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Citations de Daisy Johnson (28)


«  Nos lieux de naissance nous reviennent toujours .
Déguisés en mots , trous de mémoire ou cauchemars, maux de ventre ou insomnies » .
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«  Je venais d’avoir seize ans.
On se disputait souvent, parfois tu me frappais, parfois c’était moi.
On était entre le marteau et l’enclume. Peut- être que c’est à cause de ça que tu es partie . Je pense que pour toi, une famille n’a jamais constitué un lien capable de retenir les gens. Je ne savais pas ce qui allait se passer , même si j’aurais sans doute dû. Tu y faisais allusion depuis des semaines , tu parlais des hommes et de leur engin en riant » .....
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Le chagrin est une maison sans fenêtre ni porte, sans possibilité de voir le temps qui passe.
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Souvent, au lycée ou à la table de la cuisine avec maman, j'avais l'impression d'être à côté de mon corps, de ne pas pouvoir vraiment toucher ni voir les choses. Ce n'est que lorsque Septembre était là que le monde se colorait, que je devenais sensible à la douleur où a l'odeur du repas en préparation dans les cuisines du lycée. Elle créait le lien pour moi. Pas au monde, mais à elle.
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(...) on reste propriétaire de ses erreurs, qu'il faut vivre avec.
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Je suis ivre. Elle est, je me dis alors, comme souvent, la personne que j'ai toujours voulu être. Moi, je suis comme découpée dans un univers tapissé d'étoiles moribondes, elle la créature qui comble ce vide que j'ai creusé dans le monde.
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On aimait ne pas avoir de père. On aimait ne pas avoir d'amis. On aimait la pluie.
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Septembre a dit Laisse ta main une minute entière sous le robinet d'eau chaude, elle dit derrière moi. Je me retourne pour voir si elle est sérieuse, mais elle est en train de s'examiner dans le miroir, elle tend la peau sur ses joues, elle étire son cou. Je tourne le robinet et je mets la main sous le filet d'eau en comptant à voix haute. Je la vois me surveiller. L'eau met du temps à chauffer mais, au bout d'une minute, elle brûle point j'ai la main très rouge. Septembre me suce les doigts, me tapote la tête et se hisse près de l'évier. J'essaie de trouver une bonne raison de mettre fin à ce jeu, de trouver une issue, mais elle est trop rapide pour moi.
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Comment s'appelle le chien ? demandait la petite fille. Elle avait les cheveux rassemblés en quatre ou cinq couettes au sommet du crâne. Sur sa robe, il y avait un dessin de mouton à l'air confus.
Il n'a pas de nom, ai-je répondu en cherchant désespérément de quoi un adulte pouvait bien discuter avec un jeune enfant. Comment aimerais-tu l'appeler ?
Elle a paru accablée par cette responsabilité, et s'est trouvée dans l'incapacité de répondre. Les autres ont proposé des noms en criant tous plus fort les uns que les autres. Roger était à la fenêtre, il guettait la rue. Ses cheveux étaient un peu trop longs sur la nuque. Je n'avais jamais su y faire avec les enfants, ce qu'ils semblaient toujours sentir, et par conséquent s'intéresseraient particulièrement à moi. Ils ont fait la liste de ce qu'ils disaient être juste les meilleures propositions. La liste était en réalité très longue, surtout constituée de noms d'autres animaux : Dodo, Chaton, Cochon. J'ai essayé de me débarrasser d'eux en m'agitant dans la pièce. Il y avait des jouets partout aux endroits où on rangeait en général des bouteilles d'alcool. Des verrous à chaque placard, mais rien à cacher. Une fillette m'a pris par la main et l'a serrée avec une poigne de fer quand j'ai discrètement tenté de me dégager. Et Otarie, a-t-elle dit, qu'est-ce que tu penses d'Otarie ?
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Si le langage détermine notre façon de penser, alors je ne pourrais jamais être autre chose que ce que j’étais. (p. 172)
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Dans la nuit, la rivière enfla, apportant des poissons morts dont le ventre argenté dépassait de l’eau boueuse, le pont d’un bateau brisé par le courant, des tourbillons de feuilles d’automne en provenance d’endroits où les saisons étaient en retard, l’hiver tout juste arrivé, des embruns de sel et de sable qui venaient de la mer. Il y avait dans l’eau plus de Bonak qu’on pouvait les dénombrer : des corps dont les fantômes risquaient de se perdre dans l’ancre, des troncs assez gros pour emporter le bateau, le voleur du canal qui s’élevait, hésitant, du ventre de chaque vague.
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Que nous reste-t-il de cette rivière sinueuse perdue depuis si longtemps, cette colonne vertébrale au centre du paysage ? Qu’étions-nous, là-bas ? Une sauvageonne avec sa mère qui l’était encore plus, deux démones qui vivaient comme des bêtes dans un endroit où personne ne pouvait les trouver. Regardez-nous, maintenant. Rabougries, misérables, avec une tendance prononcée à la destruction, voire à l’auto-destruction, à nous houspiller sans cesse dans une maison trop petite pour nous deux.
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On est toutes deux affamées. On entre dans un supermarché et on met tout et n’importe quoi dans un chariot. Je te vois attraper un poulet entier mais je ne dis rien. Ton langage se délite sans aucune intention de se reformer. Tu enchâsses les phrases les unes dans les autres, tu montres du pain en disant œuf, tu parais ivre, des bruits t’échappent, semblables à des explosions électriques. Tu parles de toi à la troisième personne et tu as l’air d’avoir totalement perdu la lettre M.
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Chaque fois qu’elle avait agi par vengeance ou sous le coup de la colère, ça s’était mal terminé. Quand on était petites, un camarade m’avait volé mon sac et elle lui avait collé les mains à une table.
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Nous imaginons qu’elle pourrait dire, tout ça, c’est votre faute, ou alors, on aurait pas eu besoin de partir si vous n’aviez pas fait ce que vous avez fait.
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Après avoir donné naissance, elle s'était sentie vide comme une maison bien-aimée qu'on ferme pour l'hiver.
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Il y a des cocons de papillons de nuit et des araignées dans leurs petits sacs d'hiver. Des orties dans le jardin, dont les racines forment des labyrinthes sous terre.
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La maison est vide. Les souris se reproduisent comme des lapins sous son plancher, les oiseaux font leur nid et s'accouplent sous le toit, un blaireau creuse un terrier près du mur du jardin puis le délaisse pour un endroit plus agréable.
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Tu te disais que l'enfer consistait peut-être à toujours revivre la même journée, à rester coincée dans une tranche de temps sans possibilité de fuir.
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J'étais comme toi : toujours un peu moins quelqu'un, toujours un peu plus un grand vide coupé de tout.
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