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Critiques de Dan Slott (216)
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Spider-Man : Renew Your Vows

Vraiment cool comme série! Peter Parker et Mary Jane sont mariés et ont une fille de 8 ans, Annie. Si Annie a obtenu les Spider pouvoirs de son père, MJ les a grâce à son costume qui est relié à celui de Spider-Man. Avec leurs pouvoirs, elles s’invitent parfois (genre toujours) dans les combats, ce qui cause des maux de tête à Spidy qui cherche par tous les moyens à protéger sa famille.



Le graphisme de la série est époustouflant, autant dans le dessin que dans les couleurs. On ressent l’action à plein régime et on saute dans l’histoire dès le départ.



*Le premier bonus du no.1 est hilarant!!! 😀
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Amazing Spider-Man, tome 1 : Une chance d'êtr..

Spider-man, th kids' idol is back for a new adventure in The Amazing Spider-man by Dan Slott. The hero of New York has to defend the city again, moreover his enemies want to show to the city who is the real Spider-man. Will he succeed to hide his identity ? In this story, I really enjoy all of the funny moments. The only thing that I dislike is the length of the book which is too short. The targets of the book are the fans and the teenagers.

Nathan
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 3

Ce tome fait suite à Worldwide 2 (épisodes 6 à 11) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 12 à 15, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 14 & 15, dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. Il comprend également 7 pages extraites de l'épisode 1 et consacrées à la première apparition de Regent au temps présent, écrites par Dan Slott & Christos Gage, et dessinées par Paco Diaz. Il se termine avec le numéro annuel 19 de la première série Amazing Spider-Man, initialement publié en 1985, écrit par Louise Simonson, dessiné et encré par Mary Wilshire et Pat Redding.



Il y a des jours comme ça. Peter Parker s'apprête à prononcer un discours sollicitant des dons pour la fondation Oncle Ben qu'il a créée. En saluant les invités, il a le plaisir de voir que Tony Stark a répondu à l'invitation, mais qu'il a emmené sa nouvelle employée Mary Jane Watson. Fort heureusement Harry Osborn est présent à ses côtés pour le soutenir. Égal à lui-même, Stark sous-entend clairement que Parker est un chef d'entreprise parvenu et qu'il n'a ni la compétence ni l'endurance nécessaires pour durer très longtemps dans le monde des affaires. En outre à peine a-t-il commencé son discours par un vanne navrante (Non, je ne vais pas vous parler de riz) qu'il est attaqué par le supercriminel Ghost. Iron Man et Spider-Man se lancent à la poursuite de l'intrus.



Peu de temps après, Peter Parker décide de se détendre un peu en allant entraîner le nouveau Spider-Man (Miles Morales). En arrivant, il découvre que c'est déjà ce qu'est en train de faire Iron Man, les 2 étant des Avengers. Excédé, Spider-Man asticote Iron Man et ils finissent par en venir aux mains, aucun des 2 n'acceptant de se montrer le plus intelligent, chacun des 2 ayant des frustrations à extérioriser. Spider-Man (Miles Morales) décide de s'éloigner et d'aller voir ailleurs. Mais il se retrouve face à Regent (Augustus Roman).



En ouvrant ce tome, le lecteur sait déjà qu'il s'agit d'une histoire relativement courte puisque se profile à l'horizon l'événement de 2016 lié à Spider-Man : The clone conspiracy. Néanmoins, la couverture toujours très colorée d'Alex Ross ne lui en dévoile pas beaucoup sur la nature de l'intrigue. Dan Slott raconte une histoire commençant avec les relations de Peter Parker et de ses amis, puis embraye sur la mise en œuvre du plan de Regent. Lors de la soirée de charité, le scénariste replace Peter Parker dans le contexte plus global de l'univers partagé Marvel, en particulier sa rivalité avec Tony Stark. Il s'amuse à sous-entendre les inconsistances de la continuité, avec Peter et Mary Jane qui se souviennent de leur séjour dans la Tour des Avengers (dans Amazing Spider-Man - Volume 10: New Avengers), alors que Tony n'en garde pas un grand souvenir, voire a tout oublié. Comme à son habitude, Slott a l'art et la manière de donner de la saveur au comportement de ses personnages, en faisant ressortir leur caractère dans ce qu'il a d'attachant, mais aussi d'énervant. Le lecteur éprouve de l'empathie pour Peter Parker qui met à profit sa richesse récente pour créer une fondation caritative et il comprend son énervement face au cynisme un peu blasé de Tony Stark. Il voit comment les frustrations de Peter Parker s'accumulent au point qu'il finisse en venir aux mains contre Stark, trop sûr de lui, et trop condescendant face au petit jeune.



Certes les 2 superhéros qui se battent au lieu de s'entraider est un cliché infantile des comics, mais Dan Slott a fait le nécessaire pour que ce comportement de la part de l'un comme de l'autre soit logique au vu des circonstances. En outre, ce scénariste a le chic pour rendre ses personnages accessibles et sympathiques, sans qu'ils n'en deviennent parfaits ou purs. Outre Peter Parker et Tony Stark, Mary Jane Watson resplendit comme à son habitude, et le lecteur en vient même à trouver logique qu'elle ait accepté le poste proposé par Tony Stark dans Invincible Iron Man Vol. 2: The War Machines de Brian Michael Bendis et Mike Deodato. Mine de rien, Dan Slott sait aussi construire des passerelles avec le reste de l'univers partagé Marvel, qui servent son récit, et ne peuvent pas à être réduites à de simples artifices pour satisfaire des exigences éditoriales. Il traite avec le même égard Harry Osborn, et le lecteur assiste avec émotion à un déjeuner entre lui Mary Jane et Betty Brant.



La deuxième partie prend un peu le lecteur au dépourvu car il ne pensait pas que le plan d'action de Regent viendrait à terme aussi rapidement. Il s'agit d'un personnage qui a été créé à l'occasion de la minisérie Renew your vows, se déroulant pendant l'événement Secret Wars, et intégré rétrospectivement à l'univers contemporain Marvel. Le lecteur découvre enfin la fonction de la prison La Cave, et Regent met son plan à exécution. Le lecteur peut trouver ce passage à l'acte précipité, et sa résolution encore plus précipitée, avec la participation de plusieurs superhéros en mode express. Il peut aussi se souvenir qu'il a suivi régulièrement l'avancée de son plan depuis l'épisode 1 et apprécier que le scénariste ne fasse pas durer les choses, d'autant que la nature de son plan est connue par avance puisqu'elle avait été expliquée dans Renew your vows. D'un autre côté, comme souvent, la narration donne l'impression d'expédier le conflit et la résolution rapidement, pour tenir dans le nombre de pages allouées, sans tirer tout le potentiel de la situation.



Ces 4 épisodes sont dessinés par l'artiste attitré de la série : Giuseppe Camuncoli. Comme d'habitude, le lecteur sent qu'il fatigue un peu au fur et à mesure des épisodes, avec une diminution progressive des décors, la scène de combat du dernier épisode se prêtant bien à des décharges d'énergie et à une séquence en plein ciel qui lui permet de s'économiser discrètement. Camuncoli représente des personnages civils avec une allure certaine que ce soit Peter Parker dans son costume de soirée de location, ou Tony Stark très à l'aise dans son propre costume. Il affectionne de leur donner une silhouette un peu arquée pour accentuer l'angle de vue, et le dynamisme de la posture, même s'ils ne font que se tenir immobiles debout. Mary Jane Watson est affublée d'une belle robe verte pour la soirée de charité, et d'un boléro de soirée, élégant sans être hypersexualisé. Dan Slott fait honneur à la personnalité bien affirmée de Mary Jane qui peut ainsi tenir tête aux 2 héros, mais le dessinateur a décidé de lui donner un visage juvénile, un peu en décalage avec son caractère. Il en va de même pour le visage de Liz Allan c'est moins marqué sur le visage de Betty Leeds et sur celui de Shannon Stillwell, l'assistante d'Augustus Marcus. Il dessine ce dernier avec une morphologie massive conformément à son apparence dans son armure technologique de Regent. Il est en particulier très impressionnant quand il se tient devant Harry Osborn et qu'il le domine de toute sa masse.



Giuseppe Camuncoli représente un Spider-Man toujours aussi bondissant dans ses cabrioles improbables. Il établit une différence visuelle avec Spider-Man (Miles Morales), dans la taille et la corpulence, le dernier étant plus mince que l'original. Mis à part dans le dernier épisode, le dessinateur prend le temps de bien décrire l'environnement de chaque scène : le parc dans lequel se déroule le dîner de charité avec les arbres et les tables, la façade de la bibliothèque de Manhattan en référence au film SOS Fantômes, le terrain de sport où Iron Man entraîne Spider-Man (Miles Morales), les couloirs de la prison The Cellar et ses cellules très particulières, ainsi que le café où se retrouvent Osborn, Watson et Brant.



Les scènes d'affrontement sont spectaculaires à souhait, comme il est de coutume dans un comics de superhéros, et comme l'attend le lecteur. Même s'il est agacé par le cliché de 2 superhéros se tapant dessus, le lecteur regarde avec curiosité les manœuvres de l'un et de l'autre. L'affrontement contre Regent est bien coordonné avec une logique dans les déplacements des uns des autres, et dans leurs mouvements. Camuncoli a l'occasion de représenter d'autres superhéros, le plus souvent le temps d'une seule case (ce qui fait grincer des dents au lecteur quant à la facilité avec laquelle Regent les neutralise, même s'il a eu du temps pour se préparer), sans en donner une interprétation mémorable. Après le combat, tous ces superhéros se regroupent à l'occasion d'un dessin en pleine page qui ressemble plus à un gaspillage de papier qu'à un moment impressionnant.



Ces 4 épisodes forment une lecture agréable, prouvant une fois encore la capacité de Dan Slott à transcrire la personnalité de chaque protagoniste. Le lecteur peut se sentir un peu irrité de l'affrontement entre Spider-Man et Iron Man et de la rapidité de l'affrontement contre Regent. D'un autre côté, cette bagarre est amenée avec l'état d'esprit des 2 adversaires, et Slott ne refait pas le combat qu'il avait déjà raconté dans la minisérie Renew your vows. Giuseppe assure un spectacle visuel prenant, même si le dernier épisode montre quelques signes d'essoufflement. 4 étoiles.



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- The cellar (7 pages) - The Ox (Raymond Bloch) est intercepté par Spider-Man (Miles Morales) sur la voie publique et emmené par les autorités à la prison pour supercriminels appelée The Cellar.



Le lecteur voit bien qu'il s'agit des mêmes 7 pages qui était déjà incluses dans le premier tome servant à montrer la présence de Regent dans l'univers partagé Marvel normal. L'histoire remplit sa fonction, avec des dessins professionnels, mais le lecteur s'en souvenait encore. Redite inutile.



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- Annuel 19 - Dans la scène d'ouverture, Spider-Man arrête 2 voleurs à la tire, puis il doit se rendre à un rendez-vous avec Mary Jane (avec qui il n'est pas marié, mais qui connaît son identité secrète). Celle-ci lui a préparé un bon petit plat qu'elle a complètement raté, à la fois parce qu'elle n'est pas un cordon bleu, et à la fois parce qu'il est particulièrement en retard. Total : à peine est-il enfin arrivé qu'elle le met à la porte. Le lendemain, elle va déjeuner avec Tante May et Tante Anna mais elles sont attaquées par Alistaire Smythe à bord d'un robot Spider-Slayer, le premier du nom ayant été fabriqué par son père. Il enlève Anna et Mary Jane Watson. Lorsque Spider-Man découvre l'enlèvement, il est persuadé (du fait d'un concours de circonstances (aussi compliqué que tiré par les cheveux) que Wilson Fisk (Kingpin) tire les ficelles en coulisses.



