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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Les nefs de Pangée

Pangée. Une terre ceinturée par un insondable océan, l’Unique. Chaque fin de cycle, tous les 25 ans, voit les peuples de Ghiom rassembler leurs efforts dans la construction d’une flotte de nefs immenses afin de donner la chasse à un être mystérieux et redoutable, le roi des mers, l’Odalim. Du résultat de la chasse dépend l’avenir de Pangée : malheur ou félicité. Le récit s’ouvre sur le retour infructueux de la 9ème chasse…

Une construction au service de l’émerveillement



Christian Chavassieux nous gratifie d’un world building très intéressant et profond sur la plupart des aspects. C’est notamment le cas quand il décrit merveilleusement la nature de Pangée ; autant de paysages différents que l’on perçoit à travers les yeux d’un Memphéite ou d’un Basalien par exemple (et pour cause, Basal étant la plus grosse ville du monde, son paysage est essentiellement urbain). Quant à eux, la faune et la flore sont à la fois suffisamment exotiques pour que le dépaysement fasse son œuvre sans que cela soit non plus totalement improbable et par conséquent inimaginable. Le monde de Pangée en ressort à nos yeux d’autant plus vivant et riche que cet environnement apporte sa contrainte dans les choix et les parcours de nombre de protagonistes.



Un autre élément particulièrement bien décrit sont les us et coutumes des peuples habitants Pangée (les différentes nations qui la composent sont unifiées sous l’appellation Ghiom, sans que ceux-ci diffèrent au niveau racial). Chaque peuple se démarque ainsi par ses particularités culturelles (plus ou moins guerrier), son style de vie (nomade ou sédentaire), etc. C’est la somme de toutes les nations qui forme la civilisation Ghiom de Pangée.



Si ces éléments démontrent un gros travail de la part de l’auteur (avec une belle carte et un conséquent glossaire en fin de volume, d’ailleurs) pour immerger au mieux le lecteur et stimuler son imaginaire, il n’en demeure pas moins que, paradoxalement, d’autres aspects de la construction de l’univers m’ont paru beaucoup moins développés. On pourra regretter que certains épisodes soient totalement négligés, comme le pèlerinage mystique, par exemple, que j’aurais personnellement estimé intéressant de développer afin de comprendre le parachèvement de la formation de commandant suprême de la flotte, mais pour lequel on ne sait finalement… rien. On tourne la page et c’est expédié (littéralement). Ou encore, bien qu’ayant quelques éléments de description permettant d’imaginer la forme générale des immenses nefs (et encore, chaque nation semble orienter la construction de ses nefs selon son expérience de la chasse) la méthode de fabrication a proprement parlé reste survolée, pour l’essentiel. Toutefois, il s’agit le plus souvent d’épisodes peu importants au regard de l’intrigue et on ne peut reprocher à l’auteur d’être passé un peu vite sur certains aspects (le livre faisant tout de même déjà près de 600 pages)

Un style soigné



Autre gros point positif : le style de l’auteur. J’ai été très agréablement surpris par son style poétique, enlevé et tout à la fois fluide. Certains passages sont de toute beauté, réellement. Je ne suis pourtant pas un fan absolu du style lyrique en général, j’apprécie plutôt un style rythmé, direct, sans chichi, mais là, force est de constater que le dosage est parfait. On est transporté dans l’histoire de bout en bout (même si l’entrée en matière demande un peu d’effort)



En effet, le récit démarre donc sur la piteuse arrivée de la 9ème chasse. Et il faut le dire tout de suite : le lecteur doit s’accrocher sur les 130 premières pages. Non pas que la qualité ne soit pas au rendez-vous, bien au contraire, mais plutôt car il s’agit de la phase où l’auteur prend le temps d’introduire son propos, d’annoncer les personnages (il y en a beaucoup) et de décrire le monde dans lequel va s’articuler l’action. Il faut un temps pour que tout cela prenne forme sous nos yeux. Et en fin de compte, on s’aperçoit que Les nefs de Pangée fait partie de ces romans que l’on ne regrette pas d’avoir tenus sur les 100 premières pages 🙂



La première partie du livre se déroule sur 25 ans et relate, en gros, les préparatifs et le départ de la 10ème chasse. Après cela, le rythme s’accélère, les pièces du puzzle s’imbriquent et on est véritablement happé par le cœur du récit : la chasse à l’Odalim !



