, comme l'auteur a certainement porté longtemps en elle l'histoire qu'elle raconte… Est-ce une autobiographie ? Je ne sais pas vraiment. Il est écrit « roman » sur la couverture mais d'après mes recherches, de nombreux éléments du récit appartiennent bien à la vie de l'auteur.

Voici quelques bribes d'une histoire fascinante : Cécile, la narratrice, mêle deux époques dans son récit, son enfance et l'âge adulte. De son enfance, on retiendra son amour (et le terme est à peine assez fort) pour Mozart. Dans sa chambre, pas de poster de Police ou de Téléphone, non, des posters de Mozart qu'elle écoute religieusement, qu'elle joue au piano, qu'elle chante. Mozart, Mozart, Mozart. Elle entraîne ses parents à Salzbourg où a vécu le compositeur, apprend l'allemand, passe une audition pour rejoindre un choeur d'enfants, fête l'anniversaire de sa mort et celui de sa naissance en allumant dans sa chambre d'adolescente des bougies. Elle a même le sentiment profond de ne pas vivre à la bonne époque, comme s'il y avait eu une erreur. Elle aurait dû le rencontrer, ils auraient dû s'aimer. Il faut réécrire l'histoire. Elle le sent presque charnellement présent à ses côtés, elle a l'impression qu'il lui fait signe, qu'il lui parle. Sombre-t-elle dans la folie ? Non, cela s'appelle une passion et une passion à laquelle elle s'offre totalement.

Adulte, Cécile, devenue journaliste, tombe amoureuse d'un chef d'orchestre, un maestro, qu'elle a interviewé. Quelques mots au téléphone et c'est le coup de foudre. Ils se rencontrent furtivement entre deux avions, s'aiment à la folie, se donnent l'un à l'autre puis se séparent. A chaque fois, c'est un déchirement. Pourquoi cette passion, cet amour fou pour cet homme qu'elle connaît à peine ? N'attend-elle pas de lui qu'il soit « un passeur » vers l'Autre, celui qu'elle n'a pas et n'aura jamais, celui qu'elle aime d'un amour fou : Mozart ? Mozart, Maestro… Presque les mêmes lettres…

Et ces deux histoires, celle de l'enfance et celle de l'âge adulte, s'entremêlent et c'est tout simplement sublime parce que Cécile se livre sans compter, s'offre à la vie et à l'amour. Ses mots disent cette folie qui la porte, cette passion qui la dévore et qui donne un sens à sa vie tout en la rendant parfois invivable. Elle dit de façon magistrale son amour pour la musique, décrit ses émotions avec tellement de nuances, de beauté et de sensibilité que l'on plonge corps et âme dans ce récit qui nous enveloppe de volupté et de bonheur.

Et l'on n'a qu'une envie : écouter Mozart !

C'est magique, envoûtant et terriblement beau.

Un ÉNORME coup de coeur !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          346
Maestro

Il est rare qu'un primo-romancier évite tous les écueils et livre un roman aussi abouti que vibrant. Il arrive plus souvent qu'il pèche par excès de passion, cédant à la tentation de trop en dire au risque d'assommer son lecteur. La maîtrise de Cécile Balavoine est d'autant plus impressionnante. En sublimant sa passion pour Mozart, elle parvient à nous plonger dans un océan de beauté et de finesse dont on ressort apaisé et revigoré.



La petite Cécile a neuf ans lorsqu'elle découvre la musique de Mozart. Plus qu'une révélation, un coup de foudre qui englobe tout autant l'homme, son talent, sa musique et sa vie. Cécile est amoureuse d'un mort qui vit en elle depuis ce jeune âge. A quarante ans, devenue journaliste, elle interviewe un célèbre chef d'orchestre par téléphone et ressent à l'écoute de sa voix la même émotion qu'à neuf ans à celle des premières notes de Mozart. Bouleversée, elle va se laisser aller à ses émotions qui font écho à son enfance et à son adolescence tout en lui ouvrant un horizon de promesses inconnues.



