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Critiques de Céline Righi (32)
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Berline

Roman lu dans le cadre du prix "premières paroles". C'est donc un premier roman pour l'autrice Céline Righi et c'est très réussi. Une écriture précise pour nous parler de l'univers de la mine, un langage populaire pour faire vivre le personnage de Fernand, de son ami Mario et son entourage familial.

Un probable coup de grisou a propulsé Fernand au fond de la mine et une berline s'est renversée sur lui le plongeant dans le noir absolu où il va demeurer plusieurs jours seul avec ses souvenirs qui remontent à la surface.

Ainsi l'ombre de la mère qui n'a jamais su prodiguer de tendresse a son fils, car prisonnière du deuil impossible du premier enfant mort né. Le père toujours penché comme accablé par la vie, le poids de la mine, le poids d'une vie morne. L'oncle et la tante sans enfant, substituts parentaux pour ce qui est de l'affection. Le grand copain Mario, qui lui explique que dans la vie il faut choisir les belles pommes et laisser les pommes pourries, ce qui permet d'affronter les coups durs de la vie. Martha son premier amour d'enfance.

La narrateur nous parle de son dégoût de la mine et de son incapacité à pouvoir choisir une autre vie que celle tracée par les ancêtres : descendre au fond du puits et risquer sa vie. Alors que Fernand se rêvait jardinier.

L'originalité de cette évocation, alors que Fernand est prisonnier de cette berline, c'est la présence d'un oiseau fictif, comme un morceau de sa conscience qui le titille et lui parle. C'est astucieux et permet d'éviter toute monotonie.

J'ai apprécié ce livre sensible et bien écrit.
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Berline



À la suite d'une explosion, Fernand est coincé au fond de la mine, le corps en morceaux. Le silence, la nuit, la claustration, la faim et la soif le tourmentent.

Paradoxalement cet enfermement dans les entrailles de la terre est presque une chance pour ce jeune homme qui n'a jamais le temps, harassé par le travail, de se poser pour réfléchir.

Aidé par un oiseau imaginaire sorti de son esprit, il fait le bilan de sa courte vie en laissant les souvenirs affleurer : la froideur d'une mère dévastée par la mort d'un enfant un an avant sa naissance ; la gentillesse taiseuse d'un père ; son premier amour ; son amitié pour Mario le costaud alors que lui est surnommé « l'allumette » ; les mantras fatalistes de la mère (« les pas le choix, les la vie c'est comme ça, les on n'y peut rien changer ») ; la tendresse des grands-parents, de l'oncle et de la tante ; la solidarité entre les mineurs...

Dans le huis clos ténébreux de la mine, les rêves de Fernand sont peuplés de couleurs ; celles des yeux de Martha, celles des champs de blé, celles de l'océan qu'il n'a jamais vu pour « troquer les gris des cités minières contre le bleu atlantique »...

Avec une grande justesse dans la narration, Céline Righi, qui signe un premier roman aux accents lyriques et nourri de métaphores, fait le récit poignant d'un garçon conditionné par son milieu dont il n'a pas osé s'affranchir.

Sa solitude forcée l'encourage, s'il sort du trou où il est bloqué, à aspirer à la plus grande des libertés, la liberté de choisir une autre existence que celle qui est toute tracée. Pour retrouver enfin le goût de vivre.

Son portrait sensible incarne le destin des immigrés italiens qui ont servi de bras dans les mines de l'Est de la France et plus largement de tous ceux qui ont trimé sous la terre au péril de leurs vies.



EXTRAITS

« Allumette », une trouvaille de la mère qui ne manquait jamais d'imagination quand il s'agissait de lui esquinter le cœur.

Ça avait toujours été comme ça, chez eux on se transmettait la mine de père en fils, comme un flambeau.

Dans la mine, sous la peau et dans l'âme, la nuit persiste.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Berline

J'ai adoré ! Un premier roman lumineux.

