Citations de Charlotte Perkins Gillman (69)
« Je pris conscience alors que ces charmes féminins qui nous fascinent tant ne sont pas féminins par essence, mais que ce sont des projections masculines, qu’elles ont cultivées pour nous plaire, parce qu’il fallait nous plaire, mais en aucun cas nécessaire à la réalisation de leur grand dessein. » (p. 101)
« Des femmes ayant ce type de culture sont parfaitement capables de se défendre et ne seront pas accueillantes à l’égard de visiteurs inattendus. » (p. 24)
Je pris conscience alors que ces « charmes féminins » qui nous fascinent tant ne sont pas féminins par essence, mais que ce sont des projections masculines, qu’elles ont cultivées pour nous plaire, parce qu’il fallait nous plaire, mais en aucun cas nécessaires à la réalisation de leur grand dessein.
Se battre n’aurait servi à rien. Ces femmes étaient solides, moins en raison de leur force individuelle que de leur intelligence collective.
Mais aux endroits où les couleurs n'ont pas passé et où le soleil se pose simplement, je vois une sorte de silhouette étrange, provocante, informe, qui a l'air de rôder derrière ce premier dessin stupide et qui saute aux yeux.
It was not intended to drive people crazy, but to save people form being driven crazy, and it worked. – Charlotte Perkins Gilman.
There are things in that paper that nobody knows but me, or ever will.
I cry at nothing, and cry most of the time. Of course I don’t when John is here, or anybody else, but when I am alone.
There comes John and I must put this away – he hates to have me write a word.
I am afraid, but I don’t care – there is something strange about the house – I can feel it.
Il y a des choses dans ce papier donc personne sauf moi n'a - et n'aura jamais - conscience.
Je pleure pour un rien
et je pleure presque tout le temps.
Ce papier me regarde comme s'il avait CONSCIENCE de son influence malsaine !
Il y a un segment qui revient sans cesse, où le motif pendant comme une nuque brisée et deux yeux exorbités vous fixent tête à l'envers.
L'impertinence de ce motif et son infinité me plongent dans une rage folle. Vers le haut vers le bas sur les côtés ils rampent, et ces yeux absurdes, toujours ouverts, ils sont partout.
Je n'ai jamais vu pire papier peint de ma vie. Un motif flamboyant, tentaculaire, coupable de toutes les formes possibles de péché artistique. Il est assez fade pour égarer l'œil qui cherche à le suivre, assez marqué pour constamment irriter et susciter l'étude, et quand on suit les courbes médiocres, incertaines sur une courte distance, elles se suicident soudainement, s'engouffrent dans des angles révoltants, s'autodétruisent en des contradictions inouïes.
La couleur est repoussante, presque révoltante, un jaune asphyxié et sale, étrangement décoloré par la lente course du soleil.
Vraiment, je m'affectionne à cette chambre malgré le papier peint. A cause de lui, peut-être?
Tant il m'obsède.
Un rien me fait pleurer, et je pleure la plupart du temps. Bien sûr, je m'abstiens quand John est là, ou n'importe qui d'autre : je pleure quand je suis seule.
Je n'arrive pas à penser que je puisse me rendre utile à quoi que ce soit, et je deviens terriblement irritable et morose.
Personne ne pourrait croire quel effort c'est d'accomplir le peu dont je sois capable : m'habiller, recevoir, commander des choses.
C'est une chance que Mary sache si bien s'occuper du bébé - ce cher bébé! Il m'est impossible de m'en occuper moi-même, cela me rend trop nerveuse.
Je voulais tellement être une aide véritable pour John, un réconfort et un repos, et me voici déjà devenue une sorte de fardeau.
John ignore combien je souffre. Il est persuadé que je n'ai aucune raison de souffrir et cela lui suffit.