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Citations de Claude Tresmontant (96)


Comme le remarque très justement A. Lwoff, il ne faut pas parler de " matière vivante " : l'expression est incorrecte, Il n'y a pas de " matière vivante ".
Le vivant est forcément une structure, un système : " On parle souvent de matière vivante, mais il n'y a pas de matière vivante ; une molécule organique extraite d'un organisme n'est pas vivante; seuls les organismes sont vivants ; les organismes sont des systèmes de structures et de fonctions capables de se reproduire.
Une molécule extraite de l'organisme n'est pas vivante."
Ce qui est vivant, c'est le système, non la matière.
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Nous verrons, lorsque nous reprendrons l'analyse du problème, qu'en réalité la mort n'est pas la séparation de " l'âme " d'avec " le corps ", mais la séparation d'un principe d'information, qu'on peut appeler " âme " si l'on veut, d'avec la matière qu'elle informait, pour constituer un corps vivant.
Lorsque l'âme s'en va et se sépare, il ne reste pas un " corps ", mais, ce qui est très différent, un cadavre, c'est-à-dire un tas de matière qui avait été informé et qui ne l'est plus, car il se décompose.
On peut, bien entendu, si on le veut, appeler " corps " cette matière qui avait été informée, ou qui est informée dans l'organisme vivant.
Mais dans ce cas il y a un grave inconvénient à désigner par le même terme " corps ", d'une part la matière qui a été informée, ou la matière à part le principe d'information qui l'anime, et, d'autre part, comme cela se fait dans le langage courant, le corps vivant, c'est-à-dire la totalité informée, la matière animée, en somme l'homme vivant et concret lui-même.
Il n'est pas possible de désigner du même nom ce qui est composé, la matière, et la composition tout entière, âme et matière, telle qu'on la voit dans l'organisme vivant.
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D'autre part, Ieschoua rappelle que le Dieu d'Israël est le Dieu des vivants, et non des morts, ce qui signifie qu'Abraham, Isaac, Jacob, et plus généralement tous les justes, sont actuellement vivants.
Dieu ne traîne pas derrière lui, si l'on ose dire, un peuple de morts, de gens qui ont vécu mais n'existent plus sinon dans le souvenir de leur descendance.
Il est le Dieu d'hommes qu'il a créés, vivifiés, sanctifiés, et qui sont actuellement et pour toujours vivants.
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Claude Tresmontant
La foi, c’est l’intelligence surnaturelle que Dieu nous donne de lui-même et du mystère de son Œuvre.
Cette intelligence par l’Esprit saint n’est donnée que dans la rencontre et le consentement de la Grâce et de notre liberté.
En ce sens la foi est signe de notre vouloir profond : elle signifie que nous avons accepté l’amitié surnaturelle de Dieu, et que nous avons préféré Dieu au mensonge et au néant.
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Saint Augustin a bien montré en effet que, lorsqu’il n’y avait pas de monde, il n’y avait pas non plus de temps, et que par conséquent il n’y a aucun sens à parler « d’avant » le monde.
Mais, tournez les choses comme vous voudrez, et exprimez-les comme vous pourrez ; il n’en reste pas moins que la thèse de Parménide reste vraie, incontestable et d’ailleurs incontestée : il est impossible que l’être pris absolument, la totalité de l’Être, ait commencé.
Le néant absolu est stérile. Du néant absolu, l’Être ne peut pas surgir.
A l’analyse de Parménide correspond d’ailleurs celle que fit Bergson vingt-cinq siècles plus tard : le néant absolu est impensable, - ce qui ne signifie pas, précise Bergson, que le Monde soit nécessaire, mais ce qui signifie : un être au moins est nécessaire
Il est impensable qu’il n’y ait rien, absolument rien.
(page 452)
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Le vivant est donc, comme l’ont souligné de nombreux biologistes, une structure qui subsiste, une structure subsistante, alors même que tous les éléments matériels intégrés sont renouvelés.
Un atome peut perdre ou gagner des particules élémentaires.
S’il perd ou acquiert des particules nucléaires, il n’est plus le même atome.
Il ne semble pas que l’atome renouvelle constamment les particules qui le constituent.
Il n’est donc pas une structure dans le même sens que le vivant.
(page 454)
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Dire que la matière a produit, historiquement, ce qu’elle avait déjà, à savoir la vie et la pensée, c’est tomber dans une conception fétichiste et animiste de la matière.
