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Critiques de Chinelo Okparanta (53)
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Sous les branches de l'udala

«  La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme, car non seulement elle sait attirer les clients, mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que «  La Doctrine » et des mots comme « Abomination ».....



1968.

Le Nigeria et la jeune république du Biafra se déchirent. Les conflits ethniques deviennent chaque jour plus meurtriers . La population sombre dans le désespoir ...

Ijeoma, a 11ans lorsque la guerre civile éclate.

Son père meurt, victime d'un bombardement .

Sa mère , désarmée, bouleversée, impuissante et abattue lui demande d'aller vivre quelque temps à Newni, village voisin où elle sera hébergée par un professeur de grammaire et son épouse.

Au coeur de cet océan de violence Ijeoma rencontre Amina , une jeune orpheline .

Les fillettes tombent amoureuses , tout simplement .

Mais au Biafra, en 1970, l'homosexualité est un crime, Une « Abomination »punie de lapidation ou immolation sur un bûcher , ce qui arrivera à une connaissance d'Ijeoma ....

Commence alors pour Ijeoma un long combat pour réussir à vivre ses désirs et à comprendre qui elle est..La haine de soi d'abord puis la honte, les constants efforts pour cacher et comprendre ce que l'on attend d'elle , enfin la puissance des sentiments envers et contre tous...

Car, tous , pères , mères, cousins, cousines, se chargent de rappeler à Amina et Ijeoma que leur relation aux yeux de Dieu et de la loi est criminelle ...

S'aimer en dépit de l'opprobe ?

Une existence prisonnière du mensonge, Comment affronter les conséquences d'un amour reprouvé ? est- ce - cela la seule issue qui s'offre à jamais ? Qui sera vainqueur ?



Ijeoma s'interroge sur la pression des traditions et des superstitions , des interdits, du poids culpabilisant et dévastateur de la religion omniprésente, de l'intolérance de la Société Nigériane , des appels systématiques et référents à Dieu et à la Bible ...

La majorité des Igbos sont chrétiens , soumis et asssujettis à la religion...



C'est un roman d'apprentissage à la voix puissante et singulière, foisonnant et bouleversant de courage et de quête de soi, un plaidoyer vibrant pour la Liberté d'Aimer....À quel Prix ?

Ijeoma , une personne forte et courageuse face au pouvoir politique et à la religion toute puissante....prières constantes et passages à l'église parfois plusieurs fois par jour ...

Le livre regorge de passages bibliques et de Amen .., de demandes de protection et de supplications à Dieu ....



En 2014, Goodluck Jonathan , le président du Nigeria , a signé une loi criminalisant les relations entre personnes du même sexe , rendant ces actes passibles de 14 ans de prison et même dans le Nord du pays , la lapidation est toujours prévue....

Le Nigeria est le deuxième pays le plus religieux , immédiatement suivi par le Ghana.

Cet ouvrage est aussi une réflexion sur le devenir du Nigeria ....

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Sous les branches de l'udala

Si nous vivions dans un monde idéal, 'Sous les branches de l'udula' ne serait "que" un roman d'apprentissage. Mais notre monde est loin d'être idéal...



Ijeoma, son héroïne, a donc été confrontée à des tragédies alors qu'elle était encore petite. La guerre du Biafra, d'abord, qui lui a pris son père en même temps que son insouciance, et dont l'auteure décrit bien les enjeux aberrants et l'ambiance terrifiante.



L'homophobie, ensuite. Celle d'un pays traditionaliste qui condamne encore officiellement les relations entre personnes du même sexe et celle de sa mère, chrétienne igbo tellement imprégnée de la Bible qu'elle ne parvient plus à penser par elle-même sur ce sujet...



De fait, la vie d'Ijeoma, jeune fille igbo qui aime les filles, est loin d'être facile. Mais les émotions du lecteur sont à la hauteur de la dureté de sa vie à elle... On ne se repose donc pas vraiment sous les branches de cet udula, mais il est beau et poignant.



Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique (et toutes mes excuses pour les quelques jours de retard).
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Sous les branches de l'udala

Ijeoma a la malchance d'être née au mauvais endroit

au mauvais moment : son récit commence en 1968, alors que la guerre civile est engagée, que les biafrais meurent de faim, périssent sous les bombardement, la torture et les exactions. le pays est alors peuplé de pas moins de 250 ethnies dont les Igbos, dominants, favorisés par le régime britannique et christianisés par les missionnaires. le père d'Ijeoma est tué lors d'un bombardement et sa mère décide de l'envoyer chez un couple de ses amis qui l'emploieront comme bonne.