Je ne veux pas trop spoiler, c’est pourquoi je ne décrirai pas la suite du récit, mais sachez que vous en aurez pour votre argent avec pêle-mêle : Une chasse et des combats épiques, du sang et des larmes, un nouveau point de vue, un changement politique (comment ne pas y voir une critique du modèle capitaliste ?)…



Le seul point qui m’a semblé un peu en deçà dans le récit et le traitement apporté aux personnages. On a du mal à pleinement se sentir concerné par leur sort, on ne s’attache pas assez à eux (le nombre de protagoniste n’aide pas). Exception faite sur un seul (je vous laisse découvrir lequel)

En conclusion



Les nefs de Pangée nous transporte dans un monde empreint d’une beauté sans équivalent. La plume de l’auteur sert parfaitement le récit qu’il soit dur, par moment, ou le plus souvent source d’émerveillement. On pourra regretter toutefois le manque de profondeur accordé aux personnages d’une manière générale. Il en résulte néanmoins un très bon moment de lecture que je vous recommande.
Lien : https://espaceduntemps.fr/
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La Joyeuse

Il fut un temps, bien avant que nos souvenirs deviennent souvenirs, l'ancienne Mésopotamie.



Un sauvage , primitif, chef de meute , sème une peur que l'on devine terrible dans un petit bourg. Contraints, les villageois vont quérir de l'aide auprès de leur roi, Gilgamesh, qui leur octroi l'aide d'une de ces courtisanes, la belle et sensuelle Shamat la Joyeuse.



Par la magie des étoiles, des sens et du corps, Shamat séduira le jeune Enkidu. S'en suivra une danse des corps, des sens, de coup de langue, de sexe chaud et humide ... Car Shamat en savoir faire, devinera en Enkidu un nouveau roi et déliera son devenir.



Écris à la première personne, cette petite nouvelle s’inscrit dans la légende de Gilgamesh , roi qui abusa de son pouvoir et qui incita Aruru à créer à partir de l'argile son jumeau antagoniste afin de le canaliser.



A travers cette trame historique , les auteurs nous invitent à rencontrer la naissance d'Enkidu. Mais c'est là que s'arrête l'intérêt car la suite est une version porno-chic du comment Shamat arrivera à lever la hampe lourde d'Enkidu vers ces lèvres entrouvertes ; Un peu comme la version XXX du Caligula de 1979.



Christian Chavassieux manie le verve façon Cyrano de Bergerac du cul , ce qui nous donne une partie de jambe en l'air à la première personne, d'une trentaine de pages; et qui est, à mon sens , agréablement complétée et aérée par les dessins de Winfried Veit : expressif et brut.



L'ensemble est un petit récit sans prétention à 8€ , destiné principalement à la gente masculine, et qui accompagnera les trois éjaculât d'Enkidu; un plus grand exploit que ma propre personne à sa lecture à mon grand regret :p



Une petite nouvelle qui ne marquera pas les annales de la littérature, mais peut-être bien votre pantalon.
Lien : http://dcafeine.blogspot.be/..
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La vie volée de Martin Sourire

Quel destin que celui de Martin arraché encore enfant à sa famille par une Marie-Antoinette en mal d'enfant puis peu à peu oublié et livré à lui-même dans le parc de Versailles lorsqu'il devient inintéressant à ses yeux. L'auteur le suit dans sa vie, la vie d'un enfant taiseux qui restera à jamais un déraciné.

Le hasard des rencontres lui permettra de faire son chemin en pleine révolution, de fonder une famille avec Marianne. Il s'engage dans l'armée révolutionnaire pour défendre des idées et se retrouve en Vendée dans les escadrons qui vont semer la mort. Une fois de plus son destin lui échappe.

Christian Chavassieux fait de cet inconnu un héros fragile. On se surprend à penser que, malgré tout, son passage à la Cour lui a ouvert les portes d'une instruction qu'il n'aurait peut-être pas eue sans cela et pourtant on sait bien que cette vie-là, loin des siens, n'est pas une vie.

La construction du livre est impeccable, conformes au caractère taciturne du héros les chapitres sont courts sauf lorsque, étouffé par les souvenirs de Vendée, sa pensée s'épanche sur les atrocités vécues et perpétrées. Un roman qui mérite d'être découvert.
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L'affaire des vivants

Pour une fois, le bandeau du roman signé Alice Ferney (excusez du peu) a raison : ce roman est un chef d’oeuvre.



Tout m’a plu : le style à la fois simple mais au vocabulaire recherché (l’auteur explique en fin de volume qu’il s’est servit de certains mots de la langue française tombés en déshérence).



