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Critiques de Cesare Pavese (107)
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Le bel été

Dernière œuvre importante publiée en 1949 du vivant de l'écrivain italien Cesare Pavese, "Le bel été" est un roman dont l'originalité vient du fait qu'il regroupe trois romans intitulés respectivement "Le bel été", "Le diable sur les collines" et "Entre femmes seules". Mais cette qualité m'apparaît comme un défaut car les trois romans se suffisent à eux-mêmes d'autant plus qu'ils ont été écrits à des périodes différentes.

Rien à voir avec un recueil de nouvelles et ce n'est pas non plus une trilogie alors je n'ai pas bien vue l'intérêt d'un tel regroupement même si le point commun est l’enthousiasme et les passions parfois déçues de jeunes gens qui découvrent la vie voire la difficulté de vivre. Le cadre est essentiellement la ville de Turin d'où l'auteur est originaire.

Ce sont des romans psychologiques dans lesquels il y a peu d'actions. Il est beaucoup question d'amitié entre filles ou entre garçons mais aussi de cœurs qui palpitent et de prises de conscience du monde qui les entoure.

J'ai une petite préférence pour "Le bel été" quand la jeune Ginia qui travaille comme couturière à seize ans se lie d'amitié avec Amelia la dévergondée qui lui fait découvrir les ateliers de peintres où elle pose nue pour gagner sa vie, en ajoutant leur envie de rire et de faire la fête quand l'été est là.

Les personnages sont intéressants mais c'est une lecture qui me laisse un avis mitigé car si l'écriture est agréable j'ai eu l'impression que les histoires traînaient en longueur.





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Le bel été

Avant de l'avoir entre les mains, je me figurais que Le Bel été, de Pavese, était un long récit fait de rocailles et de collines, sous le soleil radieux d'Italie. Ce n'est qu'après avoir reçu mon ouvrage — une superbe édition des années 1980, avec une typo aussi insolente que gracieuse — et après en avoir feuilleté les pages, que je me suis rendue compte de mon erreur : Le Bel été est en réalité un recueil de trois textes.



Le premier, qui donne son titre à l'ouvrage, est un récit de jeunesse : celle de Ginia, 16 ans, qui vit seule avec son frère et travaille dans un atelier de couture, et Amelia, de quelques années son aînée, qui vit entre deux ateliers de peintre et un café... Les peintres, ce sont Guido et Rodrigues, autour desquelles gravitent les deux jeunes filles. Tous les quatre forment un même tableau fait de multiples clairs-obscurs tant les facettes de chacune de leurs personnalités s'accordent ou se défont au fil des jours. Tous se livrent à un étrange chassé-croisé — entretissé de désirs contraires ou inavoués, de silences ou de murmures.



C'est avec un immense regret que j'ai tourné la dernière page du Bel été, mais j'ai peut-être eu encore plus de mal à quitter Le Diable sur les collines ! Le narrateur, dont on ignore le prénom (est-ce Cesare ?) évoque son quotidien — ou devrais-je dire ses nuits — aux côtés de Pieretto et Oreste, étudiants comme lui. Leurs nuits sont faites d'errances et de paroles sans fin, à travers les rues de Turin. Un soir, ils décident de se rendre sur une colline avoisinante et font une étrange rencontre qui va — bien qu'ils l'ignorent encore — bouleverser leurs vies : celle de Poli. S'ensuit un court épisode (que je ne vais pas vous raconter ici, par respect pour l'intrigue) qui se solde par le départ du nouveau venu.

Le narrateur relate ensuite l'arrivée de l'été, au cours duquel ils se rendent tous trois à la campagne, chez les parents d'Oreste. Mais non loin de là, se trouve la colline du Greppo... qui n'est autre que la demeure de Poli.



Entre femmes seules est quant à lui le récit que Clélia fait de son retour à Turin, après avoir passé des années à Rome dans une maison de couture. Elle y est envoyée pour ouvrir un nouveau magasin et loge à l'hôtel. Le soir de son arrivée, elle est témoin d'une scène de grande agitation, qui a lieu sur le même palier : dans une chambre voisine, la jeune Rosetta a essayé d'attenter à ses jours. Ce n'est qu'après avoir fait connaissance avec tout un groupe de la société turinoise qu'elle finit par se lier avec l'impétueuse Momina, l'amie intime de Rosetta. Entre désir d'indépendance exacerbé et désespérance farouche, les trois femmes s'interrogent à cœur ouvert, quitte à remuer certaines plaies. Mais parfois même l'amitié la plus solide ne suffit pas à combler la solitude — impérieuse et inflexible — qui s'empare de l'âme de certaines femmes.



La prose de Cesare Pavese est donc à la mesure de ses promesses et regorge de surprises. Dans chacun de ces récits, il prend le temps de monter décors et intrigues afin que ses personnages prennent peu à peu vie sous nos yeux. L'ensemble du recueil est un monde de passions — terrible — suscitant chez le lecteur un amour féroce et une douloureuse empathie. Les feux du soleil y enflamment corps et esprits, qui ne trouvent du repos qu'à l'ombre des collines.
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Le bel été

Malheureusement ce roman va confirmer la difficulté récurrente que j'ai avec les auteurs italiens. Oui, bien sûr, c'est bien écrit, élégant, .... mais je me suis beaucoup ennuyé ...
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Le Bel été - Le Diable sur les collines - Ent..

