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Citations de Cormac McCarthy (960)


They lay listening. Can you do it? When the time comes? When the time comes there will be no time. Now is the time. Curse God and die. What if it doesnt fire? It has to fire. What if it doesnt fire? Could you crush that beloved skull with a rock? Is there such a being within you of which you know nothing? Can there be? Hold him in your arms. Just so. The soul is quick. Pull him toward you. Kiss him. Quickly.
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He thought if he lived long enough the world at last would all be lost. Like the dying world the newly blind inhabit, all of it slowly fading from memory.
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You forget some things, dont you?
Yes. You forget what you want to remember and you remember what you want to forget.
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_Ballard.
Ballard ne répondit pas.
_Ballard, nous allons te faciliter la tâche.
Ballard attendait.
_Tu nous montres où tu as mis ces gens pour qu'ils puissent être enterrés décemment et on te ramène à cet hôpital et toi, tu verras bien ce qui se passera avec la justice.
_Où sont les corps, Ballard.
*Je sais pas de quels corps vous voulez parler.
_ C'est ton dernier mot ?
Ballard dit que oui.
_ Tu as ce câble, Fred ?
_ bien sûr.
Un homme sortit du cercle et s'avança avec un rouleau de câble graisseux en acier torsadé.
_ Il va falloir attacher ce bras. Quelq'un aurait une corde dans son camion ?
_J'en ai une.
_ Pose lui la question, Ernest.
L'homme se tourna vers Ballard.
_Qu'est-ce tu leur voulais à ces mortes ? dit-il. Tu les baisais ?
Le visage de Ballard eût un curieux tic dans la lumière du feu, mais il ne dit mot. Il regardait ses bourreaux.
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*Bill Parsons et moi, on allait partir tirer le piaf ce matin, mais j'crois que c'est foutu.
_Bill Parsons ?
*Il a une paire de bons chiens.
_Ah ouais. Il a toujours les meilleurs chiens. J'me rappelle un chien qu'il avait, une fois, qui s'appelait Suzie, il disait que c'était un chien de chasse sensationnel. Il l'a fait sortir du coffre, je la regarde et je dis : " Je crois que Suzie n'a pas trop la forme".
Il l'a regarde, lui tâte la truffe et tout. Il dit qu'à son avis elle va bien.
J'lui dis comme ça : " Je crois simplement qu'elle est pas vraiment en forme aujourd'hui ".
On est partis, on a chassé tout l'après-midi et on a tué qu'un seul oiseau.
En revenant vers la voiture, le Bill, il me fait : tu sais, c'est drôle que t'aies remarqué que Suzie n'était pas bien aujourd'hui. T'as vraiment l'oeil.
J'ai dit : " Écoute, Suzie, elle était naze aujourd'hui".
Il répond : oui, en effet.
Je dis : " Suzie, elle était naze hier. Suzie a toujours été naze. Suzie sera toujours naze. Suzie est une chienne naze"
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S’il n’est pas la parole de Dieu, Dieu n’a jamais parlé.

On oublie ce qu’on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu’il faut oublier.

On dit que les femmes rêvent des dangers qui menacent ceux dont elles prennent soin et les hommes des dangers qui les menacent eux-mêmes.

Là où les hommes ne peuvent pas vivre les dieux ne s’en tirent pas mieux.

Rares étaient les nuits où allongé dans le noir il n’avait pas envié les morts.
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Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes (p. 147).
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Le pays avait été pillé, mis à sac, ravagé. Dépouillé de la moindre miette. Les nuits étaient mortellement froides et d'un noir de cercueil et la lente venue du matin se chargeait d'un terrible silence. Comme une aube avant une bataille.
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Tout mon coeur est à toi. Il l'a toujours été.
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Il y a des choses qu'on oublie, non ?
Oui. On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier.
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Jadis, il y avait de cela très longtemps, quelque part tout près d’ici il avait vu un faucon descendre en piqué le long mur bleu de la montagne pour plonger sur une volée de grues sauvages et de la pointe de son bréchet briser celle du milieu et l’emporter pantelante et désarticulée en bas vers la rivière avec son plumage défait et hirsute flottant derrière elle dans l’air immobile de l’automne.
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Il se retourna. Une fois encore il passa la lame devant lui d'un geste de faucheur el le regardant comme s'il lui posait une question. Et comme s'il allait peut-être y répondre à la fin.
C'est ce qui t'a amené ici et ce qui vous amènera toujours. Les gens de ton espèce ne peuvent pas admettre que le monde est quelque chose de banal. Qu'il ne contient rien que ce qu'il y a devant nous. Mais le monde des Mexicains n'est que décor et rien d'autre et en-dessous il est assurément très ordinaire. Tandis que votre monde à vous - il avança et recula la lame, l'avança et la recula, comme une navette sur un métier à tisser - votre monde à vous vacille au bord d'un incroyable labyrinthe d'interrogations. Et nous finiront par vous dévorer, mon ami. Vous et votre empire incolore.
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L'autre se tait. Comme s'il réfléchissait à ce qu'il va répondre. Il demande à l'aveugle s'il peut pleurer. L'aveugle dit que tout le monde peut pleurer mais ce que l'homme veut savoir c'est si les aveugles peuvent pleurer des larmes qui coulent là où étaient autrefois les yeux. Le peuvent-ils ? Il n'en a aucune idée. Il tire une dernière bouffée de la cigarette et la jette dans la rivière. Il répète que le monde dans lequel il se déplace est bien différent de ce qu'imaginent les hommes et qu'à vrai dire c'est à peine un monde. Il dit que d'avoir les yeux fermés ne nous apprend rien. Pas plus que le sommeil nous apprend quelque chose de la mort. Que le monde soit ou non une illusion est sans importance. Il parle des étendues arides du barrial et du fleuve et de la route et des montagnes au-delà et du ciel bleu au-dessus des montagnes et il dit que ce ne sont là que des divertissements pour tenir le monde à distance, le monde vrai et sans âge. Il dit que la lumière du monde n'est que dans les yeux des hommes car le monde lui-même se meut dans une éternelle obscurité et l'obscurité est sa vraie nature et sa condition et que dans cette obscurité il tourne avec une parfaite cohésion de toutes ses composantes mais qu'il n'y a rien à voir. Il dit que le monde est sensible jusqu'à son noyau et plus noir et secret que ce que peuvent imaginer les hommes et que sa nature ne dépend nullement de ce qui est visible ou pas. Il dit qu'il pourrait contempler le soleil jusqu'à ce qu'il se couche et à quoi cela servirait-il ?

