Citations de Christos Tsiolkas (78)
La lecture était une retraite, un refuge contre le vacarme au-dehors.
- Tu vois, ce qui me gêne dans l'adolescence, c'est qu'elle rime souvent avec violence.
- [...] Je kiffe.
- S'il-te-plaît, ne parle pas comme une ado, Connie.
- Je suis une ado.
- Oui, mais bien plus intelligente que beaucoup d'autres. Je ne supporte pas la langue des jeunes d'aujourd'hui. C'est si compliqué de faire des phrases entières ?
[...] Craig l'avait emmené à un match de foot. Rich pressentait déjà que flanquer des coups de pied dans un ballon en cuir ne présageait rien de bon pour la race humaine.
N'envie jamais les riches parce que, si tu commences un jour, tu ne pourras plus jamais t'arrêter. Et tu gâcheras ta vie.
Il prit peur quand l'avion se mit lentement en marche. Comment cet énorme engin, ce tas de ferraille et d'acier, allait-il se maintenir dans les airs ?
Je m'immerge dans le XIXème siècle de Dostoïevski, ses digressions, ses culs-de-sac, sa jeunesse créative, moraliste et cruelle à la fois. Un monde où des puissances occultes, impitoyables, président aux destinées bien plus que le choix ou le désir. Un monde dans lequel j'ai envie de me dissoudre : je me perds dans Dickens, Eliot, Hardy, je dévore aussi Tolstoï, Zola, Balzac, Hugo et Stendhal.
- Je n'ai pas d'adresse e-mail.
- Quoi ?
Elle ne me croit pas. J'ai l'habitude de cette réaction. Ne pas avoir d'ordinateur me maintient hors du monde, me rend invisible. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps comme ça dans le secret.
Danny s'intéressait plutôt à celui qui était arrivé second, qui se forçait à sourire en ayant l'air de pleurer - la deuxième place n'étant pas une victoire, mais un échec.
- On n'imagine pas revenir en Australie, Katie et moi. La Chine nous donne tellement. Retourner à Melbourne, c'est chaque fois remonter dans le temps. La suffisance, l'égocentrisme, l'autosatisfaction, ça finit par être agaçant.
Lisa s'assied près de moi et plisse les yeux en essayant de déchiffrer ce qui s'affiche à l'écran.
- Tu parles de moi ?
Je hoche la tête.
- Un jour, tu écriras ton histoire à toi. Je ne peux pas le faire à ta place.
Je sais ce que c'est qu'un corps : ça a besoin d'être sculpté, façonné, forcé de fonctionner. Je ne sais pas grand-chose, mais ça, je le sais : un corps peut être formé, transformé, un corps n'est jamais statique, toujours en mouvement. Je sais aussi que parfois il criera en atteignant ses limites, vous dira qu'on ne peut pas aller plus loin, que, malgré le désir, l'espoir, la volonté, possible ne veut pas toujours dire réalisable. Je sais cela mieux que n'importe quoi d'autre. Il arrive que le corps échoue.
Il s'était jusque-là débrouillé en brodant autour du passé, ou en s'inventant un avenir. La réponse impliquait chaque fois une continuité. Je suis. Je serai. Mais, ce soir, le présent englobait le passé et l'avenir, et ce présent-là l'écrasait.
On étouffait dans ce wagon malodorant ; il avait hâte de retrouver la nuit froide et piquante. Partout autour de lui, les gens jouaient avec leurs écrans. Ils ne semblaient pas humains.
Les écrivains d'aujourd'hui l'ennuyaient, il trouvait leurs univers bornés, leur style emprunté, ironique. Cette littérature-là ne lui convenait pas.
Pour la première fois, Danny comprit exactement ce que voulait dire Torma, ce que les grands athlètes, les grands nageurs suggéraient en affirmant que tout était dans la tête. Il n'aurait pu y arriver sans la force, la puissance de son corps, mais cette force, cette puissance provenaient de l'intérieur. C'était en lui : quand le corps et l'esprit ne font plus qu'un, ils ne peuvent être brisés, ne peuvent faillir.
- Mon garçon, il faut toujours répondre quand on t'insulte. Et répondre tout de suite. Ça peut être des paroles en l'air, mais ça ne fait rien, tu restes le maître, tu réponds. Une injure, c'est une agression. Tu dois riposter. Tu comprends ?
Vous défendez les libertés individuelles et, depuis que j'ai atterri, je n'ai vu que des règlements pour ceci, pour cela, on ne monte pas là, on ne descends pas ici, on ne fume pas, on ne boit pas, on ne conduit pas en état d'ivresse, on respecte la vitesse, on ne fait rien d'humain ! Vous avez tellement peur de mourir que vous interdisez de vivre. Putain, merde ! On est humains, on meurt, ça fait partie de la vie. C'est la vie . P. 358
Dan haussa les épaules, il s'en fichait. Tant qu'il y aurait de l'alcool. Il se demande comment il avait pu s'en priver cette semaine. L'alcool endormait la pensée, anesthésiait les sens, vous enveloppait d'une merveilleuse torpeur. Il boirait jusqu'à s'évanouir.
Pourquoi est-ce que tu te laisses faire ?
– Quoi ?
– Pourquoi tu les laisses te parler comme de la merde ?
On entendait son accent quand il disait le mot « merde ».
Danny haussa les épaules. « Sais pas. »
– Fiston, réponds-leur toujours quand ils t’insultent. Fais-le tout de suite. Même s’il n’y avait pas de mauvaises intentions, mets-toi en position de force, réponds-leur. Une insulte c’est une attaque. Tu dois la contrer. Tu comprends