L’histoire ensuite : celle de ce bébé que le grand-père prénomme Charlemagne et qui sera un homme à part, faisant plier tout le village devant lui. Un homme entreprenant et avide de s’élever socialement.



J’ai aimé tous les personnages, car l’auteur ne les dénigre jamais : ses deux frères rustauds et le troisième un peu révolté ; le fils gâté et exact opposé de son père ; la femme sachant reprendre les rênes ; l’associé un peu frileux….



J’ai aimé la conclusion de ce roman : notre rapport avec nos morts ; ce que la vie nous apprend.



Vous l’aurez compris, un coup de coeur.







L’image que je retiendrai :



Celle de la documentation que l’auteur a utilisé, et les explications qu’il donne en fin de volume, notamment sur la venue de Louise Michel dans le bourg.
Lien : http://alexmotamots.fr/laffa..
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La vie volée de Martin Sourire

L'évolution d'un garçon au sourire "figé" et à la parole rare, sorti de son univers d'enfance par la grâce et le caprice de Marie-Antoinette (personnage inventé mais crédible : la reine adoptait des enfants pauvres) et dont le destin de rencontres en rencontres (notamment un Architecte philosophe) traverse la fin de la royauté (la construction d'une ferme au château de Versailles pour le plaisir de la reine), l'avènement d'une nation de citoyens, et la guerre terrible de l'armée révolutionnaire... Un roman d'apprentissage où le lecteur-la lectrice apprend aussi, au fil d'une écriture que j'ai beaucoup aimée : le choix des mots est "gourmand", on sent que ça compte autant que l'histoire (sans pour autant être "regardez comme j'ai plein de vocabulaire !"), et la manière dont celle-ci est composée (la fin demande un peu de souffle mais c'est très cohérent avec ce qui est raconté) donne une fluidité que je n'imaginais pas trouver, et une fin inquiétante jusqu'aux dernières lignes.

Enfin, les pages d'annexes sont pleine d'humour et très intéressantes quant aux choix de l'auteur et son travail pour lier fiction et historique.
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Mausolées

La bibliothèque n’est pas tant le sujet principal ni central de cette histoire. Certains synopsis étaient donc bien incomplets, laissant présager une incompréhension de l’histoire ou poussant peut-être les gens à bouder ce roman. Il me fallut donc le corriger sur Babelio. Au final, la bibliothèque est un témoin intemporel presque silencieux, mourant, comme un juste symbole mais passons.



Sans trop spoiler, le reste étant sur mon blog : Mausolées est une dystopie fourmillante d’idées à l’écriture fine, ciselée et jouissive. Un reflet assez convainquant de ce que pourrait devenir notre monde actuel en somme.



Une agréable lecture surtout pour la plume mettant en avant un univers extrêmement riche, plus que pour l’intrigue même dont la fin m'a quelque peu laissé sur ma faim.



Néanmoins, d'autres romans plus connus de cet auteur rejoindront sans nul doute ma PAL.
Lien : http://carrefour-ludique.blo..
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La vie volée de Martin Sourire

Martin sourit.

Martin ne se sépare jamais de son sourire.

Il grandit à Versailles, au milieu des caprices d’une reine en mal d’enfant et qui, finalement, donne la vie.

Martin perd la place qui était la sienne mais sourit.

A l’aube de la Révolution, Martin se cherche, enfin prêt à mener en parallèle sa propre révolution, intime.

Il passe de Versailles à un Paris posé sur un feu qui couve.

Martin évolue, apprend, se bat.

La violence devient crue, les massacres lèvent le voile sur un pan d’histoire méconnu et dérangeant.

Moi qui ne suis pas une grande adepte des romans dits historiques, je dois dire que celui-ci m’a particulièrement « parlé », servi par une écriture singulière, puissante et épique.

Et porté par un auteur qui mérite d’être plus connu !
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Les nefs de Pangée

Énorme coup de coeur pour ce prix Planète SF des Blogueurs 2016 (ou prix Planète SF).



Vendredi je suis allée à la bibliothèque rapporter des livres et juste à côté du comptoir de prêt il y avait toute une sélection de livres de fantasy. Celui-ci m'a fait de l'oeil et je l'ai ramené à la maison.



Hier j'étais en congé et j'ai lu toute la journée : impossible de m'en défaire.



L'histoire est celle du peuple de Pangée dont la vie est rythmée par les Chasses à l'Odalim, le Maître des Eaux (un monstre de mer qui pourrait faire pâlir le fameux Kraken). Nous suivons le destin de quatre personnages principaux (à mon avis) : Logal dit le Bâclé, son frère Plairil (très vite catalogué comme un sale type), Bhaca le commandant en chef de la Dixième chasse et surtout Hammassi la conteuse de ladite chasse.



