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Citations de Constantin Virgil Gheorghiu (141)


-Pour aimer vraiment il faut pouvoir croire en l'avenir. Il faut croire au bonheur et ce qui est plus absurde, il faut surtout croire que ce bonheur est éternel et qu'il peut nous être offert par l'être aimé. Vous êtes trop lucide pour y croire. Et c'est pourquoi - excusez-moi de vous le dire - mais vous ne vous êtes pas mariée par amour.
-Alors? demanda-t-elle.
-Ni par amour, ni par intérêt, répondit Leopold Stein. Par peur. Ce geste a eu la rapidité étonnante du désespoir.
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-A quoi bon tout ce sermon ? Tu espères me prendre par les sentiments ? demande Marcou sarcastique. Si tu crois pouvoir me convaincre tu perds ton temps.
-Je n'aurais pas cette naïveté, dit Lengyel. Tu es un fanatique. Et tout fanatique est une bête enragée dont il ne faut pas trop approcher.
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-[...] Mon roman sera le livre de cet épilogue.
-Quel est son titre?
-La vingt-cinquième heure, dit Traian. Le moment où toute tentative de sauvetage devient inutile. Même la venue d'un Messie ne résoudrait rien. Ce n'est pas la dernière heure: c'est une heure après la dernière heure
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Du moment où l’homme a été réduit à la seule dimension de valeur technico-sociale,
il peut lui arriver n’importe quoi. Il peut-être arrêté et envoyé aux travaux forcés, exterminé, obligé à effectuer qui sait, n'importe quel travail –
La Société technique travaille exclusivement d’après des lois techniques – en maniant seulement des abstractions, des plans –
et ayant une seule morale : la production.
p 38
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Le cri de la chouette porte malheur. Il annonce une mort.
Il n’y a pas un autre oiseau qui chante nuit et jour, par mauvais temps, et l’été comme l’hiver. Il n’y a que la chouette.
Le rossignol ne chante qu’en été. Si j’imite le chant du rossignol, ton père comprendra que c’est un homme.
p14
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Constantin Virgil Gheorghiu
Monter aux hommes la route qui les conduit chez les russes équivaut à leurs montrer le mur dévoré par les flammes, par-dessus lequel, ils peuvent se précipiter dans la chambre même où a pris l’incendie. Pas un homme ne voudrait sauter dans le feu, au moins tant qu’il y aura une porte. Et cette porte, c’est nous. Ils demandent à s’échapper, mais ils ne cherchent pas vers quoi s’ouvre cette porte. Il faut qu’ils sortent parce qu’ils étouffent. Prendre une porte vaut toujours mieux qu’un mur dévoré par les flammes. Et même si les hommes savaient que passé le seuil de cette porte, il y a toujours du feu, ils choisiraient toujours la porte. Au moins pendant un instant, ils sont sûrs de ne plus voir le feu. Ils gardent encore un espoir, une illusion. Et cela vaut mieux que rien. Il est très important de garder une illusion, aussi absurde soit-elle.
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Constantin Virgil Gheorghiu
« Le salut ne viendra que pour les hommes qui sont vraiment des hommes, c’est-à-dire des individus. Cette fois-ci, ce ne seront pas les catégories qui seront sauvées. »