"Je vous dis que j'ai peur. Je vous dis que j'ai peur et que j'ai hâte. Vous répondez que vous aussi avez peur et hâte. Je vous demande pourquoi c'en est ainsi de nous. Je perçois ce que vous éclairez en moi. Mais savez-vous ce que j'éclaire en vous ? Le sentez-vous ?"



D'une plume à la fois sensuelle et pudique, l'auteur nous parle de passion avec une justesse et une acuité qui touchent juste. Passion contrariée d'une fillette amoureuse d'un mort, d'une jeune fille obligée de ranger ses rêves de devenir musicienne, d'une jeune femme amoureuse d'un homme déjà pris. Mais passion récompensée finalement par cette rencontre, passion ranimée par la convergence de deux êtres qui brûlent de la même flamme.



C'est un vrai bonheur de lecture ce Maestro, une bulle de bien-être. Une invitation à se laisser aller à la passion, à assumer ses choix et à ne pas se renier. Tout comme le chef d'orchestre peut se concevoir comme un passeur, un intermédiaire entre un compositeur et son auditoire, Cécile Balavoine se fait passeuse de beauté et de lumière. Et c'est superbe.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          322
Maestro

Pour tenter de distraire leur fille de 9 ans, ses parents lui offrent un piano.

C’est grâce, ou à cause de cet instrument que Cécile fera la connaissance de celui qui envahira sa vie en la magnifiant à travers sa musique, Mozart.

Un film sur la vie du jeune prodige la bouleverse, il y aura la découverte du requiem, de tous les concertos et symphonies.

L’enfant grandit avec sa passion, son plus beau souvenir, un voyage à Salzbourg où elle visite la maison natale.

A son entrée en sixième, elle intègre un chœur d’enfants, la musique est partout, comme un second souffle indispensable à sa vie.

Plus tard vient l’émoi du premier concert dans une salle parisienne.



Lorsque Cécile devient journaliste, elle tombe amoureuse d’une voix entendue au téléphone, il s’agit d’un célèbre chef d’orchestre qu’elle doit interviewer.

La passion prend un autre visage à moins que ce ne soit que la continuité de son amour d’enfance.



C’est une bien belle partition que nous offre Cécile Balavoine, son écriture est élégante, toute en retenue et délicatesse.

« Le silence qui suit Mozart, c’est encore du Mozart », oui, je suis d’accord et à cela je rajouterai que le vide qui suit la lecture de ce très beau premier roman, est empreint de nostalgie, de magie, de plénitude qui m’a empli d’un extraordinaire bien-être.



Commenter  J’apprécie          283
Une fille de passage

Quand il séjourne à paris, Serge Doubrovsky professeur et écrivain célèbre sous-loue son vaste appartement de New-York à des étudiants. Cécile va donc y aménager en compagnie de Liv et Adrian. Elle vient de fêter ses vingt-cinq ans, lui bientôt en aurait soixante-dix. C’est le début d’une relation ambiguë.



Cécile Balavoine nous raconte donc avec une belle écriture remplie de tendresse, d’émotion cette relation douce comme une caresse. Elle nous décrit son admiration pour l’enseignant et pour l’écrivain, comment ne pas être flattée quand un tel homme s’intéresse à vous, comment ne pas être fière quand il vous invite à boire un verre.



Ces mots nous parlent de cette ambivalence. Un homme qui porte le germe de la mort en lui, cette mort qui le guette, et qui l’a déjà guetté, autrefois, quand il avait une étoile jaune au revers de sa veste. Un homme qui se plaît dans un enfermement quasi maladif et pourtant elle est attirée par lui, elle ressent une profonde admiration presque un envoûtement, elle se sent bien à ses côtés.

Si un jour un baiser a atterri au coin de ses lèvres, si elle s’est assise sur ses genoux, elle ne s’est jamais déshabillée, elle n’a été qu’une des innombrables des femmes qui ont jalonné sa route, elle reste persuadée d’avoir comptée pour lui.