C'est tout un univers qui se met en place et c'est très bien raconté. Quand l'auteur introduit un mot inventé (faune, flore ou autre) avec la phrase qui l'enrobe, sans se poser de question on sait de quoi il s'agit.



Ils ont des moeurs un peu singulières : les enfants ont une mère et 9 pères, des élections style Hunger Games (le peuple choisi les candidats et ensuite ils doivent s'entretuer pour qu'il n'en reste qu'un), etc.



Les scènes d'affrontement en mer sont époustouflantes - tout comme les scènes de mort violente - et puis soudain… WHAT ???



!!! ATTENTION SPOILERS !!!





Un très bon moment de lecture que je vous recommande vivement.



Challenge pavés 2016-2017





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La vie volée de Martin Sourire



«  Enle vé «  par caprice par Marie-Antoinette, puis délaissé, Martin finit par franchir le mur-prison de Versailles. Il découvre Paris, ses rues, ses quartiers, ses petits métiers. Il entend les murmures puis les grondements de la Révolution. La guerre de Vendée lui révèle un autre visage de la Révolution et de lui même.

La vie volée de Martin, c'est la vie confisquée, emportée par le flot de l'Histoire. Pour s'en sortir, Martin doit franchir des murs, ceux de Versailles et ceux des horreurs des massacres de Vendée.

Ch.Chavassieux fait revivre avec précision la vie du petit peuple, des oubliés de l'Histoire. Il nous fait aussi découvrir des personnages tels que les architectes Jean Louis Boullée, Richard Mique, des cuisiniers comme Beauvilliers. Le style lyrique, l'utilisation du vocabulaire de l'époque , une documentation remarquable rendent haletant et palpitant l'atmosphère du récit . A la fois roman d'initiation et roman historique ,c'est essentiellement la Révolution vu d'en bas. A découvrir.



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Les nefs de Pangée

Quelle que soit "l'animal" qui a réussi à se dresser sur ses deux pattes et à se servir d'appendices opposables, l'évolution, du moment que l'échange et le volontarisme altruiste fait place au commerce, donc au profit ....c'est le début de la dégringolade...Heureusement les êtres ouverts , de bonne volonté et créatifs savent tisser des ponts.

L'écriture, qu'elle serve à rapporter les faits, se faire souvenir du passé, pour ne rien en oublier ou à faire rêver, le travail de journaliste ou de conteuse, le travail d'écriture pour témoigner. Le respect à tout prix de sa sauvegarde et de sa liberté, de la part de toutes les parties en faction est la garantie d'un avenir commun et de la paix.



Outre le cheminement d'Hammassi désignée dés son enfance pour être la conteuse de la dixième chasse, celle qui réunira derrière elles toutes les nations, aube d'une ère nouvelle....Le récit de cette chasse sur l'océan, l'Unique, d'un méga monstre marin et au passage de ses protecteurs, sous race de flottants.....réjouira les amateurs de combats maritimes, et fera sourire d'une idée féministe, plus qu"eugéniste, de la manière de sélectionner les meilleures gamètes pour engendrer les meilleurs Gehm ou Gélich ....Tout un monde créé ici que l'ont découvre, comme une survivance d'un monde connu, peut être en mieux, que l'on suit les yeux grands ouverts pour pas en perdre une miette.
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Un tremplin pour l'utopie

Commençons par la conclusion : ce n’est pas parce que c’est gratuit que ce n’est pas bien.

Un tremplin pour l’utopie est offert par les indés de l’imaginaire pour l’achat de deux livres Hélios.

Pour rappel – ou information, les indés de l’imaginaire est un collectif regroupant 3 éditeurs indépendants de littérature de l’imaginaire, à savoir Mnémos, ActuSF et les Moutons électriques.

Ce petit livre rouge contient au final 8 courts récits dont deux, qui ouvre et conclue l’ouvrage, signées d’écrivains chevronnés. Le contenu résulte d’une sorte de concours d’écriture, sur le thème de l’utopie (comme on s'en doute).

On commence avec une utopie entre un monde virtuel et un monde réel dévasté, dans une superbe nouvelle menée de main de maître par Estelle Faye.

La deuxième se situe dans une grande nation amérindienne, développée comme une uchronie, plaisante et joliment racontée.

La troisième histoire conte une communauté simple et qui fait le bonheur du narrateur, érigée dans un monde post-apocalyptique. Énième revisite du mythe du bon sauvage qui passe encore sous silence les inconvénients inhérents à ces modes de vie.