« Aucune Eglise, aucune nation, aucun Etat et aucun continent ne pourra sauver ses membres en masse ou par catégories. Seuls les hommes pris individuellement, sans tenir compte de leur religion, de leur race ou des catégories sociales ou politiques auxquelles ils appartiennent pourront être sauvés. Et c’est pourquoi, l’homme ne doit jamais être jugé d’après la catégorie à laquelle il appartient. »
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Constantin Virgil Gheorghiu
J’aurais voulu qu’on me fasse justice, dit Iohann Moritz. Mais je vois que la justice de l’homme est morte sur toute la surface de la terre. Je ne veux rien d’autre.
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Constantin Virgil Gheorghiu
Suzana t’attend et t’attendra jusqu’à la fin de ses jours, répondit le prêtre. Elle est toujours ta femme. Elle n’a signé le papier de divorce qu’afin de pouvoir garder la maison et ne pas être jettée à la rue avec les enfants. Elle a agi en désespoir de cause. Jamais, elle ne s’est considérée comme séparée de toi.
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L’heure dans laquelle je m’intègre n’appartient plus à la vie, je suis incapable de passer avec mon poids de chair et de sang à travers elle. C’est la vingt-cinquième heure, l’heure où il est trop tard pour être sauvé, trop tard pour mourir, trop tard pour vivre. Il est trop tard pour tout.
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Il faut en effet tenir compte du fait que ces interrogatoires sont établis pour poser les questions et non pour écouter les réponses. La machine peut donc se charger de ce travail. La logique est parfaite. On doit respecter une formalité, mais il est inutile de surmener ceux qui mènent l’enquête.
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Je suis laboureur. Et les laboureurs savent attendre. J’ai donc attendu. A présent, je ne peux plus attendre. Et c’est pourquoi je vous demande : pourquoi me gardez-vous prisonnier ? Je n’ai pas volé, je n’ai pas tué, je n’ai trompé personne et je n’ai rien compris de ce que défendent la loi et l’Eglise. Si je ne suis ni criminel, ni voleur et ni malfaiteur, pourquoi me gardez-vous enfermé ? Vous m’avez enfermé et tortus. Je crois que le moment est venu de vous demander ce que vous avez à me reprocher.
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Il devait mourir. Il était l’Homme ; Il ne poiuvait être pardonné ; « En quoi ai-je été coupable, mon Dieu ? » se demande-t-il l pensa : « J’aima les français et je voulais leur dire une parole d’amitié. Et c’est à cause de cela qu’ils me tuent. « Jésus aussi a été tué parce qu’Il aimait les Hommes. »
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Ioan Moritz est roumain. Il veut se rendre aux Etats-Unis trois ans pour gagner sa vie et avoir suffisamment d’argent pour acheter un terrain et se construire sa maison. Il aime Suzana, espère se marier et avoir des enfants. Mais voilà que le père de Suzana un homme violant est contrarié par sa fille et près à la tuer, alors Iohann Moritz estime devoir renoncer à l’Amérique pour protéger Suzana. Suzana est belle et un gendarme aimerais avoir une relation intime avec elle, mais a plusieurs reprises elle refuse, même sous le menace, alors le gendarme se décide à se venger, son idée est de déclaré Iohann juif ainsi il sera réquisitionné et envoyé aux travaux forcés. Ainsi Iohann Moritz, innocent ne méritant pas d’être puni, passe dans divers camps de concentrations 13 années durant se déclarant non juif mais citoyen roumain, mais il n’est pas écouté car les requêtes d’individus n’ont aucun poids par rapport aux rapports établi par le pouvoir qui regarde les choses suivant des règles et une vue globalisée.

Iohann Moritz a un ami de confiance, Alexandru Koruga, Prêtre orthodoxe dont l’unique fils a épousé Eléonora West une jeune juive. Le fils Traian et son épouse sont emprisonné car malgré les précautions prises, le pouvoir est arrivé à savoir qu’elle était juive. Ils ont poussé le cynisme au point de les emprisonner dans deux camps distincts séparés géographiquement sans que l’un ou l’autre sache la position du conjoint. Le Père Koruga a son fils à ses côtés lorsqu’il s’éteint, faisant au préalable toutes recommandations sur la société et ce qui manque pour la dignité humaine.

Un moment Iohann Moritz est appelé pour servir d’interprète auprès d’un colonel, il entre dans une salle enfumée et voit toutes une série de bouteilles de vins vides, c’est dire dans quel état était le colonel, qui n’écoute pas Iohann, l’observe de face et de profil et n’a pas de doute sur le fait que Iohann appartient à la race aryenne. Iohann est élevé au rang qui lui revient et tous lui est donné pour répondre à cette nouvelles vision des choses. Mais Iohann ayant trainé avant dans une série de camps en tant que prisonnier souffre des poumons et est hospitalisé. Pour le requinquer psychologiquement une femme allemande lui est donnée. Dans son esprit Suzana avait signé une demande de divorce, c’était ce qui lui avait été rapporté. Il prend donc pour femme l’infirmière allemande, Hilda avec laquelle il a un enfant, mais Iohann réemprisonné est séparé de sa femme. C’est la défaite pour les allemands et se sont les russes qui envahissent le pays et tuent l’ennemi sur son passage. Les allemands fuient, mais Hilda est tenue chez elle par un gradé allemand qui s’est imposé chez elle. Il se fait que ce gradé est le père de Suzana. Il dit à Hilda vous êtes allemande et seul les allemands peuvent faire ce que je vais vous demander, j’ai le sens de l’honneur et les russes ne pourront me vaincre, je me serais donné la mort avant en m’envoyant une balle de révolver dans la bouche. Mes recommandations seront les suivantes, lorsque vous entendrez le coup de feu, je serais allongé sur cette toile de tente, vous enfermerez mon corps dedans et en prenant les coins vous me tirerez dans la cours, vous verserez l’essence de ces deux bidons sur mon corps et avec ce briquet vous mettrez le feu de façon à ce qu’il n’en reste plus que des cendres. Hilda promet de suivre les demandes de l’officier allemand, mais les russes arrive, Hilda ne leurs ouvre pas la porte qu’ils défoncent. Hilda n’a pas le temps de tirer le corps dans la cours, enflamme le corps dans la pièce et y péri avec son fils.

