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Critiques de Christian Chavassieux (182)
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

La confrontation entre Cortés et Motecuhzoma ira jusqu’au bout. Pourtant les divisions au sein des troupes de Cortés sont nombreuses. Comme parmi les autochtones où les Mexicas sont redoutés. Le roi va désavouer Cortés qui ne peut plus faire marche arrière. La suite on la découvre pleine de furie, de panache aussi, de manigances et de manipulations qui verra la perte et l’anéantissement d’une civilisation. Suite et fin dans le tome 2. Dessin de Fernandez très bien ancré dans l’histoire.
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

D'abord je retiens les couleurs, les dessins , la qualité des cadrages, la mise en valeur des paysages du nouveau monde et de ses villes disparues, la magnificence des vêtements amérindiens, un régal pour les yeux.

Ensuite l'histoire: du sang, des larmes, beaucoup de batailles, rêves de pouvoir et de conquête plus fort que le respect , la tolérance, bref rien de neuf dans l'essence de la guerre et cela me rend triste qu'on en soit encore là aujourd'hui.

Une page d'histoire propre à la collection "Explora" de Glénat, pédagogique et ultra réaliste, instructif.
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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Cuba. Janvier 1519.

Cortés dispose de biens plus qu’honorables mais il imagine mal passer le restant de ses jours à Cuba. Il a soif de conquêtes. Il veut s’abreuver de richesses. Or, non loin de là s’étend une terre qui ne demande qu’à être conquise ! Oui, mais, le gouverneur de Cuba ne l’entend pas de cette oreille, malgré qu’il ait nommé Cortés lui-même. Il doit l’arrêter avant qu’il ne s’embarque avec ses hommes.

Cortés compte s’emparer de ces terres au nom de son souverain, Charles Quint, qui en retour devrait le nommer gouverneur. Le conquistador sait qu’il devra envoyer des quantités d’or importantes à Charles Quint qui en a besoin pour convaincre les grands électeurs de le nommer à la tête du Saint-Empire.

Mais Cortés n’a-t-il pas les yeux plus gros que le ventre ? Avec à peine 508 soldats et 16 chevaux, il prétend s’emparer de terres où sévissent des milliers de guerriers habitués à se battre ?



Critique :



Ce diptyque très bien documenté nous révèle deux points de vue : celui de l’Espagnol Cortés et celui de Moctezuma, l’empereur aztèque, un grand incompris celui-là ! Était-il un lâche comme aujourd’hui beaucoup de Mexicains se plaisent à le dépeindre ? Était-il paralysé par ses rêves et ses prédictions qui faisaient des nouveaux-venus, des dieux, les futurs maîtres du Mexique ? Voulait-il par une stratégie subtile découvrir les points faibles des Espagnols pour, le moment venu, dresser son peuple pour les chasser ?



Amis adeptes des religions autochtones, ne lisez pas les lignes qui vont suivre, elles pourraient vous faire avaler vos grains de maïs de travers provoquant votre étouffement, vous arrachant prématurément à l’affection de votre bienaimé entourage !

Quand les Espagnols, qui sont loin d’être des enfants de cœur, même dévoyés, découvrent les sacrifices humains perpétrés par centaines, suivis d’actes de cannibalisme, ils sont horrifiés. Bien sûr, d’aucuns justifieront ces meurtres rituels par le respect dû à leur religion, à leurs croyances qui nécessitent d’abreuver de sang humain la terre pour obtenir de bonnes récoltes, contenter les dieux pour éviter les calamités. Pas l’once d’un quelconque intérêt personnel… STOP ! Les Aztèques avaient des rites monstrueux, et c’est peut-être la seule chose de bien qu’aient fait les conquistadors, c’est d’y mettre un terme. Bien sûr, ils n’étaient pas là pour jouer les bienfaiteurs mais bien pour s’enrichir, en tuant si nécessaire.



A la fin de l’album se trouve une riche documentation due à Christian Chavassieux qui nous éclaire sur le contexte de l’époque.

C’est une bande dessinée très bavarde, ce qui ne manquera pas de lasser certains lecteurs qui se seraient bien passés de dialogues à caractère pédagogique. D’autres apprécieront une bande dessinée qui leur apportera énormément d’informations sur la conquête du Mexique par un homme sortant complètement de l’ordinaire.



Les dessins de Cédric Fernandez sont d’excellent facture, fort bien mis en valeur par la mise en couleurs de Frank Perrot.

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Cortés, tome 1 : La guerre aux deux visages

Maîtrisé et bien mené, ce premier tome de Cortés raconte une page d'histoire importante et fait la lumière sur un de ses personnages clés. À lire.
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Demain les origines, tome 1

Ce roman a une histoire un peu particulière, l'auteur l'ayant vu retoqué par son éditeur. Lors du confinement, il a décidé de partager ce premier volume, composé de 6 "livres" retraçant une période de 2042 à 2094.