C'est là qu'elle rencontre Amina, une jeune Haoussa qui n'a plus de famille et qui sera employée pour travailler avec Ijeoma. C'est alors qu'Ijeoma découvre son homosexualité. Surprise par ses maîtres lors d'ébats avec Amina, elle est renvoyée chez sa mère. S'ensuit une longue période de morale pour la jeune fille, par une mère qui brandit la bible et qui l'oblige à retenir les passages montrant combien l'homosexualité est une « abomination ». I

jeoma est pourtant certaine de sa préférence pour les femmes. Sa vie sera dominée par cette orientation et elle devra lutter, se cacher, adopter une attitude compatible avec la vie en société de cette époque et de ce pays sous peine d'être sauvagement lynchée.



Un récit que je n'ai pu m'empêcher de parcourir avec les yeux d'une lectrice de 2019 en France où aujourd'hui, la population dans sa majorité, admet que l'on peut aimer une personne de sexe identique, admet que ces situations ont toujours existé, sait que ce n'est ni une maladie ni une « abomination » comme le précise apparemment la bible que l'on interprète pour faire passer des idées. d'autres personnages l'analyseront très bien au cours du roman. L'analyse et le ressenti d'Ijeoma sont passionnants.



Un autre personnage m'a semblé très intéressant : la maman d'Ijeoma : meurtrie par la guerre, la famine, la perte de son mari, active malgré tout, anxieuse à l'idée de perdre sa fille en raison de son homosexualité, personnage formaté qui montre une foi chrétienne à soulever les montagnes, omniprésente, voire envahissante, et toutefois refuge pour Ijeoma.



Un roman que je recommande !



Challenge MULTI-DEFIS
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Sous les branches de l'udala

Il est des petits bouquins qui sont super agréables à lire car ça change des habitudes, c'est anti conformiste, original et tellement bourré de délicatesse à l'écriture.

L'histoire se déroule au Nigeria dans les années 70, suite à la guerre civile dans le pays.

Mais l'histoire n'est pas banale, Ijeoma notre petite Nigériane n'est pas attirée par les garçons mais par les filles, cela dit, dans ces pays l'amour pour le même sexe est fortement pénalisé et les sanctions de mort très fatales.

Bien évidemment, la barrière de la religion est toujours prépondérante, le jugement sévère et traité comme Abomination.

Eh oui, incroyable tout de même d'en être encore à ce stade de jugement...

Malgré tout ce que je déplore dans ces cultures où la religion est un frein à l'évolution, j'ai beaucoup aimé et je tire mon chapeau à l'auteure qui a fait preuve de courage pour exposer de tels faits et qui soutient d'une autre part la communauté LGBT.

J'espère que ce roman fera un long chemin et ouvrira un peu plus les esprits les plus étroits de certains.
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Sous les branches de l'udala

Chinelo Okparanta qui vit depuis l'âge de 10 ans aux États-Unis, n'a pas oublié son pays d'origine, le Nigeria, où se déroule Sous les branches de l'udala, Ce livre m'a enthousiasmé dès les premières lignes parce qu'il m'a plongé au coeur d'un pays africain, s'attachant surtout à la vie de tous les jours de gens simples, plutôt de la classe moyenne.



D'abord, c'est en pleine guerre du Biafra, état sécessionniste du Nigeria, que commence l'histoire d'Ijeoma, jeune fille vivant à Ojoto. En 1967, les combats commencent et se poursuivent durant trois ans avec pour conséquence directe une famine terrible.

Hélas, le père d'Ijeoma, désespéré devant la tournure des événements, ne fait rien pour éviter d'être tué sous les bombardements. Commencent alors les prières – les igbos peuplant le Biafra sont en majorité chrétiens – et les appels à Dieu avec la Bible comme référence bien trop systématique.

La délicatesse des descriptions, la douceur du style de Chinelo Okparanta et sa précision dans chacun des moments importants emportent mon adhésion. C'est Ijeoma qui raconte et qui pose l'évidence de son attirance sexuelle pour les personnes de son sexe grâce à Amina qu'elle rencontre alors qu'elle est placée chez un professeur et sa femme. Découvertes, elles sont séparées et la mère d'Ijeoma entre en jeu. Elle parle d'abomination, se réfère à la Bible et gâche le bonheur de sa fille.

Devant les interdits de la religion et les tabous en vigueur dans la société nigériane, Ijeoma réagit bien, se pose les bonnes questions, s'insurge devant l'attitude soumise des paroissiens qui disent toujours « Amen », à l'église.

L'auteure parle de leur amour, de leurs rêves, du plaisir physique. Hélas, la suite n'est pas sans rebondissements qu'il faut découvrir, comme ces légendes africaines distillées tout au long du récit.

Si l'action se déplace ensuite à Port Harcourt, en 1980, c'est Chibundu, l'ami d'enfance d'Ijeoma qui voit le plus clair. Réaliste, il affirme : « La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme car non seulement elle sait attirer les clients mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que la doctrine et des mots comme abomination. » Hélas, Ijeoma ne parvient pas à se dégager de cette gangue inculquée depuis l'enfance et maintenue par sa mère.