J'ai été emportée, par l' écriture aussi crue, dérangeante parfois et sans complaisance (mais toujours à propos) que sensible, poétique et lumineuse, chantée, parlée, rieuse,...

ça se lit et ça se relit, pour ne pas louper quelques recoins et fulgurances passés inaperçus.

Chaque fois que l'on s'enfonce avec Fernand dans l'obscurité la noirceur presque le dégoût, quelque chose nous tire vers la lumière, la beauté, la poésie, l'humour et la légèreté.

C'est fort de descendre au tréfonds de nos croyances, de notre condition humaine comme le fait l'auteur par des images sensorielles et directes , d'approcher nos côtés sombres comme dirait l'autre , avec parfois la tentation d'y rester et qu'à chaque fois la force puissante et douce, fluide comme l'eau de ses mots nous remonte avec Fernand à la surface, à la conscience, à la vie ..
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Berline

Premier roman de Céline Righi qui nous plonge dans l'univers rude de la mine.

Fernand se retrouve coincé sous une berline (wagonnet pour transporter le charbon) après un coup de grisou.

Entre la vie et la mort, Fernand retrace sa vie ses parents, ses amis, la vie autour de la mine.

Le texte bien écrit, nous emmène dans les méandres psychologique et philosophique de Fernand.

Un très bon 1er roman.
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Berline

Voici encore une belle pépite publiée aux éditions du Sonneur !

Il s’agit d’un premier roman, assez court (119 pages) qui évoque la vie dans les mines à la fin des années 60 et plus précisément celle d’un homme, Fernand, dont la mine vient de s’effondrer sur lui. Il est bloqué sous une berline, plongé dans le noir et blessé. Va-t-il survivre ?

Le roman est composé de 14 « blocs » ou chapitres dans lesquels Fernand se remémore son enfance, sa famille, les quatre cents coups avec son ami Mario, Martha (celle qu’il aime).

Il décide de faire comme Mario lui a toujours conseillé, choisir les bonnes pommes plutôt que les pourries, les bons souvenirs plutôt que les mauvais.

Mais on comprend vite que l’enfance de Fernand a été marquée par un événement dramatique dont ses parents ne lui ont pas parlé et que sa tante lui révèle. Cet événement a plongé la mère dans une sorte de dépression, incapable de montrer un peu d’amour et de douceur à son fils. Quant au père, il est bon, mais n’ose pas affronter la mère. Il passe beaucoup de temps dans son jardin.

Fernand refuse de travailler à la mine et d’y descendre comme le font depuis des générations les hommes de la famille. Il rêve d’une autre vie mais le destin et le manque de courage de Fernand le mènent dans la mine. Que fera-t-il s’il s’en sort ? Osera-t-il changer de vie ?

Un roman sur l’enfermement dans tous les sens du terme. J’ai mis une trentaine de pages avant d’entrer dans le livre et d’être happée par l’écriture de Céline Righi. Le style est parfois sec, allant à l’essentiel, provoquant des émotions. Le roman oscille entre humour, tendresse et poésie. Bref une voix que je n’avais pas encore entendue en littérature et que je suis ravie d’avoir découverte.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Berline

Une véritable introspection de la condition humaine. L'on retrouve ce style camusien, cette observation sartrienne d'une existence au cœur du choix et de l'absurde. Poétique, philosophique, simple et universel : pourquoi donc ne pas lire cet éloge de l'existence ?
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Berline

Quelque part dans une mine… un accident survient et voilà Fernand, la vingtaine, coincé sous une berline au fond d’un boyau.

Seul dans le noir, le voilà face à lui-même et à ses souvenirs qui vont le faire tenir autant qu’il peut, et qui vont nous emmener à la découverte de la vie de Fernand mais aussi de celle des mineurs.

Un récit intense et poétique qui m’a ravie et que je conseille.
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Berline

Tout est noirceur dans cette mine où Fernand est piégé, coincé, après son effondrement, sous une berline.



Il est là « donné aux ténèbres, même pas mort, juste assez vivant pour éprouver la nuit dans une solitude à couper au couteau ».



