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3.94/5 (sur 52 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Ixelles , le 20/04/1946
Biographie :

Colette Braeckman est une journaliste belge, membre de la rédaction du journal belge francophone Le Soir, chargée de l’actualité africaine et plus particulièrement de l’Afrique centrale. Chroniqueuse dans des revues et magazines, dont Le Monde Diplomatique.

Très appréciée par Le Monde diplomatique, Mme Braeckman a été très critiquée pour ses articles sur le génocide rwandais par des personnalités défendant d'autres thèses : l'essayiste Robin Philpot, les journalistes Pierre Péan et Charles Onana], par l'historien Bernard Lugan [4], par le colonel Jacques Hogard, ainsi que par Joseph Ngarambe, rescapé du génocide des Tutsis, expert consultant auprès du TPIR, dans un entretien accordé à M. Péan et reproduit dans son livre

Ses travaux ont été également largement repris par l'association Survie.

Mme Braeckman a aussi largement contribué à faire connaître le combat du docteur Mukwege (Prix Nobel de la Paix 2018), gynécologue de Bukavu qui soigne les victimes de violences sexuelles, dans cette région du monde en proie à une guerre larvée.
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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Colette Braeckman   (21)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Rwanda : la ségrégation
Historique sur le Rwanda. En 1973, des incidents raciaux font 300 morts. En juillet, un coup d'Etat militaire met de côté le Président KAYIBAMDA, et permet au major général Hutu, Juvenal HABYARIMANA, d'accéder au pouvoir. Images d'archives en couleurs datant de 1973. Interview de Colette BRAECKMAN , journaliste du quotidien "Le Soir", expliquant que la Belgique soutient le Rwanda. En 1979,...

Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Si à Mwenga, au sud de Bukavu, des femmes furent enterrées vivantes, obligées de descendre dans la fosse commune avec des plaies avivées par des piments, c'est aussi parce que ces mères de famille avaient clandestinement fabriqué des onguents qui guérissaient les blessures de guerre ou détournaient les balles. Sorcières va... Héroïnes aussi, comme tant d'autres dont l'histoire écrite, souvent rédigée par des étrangers, n'a pas retenu les noms.
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Je n'ai jamais oublié les photos qui le montre enchaîné, blessé, jeté à l'arrière d'un camion. Son regard m'a longtemps poursuivie. Lorsque quelques jours plus tard, en janvier 1961, sa mort fut confirmée, annoncée à la radio comme un bulletin de victoire, je me suis retirée dans ma chambre et j'ai passé des vêtements noirs.
Même si j'étais trop jeune pour comprendre, il me semblait qu'il me fallait porter le deuil. Mais surtout, alors que je lisais et relisais les manchettes des journaux, j'avais le sentiment aigu d'un mensonge. Je sentais qu'on ne me disait pas toute la vérité, qu'il y avait autre chose.
C'est alors que j'ai décidé qu'un jour j'irais voir là-bas. Pour regarder. Pour comprendre. Pour raconter. Des décennies plus tard, je raconte toujours ou en tout cas j'essaie, mais je ne suis pas encore sûre d'avoir compris.
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Je voyais aussi ce peuple se taire, tenter d'esquiver les coups qui pleuvaient. Cacher la honte, le désespoir. Mais lutter quand même, au jour le jour.
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La communauté internationale refusa d’intervenir. Et en trois mois, un million de Tutsis furent massacrés. Les Hutus avaient bien « travaillé ». La transgression de toutes les valeurs était passée par un détournement sémantique, même les mots avaient été trahis. Les tueurs avaient qualifié leurs voisins de traîtres, de complices, de cancrelats et les avaient considérés comme un « ennemi intérieur ». Mais cet « ennemi intérieur », atrocement mis à mort, ne sommeillait-il pas en chaque citoyen ? N’était-ce pas l‘âme du Rwanda ancien qu’il s’agissait de bannir à tout jamais et d’offrir en sacrifice ? L’ordre symbolique d’autrefois, si longtemps déconsidéré, mis sous le boisseau, qualifié d’étranger, ne s’était-il pas vengé en surgissant dans le réel ? La violence guerrière, qui naguère s’exprimait dans le chant, la danse, la subtilité de la langue – des voies trop longtemps obturées – n’avait-elle pas explosé dans le passage à l’acte ? Le refoulé n’était-il pas revenu en force ?
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Le paternalisme belge a généré un esprit de dépendance.