Si j'ai bien aimé l'ensemble de ce roman, c'est l'assujettissement à la religion d'une personne aussi courageuse et forte qu'Ijeoma qui m'a navré. Faut-il toujours se référer à des livres dits sacrés pour contester un ordre établi ? L'héroïne a prouvé qu'elle était formidable dans un pays où les relations entre personnes de même sexe sont criminalisées, un pays le plus religieux d'Afrique après le Ghana. Inutile de remercier Dieu pour cela !



PS : Livre découvert dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire de Lecteurs.com.
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Sous les branches de l'udala

C'est par le plus grand des hasards que j'ai lu Sous les branches de l'udala de Chinelo Okparanta. A vous je peux vous l'avouer un végétal en U ...et que ce fut une belle rencontre!

Ijeoma a onze ans au début de ce roman nous sommes en 1968 , la guerre fait rage au Biafra, les forces nigérianes bombardent le Biafra, son père meurt et Ijeoma est confiée à une famille "amie" où elle servira de servante, croisera la route d'Amina et découvrira l'abomination telle que décrite dans la Bible, pêché méritant aux yeux de tous la mort ...

Chinelo Okparanta, arrivée aux U.S.A à 10 ans, née au Nigeria après la guerre, élevée parmi les Témoins de Jéhovah, nous raconte son pays, ses petites gens, les rivalités ethniques, les amours interdites, les amours "obligatoires", le poids des traditions, le rôle de génitrice attribué aux femmes, et surtout toujours et encore le carcan de la Religion. Je la cite:« La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme, car non seulement elle sait attirer les clients, mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que « La Doctrine » et des mots comme « Abomination »....

Un roman fascinant magistralement écrit que je vous recommande chaleureusement.
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Sous les branches de l'udala

Sous les branches de l'Udala est une histoire vraiment touchante ou l’on découvre l'histoire d'Ijeoma, forcée de réprimer son orientation sexuelle en raison de pressions familiales et sociales, principalement dépendantes de diktats religieux et de croyances profondément ancrées dans le contexte historique et politique du Nigeria des années 60 a nos jours.



J’ai été très triste pour Ijeoma, qui pendant les trois quarts du roman, se sent en fait seule, écrasée par la culpabilité et la pression de sa mère et de la société. Le résultat : un mariage malheureux et étouffant, que l'auteure décrit avec des coups de pinceau efficaces et violents.



Même si la fin apporte une petite note positive pour l’héroïne, l’homosexualité est toujours sévèrement punie au Nigeria.


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Sous les branches de l'udala

Qui s'en souvient ? Guerre du Biafra : 6 juillet 1967 -15 janvier 1970. Ce conflit fera un à deux millions de morts. Un massacre des populations. Une famine épouvantable. Les intérêts internationaux sont en jeu : le sous sol du Biafra est riche de pétrole. Les vieilles tensions ethniques et religieuses demeurent . Le territoire Le Biafra disparaît. Il est officiellement "réintégré" au sein du Nigeria.

Il y a la guerre, il y a l'enfance, il y a l'amour, les coeurs et les corps. La guerre a peut être ses raisons mais l'amour n'a pas de loi. La vie est là malgré tout.

La vie pousse et grandit, lie et renoue. A travers ses mots, Chinelo Okparanta réactive la mémoire, et nous fait découvrir la complexité, mais également la force des âmes.

Un magnifique roman.



Astrid Shriqui Garain

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Sous les branches de l'udala

En 1968, en pleine guerre entre le Nigeria et le Biafra, le père de la jeune Ijeoma est victime d’un raid aérien. Restée seule, avec des ressources qui vont s’amenuisant, sa mère ne voit d’autre solution que de placer l’adolescente chez le professeur et sa femme, des amis de la famille. Là, Ijeoma fait la connaissance d’une fille de son âge, et se rend compte qu’elle est attirée par elle. Quand cette relation scandaleuse est découverte et la jeune fille renvoyée auprès de sa mère, celle-ci entreprend de longues leçons autour de la Bible pour la remettre dans le droit chemin. Car le poids de la religion est énorme. Plus tard, en pension, Ijeoma et Amina se retrouvent…

Le roman retrace la parcours de la jeune fille, puis jeune femme, de 1968 à 1980. Portée par une belle écriture, l’histoire d’Ijeoma, dont elle-même est la narratrice de longues années plus tard, ne manque pas de force ni d’une grande tension, car sa vie, lorsqu’elle fréquente d’autres jeunes femmes, est constamment menacée. Tout doit rester parfaitement secret, les lapidations sont monnaie courante et considérées comme « normales » pour punir ces « abominations ». L’auteure tente de donner les clefs pour comprendre la psychologie des personnages, et y réussit fort bien avec Ijeoma et avec les jeunes gens, des deux sexes, de sa génération, peut-être un peu moins avec les personnes plus âgées, quoique le portrait de la mère d’Ijeoma aille en s’affinant au fil des pages.