Face à la mort. il pense à sa vie d’en haut ; s’accroche de toutes ses forces à ce qui lui reste de souffle, en se remémorant les « bonnes pommes et les mauvaises pommes » .



Sa mère toute puissante , peu aimante, qui lui a donné la vie, un an après avoir perdu un enfant, dont il porte le prénom : « il n’était pas son enfant, il n’était qu’un moignon ».



Ainsi, Fernand, à peine né, traîne déjà son premier wagon. Il est l’ombre de cet enfant mort, un mort vivant.



Son père, taiseux, un homme effacé , qui ne trouve pas le courage de s’opposer à sa femme et qui se réfugie dans son jardin.



Fernand lui ce qu’il voulait être c’est jardinier pas paysan et surtout pas mineur. « Il voulait travailler la terre par petits bouts, cultiver des couleurs, des odeurs, des morceaux de beauté. Être au dessus pas en dessous ».



Mais, il n’a pas eu le choix. Comment échapper à un destin écrit par les autres ? Il sera mineur.



Les mots sont forts, l’écriture est belle et poétique .



Petite fille de mineur, l’auteur évoque avec justesse la condition de ceux qui descendent sous terre.



Un livre très lumineux malgré la noirceur.
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Berline

Fernand travaille dans une mine, dans l’est de la France. Ses journées, il les passe dans des galeries souterraines, sans voir la lumière. Le quotidien d’un tas d’autres hommes de son époque, dans les années 60. Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme un autre. Aujourd’hui, la terre l’a enseveli. Coincé au fond de la mine sous une berline, Fernand n’a rien d’autre à faire qu’attendre qu’on vienne le sauver. Et penser.



Alors il pense, il pense et se souvient. Il évoque son enfance, ses parents et le secret qui planait à la maison, qui empêchait l’amour maternel de se déployer. Il pense à son copain Mario, qui parvient à toujours voir le verre à moitié plein. Il se dit encore qu’il n’avait pas du tout envie de travailler dans la mine, lui ce qu’il voulait, c’est être jardinier ! Se trouver de l’autre côté de la terre, du côté des couleurs, de la vie.



Tout cela, Fernand le raconte avec une gouaille impertinente, savoureuse, qui nous prend par la main dès qu’on a laissé le temps d’adaptation des premières pages faire son œuvre. Ensuite on savoure à fond ce roman atypique, rieur et pétillant malgré le cadre délétère et le destin saboté de Fernand.



Le roman rend bien compte aussi d’une réalité, celle de l’immigration italienne arrivée dans l’est et qui avait le choix entre l’acier et le charbon. Ce thème m’a particulièrement intéressée et touchée car cela fait partie de l’histoire de ma belle-famille. J’ai aimé pouvoir imaginer un semblant de leur vie à travers les personnages qui gravitent autour de Fernand.



Une excellente surprise !
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Berline

Une écriture à bagout, une pulsation, ça tape, fort, droit, intense

"L’histoire s’effondre là"

Un rythme cadencé phrases courtes entraînant une mélodie un rock minier

Les mots happent les mots claquent droit au but mais les mots toujours pile bon endroit

Un régal de lecture qui donne envie de déclamer fort et loin

Le phrasé gras mais tendre

Une histoire d’enfance et de choix impossible parce que la famille transpire aux décisions. " la culpabilité est un ciment des plus résistants, et il en était tartiné depuis sa naissance" le Fernand.

Ne pas s’opposer ne pas contrarier suivre la lignée mineur de père en fils " comme un flambeau".

"Pas le choix, pas le choix, pas le choix. Ta gueule, l’oiseau ! Pas le choix, tu parles. C’est juste le courage qui lui avait manqué. "

Pourtant pas loin la "voix muselée" aurait pu éviter le trou "le noir d’encre".