"Pour ceux qui connaissent un peu mes livres, les deux volumes de "Demain les Origines", à terme, font un lien entre "Le Baiser de la Nourrice", "Mausolées" et "Les Nefs de Pangée", voire "L'Affaire des Vivants" (et oui). "



J'aime beaucoup ce titre, Demain, les origines, qui synthétise parfaitement le propos de l'auteur : Qu'est ce qui nous a amené à cette catastrophe décrit dans ce futur proche et dont nous apercevons les conséquences dans Mausolées.



C'est une sorte de gros fix-up, dont les deux premiers livres peuvent se lire de manière indépendante, ainsi que Le livre de Syrrha. Ces deux livres posent l'ambiance de suite, demain ne sera pas rose, mais brun ! Le livre de Malik qui ouvre le bal pourrait être sous titré Chronique du fascisme ordinaire. Dans une campagne tranquille, un jeune transporte un vieux philosophe, ils s'apprécient sans le dire, le jeune indifférent et le vieux militant. Puis au détour d'une route, un barrage policier...

On suit les aventures de ce Malik aux prises avec l'absurdité, la bêtise et la violence d'un état fasciste au pouvoir. L'auteur nous montre qu'un simple grain de sable peut enrayer la machine de la tranquillité. Le droit n'est décidément pas au service des victimes, quand à la justice... Un monde qui pourrait très bien être le nôtre dans quelques années lorsque l'on voit la montée des Marines un peu partout en Europe et ailleurs.

Malik, le jeune insouciant, en colère mais impuissant, qui préfère oublier par la sexualité, se rend compte que c'est son indifférence au politique qui a rendu cette situation possible. Il est responsable.

Un texte qui prend aux tripes, l'auteur réussissant à rendre cette atmosphère ambiante étouffante. Glaçant de réalisme.



Le livre de Grace nous fait suivre les pas d'une des personnages du livre précédent où culpabilité et responsabilité vont aller jusqu'à leur fin inexorable. Si vous pensez que l'humanité avait touché le fond, vous vous trompez lourdement. Très violent, âme sensible s'abstenir. On apprend un peu plus de notre futur proche : Dérèglement climatique, avec ses tempêtes de plastiques, les bidonvilles...



Le livre de Syrrha nous emmène dans les pas d'une journaliste, une watcheuse, rencontrée dans le précédent livre. Alors qu'elle doit faire un reportage sur un gigantesque incendie d'un nuage de plastiques, avec sa cohorte de réfugiés, elle s'enferme dans un manoir qui devait lui servir de point d'attache. On retrouve un peu de l'ambiance de Mausolées avec ce manoir croulant sous les livres, son propriétaire étrange et hors du temps qui m'a aussi rappelé le film orgiaque La grande bouffe.

Un livre plus introspectif, psychanalytique s'attardant sur les apparences trompeuses de ce château à l'architecture impossible...



Les autres livres poursuivent dans les conséquences de ce fichu bordel. Le monde d'après ? Un monde pur. Non, pas l'air, mais la race. Blanche de préférence et chrétienne. On retrouve quelques personnages rencontrés dans les premiers livres. Et aussi un petit dictateur, digne héritier du petit Adolf. Le climat poursuit son dérèglement de bien belle manière, vivre est désormais synonyme de survie, mis à part pour la classe des dirigeants et de ses courtisans.

Religion , pouvoir, science. Lorsque ces trois là se tiennent la main, le pire n'est jamais loin. Et c'est ce qui arrive. Une icône nait, le besoin d'un bouc émissaire et un scientifique à l'éthique inexistante : l'Histoire se répète.



Qu'est ce qui fait de nous des monstres, des bourreaux, des dictateurs des prophètes ? Sommes nous noir ou blanc ou existe t'il des nuances ? Leur reste t-il une part d'humanité ? Sommes nous responsable de cette situation ?

Une fresque impressionnante, souvent âpre et douloureuse, mais l'auteur nous fait quelques clins d'oeil et plante ici ou là quelques touches d'espérances, à l'univers fort riche de thématique : état, pouvoir, religion, environnement, génétique...

Sur un pavé comme celui ci, il y a bien quelques longueurs, ou manque de crédibilité avec cette sorte de tumeur organique gigantesque rappelant les monstres gigantesques du cinéma, mais rien de rédhibitoire.



Les différents livres sont libres de droit, disponible en format pdf (il existe des convertisseurs en ligne pdf vers epub). Alors on télécharge, on lit, et on dit merci à l'auteur sur son blog. En attendant la suite de l'Histoire avec le second volume à venir dans quelques années, même si le fait de ne pas trouver d'éditeur lui aura peut-être scier un peu les jambes. Quoiqu'il en soit, je poursuivrai ma découverte des écrits de l'auteur.



