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Citations de Charles d`Orléans (57)


Charles d'Orléans
En verrai-je jamais la fin,
De vos œuvres, Mélancolie,
Quand au soir de vous me délie
Vous me rattachez au matin.

J'aimasse mieux autre voisin
Que vous, qui si fort me guerrie ;
En verrai-je jamais la fin ?
Vers moi venez en larrecin
Et me robez Plaisance lie ;
Suis-je destiné en ma vie
D'être toujours en tel hutin ?
En verrai-je jamais la fin ?
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Ne plus jamais aimer d'amour,
J'en ai parfois la tentation,
À cause des douleurs pénibles
Qu'il me faut souvent accepter.
Mais enfin, pour être sincère,
Quel que soit le prix à payer,
Je vous l'assure, par ma foi :
Je ne saurais en empêcher
Mon cœur qui est maître de moi.

[De jamais n'amer par amours
J'ay aucune fois le vouloir
Pour les ennuieuses dolours
Qu'il me fault souvent recevoir.
Mais en la fin, pour dire voir,
Quelque mal que doye porter,
Je vous asseure, par ma foy,
Que je n'en sauroye garder
Mon cueur qui est maistre de moy.]
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Charles d'Orléans
Je suis aveugle, et ne sais où aller



Je suis aveugle, et ne sais où aller :
De mon bâton, pour ne pas m’écarter,
Je vais sondant mon chemin çà et là;
Quelle pitié que je sois forcé d’être
L’homme égaré qui ne sait où il va…
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A Dieu ! qu'il m'anuye,
Helas ! qu'esse cy ?
Demourray je ainsi
En merencolie ?

Qui que chante ou rie,
J'ay tous jours soussi.
A Dieu ! qu'il m'anuye
Helas ! qu'esse cy ?

Penser me guerrie,
Et Fortune aussi,
Tellement et si
Fort que hé ma vie.
A Dieu ! qu'il m'anuye !
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J'aime qui m'aime, autrement non.
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Yver, vous n'estes qu'un villain,
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent pluye et grezil;
On vous deust banie en essil.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !

[Hiver vous n'êtes qu'un vilain.
Eté est plaisant et gentil,
En témoignent Mai et Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.
Eté revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain,
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !]

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En yver, du feu, du feu !

En yver, du feu, du feu !
Et en esté, boire, boire !
C'est de quoy on fait memoire,
Quant on vient en aucun lieu.

Ce n'est ne bourde, ne jeu,
Qui mon conseil vouldra croire :
En yver, du feu, du feu !
Et en esté, boire, boire !

Chaulx morceaulx faiz de bon queu
Fault en froit temps, voire, voire ;
En chault, froide pomme ou poire
C'est l'ordonnance de Dieu :
En yver, du feu, du feu !
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En regardant vers le païs de France,
Un jour m'avint, a Dovre sur la mer,
Qu'il me souvint de la doulce plaisance
Que souloye oudit pays trouver ;
Si commençay de cueur a souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Je m'avisay que c'estoit non savance
De telz souspirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournay en confort mon penser.
ais non pourtant mon cueur ne se lassoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Alors chargay en la nef d'Esperance
Tous mes souhaitz, en leur priant d'aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et a France de me recommander.
Or nous doint Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc auray loisir, mais qu'ainsi soit,
De voir France que mon cueur amer doit.

ENVOI

Paix est tresor qu'on ne peut trop loer.
Je hé guerre, point ne la doy prisier ;
Destourbé m'a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cueur amer doit.

842 - [Le Livre de Poche n°13803, p. 32]
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Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
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En la forêt de Longue Attente
Chevauchant par divers sentiers
M'en vais, cette année présente,
Au voyage de Desiriers.
Devant sont allés mes fourriers
Pour appareiller mon logis
En la cité de Destinée ;
Et pour mon coeur et moi ont pris
L'hôtellerie de Pensée.

Je mène des chevaux quarante
Et autant pour mes officiers,
Voire, par Dieu, plus de soixante,
Sans les bagages et sommiers.
Loger nous faudra par quartiers,
Si les hôtels sont trop petits ;
Toutefois, pour une vêprée,
En gré prendrai, soit mieux ou pis,
L'hôtellerie de Pensée.

Je despens chaque jour ma rente
En maints travaux aventuriers,
Dont est Fortune mal contente
Qui soutient contre moi Dangiers ;
Mais Espoirs, s'ils sont droicturiers,
Et tiennent ce qu'ils m'ont promis,
Je pense faire telle armée
Qu'aurai, malgré mes ennemis,
L'hôtellerie de Pensée.

Prince, vrai Dieu de paradis,
Votre grâce me soit donnée,
Telle que trouve, à mon devis,
L'hôtellerie de Pensée.
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En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "


Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
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En verrai ge jamais la fin,
De voz oeuvres, Merancolie ?
Quand au soir de vous me deslie
Vous me ratachez au matin.

J'aimasse mieulx autre voisin
Que vous qui sy fort me guerrie ;
En verrai ge jamais la fin,
De voz oeuvres, Merancolie ?

