Citations de Christophe Ruaults (24)
"Je vous demanderai donc, avant de partir, d'avoir une pensée pour ce drogué aux nouvelles technologies, cet homme asservi par son téléphone, tombé en esclavage, et je vous propose de lui témoigner notre soutien !"
L'assistance ne se fit pas prier pour applaudir à tout rompre, en même temps que ses acclamations enthousiastes disaient combien elle avait apprécié le speech.
- ça rimait à quoi ? Tu peux m'expliquer ? Que je comprenne pourquoi mon mari pète les plombs devant six cents personnes ?
- Je ne supporte plus l'égoisme ambiant, tous ces gens qui se comportent comme s'ils étaient seuls au monde. Ce type méritait une petite leçon de savoir vivre.
Il ne faut pas se leurrer, les médecins les plus cotés au CAC 40 des blouses blanches considèrent le fait de vous accueillir dans leur cabinet comme un privilège qui vous est accordé. Le montant de leurs honoraires ne leur donne ni remords ni regrets, ne les fait pas cauchemarder la nuit et ils ne se sentent aucunement obligés d'être plus aimables ou plus attentionnés que leurs confrères conventionnés du secteur 1, qu'ils considèrent comme le bidonville de la profession.
En amour, les médecins doivent aimer les préliminaires, il n’est qu’à voir le temps passé dans leur salle d’attente.
- Ne me dis pas que tu as achété ce chien et que tu comptes le ramener chez nous ?
- J'ai acheté ce chien pour le ramener chez nous mais tu n'as pas à t'inquiéter.
Il ne voyait pas l'utilité d'une dispute mais savait qu'elle était inévitable.
- Mais tu perds la raison, Horace ! Tu décides tout seul d'acheter un chien et tu me mets devant le fait accompli ?
Dans la réalité, elle (ma pharmacienne) m’en ferait plutôt voir de toutes les couleurs : des pastilles roses, des comprimés jaunes, des gélules bleues… Il m’arrive de m’effrayer moi-même en me disant que j’ai dû ingurgiter plus de produits qu’un vainqueur du Tour de France.
J’accorde beaucoup de crédit aux spécialistes. En revanche, eux, ne m’ont jamais fait crédit.
L’hypocondrie ne protège pas de la maladie.
L'être humain est ainsi fait. Il oublie que ce qu'il croit acquis pour de bon peut lui être repris à tout moment.
Chez certains spécialistes, les tarifs pratiqués peuvent vous rendre malade.
bien, mais ne donnons pas trop souvent à nos lecteurs des raisons de se réjouir, un bon lecteur .... est un lecteur captif.
et pour être captif, il doit s'inquiéter. Je ne veux pas de lecteurs heureux.
je veux des lecteurs peureux, c'est comme ça qu'on les garde.
En amour, les médecins doivent aimer les préliminaires, il n'est qu'à voir le temps passé dans leur salle d'attente.
Inutile de chercher pendant des lustres l'origine du mot "patient" .
C'est tout simplement l’indispensable qualité qu'il faut avoir une fois franchi le seuil de la salle d'attente : être patient, savoir"prendre son mal en patience""
les JT, ce n'est plus de l'information, c'est du harcèlement. Le reporters sont payés du salaire de la peur ! pas étonnant que la télé soit devenue ma plus grosse pourvoyeuse d'angoisses, me fournissant chaque jour le dose nécessaire pour m'empêcher de décrocher.
Je deviens fou, ressaisissez-moi. Un reste de lucidité me commande de dire la vérité avant que «l'autre» ne reprenne le dessus. A ce jour, je vais aussi bien qu'on peut aller lorsque ni l'âge ni la maladie ne sont encore venus commencer leur travail de sape, je dirais même que j'affiche une forme insolente mais vous n'imaginez pas comme cela me coûte de l'écrire. J'ai peur que cette déclaration faite au grand jour ne passe pour de l'orgueil auprès des forces mystérieuses qui régissent notre santé, qu'elle les irrite et attire sur moi leur courroux. Pourtant, je sens que je dois passer aux aveux, au moins une fois, quitte à me rétracter ensuite, car cela peut me sauver de moi-même. Après tous les examens que j'ai subis à ce jour, il en reste un que je suis le seul à pouvoir entreprendre : celui de ma conscience. Alors oui, d'après le dernier check-up en date - mon dernier check-up est toujours récent - je peux me flatter d'avoir des organes en parfait état, rutilants, aussi frais qu'une limande pêchée du jour.
On devrait pouvoir se faire interdire chez les médecins comme on se fait interdire dans les casinos.
La suite immédiate se déroule aux toilettes car le travail préparatoire à la coloscopie a ceci de commun avec la méditation transcendantale qu’il permet de faire le vide. Instants pénibles dont l’homme moderne ne sort pas grandi, réduit à l’état de boyaux en surrégime. (p.116)
Bref, un Burn out d’anthologie. Neuf ans d’études pour revenir à l’état sauvage en neuf secondes, ce cher Darwin n’avait pas prévu l’évolution dans ce sens-là. (p. 48)
Il n'y a pas longtemps, un ami m'a appris un proverbe créole, qui dit que l'âne court plus vite que le cheval quand il est en difficulté. Il doit y avoir du vrai là-dedans.
En s’avançant dans le lit de la rivière, il sentit l’eau froide à travers sa combinaison en néoprène. Après quelques mètres, il s’arrêta et ferma les yeux. Le bruit de l’eau, le cri d’un oiseau, la brise sur son visage lui procurèrent un formidable sentiment d’apaisement, fulgurant, presque enivrant. Il aurait voulu rester là et ressentir cette plénitude jusqu’à la fin de ses jours, se figer sur place pour devenir un élément du décor.
En s’avançant dans le lit de la rivière, il sentit l’eau froide à travers sa combinaison en néoprène. Après quelques mètres, il s’arrêta et ferma les yeux. Le bruit de l’eau, le cri d’un oiseau, la brise sur son visage lui procurèrent un formidable sentiment d’apaisement, fulgurant, presque enivrant. Il aurait voulu rester là et ressentir cette plénitude jusqu’à la fin de ses jours, se figer sur place pour devenir un élément du décor.