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Critiques de Cédric Liano (16)
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Amazigh

Un bout de vie de l'artiste marocain Mohamed Arejda qui fut fondateur pour lui : une tentative d'émigration clandestine ratée.

Comme c'est bien raconté, personne ne passera à côté du message encourageant face à un échec.

J'ai été un chouïa perturbée par l'inégalité des dessins qui oscillent du trait grossier au trait détaillé, mais il n'en reste pas moins que le style fusain a de la classe.
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Amazigh

Se prononce "Amazir" et signifie "homme libre". Mohamed Arejdal fait partie de cette ethnie., mais ne se sent pas libre pour autant, ou pour si peu. Il aspire à devenir artiste, ce que ni son pays (le Maroc) ni ses parents ne comprennent. Alors, il entreprend de passer clandestinement en Europe. Destination les îles Canaries, en Espagne. Mais... Il est renvoyé à l'expéditeur (non sans difficultés. Il est du genre obstiné) Ce qu'il n'a pas forcément à regretter.

Bande dessinée au graphisme simple, efficace et expressif.du noir, du gris,du blanc. Et ça marche. Les péripéties, s'enchaînent, la violence monte...L'Europe de la violence administrative, loin de la terre de cocagne, attendue, espérée, rêvée, fantasmée. Il faut d'ailleurs être désespèré pour tenter une traversée aussi hasardeuse. Les dessins sont signés Liano, le scénario Arejdal, qui a vraiment tenté sa chance en Espagne.

Ce récit terrible est allégé par un étrange petit encart sur certaines pages : un homme demande son chemin et comme il ne comprend pas demande à ce qu'on le lui dessine. L'explication arrive à la fin et c'est saisissant.

un grand merci à Babelio et aux éditions Steinkis.
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Amazigh

À la fois documentaire et récit initiatique, Amazigh, Itinéraire d’hommes libres est une jolie lecture enrichissante, militante sans être didactique, l’illustration humanisée d’une réalité déshumanisante.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Amazigh

Quand on a la malchance de naître dans un pays sans avenir pour sa jeunesse, que fait-on ? Les plus courageux qui n’ont rien à perdre n’hésiteront pas à fuir le pays en question pour aller dans des pays plus riches. L’auteur qui est marocain d’origine nous livre sa biographie.



En effet, il a tenté de gagner clandestinement l’Europe en passant par les Canaries, actuelle possession de l’Espagne. Du moins, il n’avait pas vraiment le choix. Les passeurs ont pris une petite embarcation pour relier les îles situées à 150 km des côtes marocaines. Cependant, les choses ne se passeront pas aussi bien une fois sur place. Il connaîtra la faim, les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont logés, la peur, l'angoisse à tout instant d'être pris, ou de mourir comme malheureusement l'actualité nous le démontre…



C’est bien le problème de l’immigration qui est évoqué : la dure vérité sur l’immigration clandestine. Je ne blâme pas ce jeune qui essaye par tous les moyens de pouvoir vivre le rêve européen. Il y aura un retour au pays qui sera une véritable prise de conscience qui permettra à notre futur auteur d’être reconnu internationalement. Bref, une success story suite à une traversée périlleuse, arrestation, évasion, prison, expulsion mais surtout le périple d’un homme libre.



Ce récit autobiographique m’a touché par sa simplicité et sa sobriété. Il y a un réalisme sans tomber dans le sensationnalisme. L’auteur réussi à éviter tous les écueils. C’est un beau témoignage sur la traversée d’un clandestin avec cette rage de survivre. On découvre surtout le point de vue d’un clandestin ce qui nous permet de mieux comprendre ce phénomène au-delà d’une réflexion basique d’un rejet. Derrière le terme « clandestin » se cache une véritable aventure humaine faite de difficultés et de rêves. Bref, j’ai aimé l’authenticité de ce récit à travers une approche assez originale que je vous laisserais le soin de découvrir.
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Break