Je n'ai pas ce nouveau livre puisque j'avais lu en italien, cela fait des années et que ma critique a disparu de Babelio.

Comme l'annonce la couverture, il s'agit donc de trois brefs romans. Publiés en 1948 pour la version originale.

La tende écrit en 1940, le diable sur les collines en 1948 et Entre femmes seules en 1948.

Cet ouvrage avait obtenu le Prix Strega en 1950, l'année de son suicide.

Les trois romans ont la même thématique : le passage traumatisant de l'adolescence à l'âge adulte.

La protagoniste du Bel été est Ginia, une couturière de seize ans qui vit avec son frère ouvrier.

Elle est gaie, insouciante et rêve d'un futur rose et heureux.

Quand elle tombera amoureuse d'un artiste peintre, elle croira l'atteindre son "bel été" . Mais il sera éphémère et elle ne pourra que souffrir.



Le diable sur les collines" est une histoire de garçons qui aiment se promener dans la campagne. Jusqu'au jour où ils rencontrent le "diable" un jeune plus âgé qu'eux, dans un état pitoyable parce que sous l'emprise de la drogue, et anticonformiste.



"Entre femmes seules" est, au contraire, un univers féminin. Et la découverte pour Clelia d'une société bourgeoise cynique et privée de valeurs morales.



Le thème commun est le passage à la maturité.

Ce qui ne va pas sans désillusions et crise individuelle.

Sur fond de la classique opposition entre la ville, son hypocrisie et la campagne qui se charge de significations symboliques.

Je pense que cette réédition est bienvenue.



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Le camarade

Pablo, le narrateur, est un jeune Turinois qui vit à l’époque de l’Italie fasciste. Il tient à l’occasion le comptoir-tabac familial, il sort le soir avec les copains, il joue (très bien) de la guitare, mais dès les premières pages, il fait part de son amertume : « Je voulais comprendre pourquoi j’en avais marre et pourquoi, précisément maintenant je me sentais comme un chien, je ne voulais plus entendre parler des autres ». Un sentiment de vie gâchée, comme celle de son ami Amelio victime d’un accident de moto. Jusqu’au jour où, presque sur un coup de tête, il part pour Rome. Là-bas, il se frotte à la résistance antifasciste.



Une action lente, mais un récit tendu. Le ton est sec et distant, à l’image du narrateur, et le texte n'offre que peu de descriptions et de développements psychologiques. Malgré sa simplicité apparente, ce style exige une attention de lecture particulière pour interpréter les faits et les paroles, souvent chargées de sous-entendus.



Pavese, comme Carlo Levi, a été assigné en résidence surveillée dans un village du sud de l’Italie en 1935. Autant le ton de Levi est chaleureux dans Le Christ s’est arrêté à Éboli (voir ma critique), autant celui de Pavese est froid dans Le camarade. Les deux auteurs se connaissaient et j’ai trouvé très intéressant de confronter leurs approches opposées de la littérature, de la vie même (sachant que Pavese s’est suicidé à 41 ans), malgré un combat politique partagé.

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Le camarade

Pavese nota,quelques années après sa sortie et juste deux ans avant sa mort:

"8 octobre 1948. Relu en début de page,un passage du Compagno. Sensation de toucher un fil électrique.Il y a une tension supérieure à la normale,folle...Un élan continuellement bloqué. Un halètement..."

traduit de la 4è de couverture italienne
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Le camarade

À Turin Pablo traîne sa vie. Et traîne de bar en bar en jouant de la guitare. Quand l’un de ses copains reste paralysé à la suite d’un accident de moto, il lui subtilise Linda, sa petite amie. Relation compliquée. Il ne cesse pas de s’interroger, et de l’interroger, sur ce qu’elle a vécu avant lui avec d’autres. Sur ce qu’il la soupçonne de vivre encore maintenant avec d’autres. Mais Linda n’entend pas qu’on lui dicte sa conduite. Ni qu’on la mette sous haute surveillance. La rupture est inéluctable.

Heures passées à vendre des cigarettes dans le dépôt de tabac familial, heures consumées au café avec les copains, bals, ennui. Et s’il changeait de vie ? Faisait de sa guitare son métier ? Si, en tout cas, il faisait autre chose ? Et, dans le sillage de Carletto, un acteur de revue, il part pour Rome où il va participer, avec les « rouges » à la lutte contre le fascisme. Et trouver du travail dans des conditions particulièrement favorables, sous la direction d’une patronne fort accommodante, c’est le moins qu’on puisse dire. Découverte des conditions de vie de la classe ouvrière ? Prise de conscience politique ? C’est à cette lecture que les critiques ont parfois procédé. J’avoue ne pas être convaincu et avoir du mal, en ce qui me concerne, à croire à la sincérité de ses engagements. Je n’ai pas pu me défaire de l’impression que tout cela reste artificiel. Qu’il n’est pas vraiment investi dans la cause qu’il embrasse. Qu’il s’agit davantage, pour lui, de se donner le sentiment d’exister, de tromper son ennui, de s’accorder à lui-même une certaine importance. Et son retour à Turin, à la toute fin de l’ouvrage, le ramènera probablement à la case départ.