On a ensuite une utopie issue de la piraterie, originale et rafraîchissante, l'une de mes préférées du recueil.

Puis, une autre utopie, nanotechnologique, que j'ai aussi beaucoup aimée, dans une très belle nouvelle qui pose la question de notre capacité à accepter le bonheur.

La sixième histoire nous parle du lien entre l'humain et le robot d'une manière différente et poétique, évoquant aussi la recherche du sens de sa vie.

On nous raconte ensuite comment un gadget change la face du monde et notre rapport au bonheur mais, pas sûr à mon avis que si cette technologie existait vraiment, elle aurait l'effet escompté dans cette histoire.

Enfin, un monde virtuel à nouveau pour la dernière nouvelle, magnifiquement racontée par Christian Chavassieux, dont j’avais déjà beaucoup aimé le roman Les Nefs de Pangée.


Lien : https://youtu.be/BjCBd1LQrwg
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L'affaire des vivants

Exceptionnel !

L'affaire des vivants est un roman écrit avec une plume en or. Les pensées des personnages s’entrelacent avec celles du narrateur qui n'hésite pas à ponctuer son roman de remarques personnelles sur ses personnages et leurs actions. Le récit en lui même est fascinant. Si le héros commence par impressionner, notre vision de lui évolue finalement au cours du roman, et rend ses aventures d'autant plus passionnantes.

A lire absolument !
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L'affaire des vivants

Je remercie tout d'abord les éditions Phébus et Babelio pour ce très bon roman.



Je connaissais Christian Chavassieux pour ses romans d'imaginaire mais pas sur la littérature contemporaine, ce fut alors une surprise de le découvrir dans ce genre. Une très bonne surprise car ce roman en est un très bon, rempli d'émotion, avec un style magnifique!

Un roman qui captive dès les premières pages et qui contient une densité historique et familiale.

Le personnage de Charlemagne est très intéressant et est une des forces du roman.

Un très bon cru, à dévorer sans hésiter!



[Chronique plus détaillée à venir]
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Un tremplin pour l'utopie

Qui n'a jamais rêvé d'un monde parfait ? D'un endroit où les hommes pourraient vivre en paix avec eux-mêmes et avec leur environnement, sans que rien ne vienne gâcher cette perfection ? Le contexte dans lequel nous vivons aujourd'hui ne se prête guère à l'utopie, et c'est peut-être justement pour cette raison que ce petit ouvrage m'a à ce point charmé. Résultat d'un concours de nouvelles lancé en 2015, l'anthologie « Tremplin pour l'utopie » regroupe les textes des six lauréats encadrés de deux auteurs chevronnés : Estelle Faye et Christian Chavassieux. L'occasion pour le collectif des Indés de l'Imaginaire de mettre en avant la spécificité de leur création (trois maisons d'édition concurrentes qui s'associent, ce n'est effectivement pas courant...) et de fêter le cinquantième numéro de leur collection de poche partagée, Hélios. Honneur aux dames, c'est à Estelle Faye que revient la charge d'ouvrir l'anthologie avec « Les anges tièdes », un texte très réussi qui nous entraîne à la découverte d'une utopie... virtuelle. Créé au départ pour n'être qu'un « simple » jeu vidéo de fantasy, Arcadia Online s'est peu à peu développé pour devenir un véritable univers dans lequel les humains passent toute leur existence, bien à l'abri dans un caisson répondant à tous leurs besoins vitaux. Mais à trop vouloir rendre tout parfait, ne risque-t-on pas l'ennui ? « Aujourd'hui, pour s'occuper, les citoyens d'Arcadia jouent à pousser des jetons mauves et roses sur une marelle, ou à faire pousser les plus gros navets. Avant, ils avaient d'autres jeux. Ils combattaient des Hydres dans les marais d'Asclépios, ils bravaient les géants des neiges sur la barrière des monts Sabres. Les cyclopes de pierre du port d'Antérion s'animaient. Les sirènes aux ailes de nuit attaquaient les bateaux sur la mer Turquoise, et des djinns vengeurs se mêlaient aux vents du désert. » Une utopie, oui, mais en passe d'être compromise...



