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Critiques de Clémence Godefroy (104)
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9

J’ai toujours hâte de découvrir les recueils de nouvelles des éditions du Chat Noir : ils combinent toujours des plumes qui sont déjà au catalogue et qu’on adore avec de nouvelles autrices/auteurs à découvrir, talents de demain. Cette fois, le thème est le « 9 », parce que les éditions du Chat Noir ont fêté l’an passé leur 9ème anniversaire, et que cela marchait bien avec les 9 vies qu’on attribue habituellement au chat. Des chat, il y en aura, mais pas que, puisque chaque nouvelle aborde une déclinaison différente entourant ce chiffre. Ce recueil, comportant bien évidemment 9 nouvelles, était plus sombre que les précédents, je l’ai grandement apprécié !



La Justice des Ogres (Jérôme Akkouche) : le recueil commence fort avec un groupe de jeunes qui tue violemment des chatons ! La scène est bien sûr filmée (qu’est-ce qui ne l’est pas à notre époque) et les coupables attendent leur sentence. Parmi eux, Idir, le frère de Taniri, qui va devoir payer un plus lourd tribu, car dans son pays, on ne tue pas les chats impunément, le dieu Yacuk applique sa propre justice à ceux qui osent leur faire du mal. Taniri va devoir entamer un voyage initiatique pour tenter de sauver son frère de la colère divine et s’imerger dans la culture et les croyances de sa terre natale. J’ai adoré cette nouvelle, qui nous plonge dans un univers de sombre magie et de rites occultes !



La 9ème symphonie (Mathilde Verboz) : la déclinaison du chiffre 9 développée dans cette nouvelle n’est pas trop compliquée à deviner. 😉 Albert Hoffmann, compositeur reconnu mais père malheureux d’avoir perdu sa fille trop tôt, compose sa 9ème symphonie, celle qui est maudite chez les autres grands musiciens, celle après laquelle tout s’arrête. Au travers de la musique qu’il crée, il croit percevoir la présence de son enfant décédée, synesthésie magique, mais qui le pousse au bord de la folie. Parviendra-t-il à finir sa partition ? Une nouvelle toute en douceur et émotions, sur le lien qui unit un père à sa fille.



Les larmes du Kyubiko (Émilie Malherbe) : encore une fois, le thème de la nouvelle est assez aisé à trouver puisqu’un kyubiko est un renard à neuf queues dans la tradition japonaise. Aya et Haruo sont attaqués par l’animal et le jeune homme n’y survit pas. On remonte le temps, oscillant entre l’instant présent et le passé, pour découvrir les origines d’Aya et la romance qui naissait entre les deux jeunes gens. Une plongée dans le Japon ancestral magique et envoutant, sur les traces des créatures magiques qui l’habitent.



La maison des Gabory (Clémence Godefroy) : le récit atypique d’une jeune femme noble qui dit être enceinte, mais que personne ne croit, la prenant pour une folle, puisqu’elle n’a aucun prétendant. La narration est très variée, passant de spéculations familiales sur l’état inquiétant d’Odelia, rumeurs entre domestiques, discussions entre médecins ou encore correspondances épistolaires, ce qui donne un très chouette rythme de lecture. Un texte qui montre les difficultés des femmes à cette époque à faire entendre leur voix. J’ai beaucoup aimé l’ambiance victorienne de cette nouvelle, ainsi que sa résolution !



Le pendu (Sophie Abonnenc) : un vieux sans-abri donne rendez-vous à un trio de jeunes inséparables dans la forêt, au pied d’un arbre ancestral en leur promettant monts et merveilles. Pendant 9 jours, ils vont devoir veiller, prouver leur valeur dans un rite ancien, mettant à rude épreuve leur mental, mais aussi leur amitié. La narration bascule souvent du présent au passé, en faisant un récit assez fragmentaire. A vous de découvrir l’identité du vieillard. 😉



Nine (Jean Vigne) : Nolan, ancien flic, est dans un hôpital psychiatrique suite à une affaire qui a très mal tourné. Une journaliste vient le questionner sur ce cas, ravivant en lui les souvenirs enfouis de cet horrible événement. Un récit étrange, parsemé de coïncidences bizarres et de faits louches. Une cabale secrète réunie dans un seul but, ramener une déesse à la vie. Le passé revient hanter le protagoniste, pour notre plus grand plaisir !



Kaibyo (Céline Chevet) : une mystérieuse femme envoute le prince d’un amour mortel. La sœur de celui-ci souhaite le venger, mais va devoir elle-même sacrifier ce qui lui tient à cœur. Une seconde incursion dans le Japon ancestral, toujours avec les étranges créatures qui le peuplent, mais on explore ici le côté plus sombre, maléfique, et le prix à payer pour la vengeance.



Neuf jours pour l’Enfer (Aiden R. Martin) : dans les déclinaisons du 9, celle-ci est la plus originale, à laquelle je n’avais absolument pas pensé quand j’avais réfléchi au thème. On suit les derniers jours de Jane Grey, qui fut reine d’Angleterre pendant 9 jours. On suit en parallèle les conflits sociaux et religieux qui animent le pays, tout en s’attachant à cette reine prisonnière, qui n’a d’autre choix que d’attendre que son sort soit scellé. J’ai adoré cette nouvelle à la fois très personnelle et pourtant historique.



Les 9 fantômes de Mayfair (Gwendolyn Kiste) : une nouvelle qui clôt très bien ce recueil. On y entre dans une maison et on explore les différentes pièces en compagnie d’un guide lugubre, découvrant 9 fantômes d’âge, d’époque, de milieu social différent qui la hantent, ainsi que leurs histoires tragiques. Un texte qui m’a rappelé la fameuse maison hantée de la première saison d’American Horror Story !



Un recueil de 9 nouvelles qui m’a énormément plu : les textes y sont originaux, les thèmes variés nous emmènent dans des époques différentes à la rencontre de cultures et de traditions parfois proches parfois très éloignées des nôtres. J’y ai également découvert de très belles plumes qu’il me tarde de relire. Une belle réussite !
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9

Je me suis plongé cet été dans cette anthologie et je peux vous dire que j'ai beaucoup aimé !



Toutes les nouvelles ont un rapport avec le chiffre 9 , pour célébrer le 9eme anniversaire des éditions 🥰



On se retrouve plongé dans différentes ambiances, on a du thriller, de l'horreur, du mythes et des légendes de différents pays. On se retrouve dans différentes époques également , avec pleins de différents personnages .



Toutes les histoires sont intéressantes, et très bien ecrites .

Avec cette anthologie, j'ai pu avoir un aperçu des différents auteurs ainsi que leurs univers , sachant que je ne les connais pas tous .



Je ne peux pas résumer chaque nouvelle , mais je vous conseille fortement de le découvrir, c'est une certitude , pour que vous puissiez vous faire une idée :)
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9

Allez, passons direct au résumé : bof.

La plupart des nouvelles sont plutôt sympa mais aucune ne m’a semblé vraiment extraordinaire ni originale. Une seule a réussi à m’inspirer des sentiments vraiment forts, mais c’était plutôt une forte envie de déchirer le livre en deux et d’en garder les restes pour allumer mon poêle cet hiver. (Ouais, c’est ce que ça me fait, les récits bourrés de considérations sexistes, paternalistes et de male gaze écoeurant.)

Il y a de bonnes idées, sur cette déclinaison d’histoires basées sur le chiffre 9, mais je trouve qu’aucune n’a su faire quelque chose de nouveau, ni traiter ça d’une manière qui sort un peu des sentiers battus. C’est dommage, l’idée de base était vraiment excellente.
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9

J'ai énormément apprécié le fait que ça soit découpé en plusieurs histoires, vous l'aurez compris, tout tourne autour du chiffre 9 : il y a 9 auteurs donc 9 histoires qui elles, se concentrent également sur le 9 ! C'était vraiment bien trouvé et j'ai trouvé toutes les histoires très intéressantes et très travaillés.

Je vais pas vous parler de chaques histoires car cela serait trop long mais ce livre est parfait à lire dans une soirée au coin du feu pour un effet flippant garanti ! Pour ma part, dès la première histoire j'étais "OMG dans quoi je m'embarque" tellement elle m'a serré mon petit cœur !
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9

Ici, les éditions du Chat Noir nous proposent un recueil énigmatique dont le chiffre 9 est le fil conducteur. 9 histoires avec des univers différents. 9 variations d'une vie de chat…



Mon avis sur le recueil :

9 est un recueil de neuf nouvelles écrites par neuf auteurs, aux tons et univers bien différents, avec pour fil conducteur le thème du chiffre 9, exploité de façon visible ou plus nuancée.