Dire que la matière a produit ce qu’elle n’avait pas, c’est verser dans le mythe théogonique transposé ici en cosmogonie.
On a le choix entre ces deux mythologies.
Le principal, c’est de se décider.
(page 324)
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Nous l’avions déjà noté : si l’on rejette, comme il est juste de le faire aujourd’hui avec tout ce que nous savons de la matière par la physique, une conception animiste, fétichiste et magique de la matière, si nous nous en tenons à ce que nous savons positivement de la matière, et si nous voulons cependant nous fixer dans une perspective athée, nous sommes inévitablement conduits à admettre le pire des mythes, le mythe théogonique, ce qui implique la destruction de la raison.
Car personne ne comprendra jamais qu’une matière, qui est supposée ne pas avoir en elle la vie et la pensée, puisse les produire, et les avoir un jour en elle, si elle est supposée seule.
Si une fois rien n’existe, éternellement rien n’existera.
Si une fois la matière seule existe, mais sans vie ni pensée en elle, jamais il n’y aura vie ni pensée dans l’univers.
Si l’on attribue à la matière des « propriétés » occultes chargées d’expliquer l’apparition de la vie et de la conscience, l’évolution biologique, on verse dans une mythologie animiste, magique.
(page 324)
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Le temps a commencé avec l’Univers, puisque le temps mesure la genèse même de l’univers, et son développement historique.
Lorsqu’il n’y avait pas d’univers, il n’y avait pas non plus de temps.
Il faut donc nous défaire de la représentation fallacieuse d’un temps infini qui aurait précédé la genèse de l’univers.
Le temps n’est pas un réceptacle infini et absolu dans lequel l’univers serait logé.
Le temps n’est qu’un concept dérivé de l’univers réel.
Si l’univers commence d’exister, le temps commence aussi.
Si l’univers grandit au cours du temps, c’est que l’espace grandit.
L’espace n’est pas non plus un réceptacle infini et absolu dans lequel l’univers serait logé.
Avant l’univers, il n’y avait pas plus d’espace que de temps. L’espace croît avec le temps
(page 107)
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Le schéma dualiste cartésien a produit aussi bien un spiritualisme désincarné, angélique, comme le remarquait justement Jacques Maritain, un spiritualisme qui ne sait plus quoi faire du « corps » - et un matérialisme chosiste, mécaniste, qui ne sait plus quoi faire de « l’âme ».
Le spiritualisme angélisme et le matérialisme mécaniste ont en commun un même présupposé, dont ils partent l’un et l’autre : le dualisme cartésien.
(page 397)
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Mais au cours du temps, la structure de la matière évolue aussi dans le sens des structures de plus en plus complexes.
La structure de l’univers, évolutive mais cohérente, comme la structure de la matière, peuvent poser des questions à la raison humaine.
Car, après tout, pourquoi y a-t-il structure plutôt que non-structure, plutôt que chaos, désordre ?
Cela ne demande-t-il pas explication ?
(page 161)
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Ce que le rabbi appelle « le royaume de Dieu », c’est, disions-nous, et si nous avons bien compris sa pensée, l’humanité en train d’être informée progressivement par la pensée et la vie de Dieu, l’Esprit de Dieu, et sa Parole, son Enseignement, l’humanité en régime de divinisation progressive, travaillée qu’elle est du dedans par le Verbe créateur qui enseigne sur les routes.
(page 172)
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Or, en méditant sur l’enseignement du dernier des prophètes d’Israël, il nous a semblé qu’il contenait en fait une science, extrêmement riche et profonde.
Non pas seulement, ni même d’abord, une « morale » comme on l’entend aujourd’hui, mais une science authentique et portant sur l’être, c’est-à-dire une ontologie.
Bien plus encore, une science portant sur les conditions, sur les lois de la genèse de l’être inachevé qu’est l’homme.
Une science qui nous découvre les lois et les conditions de la création d’une humanité encore inachevée, et en train de se faire, les lois normative de l’anthropogenèse.
Plus encore : les lois et les conditions, pour l’humanité, de son achèvement ultime, c’est-à-dire de sa divinisation.
Une science, une gnose, portant sur l’ontogenèse, et nous découvrant comment nous pouvons parvenir à l’achèvement auquel nous sommes destinés.