Pour ne pas vivre la vie des autres affronter le manque d’amour de considération et vaille

Le corps déchiré, la bouche sèche dit l’attente : la mort ou l’espoir peut être de sortir du noir meilleur

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Berline

Fernand se remémore sa vie alors qu’il est coincé sous une berline, un wagonnet renversé par le souffle de l’effondrement d’une mine quelque part dans l’Est ou le Nord de la France.

Un récit émouvant qui aurait pu être noir s’il n’était pas illuminé par des éclats de tendresse, d’humour et de poésie.

Un bel hommage aux mineurs.
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Berline

Dans le Nord de la France dans les années 60, suite à l'effondrement d'une mine, Fernand est coincé sous une berline. La berline, c'est le petit wagon que les mineurs utilisent pour déplacer le charbon. Emprisonné dans ces ténèbres, il essaie tant bien que mal de survivre et pour éviter de sombrer dans la mort, il se remémore des moments de sa vie : sa mère, froide et rude, incapable de lui témoigner des marques d'amour ou de tendresse, son père un homme travailleur, mineur lui aussi, doux et discrêt, pour qui il a un amour profond, son ami et collègue Mario, une grande gueule attachante, la belle Martha dont tous les deus sont amoureux, Gino, le patron du bar mais aussi sa tante et son oncle qui lui apportent tout l'amour et la tendresse dont il manque.



Sa vie est rude, il aurait voulu qu'elle soit différente mais ici on ne discute pas, on travaille à la mine, comme le père et le grand-père avant lui, pas de discussion possible, alors que lui aurait voulu être jardinier, travailler les plantes et les couleurs plutôt que de vivre et respirer du noir tous les jours.



Avec une plume poétique, douce et enrobante, Céline Righi évoque les ténèbres et la fatalité d'une vie entièrement vouée au travail et nous offre un premier roman très réussi, un hommage à ces hommes usés par le labeur... Un véritable coup de coeur!



La langue est belle, l'histoire est profonde et pleine de tendresse et les personnages touchants.




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Berline

Dommage qu'il ne soit resté que finaliste pour le Roblès 2023.

Voir la mort en face et se dire que tout bien pesé, on a envie de Vivre, garder les bonnes pommes et jeter les pommes pourries, ça me parle personnellement. Presque un "feel good".

C'est court et bien écrit.
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Berline

Dans le ventre de la mine, là où règnent l’obscurité et le silence, un homme est coincé sous une berline. Fernand ne peut plus bouger, son corps souffre, de la faim, de la soif, de ce drame qui l’a projeté contre la terre. Dans une attente interminable, reviennent à lui les souvenirs. Ceux de l’enfance, l’amitié et l’amour. Tout se mêlent en un souffle, pour qu’il n’en manque pas…



Le premier roman de Céline Righi est une pépite de poésie et de douceur. Et c’est un véritable talent, car le sujet est dur. Un homme est coincé au fond de la mine, il est seul, il souffre, et les souvenirs qui se rappellent à lui ne sont pas tous agréables.



Pourtant, l’écriture nous emporte, nous berce, nous cueille. On fait la connaissance de Fernand qui, bien avant d’être emprisonné sous cette berline, l’a été dans sa vie d’homme. Sous l’emprise d’une mère froide, que la tendresse a quitté, il a trouvé un peu de réconfort auprès d’un oncle et d’une tante. En quête de reconnaissance, il n’a jamais vraiment su comment vivre dans le regard de son père, dont le dos courbé n’a jamais affronté sa femme.



Et puis il y a le sourire de Mario, cet ami de toujours. C’est avec lui qu’il découvre la joie, les jeux, le courage de descendre… C’est lui aussi qui lui volera son amour, mais à qui il n’en voudra pas… Parce que l’amitié est une force qui dure…



Dans cet espace où la nuit domine, où le silence étourdit, Fernand se réveille. S’il s’en sort, il se promet d’aimer, tout ce qui l’entoure, ceux qui l’accompagnent sur son chemin. Parce qu’après toute cette obscurité, c’est de lumière dont il veut vivre…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Berline

Fernand malgré lui a dû descendre à la mine, parce qu'en Lorraine on y va de père en fils. Malgré sa peur du noir, malgré son aspect physique qui lui vaut le surnom d'Allumette. Et l'accident s'est produit. Fernand, protégé par une berline, survit à l'explosion et , dans un état semi-conscient, se rappelle son enfance entre une mère mal-aimante depuis la mort de son premier bébé et un père qui subit son existence de mineur.

