AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Charles d`Orléans (57)


Charles d'Orléans
Ma seule amour

Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer,
Je n’ai plus rien, à me réconforter,
Qu’un souvenir pour retenir liesse.
En allégeant, par Espoir, ma détresse,
Me conviendra le temps ainsi passer,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse,
Puisqu’il me faut loin de vous demeurer.
Car mon las cœur, bien garni de tristesse,
S’en est voulu avecques vous aller,
Ne je ne puis jamais le recouvrer,
Jusque verrai votre belle jeunesse,
Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse.

(Charles d'Orléans)
Commenter  J’apprécie          10
Que je les vois démontés, ces Anglais !
Réjouis-toi, franc royaume de France !
On le remarque : ils sont haïs par Dieu,
Puisqu'ils n'ont plus ni courage ni force.
Persuadés, avec leur arrogance,
De l'emporter pour te mettre en servage,
Ils ont capté à tort ton héritage.
Mais à présent Dieu s'engage pour toi
En se montrant vraiment de ton côté ;
C'est pour de bon qu'il ruine leur orgueil :
Il t'a rendu Guyenne et Normandie.

[Comment voy je ses Anglois esbays !
Resjoys toy, franc royaume de France !
On apparçoit que de Dieu sont hays,
Puis qu'ilz n'ont plus couraige ne puissance ;
Bien pensoient, par leur oultrecuidance
Toy surmonter et tenir en servaige,
Et ont tenu à tort ton heritaige.
Mais à présent Dieu pour toy se combat
Et se monstre du tout de ta partie ;
Leur grant orgueil entierement abat,
Et t'a rendu Guyenne et Normandie.]
Commenter  J’apprécie          10
Charles d'Orléans
Veuillez accorder à mon cœur,



Veuillez accorder à mon cœur,
Sans le payer de beaux discours,
Amour, qu’à votre bon plaisir,
Des biens que vous lui destinez,
Un sur mille puisse arriver…
Commenter  J’apprécie          10
Charles d'Orléans
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau. »
Charles d’Orléans,
« Rondeau XXXI », XVe siècle
Commenter  J’apprécie          10
Charles d'Orléans
Puis ça, puis la…

Puis ça, puis la,
Et sus et jus,
De plus en plus,
Tout vient et va.

Tous on verra,
Grans et menus,
Puis ça, puis la,
Et sus et jus.

Vieuls temps desja
S’en sont courus,
Et neufs venus,
Que dea ! que dea !
Puis ça, puis la.
Commenter  J’apprécie          10
Jamais feu ne fut sans fumée
Ni douloureux coeur sans souci,
Ni réconfort sans espérance,
Ni joyeux regard sans plaisir,
Ni beau soleil qu'après l'averse.
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse.

Pourquoy m'as tu vendu, Jeunesse,
A grant marchié, comme pour rien,
Es mains de ma dame Viellesse
Qui ne me fait gueres de bien ?
A elle peu tenu me tien,
Mais il convient que je l'endure,
Puis que c'est le cours de nature.

Son hostel de noir de tristesse
Est tandu. Quant dedans je vien,
J'y voy l'istoire de Destresse
Qui me fait changer mon maintien,
Quant la ly et maint mal soustien :
Espargnee n'est créature,
Puis que c'est le cours de nature.

Prenant en gré ceste rudesse,
Le mal d'aultruy compare au myen.
Lors me tance dame Sagesse ;
Adoncques en moy je revien
Et croy de tout le conseil sien
Qui est en ce plain de droiture,
Puis que c'est le cours de nature.

ENVOI

Prince, dire ne saroye conbien
Dedans mon coeur mal je retien,
Serré d'une vielle sainture,
Puis que c'est le cours de nature.
Commenter  J’apprécie          10
Le beau souleil, le jour saint Valentin.

Le beau souleil, le jour saint Valentin,
Qui apportoit sa chandelle alumee,
N'a pas longtemps entra un bien matin
Priveement en ma chambre fermee.
Celle clarté qu'il avoit apportee,
Si m'esveilla du somme de soussy
Ou j'avoye toute la nuit dormy
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.

Ce jour aussi, pour partir leur butin
Les biens d'Amours, faisoient assemblee
Tous les oyseaulx qui, parlans leur latin,
Crioyent fort, demandans la livree
Que Nature leur avoit ordonnee
C'estoit d'un per* comme chascun choisy.
Si ne me peu rendormir, pour leur cry,
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.

Lors en moillant de larmes mon coessin
Je regrettay ma dure destinee,
Disant : " Oyseaulx, je vous voy en chemin
De tout plaisir et joye desiree.
Chascun de vous a per qui lui agree,
Et point n'en ay, car Mort, qui m'a trahy,
A prins mon per dont en dueil je languy
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee. "

ENVOI

Saint Valentin choisissent ceste annee
Ceulx et celles de l'amoureux party.
Seul me tendray, de confort desgarny,
Sur le dur lit d'ennuieuse pensee.
Commenter  J’apprécie          10
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse.

En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.

- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "

ENVOI

Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
Commenter  J’apprécie          10
En faictes vous doubte.

En faictes vous doubte
Que vostre ne soye ?
Se Dieu me doint joye
Au cueur, si suis toute.

Rien ne m'en deboute,
Pour chose que j'oye.
En faictes vous doubte
Que vostre ne soye ?

Dangier et sa route
S'en voisent leur voye,
Sans que plus les voye !
Tousjours il m'escoute.
En faictes vous doubte ?
Commenter  J’apprécie          00
Les fourriers d'Eté sont venus.

