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Critiques de Cliff Chiang (51)
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Wonder Woman, tome 1 : Liens de sang

Depuis le temps que je voulais découvrir vraiment l’univers de Wonder Woman, il a fallu que j’attende de trouver un tome convenable en occasion (dans le prix comme dans la qualité) pour sauter le pas.



Ce nouveau premier tome d’une série liée au relaunch de l’univers DC, la fameuse Renaissance des New 52, s’applique à nous re-présenter qui est la grande Wonder Woman. C’est Brian Azzarello (scénariste de 100 Bullets) qui s’attaque nous faire re-découvrir cette Amazone au grand cœur, au poing lourd et à la poitrine souvent/trop (ça dépend des dessinateurs en même temps) généreuse.

Ici, comme l’indique le titre de ce tome, Liens du sang, il est question des origines mythiques de la naissance de Diana, fille d’Hyppolite, la reine des Amazones. On découvre rapidement que, malgré les légendes, il n’y a pas que sa mère qui lui a offert du sang royal… C’est surtout l’occasion de faire un rapide état des lieux de la mythologie grecque revisitée, en tant que partie intégrante du monde des super-héros de chez DC Comics. Héra d’abord, mais surtout de magnifiques Apollon, Hadès, Poséidon et autres Hermès : je trouve les idées d’adaptation vraiment bien trouvées et le dessin de Cliff Chiang ne gâche vraiment rien. Brian Azzarello nous dévoile une intrigue un peu banale pour ces débuts, mais qui est relevée de fortes scènes d’action et quelques passages intenses au niveau de la construction du récit émotionnel ; je n’avais jamais rien lu de lui pour le moment (même si je bave devant les 100 Bullets), mais il semble bien qu’il ait plus d’un tour dans son sac pour créer une bonne histoire sur le long terme.

Du point de vue graphique, je vais faire la remarque inverse par rapport au premier tome de la série Green Lantern : autant la couverture ne me donne vraiment pas envie, autant les dessins de Cliff Chiang, je me répète, son vraiment classes, tant dans l’action que dans l’émotion. En revanche, problème récurrent, le dernier chapitre n’est pas de lui, mais de Tony Akins qui, même s’il a sûrement un très grand talent, fait ce qu’il peut pour assurer la continuité graphique et ce n’est pas génial (le visage de Diane, alias Wonder Woman, est sûrement le plus changé, pas forcément en mal mais la variation choque). Je trouve toujours autant aberrant de voir que les artistes, certes très talentueux, qui dessinent à une vitesse plutôt lente, s’acharnent malgré tout (peut-être par obligation contractuelle) à officier sur plusieurs séries : pourquoi ne pas réduire la quantité de celles-ci pour être sûr de boucler les arcs demandés et ainsi offrir un travail constant et équilibré au lectorat ? Question aussi simple que sans réponse, apparemment.

Il est à noter enfin qu’Urban Comics, sans nous offrir une belle introduction, des transitions ou une préface, présente malgré tout des bonus en fin d’ouvrage sur la construction graphique des personnages. C’est toujours intéressant à regarder.



Finalement, ce tome des aventures de Wonder Woman n’a pas tellement élevé ma passion pour cette déesse parmi les Hommes, mais elle se révèle une très bonne relecture de la mythologie grecque au sein de notre monde contemporain. Tellement bonne que le deuxième tome ne devrait pas tarder à atterrir sur mon étagère à lire dans les jours à venir !



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Paper Girls, tome 2

"Paper Girls", de l'excellent Brian K Vaughan ("Saga", "Y le dernier homme", "Ex Machina"...) a obtenu, en 2016, deux Eisner Award (meilleur nouvelle série et meilleur dessin).



Un peu comme dans "Saga", Brian K Vaughan, sur la base d'une réalité très concrète et universelle (au sens occidental du terme), greffe un imaginaire délirant et qui envoie du gigot : dans "Saga" les problèmes de couples, la parentalité (on parle de jeunes parents), ici l'entrée dans l'adolescence, les parents que l'on découvre tels qu'ils sont...La différence, c'est que la dimension fantastique est absente de "Saga", on démarre d'emblée dans un univers très éloigné du notre, alors que là l'étrange, le bizarre, l'irrationnel s'abattent soudainement sur une petite ville des "states"...Et c'est donc une bande de pré-ado fille qui doit y faire face, car dans "Paper Girls" il ne semble pas envisageable de pouvoir compter sur les adultes...voir préférable de s'en méfier.



En effet, le conflit de génération, ou tout du moins la distorsion des points de vue, qui changent avec le temps et qui peuvent, éventuellement, dégénérer en conflit, semble être un axe majeur de "Paper Girls". J'entends de potentiels ronchons qui pourraient arguer que, dans ce deuxième tome, Brian K Vaughan ne livre toujours pas beaucoup d'explications sur ce les événements invraisemblables qui se sont abattus sur nos jeunes héroïnes...Certes, mais on apprend quand même que l'hypothèse "extraterrestre semble à écarter, qu'il n'existe qu'une ligne temporelle (et non pas plusieurs réalités alternatives) et qu'un conflit au long cours a lieu, conflit qui oppose deux factions (situées sur deux points distincts de la ligne temporelle), l'une composée de "jeunes" et l'autre "d'adultes". Maintenant, il est vrai aussi que les questions demeurent nombreuses.



Le tome 1 était vraiment réussi, et l'ambiance nostalgique, via les nombreuses références aux 80's, l'âge des héroïnes, qui semble connoter une implication personnelle de l'auteur, était bien au rendez-vous. La perspective était plutôt dans le sens de l'adulte qui regarde en arrière. Dans le présent tome, Brian K Vaugnan semble renverser cette perspective, en plaçant Erin et ses amies en 2016, ce qui vont les confronter à la Erin du futur. Vous vous rappelez, quand vous aviez 12 ans, quel adulte vous imaginiez devenir ? Et, à présent que vous vous voyez aujourd'hui, qu'en pensez-vous ? Bref, de nostalgique, il n'est pas impossible que l'ambiance devienne mélancolique. En plus l'auteur brouille encore plus les choses en rajoutant dans le décors une Erin venue du futur, clone de celle de 1988...décidément, il faut qu'elle est la tête sur les épaules pour encaisser tout ça !