Le texte suivant est signé A. D. B. et allie cette fois utopie et uchronie, l'avenir des États-Unis et de l'Europe ayant basculé après l'émergence d'une nation amérindienne au XVIIIe siècle. L'idée ne manque pas d'originalité et est détaillée avec soin mais la narration maladroite empêche une véritable immersion de la part du lecteur. « Les premiers jours de mai » nous entraîne ensuite dans un monde post-apo à priori assez classique (à noter toutefois que la fin du monde n'est pas due à une prolifération de zombies mais à une étrange épidémie). Ce n'est cependant pas la catastrophe en elle-même qui intéresse David Chambost mais plutôt l'après : que se passe-t-il pour les survivants des années après la fin, quand vivre sur les restes de l'ancien monde ne suffit plus ? L'auteur met en scène une petite communauté renouant avec un mode de vie oublié, simple et sain, et signe de très beaux passages, à l'image de celui où l'on découvre les grands supermarchés d'autrefois réinvestis par la nature, ou encore celui dans lequel des voyageurs abreuvent la communauté de récits étonnants sur un monde redevenu mystérieux. La nouvelle suivante vaut elle aussi le détour et prend place après la prise de Nassau par le gouverneur anglais Rogers au XVIIIe, alors que les pirates des Caraïbes se retrouvent sans véritable pied-à-terre. Les navires des rebelles commencent alors à s'agréger sur la mer et en viennent peu à peu à former une véritable cité flottante régie selon une idée originale : le groupe qui aura le pouvoir de décider pour la communauté sera choisi en fonction de la brise qui soufflera sur le moment. Le pouvoir au vent : en voilà un beau programme ! Le contexte dans lequel se déroule la nouvelle ne manque pas d'attraits et la plume inspirée et plein de gouaille de Vincent Gaufreteau rajoute un charme supplémentaire à cette « Anémocratie ».



On plonge ensuite dans de la pure science-fiction avec « Le jour où Dieu m'a vue nue », une nouvelle habilement construite signée Ariel Holzl. La chute est plutôt inattendue et l'utopie dépeinte elle aussi assez originale : et si grâce au perfectionnement des nouvelles technologies on proposait à chaque citoyen de voter pour prendre des décisions ? (vous vous imaginez un peu voter pour choisir quel temps il fera demain... ?) Dans « Murmures lointains » Aurélie Léon imagine pour sa part un monde où les humains seraient tous connectés les uns avec les autres, tandis que Bruno Pochesci opte dans « Le moins pire des mondes » pour un système tout aussi inventif : et si un simple bracelet pouvait évaluer votre degré de bonheur et vous le communiquer sous la forme d'un pourcentage ? Face à cette révolution technique sans précédent, l'auteur a l'idée de tester les réactions de personnalités influentes partout dans le monde. Imaginez un peu un grand chef d'entreprise découvrir que rendre ses employés heureux fait également grimper son pourcentage ? Qu'en serait-il du président des États-Unis ? Et du pape ? (à qui on doit ici une scène particulièrement jouissive). « Les hommes sont toujours aussi friands de spiritualité mais rejettent désormais toute codification religieuse. Manger ceci, prier le cul tourné par-là, empapaouter madame comme ci plutôt que comme ça... Toutes ces simagrées n'ont plus lieu d'être. Tu cherches Dieu ? Mate les étoiles, comme tes ancêtres. Ou le roulis des fesses de ta douce, le sourire d'un môme, la frénésie d'un chaton aux prises avec une pelote de laine... » Christian Chavassieux clôt ce recueil avec « Nulle part, tout le temps », une petite nouvelle dans laquelle un homme chargé de contrôler la bonne tenue d'une expérience utopique se retrouve à y participer pour la sauver. De quoi refermer l'ouvrage sur un peu de douceur.



Une petite anthologie consacrée à des sociétés idéales qui regorge de bonnes idées pour réinventer le monde d'aujourd'hui et celui de demain. Et puisqu'on est dans l'utopie, sachez que l'ouvrage vous est offert pour l'achat de deux livres appartenant à la collection Hélios : une raison supplémentaire de ne pas vous priver de cette bienvenue touche d'optimisme !
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L'affaire des vivants

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et son opération Masse Critique qui m'a permis de découvrir l'Affaire des vivants et son auteur Christian Chavassieux.



Cette histoire avait tous les éléments pour me plaire: une saga familiale, historique, sous fond de révolution industrielle, du côté de Lyon, l'histoire d'une ascension sociale.



Et pourtant... je ne suis pas parvenue à entrer dans ce roman qui m'a semblé trop long, avec une écriture par moments trop descriptive à mon goût. Je suis restée de marbre face au destin de Charlemagne et des différents personnages l'entourant.