Fidèle à sa politique initiée en 2016, l'éditeur Marvel augmente la fréquence de sortie des recueils, en complétant un nombre d'épisodes réduit par une réédition en fin de volume. Pour l'occasion et en phase avec l'histoire principale, il exhume un épisode millésimé 1985 dans lequel Alistaire Smythe (un savant fou spécialisé en robotique) enlève Mary Jane Watson et finit par le convaincre qu'elle est Spider-Man, en revêtant un exosquelette de morphologie masculine. Après l'écriture fluide de Dan Slott (aidé par Christos Gage), le lecteur souffre avec la narration plate de Louise Simonson. Dans le fond, elle utilise des ficelles aussi grosses que Sott, ou en tout cas issues de la même pelote. Mais les émotions sont dramatisées de manière neuneu et les dialogues sont particulièrement raides et empruntés.



Mary Wilshire et Pat Redding réalisent des dessins qui apparaissent aujourd'hui datés. La première caractéristique qui saute aux yeux du lecteur n'est pas de leur fait : les couleurs sont plates et parfois très basiques (ce jaune vif difficile à soutenir) du fait des moyens techniques limités de l'époque. En soit, ce n'est pas rédhibitoire, mais les dessins présentent une forme de naïveté dans la manière dont Spider-Man est représenté, comme s'il l'était pour un jeune public. À côté de lui, les personnages civils ont une apparence plus adulte, en particulier du fait de l'encrage des traits de leur visage. Encore que ce ne soit pas vrai pour tous car Alistaire Smythe semble sorti d'un comics pour adolescent alors Peter Parker et JJ Jameson semblent provenir d'un comics destiné à la jeunesse. Les décors évoquent une réalité simplifiée mais concrète, alors que le Spider-Slayer semble tout droit sorti d'une boîte de jouets pour jeune enfant.



Même pour un lecteur toujours curieux de se replonger dans une autre époque des comics, cet épisode ne présente quasiment aucun intérêt. Louise Simonson n'est pas au meilleur de sa forme pour mettre en scène les sentiments que Peter et Mary Jane éprouvent l'un pour l'autre, et elle est obligée d'étirer son récit pour remplir ces 40 très longues pages. Les dessins ne sont pas représentatifs d'une époque, et ne sont pas réalisés par un artiste de renom. Enfin cette première fois où Mary Jane a été prise pour Spider-Man est des plus anecdotiques, dénuée de tout intérêt. 1 étoile pour ce remplissage inutile de ce recueil.
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Superior Spider-Man, tome 4

Ce quatrième tome reprend les épisodes #17 à #21 de la série US, écrits par Dan Slott et dessinés par Ryan Stegman (épisodes #17 à #19) et Giuseppe Camuncoli (épisodes #20 et #21).



Si cette saga poursuit la croisade de ce Spider-Man plus radical et plus violent, dont le corps est désormais possédé par l’esprit d’Otto Octavius, on s’attendait à voir émerger la menace des Bouffons lors de cette suite. Il n’en est cependant rien et le rôle de la Chatte Noir, qui orne pourtant la couverture, est également très limité… même si Felicia Hardy n’est pas prête d’oublier sa première rencontre avec ce Spider-Man plus méchant, plus efficace et plus calculateur, qui met de surcroît toute son intelligence au service d’une croisade mieux planifiée et plus professionnelle.



Mais que nous réserve alors l’ami Dan Slott lors de ce quatrième volet ? Et bien, il nous réserve une grosse surprise (qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe) en faisant venir le Spider-Man de l’année 2099 (Miguel O’Hara) en 2013, pour une rencontre pas vraiment conviviale avec le Spider-Man Supérieur. Ce récit mêlant voyage dans le temps, paradoxes temporels et action, où le Spider-Man 2099 tente de sauver le futur en contrecarrant les actions du Spider-Man Supérieur, ne déborde donc pas vraiment d’originalité. Heureusement, Dan Slott n’oublie pas de développer la personnalité d’Otto Octavius, notamment lors de sa soutenance de thèse ou lors de ses retrouvailles avec Angelina Brancale. Si cette caractérisation est plutôt intéressante à suivre, je dois tout de même avouer que le côté fun et boy-scout du Spider-Man original me manque depuis plusieurs épisodes, que ce soit sous la forme d’ectoplasme commentant les actions de son successeur à voix haute ou non…



Visuellement, Ryan Stegman et Giuseppe Camuncoli livrent de l’excellent travail.



Un bon album, mais sans plus !
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Superior Spider-Man, tome 3

Ce troisième tome reprend les épisodes #11 à #16 de la série US et poursuit donc la croisade de ce Spider-Man plus radical et plus violent, dont le corps est désormais possédé par l’esprit d’Otto Octavius.



Si la lutte pour le corps de Spider-Man était encore l’enjeu principal du volet précédent, Otto Octavius est dorénavant seul maître à bord. Le fantôme de Peter Parker semble avoir définitivement disparu, abandonnant l’identité de Spider-Man à son pire ennemi. Dan Slott n’a donc pas profité de l’affrontement du tome précédent pour revenir à un statu quo en remettant Peter aux commandes de son propre corps et il pousse même le bouchon un peu plus loin en se débarrassant définitivement de l’ectoplasme du Spider-Man original, qui hantait jusque-là cette saga en commentant les actions de son successeur à voix haute. Maintenant que le côté fun et boy-scout trop gentillet de l’original n’est plus présent, l’usurpation d’identité audacieuse entamée par Dan Slott est donc totale. Le lecteur a donc uniquement droit à ce Spider-Man plus méchant, plus efficace et plus calculateur, qui met de surcroît toute son intelligence au service d’une croisade mieux planifiée et plus professionnelle.



En première partie d’album, le Spider-Man Supérieur rejoint le Raft afin d’éviter l’évasion d’Alistair Smythe, alias l’Anti-Araignée, juste avant son exécution. La deuxième moitié du tome montre un super-héros bien décidé à nettoyer le quartier d’Hell’s Kitchen de fond en comble en prenant d’assaut la forteresse Shadowland de Wilson Fisk. Beaucoup d’action au programme donc et un Spider-Man qui planifie chaque intervention dans les moindres détails et qui ne fait plus dans l’humour et dans la dentelle. En fin d’album, le lecteur se retrouve donc avec un héros pourvu d’une nouvelle base et ayant les choses bien en main, malgré la présence d’une nouvelle menace dont l’auteur dévoile l’identité. Si cela fonctionne à merveille, je dois bien avoué que l’ancien Spidey et son humour à la con commencent à me manquer, que ce soit sous la forme de fantôme ou non.



Visuellement, Giuseppe Camuncoli livre de l’excellent boulot sur les épisodes #11 et #13, tandis que le très talentueux Humberto Ramos livre des planches moins détaillées mais encore plus dynamiques et spectaculaires sur les épisodes #14 à #16.
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Superior Spider-Man, tome 2

Ce deuxième tome reprend les épisodes #6 à #10 de la série US et poursuit donc la croisade de ce Spider-Man plus radical et plus violent, dont le corps est désormais possédé par l’esprit d’Otto Octavius.



Si cette usurpation d’identité fait frémir les aficionados du personnage, le fait d’offrir le costume de Spidey à Doc’ Oc permet non seulement de se débarrasser du côté boy-scout trop gentillet de Peter Parker, mais permet surtout à Dan Slott de proposer quelque chose de différent. L’attrait principal de cette saga consiste donc à comparer les méthodes de travail et la personnalité de l’ancienne version avec celles de ce Docteur Octopus qui décide de perpétuer l’œuvre du célèbre justicier, tout en essayant de démontrer sa supériorité. Le tome précédent permettait ainsi au lecteur de découvrir un Spider-Man plus méchant, plus efficace et plus calculateur, qui met de surcroît toute son intelligence au service d’une croisade mieux planifiée et plus professionnelle. Et… force est de constater que ce nouveau Spider-Man est effectivement beaucoup plus efficace que le précédent, mais beaucoup moins drôle.



Cette pirouette scénaristique ravive non seulement l’intérêt envers cet adolescent costumé, mais ouvre également de nombreuses perspectives au niveau du scénario. Dans ce deuxième tome, ce sont les Avengers qui s’intéressent d’un peu plus près aux actions plus radicales et au comportement étrange de ce Spider-Man qu’ils ont bien du mal à reconnaître. Ils iront même jusqu’à faire une série de tests afin de vérifier qu’il s’agit bien de Peter Parker. Si cet examen ouvre la porte au retour d’un Peter Parker dont l’esprit lutte toujours afin de reprendre le contrôle de son corps, il permet également à Doc’ Oc de découvrir que Peter Parker n’a pas encore entièrement disparu. La lutte pour le corps de Spider-Man est donc l’enjeu principal de ce deuxième volet et ceux qui s’attendent à ce que Dan Slott profite de l’occasion pour revenir à un statu quo pourraient bien être surpris.



En attendant le résultat de cet affrontement, le lecteur peut se réjouir des interventions du fantôme de Peter qui commente non seulement les actions de son successeur à voix haute, permettant ainsi d’accentuer les différences entre les deux versions du Tisseur, mais qui tente également de reprendre le dessus sur Doc’ Oc. Le fait de conserver l’original sous forme d’ectoplasme permet de garder le côté fun de l’original, tout en ajoutant l’aspect plus violent de sa version supérieure. Les combats qui l’opposent tout d’abord à Jester et Screwball, qui viennent de ridiculiser le maire J.J. Jameson lors d’une conférence de presse, puis à Cardiac, qui subtilise une ancienne invention du Docteur Octopus, confirment l’aspect beaucoup plus radical du nouveau Spider-Man.



Visuellement, on retrouve Ryan Stegman sur les épisodes #9 et #10, tandis que le très talentueux Humberto Ramos s’occupe des épisodes #6 à #8. Si le premier livrait déjà des planches très convaincantes, le style de l’espagnol sied toujours à merveille au personnage de Spider-Man, même sur cette version plus sombre.



Une très bonne saga !
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Superior Spider-Man, tome 1 : Mon premier e..

Au moment où les forces de l’ordre constatent leur impuissance vis-à-vis des Sinister Six, les super-criminels doivent faire face à l’arrivée d’un nouvel adversaire sur le lieu de leur méfait. Si ce dernier a l’apparence de Spider-Man, il semble cependant agir différemment. Très vite, Boomerang, Overdrive, Shocker, Speed Demon, Living Brain et Beetle remarquent qu’ils ne font pas le poids contre ce héros plus radical et plus violent que celui qu’il connaissent…



À l’instar du reboot des cinquante-deux séries de DC Comics et suite aux événements du cross-over « X-Men vs Avengers », Marvel décide également de faire repartir ses publications au numéro 1 au sein d’une collection baptisée « Marvel Now« . Lors de la dernière aventure d’ »Amazing Spider-Man », Dan Slott surprenait les fans du Tisseur en laissant leur idole pour mort et en offrant le corps de Peter à l’un de ses pires ennemis. Se servant de cette mauvaise blague comme postulat pour cette nouvelle saga, l’auteur propose un Superior Spider-Man dont le corps est désormais possédé par l’esprit d’Otto Octavius.



Si cette usurpation d’identité fait frémir les aficionados du personnage, le fait d’offrir le costume de Spidey à Doc’ Oc permet également de se débarrasser du côté boy-scout trop gentillet de Peter Parker. De plus, l’auteur a l’intelligence de conserver l’original sous forme d’ectoplasme qui commente les actions de son successeur à voix haute. Si l’intrigue et les affrontements avec les Sinister Six, le Vautour et Massacre sont divertissants, l’attrait principal de cette saga consiste à comparer les méthodes de travail et la personnalité de l’ancienne version avec celles de ce nouveau Docteur Octopus qui décide de perpétuer l’oeuvre du célèbre justicier, tout en essayant de démontrer sa supériorité. Au fil des chapitres, le lecteur découvre en effet un Spider-Man plus méchant, plus efficace et plus calculateur, qui met de surcroît toute son intelligence au service d’une croisade mieux planifiée et plus professionnelle.



