Citations de Cécile Hennerolles (35)
Il faudrait qu’elle sache qu’un amour pareil, ça vous prend le cœur sans vous le rendre. Que ça vous fait sourire, que ça vous fait pleurer, hurler de rire, trembler, et gueuler. Que ça ne vous laisse pas indemne, jamais.
Et ça le faisait parler, parler, parler, sans même reprendre sa respiration. La logorrhée de ceux qui se sont tus trop longtemps. Et elle, elle devinait qu’au-delà de ces trucs qu’il prétendait ne pas être prêt à vivre, c’était surtout ceux qu’il avait déjà vécus, qui se dessinaient.
Il regarda son père qui regardait sa mère. Il faudrait qu’il lui demande à son père, comment il faisait. Comment on fait pour vivre avec le cœur qui s’emballe tout le temps ? Comment il a réussi à supporter un truc aussi dingue, son père, pendant plus de vingt ans ? Et son grand-père ? Il faudrait qu’il le lui demande, tout à l’heure. Cinquante ans de mariage pour lui, encore pire ! Comment on fait avec son cœur ? Comment on fait pour que ça n’explose pas, au bout d’un moment ? Hein ? Comment on fait ça ?
Il y a un an, souviens-toi, tu regardais ton portable toutes les deux minutes trente, en espérant un signe d’elle. Il y a un an, tu chialais comme un môme en te demandant ce que tu avais bien pu faire de mal, ce que tu avais bien pu dire de travers pour qu’elle se barre. Il y a un an, t’avais un trou de la taille de la Lozère au milieu de la poitrine, on pouvait y voir ton cœur à l’agonie, tellement elle te l’avait mis à vif, t’avais plus aucune défense, t’étais comme un con sans gilet pare-balles au milieu d’un champ de tire. Mais tout ça, c’est finir, maintenant, ça va aller.
Le temps est un faux jeton , il passe comme si de rien n’était, il fait ses petits coups en douce , et quand tu t’en aperçois , il est déjà trop tard !...
Le train fait partie de ces choses que l'on ne peut pas arrêter, une fois qu'il est lancé, sauf à être mortellement blessé. L'amour aussi, d'une certaine manière.
Elle lui a dit : Il ne faudrait pas que tu pleures trop longtemps. Les veufs, ça craint, c'est triste et ça fait fuir les gens. Il lui a répondu : T'auras rien à dire, je ferai comme je voudrai, de toute façon tu ne seras plus là pour me contredire.
Dis-moi, est-ce que je suis un choix raisonnable ? Parce que je ne veux pas être un choix raisonnable. Je serai toujours un mec gentil qui aide les vieilles dames à plier leurs draps. Je suis comme ça. Et je veux que tu le saches au plus profond de toi. Avec moi, tu n'auras pas à craindre les coups foireux et les sales histoires. Je crois que tu le sais maintenant. Mais je ne veux pas être un choix raisonnable. Je veux que tu aies un peu peur tout de même. Peur de me perdre autant que moi je crains de te perdre. Je ne veux pas être l'aspirine de tes lendemains de cuite. Je veux être celui qui t'enivre, parce que tu me fais tourner la tête. Je veux être ton ivresse. Je veux mettre le bordel dans ta vie. Mais un joyeux bordel. Je ne veux pas être un choix raisonnable. Les choix raisonnables ne sont là que pour se faire larguer.
Il y a deux catégories de personnes à qui l'on ne fait pas la bise : celles que l'on ne connaît pas assez et celles que l'on a connues de trop près.
On a parfois juste besoin de réconfort, d'être serré dans les bras de quelqu'un. C'est comme ça.
Plus que le sexe - bien que l'absence de sexe la torturât parfois atrocement - c'étaient les câlins qui lui manquaient. Étonnant d'ailleurs, de constater à quel point ces simples gestes de tendresse peuvent cruellement vous mettre en état de carence quand on en est privé. Se laisser aller dans les bras d'un mec, sentir une main parcourir son dos, aligner sa respiration sur celle de quelqu'un d'autre. Oui, ça lui manquait.
