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Critiques de Cesare Pavese (107)
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Travailler fatigue. La mort viendra et elle..

Du grand Pavese
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Travailler fatigue. La mort viendra et elle..

Cesare Pavese fait partie des quelques écrivains qui m'ont fait entrer en poésie. C'était il y a un certain temps... Ou plutôt un temps certain. Je me souviens encore de la découverte du recueil publié chez Poésie Gallimard et des deux titres si étranges Travailler fatigue et La mort viendra et elle aura tes yeux qui m'avaient beaucoup intrigué alors, comme l'avait fait celui de son journal, le métier de vivre.



Je reviens aujourd'hui vers l'écrivain piémontais pour y redécouvrir son écriture mais aussi pour y retrouver une part des impressions que j'y avais laissé et pour en voir apparaître de nouvelles. Générosité de la poésie !



Travailler fatigue (Lavorare Stanca) a été publié en 1936 à Florence et regroupe un ensemble de poèmes que Pavese a commencé à écrire dès 1930. Divisé en six parties : Ancêtres, Après, Ville à la campagne, Maternité, Bois vert et Paternité, le recueil débute par un poème intitulé Les mers du sud. Ce texte introductif va comme fixer le décor et la tonalité du recueil.



Au travers du portrait d'un cousin revenu dans le Piémont natal après un long voyage de part le monde, Pavese livre ce que fut son enfance. le contact de ce parent, la solitude et l'innocence seront les ferments de son initiation au monde et et de ce que sera plus tard sa maturité d'homme.



Cesare Pavese ne croit pas en une poésie qui ne soit pas née de l'expérience, du vécu. Ainsi, tous les poèmes de Travailler fatigue sont inscrits dans un mode narratif qui sont ceux d'une poésie-récit dans laquelle Pavese s'inspire et livre une grande part autobiographique. Ce mode du récit n'exclue pas pour autant un style très particulier, celui d'une intuition de plus en plus précise, d'une sobriété lyrique qui me touchent beaucoup.

Son écriture semble aller au rythme de son imagination, aller jusqu'au bout de son intention, dans une constance et une maîtrise qui font naître des germes d'impressions et d'images, comme ce très beau poème intitulé Été :



« Il est un jardin clair, herbe sèche et lumière,

entouré de murets, qui réchauffe sa terre

doucement. Lumière qui évoque la mer.

Tu respires cette herbe. Tu touches tes cheveux

et tu en fais jaillir le souvenir.



J'ai vu



bien des fruits doux tomber sourdement sur une herbe

familière. Ainsi tressailles-tu toi aussi

quand ton sang se convulse. Ta tête se meut

comme si tout autour un prodige impalpable avait lieu

et c'est toi le prodige. Dans tes yeux,

dans l'ardent souvenir, la saveur est la même.



Tu écoutes.

Les mots que tu écoutes t'effleurent à peine.

Il y a sur ton calme visage une pensée limpide

qui suggère à tes épaules la lumière de la mer.

Il y a sur ton visage un silence qui oppresse

le coeur, sourdement, et distille une douleur antique

comme le suc des fruits tombés en ce temps-là. »





La lecture terminée de Travailler fatigue (je reviendrai plus tard sur La mort viendra et elle aura tes yeux) m'a confirmé la place toute particulière que tient pour moi la poésie de Cesare Pavese faite d'impressions passées qui rejoignent celles du présent. J'aime l'idée d'une poésie qui n'a pas tout livré de ses secrets, qui n'a pas dit son dernier mot.



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Travailler use

Ce recueil me réconcilie avec Pavese. Je n'aimais pas trop ses romans ou nouvelles. Mais j'avoue avoir été subjugué par sa perception de la vie, à travers ce choix de poèmes. J'ai cru comprendre que ce recueil était un choix de poèmes tirés de « Travailler fatigue ». Plus quelques poèmes posthumes dont le célèbre « Verrà la morte e avrà i tuoi occhi ». Alors je ne comprends pas le choix de traduction de choisir « use » à la place de « fatigue » pour « stanca ». Stancare signifiant fatiguer. Même si le sens de « user » s'applique assez bien dans ce contexte, ça me paraît un peu bizarre. Bon !

L'ambiance de ces poèmes est tout simplement bouleversante. Les thèmes récurrents sont : l'homme seul ; l'opposition entre la campagne – les collines des Langhe - et le travail dans les champs et la ville, en fait Turin, où on travaille à l'usine  ou sur les chantiers ; les femmes, ou plutôt « la » femme, dans tout ce qu'elle a d'inaccessible à l'homme qui ne peut que la regarder passer ; la frustration permanente, le mal de vivre, la chaleur étouffante...Vous aurez compris que c'est une poésie du mal de vivre. A l'image de son auteur. Il s'en dégage une vision essentielle de l'Homme, de son impossibilité de communiquer. Chacun se retrouve seul face à sa vie, dans une certaine immuabilité. C'est une méditation sur le sens de la vie.

Je reconnais que c'est assez pessimiste mais c'est une vision assez réaliste de la condition humaine.

Une poésie qui correspond assez bien à l'époque actuelle.

Un grand merci aux éditions « Rivages » pour cette édition bilingue.
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Travailler use

Ce recueil m'a été offert par une amie qui voulait me faire connaitre l'oeuvre de Pavese. Je ne connaissais pas cet auteur et ce recueil a été pour moi une assez belle découverte. J'ai été ému et touché par certain poème tel que "Pensée de Deola" ou "Bois vert"...