Cette pirouette ravive non seulement l’intérêt envers cet adolescent costumé, mais ouvre également de nombreuses perspectives au niveau du scénario. En multipliant les rebondissements et en intégrant une dose appréciable d’humour à son récit, notamment en tissant une parodie particulièrement amusante du Bat-signal, Dan Slott surprend et séduit au fil des pages. Visuellement, les planches dynamiques et très lisibles de Ryan Stegman et Giuseppe Camuncoli accentuent la bonne impression laissée par ce premier volet.



Proposant une porte d’entrée inédite aux néophytes, « Superior Spider-Man » fait souffler un vent nouveau et agréable sur l’univers de l’Homme Araignée.
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Amazing Spider-Man Marvel now, tome 3

Ce tome comprend les épisodes 9 à 15, initialement parus en 2015, tous écrits par Dan Slott. Olivier Coipel a dessiné les épisodes 9 à 11, ainsi que l'épisode 14, avec un encrage de Wade von Grawbdger. Giuseppe Camuncoli a dessiné les épisodes 12 à 15, avec un encrage de Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Justin Ponsor.



Un coup de téléphone de J. Jonah Jameson tire Peter Parker de son sommeil. Il se rend au Parc Armstrong pour investiguer sur d'étranges lueurs et tombe sur Morlun. Celui-ci n'en fait qu'une bouchée. C'est la fin du Spider-Man de la Terre 449. Sur la Terre 001, Morlun rentre dans la demeure de sa famille, où il croise Verna et Daemos, 2 des membres de sa famille.



Sur la Terre 616, Peter Parker est réveillé par Silk (Cindy Moon). En se baladant entre les buildings, ils repèrent un vol à main armé. Ils interviennent et ont la surprise de bénéficier de l'aide de Sipder Woman (Jessica Drew), Spider-Girl (Anya Corazon), Spider-Man (Miguel O'Hara), Spider-UK (Billy Braddock), Spider-Girl (Mayday Parker), et Spider-Ham (Peter Porker). Une fois le cambriolage réglé, les nouveaux arrivants les emmènent à Central Park sur la Terre 13.



Le tome précédent l'avait annoncé : Dan Slott pioche dans les épisodes écrits par Joe Michael Straczynski pour alimenter son intrigue. Plus précisément, il reprend l'idée de l'araignée comme animal totémique, et d'une race d'individus ayant pour vocation de se nourrir de la force vitale des personnes affiliées à cet animal totémique. C'est donc le retour de Morlun, et en plus il a des frères et sœurs, et même un papa. Devant une menace dépassant tellement l'entendement, Peter Parker a la chance de pouvoir disposer de l'aide de toutes ses contreparties des autres dimensions (enfin, ceux encore vivants) et d'autres superhéros rattachés de plus ou moins près à l'araignée (parce que Jessica Drew, ce n'est pas sûr que la source de ses pouvoirs ait encore à voir avec une araignée).



Avant même d'ouvrir ce tome, le lecteur a bien compris la nature du récit. Il s'agit d'une forme de crossover d'un genre un peu particulier, puisque les seules séries impactées sont celles reliées à Spider-Man. Il sait également qu'il s'agit plus d'un événement, que d'un crossover. Il a donc en tête les spécificités de ce genre de récit : beaucoup de personnages, beaucoup d'actions de grande ampleur, peu de temps d'exposition pour les personnages, des raccords compliqués avec les épisodes des autres séries, et des expédients narratifs pour que tout ça ne dure pas des mois et des mois.



Côté plein de personnages, Dan Slott avait promis que toutes les incarnations diverses et variées de Spider-Man à travers les décennies et les Terre parallèles feraient une apparition. Il n'a pas menti. Sur la couverture, il est possible d'identifier Miguel O'Hara (Spider-Man 2099), Jessica Drew (Spider Woman), Ben Reily (Spider-Man de la Terre 94, un clone de Peter Parker), Anya Corazon (Spider-Girl) et même Miles Morales (Spider-Man de l'univers Ultimate, Terre 1610). À l'intérieur le lecteur familier de l'histoire du personnage retrouve la version Captain Universe, la version Superior (Otto Octavius), et même la version Spider-Monkey, ainsi que de nombreuses autres. Olivier Coipel et Giuseppe Camuncoli ont fort à faire pour pouvoir les représenter tous, en conservant à l'esprit les caractéristiques de leur costume, parfois des variations mineures.



Slott s'amuse à mettre en valeur quelques-uns d'entre eux, le temps d'une séquence. Il faut avoir le cœur bien accroché pour contempler Spider-Ham tout nu. Dans le cours de l'épisode 11, le lecteur tombe sur 2 pages extraordinaires dans lesquelles Spider-Man 616 et un autre passent par l'univers du dessin animé de Spider-Man de 1967 (ce crossover se poursuit dans le numéro 1 de "Spider-verse team up"). Le scénariste ramène donc le temps de cette histoire le Superior Spider-Man, et il intègre de nouvelles versions, telle Spider-Gwen (et d'autres).



Grâce aux épisodes préparatoires du tome précédent et à un véritable investissement affectif dans cette mythologie, Dan Slott réussit à impliquer le lecteur dans cette réunion massive, et à faire décoller son intrigue pourtant lourde de personnages. Il bénéficie des dessins somptueux d'Olivier Coipel dont les personnages dégagent une présence impressionnante sur la page. Ils sont à la fois élégants, élancés (pas de bodybuilding systématique), mutins dans certaines expressions, avec des postures vives et cinétiques. Coipel conçoit des mouvements de caméra pour éviter l'enfilade de têtes en train de parler, et pour montrer un maximum de Spider-Man à tour de rôle. Il est bien secondé par le travail de Justin Ponsor qui ajoute des halos de lumière quand nécessaire pour faire ressortir le passage entre les dimensions.



Il est visible dès le deuxième épisode que Coipel fatigue pour les décors et les arrière-plans. Il est vrai que le scénario ne propose pas des environnements très variés, et que le lieu de rassemblement des Spider-Man manque de caractère. Par la suite les dessins de Camuncoli souffrent du même défaut, de manière un peu moins patente, mais tout aussi présente. Malgré ce défaut, Coipel et Camuncoli savent mettre en valeur chaque apparition de nouveau Spider-Man, ou chaque moment de gloire de l'un d'entre eux (l'attaque massive du robot géant japonais par exemple).



Le lecteur se laisse donc porter par cette intrigue de grande ampleur qui rassemble tout ce que la création a porté de Spider-Man, tentant tant bien que mal de reprendre pied face aux adversaires qui ont déjà tué tant des leurs. Les actions d'éclats sont bien au rendez-vous, et les petits expédients narratifs commencent à apparaître. Pour commencer, Dan Slott fait bien attention d'expliquer que Spider-Man 2099 est en vadrouille dans le présent, ce qui explique qu'il coexiste avec Spider-Man 616. Par contre, il n'explique pas pourquoi ou comment Mayday Parker se retrouve à la même époque que tous les autres, alors qu'elle vient d'un futur alternatif. Allez, soyons bon prince, et admettons que l'évolution sur cette Terre s'est faite avec de l'avance ce qui expliquerait qu'elle soit contemporaine de Spider-Man 616 (et puis on applique le même raisonnement au Spider-Man 1602).



Il y a aussi d'autres aspects qui exigent une augmentation significative du niveau de suspension consentie d'incrédulité, à commencer par cette histoire d'animal totémique. Straczynski ne s'était pas trop étendu sur le détail, et Slott le reprend en l'état. Du coup le lecteur se demande pourquoi certains personnages qui n'ont aucun superpouvoir apparenté aux capacités d'une araignée sont aussi sous la tutelle de cet animal totémique. Slott ajoute encore une couche avec une histoire de prophétie concernant le Descendant, l'Autre et la Promise. Pourquoi pas ? Mais le lecteur ne sait pas trop ce qui désigne les 3 Spider-Man comme étant ces 3 individus annoncés, et les rouleaux de la prophétie remis à Jessica Drew ne servent finalement pas à grand-chose.



Comme dans toute histoire de ce genre, les responsables éditoriaux font tout pour en tirer tout le chiffre d'affaire possible, en y ajoutant des récits connexes. Dans l'intégrale Spider-verse, le lecteur peut ainsi lire les 2 épisodes de la minisérie Spider-verse, les 3 numéros de Spider-verse team-up, les 4 premiers épisodes de Spider Woman, les 3 épisodes de Scarlet Spiders, et les 3 épisodes de Spider-Man 2099 afférents. On passe ainsi d'un récit de 160 pages à un récit de plus de 600 pages. Donc dans le présent tome, à de nombreuses reprises, des personnages sortent de l'intrigue pour aller accomplir une mission ailleurs, et ne revenir qu'un ou deux épisodes plus loin. Cela peut s'avérer un peu frustrant par moment.



Ce Spider-verse s'impose comment un événement majeur dans la mythologie de Spider-Man Dan Slott et Olivier Coipel réussissent à faire décoller le récit, installant un suspense quant à l'affrontement contre les Héritiers (la famille de Morlun), tout en gérant une distribution pléthorique de Spider-Man. Le dessinateur tient le choc en faisant en sorte que le lecteur puisse distinguer entre les dizaines de version de Spider-Man, par contre il a bien du mal à donner de la consistance aux décors, dont l'importance dans le scénario est toute relative. Giuseppe Camuncoli ne fait pas beaucoup mieux, avec des arrière-plans un peu plus présents, mais pas beaucoup plus substantiels. Arrivé dans son dernier acte, le récit peine à donner des réponses satisfaisantes, et même à conserver l'emphase des premiers actes. 4 étoiles pour le plaisir de voir tous ces Spider-Man, et pour leur représentation très élégantes d'Olivier Coipel. 3 étoiles pour un lecteur plus attaché à l'intrigue.
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Silver Surfer - All-new All-different, tome 1

Ce tome fait suite à SILVER SURFER ALL NEW MARVEL NOW T03 (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Après le crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, la quasi intégralité des séries Marvel ont redébuté avec un nouveau numéro 1, mais pour la présente série, il s'agit bien de la suite directe de la précédente. Ce tome contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, et mis en couleurs par Laura Allred. L'épisode 3 correspond à l'anniversaire des 50 ans d'existence du personnage.



À la demande de Dawn Greenwood, Silver Surfer (Norrin Radd) et elle sont en route pour revenir sur Terre et plus particulièrement vers Anchor Bay dans le Massachussetts. En chemin, ils mettent fin à la tentative de la race extraterrestre de voler la ressource la plus précieuse de la Terre : les œuvres d'art de quelque nature qu'elles soient. Sur Terre, ils sont accueillis par Reg Greenwood (le père de Dawn) et Eve Greenwood (sa sœur). Ils leur ont préparé un repas de fête exceptionnel pour rattraper tous ceux qu'ils ont ratés pendant leur périple dans l'espace : nouvel an, Noël, anniversaire, et même le mariage d'Eve (dont le mari Costas Prado est en voyage).



Durant ces 6 épisodes, Silver Surfer va être confronté au retour des Hordax qui vont enclencher le processus de vol des œuvres d'art avec de meilleurs résultats, au retour de Shalla Bal et à d'autres manifestations de son origine sur Zenn-La. Il va rencontrer le mari d'Eve Greenwood et il va aider Dawn à retrouver sa mère. Il va également se battre aux côtés de Spider-Man (Peter Parker). Mais rapidement la question va se poser de savoir si Dawn Greenwood souhaite rester sur Terre, et si Norrin Radd partage son envie.