Si l’évolution des mentalités est lente, très lente, elle commence justement par l’amour maternel ou l’amour filial, qui sont les premiers à faire preuve d’une certaine compréhension. Publié en 2015, il est précisé en note du roman que la loi, au Nigéria, punit d’emprisonnement les relations entre personnes du même sexe, et que la lapidation est toujours prévue dans les états du Nord.

Plus que nécessaire, un très beau roman, très prenant, qui rappelle que ce qui peut sembler acquis dans les pays occidentaux, et encore, si peu, reste totalement occulté, car hors-la-loi, dans d’autres contrées.
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Sous les branches de l'udala

Roman initiatique d' une jeune lesbienne nigériane, dans un milieu et une époque violente (La guerre civile du Biafra, et la période qui a suivi), ce livre parle d'amour, de haine et de mort pour des jeunes filles souvent orphelines par la guerre, dans une société sclérosée par la religion (ici chrétienne), les préjugés ethniques et les coutumes rétrogrades dans lequel les femmes sont à la fois les victimes et les bourreaux.

Ce livre est écrit à la première personne, et l'émotion est prête à sourdre derrière chaque événement, chaque rencontre. Bien écrit, dans un style dynamique et coloré, les rebondissements de l'intrigue arrivent à nous tenir en haleine. Une tranche de vie d'une nature contrariée, mais avec beaucoup d'optimisme. L'épilogue est un peu surprenant et du coup, on attendrait volontiers une suite...

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Sous les branches de l'udala

Un premier roman sur l’amour, la sexualité, le genre, les désirs, la société…



Une héroïne, prisonnière par une culture et une religion, en quête d’identité et en plein apprentissage, qui nous offre un panorama de réflexions et revendications !



Les pages de ce roman regorgent de douceurs et de rebondissements…



On y plonge en son cœur, découvrant le Nigéria des années 1970’s, accompagné par ses conflits et rivalités ethniques. C’est dans cette société où règnent traditions et religion que vit Ijeoma.



Ijeoma, jeune fille qui grandit, se construit, se cherche au fil des pages, devant se conformer et se battre pour vivre ouvertement ses désirs ! Ijeoma qui m’a beaucoup touchée et qui entretient, malgré tout, une relation que je dirais d’unique (à sa façon) avec sa mère.



Un roman captivant qui aborde le thème de l’homosexualité et en porte un message d’espoir, malgré l’oppression ambiante…



A découvrir !
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Sous les branches de l'udala

En 2014, le président du Nigeria a signé une loi qui criminalise les relations entre les personnes du même sexe. De tels actes sont passibles jusqu'à 14 ans de prison. Au nord du pays, c'est la mort par lapidation qui est prévue. Ces informations sont données par Chinelo Okparanta à la fin de son premier roman Sous les branches de l'Udala pour montrer que la lutte est loin d'être gagnée pour la communauté LGBT, un constat que l'on trouve aussi sur les écrans en ce moment avec Rafiki, un film kényan qui mérite d'être vu. Sous les branches de l'Udala se situe néanmoins dans un temps plus éloigné, débutant précisément en 1968 au plus fort de la guerre du Biafra qui déchira le Nigeria. Ijeoma, son héroïne, que le livre va suivre durant plusieurs années, voit son adolescence bouleversée par le conflit, avec la mort de son père puis sa séparation de sa mère. Et aussi la découverte de son attirance pour les femmes qui va la marginaliser auprès d'une société qui considère cette inclination comme une "abomination" au regard du dogme religieux qui ne saurait être remis en cause. Si le style de la romancière ne brille pas particulièrement, il est toutefois plein de grâce et d'une grande précision et parfois même lyrique dans la description de la nature. C'est tout en cas un roman auquel on s'attache très vite de par la personnalité et le courage de son personnage principal qui doit composer entre ses penchants "coupables" et les conventions sociales qui passent par le mariage et la maternité. La narration, simple et fluide, s'accommode parfaitement de digressions constituées par des histoires et des légendes qui appartiennent à la culture africaine. Après des nouvelles très remarquées, le premier roman de Chinelo Okparanta s'inscrit tout naturellement dans la mouvance des grands écrivains contemporains nigérians. On a hâte de lire ses prochaines publications.
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Sous les branches de l'udala

1970, Nigéria. Ijeoma n'a que 11 ans lorsque éclate la guerre civile. Un événement déjà horrible en soi, mais qui va entraîner une série de drames : son père va mourir, la laissant désemparée avec sa mère. Sa mère qui est incapable de gérer son deuil et de s'occuper de sa fille. Alors, la mère d'Ijeoma prend ses dispositions pour envoyer sa fille vivre dans un village voisin, chez un professeur et son épouse. Là-bas, tentant de se reconstruire entre l'abandon de sa mère et le décès de son père, Ijeoma va rencontrer Amina, une jeune orpheline. Au fur et à mesure que les deux jeunes filles se côtoient, elles vont tomber amoureuses. Mais seulement, dans les années 70 et au Nigéria, l'homosexualité est un crime...