Steinkis fait partie des éditeurs qui publient peu mais bien, avec un vrai boulot sur l'objet livre. Mes critiques des albums de cet éditeurs sont généralement en rubrique BD Docu, ce qui explique le contenu additionnel qui permet de prolonger le thème traité par la BD. On en apprend beaucoup sur un sujet finalement peu connu hormis la musique Hip-Hop en elle-même. L'ouvrage contient en fin d'album un épais lexique détaillé sur des personnes, évènements ou termes "techniques" de la culture Hip-Hop ainsi qu'une biblio-musicographie. Comme d'habitude chez l'éditeur, ce travail très complet fait beaucoup pour la qualité globale de l'album. La couverture est, enfin, très réussie, à la fois attirante visuellement, fidèle à l'esprit de l'album et imaginative avec ce disque Vinyle évoqué. L'album a été réalisé à quatre mains scénario/dessins.



A la fin des années soixante, le Bronx est un ghetto de noirs pauvres au nord de Manhattan. On sait que c'est dans cette ville new-yorkaise que naissent le Rap et le Hip-Hop. Au travers de la jeunesse de deux jeunes frères, Marcus et Aaron qui se créent une identité et une appartenance l'un avec le Break-dance l'autre avec le Graf, c'est la genèse d'un des mouvements culturels les plus puissants du XX° siècle qui nous est proposé de découvrir.



Toutes les époques de l'histoire américaine ne sont pas également intéressantes. A l'heure d'un revival 80's on constate le plus souvent que cette décennie est l'aboutissement des dix années précédentes où ce pays, des campus élitistes universitaires aux ghettos noirs, sort de ses fondements violents et racistes pour voir naître de véritables cultures modernes, urbaines. Si les noirs du sud avaient le blues qui leur permettait de vivre leur identité de peuple au travers bien souvent de la religion, les jeunes désœuvrés des villes étaient loin de ces anciens et la plupart du temps vivaient dans un monde de violence, de crimes, de délinquance. C'est le cas des deux héros de ce superbe album très inspiré de Florian Ledoux et Cedric Liano pour l'une de leurs premières publications BD, d'une maturité graphique et thématique remarquables.



Florian Ledoux est graffeur et spécialiste de la culture Hip-Hop. Sa très bonne connaissance de ce mouvement lui permet de dresser une description progressive, historique, de la naissance de ce que l'on connaît par des artistes mais sans avoir conscience du puzzle général. L'itinéraire à la première personne de ses deux frères va nous immerger au cœur de ce bouillonnement très localisé où l'on comprend qu'un contexte général (le racisme, l'incurie des autorités municipales et policières) voit naître quelque chose de gigantesque qui au départ n'était que la volonté de jeunes noirs de s'en sortir hors du crime en revendiquant une fierté raciale et communautaire. C'est cela la culture, une appartenance. On retrouve un peu des éléments qui faisaient la réussite du précédent ouvrage de l'éditeur, Redbone. Ainsi l'aîné va commencer comme membre d'un des gang noir qui faisaient la loi et la structuration (par l'entraide autant que le trafic) du Bronx dans les années soixante-dix en remplaçant une municipalité totalement absente. On effleure le mouvement musical des clubs disco qui touche toutes les villes et où les noirs avec leur technique de Break-dance éprouvée dans les soirées DJ sauvages des rues vont être utilisés comme danseurs et comprendre qu'ils peuvent gagner de l'argent hors des gangs. Cette évolution est passionnante car l'on suit parfaitement cet itinéraire d'un jeune homme fier hors d'un mouvement ce revendication raciale mais qui en est conscient. Comme souvent dans les Ghettos c'est l'obligation de se construire sa propre organisation, sa propre culture qui va créer quelque chose.