Dans l'ensemble, les nouvelles sont pour la plupart fantastiques ou horrifiques à l'exception de Neuf jours pour l'enfer qui relève plutôt de l'historique et de Nine qui est une nouvelle policière.



La plupart des auteurs faisant partie de ce recueil sont édités aux éditions du Chat noir. Cela m'a semblé une bonne entrée en matière pour quelqu'un qui ne connaît pas la maison d'édition et souhaite découvrir la plume de ces auteurs.



Au fil de ma lecture, j'ai pu constater que ressortaient deux thématiques dans ce recueil : les fantômes et la mythologie. Les fantômes apparaissent soit liés à une perte (La 9ème symphonie), soit associés à un lieu (Les 9 fantômes de Mayfair, La maison des Gabory). Quant à la mythologie, elle est toujours présente à travers la rencontre d'une figure mythologique qui vient perturber la vie du héros de façon positive ou négative (La justice des ogres, Les larmes du Kyubiko, le pendu, Kaibyo, Nine). Mais surtout, il nous est proposé une plongée dans plusieurs mythologies : Kabyle, nordique, indienne, japonaise, … provoquant un dépaysement total à chaque histoire.



Toutes les nouvelles introduisent de manière ou d'une autre une forme de suspense quant au dénouement final. Mais j'ai particulièrement apprécié Les larmes du Kyubiko et La maison des Gabory pour leur univers que j'aimerais voir développé en roman. J'ai aussi apprécié 9 jours pour l'Enfer qui m'a fait découvrir un épisode de l'Histoire de l'Angleterre que j'ignorais. Enfin, le ton et l'ambiance gothique de Les 9 fantômes de Mayfair m'a particulièrement plu, me rappelant les maisons hantées que l'on trouve dans les parcs d'attraction : on sait que c'est du spectacle, mais le décor donne envie d'y croire et de frissonner.



Mon avis sur chaque nouvelle :



La justice des ogres, Jérôme Akkouche



Résumé : Suite au meurtre atroce de chatons par son petit frère qu'il a filmé et diffusé sur internet, Taniri cache Idir dans une cave et s'efforce de lever la malédiction jetée sur lui par le Dieu Yacuk. Car dans la mythologie Kabyle attenter à la vie des chats peut coûter cher et la justice des ogres est sans pitié…



Mon avis : Cette nouvelle nous emmène dans une cité française où les jeunes font parfois des bêtises sans en comprendre les conséquences, où les familles sont souvent monoparentales et où les grandes soeurs jouent le rôle de maman de substitution devant des pères dépassés et absents. Il est question ici de maltraitance envers les animaux et j'avoue que les deux premières pages m'ont été assez difficiles à lire. Taniri découvre que son petit frère a grandi dans la mauvaise voie, et qu'il est un tortionnaire. Pour tenter de le sauver, elle va le cacher et affronter l'ogresse Teryel, une divinité kabyle, afin d'apaiser le courroux des Dieux et de rompre la malédiction dont Idir est victime. Dans un monde à l'envers calqué sur son quotidien, elle s'improvise guerrière, protégée par les sceaux et talismans de sa grand-tante magicienne. A l'issue de cette aventure, elle en ressortira Autre, libérée du poids d'une vie prédestinée. Ici le chiffre 9 est associé au nombre de jours durant lesquels Idir doit jeûner pour expier sa faute, et aussi au temps imparti à sa soeur pour le sauver de sa malédiction, ce qui introduit une forme de suspens dans le récit. Dans cette nouvelle, j'ai aimé l'incursion du fantastique dans un quotidien assez réaliste et connu. J'ai trouvé assez original le fait de mêler la mythologie Kabyle à cet univers car l'auteur s'inspire de la légende de la femme ogre, une femme indépendante et insoumise, maîtresse de son destin. C'est une mythologie que j'ai eu peu l'occasion de rencontrer lors de mes lectures. En affrontant l'ogresse (qui ressemble plus ou moins à sa mère), Taniri se trouve enfin, en dehors de son rôle de soeur et de mère de substitution tenant à bout de bras sa famille. le dénouement de cette histoire est assez positif et symbolique pour ce personnage. Quant à celui d'Idir, je vous laisse le découvrir… En bref, une nouvelle originale qui mêle mythologie Kabyle et réalisme des Cités dans une ambiance tendue et teintée de réalisme magique.



La 9ème symphonie, Mathilde Verboz



Résumé : Albert Hoffmann, grand compositeur qui a perdu récemment sa fille, cherche à écrire sa neuvième symphonie. Seulement, il existe une malédiction chez les compositeurs sur ce sujet : quiconque écrit une neuvième symphonie meurt ou devient fou…



Mon avis : le 9 dans cette nouvelle est exploité à travers le thème de la 9eme symphonie qui rend fou. Ici, il sera question du deuil et de paranormal avec Albert qui supporte mal la perte de sa fille. Plus il compose cette symphonie qui lui est dédiée, plus il sent son parfum, croit l'entendre… D'abord réticent à admettre la présence du fantôme de sa fille, il se confie à un ami médecin qui le croit fou. Plus il compose malgré les craintes de ses amis musiciens, plus il tombe malade… jusqu'au jour du concert. L'écriture de cette symphonie apparaît finalement comme les étapes d'un deuil : on croit sentir la présence de l'être aimé, on souhaite lui parler encore avec un spirite, puis vient la colère, la tristesse et enfin l'acceptation. le fait d'y ajouter une touche de paranormal la rend un peu plus originale. Jusqu'au bout, je me suis demandée si Albert allait mener à bien son projet, et s'il était ou non fou, tellement le suspense était insoutenable. J'ai trouvé que composer cette symphonie était un joli cadeau qu'il faisait à sa fille, malgré la douleur de l'avoir perdue. En résumé, une nouvelle fantastique sur le deuil d'un parent qui cherche à surmonter son chagrin à travers la musique.



Les larmes du Kyubiko, Emilie Malherbe



Résumé : Dans un village médiévale japonais entouré par la forêt, la jeune Aya vit une romance avec Sire Haruo le chef du village. Cependant, le danger les guette : tous les habitants vivent dans la crainte des divinités Kyubiko, les renards à neuf queues qui vivent dans la forêt. On raconte qu'ils ont d'ailleurs massacré la famille du chef du village qui les avaient provoqués…



Mon avis : le 9 correspond ici aux neuf queues de divinités renards présentes dans cette histoire située au Japon. L'auteure nous emporte dans une ambiance charmante de village japonais rythmée par la quotidien de ses habitants : fêtes, traditionnelles, célébration des divinités, marché, rondes de milice… Mais on sent dès le départ que l'ambiance est tendue à cause des attaques des Kyubiko. Aya s'interroge sur l'implication de son prétendant dans la protection des divinités : les protège-t-il vraiment ou est-il de mèche avec les braconniers ? Entre amour, trahison, sensation de danger permanent, le récit nous embarque dans une nouvelle aux accents dramatiques avec en arrière-plan la maltraitance animale et le respect des Dieux. J'ai beaucoup apprécié le mystère qui entoure Aya et ses origines, mais surtout la chute de cette nouvelle pleine de rebondissements. le récit se découpe en aller-retour entre le passé et le présent ce qui permet au lecteur d'émettre ses propres hypothèses et de rythmer également le récit. En bref, une histoire d'amour sous un Japon féodal où les divinités ne sont pas telles qu'on les conçoit…



La maison des Gabory, Clémence Godefory



Résumé : Odelia, la fille cadette de la famille Lehman vit dans une Allemagne alternative, dans l'ancienne maison des Gabory. Les Gabory étaient des bourgeois qui ont disparu du jour au lendemain dans des circonstances mystérieuses. Odelia déclare un jour à ses parents être enceinte mais refuse de révéler l'identité du père car personne ne la croirait…et effectivement, tous pensent que sa grossesse est une pure invention. Mais est-ce vraiment le cas ?