Une écriture élégante toute en retenue, toute en délicatesse pour cette belle histoire d’amour, car c’est bien d’amour dont il s’agit.

Commenter  J’apprécie          240
Au revers de la nuit

Dans ce roman aux allures d’autofiction, Cécile Balavoine va rendre un hommage vibrant à Sasha, qu’elle a rencontré lors d’un voyage en train sur les routes des États-Unis à l’hiver 1996. Lorsqu’elle apprend son décès, Cécile va alors avoir envie de lui rendre hommage au travers d’un roman dans lequel elle évoquera ses souvenirs communs avec Sasha, qui était alors devenu un virtuose des cocktails.



Inutile de tergiverser. Il s’agit ici de mon premier roman de cette auteure, mais sûrement pas du dernier. J’ai eu un coup de cœur monumental pour sa plume d’une sensibilité et d’une justesse rares. J’ai été captivée par tout ce qu’elle narrait. Je ressors bouleversée et chamboulée par ce récit somptueux, vibrant d’émotions.



Au travers de l’écriture, Cécile va retracer sa rencontre avec Sasha. Avec beaucoup de pudeur mais également beaucoup de générosité, elle va littéralement se livrer à son lecteur, racontant ainsi ses sentiments et faisant revivre ses plus beaux moments auprès de son amour de jeunesse.



Il m’est très difficile de vous exprimer à quel point ce récit m’a profondément touchée et à quel point j’en ressors émue. Il faut dire que Cécile offre une introspection pas toujours facile à réaliser et se livre d’une manière très authentique.



Mais ce récit, c’est également un véritable clin d’œil à la ville de New York. Au travers des mots de Cécile, le lecteur constatera à quel point cette ville est aimée par l’auteure. Elle nous offre une véritable promenade littéraire au travers de descriptions très réalistes.



La plume de l’auteure m’a totalement conquise. J’ai aimé ce style à la fois simple mais d’une grande sincérité, et dans lequel les émotions transparaissent à chaque page. Je me suis laissée porter par la poésie des mots de Cécile. Après cette découverte, j’ai envie de lire d’autres romans de l’auteure.



Un récit dans lequel l’auteure livre un hommage vibrant à son amour de jeunesse, au travers d’une plume sensible et délicate, et avec pour toile de fond la ville de New-York. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          220
Une fille de passage

Si des romancières comme Christine Angot ou Annie Ernaux ont largement contribué à populariser le genre, il faut se rappeler que le concept littéraire de « l’autofiction » a été inventé en 1977 par le romancier Serge Doubrovsky pour auto qualifier son roman "Le fils".



Ce qui est alors encore un néologisme désignait une forme littéraire inédite mettant en lumière le fait d’écrire un texte autobiographique tout en s’en éloignant, par l’utilisation d’un style et de tournures qui distancient l’écrivain de ces propres propos.



Serge Doubrovsky n'aura eu ensuite de cesse de rendre fictionnelle sa matière autobiographique avec d'autres récits la femme brisée ou un homme de passage son dernier roman, paru en 2011 quelques années avant sa mort.hommepassage



Amincir la ligne entre réalité et la fiction, voilà aussi ce à quoi tend la romancière Cécile Balavoine, qui après un premier roman fort remarqué en 2017, Maestro sur la vie de Mozart raconte ici son histoire et son lien intime avec Doubrovsky.



Au mitan des années 90, Cécile Balavoine va partir à New York où vit régulièrement Serge Doubrovsky.