Les années qui suivent vont être spécialement dures. Non seulement elle doit cacher sa nature, cacher ses sentiments pour son amie, mais aussi endurer l'homophobie ambiante : on ne compte plus les fois où une personne a dit des paroles blessantes, ou que des personnes ait été lapidés ou tués à cause de leur sexualité. Et pour se cacher, en grandissant, elle n'ose pas – ou peu – vivre sa sexualité, par peur. Mais doit aussi se « camoufler », et cela veut dire se réfugier dans le travail, à aller prier à l'église ou à accepter des rendez-vous avec des hommes suite à l'insistance de sa mère.

Sous les branches de l'Udala me tentait beaucoup, et c'est la couverture qui m'a sauté aux yeux en premier. Et je dois dire que je ne m'attendais pas du tout au résumé : mais cela m'a donné encore plus envie de me plonger dans cette histoire, que je pressentais très touchante et dramatique. Spoiler alerte : c'est vraiment TRÈS émouvant, du moins pour mon ressenti !



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Sous les branches de l'udala

Ok que j ai passé un bon moment.

Pas 5 étoiles car il se termine trop rapidement j'aurai bien lu une centaine de pages de plus pour savoir ce que devient l'héroine.

Une vie de femme pas comme les autres démarre au Nigeria en 1969.

Quelques chapitres historiques qui se lisent facilement pour situer l'histoire ( pas trop de dates de personnages ) très interessants.

Ce n est pas le premier livre sur l'Afrique que je lis mais les paysages les coutumes tout y bien décrit.

Les parallèles entre religion, et diverses ethnies sont très intéressants.

les dictons , les qu'en dira t on peuvent ils conduire votre vie ?

Sommes nous maître de notre destinée.?
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Sous les branches de l'udala



Dans la lignée d’Imbolo Mbue et de Chimamanda Ngozi Adichie, la voix féministe de Chinelo Okparanta évoque le parcours difficile d'Ijeoma, adolescente puis jeune femme homosexuelle au Nigeria.

Publié en 2015, ce roman précise que le président Googluck Jonathan a promulgué en 2014 une loi qui punit d’emprisonnement les relations entre personnes du même sexe, et que la lapidation est toujours autorisée dans les états du Nord

À travers l’histoire particulière d’Ijeoma, l’auteure aborde les persécutions subies par les homosexuels dans ce pays où la religion gouverne les modes de vie et stigmatise férocement l'amour entre personnes du même sexe.

Les exemples donnés dans le roman sont d'une extrême violence. Un couple d'hommes battus à mort, une jeune lesbienne brûlée vive.



Plus qu'une pression sociale et religieuse, il s'agit vraiment ici de vie et de mort.

Mais pour l'auteure, cette menace est moins présente que celle vécue au quotidien par Ijeoma qui doit subir les prières de sa mère.

Issue d'une famille Temoins de Jéhovah, Chinelo Okparanta est toujours chrétienne, même si elle remet en cause les dérives du sectarisme religieux. C'est sans doute pour cela que la révolte de son héroïne est incomplète. Elle s'interroge et lit la Bible, refusant une lecture littérale et intégriste, et proposant plusieurs interprétations possibles en fonction des contextes. En privilégiant l'herméneutique, elle choisit de garder sa religion et ne la remet jamais en question.

" D’accord, la femme avait été créée pour l’homme. Mais en quoi cela excluait-il le fait qu’elle ait pu aussi être créée pour une autre femme ? De même que l’homme pour un autre homme ? Les possibilités étaient infinies, et chacune d’entre elles tout à fait possible. »



Aujourd'hui encore, sur le continent africain, 27 pays répriment et condamnent l'homosexualité.

Au Nigeria, des romans comme celui-ci peuvent faire évoluer la situation. De la même manière, Wanuri Kahiu au Kenya, avec son film Rafiki, raconte l'histoire touchante de deux jeunes filles amoureuses, que la religion veut séparer.

Il est possible que la fiction puisse susciter de l'empathie pour des personnages, là où des discours moralisateurs ou hostiles aux religions ont échoué.



