A l'occasion de cette rentrée littéraire 2016, la romancière Petina Gappah présente son nouvel ouvrage, "Le Livre de Memory" dans lequel la seule femme emprisonnée dans le couloir de la mort au Zimbabwe, déroule ses souvenirs à la recherche de la clé qui pourrait la faire sortir.
En savoir plus sur "Le Livre de Memory" : http://www.myboox.fr/livre/le-livre-de-memory-9782709650632
Musique : The place inside_Silent partner
"Mes souvenirs ne sont pas ceux des festins passés, sauf si vous comptez les fêtes d'anniversaires que ma mère a organisées pour nous.Le jour où ma mère et mon père m'ont venus à Llyod est le jour où nos sorts respectifs, le sien et le mien sont entrés en collision pour former finalement le fil qui m'a conduite jusqu'ici, dans une cellule de la prison de Chikurubi."
Ils faisaient une fête d'été en juin, ce qui est bien évidemment l'hiver ici, mais ce n'était pas des gens à laisser un inconvénient comme le fait de vivre dans le mauvais hémisphère gâcher ce qu'ils estimaient être les traditions inaltérables de l'Angleterre (...) Ils auraient fui, horrifiés, la véritable Angleterre avec ses Indiens, ses Pakistanais et ses Jamaïcains.
Seule la vérité officielle importe. Seule cette vérité sera inscrite dans les livres d'histoire afin que les enfants l'apprennent.
Le matin, les hommes et les femmes d'Easterly lavaient leurs odeurs de sommeil dans des seaux d'eau qu'il fallait chauffer en hiver. Ils enfilaient des chemises et des jupes bien repassées à l'aide des fers qui marchaient à la braise. Dans leurs habits élégants levant le pouce au bord de la route, ils ressemblaient à n'importe qui d'autre, de n'importe où ailleurs.
La mort ne coupe pas les liens ; elle les resserre plus encore [...]
Mais chaque chagrin amoureux est quand même une petite mort.