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Critiques de Céline Righi (32)
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Berline

Eh bien pour un premier roman ,Céline Righi,peut être fière : une belle réussite!Nous sentons la parolière et les ateliers d'écriture derrière.

Un très bel hommage rendu aux " gueules noires" au travers le personnage de Fernand ,23 ans,mineur de fond .

Un éboulement s'est produit dans la mine où travaille Fernand ,et il se trouve coincé sous une berline.dans un semi coma, il ne sait pas si il est mort ou vivant au début puis petit à petit il prend conscience qu'il est en vie mais salement amoché.

Et surtout pour ne pas sombrer dans un état léthargique, il va s''obliger à faire remonter les souvenirs. Pages de vie auxquelles il va se "raccrocher".S'inventant un messager: l'oiseau noir ,afin de ne pas s'endormir,de ne pas mourir il refera le chemin à l'envers.L'image de la mère prédominante, m'a fait penser à Folcoche( vipère au poing de H.Bazin.) ,sauf qu'ici la brutalité physique est absente tout comme l'amour de cette femme " taiseuse".Elle ne dit rien est froide et dure comme une pierre.Court roman: 119 pages ,raconté à la 3ème personne.chaque personnage va nous être décrit: le père ,la mère,l'oncle et la tante ,la grand-mère et surtout le grand copain :Mario ,qui sourit tout le temps,ainsi que quelques habitants du quartier,et tout cela sublimé par une écriture ciselée ,pointue.Des tableaux sombres mais en même temps lumineux ,tellement tendres et humoristiques parfois, qui m'ont laissé en apnée au côté de Fernand : un petit bijou ce roman que je vous conseille fortement

d'ouvrir.

Lu dans le cadre du1er roman sélectionné par : Terres de paroles.⭐⭐⭐⭐⭐
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Berline

Roman lu dans le cadre du prix "premières paroles". C'est donc un premier roman pour l'autrice Céline Righi et c'est très réussi. Une écriture précise pour nous parler de l'univers de la mine, un langage populaire pour faire vivre le personnage de Fernand, de son ami Mario et son entourage familial.

Un probable coup de grisou a propulsé Fernand au fond de la mine et une berline s'est renversée sur lui le plongeant dans le noir absolu où il va demeurer plusieurs jours seul avec ses souvenirs qui remontent à la surface.

Ainsi l'ombre de la mère qui n'a jamais su prodiguer de tendresse a son fils, car prisonnière du deuil impossible du premier enfant mort né. Le père toujours penché comme accablé par la vie, le poids de la mine, le poids d'une vie morne. L'oncle et la tante sans enfant, substituts parentaux pour ce qui est de l'affection. Le grand copain Mario, qui lui explique que dans la vie il faut choisir les belles pommes et laisser les pommes pourries, ce qui permet d'affronter les coups durs de la vie. Martha son premier amour d'enfance.

La narrateur nous parle de son dégoût de la mine et de son incapacité à pouvoir choisir une autre vie que celle tracée par les ancêtres : descendre au fond du puits et risquer sa vie. Alors que Fernand se rêvait jardinier.

L'originalité de cette évocation, alors que Fernand est prisonnier de cette berline, c'est la présence d'un oiseau fictif, comme un morceau de sa conscience qui le titille et lui parle. C'est astucieux et permet d'éviter toute monotonie.

J'ai apprécié ce livre sensible et bien écrit.
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Berline

Un vrai coup de coeur pour ce 1er roman magistral !Années 60, quelque part en Lorraine.

Fernand, 23 ans, travaille à la mine.

Le récit débute par son réveil. Il est dans le noir absolu, seul, le corps en compote.

Un effondrement s'est produit, balançant tout autour de lui et lui avec : les hommes, le matériel, les pierres…

Il est enfermé, coincé sous une berline qui l'a protégé mais le maintient prisonnier.

Rivé au fond, sa mémoire remonte. Dans le noir absolu, enfin il voit clair. le corps est certes pris au piège mais libéré du travail pénible, il peut dès lors « Penser, penser, penser, se souvenir, se rappeler, descendre dans sa vie comme dans un puits de mine, explorer sa mémoire pulvérisée, son histoire en miettes, rien d'autre à se mettre sous la dent, rien d'autre ».