Résumé : Dans cette nouvelle le chiffre 9 correspond aux 9 mois d'une grossesse, et c'est aussi la durée du récit qui s'étale sur cette période. L'ensemble de l'histoire est vu à travers les yeux de l'entourage d'Odelia : son personnel de maison, ses parents, son frère et sa soeur, l'amoureux de sa bonne… On ne saura vraiment la vérité qu'en fin de nouvelle et quelle vérité étrange ! Clémence Godefroy introduit ici un univers uchronique inspiré d'une Allemagne alternative au vu des noms des personnages, dont l'action se situe au début du XXème siècle avec l'émergence du confort moderne (gaz, électricité). Elle évoque en sourdine une guerre où les Ostriens sont les vainqueurs des Magyeris à travers les histoires des domestiques de la maisonnée qui sont magyeris, mais employés par des ostriens (la famille Lehman). [Dans l'ensemble, cela m'a fait penser à la Guerre Austro-prussienne de 1886, mais m'y connaissant peu, je préfère ne pas m'étendre.] le fait est que les Lehmann occupent une maison jadis habitée par des bourgeois magyeris qui ont disparu à la guerre dans des circonstances mystérieuses. A travers les yeux des domestiques, on ressent au fil du récit toute l'ambiance bourgeoise malsaine des familles qui ont des choses à cacher et craignent pour leur réputation. La grossesse imaginaire d'Odelia va semer le trouble chez les Lehman poussant les parents à consulter un médecin psychiatre car ils pensent leur fille hystérique. Les domestiques réaliseront des hypothèses d'amants selon les visiteurs présents à la période de conception de l'enfant imaginaire. Personne ne croit Odelia car elle tait le nom du géniteur et se pense un peu folle. La réalité sera à la fois étrange et tragique et nous parviendra en fin d'histoire à la fois côté domestiques, mais aussi par Odelia qui prendra enfin la parole. En bref, une nouvelle qui interroge la place des jeunes filles dans les familles bourgeoises dans un univers alternatif très intéressant qui mériterait d'être développé sous forme de roman.



Le pendu, Sophie Abonnenc



Résumé : Jolan, Azim, et Hazel sont colocataires dans un vieil appartement. Un jour Hazel propose à un sdf venu s’abriter sous le porche de leur immeuble une couverture et un thermos chaud. Depuis, tout change… Hazel devient étrange. Elle est persuadée d’avoir rencontré Odin et qu’il va lui délivrer la vérité et la connaissance ultime sous l’arbre du pendu. Car l’homme lui a parlé… dans sa tête.



Mon avis : Une nouvelle dont le chiffre 9 est mis en avant à travers les 9 jours de réflexion entre les trois compères pour croire ou non à l’histoire d’Hazel. Mais aussi à travers le voyage qu’ils vont entreprendre vers cette quête de la connaissance dans l’arbre Yggdrasil. L’ambiance de cette nouvelle est très étrange. On oscille entre réalisme et fantastique, entre notre réalité et la mythologie nordique. Après une explication des évènements dans la première partie, où chacun tente d’adhérer comme il peut à la croyance d’Hazel, le ton tourne à l’horreur quand vient la rencontre avec Odin au pied de l’arbre du pendu. J’avoue ne pas avoir tout compris à cette histoire, mais j’ai senti qu’Hazel était un personnage en quête d’un ailleurs ou d’une réalité plus transcendante, à l’inverse de ses compagnons ce qui explique son adhésion immédiate au fait que le SDF rencontré soit réellement Odin. Jolan la suit car il semble amoureux d’elle. Azim reste très sceptique et la considère comme folle jusqu’à sa propre rencontre avec le sdf. Sans pour autant tout comprendre, on sait dès le départ que toute connaissance a un prix, et que par conséquent ils s’en tireront pas à bon compte. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance étrange qui est présente dans cette nouvelle et je regrette de ne pas m’y connaître assez en mythologie nordique car je pense avoir raté certaines références. En bref, une nouvelle aux accents d‘American Gods, qui aborde la folie sous couvert de mythologie nordique, avec une bonne dose d’horreur et d’étrange.



Nine, Jean Vigne



Résumé : L’ancien agent Nolan Bart est interné dans un hôpital psychiatrique suite à sa dernière enquête qui s’est terminé dans des circonstances étranges. Une journaliste va venir l’interroger dans le cadre d’un article sur cette enquête. Nolan va alors raconter comment une affaire de disparitions de jeunes filles l’a propulsé plus loin qu’il ne l’imaginait…



Mon avis : Ici le nombre 9 est en lien avec le nombre de jeunes filles disparues dans l’enquête du personnage principal. L’intrigue oscille entre le passé (l’enquête) et le présent (le moment où Nolan raconte son histoire depuis sa cellule à la journaliste). Il s’agit d’une vraie nouvelle policière où chaque étape de l’enquête nous est dévoilé à travers les yeux de Nolan. L’auteur plante son décor dans une Amérique plus vraie que nature digne un roman noir auquel se mélangerait un épisode de Twin Peaks. L’ambiance est sombre, les motivations du coupable troubles. C’est quand Nolan découvre la vérité que tout bascule soudainement… J’ai beaucoup apprécié l’ambiance la nouvelle mais surtout ses rebondissements finaux pour lesquels aucun indice ne laissaient une chance au lecteur de deviner la vérité. Le personnage principal est plutôt bien trouvé : un jeune enquêteur un peu trop sûr de lui qui embarque un flic local dans une mission sans renforts et qui finit interné… Une nouvelle qui ravira les fans de romans noirs où se mélange le fantastique façon Stephen King.



Kaibyo, Céline Chevet



Résumé : Dans un Japon impérial, un jeune prince tombe amoureux d’une belle inconnue rencontrée un soir. Depuis, il va tomber dans une obsession amoureuse maladive pour cette inconnue dont ses proches auront bien des difficultés à l’extraire…



Mon avis : De retour dans un autre Japon féodal avec une nouvelle dans laquelle le chiffre 9 fait référence aux neufs vies d’un chat particulier : un Kaibyo, créature mythologique japonaise. Il sera question d’amour maladif et de vengeance dans cette histoire où l’on comprend que l’inconnue rencontrée est dangereuse pour le prince. Malgré les tentatives de sa soeur O-Yuki pour le libérer de son emprise, le prince va succomber aux pouvoirs de la créature. O-Yuki n’aura de cesse alors de la traquer pour venger son frère disparu, usant de tous les stratagèmes, quitte à sacrifier sa propre vie et celles de ceux qu’elle aime. J’ai beaucoup apprécié la description de ce kami chat un peu particulier, très cruel et très fourbe qui sait se tirer de toutes les situations. J’ai été émue face à la détresse de O-Yuki et à son impuissance à protéger son frère, elle qui s’est toujours battue comme un homme, allant même jusqu’à manier le sabre. J’ai éprouvé de la compassion pour Oishi Gozaemon, l’ami du prince et joyeux luron, impliqué dans cette vendetta par amour pour O-Yuki. J’ai aimé le fait que l’auteure nous laisse des petites notes en bas de page pour traduire certains mots japonais utilisés pour mieux décrire l’univers. C’était utile et juste assez pour ne pas perturber la lecture. En somme, cette nouvelle met en avant plusieurs définition de relations amoureuses : relation unilatérale, passion dévorante, mariage de raison, amour fraternel, l’amour opposé au devoir, les regrets associés à l’amour, la seconde chance que l’on peut apporter à l’être aimé. Céline Chevet décompose avec brio ces sentiments en quelques pages et sait nous maintenir en haleine quant au devenir de ses personnages et de la malédiction qui entoure de le Kaibyo. En somme, une nouvelle japonisante sur fond de vengeance qui étudie l’amour sous toutes ses formes.



Neuf jours pour l’Enfer, Aiden R. Martin



Résumé : Cette nouvelle donne la parole à Jane Grey, reine d’Angleterre, qui a régné seulement 9 jours après la mort de Henri VIII, puis s’est fait évincer par Marie Tudor. Jane raconte ces 9 jours de règne, les manigances de sa famille pour la faire accéder au trône alors qu’elle ne l’a pas désiré, son enfance avec Marie et Elisabeth, son mariage et sa chute.



