Citations de Christopher Brookmyre (121)
Personne n'est un tueur avant d'avoir tué quelqu'un.
Dans sa quête d'une explication, Nikki s'était appuyée sur le principe sherlockholmesque selon lequel, une fois qu'on a éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. ( p 391 )
D'aucuns pourraient comparer la répugnance que lui inspire l'amélioration mémorielle au mépris qu'éprouve une personne naturellement attirante à l'égard de quelqu'un qui a eu recours à la chirurgie esthétique. ( p 62 )
C'est déprimant, mais j'ai lu que les tyrans et les exploiteurs ont tendance à vivre plus longtemps, alors que ceux qui font les frais de leur brutalité meurent en général avant l'âge. ( p 261 )
Cela ne la dérangeait pas de marcher dans le noir . Il faisait froid, mais la nuit était dégagée et, après avoir négocié Sauchiehall Street, avec son flot de fêtard entrant et sortant des pubs, elle se rendit compte qu'elle avait acquis un superpouvoir au cours de son incarcération. En tant que septuagénaire, elle était devenue pratiquement invisible. Personne ne l'avait importunée, ni même regardée. ( p 212 )
La nostalgie était une tentation avec un dard caché, elle avait peur que la douleur de ce qu'elle avait perdu ne soit insupportable. ( p 72 )
Jerry avait entendu dire qu'il existait deux catégories de riches : les gens intelligents conscients qu'ils avaient eu de la chance, et les chanceux qui se croyaient intelligents. ( p 25 )
J'ai perdu tellement de choses dans ma vie, pendant ces vingt-cinq ans. Mais ce que j'ai appris ces derniers jours, c'est que j'ai encore un long pan de vie devant moi, et que je ne peux pas laisser la colère et l'amertume que m'inspire le passé me priver de tout le bien que contient mon avenir. Car je vais l'avoir, cet avenir....grâce à vous, Jérome. p. 475
Millicent se souvint de l’apparition du skateboard dans les années 70, comment les gens prédisaient alors sa disparition imminente.
Un sourire de reconnaissance évidemment, mais du genre où des fils vous tirent les commissures des lèvres, comme si des machinistes actionnaient leurs poulies en coulisse.
Une peinture moderne occupe la majeure partie du mur, dans son dos. On dirait que l'artiste a avalé plusieurs tubes de peinture avant de gerber sur la toile. ( p 178 )
C'est à ce moment-là qu'elle comprend qu'elle ne redoute pas seulement les mauvais souvenirs, mais également les bons. Ce sont ceux-là les plus douloureux, ces paquets d'émotions qu'elle a le plus peur d'ouvrir.
C'était ainsi que l'âge vous tendait son embuscade : il vous rognait progressivement à coup d'infimes changements qu'on remarquait à peine, puis quelque chose venait soudain secouer l'image et l'ampleur du bouleversement s'imposait à vous.
Elle comprend brusquement qu'elle a été accablée pendant des années par un fardeau qu'elle n'avait nul besoin de porter. Elle a passé sa vie à ériger des murs en pensant que ceux-ci la protégeraient, mais les dernières heures lui ont appris que cacher une vérité fait seulement de vous son prisonnier. Dire la vérité vous rend puissant. Et parmi ces pouvoirs, il y a l'absolution.
Elle se rappelle à quel point elle s'inquiétait toujours pour eux à l'époque, et comprend le truc qu'on ne vous dit jamais sur le fait d'être parent. Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour qu'ils grandissent bien et à l'abri du danger, mais il n'y a pas de ligne d'arrivée. Votre mission ne se termine jamais. Elle sait qu'elle ne cessera jamais de se faire du souci pour eux. Qu'elle essayera toujours de les protéger.
Marion était une vraie mère. Tout le monde disait qu'elle était trop indulgente avec ses enfants, mais elle se serait précipitée dans un immeuble en flammes pour eux, se serait prix une balle pour eux. Elle aurait fait n'importe quoi pour les protéger, peu importe ce que cela lui en coûterait, peu importe ce qu'ils faisaient.
C'est ce qu'il y a d'insidieux dans les théories conspirationnistes: dès qu'une explication alternative est proposée, celle-ci devient aussitôt plus intéressante que l'explication donnée. C'est comme quand vous êtes dans le bus et que le livre ou le magazine de votre voisin devient instantanément plus intéressant que celui qui est ouvert sur vos genoux. Et puis l'attrait vient du fait que, si la version acceptée est quelque chose d'établi, la version alternative semble vivante, se développer, comme une série dont on attend encore la fin de la saison.
Le monde de la communication et de la manipulation est attirant quand il y a dans votre passé quelque chose auquel vous ne pouvez supporter de penser. Cela vous donne un sentiment de contrôle et de réconfort de savoir que vous pouvez cacher les vérités les plus sombres et que les gens ne sont que trop heureux de croire à votre à votre mensonge si celui-ci les arrange aussi.
Alors qu'elle réfléchit à tout ce qu'il a dit pendant l'émission, ce qui lui reste le plus sont les mots qu'il a adressés à Abby sur le fait que les théories conspirationnistes pouvaient paraître séduisantes. Il s'était ensuite fait une carrière en parlant et en écrivant sur le sujet car celui-ci le fascinait beaucoup plus que le simple fait de discréditer les théories proprement dites. En tant que psychologue, il comprenait à quel point il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés: qu'il est possible de leur faire gober un mensonge de façon durable parce qu'une fois qu'ils se sont suffisamment investis dans celui-ci, ils continuent d'y croire malgré les preuves accablantes du contraire.
Auto-sabotage, là encore. Une partie de lui-même voulait se faire prendre, se faire virer de la résidence, de la fac, parce que cela confirmerait ce qu'il pressentait: qu'il n'avait pas sa place ici. Mais il se rendit soudain compte que c'était lui qui avait décrété cela. Personne d'autre. Il avait passé tellement de temps à envisager toutes les manières dont il n'était pas à sa place qu'il avait négligé toutes celles dont il l'était