Pas sûr que la perspective d'un numéro anniversaire, fut-il pour les 50 ans du personnage, attire beaucoup plus de lecteurs. Par contre ceux qui sont là depuis le début savent déjà qu'ils vont pouvoir replonger dans cette série très particulière, à la fois totalement intégrée à l'univers partagé Marvel, à la fois unique en son genre. Après le passage obligé par Secret Wars, Dan Slott peut revenir à son intrigue principale, sauf qu'elle avait été bouclée avant, et que le numéro anniversaire impose une certaine forme de célébration. Le lecteur sent bien que l'intrigue est orientée pour satisfaire cette exigence : Silver Surfer est de retour sur Terre, il retrouve des personnages emblématiques de son histoire personnelle (à commencer par Alicia Masters), et il doit faire face à des événements en provenance de Zenn-La.



Il n'empêche que le lecteur retrouve avec plaisir le duo formé par Dawn & Norrin, ainsi que les dessins pop de Michael Allred. Ce dernier dessine toujours avec un degré de simplification qui aboutit à des dessins aux contours arrondis, facilement lisibles, comme s'il s'adressait à un jeune public. Comme dans les tomes précédents, cette approche n'est pas synonyme de simplisme. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur peut apprécier des paysages divers et variés et consistants : les pièces de la demeure des Greenwood et leur mobilier, leur véranda, les rayonnages d'un magasin de comics (avec une apparition officieuse de Madman, un personnage créé par Allred), le globe terrestre vu de l'espace, l'architecture immédiatement reconnaissable de Zenn-La, le Baxter Building, le Golden Gate Bridge de San Francisco, une belle pelouse herbue, etc.



Numéro anniversaire oblige : de nombreux superhéros interviennent du fait d'un danger de grande ampleur. Michael Allred ne fait pas semblant et il représente tous les costumes chamarrés de ces personnages, conformément à leur apparence du moment, et pourtant il y en a plein, entre les Avengers traditionnels et les plus jeunes de l'équipe alors écrite par Mark Waid. Il accomplit le même travail très professionnel pour représenter les ennemis du Silver Surfer, de Air-Walker (un ancien héraut de Galactus) à Flying Ducthman (les connaisseurs apprécieront cet hommage aux aventures racontées par John Buscema et Stan Lee, l'épisode 8 de la série Silver Surfer, paru en 1968), en passant par les classiques comme Mephisto et Thanos. Il est vrai que représenter The Unseen s'avère moins compliqué.



Silver Surfer reste toujours aussi digne quelle que soit la situation, avec des postures mesurées, sans être froides ou altières. Dawn Greenwood reste toujours aussi charmante, avec ses vêtements à pois et son visage expressif. Allred exagère un tout petit peu ses expressions, sans aller jusqu'à la caricature, en cohérence logique avec ses choix graphiques globaux. Les êtres humains présentent souvent un visage avenant et agréable, sans en devenir des gravures de mode ou des mannequins pour autant. Les dessins donnent l'impression que les personnages évoluent dans des environnements à priori bienveillants, mis à part pour les ennemis, et encore parfois il s'agit d'individus incompris, plus que réellement méchants. Il n'y a qu'un détail qui finit par dénoter un peu : les principaux personnages féminins ne semblent jamais porter de soutien-gorge au vu de la forme de la liberté de mouvement de leur poitrine sous leur teeshirt.



L'une des particularités de cette série réside dans le fait que les situations les plus saugrenues peuvent survenir sans crier gare. Avec cette approche simplifiant et arrondissant les formes, l'artiste réussit à faire croire à tous ces événements, aussi incroyables soient-ils, ou au moins ils présentent une cohérence visuelle avec les personnages et les décors. Le lecteur finit par trouver tout naturel que Dawn Greenwood parle avec la planche de surf spatiale (Toomie) de Silver Surfer, qu'Alicia Masters puisse manier une arme avec autant d'efficacité malgré sa cécité, que la peau argentée de la tête de Silver Surfer puisse se retirer comme une cagoule, que Silver Surfer puisse être happé par un monstre avec de nombreuses tentacules, et bien d'autres encore. Cette approche dédramatisée permet de réenchanter le monde, de ramener le lecteur à l'émerveillement de son enfance.



Dan Slott ne ménage pas non plus sa peine pour faire honneur au personnage. Au départ de la série, le lecteur pouvait éprouver des réserves sur l'adjonction de Dawn Greenwood aux côtés de Silver Surfer, en ayant clairement anticipé que sa présence servirait à humaniser Silver Surfer. Il constate qu'il s'est attaché à elle, non pas qu'elle dispose d'une personnalité très affirmée au-delà de 2 ou 3 traits de caractère (dont un entrain appréciable), mais plutôt parce la relation entre elle et Silver Surfer s'étoffe d'aventure en aventure. Il prend toute la mesure de l'acquisition de sa légitimité quand elle se retrouve face à Alicia Masters qui fut elle aussi une bonne amie de Silver Surfer. Slott fait preuve de toute l'étendue de sa sensibilité quand Alicia explique à Dawn ce que cette dernière apporte à Silver Surfer, et qu'elle ne lui a jamais donné.



Le lecteur soupire un peu quand il constate que le scénariste a ramené Shalla Bal et d'autres éléments de Zenn-La pour le numéro anniversaire des 50 ans, en se disant que ce n'est pas très original. Il soupire une deuxième fois en voyant la ribambelle de superhéros participant à la confrontation. Malgré ces poncifs, Dan Slott réussit à conserver l'attention du lecteur en exposant le dilemme central au personnage de Norrin Radd, de son sens du sacrifice à sa volonté de faire plaisir à ceux qui lui sont chers. Même s'il a ramené le personnage sur Terre pour ce tome (qui sait ce que nous réservent les suivants ?), il n'en oublie pas son origine extraterrestre. Au-delà de l'évocation incontournable de Zenn-La, Dawn Greenwood lui donne une leçon mémorable sur sa connaissance lacunaire de la Terre et de ses habitants. Il n'oublie pas d'intégrer quelques touches d'humour bon enfant de temps à autre, tel que la flambée du prix de l'argent (le métal) après que Silver Surfer ait sauvé la population du globe.



La sensibilité de Dan Slott s'élève encore en intelligence émotionnelle avec les 2 derniers épisodes. Il y est en effet question d'une femme ayant réalisé qu'elle n'était pas faite pour être mère, après avoir eu des jumelles. Loin d'un pathos larmoyant, la narration montre une personne ayant pris conscience de sa limite, et ayant fait le choix difficile d'assumer de laisser ses enfants. Elle montre également comment l'un des enfants adultes réagit en comprenant la raison pour laquelle sa mère avait quitté le domicile alors qu'il était encore nourrisson. Dans ces pages, le scénariste établit avec éclat que sous les apparences d'aventures cosmiques, le cœur du récit palpite grâce aux délicates émotions mises en scène.



A priori ce quatrième tome a tout pour déplaire : retour sur Terre d'un héros de l'espace (comme s'il n'y avait rien de plus intéressant dans tout le reste de l'univers), numéro anniversaire obligatoire, apparition de Shalla Bal et d'une palanquée de superhéros. Dès le premier épisode, le charme vaguement suranné des dessins opère toujours autant, et Michael Allred donne l'impression de raconter un conte merveilleux tout public. Dan Slott s'acquitte encore une fois de ses obligations générées par l'univers partagé Marvel et les impératifs éditoriaux, tout en poursuivant dans la même veine, et en faisant preuve d'une sensibilité respectueuse et délicate.
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Silver Surfer, tome 4 : Citizen of Earth

Ce tome fait suite à Last days (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Après le crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, la quasi intégralité des séries Marvel ont redébuté avec un nouveau numéro 1, mais pour la présente série, il s'agit bien de la suite directe de la précédente. Ce tome contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, et mis en couleurs par Laura Allred. L'épisode 3 correspond à l'anniversaire des 50 ans d'existence du personnage.



À la demande de Dawn Greenwood, Silver Surfer (Norrin Radd) et elle sont en route pour revenir sur Terre et plus particulièrement vers Anchor Bay dans le Massachussetts. En chemin, ils mettent fin à la tentative de la race extraterrestre de voler la ressource la plus précieuse de la Terre : les œuvres d'art de quelque nature qu'elles soient. Sur Terre, ils sont accueillis par Reg Greenwood (le père de Dawn) et Eve Greenwood (sa sœur). Ils leur ont préparé un repas de fête exceptionnel pour rattraper tous ceux qu'ils ont ratés pendant leur périple dans l'espace : nouvel an, Noël, anniversaire, et même le mariage d'Eve (dont le mari Costas Prado est en voyage).



Durant ces 6 épisodes, Silver Surfer va être confronté au retour des Hordax qui vont enclencher le processus de vol des œuvres d'art avec de meilleurs résultats, au retour de Shalla Bal et à d'autres manifestations de son origine sur Zenn-La. Il va rencontrer le mari d'Eve Greenwood et il va aider Dawn à retrouver sa mère. Il va également se battre aux côtés de Spider-Man (Peter Parker). Mais rapidement la question va se poser de savoir si Dawn Greenwood souhaite rester sur Terre, et si Norrin Radd partage son envie.



Pas sûr que la perspective d'un numéro anniversaire, fut-il pour les 50 ans du personnage, attire beaucoup plus de lecteurs. Par contre ceux qui sont là depuis le début savent déjà qu'ils vont pouvoir replonger dans cette série très particulière, à la fois totalement intégrée à l'univers partagé Marvel, à la fois unique en son genre. Après le passage obligé par Secret Wars, Dan Slott peut revenir à son intrigue principale, sauf qu'elle avait été bouclée avant, et que le numéro anniversaire impose une certaine forme de célébration. Le lecteur sent bien que l'intrigue est orientée pour satisfaire cette exigence : Silver Surfer est de retour sur Terre, il retrouve des personnages emblématiques de son histoire personnelle (à commencer par Alicia Masters), et il doit faire face à des événements en provenance de Zenn-La.



Il n'empêche que le lecteur retrouve avec plaisir le duo formé par Dawn & Norrin, ainsi que les dessins pop de Michael Allred. Ce dernier dessine toujours avec un degré de simplification qui aboutit à des dessins aux contours arrondis, facilement lisibles, comme s'il s'adressait à un jeune public. Comme dans les tomes précédents, cette approche n'est pas synonyme de simplisme. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur peut apprécier des paysages divers et variés et consistants : les pièces de la demeure des Greenwood et leur mobilier, leur véranda, les rayonnages d'un magasin de comics (avec une apparition officieuse de Madman, un personnage créé par Allred), le globe terrestre vu de l'espace, l'architecture immédiatement reconnaissable de Zenn-La, le Baxter Building, le Golden Gate Bridge de San Francisco, une belle pelouse herbue, etc.



Numéro anniversaire oblige : de nombreux superhéros interviennent du fait d'un danger de grande ampleur. Michael Allred ne fait pas semblant et il représente tous les costumes chamarrés de ces personnages, conformément à leur apparence du moment, et pourtant il y en a plein, entre les Avengers traditionnels et les plus jeunes de l'équipe alors écrite par Mark Waid. Il accomplit le même travail très professionnel pour représenter les ennemis du Silver Surfer, de Air-Walker (un ancien héraut de Galactus) à Flying Ducthman (les connaisseurs apprécieront cet hommage aux aventures racontées par John Buscema et Stan Lee, l'épisode 8 de la série Silver Surfer, paru en 1968), en passant par les classiques comme Mephisto et Thanos. Il est vrai que représenter The Unseen s'avère moins compliqué.