Elle s'inscrit en élève au cours de théâtre classique , l'admire déjà en tant qu'auteur et critique et va peu à peu se lier d'amitié avec lui à tel point qu'avec d'autres étudiants, elle louera avec deux autres étudiants un appartement en plein New York dont Serge Doubrovsky est le propriétaire et commencera ainsi à le fréquenter de plus en plus



C'est l' ambivalence de cette relation, faite d'admiration et d'emprise que raconte près de 20 ans plus tard, Cécile Balavoine dans cette fille de passage, dont le titre répond à l'ultime roman de Doubrosky un homme de passage dans lequel la jeune étudiante est présente, que raconte la romancière dans son texte.



Malgré la différence d'âge et le coté homme à femmes du vieux romancier, la jeune femme ne pourra s'empêcher d'être totalement subjuguée par le charisme de l'homme et son savoir immense.



Plus que la relation qui restera finalement assez chaste entre le romancier et sa muse, et décrite ici avec ambiguité et une certaine douceur, ce qui séduit ici dans le roman de Cécile Balavoine, c'est sa façon d'interroger l'autofiction puisqu'elle est tout autant un personnage de roman que romancière.



« L’écrivain avait fait de moi une autre. Un double. C’était un peu une mort, et un peu une naissance. »



Les deux facettes de l'exercice littéraire sont ainsi convoquées de manière ambitieuse et intelligente dans Une fille de passage et l' on comprend mieux à quel point, parfois, le sujet peut s’échapper du cadre autobiographique voulu par son auteur.



Si on ajoute une très jolie description du New York où vivait une certaine insouciance pré 11 septembre, on saluera donc ce roman paru aux éditions Mercure de France juste avant le confinement.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          200
Une fille de passage

***



Lorsque Cécile arrive à New York pour poursuivre ses études, elle va être l'élève d'un écrivain célèbre, grand nom de l'autofiction : Serge Doubrovsky. Mais au fil des mois, des années, leur relation va croître entre amitié et amour. Si elle nous semble assez limpide, les errances de leurs sentiments font l'objet de ce livre...



Je découvre cette auteur, connue des 68 premières fois, avec ce roman tout aussi dérangeant que bien écrit.



Dérangeant car j'ai eu comme l'impression d'être une intruse dans cette relation étrange et floue entre un professeur et son élève. Une voyeuse aussi, comme tapie derrière le rideau de leur quotidien...



Bien écrit, c'est une évidence... Des phrases fluides, où chaque mot est posé à sa place, chaque émotion décrite avec justesse.



Mais 2 jours après avoir tourné la dernière page, je n'arrive pas encore à me détacher du sentiment de malaise. Comme quelque chose qui me colle à la peau sans que j'ai pu apercevoir ce que c'était...



Merci aux 68 premières fois pour cette expérience de lecture forte et quelque part... intéressante !
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
Commenter  J’apprécie          190
Maestro

Ma mère a souvent raconté cette anecdote dans les repas de famille. J’avais cinq ans et je me précipitais vers elle avec une feuille de papier et un crayon en criant «atiq, atiq». Si ce n’est que bien plus tard qu’elle a compris que j’avais la volonté d’écrire des articles et encore bien d’autres années plus tard que je suis devenu journaliste, c’est bien à ce moment qu’est née ma vocation.

Si je raconte cette anecdote, c’est pour expliquer combien la passion de Cécile pour Mozart, qui naît à neuf ans, est crédible. Que si les enseignants se plaignent aujourd’hui que la plupart de leurs élèves n’ont guère d’idée sur la profession qu’ils veulent embrasser, il y a aussi ceux qui très tôt n’ont plus qu’une seule idée en tête.

Voilà donc Cécile littéralement amoureuse de Mozart au point de commencer à rassembler toute la documentation qu’elle peut trouver sur le musicien, à collectionner les partitions, les enregistrements, à vouloir mettre ses pas dans ceux de son idole.

Il lui faudra supplier son père de prendre la direction de Salzbourg pour les vacances, il lui faudra passer des heures devant son piano pour tenter de retrouver les mélodies qu’il a écrites, car sa voix lui fait défaut au moment de vouloir intégrer une école de chant. Quand d’autres jeunes filles trouvent leurs idoles chez les rockers, Cécile tapisse sa chambre de portraits de Mozart et de cartes de l’Europe indiquant les lieux qu’il a traversé.

