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Critiques de Cédric Ferrand (86)
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Wastburg

Mais qu'est-ce donc que ce bout de terre situé entre Waelmstat et Loritanie où tout le monde se tape dessus ? Cette cité où on casse sa pipe plus vite que son ombre ? J'étais confiante au début, ne sachant pas dans quoi je me lançais exactement, tel personnage a l'air bien sympa… ah ben mince alors, il est mort ! Après m'être habituée au procédé et au vocabulaire truculent du lieu, cette cité m'est apparu un peu plus clairement. Wastburg est assez particulière et recèle plein de singularités et de mystères. A travers les différentes histoires des habitants de cette ville, la difficulté des rapports entre Waelmiens et Loritains devient, assez vite, évidente. D'autres interrogations auront aussi leurs réponses… L'écriture de Cédric Ferrand est assez enchevêtrée, tortueuse, un peu de concentration ne fait pas de mal ! Et puis, il y a de l'humour, souvent noir. Une deuxième lecture m'aiderait bien pour comprendre les petits subtilités qui m'ont échappée… Par contre, j'ai adoré la fin ! Assez rare pour le souligner. (Un épisode qui m'a plu également, celui de l'impôt sur les fenêtres !)

Ce bouquin est en fait, l'occasion d'observer à la loupe une communauté, d'en faire une sorte d'étude sociale. L'auteur se moque des allégrement des hommes politiques, des rapports humains, du pouvoir… Si c'est ça, la crapule fantasy, j'ai bien envie d'en relire !

(J'hésitais entre 3 et 4, je suis plus proche du 4 au final)

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Wastburg

La fin d'une époque ?



Vous savez ce que c'est comme impression ? Une cité décadente où on ne sait même plus qui la dirige et comment. Où c'est la ville qui prend le dessus comme un énorme rouage alors que les personnes qui y vivent, elles, ne le sont plus. J'avoue que depuis hier soir, je me demande comment je peux expliquer le style d'écriture de l'auteur. Le matin et la caféine aidant, j'ai trouvé. Ce livre, c'est l'histoire de la fin d'une ère de la ville de Watsburg (et c'est très long à dire). J'avoue que de découvrir ce qu'une ville a été et ce qu'elle devient, dans tout ce qu'il y a de décadence, de canailleries et de mesquineries, cela a un petit côté de voyeurisme pas si déplaisant que cela.



En effet, au début, deux Royaumes se disputent une frontière qui se délimite au final avec un Fleuve. Le seul hic, c'est que ce fleuve se termine en Delta. Aussi, une ville hors frontière se construit. Comme vous pouvez le deviner, c'est une ville de nécessité, une ville avec des gens de passage, une ville en zone franche. Elle est à part, et surtout elle devient de plus en plus décadente. Et qui plus est, la magie a disparu de ces enceintes. L'atmosphère est chaude, houleuse, malsaine. Et nous, nous arrivons à ce moment là. A ce moment où tout va exploser.









Cédric Ferrand a réussi un exercice de style très périlleux.



En effet, l'auteur a pris le parti de nous mettre dans une bulle, afin de nous protéger des effets de cette cité et de nous faire balader de quartiers en quartiers, de personnes en personnes. Et pour couronner le tout, afin que nous ne nous sentions pas trop exclu, il a employé la manière de parler du peuple. Aussi, vous avez cette impression très drôle d'avoir une voix off qui vous fait le guide touristique, qui vous approche d'un lieu ou vous éloigne.



Ce livre est extrêmement sensoriel. L'auteur fait bien attention de vous décrire beaucoup de sensations, sensations des personnes mais aussi atmosphère citadine, rumeurs de rue. Et c'est particulièrement bien fait car le mouvement, le rythme du récit reste très soutenu. Le fait de passer d'un personnage à un autre, sans vraiment s'attacher, nous donne l'impression au début de lire des nouvelles sur le thème d'une ville, sauf qu'au fur et à mesure, l'intrigue se resserre, le but de l'auteur se dévoile et vous vous rendez compte que tout est lié.