A télécharger sur son site : http://kronix.hautetfort.com/demain-les-origines/



Seul impératif, "Je rappelle que le téléchargement est gratuit, libre de droits, etc. je vous demande juste de laisser un message ici, ou de m'adresser un mail, si vous avez téléchargé et, si vous évoquez ou citez ce texte, d'en signaler la source."
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Je suis le rêve des autres

Très beau roman, un peu comme un moment hors du temps que nous propose là Christian Chavassieux.

(Légère) fantasy initiatique teintée de clin d'œil à notre monde (mais aussi, pour celles et ceux qui l'ont lu, à son précédent ouvrage Les nefs de Pangée - attention, ça n'est pas indispensable du tout pour la bonne compréhension ici), Je suis le rêve des autres colle parfaitement avec cette idée que ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin.




Lien : https://unpalaisdepapier.ove..
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Je suis le rêve des autres

Comme c'était beau ! J'ai même versé une petite larme à la fin. Magnifique, émouvant, une belle quête, un beau voyage dans la réflexion. J'ai adoré ses échanges entre ce petit garçon de sept ans et ce vieil homme qui souhaite se repentir de son passé. Une transmission pacifique et pure au-delà de l'aboutissement du Pardon. Cette quête différente, n'est que le bon chemin à prendre pour les deux. Merveilleux. (Et j'adore le titre).

Pour plus de consistance, je vous invite à lire la critique de HordeDuContrevent.
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Je suis le rêve des autres

Une lecture qui me laisse un peu dubitative.

C'est très bien écrit, poétique, positif, bienveillant. Cela change dans l'univers très sombre que peut être souvent la SFFF. Et en cela c'est une bonne expérience.

Par contre, je me suis ennuyée (désolée). Il ne se passe pas grand chose. Je n'ai rien contre le contemplatif, mais quand je sais que cela va en être. Dans les littératures de l'imaginaire, j'ai envie qu'il se passe des choses, que ça saigne, que ça voyage, que ça rencontre des obstacles, que ça vive, que ça souffre... Et en l'écrivant, je me rend compte qu'il se passe ces choses ici : l'enfant et Foladj voyagent, rêvent, se font attaquer, vivent et progressent. Mais je ne sais pas, je n'ai pas été touché, tout m'a semblé lent, statique.

Je reconnaît les qualités d'écriture, mais ça ne devait pas être le bon moment pour moi.
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Je suis le rêve des autres

C’est un coup de coeur pour Je suis le rêve des autres de Christian Chavassieux. Le texte est sublime, d’une poésie dingue qui envoûte, transporte et émeut. Et le voyage proposé invite à l’apaisement, à la réflexion et à la rencontre de l’Autre et de soi-même avec beaucoup de justesse. C’est un texte à la frontière des genres qui est d’une humanité folle. Un petit bijou.



Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Je suis le rêve des autres

La chanson de Malou commence à peine, le majestueux Myra et la sublime Pryga seront des étapes essentiels dans la vie de ce jeune explorateur, guidé par le sage Foladj, un Gandalf au passé tumultueux, un Merlin attiré par une ancienne civilisation, un Dumbledore guidant un enfant élu à travers le monde de Pangée !
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Je suis le rêve des autres

Dans Je suis le rêve des autres, Christian Chavassieux nous attache aux pas de Malou et Foladj. Suite à un rêve fait par ce jeune garçon, âgé de 8 ans, les sages de son village pensent qu'il est un reliant. Mais pour en avoir la pleine confirmation, il va devoir prendre la route afin de se rendre auprès de ceux qui savent. Néanmoins, il ne partira pas seul car un vieux guerrier va l'accompagner dans ce voyage. Si pour l'un, celui-ci sonne comme la dernière étape de sa vie, il en va tout autrement pour l'autre car cela inaugure le commencement de quelque-chose de grand. C'est donc dans un parcours, qui s'annonce déjà semé d'embûches, que nos deux protagonistes s'engagent. Finalement, en ce début du périple, nul ne sait comment les événements vont tourner alors tout peut arriver.



Entre roman initiatique et récit d'aventure, Christian Chavassieux nous immerge dans un texte intimiste dont l'intrigue se ressert exclusivement autour de ses deux personnages principaux. En effet, il met en scène ici deux protagonistes aux antipodes l'un de l'autre avec d'un côté, un enfant qui commence sa vie et s'émerveille de tout ce qu'il découvre et de l'autre côté, un vieillard qui la termine et en profite donc pour faire son bilan.



A travers Malou, l'auteur explore la figure du jeune apprenti qui entreprend une quête pour savoir s'il est ou non un élu. Sous l'égide de Foladj et des nombreuses rencontres qu'ils vont faire, il ne va pas cesser d'apprendre, ce qui va l'aider à murir. Bien que Malou soit très jeune, il fait preuve d'une certaine maturité et il a une vivacité d'esprit qui fait de lui un garçon attachant. Tout au long de l'aventure, il est tiraillé entre ses besoins de jeune garçon qui a soif de jeux avec d'autres enfants de son âge et ses doutes, ainsi que ses angoisses de ne pas être à la hauteur des attentes que les adultes ont à son égard. Malou incarne le petit garçon qui cherche à se conformer aux désirs des autres mais qui se retrouve bien vite dépassé par la situation.