Des années plus tard, elle ira étudier à Salzbourg et, tout en apprenant l’allemand, pourra explorer la ville et tous les alentours.

Pour son premier roman, Cécile Balavoine sait trouver le ton juste pour décrire les émois de la jeune fille, la pureté quasi religieuse de son engagement. Il n’est besoin que de l’accompagner dans les escaliers de la maison natale de Wolfgang Amadeus pour s’en persuader. En passant, l’auteur nous offre le fruit de toutes ses recherches, des détails biographiques au parcours des œuvres, des voyages du jeune prodige aux interprètes actuels. Aussi, c’est tout à fait naturellement qu’elle va vouloir faire la connaissance du Maestro qui donne son titre au livre.

Après avoir rédigé un guide touristique sur Salzbourg, on va lui proposer d’autres collaborations. Par exemple, de réaliser un entretien avec le grand chef d’orchestre. Un virtuose qui ne peut que l’éblouir. Cécile va se donner à cet homme qui sait si bien mettre en musique sa passion, laissant à son mari quelques miettes.

Nous voici arrivés à l’autre grande question qui parcourt ce beau roman céleste et tellurique : quel est le revers d’une médaille aussi brillante, sans cesse polie et repolie ? Quand on parle de passion dévorante, on pense d’abord à la passion, mais peut à la caractéristique dévorante. Si Cécile la narratrice tend aussi à l’oublier, Cécile l’auteure ne l’oublie pas, ajoutant une belle densité dramatique à cette somptueuse quête.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          160
Maestro

L’histoire de deux passions voir de deux obsessions, l’une pour Mozart l’autre pour un chef d’orchestre, le Maestro interprète du premier.



Pour remplir son ennui, les parents de Cécile lui offrent un piano et c’est la découverte de Mozart. Un film sur la vie du jeune prodige regardé un soir à la télévision, l’achat d’un premier disque, le Requiem, puis à chacun des ses anniversaires, en cadeau, un volume de la correspondance de la famille Mozart, le compositeur envahit sa vie. A onze ans un voyage à Salzbourg, visite de la maison natale et plaisir de jouer sur le piano de Mozart. L’entrée en sixième dans un chœur d’enfants, la musique est partout, c’est comme apprendre une nouvelle langue. L’émoi du premier concert, dans une salle parisienne avec un grand orchestre. Le froid du dehors qui entre dans les poumons, la pneumonie qui laisse un souffle dans la voix, le déchirement de quitter le cœur et d’entrer dans une cinquième normale. Il va lui falloir tracer un nouveau chemin sans musique.



Devenue journaliste, Cécile interviewe par téléphone, un chef d’orchestre célèbre, une voix chaude qui la trouble, ils vont continuer à correspondre par mail, s’échanger des photos puis chaque soir ils vont s’appeler, ils ne dorment presque plus, ils s’aiment dans les mots sans s’aimer dans la chair. l’impression d’avoir 16 ans. Un rencontre furtive, un baiser et la promesse de toujours se vouvoyer. Elle va le retrouver au fil des ses concerts, Prague, l’opéra, le nom du Maestro, sous celui de Mozart en lettres gigantesques.



C’est une bien belle partition que nous joue Cécile Balavoine dans son premier roman, une écriture toute en retenue et en délicatesse pour décrire une passion dévorante, tout est léger, sensuel, laissez vous emporter par cette petit musique.




Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          151
Maestro

Bon roman sur la musique qui nous fait voyager dans le monde de Mozart. J'ai adoré plonger dans cette ambiance de passionnés de la musique, notamment d'une passionnée (en l'occurence l'auteur elle-même) de Mozart.



La passion pourrait presque tourner à la folie, il n'y a qu'un pas, une passion pour Mozart et pour la musique si forte qu'elle influe sur le quotidien, influe sur les relations amoureuses, sur les voyages et les villes.