Watsburg, une métaphore de notre société actuelle ?



C'est possible. Je n'arrête pas d'y penser depuis hier soir. Quand on regarde bien notre histoire, enfin de compte. Avant, nous avions des héros forts, parfois même un peu magiques. Quand on regarde bien les légendes arthuriennes, par exemple, tout le monde peut penser, que c'est plausible, possible, que cela s'est vraiment passé. Et pourtant c'est un monde de magie. Au fur et à mesure du temps, nous ne citons plus les héros mais les dates, les lieux, les régimes. Avec l'industrialisation, on s'intéresse de moins en moins aux personnes et beaucoup plus au système.



Avec Watsburg, le cheminement est similaire. Avant, nous avions des espèces de mages qui dirigeaient la ville. Mais la magie a disparu. Et le bourgmestre est arrivé. Il y a des évènements étranges qui se produisent mais nous ne les voyons que par des citadins. Comme une rumeur qui se lance. Et vous aurez cette impression d'être un joueur d'échec qui observe la partie d'un autre. Se rapprochant d'un coup, s'en éloignant. Jusqu'au résultat final, et ce sans pouvoir intervenir. Est-ce cela une ville qui se dé personnifie ? Est-ce cela le futur ? Des villes qui se transforment petit à petit en machines, en rouages abritant des humains.



En bref, j'ai été bluffée par cette écriture. Je ne pensais pas que j'allais autant m'amuser sur l'histoire d'une ville, surtout si nous la commençons sur une fin de période. Un vrai coup de cœur pour le style de l'auteur. Une vraie surprise de tous les côtés. Un énorme merci à Livraddict d'avoir organisé ce partenariat, à Folio SF, collection que je vénère depuis des années, de m'avoir fait confiance et surtout, à l'auteur d'avoir écrit cette histoire.
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Wastburg

Ouvrir « Wastburg », c’est participer à une expérience. Ne cherchez pas de modèle de comparaison car ce roman n’est pas comme les autres. Si vous espérez une grande intrigue grandiloquente, repassez plus tard car « Wastburg » s’immisce dans votre imaginaire à pas feutrés. Ou avec ses gros sabots, c’est selon. Je m’explique. Si le fil conducteur de toutes ces tranches de vie est tissé en catimini, à travers un patchwork de personnages hauts en couleur, le style lui, n’a rien de délicat...



...la suite sur mon blog !
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Wastburg

Putrescence !

Alors comme ça on est allé faire du tourisme dans ma ville hé ? Un petit selfie avec la tour des majeers en fond, la bouffe typique, les filles pas chères, hé ? Tu croyais quoi, qu’tu s’rais à Rome ? Foutrepaille, c’est Wastburg quoi ! Le trou du cul du monde, c’est Versailles à côté. Même le fleuve qui lui tourne autour, il a qu’une envie, c’est se barrer. D’ailleurs, la magie, dès qu’elle a pu elle a mis les voiles…



Comment ? T’y es pas allé, t’as juste lu l’bouquin de Ferrand ? Poutremolle ! C’est pareil à moins cher, mon gars. T’as aimé au moins ?

Comment ça « moyen » ! Elle pue ma ville ? Facemorve, Wastburg c’est pas une ville pour les bobos à eau de Cologne comme toi p’tit’ tête. Tu croyais quoi, qu’les gars de la Garde avaient l’honneur chevillé à la verrue comme Captain America ? C’est des bougres qu’ont juste la chance de mener leurs p’tits traficotages du bon côté de la loi. Y’en a c’est des crétins, y’en a d’autres sont plus roublards que moi, et c’est pas peu dire ! Pue-la-bile, à Wastburg, t’as intérêt à savoir escamoter l’portefeuille de ta mère dès qu’tu nais si tu veux t’en sortir.



