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Citations de Christian Signol (1119)


Si elle avait trouvé les mots pour exprimer sa joie, il n'aurait quand même pas pu comprendre tout ce que ce livre représentait pour elle. Il était à la fois l'école prolongée, un plaisir quotidien promis pour de longs jours, le rêve et le voyage, son existence transformée. Son premier livre ! Comment Étienne avait-il pu deviner ? Elle allait s'évader du château, de ses menaces, partir comme elle partait alors, certains après-midi d'été, sur le banc de l'école, à l'évocation d'un seul mot. Or, ce livre en contenait des milliers. Jamais elle n'en avait tenu entre ses mains de plus gros, de plus beaux, de plus riches.
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La mère soupira. Plus le temps passait et plus son garçon lui échappait. Elle ne le reconnaissait plus, ni au physique ni dans ses idées. Comme il était loin, désormais, le petit garçon frêle et obéissant qui l'accompagnait dans les champs, gardait les brebis avec elle du temps où le père travaillait avec Étienne, alors que Philomène marchait à peine ! Était-il possible qu'il eût changé si vite, qu'il fût homme avant même d'avoir vingt ans ! Mon Dieu, pourquoi les enfants devaient-ils grandir ? Pourquoi ne pas les garder tendres et fragiles, accrochés à ses jupes, quêtant une caresse ou un mot aimable ?
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Pas toutes, certes : certaines n'avaient pas eu cette chance ou les facultés nécessaires aux études. Mais près de deux tiers de la population rurale avait migré vers les grandes métropoles et quitté la terre qui les avait vu naître. Fallait-il s'en réjouir ou s'en désoler? Les conditions d'existence dans les grands centres urbains étaient devenues difficiles : les hommes y retrouvaient parfois des réflexes animaux de survie, et la violence d'un terrorisme aveugle les mettait en péril. Les campagnes souffraient d'une désertification implacable et d'un abandon qui pouvaient aussi être mortels.
Alors, qui avait eu raison ? Beaucoup, contrairement à Antoine, n'avaient pas choisi de partir : ils s'étaient dirigés simplement vers les lieux de travail et donc, espéraient-ils, de meilleures conditions d'existence; En établissant ce constat, Antoine songeait que ce ne sont pas la morale et les idées qui gouvernent le monde, mais seulement les lois économiques que personne ne maîtrise, pas même ceux qui les mettent en oeuvre. Et toutes les sociétés obéissent à ces lois, emportées qu'elles sont par des vents impossibles à combattre. Tout cela débouche sur le progrès matériel, certes, mais qu'en est-il de la vraie vie, celle qui relie les vivants au monde, qu'ils ont mis en péril. Nul ne sait où cette évolution parfois folle conduira l'humanité;
pages 418-419.
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Dès lors tout lui parut hostile et sans le moindre intérêt, notamment le rejet par les adolescents des valeurs qu'il avait crues éternelles, le mépris de l'orthographe, la banalisation du cannabis, la folie des soldes dans les grands magasins, la multiplication des besoins non essentiels, la conviction de n'exister que par l'apparence, la manie de téléphoner n'importe quand et n'importe où, comme si le sort de l'univers en dépendait.
- Toutes les époques ont leurs rites, lui fit remarquer Mathilde. La nôtre n'y fait pas exception. Pourquoi, d'ailleurs, en serait-il autrement ?
- Chez nous, suggéra Antoine, ce que tu appelles des rites apparaissait moins apparent, moins agressif.
( ...)
- Moi, je n'appelle pas ça des rites, mais des béquilles, répliqua Antoine. Il s'agit pour eux de tenir debout au sein de nouvelles manières de vivre, qui, en réalité, déséquilibre tout le monde.
- Toutes les générations ont prétendu être meilleure qui celles qui leur ont succédé, et cela depuis l'Antiquité. Il suffit de relire les auteurs grecs ou latins pour le vérifier.