Silver Surfer reste toujours aussi digne quelle que soit la situation, avec des postures mesurées, sans être froides ou altières. Dawn Greenwood reste toujours aussi charmante, avec ses vêtements à pois et son visage expressif. Allred exagère un tout petit peu ses expressions, sans aller jusqu'à la caricature, en cohérence logique avec ses choix graphiques globaux. Les êtres humains présentent souvent un visage avenant et agréable, sans en devenir des gravures de mode ou des mannequins pour autant. Les dessins donnent l'impression que les personnages évoluent dans des environnements à priori bienveillants, mis à part pour les ennemis, et encore parfois il s'agit d'individus incompris, plus que réellement méchants. Il n'y a qu'un détail qui finit par dénoter un peu : les principaux personnages féminins ne semblent jamais porter de soutien-gorge au vu de la forme de la liberté de mouvement de leur poitrine sous leur teeshirt.



L'une des particularités de cette série réside dans le fait que les situations les plus saugrenues peuvent survenir sans crier gare. Avec cette approche simplifiant et arrondissant les formes, l'artiste réussit à faire croire à tous ces événements, aussi incroyables soient-ils, ou au moins ils présentent une cohérence visuelle avec les personnages et les décors. Le lecteur finit par trouver tout naturel que Dawn Greenwood parle avec la planche de surf spatiale (Toomie) de Silver Surfer, qu'Alicia Masters puisse manier une arme avec autant d'efficacité malgré sa cécité, que la peau argentée de la tête de Silver Surfer puisse se retirer comme une cagoule, que Silver Surfer puisse être happé par un monstre avec de nombreuses tentacules, et bien d'autres encore. Cette approche dédramatisée permet de réenchanter le monde, de ramener le lecteur à l'émerveillement de son enfance.



Dan Slott ne ménage pas non plus sa peine pour faire honneur au personnage. Au départ de la série, le lecteur pouvait éprouver des réserves sur l'adjonction de Dawn Greenwood aux côtés de Silver Surfer, en ayant clairement anticipé que sa présence servirait à humaniser Silver Surfer. Il constate qu'il s'est attaché à elle, non pas qu'elle dispose d'une personnalité très affirmée au-delà de 2 ou 3 traits de caractère (dont un entrain appréciable), mais plutôt parce la relation entre elle et Silver Surfer s'étoffe d'aventure en aventure. Il prend toute la mesure de l'acquisition de sa légitimité quand elle se retrouve face à Alicia Masters qui fut elle aussi une bonne amie de Silver Surfer. Slott fait preuve de toute l'étendue de sa sensibilité quand Alicia explique à Dawn ce que cette dernière apporte à Silver Surfer, et qu'elle ne lui a jamais donné.



Le lecteur soupire un peu quand il constate que le scénariste a ramené Shalla Bal et d'autres éléments de Zenn-La pour le numéro anniversaire des 50 ans, en se disant que ce n'est pas très original. Il soupire une deuxième fois en voyant la ribambelle de superhéros participant à la confrontation. Malgré ces poncifs, Dan Slott réussit à conserver l'attention du lecteur en exposant le dilemme central au personnage de Norrin Radd, de son sens du sacrifice à sa volonté de faire plaisir à ceux qui lui sont chers. Même s'il a ramené le personnage sur Terre pour ce tome (qui sait ce que nous réservent les suivants ?), il n'en oublie pas son origine extraterrestre. Au-delà de l'évocation incontournable de Zenn-La, Dawn Greenwood lui donne une leçon mémorable sur sa connaissance lacunaire de la Terre et de ses habitants. Il n'oublie pas d'intégrer quelques touches d'humour bon enfant de temps à autre, tel que la flambée du prix de l'argent (le métal) après que Silver Surfer ait sauvé la population du globe.



La sensibilité de Dan Slott s'élève encore en intelligence émotionnelle avec les 2 derniers épisodes. Il y est en effet question d'une femme ayant réalisé qu'elle n'était pas faite pour être mère, après avoir eu des jumelles. Loin d'un pathos larmoyant, la narration montre une personne ayant pris conscience de sa limite, et ayant fait le choix difficile d'assumer de laisser ses enfants. Elle montre également comment l'un des enfants adultes réagit en comprenant la raison pour laquelle sa mère avait quitté le domicile alors qu'il était encore nourrisson. Dans ces pages, le scénariste établit avec éclat que sous les apparences d'aventures cosmiques, le cœur du récit palpite grâce aux délicates émotions mises en scène.



A priori ce quatrième tome a tout pour déplaire : retour sur Terre d'un héros de l'espace (comme s'il n'y avait rien de plus intéressant dans tout le reste de l'univers), numéro anniversaire obligatoire, apparition de Shalla Bal et d'une palanquée de superhéros. Dès le premier épisode, le charme vaguement suranné des dessins opère toujours autant, et Michael Allred donne l'impression de raconter un conte merveilleux tout public. Dan Slott s'acquitte encore une fois de ses obligations générées par l'univers partagé Marvel et les impératifs éditoriaux, tout en poursuivant dans la même veine, et en faisant preuve d'une sensibilité respectueuse et délicate.
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Superior Spider-Man, tome 1 : Mon premier e..

Bon, j'avoue, à l'origine, Spiderman n'est vraiment pas mon personnage favoris, bien au contraire. Il est vrai que j'ai apprécié la trilogie de San Raimi au cinéma, mais pas au point de devenir fan du personnage. Cependant, force est de constater que la série Superior Spiderman de la collection Marvel Now (librairie) m'a fait changer d'avis !



Cette série de 6 tomes réunit les 32 épisodes de Superior Spiderman écris par Dan Slott et Christos Cage. Nul besoin d'avoir lu les histoires précédentes du héros avant de commencer la lecture du premier tome puisqu'un petit rappel des faits précédents se trouve en introduction. Ce tome constitue donc un excellent point d'entrée dans le monde de Spidey. Attention de ne pas commencer par The Amazing Spiderman toujours dans la collection Marvel Now et écrite par Dan et Christos, puisque cette série constitue la suite de Superior Spiderman.



Dans ce premier opus, nous retrouvons le personnage dans une bien étrange posture. Son pire ennemi, le Dr. Otto Octavius est parvenu grâce à une machine de son invention, à prendre possession du corps de Peter Parker afin de tromper la mort qui le guettait. Dès lors son objectif sera de se racheter une conduite et d'être un bien meilleur homme araignée que ne le fut Peter ! Cependant, devenir le Superior Spiderman, n'est pas chose aisée puisqu'il lui faudra gérer les amis de Peter sans qu'ils ne se rendent compte du pot aux roses. Il devra également améliorer sa vie professionnelle tout en combattant toutes les menaces pesant sur les rues de New York et notamment ses anciens alliés comme le Bouffon Vert et le Vautour pour ne citer qu'eux. Le tout sous les "yeux" du Peter originel, condamné à partager son enveloppe charnelle avec son ennemi de toujours. Les Avengers seront très intrigués par les actions radicales menées par Spidey et le garderont à l'oeil, le soupçonnant de ne pas être celui qu'il dit.



Cette série m'a totalement convaincu et fait apprécier cet homme araignée plus sombre, violent et rongé que l'original. Voir Octopus devoir se battre pour le bien tout en essayant de garder le contrôle sur le corps et la vie de Peter est passionnant. Ce nouveau rôle mènera Octopus à se questionner sur ses erreurs passées et à en tirer des conclusions. Il est intéressant de pouvoir choisir son favori entre l'ancien et le nouveau Spiderman grâce à la cohabitations des deux âmes dans le même corps, le vrai Peter réagissant aux actions d'Otto.  

Les 6 tomes se dévorent d'une traite tant le rythme est entraînant et tant le suspense est présent à chaque fin d'épisode. Mon seul regret réside dans le fait que ce revirement dans la vie de Spiderman ne dure pas plus longtemps bien que la transition avec The Amazing Spiderman soit parfaite.



Côté dessin, la série fait appel à une poignée d'artistes de talent donnant à l'ensemble une certaine homogénéité. Je dois cependant avouer un fort penchant pour les magnifiques scènes d'action de Giuseppe Camuncoli et Humberto Ramos dont la finesse et la quantité de détailles sont tout bonnement épatantes !



Je ne doute pas que les fans inconditionnels de l'homme araignée se soient jetés sur cette superbe série. Par contre si comme moi le personnage ne vous attirait pas spécialement, je suis prêt à parier que cela changera après avoir dévoré cette saga !
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 2

Ce tome fait suite à Worldwide 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Matteo Buffagni. Les épisodes 9 à 11 ont été dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Marte Gracia. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross.



Épisodes 6 à 8 - Il y a 3 semaines des versions inversées de Cloak (Tyrone Johnson) et Dagger (Tandy Bowen) attaquaient un navire prison pour libérer Martin Li (Mister Negative). Au temps actuel, Peter Parker se trouve sur le toit terrasse de sa filiale de Shanghai en train de déguster des raviolis apportés par Lian Tang (et préparés par son père). Il s'apprête à recevoir Shen Qinghao (un homme d'affaires important) pour lui présenter des avancées en matière de recherche d'énergie verte, étude menée par Philip Chang. Lian Tang conduit la nouvelle Spider-Mobile pour descendre les étages le long de la façade extérieure.



Épisodes 9 à 11 - Le nouveau Scorpio bénéficie toujours des conseils des Gemini qui peuvent voir à 24 heures dans l'avenir. Le temps est venu pour lui de passer à la phase finale de son plan. De son côté, Peter Parker a imaginé comment se servir des satellites de son entreprise pour déterminer où se trouve la base de Scorpio. Nick Fury junior arrive au Baxter Building pour recruter Peter Parker dans un laboratoire d'idées (Think Tank). Il se fait alpaguer par Spider-Man qui lui colle une combinaison de cosmonaute dans les bras, et qui l'emmène dans l'espace à bord d'une fusée décollant du Baxter Building.



Depuis le numéro 1, la série Amazing Spider-Man paraît avec un rythme de 3 épisodes tous les 2 mois, soit 1 toutes les 3 semaines. Cela permet de comprendre que ce recueil comprenne en fait 2 histoires quasi indépendantes, la première relative à Mister Negative, la seconde reprenant le fil de l'intrigue principale. En termes de narration, Dan Slott continue également de faire avancer 2 intrigues secondaires à raison d'une page tous les 2 épisodes : celle liée au réveil d'une conscience extérieure dans le robot Living Brain, et celle relative à la libération de prisonniers (tous ennemis de Spider-Man) dans différentes prisons. La première progresse de manière significative et court le long des épisodes 9 à 11, la seconde ne sert qu'à montrer 2 autres ennemis libérés, pour préparer une intrigue à venir.



En 2016, cela fait 6 ans que Dan Slott écrit les histoires de Spider-Man. Les années ont montré qu'il ne manque pas d'idées pour le personnage et qu'il en a toujours respecté les principales caractéristiques, sans pour autant rester dans un statu quo immobile. Ce scénariste maîtrise le concept de l'illusion du changement, c’est-à-dire de pouvoir faire croire au lecteur que le personnage est en train de changer, alors même qu'il sait très bien que le retour au statu quo est assuré à plus ou moins long terme. Cette absence de duplicité permet d'apprécier cette phase des aventures de Peter Parker, dans laquelle il est devenu le PDG d'une multinationale. Le lecteur prend plaisir à voir son héros ainsi sorti de sa zone de confort, tout en sachant que c'est transitoire.



Néanmoins sortir Parker de sa zone de confort n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour obtenir de facto une histoire intéressante. Dans la première partie, Dan Slott s'amuse avec une version acrobatique de la Spider-Mobile, conçue pour sa dimension spectaculaire de ses déplacements (et pas pour vendre des jouets) et le lecteur prend plaisir à ces déplacements. Il ramène un supercriminel qu'il avait créé : Mister Negative. Ce dernier dispose d'une motivation convaincante pour interférer dans les affaires de Parker Industries. Par contre son mode opératoire semble hérité d'une époque surannée, avec des patchs dermiques pour prendre le contrôle des individus. Le lecteur grimace également quand Parker explique que tous ceux qui ont déjà été sous la coupe de Mister Negative ne peuvent plus être retournés une deuxième fois. Enfin le retour de Cloak & Dagger semble plus destiné à leur assurer de la visibilité qu'à mettre en scène leur personnalité ou développer leur histoire personnelle.