Quoi, c’est pas la crasse que t’as pas aimé ? T’as pas réussi à t’accrocher à un gus qui traîne dans l’bouquin et au bout d’un moment t’en as eu marre de les voir crever ? Crèvefiotte, t’aime pas les vrais gens quoi ! On t’offre de mordre dans des tranches de vie estampillées par un ISBN régulier et tu fais la fine bouche ! Mais merde-de-sang-bleu, t’as qu’à aller lire Ivanhoé si t’es pas content.

Quoi le fil rouge ? Comment le fil rouge ? T’aurais voulu voir « le fil rouge » plus développé plutôt que les détails sur des gonzes qui passaient par là ? Putain mais qu’est-ce qu’y t’faut ? Le fleuve même est tout rouge de sang – bon un peu marron de merde aussi – tellement ça bute à tout va. Morneplaine, tu fais chier avec ton fil rouge. L’bouquin, c’est une visite, les bonhommes on s’en fout.



Tu dis ? Tu t’es quand même souvent marré à cause de l’argot. Tu t’es foutu de nos gueules en plus. Crèvemouche, mais je vais te le faire bouffer l’argot, moi. J’vais t’prélever des bactéries directement dans l’intestin si t’insistes. Mon gars, j’compte jusqu’à trois. Si t’es encore là après, j’te donne à bouffer aux clebs du burgmaester.

Attention… Trois !

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Wastburg

Bienvenue à Wastburg, enclave posée sur le Puerk dont les deux bras l'enserrent, à quelques encablures de l'embouchure ouvrant sur la mer. De chaque côté du fleuve, deux territoires ennemis qu'il sépare, formant ainsi une frontière naturelle : la Loritanie et le Waelmstat. Wastburg est quant à elle une cité apatride, où cohabitent tant bien que mal des représentants des deux communautés. Le Bourgmaester -vieil homme mystérieux dont seuls quelques rares membres de sa garde rapprochée connaissent le visage- règne sur l'ensemble de ses quartiers, chacun étant localement administré par un maester, dont le passe-temps favori consiste généralement à manigancer pour s'enrichir impunément et prendre le pouvoir sur ses pairs.



Plongez dans son ambiance médiévale, à l'ombre de ses venelles tortueuses, insalubres et grouillantes, au cœur des tavernes de son port où officient prostituées loritaniennes et escrocs à la petite semaine. Méfiez-vous tout de même, la vie n'y vaut guère plus qu'un quignon de pain, et les autochtones sont prompts à s'enflammer...



Allez à la rencontre de son peuple, de ses dockers irascibles et sous-payés -d'ailleurs en grève au moment où je vous parle-, de ses représentants de l'ordre corrompus jusqu'à la moelle, de ses purgeards (gardiens de la Purge, prison où croupissent les condamnés de Wastburg), de ses artisans garants d'un savoir-faire séculaire...



Imprégnez-vous de sa culture (la plus répandue étant celle du pot-de-vin...) et de ses légendes, dont la plupart sont héritées des fameux majeers, ces sorciers qui ont tenu les rênes de la cité jusqu'à ce que la Collapsence (ou la Déglingue, pour les Loritaniens) les éradique. Seuls subsistent comme témoignage de ces temps révolus la gigantesque Tour qui domine la cité, et les maux atroces dont souffrent les rares descendants des thaumaturges disparus, habités d'un héritage magique qu'ils sont incapables d'exploiter et qui dévaste leur organisme.



Familiarisez-vous avec la gouaille de son argot -vous vous initierez au passage à quelques truculentes expressions du cru qui, si elles ne vous permettront assurément pas de briller en société, occasionneront de franches parties de rigolade-, la brutalité de ses mœurs, la dureté de son quotidien...