Brian K Vaughan nous livre donc encore un très bon tome, plutôt réussi et, si l'on excepte les placements de produits qui ont remplacé les allusions au walkman, magnétoscope etc..., il n'y a pas grand chose à jeter. Les personnages sont franchement attachants et l'univers (entre "Super 8" et "Fringe") vraiment fun, en tout cas il permet aux auteurs de s'en donner à cœur joie sur les délires visuels.
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Wonder Woman, tome 4 : La voie du guerrier

Wonder Woman est l’une des séries des New 52 (la Renaissance de DC Comics à partie de 2011) ayant su le mieux tirer son épingle du jeu. En élaborant un monde à part des autres super-héros et en se fondant sur une mythologie grecque largement revisitée, le résultat fourni par Brian Azzarello et Cliff Chiang a été longtemps de haute volée. Nous abordons ici le quatrième volume de leur run sur le personnage de Diana Prince, alias Wonder Woman, et La voie du guerrier annonce encore de forts retournements de situation.



La voie du guerrier (War, en version originale) est un arc de seulement cinq chapitres rapides (équivalant aux épisodes originaux 19 à 23) qui poursuit les deux lignes directrices lancées par Brian Azzarello et Cliff Chiang depuis leur arrivée sur cette série : d’abord la mise à l’abri de l’enfant de Zeus, le dieu des dieux qui a disparu de l’Olympe, et de Zola, une simple mortelle que Wonder Woman décide de protéger, ensuite la compétition qui oppose de nombreuses divinités pour s’arroger le trône vacant de l’Olympe. Aux dernières nouvelles, Wonder Woman et son équipe de suiveurs/castagneurs (Arès, Lennox et quelques autres, dont la réfugiée désormais mortelle Hera) protégaient efficacement l’enfant de la jeune Zola ; toutefois, Apollon avait pris le pouvoir sur l’Olympe pendant que renaissait une divinité longtemps restée en hibernation, le Premier-Né, le tout premier enfant de Zeus et d’Hera. Vous suivez ? Tant mieux, ça devrait se simplifier désormais.

Que nous propose vraiment ce volume ? Ici, Brian Azzarello est toujours accompagné par Cliff Chiang évidemment, mais comme sur certains numéros précédents, nous trouvons également Tony Akins, Goran Sudzuka et Aco en complément, ce qui n’aide pas (comme déjà vu précédemment) à la cohérence graphique, mais bon, apparemment ce n’est pas le plus important pour DC Comics de s’attacher à faire de chaque série un tout cohérent. Les deux lignes directrices se rejoignent complètement dans cet arc : nous assistons donc à une suite ininterrompue de combats à répétition désormais, ce qui équivaut à moins de mythologie, à moins de complots et de coups sournois, mais par contre à un aller-retour éclair vers Néo-Génésis juste pour justifier la présence d’Orion dans l’histoire. Tout cela trouve, certes, une conclusion dans ce volume (avec un dénouement tragique à la toute fin), mais l’arc sur l’enfant de Zola et l’émergence du Premier-Né est-il vraiment terminé ? Sûrement non. Toujours est-il que nous avons droit pour finir à un des numéros du Vilains Month justement sur ce personnage mythologique (23.2) : dans ce récit de Brian Azzarello, cette fois-ci dessiné par Aco, Apollon invoque ses oracles au sang frais pour découvrir l’histoire du fameux Premier-Né, le premier enfant de Zeus et Hera. L’idée était sous-jacente à cet événement DC particulier et Brian Azzarello fait ce qu’il peut pour le rendre intéressant. Malgré tout, je m’attendais à quelque chose de bien plus capital pour la suite des événements ; force est de reconnaître que malheureusement non : il faudra attendre le cinquième tome pour en apprendre davantage sur la destinée du Premier-Né.

Enfin, n’y a-t-il pas quelque chose qui manque dans ma critique ? Sûr, rien de rien ? Eh bien, si : l’évolution de la personnage principale, Wonder Woman ! Et oui, ce n’est pas une lubie de ma part, c’est surtout un manque dans ce volume et qui me déçoit plutôt : Wonder Woman n’a pas tellement de poids dans cette histoire. Résumons-nous, la plupart du temps elle subit énormément le poids des événements, ce qui est un incroyable paradoxe pour cette fille de Zeus, pour celle qui appartient à la Trinité DC aux côtés de Batman et Superman, pour celle qui cumule pouvoirs divins et objets magiques ; de temps en temps, elle combat avec force et courage, mais bien souvent elle ne cherche ni à comprendre pourquoi ni à élaborer un quelconque plan (quel intérêt, c’est vrai ? à croire que ce n’est, de toute façon, pas ce qu’on demande à la plus forte de tous les femmes présentes sur Terre...). C’est vraiment dommage, car les chroniques de Wonder Woman telles qu’elles débutaient dans le premier et le deuxième tome étaient particulièrement enthousiasmantes, mais cette poursuite d’aventures stagne vraiment pour ce personnage féminin dont on peut attendre beaucoup pourtant. Quelques mots à la toute fin insinuent un changement notable dans son statut, mais non seulement ce n’est pas quelque chose de certain, mais surtout cela n’arrive pas de suite.



La voie du guerrier, le quatrième tome de la série Wonder Woman, n’offre donc pas un panel très large de contentements. Certes, l’histoire avance, mais très doucement et pas de manière très significative ; certes, l’héroïne est bien présente, mais le lecteur peut se poser la question de son véritable poids dans sa destinée super-héroïque... Bref, c’est avec un peu d’amertume et de légère déception que le cinquième tome se fera attendre, amorçant la fin du run de Brian Azzarello et Cliff Chiang sur cette série phare de l’univers DC Comics.



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Wonder Woman, tome 1 : Liens de sang

Alors, Wonder Woman, pour moi ça se résumait à ce que j’en avait vu dans les années 90 avec une étrange série télévisé. Sans doute pas la période la plus glorieuse pour notre Super-héroine.



Je partais donc avec une légère appréhension sur cette lecture. Et franchement, j’ai été bluffé. Tout est très bien expliqué puisque ce premier tome pose les bases de Wonder Woman avec son passé, et les liens familiaux très complexe qu’elle va découvrir.



La ou je m’attendais à voir une minette a grosse poitrine être plus forte que tout le monde, j’ai découvert un personnage intéressant, avec un passé et une histoire chargé et bien travaillé. (Bon pour la poitrine par contre, il n’y a rien à faire, les dessinateurs de BD/Comics et manga doivent avoir un problème avec ça…).



Wonder Woman apporte une touche de nouveauté dans l’univers des Super-héros car on se retrouve avec des intrigues mystiques, puisque les dieux sont omniprésent et ont une réelle utilité dans l’intrigue. On est loin, très loin des gros clichés et c’est très bien, ça change !



Petit bémol, les deux derniers chapitres ne sont pas du même dessinateur, allez savoir pourquoi, mais le dessin est un peu en dessous, sur les deux chapitres, notamment Diana, qui perd beaucoup en expressions faciales.