Ni mort, ni vivant, il attend de l'aide.

Mi mort, mi vivant il attend la mort. Mais elle tarde à venir. Son envoyé est là pourtant. C'est cet oiseau noir qui, par ses remarques intempestives, relance la mécanique du souvenir. Chaque chapitre est un bloc de souvenirs qu'il soulève un à un : sa mère asséchée par une vieille douleur, son père taiseux, son oncle et sa tante, son ami de toujours Mario, son seul amour Martha et son village, et la mine, la mine bien sûr.

Qu'il est touchant Fernand avec sa culpabilité, sa résignation, son absence de rancune, son besoin d'amour.

La poésie côtoie de trivial au gré des divagations de Fernand, de ses états d'âme.

Et étrangement, il y quelque chose de théâtral dans ce long monologue intérieur pourtant écrit à la 3ème personne.

J'ai adoré l'entendre.
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Berline



À la suite d'une explosion, Fernand est coincé au fond de la mine, le corps en morceaux. Le silence, la nuit, la claustration, la faim et la soif le tourmentent.

Paradoxalement cet enfermement dans les entrailles de la terre est presque une chance pour ce jeune homme qui n'a jamais le temps, harassé par le travail, de se poser pour réfléchir.

Aidé par un oiseau imaginaire sorti de son esprit, il fait le bilan de sa courte vie en laissant les souvenirs affleurer : la froideur d'une mère dévastée par la mort d'un enfant un an avant sa naissance ; la gentillesse taiseuse d'un père ; son premier amour ; son amitié pour Mario le costaud alors que lui est surnommé « l'allumette » ; les mantras fatalistes de la mère (« les pas le choix, les la vie c'est comme ça, les on n'y peut rien changer ») ; la tendresse des grands-parents, de l'oncle et de la tante ; la solidarité entre les mineurs...

Dans le huis clos ténébreux de la mine, les rêves de Fernand sont peuplés de couleurs ; celles des yeux de Martha, celles des champs de blé, celles de l'océan qu'il n'a jamais vu pour « troquer les gris des cités minières contre le bleu atlantique »...

Avec une grande justesse dans la narration, Céline Righi, qui signe un premier roman aux accents lyriques et nourri de métaphores, fait le récit poignant d'un garçon conditionné par son milieu dont il n'a pas osé s'affranchir.

Sa solitude forcée l'encourage, s'il sort du trou où il est bloqué, à aspirer à la plus grande des libertés, la liberté de choisir une autre existence que celle qui est toute tracée. Pour retrouver enfin le goût de vivre.

Son portrait sensible incarne le destin des immigrés italiens qui ont servi de bras dans les mines de l'Est de la France et plus largement de tous ceux qui ont trimé sous la terre au péril de leurs vies.



EXTRAITS

« Allumette », une trouvaille de la mère qui ne manquait jamais d'imagination quand il s'agissait de lui esquinter le cœur.

Ça avait toujours été comme ça, chez eux on se transmettait la mine de père en fils, comme un flambeau.

Dans la mine, sous la peau et dans l'âme, la nuit persiste.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Berline

Fernand reprend connaissance après l'explosion dans la mine. Il est en compote, dans le noir profond, dans le silence. Pour ne pas crever, il va se remémorer sa vie, ce dont il rêvait, les idées qu'il refusait, descendre à la mine par exemple, le caractère très dur de sa mère, son père travaillant au jardin, sa passivité, Mario son copain d'enfance qui doit être mort quelque part non loin de là.

L'écriture est vivante, le sujet émouvant. Pourtant je n'ai pas été très émue. J'ai trouvé un manque de réalisme, les souffrances de Fernand semblent occultées. Dommage !
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Berline

Voici encore une belle pépite publiée aux éditions du Sonneur !

Il s’agit d’un premier roman, assez court (119 pages) qui évoque la vie dans les mines à la fin des années 60 et plus précisément celle d’un homme, Fernand, dont la mine vient de s’effondrer sur lui. Il est bloqué sous une berline, plongé dans le noir et blessé. Va-t-il survivre ?

Le roman est composé de 14 « blocs » ou chapitres dans lesquels Fernand se remémore son enfance, sa famille, les quatre cents coups avec son ami Mario, Martha (celle qu’il aime).