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Sous les branches de l'udala

Traduit par Carine Chichereau



Une petite sortie hors de ma zone de confort avec un roman nigerian ! J'avoue que je ne connais quasiment pas la littérature africaine (hors Maghreb), hormis un peu celle d'Afrique du Sud. Dans la boîte à livres de mon lieu de travail, j'ai eu la chance de trouver le désormais célèbre Americanah de la non moins célèbre Chimanda Ngozi Adichie, autrice nigerianne également. Chinelo Okparanta, comme Chimanda Ngozi Adichie, vit aux Etats-Unis. Sous les branches de l'udala est son premier roman, lauréat du Lambda Literary Award for Lesbian Ficition. Tout ça pour dire, que la littérature nigerianne, féminine (et féministe) semble avoir un bel avenir.



Sous les branches de l'udala nous plonge de 1968 aux années 80 au nigeria. Ijeoma vit avec ses parents, commerçants au Biafra. La guerre civile éclate entre le Nigeria et la jeune république du Biafra. D'abord lointaine, la guerre de rapproche et fait de plus en plus de morts. C'est l'escalade de la violence. Le père d'Ijeoma y laisse sa vie. Des restrictions alimentaires sont mises en place. La jeune fille est envoyée par sa mère chez un ancien ami de son père, un professeur. Ijeoma y rencontre Amina, de l'ethnie des Haoussas, ennemie de celle des Igbos à laquelle appartient Ijeoma. Cette dernière est chrétienne, tandis qu'Amina est musulmane. "C'était la première fois que je me liais d'amitié avec une Haoussa. Jusque-là, je les avais seulement vus de loin, quand ils passaient sur la route, et au marché où ils venaient faire du commerce. C'était la première fois que j'avais un contact aussi intime avec une personne de cette ethnie.

C'était normal que le professeur et sa femme s'inquiètent. Les Haoussas massacraient les Igbos à tour de bras, alors héberger une petite Haoussa représentait un vrai danger."



Peu importe, elles vont transgresser (et même doublement) les règles morales fixées par la société, sans même le savoir. Surprise en "mauvaise posture" par le professeur, Ijeoma est renvoyée chez elle. Sa mère va lui faire étudier la Bible de A à Z pour tenter de la remettre dans ce qu'elle estime être le droit chemin. Le temps passe, Ijeoma ne peut oublier Amina. Pourtant, un jour, elle lui annonce qu'elle va se marier. Evidemment Ijeoma en est mortifiée. Elle se réfugie dans le travail à la boutique de sa mère. Elle y rencontre Ndidi, institutrice.



Ijeoma raconte son histoire, tente d'analyser à la fois sa vie, ses sentiments et la société nigerianne verouillée par le patriarcat et le poids de la religion qui pèse comme une enclume sur la tête des gens. L'endoctrinement religieux régente la vie de tous, et avec son pendant : l'intolérance.



Ijeoma finit par suivre le chemin que sa mère a tracé pour elle : se marier, et avec un homme, pour rentrer dans le rang, pour ne pas être montrer du doigt, pour sauver sa vie, en pensant se libérer. Car par de pitié pour les gays et lesbiennes au Nigeria. Ijeoma va pourtant déouvrir qu'elle n'est pas seule. Ndidi va l'entraîner dans le monde de la nuit, dans une église où il se passe des choses très différentes du jour, faute de mieux. Gare à vous si vous êtes découverte ! Il y a une scène terrible qui vous glace de la tête au pied ! Etre brûlée vive ou lapidée, qu'est-ce que vous préférez ? C'est juste inommable... On a beau le savoir, lire certaines scènes du roman vous font dresser les cheveux sur la tête et surtout hurler de révolte devant tant d'intolérance.



Pourtant, les gens ne sont pas foncièrement mauvais. La mère d'Ijeoma fait ce qu'elle pense être le mieux pour sa fille en la poussant dans les bras de Chibundu, un ami d'enfance transi d'amour. Chibundu est un romantique, il met les petits plats dans les grands, il est attendrissant. Il n'est pas méchant homme. Seulement, la religion et les superstitions dictent les conduites à tenir. Il est victime de son éducation qui valorise le sexe dit "fort". Etre une femme c'est être une rien, surtout si on n'a pas d'enfant. La mère d'Ijeoma répète à sa fille qu'"une femme sans enfant n'est pas vraiment une femme".  (sic !) Ben alors, c'est quoi ?!

Bref, si vous n'entez pas dans les cases, vous êtes bannis. Si vous avez fait une fausse couche, rendez-vous sous les udalas : "D'après la légende, les enfants devenus esprits, las de flotter sans but entre le monde des vivants et celui des morts, aiment se rassembler au-dessus des udalas, ces arbres qui portent des pommes étoiles blanches. En échange de cet asile, ils accordent une fertilité exceptionnelle à toute femme ou fille qui passe un moment sous l'un de de ces udalas."



Seulement, combien de temps peut-on tenir dans un simulacre ?

Sous les branches de l'udala est un roman d'apprentissage féministe, où une jeune femme arrive à briser ses chaînes, mais le prix à payer est fort.