Dommage, sinon, cela aurait été parfait.
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Paper Girls, tome 4

Ce tome fait suite à Paper Girls Volume 3 (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 16 à 20, initialement parus en 2017/2018, écrits par Brian K. Vaughan, dessinés et encrés par Cliff Chiang, avec une mise en couleurs réalisée par Matt Wilson.



Le premier janvier 2000, il neigeote calmement sur le diner Appelbee, alors qu'une déchirure spatio-temporelle est apparue au-dessus et qu'une voix désincarnée indique que les drones de reconnaissance confirment l'utilisation d'une ride à Stony Stream dans l'Ohio, dans ce qui fut autrefois les États-Unis. Dans un poste de commandement, la Priorisatrice explique à Grand-Père que ce n'est pas encore le vingt-et-unième siècle puisque le calendrier grégorien ne comprend pas d'année zéro. Grand-Père (un homme de 40 ou 50 ans) explique qu'ils doivent intercepter les descendants, car ils ont enfreint la loi en réalisant des voyages temporels. Ils doivent maintenant utiliser l'option nucléaire. À Stony Stream, Tiffany Quilkin explique à un officier de police pas commode, qu'elle vivait là il y a quelques années et qu'elle revient d'un voyage dans le temps. Tout d'un coup, Tiffany se rend compte que 2 énormes Mecha sont en train de se battre vers le centre-ville, et elle enjoint le policier de se mettre à courir. Celui-ci ne voit rien, et pense qu'elle est sous l'effet de forts produits psychotropes. Il l'a fait monter sur la banquette arrière de la voiture de patrouille.



Erin Tieng, Mackenzie Coyle (Mac) et Karina KJ se retrouvent dans le centre commercial Stony Gate Mall, très déconcertées car elles estiment qu'il ne s'agit pas de l'année 2055 dont venait la femme (Quanta Braunstein) à qui elles ont emprunté la machine à voyager dans le temps. Elles croisent deux adolescents venant de piller un magasin de hifi et repartant avec un téléviseur à dix mille dollars. Elles se trouvent également à Stony Stream le premier janvier 2000. Erin sait exactement où aller pour trouver des réponses : rendre visite à Chuck Spachefski, l'auteur du strip Frankie Tomatah dans le journal Cleveland Preserver. Dans la voiture de police, Tiffany somnole et se souvient de quand elle était enfant et que ses parents d'adoption lui avaient offert sa première console dans les années 1980, tout en évoquant la volonté de sa mère biologique de ne pas s'occuper d'elle. Elle se réveille à l'arrière de la voiture de police et voit que le policier roule droit vers le pied d'un Mecha au milieu de la route, sans se rendre compte de sa présence. L'accident survient à petite vitesse rendant inconscient le policier. En marchant, Erin, Mac et KJ ont atteint l'immeuble où habite Chuck Spachefski. C'est une femme prénommée Charlotte qui leur ouvre et qui leur déclare tout de go qu'elle sait qu'elle s'adresse à des voyageuses temporelles.



Le tome 3 avait emmené le lecteur au Pléistocène pour une aventure assez simple, même si une voyageuse temporelle était venue leur rendre visite, et si l'étrange implantation des arbres sur le flanc de la montagne dessinait une forme qui n'avait pas reçu d'explication. Le scénariste revient dans le vif de son intrigue, avec les 4 jeunes adolescentes se retrouvant en 2000 et rencontrant un personnage totalement nouveau : Charlotte Spachefski. Elle avait déjà été évoquée pour les strips de Frankie Tomatah. Il apparaît également Chris, le mari de l'un d'elles. Le lecteur peut voir les Mecha en action, des robots géants d'attaque, en provenance du futur, et les agents (menés par un Diacre) de Grand-Père entrant en action. Brian K. Vaughn embrasse pleinement la fibre science-fiction de son récit, dévoilant plusieurs nouveaux éléments, établissant la nature de la guerre qui se déroule et qui donne lieu aux batailles auxquelles le clan (à moins que ce ne soit le club) des 4 se retrouve mêlé. Il revient à Cliff Chiang de montrer à quoi ressemblent tous ces éléments futuristes. Le poste de commandement de Grand-Père est assez original, avec la traversée de ce qui évoque une galerie de l'évolution futuriste. Les Mecha ont une apparence de jouet sophistiqué. Celui des rebelles présente des articulations très visibles, ainsi qu'une colonne vertébrale extérieure. Cette apparence combine à la fois un visuel mémorable, avec une forme de fonctionnement plausible. Le Mecha de l'ordre établi repose sur une conception plus classique : grosses bottes, équivalent d'un bassin en maillot et gros poings. Il apparaît à la fois original, à la fois très classique par rapport aux Mecha de cette époque.



Cliff Chiang doit mettre en scène l'affrontement entre les 2 Mecha, avec quelques rayons d'énergie et surtout des bons vieux coups portés avec les poings. Les mouvements du Mecha des rebelles sont très souples et fluides, en cohérence avec son apparence élancée, mais pas forcément avec ses articulations apparentes. De la même manière, le Mecha plus classique semble beaucoup trop souple dans ses mouvements par rapport à ses caractéristiques mécaniques. Chiang surprend beaucoup plus avec les uniformes de l'unité menée par le Diacre, avec une apparence plus pop à la fois dans leur combinaison, à la fois dans le choix des couleurs de Matt Wilson (jaune vif et rouge vif). Par rapport aux Mécha, le lecteur aurait plutôt associé de tels choix esthétiques aux rebelles. L'artiste montre également les destructions causées par les deux Mecha dans une banlieue dortoir dans la zone périphérique de Cleveland. Néanmoins s'il veut se faire une image globale du parcours des 2 Mecha à partir des destructions causées, le lecteur se rend compte qu'il n'y arrive pas parce que l'artiste n'a pas pris en compte cet aspect là de l'affrontement. De même ordre d'idée, le lecteur se demande comment les personnages peuvent ressortir de l'abri dans un sous-sol d'une construction sur laquelle s'est écroulé un Mecha.