La présence du lexique conséquent en fin d'album permet d'éviter un scénario trop explicatif et les auteurs peuvent ainsi utiliser ce background pour réaliser une bonne histoire de famille. Car les deux personnages et leur mère (jeune femme qui galère dans des petits boulots en essayant de protéger ses fils de la misère et du crime) sont attachants. Notamment la relation des deux frères, l'aîné protégeant le petit tout en l'introduisant dans ce bouillonnement de fêtes en bordure de la légalité. Aaron deviendra graffeur, activité identitaire par excellence, avec ses règles, sa fierté affichée: lorsqu'il explique la portée d'un Whole train (le fait de graffer toute une rame de métro) qui va voir son nom de graffeur parcourir tout New-York jusqu'à Wall Street et les quartiers blancs riches on comprend l'importance du Hip-Hop comme marqueur d'existence d'une minorité ignorée. On évoque également James Brown par son apport de fierté majeur, la tentative de la Nation of Islam d'utiliser le mouvement mais aussi le rôle des premiers DJ jamaïcains pour lancer ces Sound-systems de rue...



La partie graphique de Break est surprenante de maturité, notamment dans la colorisation et le découpage. Les deux auteurs utilisent un concept très efficace: l'album est en monochrome gris (très élégant) et voit apparaître des éléments de couleur chaque fois que le Hip-Hop apparaît. Ce peut être un danseur, un DJ, de la musique, un graff. C'est d'abord très beau visuellement et permet d'ajouter un sous-texte aux planches. De même les quelques scènes de danse (que les auteurs ont l'intelligence de ne pas surmultiplier) prennent l'aspect de combats à la mode manga, avec des déformations qui permettent de comprendre le mouvement, la vitesse. Enfin le découpage varié et dynamique rend la lecture extrêmement agréable, esthétique, visuelle. D'excellents dessinateurs que je ne connaissais pas et qu'il faudra suivre assurément, notamment via la participation de Cedric Liano à la revue XXI.



Il ressort de ce gros volume qui se lit d'une traite un sentiment de plénitude que l'on ne trouve pas si souvent dans une BD à l'aspect documentaire, le fait de parvenir tout à la fois à un bel album BD en tant que tel tout en apprenant énormément sur cette culture et l'envie de prolonger notre documentation. Pour ceux qui ont aimé le film Spiderman into the spiderverse avec son influence Hip-Hop je conseille vivement cet album qui permet à un public pas nécessairement fana de musique de découvrir un univers et de comprendre un peu mieux des éléments majeurs du cinéma et de la culture américaine.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Break

Tout d'abord un grand merci à Babelio et sa Masse Critique graphiques et les éditions Steinkis de m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette BD vers laquelle je ne serais peut être pas aller directement.

Ce premier tome nous relate les prémisses du mouvement Hip-Hop à travers l'histoire de 2 frères, Marcus et Aaron.

Ces derniers vivent dans le Bronx à New York, avec leur mère. Foyer aux conditions sociales difficiles dans ce quartier défavorisé où il faut jongler entre une police raciste et des gangs violents. Ces deux garçons essaient de s'en sortir, chose qui n'est pas aisée entre les guerres de gang, la drogue et la pauvreté. Le Blackout de 1977 va aider les communautés à se rejoindre via la musique et la danse et créér les premières block-parties, début des battles de danse hip-hop.

Un glossaire en fin de livre nous aide à connaître mieux ce mouvement lorsque nous sommes novices. Pas facile de rentre la tonalité de la musique et les mouvements de danse à travers le dessin, il nous manque également une play-list pour apprécier pleinement le thème évoqué mais les auteurs de cette BD s'en sortent bien. N'y connaissant pas grand chose, j'ai appris beaucoup en lisant cette BD, le deuxième tome nous parlera peut être plus du graff et du rap.
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Amazigh



Une rencontre. Un récit. Une émigration. Des péripéties de migrants. C'est Mohammed. Comme tant d'autres au Maroc, il est jeune, sans emploi, errant chaque jour dans un bain d'ennui. Mais il a un rêve, une passion : celle de s'accomplir artiste. De son quartier, d'autres connaissances partent, sont parties. Il veut alors que ce soit son tour pour rejoindre l'Europe.



Comme il y a des réfugiés politiques, des migrants économiques, Mohamed serait un migrant culturel....? Cette bande dessinée est un hommage. Un dessin au trait noir vif qui nous relate très précisément les déboires des migrants face aux passeurs, des coups qui pleuvent des populations hostiles ou de la Guardia Civile espagnole, de la quête de survie, des zones d'attente en Europe, des expulsions, de la prison...