L'auteur avec poésie arrive à nous démontrer la solitude humaine et les conditions de vie de l'homme. On lisant ce recueil je me suis aperçue que malheureusement ces poèmes sont encore d'actualité.
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Travailler use

"La voix la plus isolée de la poésie Italienne"

Disait le bandeau d'une vieille édition de Lavorare Stanca"



L'isolement de cette voix que Cesare Pavese me donne à entendre se révèle pour moi un enchantement !

Ce petit recueil de poèmes est une balade entre la campagne du Piémont, ses paysages

et la ville, Turin.

Chaque poème est une histoire, des moments dans le temps qui donne à rêver, réveille des émotions, nourrit une profonde réflexion. On y croise des regards, des femmes la nuit, les saisons, l'étoile du matin et puis l'usine, l'injustice : le travail use !



Cette poésie empreinte de nostalgie aborde le mal de vivre, la solitude "l'homme seul", l'absence, la mort, la peur et puis l'amour qui promet et qui effraie.

Une méditation sur la condition humaine.

Je découvre ce poète écrivain, charmée par cette douce résonance !

Merci à l'ami Babélio de ce conseil !





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Travailler use

Troisième et dernière excursion estivale dans la poésie italienne. Après l’industrieuse Bologne de Nella Nobili et la sensuelle Sicile de Goliarda Sapienza, place à Pavese et au Piémont, direction les Langhe et aussi la mystérieuse Turin.



Pourquoi cette précision du lieu tout à coup ? C’est que pour Pavese c’est une donnée essentielle de sa poésie, qui aurait été différente s’il était né à Rome, à Susa ou à Castellabate … Son pays natal, il décrit avec un réalisme sans concession, sans fleurs et fruits pour le rendre plus lyrique. C’est un pays rugueux comme les hommes qui y habitent, un pays de côteaux striés de vignes et de terre brûlée par le soleil, où « la chaleur rend fou jusqu’aux animaux».



Et puis il y a Turin, la ville qu’on voit s’illuminer du sommet des collines, à la nuit tombante. Turin, l’inconnue qui attire les jeunes paysans des alentours, même si on ne quitte jamais vraiment les Langhe, « cela vaut la peine de revenir, peut-être en ayant changé. »



Turin, là où l’herbe est remplacée par les rails. La ville où les passants sont des anonymes sans histoire, sans visage et sans corps. La ville où chacun est seul pour supporter le poids de la vie. C’est aussi la brume du fleuve qui lave les misères, les espérances trahies et la faim, et l’usine et les discours politiques, toujours trop longs :



« Il vint lui aussi à Turin, cherchant à s’y faire une vie,

Et y trouva l’injustice. Il apprit à travailler

En usine sans sourire. Il apprit à mesurer

Sur sa propre peine la faim des autres,

Et il trouva partout l’injustice. »



Turin, c’est aussi une certaine idée de la femme, loin des clichés en cours dans les campagnes, où la femme est soit « calculatrice, impitoyable et mesquine » soit elle ne compte pas, « elle fait des enfants et ne dit rien ». Non les Turinoises sont « malicieuses, habillées pour être regardées, elles marchent seules. […] Elles connaissent la vie à fond. Elles sont libres.» Prenez par exemple, Deola, qui fume paisiblement et respire le matin. C’est presque une dame, qui surtout n’attend personne.



Ce recueil est une série de petits tableaux ou de petites scènes de court-métrages, filmés en plans fixes ou lents. On y voit ce diner triste, où « il reste du pain et du raisin sur la table blanche / les deux chaises se regardent en face, désertes.». Ou les sablonniers sur le fleuve, au crépuscule, « assis à la pointe des bateaux, une braise de feu leur brûle les lèvres ». Ou la maison en construction où « les briques découvertes se remplissent d’azur, pour l’heure où les voûtes seront fermés ». C’est une poésie d’atmosphère, de silence et de brume, une poésie empreinte aussi de nostalgie, de solitude et d’indolence.



Je referme ce livre et m’en vais placer un disque du regretté Gianmaria Testa, un autre artiste de cette région austère du Piémont à la voix rocailleuse, et me servir un petit verre de Nebbiolo.

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Travailler use

Lavorare stanca

I versi di Pavese sono indubbiamente qualcosa di non letto prima e mi lasciano uno strano sapore in bocca. Un gusto un po’ amaro, come quello del rimpianto, un gusto un po’ aspro come quello del sudore del lavoro nei campi, un gusto dolciastro, come quello di un Amore non capito, “esigito” prima e abbandonato subito dopo.

La scrittura ruvida è ideale per descrivere il suo amore per le origini di campagna, il peso del lavoro, i mestieri umili, la vita vagabonda e oziosa, le prostitute… ma anche l’attenzione alla natura, lo stupore dei paesaggi collinari, la gradita e preziosa solitudine, le scoperte amorose. Sicuramente non siamo di fronte ad un uso della lingua cesellato e in finezza, ma è quel che ci vuole per parlare di quel che parla Pavese.

Detto questo, vi confesso che non fa per me! Tranne qualche rara espressione ben resa, ho trovato lo stile pesante e soprattutto non poetico! Sembra che Pavese voglia fare dei versi con parole le più nude possibili, con le quali costruisce frasi rispondenti ad una certa metrica, ma non versi! L’atmosfera è cupa e sciatta , come i temi trattati, che si ripetono di pagina in pagina, schiacciando il piacere del lettore. Una certa morbosità ne trapela e mette a disagio. Uno dei più grandi autori italiani del xxesimo secolo…

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