Les fourriers d'Eté sont venus
Pour appareiller son logis,
Et ont fait tendre ses tapis,
De fleurs et verdure tissus.

En étendant tapis velus,
De vert herbe par le pays,
Les fourriers d'Eté sont venus
Pour appareiller son logis.

Coeurs d'ennui piéça morfondus,
Dieu merci, sont sains et jolis ;
Allez-vous-en, prenez pays,
Hiver, vous ne demeurez plus ;
Les fourriers d'Eté sont venus.
Commenter  J’apprécie          00
En regardant vers le païs de France.

En regardant vers le païs de France,
Un jour m'avint, a Dovre sur la mer,
Qu'il me souvint de la doulce plaisance
Que souloye oudit pays trouver ;
Si commençay de cueur a souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Je m'avisay que c'estoit non savance
De telz souspirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournay en confort mon penser.
ais non pourtant mon cueur ne se lassoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Alors chargay en la nef d'Esperance
Tous mes souhaitz, en leur priant d'aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et a France de me recommander.
Or nous doint Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc auray loisir, mais qu'ainsi soit,
De voir France que mon cueur amer doit.

ENVOI

Paix est tresor qu'on ne peut trop loer.
Je hé guerre, point ne la doy prisier ;
Destourbé m'a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cueur amer doit.
Commenter  J’apprécie          00
Mon cueur m'a fait commandement.

Mon cueur m'a fait commandement
De venir vers vostre jeunesse,
Belle que j'ayme loyaument,
Comme doy faire ma princesse.
Se vous demandés : " Pour quoy esse ?
C'est pour savoir quant vous plaira
Alegier sa dure destresse
Ma dame, le sauray je ja ?

Ditez le par vostre serment !
Je vous fais leale promesse
Nul ne le saura, seulement
Fors que lui pour avoir leesse.
Or lui moustrés qu'estes maistresse
Et lui mandez qu'il guerira,
Ou s'il doit morir de destresse !
Madame, le sauray je ja ?

Penser ne porroit nullement
Que la douleur, qui tant le blesse,
Ne vous desplaise aucunement.
Or faitez dont tant qu'elle cesse
Et le remettés en l'adresse
D'espoir, dont il party pieça !
Respondez sans que plus vous presse !
Madame le sauray je ja ?
Commenter  J’apprécie          00
J'ay fait l'obseque de ma dame.

J'ay fait l'obseque de ma dame
Dedens le moustier amoureux,
Et le service pour son ame
A chanté Penser doloreux.
Mains cierges de soupirs piteux
Ont esté en son luminaire ;
Aussi j'ay fait la tombe faire
De regrez, tous de larmes pains,
Et tout entour moult richement
Est escript : Cy gist vrayement
Le tresor de tous biens mondains.

Dessus elle gist une lame
Faicte d'or et de saffirs bleux,
Car saffir est nommé la jame
De loyauté et l'or eureux.
Bien lui appartiennent ces deux,
Car eur et loyauté pourtraire
Voulu en la tresdebonnaire
Dieu qui la fist de ses deux mains
Et fourma merveilleusement.
C'estoit, a parler plainnement,
Le tresor de tous biens mondains.

N'en parlons plus ! Mon cueur se pasme,
Quant il oyt les fais vertueux
D'elle qui estoit sans nul blasme,
Comme jurent celles et ceulx
Qui congnoissoyent ses conseulx.
Si croy que Dieu l'a voulu traire
Vers lui pour parer son repaire
De paradis ou sont les saints,
Car c'est d'elle bel parement,
Que l'en nommoit communement
Le tresor de tous biens mondains.

ENVOI

De riens ne servent plours ne plains
Tous mourrons ou tart ou briefment.
Nul ne peut garder longuement
Le tresor de tous biens mondains.
Commenter  J’apprécie          00
Le premier jour du mois de may.

Le premier jour du mois de may
Trouvé me suis en compaignie
Qui estoit, pour dire le vray,
De gracieuseté garnie ;
Et pour oster merencolie
Fut ordonné qu'on choisiroit,
Comme Fortune donneroit,
La fueille plaine de verdure
Ou la fleur pour toute l'annee.
Si prins la fueille pour livree,
Comme lors fut mon aventure.

Tantost apres je m'avisay
Qu'a bon droit je l'avoye choisie,
Car, puis que par mort perdu ay
La fleur de tous biens enrichie,
Qui estoit ma dame, m'amie,
Et qui de sa grace m'amoit
Et pour son amy me tenoit,
Mon coeur d'autre flour n'a plus cure.
Adonc congneu que ma pensee
Acordoit a ma destinee,
Comme lors fut mon aventure.

Pource la fueille porteray
Cest an, sans que point je l'oublie,
Et a mon povair me tendray
Entierement de sa partie.
Je n'ay de nulle flour envie
- Porte la qui porter la doit ! -,
Car la fleur que mon cueur amoit
Plus que nulle autre creature
Est hors de ce monde passee,
Qui son amour m'avoit donnee,
Comme lors fut mon aventure.

ENVOI

Il n'est fueille ne fleur qui dure
Que pour un temps, car esprouvee
J'ay la chose que j'ay contee,
Comme lors fut mon adventure.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Charles d`Orléans (119)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-76108

Pourquoi donc 'Hansjörg'?

c'est le surnom que lui donnait sa mère
parce que c'est rigolo comme prénom

10 questions
8 lecteurs ont répondu
Thèmes : musique , cinema , prénoms , discoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}