Une déception pour ma part...
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La vie volée de Martin Sourire

Ici, j’ai découvert un roman, qu’il serait peut-être plus pertinent de nommer « documentaire », avec le sentiment de suivre un observateur-clé, Martin, témoin privilégié (?) de son époque. Sous prétexte d’aborder avec une très grande justesse l’histoire politique et sociale de l’Ancien Régime à Versailles, puis la Révolution française, en suivant la vie de ce jeune orphelin, l’auteur nous sert ici une véritable plongée dans l’histoire mais aussi, à mon sens, dans la fragilité et la noirceur de l’âme humaine. Une quête d’identité volée sur fond de Révolution, traitée avec beaucoup de finesse.

Cette reconstitution historique se décline d’une manière assez théâtrale, en trois parties distinctes :

- l’enfance orpheline, silencieuse, incomprise et solitaire d’un Martin arraché à sa famille dans sa petite enfance, qui vit dès lors dans une véritable prison dorée, de laquelle seule la nature peut le faire sortir. Un enfant sauvage, perdu au milieu des plaisirs de Versailles et de la futilité des aristocrates, le tout exposé en une lecture charmante et sensiblement désuette,

- la découverte de la vie à Paris : la véritable naissance de Martin ?

- la période de la terreur : Martin vit la révolution du côté d’un peuple devenu complètement sauvage, son permanent discours intérieur accentuant le malaise et la distance par rapport à la violence des actes accomplis.

Le roman, d’un style recherché, est vraiment très documenté et passionnant.

Je le recommande vivement à tous ceux qui apprécient les bons romans historiques !

Encore une fois, un grand merci à Babelio qui m’a permis de découvrir, grâce à ses opérations « Masse critique », un roman vers lequel je ne serai peut-être pas allée, et aux éditions Phébus pour ce qui fût pour moi un vrai plaisir de lecture.
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La vie volée de Martin Sourire

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Phébus et le site Babelio pour m'avoir permis de lire ce superbe roman grâce à une opération Masse critique spéciale.

En 2014, j'avais lu et adoré L'affaire des vivants , le précédent roman historique de Christian Chavassieux paru aux éditions Phébus. J'étais donc impatiente de découvrir La vie volée de Martin Sourire dont l'action se déroule à une période clé de notre histoire, la période révolutionnaire. Cette lecture m'a vraiment enthousiasmée, je l'ai trouvée vivante, passionnante et instructive, bref je me suis régalée.



La vie volée de Martin Sourire couvre une période relativement courte entre les dernières années du règne de Louis XVI et de Marie-Antoinette et la Terreur (soit un peu plus d'une quinzaine d'années) ; période courte donc, mais extrêmement riche en bouleversements en tous genres, en particulier sociologiques et politiques. Nous y suivons Martin, jeune garçon discret adopté par caprice par une reine en mal d'enfants et rapidement abandonné à son sort par manque d'intérêt. Livré à lui-même, sa vie sera une succession de rencontres qui le feront grandir et évoluer, à Versailles tout d'abord, dans le cadre enchanteur (mais factice) du Hameau de la reine, puis à Paris et en province, des premières heures de la Révolution aux ultimes soubresauts de la Terreur. L'apprentissage de la vie par Martin sera également une sorte d'apprentissage pour le lecteur qui, comme le héros du roman, va découvrir la vie quotidienne des humbles et des riches en cette fin de XVIIIème siècle et va prendre conscience des bouleversements politiques qui s'engagent.

Je n'ai pas trouvé le personnage de Martin particulièrement attachant, peut-être à cause de son tempérament solitaire, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le suivre et à le voir évoluer tout au long du roman. J'ai partagé ses espoirs et son insouciance, ses doutes et ses déceptions face à un monde changeant où il est difficile de trouver sa place. L'auteur a donné vie à toute une galerie de personnages sympathiques et intéressants, qu'ils soient réels ou fictifs, qui vont permettre à Martin de grandir et de traverser cette période difficile, mais également permettre au lecteur de plonger dans l'Histoire de manière vivante et réaliste. Le texte oscille entre douceur de vivre et extrême violence, entre anecdotes et faits historiques. J'ai beaucoup aimé le style de Christian Chavassieux, mélange harmonieux de phrases courtes et de longues tirades, de dialogues réduits au minimum et de descriptions détaillées sans jamais être ennuyeuses. Les chapitres sont courts, les pages s'enchainent rapidement, il n'y a ni temps mort ni baisse de régime. J'ai été un peu déstabilisée par le début de la dernière partie, qui correspond à la période de la guerre de Vendée et de la Terreur, mais les dernières pages m'ont totalement convaincue, les mots de Martin m'ont bouleversée jusqu'au final, formidable.