Peut-être, sans doute, y a-t-il à son comportement plusieurs explications possibles. C’est son foisonnement qui fait la richesse d’un ouvrage. Et sa complexité la richesse d’un personnage.
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Le Métier de vivre

Un livre qui vous déchire et vous déstabilise comme si les aiguilles d'une montre avaient changé de sens, en fait on se dit pose une seule question en évoluant dans la lecture de ce livre: pourquoi la plupart des génies souffrent du mal de vivre? A travers des indices, les éléments que nous livre l'auteur sur son mal de vivre, malgré qu'on s'incruste dans sa perception des choses qui d'ailleurs va au delà de notre entendement, parfois on s'y retrouve soi-même, et on s'identifie dans lui, on ne cesse de se poser la même question. Il nous fait comprendre au même moment que toutes les souffrances ne se valent pas, et toutes ne se guérissent pas...il y a aussi certains succès qui ne garantissent pas le bonheur...



Un livre qui ne se lit pas seulement avec un regard de lecteur qui veut jouir avec les mots de l'auteur mais c'est un livre qui demande au lecteur de devenir ''un fabriquant de la vie''



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Le Métier de vivre

D'une intensité redoutable et merveilleusement écrit, ce livre est un vrai et beau moment de réflexion sur "le métier de vivre"
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Le Métier de vivre

Un journal d'écrivain très touchant.
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Le Métier de vivre

Journal écrit entre 1935 et 1950. J’espérais y trouver le regard d’un intellectuel sur l’une des époques les plus noires de l’histoire. Première surprise, le texte est essentiellement consacré à l’art poétique, à la création littéraire et à la littérature elle-même, les grecs antiques, Dante, Shakespeare ou Dostoievski notamment. Pas un seul mot sur les événements politiques ou sociaux de son temps. L’antithèse de l’écrivain engagé tel que le concevait Sartre par exemple. Deuxième surprise, les passages consacrés à ses états d’âme, ses douleurs intérieures, ses liaisons, son rapport à la morale et à la religion sont elliptiques et peu clairs (pour moi en tout cas) et toujours liés à sa création littéraire. Pour lui, métier de vivre et métier d'écrire sont a priori identiques. Bref, une lecture très exigeante (je suis loin d'avoir tout saisi) pour un plaisir limité.
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Le Métier de vivre

Un peu fastidieux long et pas toujours compréhensible

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Le Métier de vivre

È difficile dare un voto al diario di Pavese, che arriva fino alla decisione di suicidarsi: è solo in parte un'opera letteraria, per cui il voto va considerato riferirsi solo a questo aspetto e non, per esempio, alla "storia". È una specie di diario, dedicato soprattutto a riflessioni sulla poetica e sull'essere scrittore, inframmezzato soprattutto nei primi anni di brevi e violente invettive misogine; sinceramente non ne esce la figura di un grand'uomo, piuttosto quella di un uomo consapevole di avere qualche inguaribile male oscuro nella sua psicologia; e qui sta la tragicità della lettura di questo diario, perché Pavese era consapevole che sarebbe stato trovato, letto e pubblicato, eppure non si è presentato in modo meno scostante. Non è una lettura "piacevole".
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Le Métier de vivre

Publié en 1952 à titre posthume, "Le métier de vivre" est une compilation de journaux intimes de Cesare Pavese, écrits tout au long de sa vie, de 1935 à 1950. Dans ces pages, l'auteur italien exprime ses sentiments, ses doutes, ses amours et ses déceptions. On suit ainsi son cheminement intellectuel et émotionnel, qui révèle sa quête incessante de vérité et de compréhension.

Cesare Pavese explore sa solitude, ses relations tumultueuses et ses luttes avec son identité en tant qu'écrivain et homme. Ce journal intime reflète également ses réflexions sur l'écriture, l'art et la littérature, fournissant un aperçu précieux de son processus créatif et de ses aspirations littéraires.

Précieux pour les aspirants écrivains et les amoureux de la littérature.

Ce journal, acclamé pour sa profondeur émotionnelle offre vraiment une intimité rare avec l'auteur et donne ainsi aux lecteurs et lectrices, une occasion unique de comprendre son univers intérieur. Celui d’un grand écrivain italien.

Servi par un style d'une grande beauté littéraire, poétique. Sombre et mélancolique : il s’en dégage une vision parfois pessimiste de la vie et des relations humaines.

"Le métier de vivre" de Cesare Pavese a été pour moi une découverte, à redécouvrir à notre époque post-moderne !