Foladj, lui, est un ancien guerrier écrasé par le poids des années. Même s'il paraît aux yeux de Malou être un homme solide, Foladj est à la fois fatigué et rongé par la culpabilité de ses choix passés. Etre complexe que l'on découvre au fur et à mesure du livre, Foladj voit en Malou sa rédemption. En accompagnant cet enfant, en le protégeant coûte que coûte, il espère racheter les péchés qu'il a commis par le passé. Au travers des souvenirs, au gré des rencontres, on prend conscience de la violence qui a jalonné sa vie d'avant. Il fut sans doute un homme dur et implacable, il est aujourd'hui un homme brisé mais à la conviction sincère de terminer sur une belle et noble action.



Ils forment un duo extrêmement touchant et contribuent pleinement à nous faire apprécier ce roman.



Je suis le rêve des autres est un texte très court et pourtant incroyablement bien écrit. La plume de Christian Chavassieux est d'une grande fluidité. Si au premier abord, on plonge dans les pérégrinations de deux héros chargés d'une quête, très vite on prend conscience de la richesse de ce texte du point de vue de la multitude des thématiques abordées.



En effet, dans Je suis le rêve des autres, il est question d'approfondir cette notion de rapport à l'autre. L'auteur nous parle de relation intergénérationnelle puisque dans son livre il a associé un jeune et un vieillard et nous montre comment ils apprennent l'un de l'autre et développe finalement une relation filiale très forte. Mais, Christian Chavassieux devise aussi autour des rapprochements avec l'étranger. Il faut garder en tête que pour Malou, quitter son village natal, lui a aussi permis d'aller à la rencontre d'inconnus et de découvrir le monde sous toutes ses facettes.



Ce livre, c'est aussi une vraie bouffée d'oxygène dans le sens que l'auteur a renoué avec l'un des grands canons du genre en plongeant ses lecteurs dans une grande pérégrination qui amène les héros à traverser de grands espaces. La nature y est assez grandiose. Ainsi, ce roman est aussi une balade dépaysante qui offre aux lecteurs un plaisant moment de lecture... suite sur Fantasy à la Carte.
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Je suis le rêve des autres



"Tous nos rêves ne se manifestent pas avec la même force. Les plus marquants se révèlent souvent aux portes du jour, et bouleversent l'âme au point qu'il semble vital de les partager. Celui que fit l'enfant était de cette nature."



Malou, sept ans, semble promis à un destin exceptionnel. Les anciens du village ont reconnu en son rêve une ancienne prophétie. Il serait l'élu, "le messager des esprits", celui que tous attendaient depuis très longtemps. Afin d'en avoir confirmation, il doit se rendre à Benatia, là où siège le conseil des conseils. Compte tenu de son jeune âge, le vieux Foladj est désigné pour l'accompagner.



"Foladj avait été choisi pour protéger et guider le petit, car il était le seul, au cours de sa vie aventureuse, à s'être rendu au Berceau, le seul à avoir parcouru le continent, à parler plusieurs langues. Il avait même, disait-on, navigué sur l'océan."



*



À la fois récit de voyage, roman de formation et conte philosophique, 《Je suis le rêve des autres》 est un bijou de délicatesse et de poésie - la promesse d'un moment suspendu, hors du temps. Les mots transportent, bercent, envoûtent, caressent l'émotion.



Le lecteur (exclusivement) friand d'action, de suspense ou encore de spectaculaire risquerait de ne pas s'y retrouver. L'histoire est simple mais profonde, l'ambiance intimiste, le rythme lui, plutôt lent et introspectif. Les messages subtilement distillés possèdent un caractère universel.

Savoir si le jeune Malou est bel et bien un "réliant" ne constitue pas l'essentiel. Ce dernier réside ailleurs, dans ce que le voyage a à offrir, en termes de découvertes et d'enseignements, mais aussi dans le lien unissant les deux protagonistes.



*



Comment ne pas s'attacher à eux?

Malou, avec sa candeur, sa soif de savoir, son regard émerveillé sur le monde et ses trésors. Foladj, avec son dévouement sans faille, son désir de transmission, ses fêlures et zones d'ombre. Chacun m'a touchée en plein cœur. Ils partagent tous deux une relation magnifique, tendre et complice, basée sur la confiance, la bienveillance, le respect mutuel. L'un porte sur ses épaules le poids de l'avenir, l'autre le poids du passé. Du pire comme du meilleur, de l'innocence et de l'expérience, chacun apprendra. Avec l'amitié pour refuge, le voyage se fait école de la vie.