Le récit vivant et foisonnant de Cédric Ferrand est composé d'une succession d'épisodes dont l'unique but est de nous immerger dans l'univers profus qu'il a imaginé, et de nous faire visiter ses différents échelons sociaux. Le fil de l'intrigue, secondaire, se limite à nous éclairer sur les raisons de l'arrivée concomitante et clandestine à Wastburg d'un mystérieux alchimiste et d'un lot de barils de salpêtre. Ainsi, avant d'obtenir le fin mot de l'histoire sur ces deux événements, des anecdotes souvent sans lien avec eux s'enchaînent, tout comme les protagonistes qu'elles mettent en scène. Nombreux sont ceux que l'on ne reverra pas... mais peu importe, puisque la véritable héroïne de Wastburg est bel et bien la cité éponyme, dont l'auteur livre un portrait drolatique et passionnant.
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Wastburg

Dans Wastburg, on suit une flopée de personnages différents dans leur quotidien. Les petites histoires s'enchaînent et semblent ne pas avoir de lien entre elles, mais elles en ont bien un ! Si la narration peut donc déstabiliser au premier abord, on prend vite plaisir à découvrir la ville, son ambiance médiévale et son folklore.



Wastburg est un roman original et surprenant, avec une écriture maîtrisée qui ravira tous ceux qui aiment suivre les aventures de personnages pas très recommandables : voleurs, assassins, brigands, marchands véreux, gardes corrompus, bourreaux... C'est bon parfois de patauger dans la fange, non ? ;)
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Wastburg

Je suis loin de partager l'engouement quasi général autour de ce livre.

Pour faire court :

Le décor et parfaitement planté, la ville et les figurants prennent littéralement vie à travers les lignes. Jusque là tout baigne.



Les seconds rôles ne sont pas en reste, ils sont bien développés et crédibles. Ok bravo.



La forme elle-même, avec un parti-pris gouailleur et familier, est assez réussie. Sur ce point précis certains ont ici posé quelques bémols, recevables au demeurant, mais rien de rédhibitoire.



Mais alors qu'est-ce qui cloche à Wasburg ?

Oh pas grand-chose, l'auteur à juste oublié l'histoire, vous savez, une poignée de personnages prenant part à une trame romanesque.



Car au final, je suis allé au cinéma, les lumières éteintes, la camera à commencé un large panoramique sur la ville, joli tout plein, puis elle a serpenté dans les ruelles à la rencontre des habitants qui nous ont conté quelques tranches de vie dans leur sympathique et pittoresque sabir, trop mignon... mais le film n'a jamais commencé.

Une sorte de documentaire pour le journal de treize heures de TF1



Lecture pour moi très dispensable.
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Wastburg

"Wastburg", c'est l'envers du décor de la fantasy traditionnelle : pas de grandes actions héroïques, ici on s'intéresse au populo, dans tout ce qu'il a de petit, de mesquin, mais aussi de vrai. À Wastburg, au lieu de perdre son temps à vouloir sauver le monde, on songe avant tout à s'en mettre plein la panse et à gruger la municipalité sur les taxes. Dans ce moyen-âge à l'agonie, la magie jusque-là bien commode s'est soudain fait la malle, laissant les hommes livrés à eux-mêmes.



C'est donc dans une société en pleine déliquescence que nous entraîne le roman... Mais s'agit-il réellement d'un roman ? On peut presque parler d'un recueil de textes courts, chaque chapitre donnant un coup de projecteur sur de nouveaux habitants et de nouveaux quartiers de la cité franche, bien souvent sans lien direct avec ce qui précède. Il y a certes un fil rouge, mais ce n'est pas dans cette "grande" histoire que réside l'attrait de "Wastburg". Celle-ci n'est qu'un prétexte, dont l'auteur aurait certainement pu se passer sans que son œuvre en pâtisse.