Par contre, comme dans le premier tome, Ciff Chiang brosse le portrait de Stony Stream avec une conviction épatante. Le lecteur éprouve la sensation qu'il pourrait arrêter sa voiture sur le parking devant le diner Applebee, avec les 4 autres commerces à côté. Les grandes allées désertes du centre commercial Stony Gate font naître une impression fantomatique, parce qu'elles sont inhabitées par les consommateurs. L'intérieur de l'appartement de Charlotte Spachefski regorge de détails, à commencer par la table à dessin. Son mur avec des coupures de presse atteste de son obsession évoquant un esprit obnubilé par la théorie du complot, et par le secret qui va avec. La découverte de son iMac G3 dans son sous-sol est un grand moment pour les 4 adolescentes et pour le lecteur. Comme dans les tomes précédents, l'une des 4 se retrouve face à son soi dans le futur, donc âgée de quelques années supplémentaires. Cliff Chiang s'est surpassé pour ce moment : la jeune demoiselle entre dans la maison de ses parents et découvre un individu très inattendu dans un accoutrement difficilement compréhensible pour quelqu'un qui vient de 1988. Certes l'intrigue comprend des moments plus variés que dans le tome précédent, mais le dessinateur a également progressé en termes de mise en scène de plans de prise de vue et de langage corporel. Il ne reste que les expressions de visage qui manquent encore de nuances.



Le lecteur n'est pas revenu que pour la suite de l'histoire, que pour l'intrigue. Il souhaite aussi savoir ce qu'il advient des 4 adolescentes, et rencontrer avec elles d'autres personnages. Il fait donc la connaissance de Charlotte Spachefski, une autrice singulière dans ses convictions et sa détermination. Elle se conduit en adulte et elle entend bien être obéie pas les demoiselles. Brain K. Vaughan s'amuse à mettre en scène la maxime qui veut que l'âge et la traîtrise auront toujours raison de la jeunesse et du courage. Le lecteur reste partagé quant à cette dame, n'arrivant pas complètement à la condamner pour ses actions, car le scénariste a bien fait les choses pour lui donner de vraies motivations. En outre, il ne peut pas complètement en vouloir à une autrice de comic-strips, une petite mise en abîme du métier d'auteur de bande dessinée, réalisée par les auteurs de la série. Il a également le plaisir de faire la connaissance de Chris. Vaughan joue admirablement bien avec ses lecteurs. S'ils ont connu les années 1980, ils éprouvent le même moment de recul que l'adolescente qui découvre Chris, le même moment d'étonnement devant une apparence outrée pour l'époque. S'ils sont nés après 2000, ils s'étonnent de la réaction de l'adolescente, devant un individu à l'apparence sortant de l'ordinaire, mais très datée par rapport aux standards contemporains.



Le lecteur attend également des moments plus intimes tels qu'il y en avait dans les tomes précédents. Il se rend compte que le scénariste commence à se retrouver un peu gêné aux entournures avec le fait que certaines adolescentes ont pu avoir un aperçu de ce qu'elles pouvaient devenir. Celle qui sait qu'elle va mourir d'une maladie incurable dans un avenir proche ressasse cette information en boucle, sans possibilité de dépasser ce stade. Celle qui en a découvert plus sur sa sexualité ne sait pas trop quoi en faire car elle n'en est pas encore à ce stade de développement. Celle qui rencontre son soi plus âgé reste sous le choc de ce qu'elle va devenir, incapable de réconcilier ce qu'elle est aujourd'hui avec cette femme dans laquelle elle ne se reconnaît pas. Il se laisse néanmoins entraîner par la vivacité de ces jeunes adolescentes, par leur volonté d'aller de l'avant (ou de l'arrière) et de trouver un moyen pour revenir en 1988. Il apprécie également les références à la culture populaire, à commencer par une remarque fort juste sur L'armée des douze singes (1995) de Terry Gilliam, avec Bruce Willis



Ce quatrième tome emmène les 4 adolescentes au premier janvier 2000, dans un environnement assez semblable à celui de leur origine en 1998, mais déjà différent. Le lecteur se laisse emmener par l'intrigue qui avance à grand pas, et il apprécie de retrouver ces héroïnes, et leur situation incroyable. Il constate que Cliff Chiang a progressé en tant que metteur en scène et en tant que descripteur de la banlieue, mais qu'il éprouve des difficultés à se rendre compte du niveau de destruction provoqué par les Mecha. Brian K. Vaughan n'a rien perdu de sa sensibilité pour sa direction d'acteur des 4 adolescentes et son intrigue est toujours aussi échevelée. Il y a un ou deux passages qui semble empreints de redondances pour ce qui est des conséquences du fait que les adolescentes savent ce qu'elles deviendront.
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Paper Girls, tome 2

J'ai encore plus apprécié ce tome 2 ou dès le début les jeunes filles se retrouvent propulsées dans les années 2016 d'ailleurs Erin va se rendre chez elle et tombé face à face avec l'Erin du futur.



Les choses étranges autour des jeunes adolescentes ne se calment pas pour autant et tout devient encore plus compliqué avec l'apparition d'une troisième Erin.



Les dessins sont toujours aussi beaux et colorées et vu la fin du tome j'ai hâte de retrouver ces jeunes filles dans le tome 3.



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Catwoman : Lonely City

• Catwoman : Lonely City

• Comics

• Cliff Chiang



Batman n'est plus, il a perdu la vie dans un évènement connu sous le nom de la Nuit du Fou. Jugée comme étant coupable du meurtre de l'homme chauve souris que l'on sait désormais être Bruce Wayne, Catwoman aka Selina Kyle s'est retrouvée en prison.

Et c'est cette dernière que nous allons suivre à sa sortie de prison justement. Dix ans ont passé, si Catwoman n'est plus toute jeune et n'a plus son agilité d'antan, elle compte bien faire payer ceux qui sont vraiment responsable de la mort de celui qu'elle aimait.

Mais comment faire dans une Gotham où les justiciers masqués sont désormais interdit ?



Cliff Chiang nous livre le Dark Knight Returns de Catwoman, un Old Woman Catwoman... les récits mettant en scène des personnages vieillissants étant désormais monnaie courante, ils ne sont pas forcément tous aussi bons les uns que les autres. Mais ce Lonely City, qu'est-ce qu'il vaut ?

Et bien je suis assez mitigé.

Ah bon mitigé ? Mais alors pourquoi un 4/5 ? 4/5 c'est mitigé ?

En effet, si j'ai mis une bonne note à ce récit, c'est qu'il m'a fait passé un bon moment. Néanmoins, si je dis que je suis mitigé, c'est qu'il aurait pu me faire passer un excellent moment.

Que ce soit avec son scénario ou son dessin (sauf pour Killer Croc), Cliff Chiang m'avait accroché et je prenais beaucoup de plaisir dans ma lecture, malheureusement, pour moi, le dernier chapitre du récit est en deçà du reste et fait un peu retomber le soufflé, ce qui fait basculer ce comics d'un excellent récit à un bon récit.