Dan Slott a déjà composé un scénario consistant avec ces éléments, et il y ajoute encore un véritable dilemme moral, peut-être un peu vite résolu. Le lecteur constate qu'il tient bien la cadence d'écriture. Une autre conséquence du rythme de parution élevé est que les artistes ne peuvent pas produire à une telle cadence, et qu'il y a donc des équipes en alternance. Giuseppe Camucoli reste sur les épisodes de l'intrigue principale. C'est donc Matteo Buffagni qui se charge de la première histoire. Il n'insère pas d'exagération de type enfantine comme peut le faire Camuncoli, et met en place des aplats de noir plus massifs. Ce n'est pas pour autant que sa narration visuelle en devient sinistre.



Étrangement, les dessins de Buffagni apparaissent un peu moins consistants que ceux de Camucoli. Les décors sont présents régulièrement, mais sans beaucoup de détail ou de personnalité. De temps à autre une case comprend une vue plus dense, par exemple une rue de Shanghai, ou le restaurant dans lequel est attablé Harry Osborn, avec son ex-femme Liz Allan et ses 2 enfants. Mais souvent, ils ne sont représentés qu'à grand traits. Il en va ainsi des surfaces d'immeuble sur lesquelles progresse la Spider-Mobile, réduites à des assemblages de plaques de verre uniforme, ou des bureaux de Parker Industries à Shanghai vaguement décorés de quelques segments de trait, avec un ameublement générique et factice. Les personnages sont aisément reconnaissables, mais leur gamme d'expression de visage est très réduite, et souvent banale, sans transmettre leur état d'esprit.



Cette première partie se lit sans déplaisir grâce à la densité de l'histoire. Mais les dessins comme les thèmes manquent de substance. 3 étoiles. Le lecteur passe ensuite à la deuxième partie où il retrouve ce nouveau Zodiaque, mené par un nouveau Scorpio. L'heure des révélations et de l'affrontement final a sonné. Giusepe Camuncoli est de retour avec une mise en page plus vivante, des découpages de scène plus lisible et une légère touche comique dénuée de moquerie. Cet artiste n'essaye pas de donner du poids à sa narration graphique en ajoutant des aplats de noir. Il préfère détourer les surfaces et laisser faire le metteur en couleurs pour les sculpter par des nuances, pour y ajouter les effets d'ombre portée par des teintes de couleurs. Il n'hésite pas à exagérer le côté spectaculaire, au-delà du plausible. En choisissant un comics de superhéros, le lecteur n'est pas venu chercher du réalisme et il effectue bien volontiers une suspension consentie d'incrédulité, à commencer pour croire qu'un individu piqué par une araignée radioactive puisse attraper des superpouvoirs, plutôt qu'un cancer.



Par exemple, Slott a conçu une séquence dans laquelle Spider-Man avec une combinaison de cosmonaute se retrouve à effectuer une réentrée dans l'atmosphère depuis l'espace, sans aucune autre protection. Camuncoli n'essaye pas dessiner de manière à atténuer les aspects impossibles de cet exploit. Il préfère accentuer le côté spectaculaire pour offrir un divertissement qui en mette plein les yeux (au vu de l'autre couleuvre qui survient en même temps, il s'avère que c'était le meilleur choix). Avec ces dessins, le lecteur retrouve l'emphase qui met en valeur les hauts fais aussi colorés qu'impossibles associés aux superhéros. Certes le positionnement de Montmartre laisse supposer que cet artiste ne s'y est jamais rendu, mais au moins, sa Tour Eiffel n'est pas en toc. Le dynamisme qui se dégage des pages fait passer le registre 100% superhéros adopté par le scénariste pour cette deuxième partie.



Le lecteur apprécie d'avoir le fin mot de cette histoire de Zodiaque, ainsi qu'un nouvel élément concernant l'émergence très rapide de Parker Industries (d'où venait les fonds d'investissement ?). Il retrouve la dimension espionnage à la James Bond (époque Roger Moore) : voyages dans différents pays (ici : New York, Paris, Londres, et un voyage mouvementé dans les tunnels de l'Eurostar), une agence secrète ayant fomenté un complot à l'échelle mondiale (le Zodiaque), des séquences plus grandes que nature (une visite dans un satellite spatial), et quelques gadgets (par exemple une voiture volante du SHIELD). Dan Slott continue à jongler avec sa distribution pléthorique de personnages (le lecteur se rappelle sans difficulté de qui il s'agit même s'ils ne sont guère développés). Il réussit même à intégrer une remarque sur le niveau de responsabilité, à bon escient.



Cette deuxième partie ne révolutionne ni le concept de superhéros, ni celui de Spider-Man. Elle constitue juste une très bonne histoire de superhéros, dans toute sa fougue et sa démesure, du divertissement bien troussé, inventif et rythmé.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 1

Ce tome fait suite à Graveyard shift (épisodes 16 à 18, et numéro annuel) qui était le dernier tome de la série mensuelle précédente. Mais il contient également des éléments faisant suite à la minisérie [[0785198865 Warzones: Renew your vows]] qui se déroulait pendant Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour l'épisode 5) dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. L'épisode 1 se termine avec 3 histoires courtes, l'une consacrée à Cindy Moon (Silk), une à Jessica Drew (Spider-Woman) et la dernière à Ox (Ronald Bloch) qui est capturé par Spider-Man (Miles Morales) et envoyé dans la prison The Cellar. Les couvertures très colorées sont l'œuvre d'Alex Ross.



Après les événements de Secret Wars, Peter Parker a retrouvé sa place de président directeur général de la multinationale Parker Industries, spécialisée dans les produits de haute technologie. Alors que l'histoire commence, il effectue une mission d'interception de Leo (un membre de la chaîne du Zodiac) et de ses hommes de mains. Il bénéficie de l'assistance de Mockingbird (Bobbie Morse) qui fait également office d'agent de liaison entre lui et le SHIELD. C'est l'occasion pour lui d'étrenner sa nouvelle Spider-Mobile.



Après avoir réglé ce petit détail avec panache, c'est au tour de Peter Parker de tenir une conférence de presse pour annoncer la création de la fondation Oncle Ben pour venir en aide aux défavorisés en leur mettant à disposition des technologies de pointe. Puis Peter se rend à la cérémonie de mariage d'Hector Baez et de Max Modell, au bras de Sajani Jaffrey. Comme de coutume, c'est le moment que choisissent d'autres représentants de la chaîne du Zodiac pour attaquer. Ils en ont après Peter Parker, et plus particulièrement sa montre connectée.



Inutile de tourner autour du pot : cette nouvelle phase des aventures de Peter Parker polarise d'office le lectorat. Il y a ceux qui estiment que placer leur personnage préféré dans une position de chef d'entreprise qui a réussi, à la tête de plusieurs succursales, et riches de plusieurs millions est un contresens, une hérésie, une bêtise sans nom à visée exclusivement commerciale. Il y a une autre frange du lectorat qui est prête à accepter un bouleversement dans l'ordre naturel des choses pour éviter que la série ne tombe dans la redite ad nauseam, sous réserve que l'essence du personnage soit conservée. Et là, a priori, c'est quand même très mal parti.



D'un autre côté, cette série est écrite par Dan Slott, le scénariste attitré des aventures de Spider-Man depuis 2010, l'homme qui a réussi à écrire des histoires intéressantes en ayant bouté Peter Parker de son propre corps pendant 2 ans, sous le titre de Superior Spider-Man (à commencer par My own worst enemy). Le lecteur peut donc espérer que malgré cette situation très éloignée du personnage, il saura en conserver l'essence. Dès la première case, Slott montre qu'il est d'humeur taquine en faisant prononcer à Peter une version altérée de la phrase qui évoque la responsabilité qui vient avec de grands pouvoirs. Ici la fin de la phrase évoque plutôt une grande vitesse, une plus grande capacité de stockage et une plus grande autonomie. Le lecteur découvre un premier épisode présentant une solide densité narrative, montrant l'étendue de la multinationale Parker Industries, son domaine de vente (la haute technologie), ainsi que les accomplissements de Peter Parker.



Inutile de tourner autour du pot : Peter Parker s'habille d'un costume avec cravate. Il est devenu un chef d'entreprise qui voyage régulièrement aux quatre coins du monde. Il tient des conférences de presse. Il est accueilli comme une personne d'importance, y compris par J. Jonah Jameson qui n'hésite pas à rappeler leur longue amitié. Néanmoins, il est possible de reconnaître la personnalité de Peter dans la création d'une fondation portant le nom de son oncle, dans son inquiétude pour sa tante (en mission humanitaire dans le pays africain fictif Nadua), dans sa relation amicale avec Johnny Storm, ou encore dans ses réparties humoristiques. Dans le fil de ce tome, le scénariste fait qualifier Peter Parker de Tony Stark du pauvre, ce qui fournit l'occasion de faire apparaître les différences entre ces 2 chefs d'entreprise.



Spider-Man est resté égal à lui-même, toujours aussi acrobatique, toujours autant attaché à préserver la vie des gens, toujours avec une répartie fusante au coin des lèvres. Sa position a également un peu évolué, puisqu'il dispose de son propre véhicule (Johnny Storm lui reproche de ne pas l'avoir associé à sa construction, ce qui fait référence à la première Spider-Mobile du nom dans Amazing Spider-Man 130, en 1974) et qu'il travaille de concert avec le SHIELD. Il a également pris un peu de hauteur puisqu'il n'hésite pas à déléguer à Mockingbird et qu'il a embauché quelqu'un pour jouer le rôle de Spider-Man quand il doit remplir ses obligations de Peter Parker (ce qui permet aussi qu'ils apparaissent ensemble à plusieurs occasions). Néanmoins, il s'agit bien toujours du même Spider-Man et ça ne rate pas quand il rencontre Johnny Storm, ils commencent par se battre plutôt que de discuter comme des adultes.



Dan Slott fait en sorte d'en donner pour son argent au lecteur en casant toutes les informations nécessaires pour bâtir ce point de départ, ce début d'une nouvelle série. Il fait apparaître les personnages secondaires de l'histoire qui sont assez nombreux : Hector Baez, Phillip Chang, Bella Fishbach, Uatu Jackson, Sajani Jaffrey, Anna Maria Marconi, Max Modell, Grady Scraps, Lien Tang, Min Wei, Yao Wu. Il ramène le robot Living Brain. Il établit la relation avec le SHIELD par le biais de Mockingbird, mais aussi de Nick Fury junior. Il montre le nouvel ennemi de Spider-Man : cette nouvelle incarnation du Zodiac. Il commence à placer d'autres ennemis agissant dans l'ombre comme le retour de Regent (Augustus Roman, apparu dans Renew your vows), ainsi qu'un mystérieux individu qui démarche des personnages connus (en commençant par Aleksei Sytsevich, plus connu sous le nom de Rhino) pour les réunir avec leurs défunts proches.



De même que le lecteur retrouve Dan Slott, il retrouve également Giuseppe Camuncoli, l'un des 2 dessinateurs réguliers de la précédente série. Depuis son passage sur la série Hellblazer aux débuts des années 2010, ce dernier a fait évoluer son approche graphique pour être plus en phase avec les aventures du tisseur de toile. Le lecteur s'immerge dans une narration visuelle pleine d'entrain, avec des couleurs vives. Certes, il est visible que le cœur de cible visé est l'adolescent plutôt que l'adulte. La moyenne de cases par mage est de 5, pour une lecture rapide. L'artiste fait la part belle aux visuels spectaculaires, aux angles de vue qui dramatisent et aux expressions un peu exagérées. Cela ne l'empêche pas de dessiner les décors régulièrement, au moins dans la moyenne de ce qui se pratique dans les comics de superhéros, et même peut-être un peu plus.