Il décide de faire comme Mario lui a toujours conseillé, choisir les bonnes pommes plutôt que les pourries, les bons souvenirs plutôt que les mauvais.

Mais on comprend vite que l’enfance de Fernand a été marquée par un événement dramatique dont ses parents ne lui ont pas parlé et que sa tante lui révèle. Cet événement a plongé la mère dans une sorte de dépression, incapable de montrer un peu d’amour et de douceur à son fils. Quant au père, il est bon, mais n’ose pas affronter la mère. Il passe beaucoup de temps dans son jardin.

Fernand refuse de travailler à la mine et d’y descendre comme le font depuis des générations les hommes de la famille. Il rêve d’une autre vie mais le destin et le manque de courage de Fernand le mènent dans la mine. Que fera-t-il s’il s’en sort ? Osera-t-il changer de vie ?

Un roman sur l’enfermement dans tous les sens du terme. J’ai mis une trentaine de pages avant d’entrer dans le livre et d’être happée par l’écriture de Céline Righi. Le style est parfois sec, allant à l’essentiel, provoquant des émotions. Le roman oscille entre humour, tendresse et poésie. Bref une voix que je n’avais pas encore entendue en littérature et que je suis ravie d’avoir découverte.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Berline

Une véritable introspection de la condition humaine. L'on retrouve ce style camusien, cette observation sartrienne d'une existence au cœur du choix et de l'absurde. Poétique, philosophique, simple et universel : pourquoi donc ne pas lire cet éloge de l'existence ?
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Berline

Premier roman de Céline Righi qui nous plonge dans l'univers rude de la mine.

Fernand se retrouve coincé sous une berline (wagonnet pour transporter le charbon) après un coup de grisou.

Entre la vie et la mort, Fernand retrace sa vie ses parents, ses amis, la vie autour de la mine.

Le texte bien écrit, nous emmène dans les méandres psychologique et philosophique de Fernand.

Un très bon 1er roman.
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Berline

Dommage qu'il ne soit resté que finaliste pour le Roblès 2023.

Voir la mort en face et se dire que tout bien pesé, on a envie de Vivre, garder les bonnes pommes et jeter les pommes pourries, ça me parle personnellement. Presque un "feel good".

C'est court et bien écrit.
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Berline

Un texte ciselé, intense, à la fois roman et parfois presque récit poétique.

Fernand, 23 ans, est prisonnier de la mine où il travaille, suite à un accident. Seul, dans le noir, protégé par la berline en métal qui s’est retournée sur lui, il pense, passe sa vie en revue.

Quelles pommes du panier de la vie a-t il envie de goûter : les pommes juteuses et sucrées ou celles déjà un peu pourries que l’on retrouve forcément au fond ?

Berline c’est la description abrupte de la dureté et de la beauté de la vie. C’est, contre toute attente, l’envie qu’elle se poursuive encore, c’est accepter à défaut de comprendre les imperfections de nos proches.

Un premier roman très intense.
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Berline

Mon coup de cœur dans les premiers romans en lice pour le prix Québec-France Marie-Claire Blais 2023-2024. J’étais membre du jury de présélection et ce titre avait franchi cette étape. Puis, les comités de lecture régionaux l’ont choisi comme lauréate.



Un roman à la fois noir et lumineux. Une œuvre magistrale avec comme thématique les divagations et les états d’âme d’un mineur à l’article de la mort. Une écriture à la fois poétique (« Le chagrin lui avait enfariné les cheveux en une nuit ») et sombre (« Il est sorti d’un trou noir pour atterrir dans d’autres trous noirs »). Personnages touchants, à commencer par le narrateur.



Tout au long du récit, le lecteur se sent prisonnier sous la benne avec Fernand dont le passé horrible remonte à la surface. Belle structure littéraire qui permet de découvrir progressivement la triste enfance du mineur, son adolescence, ses parents, son seul ami, son seul amour, son village ouvrier, ses frasques, les relations faciles avec son père, malaisées avec sa mère. Le tout teinté de certains éclats d’humour qui mettent un baume sur le tragique de ce parcours.



