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Citations de Christian Signol (1105)


Regarde bien les arbres. Ils savent, comme nous, qu’ils doivent mourir un jour, mais
ils ne pensent qu’à une chose : grandir, monter le plus haut possible.
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Peut-être un jour viendra où les femmes seront plus nombreuses à gouverner les pays, et alors seulement les choses changeront. Car il faut avoir porté un enfant pour connaître le vrai prix de la vie, son mystère et sa force.
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Sous un ciel plein d'étoiles, la terre, les pierres, les bêtes, les arbres et les plantes allaient renaître chaque printemps dans d'autres matins, d'autres lumières et des hommes poursuivraient leur route dans l'innocence de ceux qui lèvent encore la tête vers le ciel -- des hommes dont je faisais partie, désormais, après avoir le seul vrai paradis qui existe encore : celui où les seuls prix pratiqués sont ceux qui permettent des retrouvailles avec les secrets oubliés, mais dont l'écho, répercuté depuis le coeur profond de notre mémoire, demeure vivant en nous depuis le plus lointain des âges.
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Aujourd'hui, les vieux ne meurent plus dans leur familles, mais seuls, dans les hospices où ils se consument à petit feu, sans la moindre joie, pressés de disparaître pour ne plus être à charge.
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Il y a une magie du premier gel. Un matin d'hiver le froid s'est brusquement abattu sur la campagne. On hésite à sortir car une lumière inhabituelle descend du ciel. (...) Il faut aller voir ce qu'il s'est passé dans le jour qui se lève, se vêtir chaudement, pousser la porte, frissonner, sortir quand même ; refermer la porte derrière soi. Le vent du nord mord le visage ; l'éclat de la terre et du ciel, légèrement rosé, éblouit, fait mal aux yeux. Il a gelé.
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Il savait, Aurélien, qu’il y avait dans cette odeur d’herbe humide montée de la vallée, dans le frémissement des premières feuilles à peine écloses des duvets, dans cette étoile qui clignotait une dernière fois avant de s’éteindre, plus de richesses qu’aucun homme n’en accumulerait jamais. Mais il savait aussi que le bonheur n’existe que s’il est partagé. Il soupira.
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Christian Signol
Elle l’avait connu dans les vignes, un jour de novembre où il lui avait pris les mains pour les réchauffer, alors qu’elle confectionnait les bouffanelles, ces fagots de sarments qui déchiraient si bien la peau meurtrie par le froid. Lui, il n’avait jamais oublié les yeux noirs découverts sous la câline, une coiffe régionale en tissu blanc ou bleu posée au-dessus de la longue chemise blanche qui descendait jusqu’aux chevilles. Ils ne s’étaient pas parlé mais ils s’étaient compris : un seul regard leur avait suffi pour se promettre l’un à l’autre.

(Du roman "Les vignes de Sainte-Colombe", page 40)
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Elle eut peur de ce regard douloureux qu'il lui adressa, imagina les pires tourments, les privations, le froid, la mort qui rôde, sans se douter qu'elle était bien en deçà de la vérité. Il demeura silencieux, réfugié dans une sorte d'hostilité qu'elle ne comprit pas et qui lui fit mal. Mais comment eût-il pu dire ce qu'il avait enduré ? Comment raconter les wagons à bestiaux qui l'avaient amené aux frontières, la découverte de la mitraille et des obus, les premiers morts à côté de lui, puis la retraite à longues marches forcées vers Château-Thierry, les noirs taxis qui arrivaient sur la Marne pareils à une colonne de gigantesques fourmis, le début de la contre-attaque française, les plaines aux meules blondes entre les canons, les tranchées, enfin, où il restait trois semaines avant de revenir à la roulante, en réserve, étonné d'être vivant quand ses camarades étaient tombés un à un. Comment expliquer qu'il ne devrait pas être là, mais dans la terre de Champagne, immobile et muet pour toujours ? Comment lui faire entendre le sifflement et l'explosion des obus, le « moulin à café » des mitrailleuses, les plaintes des agonisants, le souffle des mines et des grenades, les couinements des rats écrasés par les pieds ? Étaient-ce là des maux compréhensibles pour une femme comme Philo ? Non ! il s'agissait d'un monde indicible, d'un monde fou, que nul, à l'arrière, ne pourrait jamais imaginer.
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–Tu n’as jamais peur de mourir ?
–Et pourquoi j’aurais peur ? fit Aurélien. Qu’est-ce que tu veux qui m’arrive ? Je n’ai jamais fait de mal à personne. Le vieux ne vit pas le sourire de Benjamin que cette sérénité rassura. Il ajouta, plus bas :
–Le plus difficile ce n’est pas de mourir ; c’est de vieillir.
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Aujourd'hui, les hommes parlent plus facilement à leur console d'ordinateur qu'à leurs enfants, ils créent des besoins artificiels, dès que les véritables sont satisfaits, ils jettent les vieux dans des mourroirs...