C’est, on le voit, bien autre chose qu’une « morale »…
(page 7)
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C’est cela, la révélation : l’information créatrice communiquée à l’humanité, progressivement, par étapes, d’une manière croissante afin que l’homme puisse la recevoir et l’intégrer progressivement, pour atteindre à sa finalité ultime, à son achèvement.
La révélation, c’est la création continuée, ou du moins c’est ce qui est requis pour que l’humanité continue d’être créée et puisse s’achever, avec son propre consentement, sa propre coopération, conformément au dessein créateur.
L’histoire du peuple hébreu, à laquelle nous attachons tant d’importance, est donc une étape capitale dans l’histoire de la création : le moment de la communication par Dieu à l’homme du sens ultime de la création, de la connaissance de la finalité dernière de toute l’œuvre.
(page 146)
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A chaque pas, dans ce travail, nous avons rencontré la Gnose qui nous est apparue comme constituant une métaphysique inverse de la métaphysique biblique, son adversaire.
La Gnose a accompagné fidèlement la philosophie chrétienne au cours de son histoire : la Gnose, c’est la philosophie anti-chrétienne. (…)
La Gnose est dans l’histoire des idées un phénomène pérenne.
De nos jours, on ne prête souvent pas suffisamment attention au fait que la Gnose n’est pas morte.
La métaphysique gnostique s’est continuée et développée avec la Kabbale juive, Jacob Bœhme, Spinoza, Leibniz, Schelling, Hegel, pour ne nommer que les plus célèbres. (…)
Peut-être pourrait-on dire qu’en fin de compte il n’y a au monde que deux métaphysique : la biblique - c’est-à-dire la chrétienne - et la gnostique.
(page 229)
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Le dépouillement de la pensée et de la langue biblique est déjà un signe de sa transcendance.
Les philosophes païens qui assistèrent à la naissance de ce « phylum » de pensée nouveau s’indignèrent de ce que «  des cardeurs et des cordonniers, des gens sans aucune espèce d’éducation ni de culture », « des gens de rien, sans formation philosophique, sans culture, des artisans et dont souvent le métier est sordide, prétendent décider des plus hauts problèmes sur quoi tant de sages balancent ».
La métaphysique biblique a ceci de particulier : elle est communicable aux hommes qui ne sont pas des techniciens de la philosophie.
Elle se communique sous les espèces du récit historique, du maschâl, de la parabole : « Un semeur sortit pour semer sa semence… Une femme prit du levain qu’elle mit dans sa pâte… »
(page 217)
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L’Univers paraît donc pris et entraîné d’une manière irréversible dans un triple processus qui se définit :
1 - par la dégradation de l’énergie ;
2 - par l’expansion ;
et 3 - la complexification croissante.
De ces trois « dérives » cosmiques, c’est, semble-t-il, la dernière qui donne la clef de tout le processus - qui en donne le sens ; elle fournit la loi de la genèse…
(page 105)
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Si pour les anciens les cieux racontaient la gloire de Dieu, combien plus pour nous dont l’Univers s’est prodigieusement agrandi et approfondi !
En un sens, la physique et la biologie aussi sont théologie.
Elles nous enseignent la Pensée de Dieu cachée dans les choses.
(page 220)
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La métaphysique biblique est saine en ce sens qu’elle est indemne de ce dualisme et de ces dichotomies qui procèdent d’une métaphysique de la chute et qui traduisent au niveau philosophique un conflit psychologique rationalisé, quoique sous une forme mythologique.
La métaphysique biblique a échappé à toute mauvaise conscience et à tout complexe de culpabilité vis-à-vis de l’existence corporelle, de la réalité sensible et de la fécondité du devenir.
Cela lui permettra de se trouver de plain-pied avec la recherche expérimentale scientifique.
(page 33)
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Si nous jetons un regard « du côté du réel », nous voyons que le monde s’invente continuellement depuis des milliards d’années.
La science moderne nous a appris que l’univers tout entier, à tous ses niveaux, est en genèse.
Nous savons qu’il y a en ce moment même une genèse d’atomes, une genèse d’étoiles.
« Dès ses formulations les plus lointaines, la Matière se découvre à nous en état de genèse. » (Teilhard de Chardin)
Dans l’ordre de la vie, le fait est encore plus patent.
La vie est invention, et le temps mesure cette invention.
(page 42)
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