Mais bon... sans rancune Cliff, 4/5 c'est très bien quand même.
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Paper Girls, tome 4

• Paper Girls, Tome 4

• Brian K. Vaughan (Scénario) & Cliff Chiang (Dessin)

• Urban Comics



Cela faisait assez longtemps que j'avais laissé cette série de côté au tome 3 (sur 6), mais motivé par l'envie de diminuer mon nombre de séries en cours et augmenter mon nombre de séries terminées, me revoila sur Paper Girls.



Et si cela faisait plusieurs années que j'avais mis de côté cette série, la reprise n'a pas été trop dure, après avoir feuilleté les quelques dernières pages du tome 3, j'ai pu me lancer dans le tome 4 sans trop de soucis.



Ainsi, dans ce volume, nous retrouvons nos 4 adolescentes dans leurs pérégrinations temporelles. Et dans ce tome, outre le fait que d'autres époques et d'autres versions de nos personnages s'ajoutent à la longue liste, on en apprend plus sur le pourquoi du comment.

Et si la série était déjà sympathique depuis le début, on commence à en apercevoir plus nettement les tenants et aboutissants.
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Paper Girls, tome 2

2016, c'est notre présent, mais pour les 4 "paper girls" c'est le futur. Tout a commencé en 1988, elles avaient alors 12 ans, et après moult péripéties, elles se sont retrouvées projetées en 2016. Quel choc pour Erin de rencontrer son "elle" de 40 ans qui n'a pas vraiment une vie trépidante...

Être confronté à son futur est à la fois fascinant et terrifiant, de même que le grand saut que doit effectuer tout adolescent pour passer de l'enfance insouciante à l'âge adulte qui attire et inquiète tout à la fois.

Les dessins et les couleurs travaillées tout en contrastes et parfois en quasi monochromes nous transportent dans un monde à la fois réaliste et post-apocalyptique. Les 4 filles tentent désespérément de se repérer dans cette ville moderne où tout les fascine, aussi bien les nouvelles technologies que les formes des lampadaires.

Mais à qui faire confiance ? Aux adultes ? Aux clones d'elles-mêmes ? Comment modifier le cours des choses ? Pourquoi les adultes ne se souviennent pas des événements vécus dans leur jeunesse, avant le grand saut dans le futur ? Ce sont les questions récurrentes de toutes les histoires de voyages spatio-temporels mais à chaque fois les réponses sont différentes, et c'est un thème inépuisable.

Ici le temps forme des sortes de plis et les filles passent de l'un à l'autre, un peu au hasard des événements. Elles doivent notamment échapper à des gros monstres visqueux très voraces.

Pendant ce temps des énigmatiques "ancêtres" semblent préparer quelque chose mais on ne sait pas quoi.

J'avais bien aimé le tome 1 et je ne suis pas déçue par cette suite. Beaucoup d'inventivité, un scénario précis qui nous embarque malgré nous dans ce voyage avec des filles attachantes et courageuses qui n'ont pas grand chose à perdre.

A la fin de l'épisode on quitte le milieu urbain et le mystère est très loin d'être résolu, je me demande bien ce que les auteurs nous réservent pour la suite.

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Paper Girls, tome 2

Toujours aussi savoureux...



Si je suis toujours aussi scotché par les graphismes, l'intrigue devient encore plus démente dans ce tome et j'ai clairement adoré ça !



C'est dément, c'est beau, c'est époustouflant et c'est très addictif...



J'ai adoré l’apparition dans ce tome, de petites phrases au débuts de chaque chapitre. C'est à mon sens une valeur ajouté !



J'ai hâte de lire la suite des aventures de ces Paper Girls !



Bonne lecture à tous.
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Wonder Woman, tome 1 : Liens de sang

Ce tome contient les épisodes 1 à 6 de la série, parus en 2011/2012. Il s'agit du redémarrage de la série Wonder Woman après les événements de Flashpoint, dans le cadre de la relance globale de l'univers partagé DC, opération baptisée "The new 52". Dans les faits, Brian Azzarello recommence bien l'histoire de Wonder Woman à zéro et il s'agit d'un excellent point d'entrée pour tout nouveau lecteur ne connaissant pas le personnage. Pour mémoire, la précédente relance avait été effectuée par George Perez dans "Gods and Mortals" en 1987.



En haut d'un gratte-ciel à Singapour, un homme à la peau noir d'ébène et aux yeux sans pupilles régale 3 jeunes femmes de champagne, sur la terrasse à coté de la piscine privative. En Virginie rurale, dans une ferme, une femme revêtue d'un manteau de plumes de paon égorge un cheval à l'aide d'une faux, dans son box. De ces entrailles naissent 2 centaures belliqueux. Dans la maison attenante un homme très grand et élancé aux chevilles ailées enjoint Zola, une jeune femme, de partir. Elle saisit la clef qu'il lui tend et se retrouve, à Londres, dans la chambre à coucher de Diana, une autre jeune femme. Cette dernière revêt son habit de Wonder Woman et repart grâce à la clef avec Zola pour combattre les centaures et défendre le grand homme. Ensemble avec l'aide de 2 autres individus, ils vont tenter de comprendre dans quel imbroglio ils se trouvent.



Le lecteur est donc invité à (re)découvrir un nouveau personnage à partir de zéro. Le premier constat est que ce tome contient une histoire qui se lit rapidement, vive et enlevée. Le deuxième constat est que Brian Azzarello a inclus un dose d'horreur dans son récit. Ça commence avec la tête tranchée du cheval et ce qui surgit de ses entrailles, et ça poursuit avec d'autres phénomènes saupoudrés dans chaque épisode. Les illustrations de Cliff Chiang (épisodes 1 à 4), puis Tony Akins (épisodes 5 & 6) ne se complaisent pas dans les détails sanglants. L'un et l'autre ont un style plutôt réaliste avec une approche simplifiée des formes qui évite de surcharger les cases. Les horreurs dessinées se comprennent aisément et ne laissent pas de place au doute, mais le récit n'en devient pas gore pour autant ; ces passages sont mémorables, sans être à vomir.



Troisième constat, Azzarello distille les informations sur Diana d'épisode en épisode, sans forcer la dose. À aucun moment, les personnages ne s'arrêtent pour exposer longuement qui est qui, et quelle est son origine. Ces aspects sont intégrés à la narration et le lecteur les découvre un à un, petit à petit. Azzarello a repris les bases du personnage : tribu d'amazones vivant en communauté sur une île isolée et lien avec le panthéon de dieux grecs. Au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, le lecteur découvre qui est l'ennemi et le lien qui unit les amazones aux dieux. Il découvre l'origine de Diana en 2 pages, plus 1 autre plus loin dans le récit. Loin de tomber dans la redite, Azzarello a choisi de conserver ces 2 éléments et de modifier le reste. Et même pour ces 2 éléments il a opté pour une version des dieux assez personnelle, encore renforcée par l'approche visuelle de Chiang et Akins. Les 2 illustrateurs ont choisi une esthétique éloignée des standards des superhéros, y compris pour l'apparence des dieux. Du coup dès ce premier tome, cette série bénéficie d'un ton unique qui la démarque franchement de la version de George Perez, mais aussi du panthéon grec à la sauce Marvel.



