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Citations de Damien Cuvillier (49)


Cit. 7 : [Coralie Delaume, spécialiste des questions européennes] : « Pour que l'Allemagne accepte de faire l'euro, il a fallu le faire à ses conditions, c'est-à-dire : la mise en place d'une Banque centrale indépendante... un objectif prioritaire de lutte contre l'inflation, des critères austéritaires. Le marché unique (avec la libre circulation des capitaux), l'euro et les élargissements à l'Est ont vraiment contribué à faire de l'Allemagne une superpuissance économique... sans qu'il y ait eu de préméditation ou de projet conscient de domination de leur part. Les structures ont fait que l'Allemagne s'est retrouvée, de fait, le pays leader de l'Europe, ce qui a déséquilibré toute l'économie du continent. Les pays d'Europe du Sud se sont appauvris dans le marché unique... l'euro était trop fort pour leur économie, alors que l'Allemagne ne cessait de voir ses excédents commerciaux augmenter. » (p. 208)
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Cit. 6 : [Rawi Abdelal, professeur à la Harvard Business School] : « Ce ne sont pas les États-Unis qui ont mené le combat pour institutionnaliser les règles et les obligations d'un marché financier libéral. […] C'est le consensus de Paris et non celui de Washington qui est avant tout responsable de l'organisation financière mondiale telle que nous la connaissons aujourd'hui. Cette évolution est le résultat d'une confluence d'événements, mais elle n'a pu se faire que grâce à l'intervention décisive de trois personnages : Henri Chavranski – Président du comité des mouvements de capitaux à l'OCDE de 1982 à 1994 -, Jacques Delors – que l'on ne présente plus – et Michel Camdessus – Directeur du FMI de 1987 à 2000. Sans eux, un consensus en faveur de la codification de la norme de la mobilité des capitaux aurait été inconcevable. L'histoire de l'instauration du libéralisme sur les marchés financiers du monde développé n'est pas, comme on l'assène volontiers, celle de la capitulation de la gauche européenne. Au contraire, la gauche française a fait beaucoup plus que se laisser briser par les réalités de la mondialisation. Beaucoup de socialistes français se sont ralliés sincèrement au marché. » (p. 199)
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Cit. 5 : [Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor de 1984 à 1987, représentant de la banque JP Morgan, envoyé à New York en octobre 1987] : « Mesdames, messieurs... "Pourquoi investir en France ?" Parce qu'elle a une économie de libre-échange... une orientation non inflationniste de la politique... une politique budgétaire rigoureuse... mais aussi... un haut taux de chômage.
"La prévision du taux d'inflation pour 1988 est plus basse que prévu, 2,5-3%. Cela s'explique essentiellement par le consensus sur le fait que les salaires ont besoin d'être contenus pour augmenter la compétitivité. De plus, le taux de chômage français – 11% - est élevé, ce qui permet d'alléger la pression sur la demande de salaires plus hauts. Le coût du travail de 2% soutient favorablement la comparaison avec le coût du travail allemand à 2,5%." » (pp. 147-148)
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Cit. 4 : [Jean-Gabriel Bliek, économiste] : « Si la France était sortie du Système Economique Européen [en mars 1983], le taux de change franc/Deutsche Mark aurait été dégradé, donc il y aurait eu une sorte de dévaluation jusqu'à ce que le taux se stabilise en fonction du niveau de commerce extérieur. Le taux de change aurait baissé entre le franc et le mark, les produits français seraient devenus plus compétitifs, donc se seraient mieux exportés, réduisant le déficit commercial. Il y aurait sans doute eu une baisse du pouvoir d'achat consécutive au fait que les produits importés seraient devenus plus chers, mais comme la machine économique aurait été relancée par les exportations, une politique de déficit budgétaire et de stimulation de la demande... il y aurait eu une baisse du chômage. La dévaluation a toujours été vécue comme une espèce de "défaite française"... alors que c'est simplement une baisse temporaire de la valeur de la monnaie. Il y a une sorte de "fétichisme" de la monnaie. Or c'est un instrument comme un autre. » (p. 130)
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cit. 2 : [Benjamin Lemoine, sociologue et François Denord] : « L'idée qui domine, c'est qu'il ne faut plus utiliser le levier monétaire et financier. Du coup, on a du mal à régler la question du chômage. Il ne faut plus toucher à ces mécanismes-là, il va falloir s'en sortir autrement. Les questions monétaires et financières commencent à être écartées du débat public. Le politique n'a plus à s'en mêler, c'est ça, le renversement.
La stabilité monétaire passe avant le plein emploi. L'ordre social prime. C'est l'ordolibéralisme, avec cette idée que la monnaie doit être quelque chose de parfaitement stable, mesuré. Sur le fond, il y a l'acceptation qu'on va sacrifier une partie de la population... parce qu'elle le mérite. Il s'agit d'une philosophie sociale qui n'est pas si douce qu'on peut le penser. C'est quand même d'abord l'idée que chacun est maître de son destin... que si on est au chômage, c'est parce qu'on le veut bien. Donc il y a un taux de chômage "naturel". » (p. 56)
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cit. 1 : [Pierre-Edouard Magnan, porte-parole du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), juin 2019] : « On a vraiment l'impression que les chômeurs sont comme des enfants qu'il faut éduquer et "responsabiliser" ! Cette infantilisation se conjugue à une forme de racisme anti-chômeurs, régulièrement présentés comme des feignants ou des fraudeurs, qui ne seraient pas très autonomes, qu'il faudrait un peu "gronder" et "guider". Tout cela fait un peu penser à l'esprit colonial, à la façon dont les Noirs étaient représentés dans les livres d'école à la fin du XIXe siècle.
Le choix du chômage a été fait parce qu'il sert notre système économique. Le but, c'est de transformer le plus possible les chômeurs en pauvres et en main d’œuvre taillable et corvéable à merci. C'est nécessaire au fonctionnement du système. S'il y avait le plein emploi, le rapport de force serait différent... Les conditions de travail seraient différentes, les salaires seraient plus élevés, le rapport de force avec l'actionnaire et l'employeur ne serait pas le même. Si on veut que les actionnaires continuent de gagner très bien leur vie, que les patrons continuent de "patronner" tranquillement et si on veut que les salariés ferment leur gueule... il faut beaucoup de chômeurs et de précaires. » (p. 23)
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6 février 2019. Conférence du philosophe Frédéric Lordon devant X-Alternative, un groupe de réflexion d'élèves de Polytechnique.
- Ce sont toujours les dominants dans l'Histoire qui fixent le niveau de la violence... Forcément, c'est eux qui ont à lâcher.
Et ils ne veulent pas lâcher.
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Tout est parfaitement résumé dans cette BD, peut être un peu touffue, mais il est vrai qu'il a fallu remonter loin dans les premiers jets du néolibéralisme pour que cela soit cohérent : rien n'est laissé de côté, ni le colloque Lippman, ni le Groupe du Mont Pellerin, et éclaire parfaitement le rôle des gouvernements socialistes dans tout cela.
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Quant à mon goût pour les barcasses en perdition, je le dois à l'évidence....
C'est là, bien mieux que sur les navires solides qu'on voit les hommes et les salauds.
Et il me faudra bien savoir dans quelle catégorie ranger celui-là.
José Luis Ferrando Talayero, commandant du C-2, sous-marin républicain espagnol.
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