Traian Koruga après avoir perdu son père est désespéré, il ne veut plus vivre et franchi une ligne limite à 1.5 mètre des barbelés d’enceinte et la règle est suivie par une sentinelle qui l’abat. De cette barbarie des camps seul Ihoann Moritz en réchappe, il retrouve Suzana sa première épouse. C’est un grand bonheur de se rappeler les bons moments passés ensemble avant son arrestation, bonheur de courte durée parce que deux gendarmes qui rentrent chez eux, 18 heures après l’arrivée de Ihoann, est signe que le lendemain toute la famille sera emmenée dans un camp où ils seront bien traités par les américains. En fait, ils tombent sous le coup d’une mesure politique visant à ce que tous les étrangers de l’Est de L’Europe, opposant des allés aux américains soient internés par mesure de sécurité. Là, la famille tombe sur Eléonora West épouse du fils du prêtre Koruga. Ils sont emprisonnés par les américains mais ne demande rien d’autre que d’échappé aux russes. S’ils se portent volontaires dans les brigrades occidentales, ils seront mis en liberté.

Ce roman a été construit sur une histoire vécue. Il est truffé d’invraisemblances parmi lesquelles toutes les connaissances de Ihoann Moritz se rencontre dans différents camps.

Dans nos vies, à notre époque, il y a des gens qui use de malchance ou rien ne leurs réussi où il ont les évènements contre eux, ce sont de pauvre et honnête Job (voir bible).

La 25 heures est l’heure entre la vie et la mort où plus rien ne peut arriver.

Ce roman, je l’ai lu il y a 25 ans et relu la semaine écoulée. Les deux fois, il m’a secoué, mais m’a plu. A la première lecture j’étais focalisé sur une famille roumaine et alliés éprouvée. A la deuxième lecture, l’épreuve restait présente en réfléchissant en plus sur un pouvoir nauséabond ou l’homme, l’individu n’a aucun prix, même innocent, il est piétiné.
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Le sens de la vie est absolument individuel et intime.
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Sache, Traian, que la vie n'a jamais de but objectif, à moins qu'on ne désigne ainsi la mort : tout but réel et véritable est subjectif.
La Société technique occidentale veut offrir à la vie un but objectif. C'est le meilleur moyen de l'anéantissement (...)
Et c'est à cause de cela même que nous pouvons avoir la certitude que cette Société s'écroulera. La Société de la civilisation technique est devenue incompatible avec la vie de l'individu.(...) Voilà le crime de la Société technique occidentale. Elle tue l'homme vivant, le sacrifiant à la théorie, à l'abstraction, au plan.
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La civilisation occidentale dans sa dernière phase de progrès ne prend plus conscience de l'individu. Et rien ne nous permet d'espérer qu'elle le fasse jamais. Cette société ne connaît que quelques dimensions de l'individu. L'homme intégral pris individuellement n'existe plus pour elle (...) L'occident regarde l'homme par les yeux de la technique. L'homme en chair et en os, capable de joies et de souffrance, est inexistant.
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La société contemporaine qui compte un homme pour deux ou trois douzaines d'esclaves techniques doit être organisée et fonctionner d'après des lois techniques. C'est une société créée selon des nécessités mécaniques et non humaines. Et c'est là que commence le drame.
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C'est le propre des poètes de rendre tout rêve réel.
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Le pays de Vrancia a une odeur de sang. Surtout le Castel Vaca, le siège du P.C. et de la milice. Le nom de Mavid Zeng - sécrète la terreur. Il suffit de le prononcer pour être foudroyé par l'odeur de cadavres, et bêtes mortes, à laquelle s'ajoutent l'odeur du sang frais, l'odeur des victimes torturées au château de la Vache.
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