Le style de Cliff Chiang compte beaucoup dans l'originalité de cette série. Il a choisi de ne pas mettre en avant la plastique parfaite de l'héroïne. Il s'accommode du choix éditorial de DC Comics de conserver l'espèce de maillot de bain qui dénude ses épaules. Il a également conservé les étoiles sur le bas, et l'aigle stylisé pour le haut. Il a ajouté des petits talons sur ses bottes, alors que jusqu'alors la tendance majeure était à proscrire les talons peu pratiques pour la course à pied. Il a légèrement augmenté l'importance des bracelets et a ajouté un ras-du-cou, ainsi qu'un bracelet autour du bras gauche. Il évite soigneusement d'exagérer la taille de la poitrine de Diana. Tous ces choix conduisent à une héroïne plus crédible que d'habitude, et plus sérieuse. Azzarello a banni tout le discours pacifiste habituel, ce qui fait que le lecteur se trouve face à une jeune femme combattante avec un caractère bien trempé, et même violent (la main de Strife s'en souvient encore).



Brian Azzarello et Cliff Chiang ont joué le jeu du redémarrage complet du personnage en ne gardant que son apparence, le strict nécessaire de son origine et son lien avec les dieux de la Grèce antique. Pour le reste tout est à découvrir. Le lecteur néophyte a donc la possibilité de se plonger dans cette série dès le début et de découvrir une série violente, brutale, avec une héroïne déterminée et qui va de l'avant, bagarreuse même. Le lecteur ayant connu les précédentes versions se retrouve dans un récit prenant et rapide (parfois un peu trop) à découvrir une nouvelle version du personnage qui tient la route et propose une aventure divertissante. Manifestement Azzarello a un plan à long terme et une vision créative clair du personnage.
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Catwoman : Lonely City

📚Rare rescapée de la nuit du fou, Selina Kyle sort de prison au bout de 10 longues années. Et depuis, Gotham City a eu le temps de se transformer. Batman est mort et Harvey Dent a pris la charge de maire en pacifiant les rues de la ville grâce à ses Batbots. L'ancienne voleuse se doit de faire profil bas mais une vieille promesse va l'amener à reprendre le costume une dernière fois. 





🖊Catwoman : Lonely City est la réussite d'un dessinateur talentueux qui démontre qu'il est aussi un très bon scénariste. Derrière ce futur à la Dark Knight, la vision de Cliff Chiang s'avère plus lumineuse et moins extrême que celle de Frank Miller. On y retrouve un ton et des personnages complexes qui rappelleront aux plus nostalgiques les grandes heures du Batman Animated. Et surtout,Cliff Chiang offre à son héroïne (mais aussi à ses compagnons) une aventure bourrées d'émotion, de tendresse et de suspense. 





🧔chronique complète : 
Lien : https://www.mtebc.fr/catwoma..
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Paper Girls, tome 2

Ce tome fait suite à Paper Girls, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2016, écrits par Brian K. Vaughan, dessins et encrés par Cliff Chiang, avec une mise en couleurs de Matt Wilson (et un lettrage de Jared K. Fletcher pour être complet).



Le premier juin 2016, Erin Tieng (40 ans) est en train de conduire sa voiture dans les rues de Stony Stream (une petite ville dans la banlieue de Cleveland), en écoutant la radio, une émission sur une tribu d'amérindiens (les Mound Builders) qui auraient été les premiers humains à établir un contact avec des extraterrestres. Elle arrête la radio pour prendre un appel téléphonique. Il s'agit de sa sœur Melissa Tieng (surnommée Missy, pilote d'hélicoptère) qui l'appelle au sujet de leur mère. Erin Tieng coupe court à la conversation car 3 jeunes filles se tiennent au milieu de la rue. Il s'agit d'Erin Tieng (12 ans), Mac (Mackenzie Coyle) et Tiffany Quilkin, toutes les 3 en provenance directe de 1988. Ces dernières demandent à Erin Tieng (40 ans) en quelle année elles se trouvent. Elle répond, et les 2 Erin (40 & 12) comprennent rapidement qu'elles sont une seule et même personne à 2 âges différents. Les 3 jeunes expliquent à la quadragénaire qu'elles veulent retrouver leur copine KJ (Katrina J.) au plus vite et qu'elles vont se lancer à leur recherche. Erin Tieng (40) leur suggère plutôt de l'accompagner chez elle pour réfléchir, ce qu'elles acceptent. Ailleurs, ou à un autre moment du temps, Jahpo (l'individu portant le titre de grand-père dans l'organisation des Old-Timers) évoque la situation avec une assistante. Il estime que seul le groupe des 4 jeunes filles peut tout sauver.



Erin Tieng (40 ans) ramène les 3 filles dans sa maison. Chemin faisant, Erin Tieng (12 ans) explique à Erin 40 ce qui s'est passé, et cette dernière se demande pourquoi elle ne s'en souvient pas. Mac commence à trouver que ce futur n'est pas terrible, déjà à en juger par la petite taille de la voiture. Erin 12 ne peut pas cacher sa déception en découvrant qu'Erin 40 habite encore à Stony Stream. Cette dernière indique qu'elle doit appeler le journal Cleveland Preserver pour prévenir qu'elle ne viendra pas travailler ce jour. Erin 12 est un peu déçue d'apprendre qu'elle travaille encore pour le journal. Les filles découvrent le téléviseur plat d'Erin, l'allument et se retrouvent hypnotisées par la qualité de l'image et le défilement des séquences à un rythme auquel elles n'avaient jamais été exposées. Une page d'information interrompt le programme pour montrer des éclairs qui n'ont pas l'air naturel dans le ciel de Cleveland. Toujours dans la même ville, mais dans un autre quartier en bordure du lac Érié, un visiteur en combinaison rouge apparaît sur un parking désert, à l'exception d'un homme en imperméable. Il interpelle l'arrivant. Ce dernier le met en garde de ne pas approcher. L'homme avance quand même et se retrouve coupé en deux au niveau du tronc. La voyageuse temporelle retire son casque.