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D'où venait-il, ce frémissement qui la parcourait chaque fois qu'elle se trouvait à la lisière du monde des livres ? Elle ne le savait pas au juste, mais elle connaissait bien cette impression de bonheur impossible, cette amertume qui ne laissait nulle trace une fois évanouie, sinon celle d'un regret délicieux.
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Christian Signol
Il se souvenait même précisément de la sueur glacée qui avait coulé de ses épaules vers ses reins à l’instant où il s’était penché sur les boursouflures écarlates découvertes par Cyprien dans les vignes de la Croix. Cela faisait tellement longtemps qu’il les redoutait, tellement longtemps qu’il les attendait !
[…] Mais la décision était une chose et le spectacle de l’arrachage en était une autre. Jamais Léonce n’avait ressenti à ce point combien ces ceps semblaient ancrés dans son corps et combien le vin, le sang de la terre, était semblable à son propre sang. Il venait de découvrir qu’il pouvait souffrir de ses vignes comme de son corps. Elles étaient mortellement blessées, lui aussi.

(Du roman "Les vignes de Sainte-Colombe", page 140-141)
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très bien , rapelle bien le rôle important des instits à cette époque
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La guerre terminée, le village avait perdu quelques uns de ses fils, soit dans l'armée régulière, soit au maquis. Gontran et Marie Vergne moururent à la fin de 1945, à un mois d'intervalle, comme s'ils n'avaient pas pu se passer trente jours l'un de l'autre.
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« on va m'assassiner » songea-t-il. Un vertige le fit vaciller. Il chancela, revit son père et sa mère dans la métairie, Philomène essayant ses galoches. La salve crépita. Il tomba à genoux sans un cri, glissa en avant la face dans cette terre du nord où poussait des fleurs blanches dont il ne connaissait même pas le nom.
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Les clarines résonnaient avec des profondeurs où se devinait l'amertume des jours trop vite poussés vers le soir par la saison déjà très avancée.
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Je n'avais pas cinq ans le jour ou j'ai entendu pour la première fois mon père parler aux arbres. Ce devait etre à la fin de l'été, quand la foret se couvre de ses couleurs les plus chaudes, de l'or au brun, de la rouille au vermillon, qui sont ses ordinaires parures avant l'hiver.
L'orage arrivait et les grands feuillus se balançaient en gémissant, comme pour appeler l'homme à leur secours. Leur houle formidable me déportait sur le chemin qui sinuait entre les fougères, me poussant aux épaules, me projetant d'un coté et de l'autre, comme sous la poigne terrible de l'ogre aux bottes de sept lieues. Je sentais sa présence dans mon dos et j'avançais de toutes les forces de mes petites jambes en me demandant si je n'allais pas etre emporté loin des miens pour toujours.
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Christian Signol
Il faisait nuit quand elle arriva à la Combelle, qui dormait, entre ses deux cyprès sentinelles, au pied des collines. Elle mangea des « porriols », ces poireaux sauvages quelle ramassait le long des talus, puis deux pêches de vigne, et elle s’en alla dans la nuit épaisse comme un sirop de fruits. Elle s’en voulait déjà, préparait des mots qu’elle dirait à Léonce, mais en même temps, comme chaque fois qu’elle partait le retrouver, une sorte de fièvre l’habitait, à marcher ainsi au milieu des vignes, sous les étoiles, à la rencontre de cette brûlure qui allait l’embraser dès que les mains de Léonce se poseraient sur sa peau.

(Du roman "Les vignes de Sainte-Colombe", page 68)
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Dès qu’ils entrèrent dans les vignes, cependant, la houle verte des feuilles l’emporta dans un sentiment de bonheur qui était chaque fois aussi profond, aussi intense. Comme les hommes du domaine, il entretenait avec les ceps et les raisins des rapports quasi charnels qui le poussaient à palper, à caresser, à laisser glisser entre les doigts la terre brune nourricière. L’odeur douceâtre de la vigne, accentuée par celle de la garrigue qui descendait des collines, assaillit Léonce, qui regardait jouer une lumière blonde entre les feuilles. Au contraire de son père qui ne descendait jamais du cabriolet, il avait besoin d’un contact direct avec la vigne et n’hésitait pas à aider à la taille ou au soufrage, malgré la réprobation de Charles Barthélémie qui veillait à garder ses distances avec les hommes en toutes circonstances.
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Les brebis accueillirent cette petite pluie avec un plaisir évident, sans rechercher le moindre abri. Elles ne se pressaient pas, broutaient l'herbe rase que l'eau du ciel paraissait avoir fait reverdir, par un de ces miracles que les bêtes accueillent toujours sans s'étonner.
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