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Le Métier de vivre

Je ne peux dire qu'une chose : je ne crois pas que le métier de vivre soit le meilleur livre avec lequel commencer.
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Le Métier de vivre

C'est l'auteur que je préféré avec ces poèmes extra et sensuel.

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Le Métier de vivre



Il faut travailler, sinon par goût, du moins par désespoir»

(Baudelaire)



Tenu une quinzaine d’années, à partir de 1935, jusqu’en 1950, une semaine jour pour jour avant que son auteur ait décidé de se taire une fois pour toutes («Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus», note-t-il le 18 août 1950), la lecture du journal de Cesare Pavese ne ressemblerait pour moi à aucune autre dans le genre.



Sans aucun doute l’une des pièces maîtresses de l’œuvre de l’Italien météorique. constamment relu et révisé par son auteur, doté par ses soins, année après année, de nombreux renvois entre les entrées qui le constituent, titré (magnifiquement !) comme s’il s’agissait d’un essai ou un d’un roman, Pavese semble avoir accordé à son journal intime la même importance et la même attention industrieuse qu’il avait vouées à son œuvre de poète, d’essayiste et romancier, et avoir visiblement souhaité aussi qu’il soit lu par d’autres.



Un ouvrage inclassable, disais-je, en tant que journal. Pratiquement exempte, entre autres, de tous ces détails liés à la vie quotidienne, registres qui alourdissent souvent d’une dimension prosaïque et d’agenda les journaux personnels, par des tas d’«éphémérités» sans grand intérêt, à part pour l’auteur lui-même ou pour ses éventuels biographes.



En compensation, le lecteur pourra avoir le sentiment de voir peu à peu s’y installer un fil souterrain, une trame en quelque sorte, entre des instantanés égrenés au fil des jours qui passent - et qui se ressemblent, rajouterait certainement l’auteur («Ce qui arrive une fois arrive toujours»).

Quoique fragmentaires par définition, parfois trop elliptiques ou évanescents, voire trop abstraits et/ou difficiles à saisir dans leur complétion plus ou moins télégraphique ou, aux choix, dans leur incomplétude relative, ces «instantanés subjectifs» paraîtront cependant reposer sur un lit commun, et dégager une cohérence interne en lien plutôt avec la construction de la pensée, les impressions et les réactions à vif de l’auteur qu’avec, donc, des faits ou évènements concrets les ayant provoquées, et dont par ailleurs on n’apprendra pas grand-chose, ou bien le strict minimum.



Remarquablement agencés d’autre part par l’obsession de Pavese vis-à-vis de cette «unité formelle» qu’il cherchait à donner à ses écrits en général, à sa poésie autant qu’à sa prose, le tout finit par ressembler, non pas un journal à proprement parler, mais davantage à un long monologue intérieur, certes accidenté et discontinu, mais pourvu d’une dimension et d’une intensité narratives indéniables, ainsi que d’un vrai dénouement dramatique, découlant en toute logique – malheureusement ici, puisqu’il ne s’agit pas d’un personnage de fiction –de ce qui avait précédé.





Métier de vivre : naissance et mort d’une fiction personnelle qu’on compose par-devers soi mais dont le contrôle nous échappera forcément!



«Ces notes de journal ne comptent pas à cause de leur découverte explicite, mais à cause des aperçus qu’elles ouvrent sur la manière que j’ai inconsciemment d’être. Ce que je dis n’est pas vrai mais trahit -par le seul fait que je le dis- mon être.»



Constitué d’une part de considérations et de réflexions originales autour de la littérature, notamment autour du sens et de l’objectif qu’il veut accorder à son œuvre de poète et de romancier, mais aussi sur l’art en général et les tentatives de représenter le réel par la pensée, par le langage et les symboles, ainsi que d’un florilège exceptionnel d’aphorismes et de méditations, morales et existentielles, la plupart du temps d’une profondeur et d’une justesse époustouflantes, issues en grande partie de l’auto-observation très affûtée auquel son auteur s’abandonnera volontiers, et… d’autre part, très paradoxalement, d’extraits, certains en vrac, absolument sans filtre, issus, dirait-on, des carnets intimes de quelqu’un de très immature sur le plan émotionnel et affectif (selon Natalia Ginzburg, amie proche de l’écrivain et coéditrice de la première édition de son journal, Pavese serait resté toute sa vie «un éternel adolescent»), s’exprimant souvent de manière choquante ou vulgaire, asocial, en mal de conquêtes féminines, s’épanchant sans retenue sur ses frustrations et sur son incapacité à satisfaire pleinement une femme (jusqu’à assumer un mépris teinté de misogynie vis-à-vis de celles qui, selon lui, se jouent à chaque fois de sa candeur en matière amoureuse) - dressant en filigrane, parallèlement à une dimension apollinienne à laquelle la pensée insisterait à s’accrocher, un inventaire sans concession de ses faiblesses et de ses contradictions, du découragement et du mal-être qui semblent coller à la peau d’un homme ne pouvant s’empêcher de se mesurer sans cesse à des idéaux que, soit il considèrera comme étant hors de sa portée, soit avec lesquels il peinera à vouloir négocier - Le Métier de Vivre est une lecture fondamentalement contrastée, qui ne s’avèrera pas toujours commode, qui bousculera et instiguera la curiosité de ceux que s’y risqueront.