Mon avis : Ici, nous sommes plongés dans une nouvelle historique qui met en avant les 9 jours d’un règne non voulu par une personnalité peu connue de l’Histoire de l’Angleterre. Jane Grey a visiblement été élevée avec les deux futures reines d’Angleterre : Marie et Elisabeth. Elle n’aspire pas à devenir reine, mais doit céder à sa famille avide de pouvoir. Malgré ses tentatives pour montrer qu’elle n’est pas un danger pour ses rivales, son existence constituera quand même une menace pour le trône. L’auteur sait nous dévoiler toutes les intrigues politiques et personnelles qui accompagnent ce règne furtif tout en nous rendant humaine cette reine éphémère. J’ai beaucoup apprécié me glisser dans la tête de Jane via son journal intime, comprendre sa vie, son absence de choix et de pouvoir malgré sa position, son point de vue sur la situation. J’ai aimé en apprendre un peu plus sur cette partie de l’Histoire anglaise que j’ignorais. On parle souvent de Henri VIII, de Marie et de Elisabeth, mais assez peu de Jane… La Cour royale est un vrai panier de crabes et les alliances politiques font et défont le pouvoir en place. Cette nouvelle m’a un peu attristée également car au fond, c’est le destin broyé d’une jeune femme qui n’avait rien demandé à personne. Une nouvelle qui interroge le destin des femmes à travers un épisode peu connue de l’Histoire de l’Angleterre.



Les 9 fantômes de Mayfair, Gwendolyn Kiste



Résumé : La visite particulière de manoir de Mayfair hanté dans chaque pièce, et présenté par un guide aux intentions douteuses…



Mon avis : C’est une nouvelle façon visite guidée que nous présente l’auteure avec un narrateur dont on semble entendre la voix pendant sa lecture. Il nous est présenté un manoir hanté où chaque pièce est habitée par un fantôme avec son histoire propre. La chute est assez savoureuse et bascule rapidement dans l’étrange. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance qui nous plonge dans un vrai manoir d’horreur, aux tapisseries fanées, aux couloirs mal éclairés, aux miroirs qu’ils ne faut pas regarder sans peur d’être effrayé par ce qu’on pourrait y trouver. L’auteure est assez douée pour retranscrire ce décor qui oscille entre le manoir de la famille Addams ou celui de Disneyland. Même l’armure armée à l’entrée est présente pour garder la porte ! Les fantômes sont soit tristes, soit joyeux, soit effrayants. L’auteur a su leur donner une personnalité qui les différencie les uns des autres : la star de cinéma, la mère éplorée, la femme guindée qui tire les cartes, la danseuse de Charleston, la dépressive… Elle égrenne des indices au fil du texte qui laissent présager de la fin et si l’on n’y fait pas attention, on se laisse attraper. Une nouvelle surnaturelle au rebondissement unique, qui donne envie de visiter des manoirs hantés.



En conclusion : Un recueil de nouvelles fantastiques qui plaira aux lecteurs friands d’univers différents, de fantômes et de mythologies. Une invitation à inventer ses propres variations du chiffre 9.
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Aventurièr.e.s Intérimaire.s 2

Une anthologie très complète dans l’univers des aventurières intérimaires.

Pour une fois on ne suit pas Miléna. Onze auteurs ont écrit des nouvelles sur différentes aventurières intérimaires et sur les pNJ du jeu vidéo éponyme.



D’abord mention spécial epour l’excellente nouvelle d’Eva Simonin qui nous raconte une mésaventure du jeune Kévin, confronté au surnaturel.



Luce Basseterre et Ninou Cyrico traitent de l’homophobie avec beaucoup de tact, comme toujours, dans un ununivers surnaturel.



Frédéric Gobillot nous présente son aventurier rennais, Richard, dans une nouvelle qui dévoile à al fois ses débuts et une enquête complète. Cela ressemble à une « origin story » et c’est très bien écrit, à la fois prenant et dynamique.



Clémence Godefroy a écrit de nombreux romans, et notamment des romances aux éditions du Chat noir. Ses nouvelles apportent de l’épaisseur au personnage de Riley, pour illustrer la vie quotidienne d’une adolescente dans un monde magique, mais n’esquisse pas de romance.



Anthony Boulanger dévoile les origines et les troubles de l’adolescent Shun, qui arrive tout droit d’un Japon dystopique, a moitié dévasté par la catastrophe de Fukushima. Attention : cette nouvelle divulgache quelques aspects du personnage.



Alexandra Moïra raconte l’enquête de plusieurs aventurières intérimaires autour de Mâcon. Le ton et le style d’écriture sont résolument plus matures que pour les autres textes.



Laurent Pendarias a écrit de nombreuses nouvelles qui étoffent l’univers des aventuriers intérimaires qui assurent du liant mais la qualité est irrégulière.



Elie Guillot offre dans les bonus une fanfiction qui mélange l’univers des aventuriers intérimaires et des semi-nains magiciens ce qui offre un mélange baroque digne de Naheulbeuk mais assez éloigné du sujet.



Plusieurs « vrai-faux articles » s’intercalent entre les nouvelles. C’est amusant. Cela « habite » un peu plus l’univers et offre des clins d’œil à l’actualité (gilets jaunes, cathédrale Notre-Dame). Même si l’univers est surnaturel on ne quitte jamais l’aspect urbain, triste et sale.



Enfin Jean Vigne a écrit une nouvelle concernant la proviseure adjointe Solène Leroy qui introduit directement les événements du jeu vidéo Aventurière intérimaire. C’est comme un prologue ou une bande-annonce.

Une anthologie très complète dans l’univers des aventurières intérimaires.

Pour une fois on ne suit pas Miléna. Onze auteurs ont écrit des nouvelles sur différentes aventurières intérimaires et sur les pNJ du jeu vidéo éponyme.



D’abord mention spécial epour l’excellente nouvelle d’Eva Simonin qui nous raconte une mésaventure du jeune Kévin, confronté au surnaturel.



Luce Basseterre et Ninou Cyrico traitent de l’homophobie avec beaucoup de tact, comme toujours, dans un ununivers surnaturel.



Frédéric Gobillot nous présente son aventurier rennais, Richard, dans une nouvelle qui dévoile à al fois ses débuts et une enquête complète. Cela ressemble à une « origin story » et c’est très bien écrit, à la fois prenant et dynamique.



Clémence Godefroy a écrit de nombreux romans, et notamment des romances aux éditions du Chat noir. Ses nouvelles apportent de l’épaisseur au personnage de Riley, pour illustrer la vie quotidienne d’une adolescente dans un monde magique, mais n’esquisse pas de romance.



Anthony Boulanger dévoile les origines et les troubles de l’adolescent Shun, qui arrive tout droit d’un Japon dystopique, a moitié dévasté par la catastrophe de Fukushima. Attention : cette nouvelle divulgache quelques aspects du personnage.



Alexandra Moïra raconte l’enquête de plusieurs aventurières intérimaires autour de Mâcon. Le ton et le style d’écriture sont résolument plus matures que pour les autres textes.



Laurent Pendarias a écrit de nombreuses nouvelles qui étoffent l’univers des aventuriers intérimaires qui assurent du liant mais la qualité est irrégulière.



Elie Guillot offre dans les bonus une fanfiction qui mélange l’univers des aventuriers intérimaires et des semi-nains magiciens ce qui offre un mélange baroque digne de Naheulbeuk mais assez éloigné du sujet.



Plusieurs « vrai-faux articles » s’intercalent entre les nouvelles. C’est amusant. Cela « habite » un peu plus l’univers et offre des clins d’œil à l’actualité (gilets jaunes, cathédrale Notre-Dame). Même si l’univers est surnaturel on ne quitte jamais l’aspect urbain, triste et sale.



Enfin Jean Vigne a écrit une nouvelle concernant la proviseure adjointe Solène Leroy qui introduit directement les événements du jeu vidéo Aventurière intérimaire. C’est comme un prologue ou une bande-annonce.

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Bal masqué

J’ai pris énormément de plaisir à lire ce recueil ! Alors que je pensais que le thème du bal serait exploité de façon assez similaire, les auteurs ont su m’étonner, inventant des univers incroyables et m’emmenant dans des fêtes magiques, totalement improbables. J’ai aussi beaucoup aimé découvrir la plume de nouveaux auteurs, à qui les éditions du Chat Noir ont laissé leur chance, mais aussi retrouver des anciens qui ne m’ont pas déçu ! Un très bon recueil que je recommande grandement !



J'ai chroniqué chaque nouvelle séparément sur mon blog, n'hésitez pas à passer voir ;)
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Bal masqué

J'ai enfin terminé ce livre ! Depuis le temps que je l'ai commencé :) Mais l'avantage avec les recueils de nouvelles, c'est qu'on peut piocher, lire des bouts, juste une nouvelle ou deux de temps en temps, et découvrir la plume d'autres auteurs sans y passer des heures. Ces nouvelles ne m'ont pas toutes plu, le style, surtout, m'a beaucoup rebutée pour certaines. Quelques pages, du plat, du lourd, du cliché ; et j'abandonnais.