(............)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Amazigh

(NB971) Un grand merci pour cet album humaniste. Subtil, pudique malgré la gravité du propos, cette autobiographie ne tombe jamais dans le pathos. Un de mes gros coups de cœur de cette liste. OUI pour le Prix en Lycée.

(SC971) Bel album autobiographique, très attachant, très émouvant, servi par un graphisme délicat qui renforce le propos. Selon moi, à réserver au lycée, tant pour le thème abordé que pour la façon dont il est traité.

(IK971) Autobiographie sur les dessous de l'immigration clandestine, un peu difficile peut-être pour les moins bons lecteurs en lycée. La graphie n'est pas facile à déchiffrer. J'ai aimé mais je ne sais pas si les lycéens accrocheront...

Avis réservé, à garder sous le coude...Surtout à recommander pour les fonds de lycée.

(LX971) Je n'ai pas réussi à rentrer dans cet album ; le graphisme qu'on croirait griffonné au stylo-bille, la grisaille ambiante, la manière de traiter le sujet me rebutent un peu. Je me demande si les élèves n'adhèreraient pas davantage à Clandestino (que je n'ai pas encore lu) pour son graphisme coloré et un peu photographique ainsi que le point de vue du récit (un journaliste qui mène l'enquête). Cette BD me semble bien trop austère et exigeante pour le Prix.

(EM971). Album très exigeant, tant du point de vue de l'histoire (dure dure à encaisser parfois), du graphisme (aussi dur que l'histoire avec parfois des difficultés à reconnaître les personnages) et du letttrage (parfois difficile à décrypter). Mais album très prenant et touchant qui réfléchit autant la vie tout court que le rôle de l'artiste dans notre monde. C'est vraiment très bien construit. Toutefois je trouve l'ensemble trop exigeant pour le Prix.
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Break

En 1967, dans un quartier défavorisé du Bronx, la violence règne tant au foyer que dans la rue. La mère de Marcus s’arrache aux coups de son mari, tandis que son fils intègre un gang pour pouvoir se défendre des autres et assurer un revenu à son foyer. Pour Aaron, son petit frère, il est un peu devenu son père, sa mère célibataire travaillant de nuit.



Heureusement les blocks parties procurent la bouffée d’oxygène et de créativité des quartiers. On y répète des morceaux de vinyle, on rivalise en impros de danse : c’est la naissance du hip hop. Marcus s’épanouit dans la danse, tandis qu’Aaron s’exprime par le graffiti…



A la suite de la fameuse série Hip Hop Family tree d’Ed Piskor, Florian Ledoux et Cédric Liano ont choisi de réaliser cette bande dessinée à quatre mains, tant au niveau du scénario qu’au niveau du dessin, pour revenir sur le contexte historique du mouvement hip-hop, à travers le destin tragique de Marcus. Quand les battle de danse font rage, les deux dessinateurs choisissent d’allonger tel ou tel membre pour s’accorder avec l’ampleur du mouvement, ce qui rend le dessin hyper dynamique, coloré et inventif.



Un bon moment de lecture, instructif qui plus est, sur l’éclosion du mouvement hip-hop et de ses composantes.
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Break

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Steinkis pour cette BD.



Cette BD documentaire m'a fait découvrir les origines du Hip-Hop, un art que je connais très peu. Nous suivons Marcus et Aaron, deux frères qui grandissent avec leur mère dans le Bronx des années 1970. Les deux frères sont confrontés à la violence des gangs, de la police, de la drogue mais au milieu de tout ça ils assistent à la naissance d'une nouvelle culture le Hip-Hop.

Cette BD est très riche sur le contenu, il y a énormément de termes très précis, et j'avoue que sans le glossaire j'aurai été complétement perdue.

En plus de la naissance du Hip-Hop, j'ai aimé découvrir l'histoire difficile de cette partie de New-York, tout en ayant des références aux grandes personnalités qui ont joué un rôle dans l'évolution de la ville.