Ses personnages disposent d'une vraie présence sur la page, avec des tenues vestimentaires variées, et adaptées à chaque individu. La mise en scène de chaque séquence est très vivante, évitant les cases ne contenant que des têtes en train de parler, en prenant soin de montrer les gestes des personnages, et ce qui se passe autour d'eux. Spider-Man est bondissant comme il se doit, accomplissant son quota d'acrobaties. Les costumes sont colorés et respectent les conventions en vigueur chez les superhéros et les supercriminels. Camuncoli se sort très bien de la course-poursuite un peu particulière avec la Spider-Mobile, montrant ses capacités inattendues. Il arrive même à faire passer le gag le moins drôle de Dan Slott, avec la braguette ouverte de Peter Parker. Il est un peu moins convaincant en ce qui concerne l'individu qui incarne le signe zodiacal du Cancer, avec une tête en forme de crabe (un peu trop gros pour passer).



Giuseppe Camuncoli se montre à l'aise pour mettre en scène chaque séquence, alors que le scénario est exigeant en la matière, puisqu'il faut passer d'un mariage dans un parc, à l'infiltration d'une base sous-marine, sans oublier une visite guidée du Baxter Building. L'artiste met beaucoup de conviction dans ses dessins et insuffle une énergie impressionnante à ces aventures du début jusqu'à la fin. Dan Slott emmène le lecteur dans une intrigue consistante, offrant un début mouvementé à cette nouvelle phase de la vie de Peter Parker.



À l'issue de Secret Wars, il ne reste plus qu'une seule Terre, celles des autres dimensions ayant été détruites au cours des Incursions. Les responsables éditoriaux ont alors décidé de rapatrier une partie des personnages de l'univers Ultimate (Terre 1610) sur cette Terre unique. En particulier, Miles Morales s'est installé à New York, et porte toujours le nom et le costume de Spider-Man. Il est plus jeune que Peter Parker, encore au lycée et correspond plus à ce qu'était Peter Parker à ses débuts (en prime les autorisations pour transposer ses aventures en film n'ont pas été cédées à un autre studio de cinéma). De fait, cela implique de donner un nouveau rôle à Peter Parker pour qu'il n'y ait pas redondance entre les 2. Dan Slott en profite pour faire (une fois encore) du neuf avec le personnage. On peut lui reprocher de trop s'éloigner des caractéristiques du personnage, mais pas de le trahir ou de se complaire dans un statu quo timoré. Sous réserve d'accepter ce grand chamboulement, le lecteur peut profiter du vent de fraîcheur et de renouveau qui souffle sur cette série, avec l'assurance que tout redeviendra comme avant à court ou moyen terme. 5 étoiles pour une version enlevée et décomplexée de Spider-Man.



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- L'histoire courte consacrée à Silk (Cindy Moon) est réalisée par Robbie Thompson (scénario) et Stacey Lee (dessins), l'équipe créatrice de sa série mensuelle. Elle se lit rapidement et s'oublie tout aussi vite. Elle n'est présente que pour rappeler au lecteur, l'existence de sa propre série. Il en va de même de l'histoire courte consacrée à Jessica Drew (réalisée par Dennis Hopeless & Javer Rodriguez, eux aussi créateurs de la série mensuelle du personnage). La séquence consacrée à Ox (réalisée par Dan Slott, Christos Gage et Paco Diaz) sert par contre à introduire la nouvelle prison haute sécurité et à montrer que Regent a survécu à Secret Wars.
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Amazing Spider-Man Marvel Now, tome 2

Ce tome comprend les épisodes 7 & 8 de la série "Amazing Spider-Man" (en abrégé ASM), les épisodes 32 & 33 de la série "Superior Spider-Man" (en abrégé SSM), et 5 histoires courtes extraites du "Free comic book day" 2014 et des 4 épisodes suscités. Les intrigues d'ASM et SSM sont écrites par Dan Slott, avec des dialogues de Christos Gage, et des dessins de Guiseppe Camuncoli.



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- ASM 7 & 8 (encrage de Cam Smith) – L'attraction entre Peter Parker et Cindy Moon est toujours aussi intense, au point qu'ils doivent être régulièrement séparés par un jet d'eau froide lancé par Anna Maria Marconi. Cindy décide de prendre l'air. Peter Parker décide d'intervenir dans un cas de braquage où il croise la nouvelle Ms. Marvel (Kamala Khan).



Sans beaucoup de surprise, le lecteur se rend compte que Slott consacre ces 2 épisodes à mettre en valeur Kamala Khan, superhéroïne récente dans l'univers partagé Marvel. Ces épisodes servent également à rapatrier le personnage de Clayton Cole, initialement apparu dans Learning to crawl. Le lecteur peut supposer que Slott disposait des 2 mois de libre dans le planning de parution avant de passer à Spider-Verse.



Du coup, les intrigues principales de la série laissent la place à cette rencontre sympathique, où le caractère enjoué de Ms. Marvel opère à plein. Les dessins de Camuncoli sont bien fournis, même si l'encrage de Cam Smith a tendance à un peu les affadir, en particulier en adoucissant les traits noirs et les ombres portées. 4 étoiles pour un récit plaisant, sans grand enjeu, avec des dialogues trop fonctionnels, pas assez porteurs de l'état d'esprit des personnages.



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- SSM 32 & 33 (encrage de John Dell) – Au cours de l'épisode 19 de la série "Superior Spider-Man", cette incarnation de Spider-Man avait disparu pendant 24 heures. Ces 2 épisodes montrent ce qui lui est arrivé quand il s'est retrouvé en 2099 (oui, comme un autre Spider-Man). En essayant de revenir sur la Terre 616, il prend un mauvais raccourci et se retrouve au pied du cadavre d'un autre Spider-Man (avec le chiffre 5 au milieu de l'araignée dessinée sur son costume, voir What If?: Classic, volume 1).



Après la série SSM, le lecteur n'avait pas forcément envie que Dan Slott rallonge la sauce sous la pression éditoriale, pour cause de trop bons résultats de chiffres de vente. Ces 2 épisodes ne viennent pas diluer le récit de SSM, mais faire le lien avec le crossover à venir "Spider-verse". L'un des intérêts est de découvrir quelles incarnations de Spider-Man, Octavius va croiser et ce qu'il attend d'eux. De ce point de vue, Slott et Gage réussissent leur intrigue. L'aspect ludique joue à plein, grâce aux incarnations sortant de l'ordinaire que Slott a été chercher. Soit le lecteur les connaît déjà, et il peut apprécier l'étendue du savoir du scénariste en ce qui concerne l'historique de Spider-Man. Soit il ne les connaît pas, et il peut se lancer dans une recherche en ligne pour découvrir dans quelles circonstances ces variations farfelues ont pu voir le jour (mention spéciale à Pavitr Prabhakar de la Terre 50101).



Du point de vue de l'intrigue, la facilité avec laquelle Otavius réussit à voyager dans le temps est assez déconcertante, malgré les erreurs d'aiguillages. Cela devient un peu dur à avaler quand il devient évident qu'il voyage dans le temps, mais aussi d'une dimension à l'autre, et plus fort encore également dans l'espace.



L'encrage de John Dell fait mieux ressortir la saveur des dessins de Camuncoli, respectant leur aspect plus fin et plus sec. Les séquences d'affrontement sont très réussies, spectaculaires à souhait. Camuncoli compose ses cases de manière à ce que le lecteur puisse distinguer et reconnaître chaque Spider-Man, même lorsqu'il y en a 8 dans la même case. Par contre, le dessinateur évite de dessiner les arrières plans pendant la moitié de l'épisode 33 (avec tous ses remerciements au metteur en couleurs qui fait de son mieux pour éviter que cela se remarque).



Ces 2 épisodes sont une bonne surprise dans la mesure où ils ne viennent pas invalider la série SSM, et où ils permettent de retrouver (ou de découvrir) plusieurs Spider-Man (parfois oubliés à juste titre).



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- 5 histoires courtes – Il s'agit à chaque fois (à l'exception de la cinquième) d'assister dans une autre dimension, à l'affrontement entre un Spider-Man et l'ennemi révélé dans le tome précédent.



3 histoires sont écrites par Dan Slott, et 2 par Christos Gage. Les dessins sont réalisés par Guiseppe Camuncoli et Cam Smith, puis Camuncoli et John Dell, puis Humberto Ramos & Victor Olazaba, puis Adam Kubert, et par M.A. Sepulveda. Ces histoires comportent entre 5 et 8 pages.



À chaque fois, le lecteur en apprend un tout petit peu sur l'ennemi qui souhaite tuer le Spider-Man de chaque réalité parallèle. Au vu des enjeux (une question de vie ou de mort), chaque histoire s'avère assez poignante, avec des dessins plein d'énergie. Slott et Gage donnent envie d'en savoir plus sur chacun de ces Spider-Man, alors que certaines de leur apparition originale laissaient à désirer.



Au final ce tome comprend un team-up agréable et dispensable entre Spider-Man et Ms. Marvel, et des histoires accomplissant leur mission de mettre l'eau à la bouche du lecteur pour Spider-verse.
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Spider-Man : Renew Your Vows

Ce tome contient une histoire complète qui se déroule concomitamment à Secret Wars (version 2015), période pendant laquelle toutes les séries mensuelles se sont arrêtées pour laisser la place à des miniséries liées à cet événement. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie du même nom, initialement parus en 2015, écrits par Dan Slott (alors scénariste attitré de la série mensuelle d'Amazing Spider-Man), dessinés par Adam Kubert, encrés par Jonh Dell (épisodes 1 à 3), puis Scott Hanna (épisodes 4 & 5), avec une mise en couleurs de Justin Ponsor.



Sur Battleworld (un monde patchwork créé par Doctor Doom, tout ce qu'il reste de l'univers Marvel), Peter Parker est en train est en train d'effectuer la maintenance sur ses bracelets lance-toile dans sa cuisine, pendant que sa femme Mary Jane donne à manger à Annie May, leur fille. Dans ce coin du Battleworld, Mary Jane et Peter sont toujours mariés. Ce dernier a noté qu'l passe de plus en plus de temps à se battre contre des supercriminels, y compris ceux de Daredevil et ceux d'Iron Fist et encore ceux de Moon Knight. Un soir qu'il est en réunion dans le manoir des Avengers et qu'il appelle MJ pendant la pause, il comprend que Venom s'est introduit chez lui.



Plusieurs années plus tard, cette zone de Batleworld est gouvernée par Regent (Augustus Roman) qui a capturé la quasi-totalité des individus dotés de superpouvoirs Il ne subsiste plus qu'une poignée de résistants (une demi-douzaine) et des anciens superhéros qui vivent dans l'anonymat. Mais quand les enfants Powers (Katie, Alex, Jack et Julia, c'est-à-dire Power Pack) sont repérés dans l'école d'Annie May, Spider-Man doit intervenir, au risque de se faire repérer.