En réalité, c'est la cité elle-même qui nous fait tourner les pages jusqu'à la dernière, cette multitude de "petites" histoires se déroulant en son sein, comme celles du jeune Sandec, propulsé à la tête d'une bande de gamins des rues, des jumeaux Berken et Fortig, contraints de devenir gardiens de cimetière pour ne pas avoir à traire les chèvres dans leur patelin natal, ou encore de Kleen, ancien ramoneur payé par la Garde pour veiller sur les toits. Autant de tranches de vies qui font que, une fois le livre refermé, on peut sentir tous ces personnages poursuivre leur existence dans les ruelles de Wastburg, à l'inverse d'autres romans où l'on imagine aisément le décor être démonté sitôt la scène finie.



Au bout du compte, la comparaison avec Jean-Philippe Jaworski est inévitable, la parenté est même revendiquée. Et si Cédric Ferrand n'atteint pas encore l'excellence de son aîné (un œil exercé repérera dans "Wastburg" quelques petites maladresses) nul doute que nous tenons-là un jeune auteur à suivre de près.
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Wastburg

Ce n'est pas pour rien si en avant-propos de son roman, Cédric Ferrand place une citation de China Miéville commençant par ces mots: "Tolkien est le kyste sur le cul de la littérature fantasy". Nous sommes en effet ici en terres bien lointaines de celles arpentées par les héros de notre professeur d'Oxford (notamment) et surtout par ces nombreux suiveurs, qui nous rebattent les oreilles de quêtes sans fin, peuplées d'elfes, orques et autres magiciens.

A vec ce roman-ci, pas de doute, nous sommes bien dans le domaine de la fantasy mais ce serait plutôt chez Leiber et son cycle des épées, chez Cook et ses annales de la Compagnie noire ou encore chez Pratchett qu'il faut chercher les influences de Ferrand.

Chaque chapitre est l'occasion de visiter les ruelles de Wastburg, cité entre deux eaux, entre deux pays, la Loritanie et Waelmstat, dernière ville avant la mer, et d'en apprendre davantage sur ces habitants et leurs coutumes, et notamment sur la garde chargée de veiller au maintien des règles.

Des ruelles bien crasseuses, où l'on entend parler l'argot et où l'on suit les destins, parfois bien courts, d'êtres qui tentent de subsister dans un monde difficile, abandonné un beau jour de façon mystérieuse par la magie.

Un roman dépaysant, qui permet de sortir des sentiers rebattus du genre.
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Wastburg

Wastburg est une ville coincée sur un triangle de terre au milieu d'un fleuve. Sur chacune des rives du fleuve, un peuple : Les Waelmiens d'un côté ; les Loritains de l'autre, qui, après s'être longuement fait la guerre pour la possession du fleuve et de ses rives, ont convenu que chacun resterait de son côté. Wastburg est ainsi devenu une sorte de no man's land entre les deux.



Le livre est divisé en 15 chapitres qui sont autant d'histoires sur les habitants, les coutumes, les quartiers de cette ville pour le moins boueuse et poisseuse. Certains personnages sont récurrents (plus qu'à son tour pour le fameux Polkan), d'autres se font tuer au détour d'un toit glissant ou d'un règlement de compte. Dans tous les cas, Cédric Ferrand s'attache particulièrement à nous décrire la garde de la ville, la "gardoche" pour les familiers de l'argot wastburgien. Sans conteste, de ce côté, l'histoire la plus truculente que j'ai lue est l'épisode de la charrette de courges coincée sur le pont.



L'immersion dans l'atmosphère pour le moins viciée de Wastburg est totale. Petit à petit, on découvre les différents éléments qui la constitue : la Purge, la prison putride, la tour des majeers, désertée depuis que la magie a foutu le camp on ne sait où, le quartier des vanniers où sont fabriqués non seulement les paniers d'osiers mais aussi l'argot wastburgien, le quartier loritain haut en couleurs, les toits de la ville ... Le tout n'est pas dénué d'un certain humour, parfois scatologique.