Elle voulait que tout reste au statu quo après son départ. Que rien ne bouge. Sauf elle. Car bouger, c'était avancer. Sans elle. Et si, au bout du compte, il avançait mieux sans elle ? S'il avançait mieux qu'elle sans lui ?
Elle découvrait maintenant une autre forme de jalousie.
Elle était jalouse de celui qu'il deviendrait sans elle.
Il était mauvais pour elle, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y retourner. C'était comme une drogue qui donnerait de l'ivresse l'espace d'un instant, mais en ajoutant à l'addiction une sale impression de se sentir moche et bête à pleurer, le reste du temps.
Le train fait partie de ces choses que l'on ne peut pas arrêter, une fois qu'il est lancé, sauf à être mortellement blessé. L'amour aussi, d'une certaine manière.
Elle lui exposa une vague théorie, qu'elle avait sans doute élaborée dans son coin, selon laquelle, de nos jours, une femme avait le devoir de se débrouiller seule pour gérer ses travaux de bricolage. Elle lui déclara que le bricolage créait un lien de dépendance capable d'asservir n'importe quelle nana par ailleurs parfaitement accomplie, et qu'il était hors de question qu'elle cède à cette forme sournoise de domination masculine. Elle préférait apprendre toute seule, en matant des vidéos sur YouTube et en parcourant les forums spécialisés plutôt que d'appeler un mec à la rescousse.
- Quoi, mon téléphone ?
- Lui aussi il a dû te coûter une blinde, comme tu dis. Mais franchement, tu as vu la taille de ce machin ? C'est quoi l'idée, avec des téléphones aussi grands ? Regarde ça, il ne tient même pas dans ta poche de pantalon.
- Euh, ce téléphone est à la pointe de la technologie, ma vieille.
- Et alors ? Tu crois qu'il téléphonerait moins bien, s'il était plus petit ? Ou moins cher ? Ou plus ancien ? Sérieusement, ça ferait quoi d'avoir un modèle ordinaire ? Du moment qu'il fait ce qu'on lui demande, on n'a pas besoin qu'il soit le meilleur, en vrai. Qu'est-ce qu'on en a à foutre, s'il est juste normal ? C'est vrai, ça me tue ça, les gens veulent toujours ce qu'il y a de mieux : le meilleur téléphone, la meilleure voiture, les meilleurs résultats, la meilleure école pour leurs enfants, le meilleur quartier de la ville, la meilleure vue dans l'avion, la meilleure place de restaurant... Sinon, quoi ? Tu crois que ça ferait de toi quelqu'un de moins bien, si tu n'avais pas le meilleur téléphone du moment ? Et ta vie, c'est aussi la meilleure du marché ? Parce que sinon, ça serait franchement très con, non ?
" J'aurais préféré ne jamais tomber amoureux, avait-il pensé tout haut, au risque de rompre la magie épique et merveilleuse du film."
« Tu n’y connais rien, tu veux faire le bonhomme alors que t’es juste un bébé qu’a besoin de sa mère pour traverser la rue «
Elle venait de quitter, avec difficulté, un homme dont elle était entrain de tomber amoureuse. Bientôt, elle serait allongée dans son lit, le plus loin possible d’un mari qu’elle n’aimait plus vraiment.
Vous êtes sans doute encore trop jeunes, mais un jour vous aurez le coeur qui se recroquevillera dans votre poitrine en repensant à l'endroit qui vous a vus grandir. On appelle ça la nostalgie. C'est un très beau sentiment, la nostalgie. Ca veut dire qu'on a gardé de jolis souvenirs dans nos besaces tout usées. On n'est nostalgique que des bons moments, vous savez, alors je vous souhaite plein de nostalgie quand vous avancerez dans votre vie.