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Critiques de Charles O. Locke (5)
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La fureur des hommes

Pour commencer, un petit mot sur la couverture du livre que je trouve très réussie, elle nous plonge tout de suite dans l'ambiance western. Avec sa police d'écriture utilisée pour le nom de l'auteur qui rappelle celle des affiches "wanted" et son illustration que l'on dirait tirée d'un livre d'époque.



Sur l'histoire en elle même, j'en dévoilerai peu pour ne pas vous gâcher le plaisir, étant donné que c'est un livre assez court (200 pages).

Pour faire simple, c'est l'histoire assez classique d'un jeune cowboy, qui à la suite du meurtre de l'impertinent rejeton d'une riche famille d'éleveurs se retrouve traqué à travers le Far West.



Mais si l'histoire est banale, l'auteur a su la rendre addictive. D’abord par son écriture sans fioriture, qui nous fait ressentir toute la tension de la traque et des duels entre cowboys, et qui nous immerge pleinement dans le rude environnement du grand ouest américain, on s'y croirait.

Ensuite par l'utilisation de différents modes de narration : l’essentiel du récit est à la première personne et il nous met dans la peau du fugitif traqué, mais l'on a aussi le point de vue d'autres protagonistes de l'histoire, notamment au travers de lettres écrites par ces derniers.

Enfin, ce sont les réflexions du narrateur principal qui sont intéressantes, il oppose son humanité à la bêtise des hommes et il est tiraillé par le fait que s'il parvient à assouvir sa soif de vengeance il devra vivre entouré de ses démons pour le reste de son existence. Et surtout, dans un final magistral, il parvient à préserver son âme tout en mettant fin au cercle de la violence.



Ce fut une très bonne lecture, simple, rapide, très plaisante et qui m'a remis en tête de vieilles images des films de western des années 70-80.



Une dernière remarque concernant la postface d'une trentaine de pages, d'une excellente qualité et qui est selon moi une vraie valeur ajoutée à l'ouvrage par les éditions Actes Sud. Elle est rédigée par Bertrand Tavernier, responsable de la collection "L'ouest le vrai", dont on sent qu'il est passionné par son métier. Il nous explique dans un premier temps le travail effectué pour dénicher et nous faire découvrir ces trésors de littérature, qui pour certains sont tombés dans l'oubli outre-atlantique, voire n'ont jamais connu le succès. Il livre ensuite une analyse de l'ouvrage en détaillant les mécanismes propres au genre et en établissant des parallèles avec les grands classiques. Pour finir, il fait une critique cinématographique très pertinente du film tiré du livre. Bref, j'ai beaucoup appris grâce à cette postface, qui par moment fut une véritable leçon sur la littérature western.



Il faut reconnaître que les choix éditoriaux d'Actes Sud sont toujours d'excellente qualité quelle que soit la thématique. Et je compte bien poursuivre les lectures de cette collection que je trouve très captivante (prochain épisode avec ma dernière acquisition : "Les pionniers" de E.Haycox).
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La fureur des hommes

Appréciant le western, je suis toujours à la fête lorsque l’on réédite des romans oubliés, bien souvent des petites pépites oubliées au fond du torrent qu’est la littérature.



Autant le dire tout de suite, le scénario de ce roman est archi-connu, archi-vu, archi-lu, bref, classique de chez classique : une histoire de poursuite et de vengeance.



La famille Boyd veut venger la mort d’un de ses fils, Shorty, tué par le personnage principal, Tot Lohman.



Oui mais, depuis Top Chef, tout le monde sait que l’on peut cuisiner le même plat de bien des manières différentes et à ce petit jeu-là, Charles O. Locke est dans les finalistes, la crème de la crème.



L’auteur a eu le bon sens, l’intelligence de faire un grand trou et d’y enterrer tous les clichés et tous les archétypes du genre, ne gardant que la moëlle pour monter son récit, transformant les clichés profondément pour donner un récit qui ne ressemble à aucune autre course-poursuite et sans jamais virer dans le grand guignolesque.



Tot Lohman, le personnage principal, qui nous raconte son aventure au travers de son journal, a de la culture, mais possède peu de mots et a bien du mal à formuler le fond de sa pensée et nous la découvrirons par le biais de ce que les autres personnages doivent interpréter de lui, en traduisant ses silences ou ses réponses éludées et ils passeront, comme nous, leur temps à les compléter.



Le départ du livre est concis, clair, net et nous met tout de suite à cheval sur les emmerdes à venir : “Quand j’ai accepté de passer un temps chez Restow après avoir tué Shorty Boyd, ça m’a paru être la meilleure solution”. Sans que l’on sache encore ce qu’il s’est passé lors de la mort d’un fils Boyd, on sent déjà venir la vengeance et la poursuite.



N’allez pas croire que le roman va à cent à l’heure, que du contraire, la poursuite n’est pas rapide, Tot fera une partie de la traversée d’un désert à pied, crevant de soif et l’auteur a réussi à rendre ce passage magnifique de réalisme.



N’allez pas croire non plus que le père de l’assassiné est un crétin sans cervelle, il est capable de donner ses chances à Tot, même s’il est un homme implacable et qu’il perdra plus que quelques plumes dans cette chasse à l’homme totalement débile et irréfléchie. Mais puisque ce que la famille Boyd veut, Dieu peut…



— Ce cheval est pour Tot Lohman, donc donnez-le-lui. Pour qu’il puisse prendre un peu d’avance. Mes fils auraient dû le tuer, et je pourrais le faire ici et maintenant – peut-être. Mais je ne laisserai pas dire que ma famille, après s’être fait damer le pion par un petit mi­­nable doué à la carabine, a abattu son cheval à quatre-vingts ou cent kilomètres du premier point d’eau. Les Boyd ne sont pas des tueurs de che­vaux.