"Je n'ai jamais rencontré de personne plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoiqu'il advienne, je t'aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties. "



"Avec toi, je n'ai pas peur."



Qu'ai-je aimé cheminer à leurs côtés, les suivre dans leur quête s'enrichissant d'un sens différent pour chacun. Paysages traversés, rencontres, échanges, chroniques de l'ancien monde, instants heureux ou malheureux, j'emporte ces précieux souvenirs avec moi.

Dès l'incipit, le charme à opéré et ne s'est jamais démenti. J'ai tourné les pages, tant curieuse qu'attendrie.

Une lecture comme une parenthèse bienfaisante, comme un cadeau à s'offrir et à offrir!



***



"Qu'as-tu appris aujourd'hui? Que l'on peut vouloir être plus que soit-même. Et c'est cela qui oriente et prescrit. C'est ce désir qui fait d'un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d'une brute repentie, un être de conscience.



La feuille emportée par les eaux ne connaît pas l'espoir de la rive. Mais tu n'es pas feuille, ô frère humain, et tes rêves disputent sa force au fleuve."



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Je suis le rêve des autres

Comme le dit la maxime, le chemin importe plus que la destination et si nous ne sommes pas sûrs de retenir aussi bien tous les enseignements que Malou aura tiré de ce voyage, restera en mémoire une grande tendresse pour cette aventure.
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Je suis le rêve des autres

Un beau roman, un parcours initiatique entre un viel homme et un enfant de 7 ans. On ne sait pas trop dans quel monde on se situe, un monde imaginaire... mais cela ne dérange pas car on découvre en même temps que l'enfant. C'est un long voyage qui laisse le temps à la méditation, la réflexion, le rêve. Autant l'enfant que le viel homme avance sur leur propre chemin de vie. C'est très sincère, poètique, émouvant. Ils passent par des épreuves difficiles, des vérités qui ressortent et qui font mal. Et peu importe la fin du moment que l'on trouve sa voie.
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Je suis le rêve des autres

En 6 pages, la situation initiale est brossée. L’enfant, que nous connaîtrons bientôt sous le nom de Malou, raconte l’épiphanie qu’il a vécue pendant un de ses rêves. Devant la qualité du récit et la teneur du songe, les anciens pensent que cet enfant peut être un réliant, « un oracle des origines », trait d’union entre les hommes et les esprits, le premier de Paleval, ce village qui n’en a jamais eu. Pour en obtenir confirmation, le vieux Foladj l’accompagnera auprès des autorités compétentes, à Beniatia. « Ainsi commença le voyage du petit Malou et du vieux Foladj. Aventure qui ne bouleversa d’autres destins que les leurs, n’entraîna aucune guerre ou révolution, ne fut même pas exemple de sagesse ou de piété, pas plus que source d’embarras ou d’indignation. Aventure qui ne concerna que ces deux-là, fut pour eux d’un prix élevé, leur apporta une grâce qu’on ne trouve dans la plupart des âmes qu’en miettes et en souillures » nous annonce Christian Chavassieux en page 10 de son magnifique roman Je suis le rêve des autres, nous proposant ainsi une sorte de résumé-guide pour la lecture.

***

Malou et Foladj savent qu’ils entreprennent un très long voyage qui, au mieux, devrait durer 9 ou 10 mois. Ils devront traverser des contrées où seul Foladj s’est déjà aventuré, ce qui justifie qu’il devienne l’accompagnateur de cet enfant possiblement promis à un extraordinaire destin. Le vrai dépaysement, pour l’enfant et le lecteur (qui, comme moi, n’a pas encore lu La Nef de Pangée), commence peu après, à l’arrivée des voyageurs dans la première ville : des maisons incroyablement hautes, des machines inconnues, des gens entravés qui travaillent, des frères de terre tués, destinés à être mangés, et d’autres, des lanquedins, assez gigantesques pour que l’on voyage dans les huttes spacieuses construites sur leur dos. Un autre monde que je me refuse à détailler plus ! Très vite, on comprend que l’enfant et le vieil homme développent une relation faite de curiosité, d’admiration, de respect et de tendresse. Ils vont devenir complices, apprendre à se connaître et à s’apprécier, à s’aimer. L’enfant fait preuve d’un belle maturité pour ses 8 ans, et on pressent un être exceptionnel. Quant à Foladj, il a eu plusieurs vies. Une partie de son passé mouvementé a laissé dans son cœur regrets et remords, mais il a l’impression de s’être partiellement racheté plus tard, par son activisme et ses bonnes actions.