En revanche, trois ont particulièrement retenu mon attention. En premier, "Minuit démasquée", de Mélanie Fazi. Cette fille a vraiment un don. Réussir à me faire pleurer, à faire naître tant d'émotions en une vingtaine de pages, c'est fort.

Ensuite, "Le sang te va si bien" de Marianne Stern. Je sais pas, c'est peut-être que le personnage d'Emily m'a rappelé l'ado que j'étais, et cette vengeance gore était pour le moins jouissive.

Et enfin, « Bal de Brume » d'Estelle Faye. Si le style ne m'a pas entièrement convaincue, l'histoire, ce bal de maison hantée et de vampires revisité de manière plutôt originale et moderne, était agréable et marrante à lire.

(Et puis y a la mienne, de nouvelle, mais je suis incapable de savoir ce que vaut mon travail^^)
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Bal masqué

Outre la renommée de certains des auteurs parus dans cette anthologie (notamment Mélanie Fazi, une autrice dont j’apprécie particulièrement la plume), c’est la superbe couverture qui m’a immédiatement attirée vers cette lecture tout en jeux de masque et de faux-semblants : d’une beauté, d’une sensualité folle, fleurant avec le fantastique et les fées, le danger et la grâce. Il est rare que je lise un recueil de nouvelles aussi vite, prenant d’habitude le temps de déguster lentement, mais j’ai vraiment été transportée dans tous ces univers et voulait toujours en découvrir davantage. Il y a énormément d’excellentes nouvelles, dans des styles aussi variés que plaisants et qui développent des univers uniques, des personnages attachants... Pour moi c’est une anthologie qui dégage une vraie ambiance, une belle cohérence, lorgnant souvent du côté du XIXe siècle ou de l’Italie, tout en proposant parfois des sous-thématiques plus surprenantes (dystopie, réseaux sociaux…).

Mes nouvelles favorites sont ainsi « Bal de Brume », « L’Orchidée rouge », « Le Grand Froid », « Là où danse le jour » et « Minuit démasquée ». Néanmoins pratiquement toutes les autres m’ont beaucoup plu, plus circonspecte seulement sur « Le sang te va si bien ». Si cette lecture n’a pas été désagréable, loin de là, je trouvais qu’elle manquait clairement d’enjeux et ressemblait plus à un exutoire sanglant… Enfin deux nouvelles ne m’ont pas beaucoup plu, à savoir « Lacrimosa » et « Le maître des masques », que j’ai malheureusement détesté, ayant rarement autant soufflé d’agacement en la lisant ! Je pense qu’il s’agit hélas d’un style auquel je n’adhère tout simplement pas ; trop ampoulé pour moi…

Pour moi il s’agit donc d’une belle découverte ; et je pense qu’il peut s’agir d’une jolie entrée en matière dans l’univers si riche des nouvelles :)

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Bal masqué

J’avoue, j’ai craqué pour ce livre, uniquement pour sa couverture au départ. Surtout que les nouvelles ne sont pas mon genre préféré habituellement…Mais, de temps en temps, pourquoi pas et le thème me plaisait, donc je me suis laissée tenter !

Et je ne regrette pas mon achat ! Même si les nouvelles de la fin ont davantage retenu mon attention que celles du début. Parmi mes préférées, je citerai : « Les douze invitées » de Pauline Sidre, « Le yeux du Corbeau » de Céline Chevet ou encore « Le Grand Froid » de Clémence Godefroy.

Pour chaque nouvelle, je vous propose un court résumé (plus une mise en bouche pour ne pas vous spoiler) ainsi que mon ressenti. C’est parti !! 😊

La première nouvelle est « Bal de Brume » d’Estelle Faye. Une auteure dont je possède plusieurs ouvrages dans ma bibliothèque mais que je n’ai jamais lue…Un bon moyen de la découvrir donc. Si sa nouvelle est bien, je m’attendais à plus percutant encore. « Bal de Brume » nous entraîne, à la suite de Gaël Ferrier, un étudiant en cinéma, au cœur de San Francisco. Gaël débarque de France dans l’espoir de trouver enfin un endroit où son art pourra s’épanouir. Il est également prêt à découvrir toutes les nouveautés et les surprises que peut receler une ville comme San Francisco …Il va être servi ! Cette histoire manquait un peu de piment pour moi dans le sens où j’escomptais un peu la fin. Cependant, j’ai totalement adhéré à la plume de l’auteure. Ses descriptions dans la forêt, notamment, étaient très convaincantes : j’avais l’impression d’y être.

Maude Elyther nous plonge ensuite au cœur des rêves et de l’inconscient avec « L’Orchidée rouge ». J’avoue avoir peu de souvenirs de cette nouvelle. Si ce n’est des bribes, un peu comme dans un rêve justement. L’écriture est très onirique et, malheureusement, je l’ai lue une semaine où j’étais fort fatiguée. J’ai eu du mal à m’accrocher à l’histoire et à bien comprendre le sens des phrases. Pourtant le style est très joli mais trop onirique et poétique pour moi à ce moment-là. J’avais plutôt tendance à glisser dans les bras de Morphée et à rejoindre notre héros dans l’inconscient plutôt que de suivre le récit.

« Le sang te va si bien » de Marianne Stern prend place dans un village des temps anciens (indéterminés) où rodent le Malin et ses sbires. C’est sans doute la nouvelle la plus « gore » du recueil. La nuit de Walpurgis approche et le père Irwin sait que cette célébration est l’occasion pour les démons de sortir de l’ombre et de se mêler aux vivants. Il est sur le qui-vive, tout comme la poignée de fidèles qui ont promis de l’aider à surveiller l’événement. Cette garde sera-t-elle efficace ? Satan s’avouera-t-il vaincu ou parviendra-t-il à étendre son emprise sur les hommes ? Une histoire que j’ai appréciée, bien que ce ne soit pas le genre que je lis habituellement !

Le héros de « Les larmes de Lucrèce » d’Elie Darco a un pouvoir étrange, très utile pour résoudre des mystères. Je vous laisse le plaisir de le découvrir. Un drame s’est produit lors d’un bal...masqué (évidemment) emportant une bonne partie des invités dans les flammes. Notre héros est chargé de découvrir ce qu’il est advenu du « Masque de Lucrèce », porté par Faustina Graziosa, charmante jeune femme en l’honneur de qui cette fête avait été organisée. J’ai bien aimé et le style et l’intrigue de cette histoire.

« En trois exemplaire » d’Emanuelle Nuncq est une histoire de voyage dans le temps. Il y est d’ailleurs question d’une Université Libre de Temporalité où les étudiants sont formés aux expéditions temporelles. Un événement d’une grande incidence pour tous les membres de cette université va venir perturber le bal annuel. Retourner dans le passé sera-t-il suffisant pour faire rentrer les choses dans l’ordre ? J’ai apprécié le style et les idées de l’auteure. Toutefois, je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi, ce qui entache un peu ma lecture.

Je suis incapable de vous résumer « Lacrimosa » de Dee L. Aniballe. J’avoue que je n’ai pas trop compris cette nouvelle. De nouveau, le style est plus onirique et poétique et la fatigue a dû jouer sur ma non compréhension de l’histoire. Malheureusement, je pense n’avoir pas su l’apprécier à sa juste valeur.

Je n’ai pas cité « Têtes de tigre » de Cécile Duquenne dans mes nouvelles favorites mais elle aurait pu y figurer. C’est la première qui m’ait vraiment touchée dans ce recueil. Diane, l’héroïne, vit dans un monde où tout le monde porte un masque. Ces masques permettent d’atteindre une sorte d’immortalité. Cependant, plus le temps passe et plus Diane étouffe; elle rêve d’une autre vie, sans masque, même si cela implique que sa longévité soit écourtée. Dans ce monde plein de contraintes, osera-telle prendre son envol ? L’univers est très bien décrit et les personnages attachants. L’auteure dépeint parfaitement les émotions de ceux-ci ainsi que ce qui les entoure.

J’ai beaucoup aimé le contexte de la nouvelle « Le masque de la Mort noire » de Claire Stassin. Le récit se déroule dans une Venise moyenâgeuse. La peste y est présentée comme une créature vivante qui étend son ombre mortelle sur la ville. Nous suivons également des humains dans cette histoire, une prostituée tout d’abord, Vanozza, et, ensuite, une servante de bordel, Leora,. Comment ces deux jeunes femmes accueilleront-elles l’arrivée de la peste ? J’ai bien aimé ce récit bien qu’il soit fort descriptif, parfois un peu trop peut-être. Cependant, cela permet au lecteur de plonger corps et âme au cœur de Venise et du bal qui s’y déroule.