Balloté constamment entre des extrêmes, frôlant les grands sommets de la pensée et les bas fond de la psyché, le lecteur doit s’habituer aux exercices de grand-écart entre le sublime et l’indigne auquel Pavese se livre sans inhibitions, sans artifices, écarts à certains moments, il faut le dire, totalement incompréhensibles, en tout cas vus de l’extérieur (Mais, à y réfléchir, ne pourrait-on pas avancer que ce serait, peu ou prou, le cas de tout un chacun, chaque subjectivité comportant des contrastes entre ses zones d’ombre et de lumière, qu’on essaiera dans la mesure du possible, avec plus ou moins de succès selon les situations, de gommer face à autrui ?). Faudrait-il pour autant jeter le « pavese » dans la mare ? Rappeler aussi sa sympathie dans un premier temps pour le parti fasciste (mais il faudrait alors évoquer également sa peine de «confino», suite à une suspicion de trahison, ou encore son adhésion postérieure au parti communiste italien...)

Pour l’avoir lu, je ne pense pas. Trop simpliste, à mon avis.



« Il faut se détacher de tout pour se rapprocher de tout. Jouir de chaque chose de manière profane mais avec un détachement sacré. Avec un cœur pur.»



Le métier de vivre pour Cesare Pavese devrait cependant s’exercer dans une tension trop élevée, trop continue, et trop dangereuse entre des contraires.



Indépendamment de l’attrait manifeste pour l’autodestruction qu’on peut y déceler, et contre lequel Pavese semble malgré tout s’être courageusement battu durant une grande partie de sa courte existence - ainsi que l’attesterait également ce «journal»-, Le Métier de Vivre reste l’un des témoignages les plus poignants qu’il m’ait jamais été donné de lire à propos de ces paradoxes inextricables, en même temps universels et consubstantiels à ce qu’on appelle notre solitude ontologique, à savoir, de cette volupté, et en même temps lassitude que l’on éprouve à certains moments à être soi et à n’être que soi, à rechercher invariablement soi-même dans le regard des autres et dans les nouvelles expériences de la vie, tout en désirant à la fois être comme ces autres à qui l’on attribue alors ce qui nous manque, ou enfin à s’appliquer à faire coïncider une irréductible liberté à être soi, avec la force ferme de sens d’un destin particulier qui nous aurait été attribué (ou comme dirait Pavese à ce propos, l’illusion, même lorsqu’il s’agira d’un malheur, que ce dernier «ne t'est pas arrivé par hasard mais parce que, in alio loco, on t'en veut, ce qui pourrait vouloir dire que, in alio loco, tu comptes»).



«L'art de ne pas se laisser décourager par les réactions d'autrui (…) L'art de nous mentir à nous-mêmes en sachant que nous mentons. L'art de regarder les gens en face, nous-mêmes compris, comme si c'étaient les personnages d'une de nos nouvelles. L'art de se rappeler toujours que, nous-mêmes ne comptant pour rien et aucun des autres ne comptant pour rien, nous comptons plus que chacun, simplement parce que nous sommes nous-mêmes (…) L'art de toucher de façon foudroyante le fond de la douleur, pour remonter d'un coup de talon. L'art de nous substituer à chacun et de savoir en conséquence que chacun s'intéresse seulement à soi. L'art d'attribuer n'importe lequel de nos gestes à un autre, pour nous faire voir à l'instant s'il est sensé.

L'art de se passer de l'art.

L'art d'être seul.»



Une ambition aux substrats à la base féconds, prometteurs, terroir de semailles multiples et fructueuses, mais qui inaugurera aussi de longues périodes de sécheresse vitale pour l’auteur. Et si les ténèbres ne réussiront jamais à infiltrer complètement le paysage, les éclairs lumineux de la pensée seront en revanche guidés par une flamme impossible à contempler longtemps, au risque d’en être aveuglé.



«Avoir un goût libidineux pour l'abattement, pour l'abandon, pour l'énervante douceur, et une volonté impitoyable de réagir, mâchoire serrée, exclusive et tyrannique, est une promesse d'éternelle et féconde vie intérieure.»



Pavese voudrait incarner une sorte d’Hamlet moderne, déchiré comme son modèle entre un désir d’être et de ne pas être, d’être aimé, reconnu en tant qu’homme par une femme, en tant qu’intellectuel et écrivain de génie par ses pairs, et celui de cesser de jouer la comédie vis-à-vis des autres et de soi-même afin d’y arriver, ambitionnant par-dessus tout de faire cavalier solitaire et d’approcher, peut-être comme aucun autre de ses contemporains, le «cœur sauvage des choses» (sic).

L’on assistera toutefois au long de ces pages à une course éperdue (et perdue d’avance en quelque sorte) : celle d’un homme dans un état perpétuel et fiévreux de quête de sens, sens à donner à son apprentissage de la vie et à la souffrance morale qui en découle pour lui (un mot qui revient très souvent dans ces notes), autant qu’à son métier de poète et d’écrivain.