***

J’ai retrouvé avec un grand plaisir dans ce beau récit ce qui me plaît tant chez Christian Chavassieux : le ton, le style, la poésie, le rythme, et aussi les trouvailles sémantiques… Ainsi, le vieil homme et l’enfant voyageront en lanquedin et en ezquide, leur destination est Beniatia, et il a existé une civilisation nommé Christosa. Je pourrais multiplier les exemples. Chacun des personnages est très fouillé et réserve des surprises, l’un et l’autre toujours magnifiés par l’écriture. Les réponses à la question vespérale rituelle de Foladj à Malou « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » ou les brèves conversations qui la suivent donnent souvent lieu à des aphorismes d’une grande profondeur parfois pleins d’un humour subtil et discret. En fait, on progresse dans le récit avec la lenteur propre à l’enfant et au vieil homme, et les découvertes, les splendeurs, les difficultés du voyage s’effacent devant la place laissée à l’introspection des deux héros. Comme l’annonce l’auteur au tout début, c’est l’apprentissage, la connaissance qu’ils développeront d’eux-mêmes qui fait la richesse de leur voyage, bien plus encore que les découvertes et les savoirs glanés au fil de leur périple. J’ai précommandé à la Fnac le prochain roman de Christian Chavassieux, Mon très cher cueilleur de roses, qui sort le 5 mai. C’est la première fois que je fais ça. Fan, je suis…

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Je suis le rêve des autres

Quelle fable magnifique, d’une poésie puissante, touchante, intimiste ! Un récit de voyage unissant un enfant de huit ans et un vieillard où dominent tendresse et émotion, un périple initiatique ponctué de découvertes, d’apprentissages, de bienveillance. Rien que la couverture, illustrée par Kévin Deneufchatel, nous offre la promesse d’un cheminement solaire, d’une quête où la destination importe moins que le chemin. Et tout part d’un seul rêve…



Malou, ce garçonnet de presque huit ans, se réveille un matin dans son petit village, Paleval, après avoir fait un rêve extraordinaire dont il parle aussitôt à ses parents. Interloqués, les parents décident d’en parler aux sages du village qui immédiatement font le parallèle entre ce rêve et une prophétie bien connue. D’après eux Malou est un réliant, un être d’exception choisi pour recevoir les doléances humaines et les relayer auprès des esprits des éléments et, réciproquement, capable d’invoquer les esprits via les rêves pour demander conseil. Pour en être certain, ils décident d’envoyer Malou à Beniata, contrée extrêmement lointaine, pour rencontrer le Conseil des Conseils qui seul pourra confirmer, ou pas, qu’il s’agit bien d’un réliant. Et dans ce cas, quelle chance incroyable pour le village qui attend cela depuis très longtemps, avoir un réliant en son sein permet d’attirer du monde, d’être moins isolés et d’être protégés. Les sages décident que ce long voyage se fera avec le vieux Foladj, le seul à avoir voyagé aussi loin.



Et voilà que commence ce long périple durant lequel nous tournons les pages, émus, intrigués, pour savoir si oui ou non Malou est bel et bien un réliant. Les toutes dernières pages nous donnent la réponse. Mais, avant même cette réponse, nous percevons au fur et à mesure de la progression que le voyage est plus important que la destination…multiplicité des paysages traversés, multiplicités des moyens de locomotion utilisés, faune et flore qui nous émerveillent de leur exotisme, diversité des personnages rencontrés, alternance de moment fabuleux et d’instants très difficiles, avec, pour clore chaque journée, la question de Foladj à son jeune maître, question devenue rituelle : « qu’as-tu appris aujourd’hui ? ». Question que nous pourrions prendre l’habitude de nous poser régulièrement me suis-je dit à maintes reprises…



« Le pays de Benter laissa place aux marche du fleuve. Les pas des lanquedins s’enfoncèrent dans un limon épais et souple, ils foulaient de vastes champs d’herbe grasse qui répondaient à leur marche par un enchantement de parfums amples, sombres et suaves ».



Christian Chavassieux magnifie ses personnages, leur donne chair, de façon approfondie et subtile. Le petit Malou est à l’aube de sa vie, innocent et pur, il s’émerveille de tout, observe et apprend de chaque situation, dispose d’une maturité étonnante pour son âge ce qui en fait un personnage particulièrement attachant. Le vieux Foladj est au crépuscule de la sienne, ce voyage est l’occasion pour lui de faire un bilan, à la fois sur les événements sombres de son passé de guerrier mais aussi sur les éléments plus lumineux de défenseur acharné d’une race d’hommes à présent éteinte, la race ancienne. Faible, fatigué, tiraillé par ce passé aux multiples facettes, Foladj voit en Malou une forme de rédemption, une façon de racheter ses péchés passés. Quant à la complicité entre les deux personnages, Christian Chavassieux nous éblouit de cette amitié grandissante, basée sur le respect, l’admiration, leurs liens se faisant de plus en plus forts au fur et à mesure du voyage, chacun apprenant de l’autre…Ce duo attendrissant est la clé de voute de la fable. L’auteur apporte à ses personnages une âme « qu’on ne trouve dans la plupart qu’en miettes et en souillures ».