J’ai un avis mitigé concernant « Le maître des Masques » de Lucile G. Matteoldi. Je ne comprenais rien à cette nouvelle au début. Je pense que cet effet est totalement voulu par l’auteure. Malheureusement, je n’y ai pas complétement adhéré. J’étais trop perdue au départ pour réellement apprécier l’histoire par la suite. Malgré tout, l’idée est originale et bien menée et le style poétique colle bien au récit.

« Le grand Froid » de Clémence Godefroy est, comme dit précédemment, une de mes nouvelles préférées. Dans un environnement qui rappelle les régions nordiques (Russie, Norvège), de par les noms et l’atmosphère qui s’en dégage, nous retrouvons « Anna » ou « Leini », servante d’une jeune fille riche et bien née en passe de se marier. Anna vient d’une région où règne le « Grand Froid », censé tenir les barbares à l’écart. Elle a une mission à accomplir pour enfin pouvoir rentrer chez elle, mais parviendra-t-elle à la mener à bien ? J’ai beaucoup aimé le personnage de Leini, l’ambiance qui se dégage de cette nouvelle et l’intrigue, surtout le couperet final ! A découvrir !!

« Les yeux du Corbeau » de Céline Chevet est une autre de mes nouvelles préférées. Dans un monde où tout est uniformisé et où la devise est « Egalité, Unité, Dignité », les masques sont de rigueur. Pour éviter les discriminations de quelques sortes qu’elles soient, tout le monde est prié d’entrer dans le moule préconisé par le Conseil. Ceux qui ne le respecte pas en subissent les conséquences au bal mensuel organisé par ce même Conseil : le moindre écart de conduite, la moindre tentative pour se démarquer des autres est sévèrement réprimée. Pourtant, les rêves et les désirs d’Ambre la mène petit à petit sur des pentes interdites. Quelles seront les conséquences ? Y survivra-t-elle ? Une très jolie histoire, bien ficelée, aux multiples rebondissements, accompagnée de personnages attachants et soutenue par un style fluide !

« Belle rose porporine » de Vincent Tassy aurait également pu figurer dans mon top 5. L’héroïne de cette histoire reçoit une mystérieuse demande d’amis sur Facebook, émanant d’une certaine Violette S., accompagnée d’une invitation à un événement. Curieusement, sa meilleure amie, Jeanne, et d’autres de ses amis ont également reçu ces messages. Cependant, personne ne semble réellement connaître cette fameuse Violette. Décidées à participer à cette fête et à découvrir qui se cache sous ce nom, les deux amies vont se rendre au bal organisé par Violette et vivre des expériences étranges et traumatisantes. J’ai bien aimé la manière dont l’auteur a mené son intrigue ; la fin notamment m’a beaucoup plu. À la suite des personnages, je me posais de nombreuses questions. Une sorte de malaise s’installe rapidement dans cette nouvelle. Le style de l’auteur est direct et dynamique ce qui donne du peps au récit.

« Là où danse le jour » de Pascaline Nolot nous plonge au cœur d’un univers post-apocalyptique dans lequel a lieu un bal (hé oui 😊). Les humains qui s’y côtoient, survivants de l’Atomisation vont recevoir la visite d’un invité surprise. Je ne vous dit rien de plus et vous laisse le plaisir de la découverte. Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’ambiance un peu glauque, étrange, presque malsaine qui se dégage de cette nouvelle m’a beaucoup plu. L’idée est originale et bien trouvée. L’invité surprise est particulièrement bien décrit et bien mis en scène. Une très chouette nouvelle !

« Sans que rien manque au monde » de Fabien Clavel est une sorte de nouvelle policière. En effet, plusieurs médecins ont reçu une lettre anonyme dont l’auteur les attend au « bal des folles », bal organisé pour les pensionnaires d’un hospice. L’inspecteur Ragon, dont la femme, malade risque un jour de se retrouver dans ce même hospice, est chargé de cette affaire. À lui de découvrir, lors de cette étrange bal, qui a envoyé la lettre et surtout, pourquoi ! J’ai bien aimé suivre cette petite enquête où le fantastique se mêle au réel. C’est une nouvelle très addictive dont l’intrigue est bien tournée et la fin bien orchestrée. L’inspecteur Ragon est un personnage particulier mais attachant.

« Les douze invitées » de Pauline Sidre est, sans conteste, ma nouvelle préférée. Elle met en scène douze sœurs, enfermées par leur père dans leur chambre et est divisée en douze parties. Chacune de ces parties est consacrée à une sœur dont le lecteur suit le point de vue. L’histoire débute avec la plus jeune et se poursuit, de sœur en sœur, pour (presque) se terminer avec la sœur ainée. Deux intrigues s’entremêlent : d’une part, celle de l’invitation mystérieuse et du bal, d’autre part, celle de la raison de leur claustration. J’ai adoré les changements de point de vue. Chaque sœur nous en apprend un peu plus et fait avancer l’histoire à sa manière. Cette nouvelle est merveilleusement bien construite, addictive, bien écrite…en un mot parfaite !

« Minuit démasquée » de Mélanie Fazi est l’histoire d’une maison dans laquelle s’est déroulé un événement tragique. C’est aussi l’histoire du groupe d’amis qui évoluaient autour de cette maison et dont la vie a basculé. Rokia va essayer de rétablir un équilibre entre les choses. Sa mission est délicate. Parviendra-t-elle à la remplir ? Si j’ai moins aimé le sujet de cette histoire (et donc moins accroché à l’intrigue), j’ai apprécié le style de l’auteure et l’idée originale qu’elle a eue !

En bref, un recueil de nouvelles qui a su me plaire, bien que les nouvelles plus oniriques du début ne m’aient pas spécialement convaincue. Je le conseille à tous ceux qui apprécient les nouvelles fantastiques, les bals et les masques. La couverture reflète parfaitement ce que renferme cet ouvrage !




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Bal masqué

Avec cette sublime couverture, je ne pouvais que craquer pour la dernière anthologie des éditions du Chat noir qui fait toujours la part belle au fantastique. Comme son nom l’indique, cette anthologie regroupe des nouvelles dont le thème central est le bal masqué. Qu’il soit vénitien, horrifique, vampirique, le masque est le fil conducteur du recueil. Masque pour mieux cacher ou à l’inverse pour mieux découvrir?…



Comme dans toute anthologie, j’ai mes préférences. J’ai trouvé certains textes bien trop ampoulés. A trop vouloir en faire, certains auteurs perdent leur lecteur même si le côté formel du texte reste travaillé et très beau. Une nouvelle comme L’orchidée rouge de Maude Elyther m’a laissée de marbre. Je n’ai pas été sensible à la plume de l’auteur. En revanche, d’autre nouvelles m’ont ravie comme celle de Fabien Clavel, Sans que rien manque au monde, qui reste ma préférée. J’ai adoré son personnage, son style, son histoire et je verrais bien son univers développé dans un roman! Il nous plonge au début du 20ème siècle. L’inspecteur Ragon, bibliophile averti, va devoir enquêter au sujet de lettres mystérieuses. J’ai adoré l’ambiance délicieusement surannée.



J’ai également énormément apprécié la nouvelle de Pauline Sidre Les douze invitées, qui réinvente le conte de fée. Douze sœurs sont enfermées dans leur chambre, punies par leur père jusqu’au jour où une étrange invitation leur parvient. Il y a un peu de Barbe bleue dans cette histoire originale où chacune des sœurs prend la parole à tour de rôle.



J’ai aussi été sensible à la plume d’Elie Darco. La façon dont son enquête est menée dans Les Larmes de Lucrèce m’a surprise et j’ai aimé le personnage qu’elle développe. Sa plume est toujours délicieuse et son univers intéressant.



Je passe rapidement sur les nouvelles de Cécile Duquenne avec Têtes de tigre, de Céline Chevet avec Les yeux du corbeau ou encore de Claire Stassin avec Le masque de la mort noire qui m’ont toutes embarquée dans leur univers riche et développé!!