Ces paroles semblaient imposer silence à son ami. Ils étaient assis côte à côte sur le pont. Le soleil tombait droit sur eux. Finalement l'homme lui a demandé comment il en était arrivé à de telles idées et il a répondu que c'était des choses dont il se doutait depuis longtemps et que les aveugles avaient bien des choses à méditer.
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Ils attendaient, assis sur le remblai. Rien ne bougeait. II passa le revolver au petit. Prends-le toi, Papa, dit le petit.
Non. Ce n'est pas ce qui était convenu. Prends-le toi.
II prit le revolver et le garda sur ses genoux et l'homme descendit.
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Ils attendaient, assis sur le remblai. Rien ne bougeait. II passa le revolver au petit. Prends-le toi, Papa, dit le petit.
Non. Ce n'est pas ce qui était convenu. Prends-le toi.
II prit le revolver et le garda sur ses genoux et l'homme descendit.
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Quand on sera tous enfin partis alors il n'y aura plus personne ici que la mort et ses jours à elle aussi seront comptés. Elle sera par ici sur la route sans avoir rien à faire et personne à qui le faire. Elle dira: Où sont-ils tous partis ? Et c'est comme ça que ça se passera. Qu'y a-t-il de mal là-dedans?
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D'une longue suite de pareilles nuits ce fut une des plus longues de toutes celles dont il pouvait se souvenir. IIs étaient allongés sur le sol trempé au bord de la route sous les couvertures avec la pluie qui tambourinait sur la bâche et il tenait le petit contre lui et au bout d'un moment le petit s’arrêta de trembler et au bout d'un moment il s'endormit. L'orage s'éloignait vers le nord et les grondements cessèrent et il n'y eut plus que la pluie. Il s'endormait et se réveillait et la pluie faiblissait et au bout d'un moment elle s'arrêta. Il se demandait s'il pouvait être déjà minuit. Il toussait et ça empirait et ça réveillait I'enfant. L'aube fut longue à venir. De temps à autre il se soulevait pour regarder vers l'est et au bout d'un moment il fit jour.
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Une heure plus tard ils étaient sur la route. Il poussait le caddie et tous les deux, le petit et lui, ils portaient des sacs à dos. Dans les sacs à dos il y avait le strict nécessaire. Au cas où ils seraient contraints d'abandonner le caddie et de prendre la fuite. Accroché à la barre de poussée du caddie il y avait un rétroviseur de motocyclette chromé dont il se servait pour surveiller la route derrière eux.
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Des années plus tard il s’était retrouvé dans les ruines carbonisées d’une bibliothèque où des livres noircis gisaient dans des flaques d’eau. Des étagères renversées. Une sorte de rage contre les mensonges alignés par milliers rangée après rangée. Il ramassa un livre et feuilleta les lourdes pages gonflées d’humidité. Il n’aurait pas cru que la valeur de la moindre petite chose pût dépendre d’un monde à venir.
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Il essayait de trouver quelque chose à dire mais il ne trouvait rien. Il avait éprouvé ce sentiment-là avant, au-delà de l'engourdissement du morne désespoir. Le monde se contractant autour d'un noyau brut d'entités sécables. Le nom des choses suivant lentement ces choses dans l'oubli. Les couleurs. Le nom des oiseaux. Les choses à manger. Finalement le nom des choses que l'on croyait être vraies. Plus fragiles qu'il ne l'aurait pensé. Combien avaient déjà disparu? L'idiome sacré coupé de ses référents et par conséquent de sa réalité. Se repliant comme une chose qui tente de préserver la chaleur. Pour disparaître à jamais le moment venu.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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