Pour résumer, j'ai adoré La vie volée de Martin Sourire, roman historique vivant et réaliste qui nous plonge dans une période passionnante de notre histoire. C'est très bien écrit, intelligent et instructif, et pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, l'auteur a inséré des notes chronologiques, bibliographiques, biographiques et lexicales en fin de volume.
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La vie volée de Martin Sourire

La reine Marie-Antoinette est mariée depuis plusieurs années déjà au roi Louis XVI et les années passent et passent encore mais point de grossesse en vue. Particulièrement en mal d'enfant, la reine se met à recueillir de jeunes garçons dans son hameau de Versailles.

Un jour, son chemin croise le petit Martin, orphelin et petit dernier d'une grande fratrie, recueilli par sa grand-mère. La reine propose à l'aïeule de bien s'occuper de l'enfant et en échange de quelques pièces, emmène Martin avec elle.

Mais hélas, ce garçon avec son drôle de sourire, lasse très vite la souveraine, d'autant qu'elle est enfin grosse et va donner la vie successivement à une fille, Marie-Thérèse dite Mousseline, et un fils, le futur dauphin.

Dès lors, on ne sait plus quoi faire de Martin qui devient vacher...

Vous connaissez mon goût pour les romans historiques, surtout ceux qui ont pour cadre le siècle des Lumières, j'étais donc ravie de recevoir La vie volée de Martin Sourire, le second roman de Christian Chavassieux, qui connaît fort bien cette période.

Pour autant, j'ai provisoirement abandonné cette lecture, incapable d'aller au-delà de la cinquantième page, et de m'intéresser au destin de ce jeune orphelin. Je n'ai toutefois pas dit mon dernier mot et j'espère bien que lorsque je reprendrai cette lecture, l'intérêt sera cette fois-ci au rendez-vous.
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La vie volée de Martin Sourire

Un grand merci à Babelio et aux éditions Phébus: c'est une jolie perle de roman que je viens d'avoir l'occasion de découvrir grâce à Masse Critique.

De cet auteur, j'avais déjà dévoré L'affaire des vivants mais j'avais tellement aimé celui-ci que je n'osais pas attaquer le reste. C'est toujours ainsi après un roman fantastique, la question "Et si le reste de son oeuvre me décevait?"

Rien de cela ici: La vie volée de Martin Sourire est un très bon roman, qui pourtant traverse deux sujets, deux périodes, la vie à Versailles sous l'Ancien Régime et la Révolution, qui ont déjà été tellement traités et par les historiens et par les écrivains et se révèlent souvent bourrées pour eux d'embûches et de clichés. Et ne parlons même pas du sujet de la Vendée qui crispe encore tellement de passions après tout ce temps que la plupart des écrits qui lui sont consacrées sont plus partisans qu'autre chose, la qualité s'en ressentant. (A part peut être chez La Varende, mais aussi magnifique soit sa plume, nul ne peut dire de lui qu'il est impartial, loin de là même)

Christian Chavassieux est un écrivain d'une autre trempe: il a déjà la bonne idée d'aborder cela par un angle original. Voici Martin Sourire, orphelin, une petite bouille ronde avec justement,un sourire inextinguible, pour lequel une Reine, encore en mal de maternité, a le coup de foudre au détour d'un voyage.... Le destin de Martin en est bouleversé et c'est à travers lui que l'auteur nous offre une plongée dans l'histoire et dans l'âme humaine.

Une excellente découverte, que je recommande, et un roman qui m'a décidée à partir à la découverte du reste de l'oeuvre de cet auteur!



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La vie volée de Martin Sourire

Un roman historique qui débute lorsque la reine Marie-Antoinette, désespérant d'être mère, découvre un enfant au sourire de chérubin dans la cour d'une ferme. Elle le fait acheter et le garde un moment auprès d'elle puis s'en lasse ...



Martin grandit à la cour sous la garde d'une lingère puis s'intéresse aux jardins et aboutit au Hameau de la Reine où il devient vacher ...



Il en sera ainsi presque toute sa vie ... Son sourire enjôleur le fera apprécier, parfois détester, et lui ouvrira bien des portes



On le retrouvera à Paris, plongeur puis cuisinier, puis majordome-homme-à-tout-faire chez un architecte et finalement soldat dans l'Armée Républicaine ...



Un texte inégal avec des longueurs dans le premier tiers qui m'auraient presque convaincue de lâcher le livre ... une deuxième partie plus vive dès que Martin quitte Versailles mais que le récit des massacres vendéens fut long !


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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