Au milieu de ces tableaux déjà passionnants, il faudra encore cherche le fil rouge de l'histoire qui se tisse entre deux verres de bouscotte ( vous n'avez pas envie de savoir ce qu'est la bouscotte, je vous assure ... Enfin, si la curiosité vous tenaille, vous savez ce qu'il vous reste à faire). Cela dit, je l'ai trouvé plutôt secondaire, même si c'est amusant de découvrir dans chaque chapitre les éléments qui font avancer l'intrigue.



Non, ce qui m'a vraiment plu, c'est ce plongeon dans la ville et dans sa populace, le côté fangeux mais néanmoins attachant ; toutes ces anecdotes qui, mises bout à bout, donnent une consistance à cette cité médiévale imaginaire mais ô combien réaliste.



Courez-y, si vous ne craignez pas de vous salir le bas du pantalon (voire davantage) !
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Wastburg

C'est l'histoire d'une ville, nommée Wastburg, prise entre 2 bras de fleuves, longtemps convoitée par l'une et l'autre rive, divisée par deux peuples venant des 2 côtés du fleuve trop différents pour réellement s'apprécier. C'est l'histoire de personnages, de quartiers, de brins de vies qui s'entremêlent et se croisent. C'est l'histoire de Wastburg.

Et c'est pour cela que ce livre est particulier. Chaque chapitre ou presque nous dévoile une vie, un personnage, une facette de la ville. On a l'impression de survoler ce bout de terre perdue au milieu de l'eau et de faire un zoom sur une rue, une maison, un habitant qui se promène là. Puis, une fois le chapitre clôt, le second enchaîne sur un autre zoom, un autre visage. C'est ainsi que celui de la ville se dévoile peu à peu à nous, et que le voile se lève.



Cette façon particulière de raconter l'histoire, qui finalement ne porte pas vraiment sur un personnage mais sur la ville (gagnant plus que jamais son titre de "fantasy urbaine"), peut être risquée car un lecteur peu enthousiaste pourrait bien ne pas s'y accrocher et se détacher tout à fait du livre. Mais pour peu qu'il reste à errer dans les rues de Wastburg, se produit le phénomène inverse : il gardera ce goût pour ce territoire et pour toutes ses histoires et ressentira de la nostalgie à la dernière ligne, car elle le condamnera ainsi à ne plus pouvoir s'y attarder. Ce sentiment est assez diffus et ne se ressent pas immédiatement. Ce n'est que le jour suivant, lorsqu'on se remet à la lecture et que le livre a changé que l'on se rend compte du vide.

Et bien que chaque chapitre change de "focus", tous sont liés les uns aux autres pour conduire à une fin qui se laissait quelque peu deviner au fur et à mesure du livre, juste assez pour ne pas perdre le lecteur dans une narration sans but, mais pas de trop pour éviter de lui gâcher son plaisir de la fin.

J'aime bien la fin. Car il y en a une (pas biaisée, pas nébuleuse, une qui est bien).



Finalement, ce livre ne provoque pas de lecture passionnelle et boulimique sur le moment, à ne plus pouvoir s'en extraire, rater sa station de train. Mais elle laisse un petit souvenir fort agréable, l'impression d'avoir voyagé et visitée un endroit devenu familier et qui, pour finir, nous manque.

Je le conseille.
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Wastburg

J'ai, dès les premières pages, adhéré à l'histoire. Le rythme est vraiment agréable car on ne s’ennuie à aucun moment, il n'y a pas de longueurs. Chaque chapitre se clôt comme une nouvelle bien qu'il y ait un fil rouge qui relie tous ces chapitres entre eux avec comme personnage principal la ville de Wastburg.



J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui gère savamment l'emploi de l'argot sans que les phrases n'en soient pas alourdies. Les personnages sont truculents et les dialogues fleuris et hauts en couleurs !