Bal masqué est une anthologie qui rassemble des textes travaillés et intéressants. Une belle manière de découvrir de nouvelles plumes!
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Bal masqué

Une couverture envoûtante et la promesse de diverses histoires sur un thème mystérieux et fascinant : voilà ce qui m'a séduite de prime abord. Si plusieurs nouvelles ont su être originales (Les yeux du corbeau, Là où danse le jour, Minuit démasquée, Les douze invitées), on retrouve également avec plaisir des univers connus (Le sang te va si bien). De manière générale les plumes sont excellentes mais aucune pourtant n'égale celle de Dee L. Aniballe dans son Lacrimosa. Pour moi, c'est la nouvelle qui porte littéralement le recueil, celle qui donne tout son sens à la couverture. Elle recèle ce savant mélange de poésie tourmentée et de rêve éveillé. Par ailleurs le dénouement m'a littéralement clouée sur place ; la transition était intelligemment brutale. Un choix de thème réellement périlleux, audacieux et engagé que je salue ! Merci pour ce rêve mélancolique dont la mélodie résonne encore dans mon esprit.
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Eros Automaton

Lorsque j’ai lu le recueil Montres enchantées (aux éditions du Chat Noir également), la nouvelle Le Toquant m’avait sauté aux yeux. Lorsque l’éditeur a annoncé qu’il publierait un roman de Clémence Godefroy dans le même univers, j’étais très enthousiaste ! C’est ainsi qu’Eros Automaton a atterri dans ma bibliothèque dès sa sortie et je n’ai pas tardé à l’en extirper, pressée de retrouver les automates et leur « humanité » dans un XIXe siècle revisité.

Encore une fois, le voyage fût excellent, la réflexion en toile de fond et l’émotion carrément au rendez-vous ! J’ai posé la question à Clémence Godefroy : oui, elle a d’autres idées d’histoires dans cet univers… il me tarde de les découvrir !



Fin du XIXe siècle. Nous ne sommes pas à Paris mais à Parisore. La Grande Exposition a lieu comme on peut l’imaginer, si ce n’est qu’au milieu des êtres humains se promènent des automates, généralement domestiques des grandes familles bourgeoises de la ville.

Au milieu des inventions témoignant de l’industrialisation du monde, Adélaïde trépigne, elle attend de pouvoir défiler avec l’automate qu’elle a créé. Malgré les restrictions liées à sa condition de femme du XIXe siècle, la demoiselle est assez libre de ses mouvements et peut passer ses journées à assouvir sa passion pour l’ingénierie et le modélisme.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de sa meilleur amie Agathe, de condition plus modeste et surtout surveillée par des parents très traditionalistes. Réservée et plutôt respectueuse des codes que lui impose la société, la petite couturière pose tout de même des yeux curieux sur le monde dans lequel évolue son amie Adélaïde. A la fois dégoûtée et fascinée par les automates, Agathe garde ses distances… mais jusqu’à quand ?

Alors que le défilé d’automates bat son plein, un homme tire sur l’un d’eux et l’abat d’une balle dans son toquant (son « cœur »). C’est la panique. Balthazar Bouquet, frère aîné d’Adélaïde, prend l’enquête en main, inspecteur de son état. Il part bien vite sur les traces d’une organisation (d’un parti ?) anti-automates, pro-vivants qui multiplie les attentats en ville… Adélaïde et Agathe ne sont plus en sécurité, il va devoir veiller sur elles (encore plus qu’avant !).



Clémence Godefroy met en place un Paris parallèle qui ressemble en tout point à notre capitale de la fin du XIXe siècle, automates mis à part. Même si elle baptise sa vie Parisore, j’ai aimé que le lien avec notre ville réelle soit fort, parce qu’il nous permet de mettre des images assez précises sur les scènes que l’on découvre dans ces pages. En pensant au Paris de la toute fin du XIXe siècle, j’ai tout un tas de choses qui me viennent en tête : les vêtements (féminins notamment), le style « Belle époque », les fiacres remplacés petit à petit par des voitures pétaradant, l’intérieur des demeures, les gares décorées avec beaucoup de fer… bref, tout un visuel qui m’a permis d’entrer dans l’histoire avec énormément de facilité.



Dans cette histoire assez brève (un peu moins de 300 pages), la jeune auteure amène également quelques réflexions sur « l’humanité » des automates. Ont-ils des sentiments ? Y a-t-il une trace d’humanité en eux ? Et si oui, le meurtre de l’un d’entre eux doit-il être jugé de la même façon que celui d’un être humain ? Peut-on s’attacher à eux ? Les aimer ? Est-ce contre nature ?

Bien sûr, avec si peu de pages, difficile d’entrer vraiment au cœur de la réflexion mais il y a déjà quelques pistes qui peuvent donner matière à penser à ceux qui le souhaitent. Je n’ai pas les réponses à ces questions (et à d’autres), mais j’ai aimé me les poser pendant ma lecture parce que ça met en perspective une situation qui pourra peut-être nous arriver à nous aussi dans quelques (dizaines) d’années. Les machines et robots sont de plus en plus sophistiquées et développent une intelligence particulière (l’intelligence artificielle)… et s’ils prenaient bientôt vie, et s’ils commençaient à s’humaniser un peu plus, comment on réagirait nous ? Plutôt pro ou anti ? Comment est-ce que l’on adapterait nos lois ? C’est un sujet très vaste qui pourrait occuper de nombreuses heures de réflexion et qui peut servir de base à de nombreuses histoires…



Dans Eros Automaton, Clémence Godefroy choisit de se pencher sur les trois personnages que je vous ai cités plus haut, avec une focalisation un peu plus importante sur la figure d’Agathe qui est sans doute celle qui évolue le plus dans cette aventure.

Car sur le devant de la scène, plus présente que la réflexion sur les automates, il y a l’intrigue policière (Balthazar poursuit les commanditaires des attentats) et surtout une (enfin plusieurs) romance(s). Moi qui ne suis pas toujours très intéressée par les relations amoureuses des héros, j’ai apprécié ce que j’ai lu ici et j’y ai cru. C’est aussi l’occasion pour l’auteure de revenir sur les codes de la société de cette époque où les femmes n’existaient que par leur père/frère et ensuite leur mari donc leur préoccupation majeure était de trouver un bon parti ; pas de place pour la passion, tout était histoire d’intérêt et de profit. La pauvre Agathe doit se plier aux ordres de ses parents… en tout cas au début car elle va ensuite vivre des événements qui vont faire évoluer ses convictions les plus profondes ! Mention spéciale pour les derniers chapitres qui renferment un retournement de situation que je n’avais absolument pas vu venir et qui fonctionne vraiment très bien !



Énormément de positif dans cette lecture qui aurait mérité d’être plus longue et plus développée à mon goût. J’aurais aimé encore plus de pages, encore plus de descriptions car vraiment, j’avais envie de rester plus longtemps dans ce Parisore qui me plaît beaucoup. C’est un univers très riche qui pose les bases de belles réflexions et qui donc, appelle beaucoup d’autres intrigues… qui verront le jour un jour, je l’espère !
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Eros Automaton

Mes yeux se sont posés sur ce livre lors du dernier Salon du livre de Paris au mois de mars. L'auteure était présente en dédicace, Bea a craqué, j'en avais également envie mais sans trop savoir pourquoi, je me suis abstenue. Et puis finalement, j'ai demandé à mes parents de me l'offrir pour mon anniversaire en juillet dernier. Bon, j'aurai donc pu avoir une dédicace si je m'étais décidée un peu plus tôt mais tant pis pour moi! Quoi qu'il en soit, nous nous avons fait de ce livre une lecture commune avec Béa à la fin décembre.







Agathe est une jeune couturière qui s'est illustrée en créant une tenue époustouflante pour habiller l'automate de sa meilleure amie Adélaide à l'occasion d'un concours de modélisation. Le jour du concours, tout ne se passe pas comme prévu puisqu'un attentat a lieu contre l'un des automates. Balthazar, le frère policier d'Adélaide va devoir mener l'enquête.







J'étais très enthousiaste en débutant ma lecture parce que je lis finalement assez peu de récits steampunk alors que j'aime beaucoup ça. J'ai d'ailleurs trouvé le début vraiment prometteur. Le cadre nous est bien posé, servi par la plume agréable et visuelle de Clémence Godefroy. Le récit se passe à Parisore, qui est l'équivalent de notre Paris à la sauce steampunk. Les automates sont très présents dans la vie quotidienne des familles les plus aisées afin de remplir des tâches subalternes mais avec de plus en plus de responsabilités. L'humanisation des automates (à la fois physique et mentale) ne se fait pas sans heurts et attise le mécontentement d'une grande partie de la population qui trouve anormal d'accorder une si grande importance à une machine.