"Il y a plusieurs années - en 2008 - un article a rapporté qu'un groupe de voyous fous de Dieu avait lapidé et battu plusieurs membres d'une église de Lagos qui affichait son soutien aux gays et aux lesbiennes : les victimes étaient défigurées, boursouflées comme des ballons d'un bleu violacée.

Maman a posé le journal en s'exclamant : "Tufiakwa !" Dieu nous préserve ! "Même entre chrétiens, ce n'est pas possible que nous adorions le même Dieu !" ".

Les mentalités évoluent mais le chemin est encore long puisque "le 7 janvier 2014, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a signé une loi qui criminalise les relations entre personnes de même sexe, ainsi que le soutien apporté à ce genre de relations, rendant de tels actes passibles de peine de prison pouvant aller jusqu'à quantorze ans. Dans les Etat du Nord, la mort par lapidation est prévue. Ce roman est une tentative pour donner à la communauté LGBT marginalisée du Nigeria une voix plus puissante, et une place dans l'histoire de notre nation", écrit Chinelo Okparanta en note à la fin de l'ouvrage. Puisse-t-elle être lue !



Un beau roman, fin,  à découvrir absolument ! Une fois en main, on a du mal à le lâcher, emporté par le souffle de l'harmattan et l'histoire d'Ijeoma.

Je vais me pencher d'un peu plus près sur cette littérature féminine nigeriane !
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Sous les branches de l'udala

Je pourrai vous dire simplement que ce roman est à lire pour comprendre ce que signifie être homosexuelle en Afrique, plus précisément au Nigéria, ce que cela signifie être persécutée par tous, y compris dans sa propre famille, non dans l'indifférence générale, mais dans l'approbation générale. Je vous pourrai vous dire aussi que le poids des traditions et des religions est plus lourd que celui de l'amour pour son enfant. Je pourrai vous dire simplement cela, ce serait totalement oublié que ce livre est un objet littéraire, qu'il nous raconte une histoire d'amour, et l'amour n'a pas d'âge. Je vous dirai que cette histoire nous est racontée par Ijeoma, de son enfance à l'âge adulte. Elle n'est pas naïve, la petit Ijeoma, elle comprend bien tout ce qui ne se passe pas bien, dès son enfance. Au Nigéria, c'est la guerre, celle qu'ici l'on a quasiment oublié : celle du Biafra. Elle nous montre aussi une mère qui a cru bien faire pour son enfant, qui a pensé bien faire pour son enfant, et qui en fait, n'en pouvait tout simplement plus de sa condition de veuve dans un pays en guerre, dévastée.



L'histoire pourrait se passer ici, si l'on n'y prend pas garde. L'histoire se passe là-bas, où l'on peut mourir parce que l'on est homosexuel. Alors que l'on n'est simplement amoureux, et que c'est encore moins facile à admettre quand l'on n'a ni modèle, ni repère, quand il n'y a aucune tolérance pour ce qui est avant tout de l'amour. Alors Ijeoma tente, pour garder l'amour de sa mère, pour se faire une place "normale" dans la société, pour ne pas être une victime à son tour, elle tente de rentrer dans le rang, de mener une vie de famille normale, comme beaucoup d'autres femmes dans son cas.



Mon seul regret est que j'aurai aimé passer encore plus de temps en sa compagnie.
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Sous les branches de l'udala

Voici quelques notions sur le Nigeria qui me semblent propédeutiques à la lecture de ce roman :

1. la guerre (civile ou d'indépendance) du Biafra – 1967-1970 – à l'issue de laquelle cette région séparatiste n'accéda pas à l'indépendance, était motivée davantage par le contrôle de la ressource pétrolière que par des raisons ethniques (Igbos contre Haoussas) ou confessionnelles (Chrétiens contre Musulmans) ; les sécessionnistes étaient soutenus notamment par la France et la Chine populaire, l'État unitaire notamment par les États-Unis et l'Union Soviétique ; toutefois, malgré la déclaration officielle du Président victorieux Gowon qui appelait de ses vœux « l'aube d'une nouvelle réconciliation », la fragmentation ethnique semble avoir gardé longtemps de sa vivacité pernicieuse.

2. « D'après une enquête Win-Gallup International Global Index of Religiosity and Atheism, le Nigeria est le deuxième pays le plus religieux [du monde ? d'Afrique?], immédiatement suivi par le Ghana. » (Note de l'auteure, p. 367). La narratrice témoignant très abondamment de sa foi chrétienne, cette religiosité semble au moins aussi prégnante chez les Chrétiens du Sud que chez les Musulmans du Nord.

3. D'après une carte de l'homophobie en Afrique dont la référence est associée sur Internet à cet ouvrage, le Nigeria est, avec la Mauritanie, le Soudan et la Somalie, l'un des quatre pays où l'homosexualité est actuellement passible de la peine de mort.