« - Je n’ai jamais rencontré de personne plus précieuse, plus gentille, plus patiente et attentive. Il me serait facile de mourir pour toi. Que tu sois un élu des esprits ou pas, quoi qu’il advienne, je t’aurai connu et servi, et cela vaut toutes les prophéties - La conviction du vieux entrait dans son regard en générant une sensation de chaleur. L’enfant sentit sa gorge se contracter, réaction qui, songeait-il, précédait généralement un gros chagrin, et dont il ne comprenait pas ce qu’elle venait faire là, à cet instant, car il n’était pas triste, c’était une douleur tendre qui le saisissait, une sensation complexe, rarement éprouvée. Sur une impulsion, il se pencha pour entourer de ses petits bras le cou du vieux. Ils se serrèrent l’un contre l’autre. La poitrine de Foladj émettait de secs petits hoquets, un bizarre rire étranglé. Malou chuchota : - avec toi je n’ai pas peur – ».



Alors qu’ai-je appris de cette jolie fable ? « Que l’on peut vouloir être plus que soi-même. Et c’est cela qui oriente et prescrit. C’est ce désir qui fait d’un enfant qui rêve, une promesse pour demain, et d’une brute repentie, un être de conscience ».

Merci Christian Chavassieux pour ce récit intimiste, ce moment de beauté, de pudeur, de tendresse, je suis ressortie à la toute dernière page, « dévastée et reconstruite dans la même respiration ». Comme Malou. Comme Foladj. Une telle intensité d’émotion est rare ! De plus ce roman de voyage nous offre avec subtilité de multiples messages sur les relations intergénérationnelles, sur les bienfaits de la mixité des cultures, sur le respect de la faune et de la flore. Messages à la portée amplifiée par le côté fable du livre. Un récit solaire qui fait du bien. Et qui apporte une belle respiration humaniste…salvatrice !



« Les heures pulvérisaient les braises du jour qu’avait répandues la prodigalité du soleil ; d’autres heures bâtissaient des voutes adamantines venues avec la nuit. Les mots de l’enfant et les pensées du vieux élevaient sous ces deux clartés les sortilèges de l’amitié ».



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Je suis le rêve des autres

Pour ma première critique Babelio je me permets de la faire sur le premier texte du Label Mu que j'ai pu lire, et encore maintenant l'un de mes préférés.



Une histoire courte et simple, et qui reste pourtant marquée dans ma mémoire. C'est la traversée de deux personnages qui, au gré des champs, des collines et des lacs, vont apprendre l'un de l'autre. Une balade de réflexions sur le monde, de questions sur ce qu'ils sont et de craintes de ce qu'ils vont devenir.



C'est la découverte d'une plume, d'une collection et d'un monde que j'ai aimé redécouvrir (bien que d'une manière très différente) dans les nefs de Pangés.
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Je suis le rêve des autres

Je referme tout juste ce livre de 168 pages, lu en une journée. J’en ressors apaisé et conforté sur beaucoup de choses de la vie en général. J’ai sincèrement passé un doux moment aux côtés de Malou et de Foladj et je ne peux que vous recommander ce roman si vous êtes en quête d’une lecture simple et bienveillante. Quelques éléments pour vous aiguiller:



- Vous embarquerez ici pour un magnifique voyage avec Malou, jeune garçon de 7 ans pouvant devenir un messager des esprits. Il sera accompagné par Foladj, vieux voyageur expérimenté au passé trouble. Vous traverserez de nombreuses contrées à leurs côtés afin de rencontrer les anciens, juges dans la sélection des futurs messagers. Cette aventure se situe des siècles après la disparition de la vieille race laissant la planète peuplée par les humains.



- La relation entre nos 2 personnages va être le point central de l’histoire. Tout les oppose à première vue: âge, expérience, vision des choses. Le vieil homme servira bien entendu de guide pour Malou dans son apprentissage de la patience, du respect, du pardon, de la compassion mais également de toutes les émotions. Mais le plus fascinant reste la manière dont l’enfant apportera énormément au vieil homme en lui donnant un objectif, une chance de se racheter et en le faisant grandir lui aussi. J’ai eu à cœur de suivre ce « duo asymétrique fatigué mais empreint de noblesse ».



- Les messages sont innombrables dans ce roman. Le « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » quotidien de Foladj insiste sur l’importance chaque jour, de tirer du positif de tout ce qui nous entoure, de prendre le temps et du recul, de rester curieux en permanence pour se bonifier. La quête incessante de nouveauté est remise en cause en mettant en valeur la routine comme moyen le meilleur et le plus simple de nous construire, en profondeur et solidement (elle ne nuit ni à l’intelligence ni aux idées). Enfin, cette histoire nous rappelle que chaque être vivant est important et porte sa pierre à l’édifice.