En fonction de sa sensibilité et de ses attentes, le lecteur avait pu être plus ou moins convaincu par le premier tome de la série. Les 2 auteurs donnaient l'impression d'avoir conçu leur histoire sur mesure pour un cœur de cible de jeunes adolescentes, saupoudrée d'une nostalgie pour les années 1980, plus particulièrement l'année 1988, avec une dose de science-fiction à base de voyage temporel. Du coup, il était plus ou moins enthousiaste à l'idée de prolonger sa lecture avec le tome 2. Cette fois-ci, l'histoire se déroule au temps présent de la parution de ces épisodes, c’est-à-dire en 2016. Les 3 filles (Erin, Mac et Tiffany) se retrouvent face à Erin adulte. Brian K. Vaughan ne tourne pas autour du pot et les Erin des 2 âges se reconnaissent et acceptent la situation, sans atermoiement. Lors de l'apparition d'une autre voyageuse temporelle, le même mécanisme de reconnaissance opère rapidement. Le lecteur apprécie que le scénariste passe tout de suite à la phase d'interaction entre les 2 Erin, acceptant qu'elles soient 2 versions d'un même individu. Ainsi la jeune Erin (Erin 12) peut voir ce qu'elle est devenue, confrontant ses espérances à la réalité de son devenir. Vaughan met en scène ces décalages entre aspiration et réalisation, avec une vraie sensibilité, mais sans sensiblerie. Erin 12 voit la banalité de sa vie future, tout en conservant une forme de respect envers une adulte, et en supposant que ce n'est pas forcément son vrai futur à elle. Erin 40 éprouve d'emblée une grande tendresse pour celle qu'elle fut, avec des pincements au cœur quant à son adaptation à la dure réalité, depuis son boulot sans éclat, jusqu'à son problème médical. La confrontation a bien lieu, mais sans acrimonie, sans larme, tout en nuances.



De leur côté, les deux autres jeunes filles réagissent plus aux différences entre 1988 et 2016. Ça commence avec la déception de la qualité de la voiture et de sa taille réduite. Ça continue avec le merveilleux écran plat de grande taille. L'écart technologie devient encore plus patent lorsque Erin Tieng 40 sort son téléphone portable avec un symbole de pomme croquée, et qu'elle se rend compte de tout ce qu'elle devrait expliquer pour faire comprendre aux filles ce que peut faire cet outil. Le lecteur se laisse prendre à ces découvertes, surtout s'il a lui-même connu les années 1980. Ça fonctionne d'une manière différente pour des lecteurs plus jeunes qui prennent conscience de ce qui n'existait pas à la fin du millénaire précédent. Ce jeu de miroir entre 2 générations s'adresse donc aussi bien à un jeune public qu'à un public plus âgé, sous une forme qui ne se focalise pas sur le féminisme. Ce dernier reste présent dans la mesure où les principaux personnages sont des femmes, mais la narration ne charrie pas de revendication explicite, ou même implicite. Le fait que les principaux personnages soit de sexe féminin est normal et ne génère pas de remarques ou d'interrogations.



Le lecteur se rend compte qu'il est content de retrouver les jeunes filles dessinées comme elles l'étaient dans le premier tome. Cliff Chiang a conservé leur tenue typée années 1980 sans être caricaturale, ainsi que leur coupe de cheveux. Leur corps présente une morphologie normale de jeune adolescente, sans aucune exagération, sans sexualisation intempestive ou racoleuse, et il en va de même pour tous les personnages féminins. Les visages sont suffisamment expressifs, même s'ils manquent parfois de nuance pour bien transcrire l'état d'esprit d'un personnage. Le langage corporel s'avère plus parlant, par exemple Erin 40 en train de serrer dans ses bras Erin 12, ou Mac allant de l'avant d'un pas décidé. Le lecteur regrette alors une proportion un peu élevée de cases en plan poitrine et surtout en gros plan. Néanmoins, il se retrouve devant des individus avec une vraie personnalité perceptible dans leur manière d'être, et une direction d'acteurs qui préfère le naturalisme à la dramatisation. Cette façon de mettre en scène assure un ancrage stable au récit, y compris dans les séquences d'action échevelées. Il apprécie également la qualité des décors dont Chiang sait faire varier la densité pour conserver une bonne lisibilité, sans faire baisser l'intensité de l'immersion. Il éprouve la sensation de regarder la petite ville de banlieue en se tenant dans la voiture d'Erin 40. Il regarde l'aménagement intérieur de sa maison, observant une forme de foyer accueillant et confortable, sans meubles luxueux, en cohérence avec ses revenus. Il ressent le sentiment de désolation à se promener dans la structure intacte d'un grand centre commercial abandonné. Il refait avec plaisir du vélo aux côtés de Mac et KJ.



L'intrigue continue de se développer sur la base de voyages temporels, avec des effets secondaires non maîtrisés telle que l'apparition de gros monstres. Les dessins de Cliff Chiang les montrent dans toutes leur bizarrerie, que ce soit la combinaison rouge de la chrononaute, les tardigrades géants, ou le paysage futuriste. Il les intègre dans l'environnement du moment comme des éléments normaux, sans surjouer le spectaculaire ou l'horreur, sans s'éloigner ou se rapprocher du réalisme. Dans ces moments-là, le lecteur en vient à regretter le parti pris chromatique très tranché de Matt Wilson qui favorise les aplats de couleur unie, et une couleur dominante par scène. Cela a pour effet d'écraser un peu les dessins et de masquer leur relief, leur richesse. À l'opposé, lors des séquences civiles (sans monstre ou voyage temporel, ou affrontement physique), le parti pris chromatique restitue très bien la fadeur d'un environnement comme une banlieue dortoir, ou la banalité du quotidien. Outre la confrontation entre les aspirations d'un adolescent sur son futur et la réalité, Brian K. Vaughan continue de raconter une aventure avec une véritable intrigue. Le lecteur le sait bien : les paradoxes générés par les voyages temporels sont source de prise de pied dans le tapis par le scénariste, et de logique bancale. Exemple : si un personnage peut voyager dans le temps, pourquoi ne revient-t-il pas 5 minutes ou 5 jours avant que son ennemi ne commette son crime ? Ici, le scénariste embrasse pleinement ces paradoxes, tout en conservant comme point d'ancrage ce qui constitue le présent des 3 adolescentes. Le lecteur peut ainsi suivre l'histoire en même temps qu'elles et assimiler les informations à leur rythme. Cela n'assure pas qu'il n'y aura pas de cafouillage, mais cela assure une cohérence à cette ligne temporelle. En plus, il a la délicatesse d'intégrer quelques pincées d'humour, à la fois pertinent et drôle, comme une ou deux remarques des demoiselles, ou un sens inattendu au logo de la pomme.