Le récit est à l’économie de phrase, mais elles sont puissantes, vont droit au but, que ce soit dans les portraits des hommes (et des femmes) qui traversent ce western ou dans les descriptions de la Nature, qui n’a rien de tendre, comme la plupart de la vie des gens sur ces terres âpres, comme l’écriture de Charles O. Locke (qui, phonétiquement, ressemble à Sherlock).



Un western que Bernard Tavernier a bien fait de sortir de la poussière et de le mettre sous une nouvelle lumière car malgré son scénario classique au possible, l’auteur a eu l’intelligence, le talent, de ne pas l’écrire comme tous les autres, de mettre les clichés au trou, tout en les utilisant, après les avoir déplumés, de manière brillante afin de servir son récit.



Un récit âpre, sans fioritures, comme si nous lisions bel et bien le journal de bord de Tot Lohman, jeune cow-boy doué au tir à la carabine qui avait la famille Boyd et tous ses sbires aux fesses et qui a réussi à rester humain, droit dans ses bottes et à faire des rencontres marquantes durant sa fuite.



Un magnifique western !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La fureur des hommes

Intrigue classique, très bien déposée dès la première phrase du roman, il convient de bien s'accrocher au pommeau ou au troussequin car ça part vite et fort. 





Suivre un jeune fugitif mu par ses désirs est plaisant et une fois bien hameçonné il est difficile de se débarrasser du bouquin qui mène bien rapidement un récit dense mais à mon goût trop ramassé. 





Le choix stylistique de la première personne associé à un récit compact devient ici un peu frustrant. Héros taciturne, récit elliptique et condensé je trouve qu'il y a ce goût de pas assez qui vient ternir un récit fort par cet aspect un peu chiche de sensations. 





Car tout y est. Paysages, personnages action et émotions, c'est puissant et peut être du à cet économie qui force à la concision et à l'extraction de la moelle. 



Mais j'ai eu du mal à savourer tout ça comme un voyage trop expéditif pour en trouver le miel. 





L'excellente postface bien fournie et étayée amène quelques clés de compréhension et pléthore de références très utiles, mais n'est pas redemptrice d'un plaisir de lecture atténué pour une œuvre qui aurait gagné en panache avec un développement et une pagination plus consequents. 





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La fureur des hommes

C’est en 2012 que les éditions Actes Sud et le réalisateur Bertrand Tavernier entament leur collaboration sur la collection “L’ouest, le vrai” dans le but de faire découvrir aux lecteurs français les romans à l’origine des plus fameux westerns.

"La fureur des hommes est l’avant-dernier" né de cette collection. Initialement publié aux États-Unis en 1957, il n’avait jamais été traduit en France malgré une adaptation cinématographique en 1958 par Henry Hathaway (voir l’excellente postface de Monsieur Tavernier à ce propos).



Le roman met en scène une chasse à l’homme, celle du jeune Tot Lohman, coupable malgré lui d’avoir tué l’un des fils Boyd. Même si Lohman est un garçon droit dans ses bottes, qu’il était en position de légitime défense, le reste du clan veut lui faire la peau. Les Boyd sont de riches propriétaires texans. Ils s’imaginent avoir droit de vie et de mort sur le quidam. Ils traqueront Lohman jusqu’au bout. Mais Lohman le leur rendra bien. Car malgré son éducation lettrée, il manie la carabine comme personne.



Le livre décrit un monde dur et violent qui pousse les hommes aux limites de la folie. Un monde en tout point aride, à l’image du désert que le héros traverse totalement démuni, manquant y trouver la mort. Cette aridité, on la retrouve aussi dans la narration dépouillée de Lohman, sobre bonhomme qui ne manque pas de maladresse quand il s’agit d’exprimer ses sentiments. Les épreuves qu’il connaît lui inspireront des réflexions sur le sens de la vie, sur l’injustice, sur la domination des faibles par les forts, lesquelles donnent au roman une puissance littéraire dépassant le simple western.
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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La fureur des hommes

Tod Lohman se voit traqué par Otis Boyd, un des gros éleveurs de la région, et ses hommes. Ce dernier l’accuse d’avoir assassiné un de ses fils lors d’une rixe qui a mal tourné durant un bal. Bien qu’il ait clamé son innocence, expliquant que la victime s’est empalée accidentellement en tombant sur son arme blanche, l’irascible éleveur ne veut rien entendre. Avec une seule idée en tête, il souhaite se faire justice en appliquant la loi du Talion. Durant sa fuite, Tod est amené à affronter une nature difficile et des ennemis nombreux. Au Nouveau Mexique, il sait qu’il pourra compter sur le soutien des siens. Mais, tangiblement, le clan Boyd se rapproche pour un affrontement inévitable. Le roman de Charles O. Locke a été adapté pour le grand écran en 1958 et fait partie des classiques du genre western, avec une cavale à couper le souffle et un happy-end attendu. A partir d’un schéma traditionnel de chasse à l’homme, l’auteur soigne le tempérament des deux antagonistes : l’un timide et maladroit; l’autre déterminé et rongé par la douleur. Contraste qui offre une réflexion sur le thème de la violence et qui la justifie peut-être dans un monde où les colts pendent au ceinturon. Il y est également question d’un incroyable engrenage qui fait basculer les destins, détruisant deux familles par le truchement d’un récit âpre, sombre et finalement assez caractéristique d’une époque. Lorsque les armes parlent, tout le monde se tait !
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