Belle idée que cette petite voix intérieure qui se matérialise sous la forme d'un oiseau noir avec lequel Fernand échange. Belles métaphores, dont celle sur l’origine de la vie de Fernand et le sort qui l’attend.



Un éloge à la survie qui ne se concrétise qu’à la dernière phrase qui nous surprend et nous émeut.



Tout le drame de Fernand se résume dans cet extrait :



« Lui, ce qu'il aurait voulu, c'est être jardinier. Pas mineur, pas ouvrier, pas paysan: jardinier. Il aurait voulu travailler la terre par petits bouts, cultiver des couleurs, des odeurs, des morceaux de beauté. Être au-dessus, pas en dessous. À genoux sous le ciel, et creuser la terre à mains nues, s'écorcher aux cailloux, au rugueux des racines. Même avec le sang aux phalanges, il aurait été heureux comme ça, sous les soleils brûlants ou les pluies battantes. Travailler au grand jour. Respirer autre chose que la poussière et les fumées. Mais, au village, c'était la mine ou l'usine. Basta. »



Après une carrière d’enseignante en lettres modernes, Céline Righi, petite-fille de mineurs originaire d’Hussigny-Godbrange (département de Meurthe-et-Moselle, à la frontière avec le Grand-Duché du Luxembourg) et qui réside maintenant entre Strasbourg et sa maison en bois des Vosges se consacre entièrement à ses activités d’écriture. Chanteuse et parolière, elle anime des ateliers d’écriture auprès des détenus de la Maison d’arrêt de Strasbourg, de personnes âgées et d’enfants déscolarisés à la suite à des situations de harcèlement. En septembre 2021, elle remporte à l’unanimité le Grand Prix du jury du concours « Lire pour en sortir », parrainé par Leïla Slimani.



À propos de Berline, Céline Righi déclare :



« J’ai voulu apporter un peu de lumière au sein d’un destin très sombre. Et donner de l’espoir aux lecteurs. Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans l’obscurité. Mon roman est un hymne à la liberté et à la compréhension. Oui, c’est un livre sur l’enfermement. Mais dans le noir, coincé sous cette berline, Fernand va cheminer vers une merveilleuse compréhension de lui-même. Il va pouvoir vivre sa vie comme il l’entend. C’est un roman lumineux. »



En Europe, le premier roman de Céline Righi a été multiprimé :



· Prix du livre à Metz – Marguerite Puhl Demange (2023)

· Prix national des Lions de Littérature (2023)

· Prix Roblès (2023)

· Prix du Festival du premier roman de Chambéry (2023)

· Prix Premières Paroles du festival Terres de Paroles en Seine-Maritime (2023)



Un dossier de presse est disponible sur le site des Éditions du Sonneur où on peut également télécharger un extrait en format PDF.



On trouvera également un résumé détaillé du roman réalisé par Chat GPT à la demande du journal en ligne ActuaLitté reproduit sur leur site web le 26 mai 2023 à l’occasion de l’annonce du Prix national Lions de Littérature 2023.





Originalité/Choix du sujet : *****



Qualité littéraire : *****



Intrigue : *****



Psychologie des personnages : *****



Intérêt/Émotion ressentie : *****



Appréciation générale : *****



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Berline

Tout comme l’auteur Céline Righi, je suis petite-fille de mineur alors dès que je tombe sur ce thème dans un roman, je fonce sans même lire le résumé.





À peine commencé, j’ai tout de suite senti la pépite que j’avais sous les yeux, une pépite habillée par la noirceur de la vie de Ferdinand, illuminée par la plume de l’auteure, qui slame de manière poétique pour nous raconter cette histoire.





“ Aujourd’hui, dans le silence des morts, dans ce trou qui sera peut-être son ultime, l’enfance lui explose dans la poitrine comme un coup de grisou. ”







Si la vie de Fernand est bouleversante, la manière de la raconter l’est tout autant, c’est toute une vie qui défile devant nos yeux, un destin sombre où surgit pourtant quelques éclats d’humour et quelques brins de tendresse.



Un premier roman qui sort des sentiers battus tout à fait remarquable, j’ai tout aimé dans ce roman et j’ai hâte de découvrir le prochain.







Berline a remporté le Prix du livre à Metz - Marguerite Puhl Demange 2023 et le Grand Prix National Lions de littérature 2023
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