En plus de la richesse du contenu, l’esthétisme de cette BD est très beau. La majeure partie des dessins sont en noir et blanc, mais certains éléments sont mis en couleur (mouvement de danse, pochette de vinyle...), ce qui nous force à nous attarder dessus.



Petit bémol, j'aurai bien aimé une playlist pour accompagner ma lecture.



C'est une bonne BD pour se documenter, mais l'histoire est dure, donc ne lisez pas forcément ce livre quand vous cherchez une lecture détente.

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Break

Ce livre m'a été offert par Babelio et Steinkis pour la Masse Critique Graphique, merci à eux !



Je ne connais ni les auteurs ni l'éditeur, ça sera donc une totale découverte pour moi. Par contre je connais un peu le sujet, ça devrait aider.



Avec sa quarantaine bien tassée, le hip-hop vieillit lentement mais surement. On peut constater cela à la multitude de projets sur ses origines qui ont fleuri ces dernières années : la mini-série de Baz Luhrmann The Get Down (2016-2017), la série documentaire Hip-Hop Evolution (2016-202?), la BD américaine d'Ed Piskor, Hip-Hop Family Tree (2013), sans compter les expos ou livres en tout genre. Chacun revient sur l'Histoire du mouvement, ses héros, ses ennemis, le climat social dans lequel il est né.



Break nous raconte cette histoire à sa manière grâce à deux auteurs français dont c'est ici la première collaboration, Florian Ledoux et Cedric Liano.



Aux premiers abords, force est de constater que l'édition est classieuse. Le livre est épais, la couv "vinyl" est canon : ça donne envie de l'ouvrir.



Break se déroule dans les seventies et suit Marcus et Aaron, deux jeunes frères afro-américains dans leur quotidien new-yorkais. Racisme, pauvreté, chômage, drogue... difficile de trouver une issue pour les jeunes du Bronx. L'apparition du breakdance et de ses DJ va influencer leur vie et leur donner une raison de vouloir s'en sortir.



L'histoire est bien documentée (il y a même un lexique et une playlist à la fin) et passe en revue tous les événements déclencheurs de cette époque : les premières block party de DJ Kool Herc, l'arrivée de la Zulu nation de Bambaata, les graffs, la sortie de Rapper's Delight, le black-out de 1977. C'est très didactique et dense, mais les néophytes devraient y trouver leur compte sans être perdus. Le contexte social difficile est mis en avant et sa noirceur est accentuée par le dessin tout en nuances de gris. Les planches sont sobres et le découpage rythme bien le récit. La grande idée des auteurs est d'avoir colorisé les éléments en rapport avec le hip-hop : notes, disques, graffs, séquences de danse... et ça fonctionne carrément bien ! Il en va de même pour les quelques double pages qui soulignent les faits marquants de l'histoire.



Je lui reproche toutefois deux choses. Le premier est "d'arriver après la bataille". Ce n'est pas vraiment un reproche (les auteurs ne peuvent pas refaire l'histoire) mais plutôt un ressenti personnel, avant déjà vu ou lu de nombreuses choses récentes sur le même sujet.



Ensuite, je trouve la petite histoire des frères malheureusement noyée dans la grande Histoire du hip-hop. C'est certainement volontaire d'ailleurs mais dommage, car je me suis senti peu attaché aux personnages. Ce n'est que le tome 1, la suite changera peut-être la donne.



Break est au final un bel hommage, complet dans le fond, visuellement très réussi, à mettre entre les mains de ceux désireux de s'initier au parcours des fondateurs du genre.
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Amazigh

"Amazigh, itinéraire d'hommes libres" est le récit d'une tentative de deux jeunes Marocains du Sud rural de rejoindre l'Europe. Embarqués en 2002 pour les îles Canaries, ils seront arrêtés et renvoyés dans leur pays d'origine. L'auteur et dessinateur Cedric Liano a rencontré Mohamed Arejdal à l'école des Beaux-Arts de Tetouan. Il intègre dans son roman graphique des courtes pauses d'une double page où le jeune Mohamed demande à des Passants de lui tracer sur papier le chemin pour rejoindre un point de la ville. Ce sont les étapes préliminaires à la création d'une oeuvre artistique qui permettra à Mohamed Arejdal d'être invité à la Biennale des Arts de Bari en Italie.