Vous l’aurez compris, j’ai vraiment apprécié cette lecture bienveillante qui nous rappelle les fondamentaux dans notre vie de tous les jours. N’hésitez pas et jetez vous dans ce magnifique rêve.
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Je suis le rêve des autres

En lisant la quatrième de couverture, le synopsis imaginé par Christian Chavassieux contient tous les éléments d'un voyage initiatique dans un univers imaginaire.

En effet, à la suite d'un rêve merveilleux, les membres du conseil du village sont convaincus que Malou, enfant de 7 ans, est appelé à devenir un "reliant", capable de recevoir en rêve les esprits, et de retranscrire dans le monde leur sagesse.

Foladj étant le seul membre du conseil à s'être déjà rendu à Beniata, il est désigné afin d'accompagner le jeune Malou dans son voyage. Malou doit se présenter au conseil des conseils afin qu'ils déterminent s'il est véritablement un reliant, et le cas échéant d'entamer sa formation.



Le lecteur accompagne les deux protagonistes dans leur voyage :

Le jeune Malou, qui voit le monde avec un regard neuf et quelque peu naïf, toujours en quête d'apprentissage, cherchant à faire de son mieux ;

et le vieux Foladj, dévoué "à son jeune maître", honoré qu'on lui ait confié cette tâche.



Je n'ai pas réussi à accrocher au personnage de Malou, qui m'a semblé peu crédible... Un comportement qui selon moi ne colle pas à un garçon de 7 ans (aussi exceptionnel soit-il).



Je pense que cette impression mitigée est également liée au côté spirituel de la quête (et du "reliant"). Comment adhérer à ce monde imaginaire (dans lequel on vénère des gosses qui racontent leurs rêves), alors que l'on a quasiment aucune information (pas beaucoup plus à la fin qu'au début d'ailleurs) ?

De même, au fur et à mesure du récit le lecteur entrevoit un lourd passé, , mais l'auteur ne s'embarrasse pas d'explications, il n'y a qu'une toile de fond tendue, un décors propice aux réflexions contemplatives des personnages.



J'ai davantage apprécié le personnage de Foladj qui porte le récit par ses paradoxes :

Il sert "son maître", pour autant il est le "vieux", le "sage expérimenté".

Il est pour Malou un guide, mais porte en lui un lourd passé .

On le croit désintéressé, mais ne l'est pas tant .



L'on ressent que l'objectif de l'auteur n'est pas tant de développer un univers, mais de s'attarder sur le lien être Foladj et Malou, le passé et le futur, avec un message :



En conclusion, la lecture n'est pas désagréable mais sonne creuse. Je n'ai probablement pas été assez dans l'émotion pour accrocher aux personnages. J'ai trouvé le roman trop contemplatif. La fin a ce côté agaçant qu'ont les bons sentiments, quand ils sont simplificateurs, j'ai cette impression de "tout ça pour ça?" Et "facile à dire".
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Je suis le rêve des autres

Un étonnant roman très contemplatif, où l'on suit le long voyage de Malou, et de son accompagnateur Foladj pour rencontrer le conseil des conseils et ainsi confirmer qu'il est un "réliant".

A la suite d'un mystérieux rêve qu'il a fait, un tout jeune garçon est envoyé par le conseil des sages de son village, accompagné par Foladj, décrit comme un vieil homme mais qui a autrefois parcouru le monde. Le jeune et le vieux vont s'attacher d'une inévitable affection, et l'on reste accroché jusqu'au bout à se poser la question : Malou sera-t-il un réliant, au bout du compte ? Et d'ailleurs, est-ce ça le plus important ?

Les deux personnages sont attachants, et leur voyage, pour peu que l'on apprécie les récit posés et lents, est très agréable à suivre. Les réflexions qui émaillent le récit sont passionnantes, parfois philosophiques - et nous, que répondrions-nous si, chaque soir, quelqu'un nous demandait "Qu'as-tu appris aujourd'hui ?".

Quelques intrigues secondaires viennent enrichir l'histoire : le passé de Foladj, sur lequel on lève partiellement le voile, la spiritualité et l'organisation de ce monde, mais aussi les peuples et la tragique disparition des anciens. En refermant le livre, de nombreuses questions nous restent : quel sera la destinée de Malou, de Foladj, comment leur monde va évoluer, et puis on voudrait en savoir plus sur l'histoire du vieil explorateur, sur le monde,.. mais au final ce n'est pas forcément si important. L'histoire est belle ainsi, avec ce qu'on peut voir du bout de la lorgnette. Il n'est pas forcément nécessaire d'en savoir trop - sans doute même que ces mystères sont préférables : on a aperçu un monde, fait un bout de chemin avec ces deux-là, partagé leurs émotions et réflexions, et on les laisse repartir.

Ou quand ce qui importe plus que la destination, c'est le voyage et ses surprises.
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