Certains passages à la fin du roman sont beaucoup plus tournés autour d'une histoire d'amour et m'ont légèrement plus ennuyée que le fil sur la musique.



Le tout rend une lecture originale, décalée, entre passion musicale et romance.
Commenter  J’apprécie          130
Au revers de la nuit

C’était en 2017, je découvrais alors une auteure, Cécile Balavoine, et son premier roman, "Maestro". Ce fut non seulement un coup de foudre, mais une histoire d’amour qui dure encore. Puis il y eut "La fille de passage", deuxième coup au cœur, pour l’histoire et surtout l’écriture. "Au revers de la nuit", sera le troisième.



En relisant mes chroniques des deux premiers ouvrages, j’ai l’impression non seulement de m’être répétée mais d’avoir à le faire une nouvelle fois. Dans ce nouvel opus, l’auteure continue son introspection de l’intime et transforme sa propre histoire en roman. Car, s’il est vrai que l’on peut qualifier ses écrits du genre "autofiction", elle y met une telle part de romanesque que l’on oublie vite la véracité de l’histoire. Elle revient, là, sur ses vingt-trois ans, époque où elle enseignait le français dans le Minnesota et où, une nuit de 1996, quelques jours avant Noël, dans un train, elle rencontra Sasha "Une silhouette remarquable…un long manteau croisé….surmonté d’un chapeau de gangster, borsalino, peut-être fédora….un regard d’une intensité sombre…deux onyx surmontés d’une hirondelle en vol…". Sasha semble sorti du passé, tellement différent des garçons de son âge, comme venant en droite ligne des années de la prohibition.



Et, vingt ans plus tard… elle revient à New-York. Cécile Balavoine a un don extraordinaire pour se retourner sur son passé, faire revivre ses amis, ses amours, leur rendre un hommage à la fois vibrant et délicat. Son écriture légère, suave et profonde, décrit à merveille chacun des personnages. Elle les entoure de douceur, de profondeur, elle les anime et nous les fait aimer. Elle s’interroge sur l’amour, les liens qu’il crée et qui, jamais, ne se dénouent. Car Sasha est toujours là, devenu maître – Maestro ? – en matière de cocktails et symbole incontournable des nuits new-yorkaise. Et en même temps que lui, cet amour toujours là, elle honore cette ville américaine qu’elle nous fait admirer dans ses moindres recoins.



L’auteure jette des ponts entre ses différents récits et ainsi, par par petites touches, constitue une œuvre magnifique. En effet, si "Au revers de la nuit" est un hommage particulier rendu à Sasha, s’y retrouvent aussi "…Serge Doubrovsky, le maître du théâtre classique et …celui de l’autofiction.", héros de "La fille de passage" et le "Maestro" tant aimé dans son premier roman éponyme.



"Au revers de la nuit" fut pour moi un moment hors du temps, une de ces lectures desquelles j'ai beaucoup de mal à m'extraire et qui me poursuivent longtemps. Un roman passionnant.



Je remercie les Editions Mercure de France pour cette lecture.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          90
Maestro



Cécile est habitée par la musique de Mozart depuis l’âge de neuf ans .

Sa musique qu’elle commence à jouer sur son piano tout neuf.

« C’est tant de joie, ces trois premiers accords qui font résonner toute ma chambre… »

Habitée non seulement par la musique, mais par l’Etre Wolgang, l’enfant prodige qui entre en elle, l’accompagne partout, dont elle veut tout connaître « comme si c’était vital ».

Un amour passion fulgurant, exclusif, à la limite du fétichisme. Elle veut poser ses doigts

là où Il a posé les siens, poser ses pieds sur des marches qu’Il a montées deux cents ans auparavant.

« Les dates parlent. Ce n’est pas un hasard. Cela ne peut pas être un hasard. Lui aussi, Il me parle. J’en suis sûre et certaine. »

Pour tout connaître de Lui, il lui faut aller à Salsbourg, là où Il est né.