- Je ne prétends pas avoir été meilleur, seulement plus raisonnable.
(...)
- Quand aux béquilles que tu évoques, reprit Mathilde, pour mettre fin au débat, ne t'en offusque pas : l'âge venant, nous en aurons bientôt besoin.
pages 314-315.
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- Tu vois, dit François à Antoine, (...). Maus que pouvais-je faire ?
- Arrêter cette chimie, ces produits à tête de mort sur les bidons.
- Mais comment arrêter?
C'était un engrenage, tu le sais bien. On ne parlait que remembrement, agrandissement des propriétés, rendement à l'hectare, machinisme, endettement. Aucun de nous n'a choisi cette voie : elle nous a été imposée, nous n'avons pas eu le choix.
page 302.
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- Une petite tumeur de rien du tout ! On ne va pas en faire un drame. Il y a des théâtres pour ça !
page 286.
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Son acuité d'esprit l'incitait à se méfier des promesses électorales, de quelque bord qu'elles fussent.
(...
- Je parle de tous les politiques, n'est-ce-pas ? Tu sais bien qu'ils lavent tous plus blanc les uns que les autres.
page 225.
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Le geste de cet homme, le premier Français à leur ouvrir sa porte, donna à Luis envie de s'installer avec Soledad dans ce village au cœur de la forêt.
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Persuadé que la vie avait repris ses droits, Luis s'endormit un peu plus tard avec, pour la première fois depuis longtemps, l'impression d'un bonheur accessible.
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Malgré les avions, malgré la guerre, les paysans travaillaient dans les champs. Car la terre n'attendait pas. La terre se moquait de la guerre.
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Elle eut l'envie soudaine de rebrousser chemin, d'arrêter là cette folle odyssée où se perdaient son enfance, sa vie, tout ce qu'elle avait aimé.
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Atterrés, Soledad et Luis découvraient comment les luttes d'influence, les querelles de clans et de personnes, la folie des uns et l'orgueil des autres avaient jeté Madrid et Barcelone dans la plus sombre anarchie.
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Ebahis, ils écoutèrent le Madrilène raconter que depuis les affrontements de l'été, les partis de la République s'entre-déchiraient. Selon lui, ils ne valaient pas mieux les uns que les autres et leurs dirigeants pas davantage.
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Elle avale sa salive, l'embrasse encore une fois et, fermant les yeux, se lève péniblement, prend sa sœur par la main et commence à remonter la pente après un regard inutile vers le rocher qu'elle est incapable de distinguer. Elle sent un tel vide en elle qu'elle se demande un instant si elle n'est pas morte. Car c'est peut-être cela la mort : un grand froid, une soudaine distance, une douleur diffuse dans chaque pouce de chair, un éblouissement dont on reste aveugle pour toujours.
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Ne répétait-elle pas qu’il ne fallait jamais se retourner vers le passé et que de toute façon le meilleur de la vie était toujours à venir ?
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Chaque fois qu'il pensait à cette terrible accélération de la fuite des jours - de plus en plus perceptible, de plus en plus rapide -, une sensation de chute libre nouait son estomac jusqu'au vertige.
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Le coupable était l'un de ces énergumènes très hostiles, complètement inadaptés, désespérés sans doute, et qui ne disposaient que de la violence pour exprimer leur opposition envers un monde dont ils savaient parfaitement qu'ils ne l'intégreraient jamais.
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Comment regretter une campagne qui se transformait à ce point, un monde qui n'était plus le sien ? Il se sentit en paix avec lui-même : c'était ainsi et c'était bien.
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Entendre ce grand gaillard, bientôt PDG d'une multinationale, prononcer ce mot venu de l'enfance lui fit en effet comprendre que les enfants demeuraient les enfants de leurs parents pour la vie, quel que fût leur destin.
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Tous les paysans travaillent avec ça aujourd'hui. C'est le seul moyen d'obtenir de bons rendements à l'hectare. L'agriculture de papa, c'est fini, crois -moi!
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