La littérature de l'imaginaire française est vraiment florissante et Cédric Ferrand est incontestablement un auteur à suivre ! Mention spéciale aux Moutons Electriques qui encouragent la publication de nouveaux auteurs français en leur donnant leur chance et par la même occasion en nous faisant découvrir des romans de qualité.
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Wastburg

Vraiment pas classique, une dark fantasy extrêmement originale, du sombre, du glauque, du boueux et du sanguinolent pour une tranche d'histoire d'une cité sur le déclin. On est loin de la fantasy récréative trop habituelle. Une excellente lecture.
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Wastburg

J'ai aimé (aimé ? adoré !) ce livre pour plusieurs raisons :

- Le point de vue est orginal : on ne suit pas les aventures d'un personnage mais d'une cité, et quelle cité ! Le désordre et la corruption y règnent en maître, les deux peuples (Loritains et Waelmiens) qui l'occupent ne peuvent pas se sentir et franchement, on peut dire qu'en général il ne fait pas bon y vivre.

- Chaque chapitre est l'occasion de suivre un personnage différent qui nous fait voir Wastburg selon son point de vue. La variété des personnages et de leurs histoires personnelles est une des véritables forces du roman. En quelques lignes ou en quelques paragraphes, l'auteur parvient à nous faire comprendre l'histoire du personnage, sa personnalité... bref, qui il est. Le lecteur ne sait jamais sur qui il va tomber !

- Mais surtout, quelle plume ! Quel plaisir de lire un auteur qui maitrise parfaitement son discours. Le style argotique, fluide et entrainant, parvint parfaitement à créer une ambiance qui correspond à l'atmosphère particulière de Wastburg.

- Enfin, l'auteur arrive toujours à nous surprendre même si son procédé narratif est sensiblement le même : à chaque nouveau chapitre on découvre un personnage, on le suit dans ce qui devrait être une journée ordinaire et vlan ! Rien ne se passe comme prévu. Ça marche à tout les coups.

Bref : un régal !
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Wastburg

Belle surprise que cette découverte de ce roman. Sa structure m'a fait penser à une coupe longitudinale de la ville où l'on suit des moments de vie (et de mort) de différents gardes. Et tout ça, en faisant avancer une histoire. Lecture très plaisante.
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Wastburg

En Résumé : Voilà un livre qui sort des sentiers battus de la fantasy en offrant une histoire captivante et originale et j'ai passé un très bon moment avec ce roman. On a l'impression d'être un passant dans cette ville qui va, au fil de ses rencontres, partager une tranche de vie d'un personnage à chaque chapitre. Le style de l'auteur familier et possédant son argot propre et vraiment passionnant. Je regretterai juste un fin en-dessous de mes attentes et aussi le fait de ne pas avoir de personnage féminin important, mais rien de bien dérangeant.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Wastburg

Si l’histoire souffre d’un peu de prétentions, de quelques longueurs et d’un langage épicé dont je n’ai pas forcement apprécié la poésie, il n’en reste pas moins que l’auteur parvient à nous déboussoler à chaque nouveau chapitre pour mieux nous conter Wastburg en dévoilant une facette supplémentaire à la cité…

Suite sur livrepoche.fr
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Wastburg

Premier roman de Cédric Ferrand, « Wastburg » nous propose une plongée au cœur d'une cité apatride d'inspiration médiévale que l'on découvre par le biais de certains de ses habitants qui nous la dévoilent sous toutes ses coutures. Et quelle cité ! L'auteur nous dresse ici le portrait d'une ville fascinante et crédible que l'on arpente de fond en comble, de ses bas-fonds à ses riches demeures en passant par ses bordels, son port, son cimetière... Mais attention, on est ici bien loin de la merveilleuse cité pleine de beauté et de majesté qu'on peut habituellement rencontrer en fantasy. A Wastburg, ça se castagne dans tous les coins, ça n'a pas son pareille pour trouver des combines histoire d'entuber la Garde, niveau esthétique ça ne casse pas franchement des briques, ça pue, c'est sale..., bref, il y règne un joyeux bordel auquel se mêle gaiement le lecteur. Impossible de ne pas se prendre d'affection pour Wastburg, comme pour les nombreux personnages qui défilent au fil des chapitres, parfois l'espace d'une dizaine de pages seulement, mais que l'auteur parvient à rendre consistants et convaincants. Tout juste pourrait-on regretter de n'avoir le point de vue d'aucun personnage féminin (une fille de joie ou une commère de quartier n'aurait pas dépareillé...), mais je chipote.