Une oeuvre en noir et blanc qui joue avec toutes les nuances de l'épaisseur du trait et avec les tons infinis des gris, pour traduire des moments plus doux et les périodes plus sordides et violentes de ce voyage clandestin. Si l'envie d'ailleurs est le propre de l'homme libre, il apparait aussi à travers cette histoire que l'ignorance peut entrainer des choix dangereux.
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Amazigh

C’est l’histoire vraie, mise en images et en mot, d’un immigré clandestin pas tout à fait comme les autres. S’il partage avec ses compagnons d’infortune cette profonde envie d’ailleurs et surtout d’un monde meilleur, lui, a en plus le talent, et la volonté de ne jamais se résigner.



C’est l’histoire d’une aventure qui au départ tourne mal, mais qui à force de ténacité, de travail, sera comme une renaissance.



Le noir et blanc, ainsi que toutes les nuances de gris du graphisme donnent un relief particulier au drame de l’immigration clandestine.



L’espoir que porte ce jeune homme est apporté par de simples figurines blanches au fin liséré de noir insérées dans les planches. Cela apporte avec justesse légèreté, et de l’air dans l’atmosphère étouffante et stressante d’une aventure pareille.



Amazigh est un roman graphique comme je les aime, qui a du sens, et qui pose un regard différent et plus distancié sur des sujets difficiles qui peuplent notre quotidien.



Un grand merci à Babélio et aux éditions Steinkis dont j’avais déjà apprécié Comment comprendre Israël dans le cadre de l’opération masse critique.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Amazigh

Une BD exigeante mais intéressante qui raconte le périple d'un clandestin dans les années 2000. Mohamed Amazigh est un "amazir". Ce terme, qui désigne le membre d'une ethnie vivant en Afrique du Nord, signifie aussi "homme libre, rebelle".

A 18 ans, il décide de quitter le Maroc pour tenter sa chance en Europe. Il vole de l'argent à son père pour pouvoir payer les passeurs et finit son voyage sur une île des Canaries. Sur ce territoire espagnol, on calcule son âge grâce à une analyse osseuse et, comme il est majeur, il est renvoyé dans son pays.

De retour chez lui, il arrive à faire des études artistiques dans des écoles locales. Devenu célèbre, il finit par être invité sur le continent qui l'avait expulsé quelques années auparavant.



Cette BD, même si elle est un peu trop difficile d'accès pour de jeunes ados, évoque avec sensibilité le sort et les aspirations des jeunes migrants. Elle est originale parce qu'elle ne dresse pas un constat manichéen de l'accueil des clandestins. Au contraire, si certains européens leur font violence, d'autres (comme le touriste Mauritanien, la femme du centre pour mineurs, ou encore les passants qui indiquent la route) leur viennent en aide.

J'ai aussi pas mal apprécié le changement de graphisme et la scène récurrente du migrant qui demande à ce qu'on lui dessine la route qu'il doit prendre. La notion d'analphabétisme est ainsi délicatement suggérée en même temps que le thème de l'art du quotidien apparaît.



Bref, Amazigh est une œuvre d'actualité instructive, pour peu qu'on veuille passer outre un graphisme au départ assez déconcertant.
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Amazigh

Tout en pudeur, justesse et retenue, le récit véridique de ce jeune homme en quête de liberté et bercé d’illusions fait mouche.
Lien : http://www.bodoi.info/amazigh/
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Amazigh

L'album va raconter l'itinéraire de ce candidat malheureux à l'immigration : les journées d'attente, les nuits dans les abris de fortune, la peur permanente, l'emprisonnement à répétition et les complications qui s'enchaînent à l'infini. Mohamed a un caractère hors du commun et c'est ce qui lui permettra de tenir bon à travers les déboires.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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