Revenu à la série avec vraisemblablement quelques réticences, le lecteur adulte se rend compte qu'il fallait prendre le premier tome comme un prologue pour présenter les quatre livreuses de journaux. En effet ce deuxième tome consolide l'intrigue avec une mécanique assez acceptable des voyages temporels, et met certaines adolescentes face à leur moi futur. Cliff Chiang continue de dessiner avec un degré de simplification par rapport au réalisme, transcrivant bien les environnements banals, ainsi que les comportements normaux, intégrant avec justesse les éléments de science-fiction. Arrivé à la fin du dernier épisode, le lecteur prend conscience qu'il lui tarde de découvrir la suite.
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Paper Girls, tome 4

Ce nouveau tome s’était fait attendre. Les trois précédents, je les ai dévoré d’une traite. Pourtant, j’ai trouvé ce récit moins palpitant alors qu’il y avait tous les éléments pour plaire. Peut-être que la place pour l’affrontement entre deux entités du futur prenait trop de place. Même si je sais que cela reste au cœur des aventures dans le voyage dans le temps. J’apprécie toujours autant cette solidarité entre les filles qui sont fortes et courageuses. Face à l’adversité, elles ne baissent pas les bras et se soutiennent. La situation est un peu tendue quand KJ avoue son homosexualité. Cela dérange un peu les autres, n’oublions pas elles viennent des années 80. Je ne doute pas qu’au final cela ne changera rien à leur lien. A chaque époque de singuliers problèmes à gérer avec des gens qui veulent toujours les tuer. De ce fait, on ne s’ennuie jamais et les pages se tournent assez vite. En plus, le scénario est écrit au petit oignon tout comme le dessin et la mise en couleur. La fin s’ouvre sur une époque qui n’est pas sans évoquer des images de science-fiction. Mais à quelle époque sont-elles ? Je ne sais pas mais j’ai hâte de le savoir. Maintenant, il me reste à attendre le début de l’année 2019.



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Paper Girls, tome 2

J’avais dévoré le tome 1 tellement que l’histoire était tenante. Une fois arrivée à la fin, je voulais savoir la suite. Par chance, le tome 2 est sorti, il n’y a pas longtemps. J’ai eu plaisir à retrouver les quatre filles, très attachantes, toujours aussi fidèle à elles-mêmes. Elles apprennent à se connaître vraiment pour connaître leurs forces et leurs faiblesses. Une notion d’amitié réelle se met en place.



Brian K. Vaughan ne tombe jamais dans le cliché où la facilité dans la construction de ces personnages. Et cela permet de les rendre plus authentique, plus vrai. En plus, le scénario est vraiment de haute voltige avec des bons dans le futur, la modification de la société et l’attaque des monstres d’une autre galaxie. Il n’y a pas besoin d’être une fan de sf pour adorer l’histoire. Les dessins de Cliff Chang sont précis et créent une ambiance très réaliste. Le tout rehaussé par les couleurs de Matt Wilson qui sait imposer une ambiance avec des couleurs plus ou moins vives et toujours savamment dosées.



Je pourrais même accepter de voir le Tardis se poser dans les parages où l’intervention de l’équipe de Torchwood. Cela ne me surprendrait pas et cela me faire plaisir mais certains univers ne peuvent malheureusement se rencontrer. Je vais me contenter de combats d’horribles monstres géants rose et bleu qui détruisent la ville. Ainsi que l’invasion par les airs d’un gigantesque zeppelin avec des dinosaures volants qui veulent juste attraper certaines humaines ou presque humain. Ils veulent rétablir la paix dans leur monde. Est-ce bien vrai ce mensonge ?



Une lecture qui se fait très vite et qui nous promet encore bien des aventures hautes en couleurs et en folie. Il va falloir encore attendre un peu pour lire le tome 3 et savoir ce que vont devenir toutes les Erin.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Wonder Woman, tome 4 : La voie du guerrier

Ces aventures de Wonder Woman […] font assurément parties des très bonnes surprises de New 52, chaudement recommandées aux amateurs de mythologie grecque et aux curieux désirant découvrir la plus américaine des amazones !
Lien : http://www.actuabd.com/Wonde..
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Wonder Woman, tome 4 : La voie du guerrier

Le récit est une nouvelle fois passionnant. Azzarello se sert de ces combats pour affirmer les alliances, pour appuyer les arguments des uns et des autres, tout en introduisant le monde des néo-dieux qui promet de futurs développements très intéressants aussi !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Paper Girls, tome 4

Après les années 80, notre époque et la préhistoire, nous voilà confronté au bug de l'an 2000. Le rythme s'accélère je trouve mais la développement des personnages reste au coeur de l'histoire. Cette façon de donner une thématique plus humaine au titre et de mettre l'aspect SF/voyage temporelle au second plan est ce qui me plaît complètement dans le titre.

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Wonder Woman, tome 1 : Liens de sang

Une BD vraiment sympa, mais un peu fouillis dans les dessins. Ceux-ci sont tantôt très beaux, tantôt quelconques, je suis un peu surpris.

Quoique j'ai tout de même préféré les traits de Cliff Chiang, plutôt que ceux de Tony Akins.



Le scénario est alléchant mais les ellipses sont nombreuses et parfois déroutantes.



Bref, je lirai la suite mais j'espère un peu plus de liant.
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Wonder Woman, tome 1 : Liens de sang

Wonder Woman revisitée par Brian Azzarello est l'occasion de revoir les origines de Diana. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs, hormis qu'il faudra s'attendre à quelques surprises, bien amenées.



Plongeant dans un univers mythologique au plus haut point, le scénariste en profite pour nous donner une idée des relations entre les "dieux" olympiens. Joueurs, ils sont dépeints tels qu'ils le furent dans les récits: s'amusant des humains, toujours à la recherche d'un défi, insouciants, etc. A cela s'ajoute la parfaite maîtrise aux crayons de Cliff Chiang dont l'imagination débordante nous permet d'apprécier des personnages aux physiques variés, aux caractéristiques nets dans une ambiance sobre et pourtant empreinte de beauté. Car un visage n'a pas besoin de mille traits pour être expressif; quelques coups de crayon, par un maître, suffisent. Voilà qui est fait. Malheureusement, Chiang n'est pas rapide et le dernier épisode n'est pas de lui, mais de Akins, très bon dessinateur qui reprend de son mieux le style de Chiang pour donner une continuité graphique à la série.



Un petit bijou des New 52, l'un des meilleurs titres où de nouveaux personnages, qui ont déjà leur caractère défini en six épisodes, s'entremêlent, nous font des révélations sur eux et sur Diana. Un tome à lire, sans doute aucun, avec quelques bonus offerts par DC Comics et Cliff Chiang.
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