Et attention, en ce qui concerne les personnages, ne vous attendez pas non plus à trouver un grand et beau héros à la destinée exceptionnelle et ses fidèles compagnons! Ici, c'est aux côtés de la populace, de la canaille que l'on arpente la cité et que l'on découvre ses secrets plus ou moins bien gardés, ses combines et entourloupes, et surtout ses traditions, toutes plus étonnantes les unes que les autres. Qu'il s'agisse de la porchaison, lâché de porcs au sein de la ville donnant lieu à une compétition conviviale mais salissante, ou encore de la bouscotte, mélange typiquement wastburgien composé au petit bonheur la chance par les teneurs de bistrots qui y refourguent tous leurs fonds de bouteilles, ce sont ces petites trouvailles originales qui font une grande partie du charme de la ville. En ce qui concerne l'intrigue, bien que le roman se compose d'une alternance de points de vue et de protagonistes que l'on ne retrouve jamais deux fois en tant que narrateur, l'auteur possède tout de même un fil conducteur lié à la disparition de la magie dans la cité et, si cette intrigue plus générale passe souvent au second plan au profit de l'originalité de tel personnage ou de la cocasserie de telle situation, on ne l'en suit pas moins avec un intérêt grandissant au fur et à mesure que les pièces du puzzle se mettent en place.



Rien ni personne n'est donc là par hasard et c'est ce brillant jeu de chassé-croisé qui témoigne de la grande maîtrise de l'auteur qui possède également un style redoutablement efficace, mélange d'argot, de patois et de langage cru qui n'est pas sans rappeler celui utilisé par J-P. Jaworski dans « Gagner la guerre » mais aussi, dans une moindre mesure, par Scott Lych et ses « Salauds Gentilshommes ». N'hésitez pas, ce roman est un vrai petit bijou !
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Wastburg

Voici un roman que j'ai lu car un ami avait pour projet de nous faire jouer l'adaptation en jeux de rôles du dit bouquin. Bon le projet est tombé à l'eau mais j'ai découvert une sacrée pépite!



Mais développons un peu.



Wastburg c'est avant tout un univers, une ville où la magie a disparu, se raréfie et avec elle le merveilleux c'est gentiment fait lardé de coup de couteaux ^^



Wastburg, bah c'est pas pour les amoureux de la high fantasy, c'est de la fantasy qui a de la gueule, de la gouaille, qui crache et qui rote!



ATTENTION: le récit n'est pas vulgaire pour faire genre, NON il est terre à terre, "titi parisien sur les bords" avec un argot bien à lui qui en fait tout le charme.



Sur le récit?

Nous allons découvrir la ville de Wastburg, qui comme son univers, semble avoir calé avec la disparition de la magie et s'englue.

Et pourtant l'histoire est vivante voir même "grouillante" de vie ^^ On suit les chapitres comme de petites fenêtres ouvertes sur la ville, sans grand lien entre elles et puis... Mais là faudra lire le livre pour savoir la suite ^^



Wastburg, c'est un roman original, porté par une plume très agréable et qui, gentiment, vous retourne la tête avec son univers.



Bref, c'est méchant et parfois vicieux mais que c'est bien fait! ^^
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Wastburg

Une fantasy crépusculaire et savoureuse, inventive et vénéneuse, dans les ruelles corrompues de la cité-état de Wastburg.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/28/note-de-lecture-wastburg-cedric-ferrand/
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