Un texte qui rend bien compte des conditions de vie difficiles dans ces années 60.
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Berline

Sous une berline, suite à l'explosion dans la mine où il travaille, Fernand divague et voit sa vie défiler devant ses yeux malgré l'obscurité qui l'entoure.



Mineur de père en fils, c'est l'histoire de sa vie, sa famille et ses peines et ses joies qui surgissent par étapes dans son esprit encore éveillé.



Un corbeau lui tient compagnie et l'aide à rester vivant et le guide afin de retrouver la lumière.



C'est une histoire à la fois triste et drôle, Fernand n'a pas eu une vie très heureuse car ses parents sont des êtres abimés par les drames, le travail et la misère.



il nous raconte son histoire très émouvante qui montre à quel point le manque d'amour cause des souffrances qui nous rongent toute notre vie.



Fernand respire quand même et il va lutter à travers ses rêves et ses souvenirs afin de ne pas mourir au fond de cette mine.



C'est un roman dramatique qui donne de l'espoir afin de ne pas sombrer dans la nuit infinie.



L'auteur s'est inspirée de faits réels pour nous raconter l'histoire de ces hommes qui risquaient leur vie tous les jours pour gagner leur pain et leur soupe.



J'ai passé un moment de lecture tout en respirant comme Fernand pour éviter la claustrophobie.



Je vous conseille de découvrir ce livre que j'avais acheté au salon du livre féminin d'Hagondange l'année dernière.



J'ai rencontré l'auteure pour la première fois et c'est Céline Lapertot qui m'avait conseillé de le lire.



Merci à tous ceux qui suivent mon blog Misery Bay et n'hésitez pas à vous abonner.




Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Berline

Dans les années 60, au fond d’une mine, qui vient de s’effondrer, un mineur, Fernand, protégé des éboulements par un de ces petits wagonnets qu’on appelait des berlines, attend la mort ou un miracle. Il s’accroche à ses souvenirs, aussi sombres soient-ils, pour ne pas sombrer.



Sa mère, meurtrie par la perte de son frère, mort-né, n’a jamais su l’aimer. « La mère s’est fermée à double tour et a jeté la clé ». Son père, ancien mineur, son copain d’enfance, Mario…



Les souvenirs s’abattent sur lui, et il les affronte, bravant l’interdiction de sa mère : « Le passé c’est le passé, on le laisse où il est ».



Sans rancœur, il fait défiler sa vie.



« Il se sent mille. Il est sa mère, son père, le Mario, Martha, l’oncle, la tante, le village tout entier. Il est toute l’humanité. Il est le courage et la lâcheté, la méchanceté et la gentillesse, la haine et l’amour. Il n’est plus sous la terre, il est la terre. Il n’est plus sous la pierre, il est la pierre. Il est la nuit et le silence. Il dit oui à tout, même à la tragédie, aux ombres, à la mine, aux ténèbres ».



Une belle intention, quelques belles formules, mais peu d’émotions, ces formulations à répétition « la mère », « le père », n’y sont peut-être pas étrangères, et c’est un peu dommage.





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Berline

Si ma bibliothécaire ne me l'avait pas recommandé je n'aurai jamais ouvert ce premier roman à la couverture du sombre, sombre comme la mine, de or du récit. Bloqué sous terre. Fernand, 23 ans, retrace sa vie. Il paraît que c'est ce qui arrive quand on est aux portes du dernier voyage.