Pavese donne l’impression de courir après des projections fragiles et inconstantes, insuffisantes en tout cas à juguler ou à apaiser durablement ses pulsions d’autodestruction : projections de se laisser vivre simplement, de sagesse stoïcienne ou de spiritualité religieuse, de tendresse féminine ou de réussite littéraire, qui paraissent s’éloigner au fur et à mesure, parfois au moment même où il avait pourtant l’air de s’en rapprocher enfin quelque peu.



C’est ainsi que, en 1950, après avoir vu son œuvre enfin couronnée de succès, et quelques semaines après que celle-ci a été reconnue officiellement aussi, par un «Strega», l’un des plus prestigieux prix littéraires italiens, cédant enfin à l’appel dont les échos sont perceptibles dès le début de ce journal, l’écrivain met fin à ses jours dans une chambre anonyme d’hôtel.



Selon une vieille superstition orientale, il ne faut jamais terminer complètement sa maison : la construction une fois achevée, dit le proverbe, bientôt sonne l’heure de mourir...



Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage alors, et tous vos péchés vous seront (peut-être) pardonnés..?



«Le péché n’est pas un acte ou un autre», répondrait Pavese, «mais toute une vie mal agencée».



Ministre et martyre de sa soif d’absolu, l’homme finit par se piéger lui-même. Prométhée livré en pâture à sa conscience hyper-vigilante et à son mal-être, s’alimentant de ses propres entrailles, mis à part quelques rares moments de transport amoureux se terminant invariablement en eau de boudin, il ne trouvera d’autre salut que dans le sacrifice progressif de sa vie privée sur l’autel d’une œuvre, pour laquelle il travaillera avec acharnement. Une œuvre aux canons esthétiques de plus en plus exigeants, parfois difficiles d’accès, en tout cas pour le commun des mortels, à l’image par exemple de ces notes qu’il développera à profusion autour de concepts tels les «lien-symboles », l’«image-récit», ou les «blocs-réalité», certaines à l’air tout de même assez alambiquées, d’autres où l’on pourra reconnaître des idées reprises par le mouvement encore balbutiant en 1950, du «nouveau-roman».



Le mariage entre ces deux dimensions disparates, une dimension prospective en vue de créer un corpus cohérent de notions liées à cette «forme unitaire» qu’il chérissait particulièrement et qu’il aimerait pouvoir donner à ses poèmes et à ses romans autant qu’à son métier même de vivre, à laquelle vient se rajouter une base chaotique de données intimes livrées sans aucune retenue, donne un résultat insoupçonné, littéralement renversant par la sincérité avec laquelle son auteur se glisse à tour de rôle dans la peau d’un père du désert, retiré du monde dans un paysage intérieur accidenté, parfois inhospitalier, mais cependant d’une lucidité stupéfiante, et dans celle d’un adolescent impulsif, exhibant ses fêlures derrière une semblant d’arrogance, défiant l’existence, marchant insouciant au bord d’un gouffre qui finirait par l’engloutir.



Lire Le Métier de Vivre, c’est accompagner Pavese (et s’accompagner soi-même) dans un périple intérieur à haut risque au cours duquel, à ces contrées reculées où l’on s’acharne à régner en monarques absolus, «à qui tout serait dû », se succéderait la possibilité terrible d’un gouffre menaçant s’ouvrant sous ses pieds, enfer personnel déserté par les autres, vallée de souffrances et lieu d’immolation de sa propre subjectivité.



Est-ce qu’on pourrait en toute conscience recommander une telle lecture ? Est-ce qu’il faut tomber dessus par hasard, comme dans mon cas ? Était-ce d’ailleurs un hasard si je suis tombé dessus, moi qui, en tant que lecteur, fais plutôt partie de ceux qui idéalisent la littérature comme un mode d’accéder directement à une autre forme de connaissance du monde et de ces «mathématiques d’être» (sic) compliquées et irreproductibles de chacun de ses occupants provisoires, plutôt que comme un divertissement?



Prudence, donc! Je vous conseillerais au préalable, avant de décider si c’est une lecture ou pas pour vous, d’aller faire un tour parmi la quantité colossale de citations du Métier de Vivre postées sur le site ( plus de 350 !!). Cela reflète bien d’ailleurs, à mon avis, l’intérêt majeur de cet ouvrage : il y en a une quasiment à toutes les pages qui vaut la peine qu’on s’y arrête !



C’est pour l’instant le seul livre de cet auteur (mis à part quelques lectures ponctuelles de ses poèmes qui, soit dit au passage, ne m’avaient laissé aucun souvenir en particulier) que j’ai eu l’occasion de lire.

Et pourtant j’ai comme la conviction intime que, le cas échéant, aucun autre de ses ouvrages ne me correspondra autant, ne m’intriguera autant, ne me questionnera ni me touchera autant…



«1er janvier 1950

(…)

Promenade matinale. Beau soleil. Mais où sont les impressions de 45-46 ? Retrouvé à grand-peine les points de départ, mais rien de neuf.