Elle a onze ans.

Vingt-huit ans plus tard, journaliste, elle interview un chef d’orchestre de renom.

La magie opère.

« Comme s’il me reliait tout à coup…Comme si le passé tout à coup prenait corps avec lui. »

Elle croit l’avoir toujours connu : deux âmes jumelles qui se trouvent. Qui se retrouvent.

« Comment expliquer autrement l’évidence ? »

« Quelque chose nous effraie, quelque chose que nous ne savons pas nommer, qui nous dépasse, qui nous aimante, qui nous enchante, quelque chose de souterrain et de céleste qui nous lie malgré nous. »



C’est un livre à lire lentement, à savourer, à laisser pénétrer en soi. Inutile d’adhérer à la reconnaissance des âmes.

J’ai été subjuguée par la qualité de l’écriture, par l’amour qui nimbe Cécile, la douceur, la délicatesse de ses sentiments, de ses émotions, la puissance de sa passion d’adulte.

Je déplore de ne savoir mieux l’exprimer !

Un livre magnifique, original. Qui ne s’oubliera pas.





Commenter  J’apprécie          92
Une fille de passage

"Maestro", son premier roman, fut plus qu’un coup de foudre, une histoire d’amour au long cours et qui dure toujours. Alors, forcément, j’attendais le deuxième avec un mélange d’impatience et de crainte. C’est toujours comme ça, un deuxième. Mais la crainte a disparu dès les premiers mots et l’impatience a fait place au bonheur. Cécile Balavoine vient de signer un nouvel ouvrage absolument magnifique : "Une fille de passage".



Cécile est étudiante à New-York à la fin des années quatre-vingt-dix. Elle suit les cours de Serge Doubrovsky, écrivain célèbre, pape de l’autofiction, et devient une intime du professeur. Comment trouver les mots justes, les mots forts pour dire mon ressenti ? Comment restituer la gorge serrée, le sourire, l’espoir, la crainte, la joie ? L’auteure a ce talent particulier de parler d’amour. Car il est bien question d’amour à nouveau dans ce récit, un amour aussi profond que particulier, un amour qui se construit au fil des jours, mais un amour chaste, une sorte d’amitié amoureuse, entre cette jeune étudiante et cet homme déjà âgé qui pourrait être son grand-père. Au fil des jours, ils se racontent, se confient, se découvrent, se rapprochent. L’émotion fut là, toujours latente, en tapinois, prête à me cueillir à chaque instant.



Lire un roman de cette auteure, c’est s’emmitoufler dans un tissage de mots doux sans être sirupeux, chauds sans être étouffants, raffinés mais sans ostentation. Son écriture est, en effet, d’une grande finesse, simple, précise et magnifiquement ciselée. L’utilisation de l’imparfait apporte une petite touche désuète "C’était la première fois qu’il m’invitait. J’avais sonné, les bras chargés de soleils. Sa voix s’était aussitôt fait entendre. Il me priait d’entrer". Le rappel de son précédent roman sert de passerelle entre Cécile et son professeur "Je m’étais mise à lui parler de ma vie de musicienne manquée, de mon année à l’université de Salzbourg, de mon besoin de connaître l’allemand comme pour me rapprocher de la musique qui m’échappait…" Les personnages sont tous attachants, dotés de personnalités riches, vibrantes, voire incandescentes.



Et, à l'heure où un geste tendre peut se révéler déplacé, où les relations entre un homme et une femme peuvent être entachées de suspicion, le roman de Cécile Balavoine est un véritable baume. Empli d’humanité, de tendresse, de respect, de confiance en l'autre, il nous dit qu'en amour tout est possible, en dépit de l’âge, de la position sociale, en dépit de tout…"une forme indéfinie d’amour."