L'histoire tourne autour de trois personnages auxquels il m'a été aisé de m'attacher. Adélaide est une femme déterminée et indépendante au caractère bien trempé contrairement à la douce Agathe qui est une jeune femme à marier sensible et dans la retenue. J'ai également beaucoup aimé Balthazar, le grand frère policier d'Adelaide, qui est un vieux garçon avant l'heure, facilement déstabilisé par les comportements féminins.







L'auteure nous propose de découvrir son histoire à travers un point de vue alterné entre Agathe et Balthazar. Vous le savez je pense, les points de vue alternés, j'y suis désormais habituée mais ce n'est pas encore ce que je préfère lire. Pourtant dans ce livre, ce système se justifie à merveille puisque avec Balthazar nous menons l'enquête et avec Agathe nous suivons sa découverte du sentiment amoureux. J'ai parfois eu du mal à déterminer quel était le genre littéraire de ce livre. Suspens? Aventure? Romance? Roman policier? Difficile à déterminer tellement l'histoire mélange les genres.







Malheureusement, plus j'ai avancé dans le récit et plus mon enthousiasme a été douché. Il faut dire que la romance ne m'a pas vraiment satisfaite. Agathe a jeté son dévolu sur un personnage qui m'a sur le coup beaucoup plu mais au fur et à mesure qu'on apprenait à le connaître je me suis rendue compte que le caractère de cet homme ne me plaisait pas du tout et il a finit par me devenir antipathique. Concernant la fin de l'histoire, je ne l'ai pas anticipé mais je n'ai pas été convaincue par la solution apportée par l'auteure que j'ai trouvé décevante et vraiment pas crédible.







En résumé, c'est difficile pour moi de noter ce livre qui m'a énormément plu au début avant de me décevoir sur la fin mais je vais quand même rester sur une note positive en lui mettant plus de la moitié, soit 3/5.
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Eros Automaton

Voilà un court roman que j'ai bien apprécié ! Nous avons là du steampunk malin dont l'époque serait une Belle Epoque sans le dire, dans un Paris nommé Parisore, où lors du Salon de l'Automatie nous découvrons ces êtres de ferraille, boulons et articulations nommés automates, certains plus vrais que vrais, gominés au regard perçant et à l'allure très humaine.



Au cours de l'enquête pour trouver les auteurs de l'attentat, nous suivons des personnages humains très attachants, dont la jeune Agathe, couturière, sage et rangée, peu intéressée a priori par la passion de son amie Adélaïde, fougueuse créatrice d'automates.



L'auteur fait preuve d'une belle inventivité au niveau du vocabulaire notamment (lieux, machines...) , et nous amène à nous interroger sur les relations qui peuvent se nouer entre la machine et son créateur. A l'heure où l'Intelligence Artificielle progresse à grands pas, il est raisonnable d'y réfléchir. Jusqu'où peut-on laisser la machine devenir aussi réelle, aussi vraie ?



Un sujet qui aurait mérité d'être développé davantage, mais qui nous offre un très bon moment de lecture et que je vous recommande.


Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Eros Automaton

Eros Automaton nous plonge dans un Paris fantasmé (devenu Parisore pour l'occasion) rempli de technologie et d'automates. L'univers dépend est riche, précis et tellement proche de nous qu'il nous semble familier. L'auteur est inventive quant aux noms des lieux et des objets : totalement inventés, mais juste assez évocateurs pour qu'on sache de quoi on parle. Les personnages qui évoluent dans cet univers, sont particulièrement bien croqués, certains attachants, d'autres font froid dans le dos. Quant à l'intrigue, si elle ne déploie pas une originalité à toute épreuve, on se plait à suivre les péripéties, qui mélange enquête policière et romance.

Bref, un livre très plaisant à lire.
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Eros Automaton

Après avoir lu Les Héritiers d'Higashi, je me suis replongée dans le premier roman de Clémence Godefroy, plus steampunk, plus féministe. Une belle relecture qui m'a emmenée dans un Paris uchronique où l'amour repousse les limites de la machine...



Une vision féministe de la femme



Le roman nous plonge dans la vie de deux jeunes filles que tout oppose : Adélaïde, la rousse flamboyante au caractère bien trempé qui cherche à se faire une place dans un monde dominé par les hommes. Et Agathe, la brune effacée qui peine à s'émanciper du carcan familial et des bonnes moeurs pour vivre sa vie comme elle l'entend.



Cependant, malgré leurs différences, elles se retrouvent sur un point : toutes deux sont à la recherche d'un amour sincère et souhaitent éviter les pièges que peuvent leur tendre des soupirants un peu trop empressés comme Blaise Orloff, un séducteur invétéré.



Clémence Godefroy met en avant le statut de la femme tel qu'il était au début du siècle dans son uchronie : se marier ou travailler, respecter les codes de la bienséance ou les ignorer, suivre les choix de ses parents ou réaliser ses propres choix.



Quand les robots éprouvent des sentiments



L'intrigue est basée sur une uchronie où les robots imitent les humains presque à la perfection. Et ce n'est pas sans danger. L'idylle entre Lucien Rouault et l'automate Léonie laisse songeur. Au delà de son allure de poupée, l'automate éprouve ce qu'on pourrait appeler sentiments. le créateur se laisserait-il berner par sa création ou lui échappe-t-elle?



On rejoint l'idée de l'homme créateur, l'homme qui se prend pour dieu en créant un être à son image. Mais Clémence Godefroy réussit à ne pas nous entraîner dans un nouveau Frankenstein. Les automates restent plus ou moins pacifistes. Ils sont curieux de l'homme et cherchent à le comprendre tout comme l'homme essaie de les comprendre.



On retrouve quelques similitudes avec les automates de Confessions d'un automate mangeur d'opium de Mathieu Gaborit et Fabrice Colin, mais sans le côté automate tueur.



Le terrorisme en filigramme



 Cependant, tous les hommes ne sont pas favorables aux automates. En découle une vague de terrorisme pour lutter contre le règne des machines, menée par un groupuscule pro-humain qui ressemble à certains égards à certains fanatiques religieux ou politiques actuels.



Ce roman montre la construction d'un mouvement terroriste engendré par la peur de la différence. A travers l’enquête de Balthazar Bouquet, on perçoit les rouages qui accélèrent la machine d’un petit parti politique d’opposition vers des attentats. Mais aussi, les conséquences directes sur les familles des membres ainsi que les stratégies des commanditaires qui ne sont pas forcément évidentes au départ. Cela pousse à réfléchir sur notre actualité tout comme notre passé.



En conclusion : On plonge avec délices dans cette uchronie parisienne qui tire son épingle du jeu en mettant l’accent sur le féminisme et l’amour, plutôt que la guerre et les grosses mécaniques.

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Eros Automaton

Pour le dire rapidement, j’ai plutôt passé un bon moment avec cette lecture. L’écriture de Clémence Godefroy est simple et fluide. Pas besoin de se torturer les méninges pour comprendre ce qu’il se passe. (...)



Du côté des personnages, je les ai bien apprécié. Il n’y en a pas énormément cependant cela permet de bien les différencier. Je ne me suis pas emmêlée les pinceaux et cela est surement dû au fait que leur personnalité est bien établie. (...)



Cela étant dit il y a quand même une chose qui m’a dérangé: le contexte spatial. Je ne l’ai pas trouvé bien défini. (...) De plus, le contexte politique est effleuré mais pas assez développé à mon goût, j’aurais apprécié davantage de profondeur.



Malgré cela, les différents points de vue sont bien amenés et permettent de faire avancer l’intrigue tranquillement, sans se précipiter. Les romances prennent également leur temps et s’immiscent dans l’intrigue sans problème. (...)



En bref ce roman n’est pas un coup de cœur mais j’ai tout de même passé un bon moment. J’avais eu quelques difficultés avec d’autres lectures steampunk traitant d’automates mais celui est, à mon avis, un texte qui permet de nous faire entrer en douceur dans cet univers.



La chronique complète sur mon blog!
Lien : https://degustationslitterai..
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Eros Automaton

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Jolie Découverte pour moi.

1er Roman Steampunk et j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre.

Livre assez court, dynamique.

Le contraste entre la vieille époque et les robots se fait avec fluidité.

j'ai hâte de découvrir d'autres livres ce genre!
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Eros Automaton

Très bon livre, bon travail sur les personnages nous sommes vite captivés par cette histoire c’est vrai qu’à la fin les évènements, pour ma part, s’enchaine trop vite et je suis restée sur ma faim ! J’aimerai beaucoup une suite... Une très bonne lecture j’adore….
Lien : http://sandra-books.blogspot..
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