Dans une écriture à la fois simple, précise dans l'évocation d'une époque, les années 60, d'un milieu, la mine, le monde ouvrier, l'auteure comme le narrateur ausculte, décortique les étapes marquantes des souvenirs, les sentiments qu'ils laissent dans le cœur.

On s'y retrouve parfois, c'est a la fois simple et profond, c'est le genre de roman qui laisse des traces comme la suie sur le corps et les poumons. Prometteur.
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Berline

Deuxième coup de cœur dans mes lectures de la sélection du Prix Roblès 2023, Berline est un premier roman de Céline Righi (chez les éditions du Sonneur) qui offre en un peu de plus d’une centaine de pages un vrai moment de littérature.

La situation de départ est plutôt mal barrée pour Fernand, jeune homme de 23 ans, qui se retrouve coincé sous un wagonnet au fond d’une mine qui s’est effondrée à la suite d’une explosion. Commence alors un huis-clos entre Fernand et lui-même pendant lequel l’immobilité forcée va être propice à la remontée des souvenirs comme seules bouées de sauvetage auxquelles se raccrocher en attendant une mort qu’il pense certaine.

Son enfance et son adolescence avec Le Père, un taiseux de la mine, et La Mère, une écorchée vive aussi tendre qu’un manche de pioche, sont un panier de pommes où se côtoient les belles rouges et luisantes et les coties trop ternes. Ce sont les souvenirs radieux que Fernand s’efforce de ranimer et finit par égrainer au fil des heures qu’il passe sous la berline.

A la noirceur de la situation initiale et des drames qui ont jalonné la vie de Fernand, Céline Righi applique avec beaucoup de brio une couche de poésie qui donne à son roman toutes les couleurs et la lumière dont Fernand a besoin pour tenir. Le texte est beau, brillant et offre à la voix de cet enfant de la mine un magnifique écrin qui mériterait plus de visibilité.
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Berline

Le récit commence avec jeune un homme coincé dans une mine sous une berline après une explosion. C'est lui le narrateur, son corps ne souffre pas, mais il ne peut pas bouger. Il a peur de mourir et alors les souvenirs défilent, pour s'occuper et ne pas trop penser à autre chose, la faim et la soif par exemple. Ses réflexions sont décousues, elles naissent au fil de rapprochements d'idées aléatoires, elles sont beaucoup tournées vers le passé et notamment son enfance qui ne fut pas heureuse. Son foyer était plutôt froid, sa mère pas aimante et son père en retrait, on lui a toujours répété que "la vie c'est comme ça, on n'y peut rien changer" et il a donc fait beaucoup de choix par dépit, pour plaire aux autres. Il évoque aussi son collègue et meilleur ami, Mario, ils sont très différents mais inséparables. Celui-ci arrivait à trier les "pommes pourries" des "bonnes pommes" en une métaphore de la vie, à n'en garder que le meilleur, le narrateur essaie de s'y appliquer aussi pour ne pas sombrer. Il a peur de mourir, surtout de mourir dans le noir, dans cette mine qu'il a tant craint et détesté et à laquelle il n'a pas eu le courage d'échapper. Lui il aurait voulu jardiner, une passion qu'il tenait de son père, mais ça ne se faisait pas dans sa famille, sa mère l'a poussé vers la mine et il a cédé. Sa mère amère suite à une fausse couche juste avant sa naissance, sa mère qui n'a pas su l'aimer, toute repliée sur sa douleur.

C'est un récit assez noir, malgré des moments lumineux, la vie du narrateur et de son entourage est jalonnée de drames. Lui-même aura beaucoup souffert de ce manque d'amour et de cette incapacité à s'affirmer pour faire ce qu'il voulait dans la vie.

Le roman retranscrit le parler du narrateur, assez familier, mais il y a aussi certains passages qui sont plus poétiques. Il se parle à lui-même et une petite voix intérieure se matérialise aussi sous la forme d'un oiseau noir qui s'adresse à lui et auquel il s'adresse en retour, cet oiseau là il ne l'aime et il va pourtant l'accompagner tout le long du roman.
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