"Chair Serge" aurait été tellement fier de son élève.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          82
Maestro

Deux époques s’entrecroisent entre la petite fille passionnée de Mozart et la femme de 40 ans qui va succomber à la voix d’un chef d’orchestre. Enfant et adulte ne sont pas si éloignées l’une de l’autre. Au rendez-vous amour, musique, passion, Salzbourg, Paris, New-York. Agréable mais pas inoubliable.
Commenter  J’apprécie          80
Une fille de passage

" On se vouvoie, on se louvoie."



New-York, septembre 1997. Cécile, la narratrice, une jeune femme de 25 ans partie à New-York pour poursuivre ses études de lettres, fait la connaissance d'un de ses professeurs, le célèbre Serge Doubrovsky, inventeur, vers la fin des années 70, du concept de l'autofiction pour désigner le fait d'écrire sur soi. Elle rentre dans l'intimité de son professeur-écrivain lorsqu’il lui propose de loger avec deux de ses amis étudiants dans son appartement new-yorkais pendant l'année qu'il va passer à Paris. Le bureau de Doubrovsky devient sa chambre avec vue sur les Twin Towers.



Pendant toute cette année un échange de lettres va la relier à cet homme pour qui elle éprouve des sentiments mélangés, ils entretiennent une relation très forte entre fascination, complicité et connivence intellectuelle. Mais cet homme a trois fois son âge, il a l'âge de son grand-père "45 ans nous écartèlent". Elle éprouve aussi compassion et curiosité envers cet homme dont la vie a été jalonnée de tragédies et de drames et qui pense lui-même beaucoup à sa propre mort, elle veut "éloigner de sa présence son malheur, apaiser de sa jeunesse sa vieillesse".



Lorsque Serge décide de raconter leur histoire dans son prochain roman qui sera très certainement le dernier, Cécile est à la fois fière et inquiète de devenir un personnage de son roman, elle va vivre l'expérience curieuse de lire ce que quelqu'un a écrit sur soi. Pendant une vingtaine d'années, Cécile et Serge vont se rencontrer régulièrement à Paris ou à New York, échanger sur leur vie, sur la littérature et Serge va continuer à pousser Cécile à écrire.



" Je comprenais maintenant que s'il n'avait été ni un amant, ni vraiment un ami, ni un grand-père ni tout à fait un confident, que s'il n'existait pas de mot pour qualifier ce lien qui nous avait unis et qui continuerait probablement de nous unir, Serge était devenu un repère de ma vie."



Cécile Balavoine lève ici le voile sur une relation privilégiée et secrète qu'elle a entretenue pendant de nombreuses années avec Serge Doubrovsky. Le titre qu’elle a choisi pour son roman fait écho à celui de Doubrovsky "Un homme de passage" dans lequel il évoquait une jeune fille avec qui il aurait aimé avoir une relation amoureuse mais qui s'était refusée à lui en lui faisant comprendre qu'il avait l'âge d'être son grand-père. La relation entre Cécile et Serge est faite d'amitié amoureuse, d'admiration-fascination de l'élève pour son maître écrivain et du rappel de l'image de son grand-père...

J'ai commencé ce roman avec une certaine appréhension car je craignais de ne pas l'aimer autant que l'inoubliable Maestro, et c'est vrai qu'au début j'ai été un peu déçue de ne pas retrouver la sensualité qui émanait du premier roman de Cécile Balavoine, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle était en train de nous raconter une autre forme d'amour d'une infinie beauté, l'histoire d'une douce intimité qui se tisse au fil du temps. J'ai lu ce roman d'une traite sans pouvoir le lâcher. Il est doux, délicat, élégant et extrêmement pudique...Un magnifique roman qui fait du bien...
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Cécile Balavoine (120)Voir plus

Quiz Voir plus

La Faute ...😉

" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

Déja, plutôt que déjà
Incessent, plutôt que incessant
Sottise, plutôt que sotise
Tébaïde, plutôt que thébaïde

10 questions
44 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , orthographeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}