Rome se tait. Ni les pierres ni les arbres ne disent plus grand-chose. Cet hiver extraordinaire sous le ciel serein piquant (…) même la douleur, le suicide étaient alors vie, étonnement, tension. Au fond, dans les grandes périodes, tu as toujours éprouvé la tentation du suicide. Tu étais abandonné. Tu avais dépouillé ton armure. Tu étais un gamin.

L’idée du suicide était une protestation de la vie. C’est la mort de ne plus vouloir mourir.»





….

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Le Métier de vivre

Quinze années d’une existence peuvent paraître longues. Si on demandait à chacun d’en résumer les évènements, les rencontres et les pensées afin d’en tirer l’analyse d’une évolution individuelle, on imagine facilement qu’il y aurait de quoi remplir un bon feuillet de pages. Quid alors de quinze années notifiées au jour le jour ? Pour Cesare Pavese, il n’est pas nécessaire de remplir une somme au volume extravagant. Quatre cent pages suffisent amplement à l’écrivain pour s’analyser au cours de cette période.





Cesare Pavese s’engage pour le métier de vivre en 1935, à l’âge de 28 ans, et s’y tient jusqu’à sa mort –une démission par suicide- en 1950. Pas forcément régulier, faisant parfois preuve d’un absentéisme tenace lorsqu’il délaisse carrément son Métier de vivre pour de longs mois, sans justification ni explication, il nous permet de suivre l’évolution de sa carrière d’écrivain, du grand inconnu qu’il était encore en 1935, à l’homme de lettres reconnu qu’il devint au fil des ans, particulièrement au faîte dans les années 1948-1949. A croire que la gloire littéraire ne peut pas faire tout le bonheur d’un homme qui misait pourtant sur la reconnaissance de sa nature « poétique » lorsqu’il était encore jeune… Et de constater que plus Cesare Pavese trouvera confirmation de son talent, moins il s’évertuera à se proclamer poète, rêve naïf et halluciné d’un jeune homme qui croyait alors pouvoir trouver le bonheur de l’accomplissement à travers l’écriture. A cette époque, les poses se multiplient. Agaçantes, elles donnent à voir un jeune homme qui semble prétentieux –si nous ne poursuivions pas notre lecture au fil des années pour découvrir ce qui se cachait en réalité derrière ces velléités.





« Un poète se plaît à s’enfoncer dans un état d’âme et il en jouit ; voilà la fuite devant le tragique. Mais un poète devrait ne jamais oublier qu’un état d’âme pour lui n’est encore rien, que ce qui compte pour lui c’est la poésie future. Cet effort de froideur utilitaire est son tragique »





La reconnaissance littéraire venant, Cesare Pavese cessera de se complaire dans ces poses fantasmées. Son rêve s’est accompli, c’est-à-dire qu’il s’est détruit et qu’il lui accorde à peine la satisfaction nécessaire pour continuer à survivre. Tel est le malheur que Cesare Pavese nous révèle du bout de la plume à travers ses confessions.





« Le problème n’est pas la dureté du sort, puisque l’on obtient tout ce que l’on veut avec une force suffisante. Le problème, c’est plutôt que ce que l’on obtient dégoûte. Et alors, on ne doit jamais s’en prendre au sort, mais à son propre désir. »





Cette difficulté, Cesare Pavese la retrouve aussi –et surtout- dans sa vie sociale. Que les amis soient une source d’ennui passe encore : l’écrivain sait se donner toutes les apparences de la cordialité, et le bonheur qu’il dit éprouver lorsqu’il se retire enfin du cercle des mondanités compense tous les désagréments. Mais lorsqu’il s’agit des femmes… Cesare Pavese avoue aimer comme un éternel adolescent et se lamente, au fil des ans, de ne pas savoir apprendre de ses erreurs sentimentales et d’éprouver dans ce domaine les mêmes sentiments contradictoires que dans la reconnaissance littéraire. Il lui suffit d’obtenir une femme pour cesser de la désirer, et si celle-ci reste distante et lui livre un amour médiocre, alors seulement il croit éprouver des sentiments inaltérables qui le conduisent à chaque fois à la déception amoureuse. Sans doute pour ne pas sombrer dans l’écriture poisse du malheur, l’homme déçu se complaît dans la misogynie et nous livre des réflexions crues et désabusées sur le sentiment amoureux.