Vers moy venez en larrecin
Et me robez Plaisance lie ;
Suis je destiné en ma vie
D'estre tousjours en tel hutin* ?
En verrai ge jamais la fin ?

(*) querelle
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Charles d'Orléans
Le temps a laissé son manteau

15ème siècle, Charles d'Orléans, Poèmes

Le temps a laissé son manteau est le poème le plus célèbre de Charles d'Orléans et le rondeau le plus célèbre de l'histoire. Un rondeau est un poème médiéval lyrique à deux rimes, composé de 13 vers et dont le premier vers se répète à la fin. Celui-ci évoque la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps.

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.

Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.

Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent, d'orfaverie ;
Chascun s'abille de nouveau
Le temps a laissié son manteau.

(Charles d'Orléans)
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Charles d'Orléans
Ma seule amour…
  
  
  
  
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer,
Je n’ai plus rien, à me réconforter,
Qu’un souvenir pour retenir liesse.

En allégeant, par Espoir, ma détresse,
Me conviendra le temps ainsi passer,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer.

Car mon las cœur, bien garni de tristesse,
S’en est voulu avecques vous aller,
Ne je ne puis jamais le recouvrer,
Jusque verrai votre belle jeunesse,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse.
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Charles d'Orléans
En été boire, boire
et en hiver du feu, du feu
c'est de cela qu'on fait mémoire
quand on arrive en aucun lieu.
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Charles d'Orléans
Recette



En remède à vos maux d’amour,
Prenez la fleur de souvenir
Avec le suc d’une ancolie,
Et n’oubliez pas le souci ;
Mélangez tout en fâcherie.

La plante du désir de loin,
Poire d’angoisse en émollient, –
Dieu, pour l’amie, vous les adresse – ;

Poudre de plaintes en calmant,
Feuille de l’élection d’un autre
Et racine de jalousie :
Mettez l’essentiel sur le cœur
Juste avant de vous endormir
En remède à vos maux d’amour.
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Yver, vous n'estes qu'un villain.

Yver, vous n'estes qu'un villain !
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main.

Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livree de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent, pluye et grezil ;
On vous deust banir en essil.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !
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Ou puis parfont de ma merencolie.

Ou puis parfont de ma merencolie
L'eaue d'Espoir que ne cesse tirer,
Soif de Confort la me fait desirer,
Quoy que souvent je la trouve tarie.

Necte la voy ung temps et esclercie,
Et puis après troubler et empirer,
Ou puis parfont de ma merencolie
L'eaue d'Espoir que ne cesse tirer.

D'elle trempe mon ancre d'estudie,
Quant j'en escrips, mais pour mon cueur irer ;
Fortune vient mon pappier dessirer,
Et tout gecte par sa grant felonnie
Ou puis parfont de ma merencolie.
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J'ayme qui m'ayme, autrement non.

J'ayme qui m'ayme, autrement non ;
Et non pour tant, je ne hay rien,
Mais vouldroye que tout fust bien,
A l'ordonnance de Raison.

Je parle trop, las ! se faiz mon !
Au fort, en ce propos me tien :
J'ayme qui m'ayme, autrement non,
Et non pour tant je ne hay rien.

De pensees son chapperon
A brodé le povre cueur mien ;
Tout droit de devers lui je vien,
Et ma baillé ceste chançon :
J'ayme qui m'ayme, autrement non.
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Le lendemain du premier jour de may.

Le lendemain du premier jour de may,
Dedens mon lit ainsi que je dormoye,
Au point du jour m'avint que je songay
Que devant moy une fleur je veoye,
Qui me disoit : " Amy, je me souloye*
En toy fier, car pieça mon party
Tu tenoies ; mais mis l'as en oubly
En soustenant la fueille contre moy.
J'ay merveille que tu veulx faire ainsi :
Riens n'ay meffait, se pense je, vers toy. "

Tout esbahy alors je me trouvay ;
Si respondy su mieulx que je savoye :
Tresbelle fleur, oncques ne pensay
Faire chose qui desplaire te doye ;
Se pour esbat aventure m'envoye
Que je serve la fueille cest an cy,
Doy je pour tant estre de toy banny ?
Nenni ! certes, je fais comme je doy.
Et se je tiens le party qu'ay choisy,
Riens n'ay meffait, ce pense je, vers toy.

Car non pour tant honneur te porteray
De bon vouloir, quelque part que je soye,
Tout pour l'amour d'une fleur que j'amay
Ou temps passé. Dieu doint que je la voye
En paradis, après ma mort, en joye !
Et pource, fleur, chierement je te pry :
Ne te plains plus, car cause n'as pourquoy,
Puis que je fais ainsi que tenu suy.
Riens n'ay meffait, ce pense je, vers toy.

ENVOI

La verité est telle que je dy,
J'en fais juge Amour, le puissant roy.
Tresdoulce fleur, point ne te cry mercy
Riens n'ay meffait, ce pense je, vers toy. "
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