(Isidore Ndaywel)
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Même si, au cours de mes années de spécialisation, les opportunités s’étaient multipliées, je n’étais pas dupe : je savais parfaitement qu’en France, les gynécologues ne manquaient pas, et c’est au Congo que je pouvais être réellement utile. J’étais obsédé par le souvenir des femmes de mon pays et je me disais « comment pourrais-je rester ici, avoir la conscience tranquille en sachant que là-bas, les gens manquent de tout, qu’ils ne peuvent compter sur aucun soutien ? »
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Lorsque le Comité international de la Croix-Rouge nous paie 7 dollars pour transporter des caisses jusqu’à la forêt et nous précise qu’il nous suffit de les déposer et de partir, nous nous demandons ce qu’elles contiennent et à qui ces colis sont destinés. Se pourrait-il que nos ennemis soient approvisionnés sinon entretenus par une « communauté internationale » qui n’aurait pas intérêt à ce que la région se pacifie vraiment ?

(paroles de Denis Mukwege)
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En ce temps-là, au début des années 2000, le docteur Mukwege , alors simple gynécologue à Bukavu, m'apostrophait avec véhémence. Sa clinique avait déjà été détruite et remplacée par un hôpital de campagne et à plusieurs reprises, il avait reconstruit un autre établissement à Panzi, au sud de Bukavu. Mais là, vers les années 2010, c'en était trop. Arpentant les couloirs, saluant des femmes qui cachaient sous leur pagne des poches d'où se dégageait une odeur pestilentielle (atteintes de fistules, elles étaient devenues incontinentes),
Mukwege s'enfermait dans son bureau, ouvrait son ordinateur pour prouver ses dires avec des images : "Je n'ai jamais vu cela. Ici, la guerre se mène sur le ventre des femmes. Le viol est devenu l'arme des conquérants, un moyen d'asservir le peuple. On veut briser sa résistance en s'attaquant à ses femmes, à ses enfants, en condamnant ses hommes à l'impuissance et au désespoir".
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Vociféré, scandé, martelé, épelé, décliné avec tous les accents de la haine et du mépris, un nom émergeait des conversations, se détachait de tous les bulletins d'information ; Lumumba, Patrice Lumumba. Rentrant de l'école, je le retrouvai à la "une" de notre quotidien dont un correspondant réclamait qu'un "un geste viril" règle enfin le problème. Puisqu'il n' était question que de cet inconnu qui attirait tant de passion, je commençai à m'intéresser à lui.
Dans mon journal, je retrouvai les fragments du discours qu'il avait prononcé le 30 juin 1960 et qui avait été qualifié d'insultant. Pour ma part, je trouvai ce texte plutôt bien écrit : "Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups matin, midi et soir, parce que nous étions des Nègres. Qui oubliera qu'à un Noir on disait "tu", non certes comme à un ami, mais parce que le "vous" honorable était réservé aux seuls Blancs?"
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Les filles tutsies s’avançaient. Nous admirions le modelé de leurs bras écartés, la longueur de leurs doigts, la finesse de leurs mains qui ondulaient au son de la musique. Tout en elles évoquaient l‘animal sacré, fondement de l’identité rwandaise, la vache Ankole aux longues cornes recourbées, au pelage soyeux, la vache que l’on caresse, que l’on respecte. Chaque animal possède son nom propre, plus de cent qualificatifs désignent la couleur ou le dessin des robes.
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