« Tu es pour les femmes que tu aimes comme, pour toi, une de ces femmes qui te font débander. »





Impossible pour cet homme de se débarrasser d’une souffrance qui semble s’être faite de plus en plus sincère au fil des ans. La faute à la littérature ? Alors que Cesare Pavese semblait chercher à la stimuler lors de ses jeunes années, croyant peut-être qu’il s’agissait là d’un matériau littéraire digne d’étude, celle-ci finit par faire partie intégrante de sa vie. Se révélant alors telle qu’il ne l’avait jamais imaginée, il se rend compte que la souffrance n’a rien de noble. Mais elle s’est installée. Ainsi, même si l’existence de Cesare Pavese est d’une lecture douloureuse –à condition d’y mettre de l’empathie-, elle ne fait pas l’apologie du sacrifice personnel au profit de convictions ou d’idéologies quelconques. Les pensées de Cesare Pavese seraient presque un avertissement lancé au lecteur qui croirait encore aux bénéfices réparateurs des souffrances mentale et morale :





« On accepte de souffrir (résignation) et puis l’on s’aperçoit qu’on a souffert et voilà tout. Que la souffrance ne nous a pas servi et que les autres s’en fichent. Et alors on grince des dents et on devient misanthrope. Voilà. »





Pour autant, Cesare Pavese ne délaisse pas un instant la littérature. Son Métier de vivre, lui-même, est littérature. Avertissant ses proches de son désir de le voir publier, il n’est pas rare que l’écrivain s’arrête parfois pour réfléchir aux bénéfices de cette conversation qu’il livre à lui-même. Peut-être désespéré par l’absence de fondations qui constitueraient sa vie personnelle, il espère trouver du sens et se donner de la consistance à travers le jus qu’il presse de ses idées :





« Tu découvres aujourd’hui que le parcours que refait chacun de ses propres ornières t’a angoissé pendant un certain temps […], et puis […] ce parcours t’est apparu comme le prix joyeux de l’effort vital et, en fait, depuis lors, tu ne t’es plus plaint, mais […] tu as recherché avec plaisir comment ces ornières se creusent dans l’enfance. […] Tu as conclu […] par la découverte du mythe-unicité, qui fond ainsi toutes tes anciennes hantises et tes plus vifs intérêts mythico-créateurs.

Il est prouvé que, pour toi, le besoin de construction naît sur cette loi du retour. Bravo. »





Aucune trace en revanche –ou si peu- de ses convictions politiques, qui le rattachèrent d’abord au fascisme dans les années 1935 avant de le voir se tourner vers le communisme dix ans plus tard. Ces engagements constituaient-ils encore un apparat ? Une manière d’entrer activement dans la vie pour se défendre des tendances qui semblaient au contraire vouloir sans cesse retirer Cesare Pavese de l’existence sociale ? Où se trouvait l’homme véritable ? S’agissait-il de l’image publique qu’il cherchait à renvoyer, ou de l’image intime qu’il livre à travers son Métier de vivre ?





« Ils parlent de gueuletons, de faire la fête, de se voir… Braves amis, amies, gens sains et braves. Toi, tu n’en éprouves même pas l’envie, le regret. Autre chose presse. »





Sans doute lui-même ne le sut-il jamais. Mais à quoi bon chercher, lorsqu’on finit par comprendre que cette poursuite d’une identité, qui ne peut de toute façon jamais être assurée, conduisit Cesare Pavese au suicide ?





Qu’on connaisse l’écrivain ou non, qu’on l’apprécie ou pas, son Métier de vivre est un livre qui trouvera écho en chacun. Parce qu’il traite de thèmes universels, à peine passés à travers le prisme de la subjectivité d’une existence singulière, il trouvera une résonnance devant laquelle on ne pourra pas rester insensible. Qu’on se reconnaisse dans les angoisses de l’écrivain, qu’on s’amuse de sa vision du monde désabusée, qu’on se passionne pour ses considérations éclairées sur la littérature et le théâtre, que l’évolution de son identité sur quinze années mouvementées nous donne l’impression d’être un scientifique se penchant sur le cas d’un rat de laboratoire –et peut-être pour tout ça à la fois- il est impossible de ne pas trouver son intérêt personnel au Métier de vivre de Cesare Pavese qui est, peut-être, un peu le métier de vivre de chacun…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Le Métier de vivre

Un livre dont j'espérais beaucoup, et puis j'ai été déçue. Je trouve le texte pénible à lire. En fait j'ai lu la première moitié du livre avec une grande conscience de lecteur, mot après mot, phrase après phrase... Puis devant la lourdeur et la complexité du texte, je me suis lassée et ai effectuée une lecture rapide. Je n'ai pas pris grand plaisir à découvrir cette oeuvre et cela en quelque sorte me désole. J'ai relevé cependant des citations qui m'auront interpelée. Pour moi, une oeuvre qui n'aura pas tenu ses promesses.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le Métier de vivre

Je crois que je suis, plus ou moins, passée à côté ...

Beaucoup de passages sont consacrés à la construction d'un poème, à son style, beaucoup de références à d'autres ouvrages, beaucoup d'"études de cas", si je puis dire (Shakespeare, Rousseau, Baudelaire, etc.).

Par contre, j'ai vraiment apprécié les autres passages, plus philosophiques, concernant ses états d'âme. Toutefois, pas mal de pensées auxquelles je n'adhère pas, telle que sa vision des femmes, notamment...

Rédigé sous cette forme, de "journal", nous permet de clairement différencier les hauts et les bas de Cesare Pavese ; c'est si flagrant et étonnant qu'on a parfois la sensation d'être confronté à deux personnalités différentes.
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