Le roman est la narration à la première personne de l'histoire d'une femme Igbo du Biafra depuis son enfance lors de la guerre jusqu'à sa fuite du domicile conjugal avec son enfant à peine en âge de commencer à parler. Dans l'épilogue, daté du 13 janvier 2014, l'enfant de cette protagoniste est devenue une adulte professeure d'université dans la capitale, Lagos, et un happy end révèle un déroulement paisible de la suite de sa vie, notamment amoureuse, bien que durablement clandestine, étant entourée de sa compagne Ndidi, de sa mère et de cette fille nommée Chidinma. Dans le corps de la trame, au contraire, se succèdent les drames de la guerre, celui de la découverte de son homosexualité avec Amina avant et durant leur scolarité et des tentatives de sa mère de l'éradiquer par le biais de l'éducation religieuse, celui enfin de son expérience matrimoniale et maternelle d'autant plus désastreuse et violente qu'elle a interrompu et croisé une relation amoureuse épanouissante et heureuse avec Ndidi.

La narration est donc caractérisée par la noirceur et la persistance de désespérance. La construction du roman ainsi que son style sont très classiques. Les marques de la littérature migrante se trouvent notamment dans le recours abondant à des mots voire des phrases entières dans la langue extra-textuelle (la langue maternelle de l'auteure) non traduits ou traduits après coup, ainsi que par l'évocation de fragments de contes, de chansons, de comptines, d'images oniriques de métaphores inhabituelles, dans la langue des origines ou non. Nombreuses sont aussi les citations bibliques et évangéliques, ainsi que les prières, et certaines se présentent également dans cette langue. Les dialogues, les descriptions, notamment celles des nourritures et des paysages, confèrent un réalisme saisissant par rapport aux mentalités en vigueur dans l'environnement de l'héroïne outre qu'à son angoisse existentielle permanente.

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Sous les branches de l'udala

C’est l’histoire d’une rencontre entre deux adolescentes. De cette amitié naît le désir, l’amour. Mais nous sommes au Nigéria, dans les années 1970. Ijeoma et Amina n’ont pas le droit de s’aimer. L’homosexualité est condamnée, réprimée violemment.



De son enfance marquée par la guerre civile à l’âge adulte, Ijeoma revient sur les moments forts de son existence. La perte d’un père, la douleur d’une mère qui préfère s’éloigner d’elle et les années en pension. Puis, il y a Amina.



Notre héroïne est alors entraînée dans un combat intérieur. Doit-elle refréner son désir considéré comme une abomination, se plier aux attentes de sa mère et aux exigences de la société dans laquelle elle vit? Ou peut-elle céder à ses pulsions?



Un roman d’une grande richesse de par notamment son contexte historique. On découvre un pays en proie aux rivalités ethniques lors de la guerre du Biafra. Un pays où le poids de la religion et des traditions sont très forts.



Un sujet dramatique et important, d’autant plus qu’à la fin du récit, une note de l’auteure nous interpelle en nous indiquant que l’homosexualité est toujours passible d’emprisonnement et de lapidation au Nigéria aujourd’hui.



Une plume magnifique et captivante, un récit sombre et poignant pour évoquer l’homosexualité au Nigéria. La voix de la nigériane Chinelo Okparanta est empreinte d’espoir et délivre un beau message sur la liberté d’aimer.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Sous les branches de l'udala

En 1968, le Nigeria est au milieu d’une guerre civile. Lorsque le père d’Ijeoma meurt, sa mère la place temporairement auprès d’un couple vivant dans une ville moins exposée. C’est là qu’elle rencontre Amina. Entre les deux jeunes filles, pas besoin de mots : elles s’aiment. Ça ne s’explique pas, c’est comme ça. Et quand les adultes s’en rendent compte, ils les séparent et essaient de les guérir de cette abomination.

C’est l’histoire d’Ijeoma, lesbienne dans un pays et une époque qui réprouvent l’homosexualité, sur fond d’intégrisme religieux et culturel.



Avec ses chapitres courts, ce roman est aussi émouvant que percutant. Il nous immerge au côté d’Ijeoma, dont les désirs sont écrabouillés par la pression sociale. J’ai beaucoup aimé ce personnage, à la fois fort et perdu, écartelé entre son devoir d’être une bonne fille et son besoin d’être elle-même.



Je ne m’attendais pas à ce que le roman soit aussi militant, mais c’est un aspect que j’ai apprécié, tout comme j’apprécie quand les histoires sont ancrées dans l’Histoire, d’autant que c’est mon premier roman sur le sujet de la guerre du Biafra de la fin des années 60.



Sous les branches de l’udala est un roman africain résolument militant, qui nous rappelle que la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ a lieu partout.

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