En lisant les titres (Civil war, Old man Logan, Planet Hulk, House of M, etc.) des séries dérivées de Secret War 2015, le lecteur pouvait penser que les éditeurs Marvel avaient raclé les fonds de tiroir, en dépoussiérant tous les titres qui avaient marché dans les décennies précédentes. À la lecture de certains, il apparaît que des auteurs ont fait des efforts pour mettre à profit la liberté donnée par ce contexte essentiellement hors continuité. Il en est ainsi pour Dan Slott qui revient à une époque regrettée par certains lecteurs de Spider-Man, celle où il était encore marié à Mary Jane. Dès le départ, le scénariste ne se contente pas de reproduire un schéma passé, puisqu'il ajoute Annie May, leur fille. Il dispose de 5 épisodes pour montrer la famille de Peter Parker, dans une réalité qui s'apparente à la principale (616), avec quelques différences. Il s'agit donc d'un récit de type "Et si... ?" (What if?), avec une connexion à Secret Wars, mais qu'il est possible de lire sans avoir lu le crossover.



Dan Slott joue le jeu et il a construit une véritable histoire en 5 épisodes, pas un simple prétexte pour meubler, en attendant le nouveau numéro 1 d'une nouvelle série Amazing Spider-Man, après l'omni crossover du moment. Le lecteur a donc le plaisir de revoir la complicité existant entre les 2 époux. Il découvre rapidement une jeune demoiselle sympathique et pleine d'entrain. Le scénariste installe rapidement le contexte : un nouveau supercriminel s'installe dans ce New York, détruit tous les superhéros ou presque et obligent les quelques restants à soit se retirer, soit essayer d'entrer en clandestinité pour résister (sans succès). Rapidement, le lecteur se rend compte que Dan Slott a décidé de raconter une histoire ambitieuse, et qu'il imprime un rythme soutenu. Du coup, il est contraint de parfois privilégier les éléments de l'intrigue, aux dépends du développement des personnages.



Le scénariste raccroche son récit à Secret Wars, par l'objectif de Regent qui souhaite pouvoir être capable de tenir tête à Doctor Doom quand le temps viendra. Il raccroche son récit à l'univers partagé Marvel, avec l'apparition des Avengers (pour expliquer comment Regent s'en débarrasse), avec l'apparition des enfants Powers (Power Pack) et de D-Man (Dennis Dunphy). Il utilise avec pertinence des éléments de l'univers de Spider-Man : 2 apparitions de J. Jonah Jameson, une version des Sinister Six, et bien sûr Venom. C'est donc un régal que de voir les 3 membres de la famille Parker interagir, même si Annie May semble bien évoluée pour son âge, et si Dan Slott est obligé de prendre quelques raccourcis (en particulier le coup final contre Regent, un peu gros à avaler) pour pouvoir raconter toute son histoire dans le nombre de pages qui lui est imparti.



Adam Kubert réalise une bonne prestation du début jusqu'à la fin. Comme souvent le premier épisode est plus impressionnant que le dernier (délais obligent), mais il subsiste de belles images tout du long. Premier enjeu pour ce dessinateur : rendre la famille Parker sympathique. C'est gagné dès la première séquence, où MJ fait manger Annie May sur une table de petite taille, dans un appartement qu'on devine pas vraiment luxueux. Peter a un visage d'adulte, capable d'avoir le sourire aux lèvres, grâce à sa bonne humeur légendaire (même dans l'adversité). Mary Jane est superbe, sans pour autant avoir été transformée en bombe. Slott a pris soin de lui réserver plusieurs scènes d'action, dans lesquelles Kubert la représente vive et audacieuse, sans la barder de muscles surnuméraires.



Le comportement et les postures de MJ la montrent en mère jeune et dynamique, sans pour autant la transformer en un sosie de Black Widow (malgré une couleur de cheveux identique). Adam Kubert hérite de la tâche délicate de faire exister Annie May en tant que jeune enfant dans un premier temps, puis à 8 ans ensuite. Il s'en acquitte bien avec une morphologie réelle d'enfant sans exagération. Par contre, il ne peut faire autrement que de représenter ce que prévoit le scénario, c'est-à-dire une utilisation de ses superpouvoirs comme si elle était déjà une adolescente de 15 ou 16 ans. Cela fait partie des raccourcis utilisés par le scénariste pour terminer son récit dans le temps imparti. Kubert joue bien le jeu avec une apparence juvénile, ce qui fait ressortir le caractère exagéré du parti pris de Slott. C'est également raccord avec l'âge moyen des enfants composant le Power Pack.



Au fil du récit, Adam Kubert doit représenter plusieurs éléments de l'univers partagé Marvel, pour lesquels il dispose d'une petite marge de manœuvre pour légèrement modifier leur apparence. Spider-Man est agile sans être trop svelte. Venom est massif à souhait, sans être aussi répugnant que la version dessinée par Mike Deodato junior dans les Thunderbolts de Warren Ellis. Les Sinister Six (à vous d'en découvrir la composition) sont légèrement modifiés, avec une apparence très sympathique pour certains d'entre eux, à la fois menaçante et efficace. Kubert a également conçu l'apparence de Regent qi évoque fortement l'apparence initiale de Nimrod, un ennemi des X-Men (une sorte de super-sentinelle).



Cette histoire de Peter Parker fournit un bon quota de divertissement, avec le plaisir de le retrouver marié à MJ pleine de caractère et de courage. Dan Slott fait largement plus que le minimum syndical, en utilisant avec intelligence les personnages secondaires de la série, en introduisant un nouvel ennemi, et en se rattachant à l'omni crossover. Néanmoins il raconte son histoire de manière très rapide, étant obligé de sacrifier en crédibilité (pour une histoire de superhéros), et parfois en développement des personnages. Adam Kubert réalise des planches efficaces, et assez denses pour que le lecteur puisse se projeter dans cette version particulière de New York sous la botte d'un dictateur des plus puissants. Entre 3 et 4 étoiles en fonction du niveau d'attente du lecteur, et de sa capacité à accepter quelques licences narratives.



Ce tome comprend également un extrait de 3 pages de Spider-Verse 2, dans lequel 2 Spider-Man issus de réalités différentes papotent le temps de recharger leurs cartouches de fluide. C'est écrit par Dan Slott et dessiné par Ty Templeton. C'est sympathique et sans prétention.



En fin de volume, se trouvent l'ensemble des couvertures variantes, au nombre de 11, réalisées par Skottie Young (toujours impeccable dans sa représentation enfantine des héros, avec une touche d'humour faisant émerger l'une des qualités du récit, ici l'affection que se portent MJ et Peter), J. Scott Campbell (avec MJ les jambes ramenées sous elle, assise dans une canapé, une évocation d'une autre de ses couvertures les plus célèbres), Humberto Ramos, John Tyler Christopher (pour un facsimilé d'Action Figure dont il a le secret), Mike Deodato, Ryan Stegman, Sara Pichelli, Gabriele dell'Otto, Yusuke Murata, Nick Bradshaw, et Joe Quesada (dans une image évoquant le mariage de MJ et Petr dont il fut le responsable de la dissolution). En regardant la liste de ces artistes, le lecteur est frappé par leur qualité, attestant que les éditeurs Marvel ont investi dans cette minisérie.
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Amazing Spider-Man, tome 3 : Spider-Verse

Ce tome fait suite à Spider-Verse prelude (épisodes 7 & 8, ainsi que les épisodes 32 & 33 de Superior Spider-Man, et 5 histoires courtes) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 9 à 15, initialement parus en 2015, tous écrits par Dan Slott. Olivier Coipel a dessiné les épisodes 9 à 11, ainsi que l'épisode 14, avec un encrage de Wade von Grawbdger. Giuseppe Camuncoli a dessiné les épisodes 12 à 15, avec un encrage de Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Justin Ponsor. Ces épisodes font également partie de l'intégrale Spider-Verse : Spider-verse.



Un coup de téléphone de J. Jonah Jameson tire Peter Parker de son sommeil. Il se rend au Parc Armstrong pour investiguer sur d'étranges lueurs et tombe sur Morlun. Celui-ci n'en fait qu'une bouchée. C'est la fin du Spider-Man de la Terre 449. Sur la Terre 001, Morlun rentre dans la demeure de sa famille, où il croise Verna et Daemos, 2 des membres de sa famille.



Sur la Terre 616, Peter Parker est réveillé par Silk (Cindy Moon). En se baladant entre les buildings, ils repèrent un vol à main armé. Ils interviennent et ont la surprise de bénéficier de l'aide de Sipder Woman (Jessica Drew), Spider-Girl (Anya Corazon), Spider-Man (Miguel O'Hara), Spider-UK (Billy Braddock), Spider-Girl (Mayday Parker), et Spider-Ham (Peter Porker). Une fois le cambriolage réglé, les nouveaux arrivants les emmènent à Central Park sur la Terre 13.



Le tome précédent l'avait annoncé : Dan Slott pioche dans les épisodes écrits par Joe Michael Straczynski pour alimenter son intrigue. Plus précisément, il reprend l'idée de l'araignée comme animal totémique, et d'une race d'individus ayant pour vocation de se nourrir de la force vitale des personnes affiliées à cet animal totémique. C'est donc le retour de Morlun, et en plus il a des frères et sœurs, et même un papa. Devant une menace dépassant tellement l'entendement, Peter Parker a la chance de pouvoir disposer de l'aide de toutes ses contreparties des autres dimensions (enfin, ceux encore vivants) et d'autres superhéros rattachés de plus ou moins près à l'araignée (parce que Jessica Drew, ce n'est pas sûr que la source de ses pouvoirs ait encore à voir avec une araignée).



Avant même d'ouvrir ce tome, le lecteur a bien compris la nature du récit. Il s'agit d'une forme de crossover d'un genre un peu particulier, puisque les seules séries impactées sont celles reliées à Spider-Man. Il sait également qu'il s'agit plus d'un événement, que d'un crossover. Il a donc en tête les spécificités de ce genre de récit : beaucoup de personnages, beaucoup d'actions de grande ampleur, peu de temps d'exposition pour les personnages, des raccords compliqués avec les épisodes des autres séries, et des expédients narratifs pour que tout ça ne dure pas des mois et des mois.



Côté plein de personnages, Dan Slott avait promis que toutes les incarnations diverses et variées de Spider-Man à travers les décennies et les Terre parallèles feraient une apparition. Il n'a pas menti. Sur la couverture, il est possible d'identifier Miguel O'Hara (Spider-Man 2099), Jessica Drew (Spider Woman), Ben Reily (Spider-Man de la Terre 94, un clone de Peter Parker), Anya Corazon (Spider-Girl) et même Miles Morales (Spider-Man de l'univers Ultimate, Terre 1610). À l'intérieur le lecteur familier de l'histoire du personnage retrouve la version Captain Universe, la version Superior (Otto Octavius), et même la version Spider-Monkey, ainsi que de nombreuses autres. Olivier Coipel et Giuseppe Camuncoli ont fort à faire pour pouvoir les représenter tous, en conservant à l'esprit les caractéristiques de leur costume, parfois des variations mineures.



Slott s'amuse à mettre en valeur quelques-uns d'entre eux, le temps d'une séquence. Il faut avoir le cœur bien accroché pour contempler Spider-Ham tout nu. Dans le cours de l'épisode 11, le lecteur tombe sur 2 pages extraordinaires dans lesquelles Spider-Man 616 et un autre passent par l'univers du dessin animé de Spider-Man de 1967 (ce crossover se poursuit dans le numéro 1 de "Spider-verse team up"). Le scénariste ramène donc le temps de cette histoire le Superior Spider-Man, et il intègre de nouvelles versions, telle Spider-Gwen (et d'autres).



Grâce aux épisodes préparatoires du tome précédent et à un véritable investissement affectif dans cette mythologie, Dan Slott réussit à impliquer le lecteur dans cette réunion massive, et à faire décoller son intrigue pourtant lourde de personnages. Il bénéficie des dessins somptueux d'Olivier Coipel dont les personnages dégagent une présence impressionnante sur la page. Ils sont à la fois élégants, élancés (pas de bodybuilding systématique), mutins dans certaines expressions, avec des postures vives et cinétiques. Coipel conçoit des mouvements de caméra pour éviter l'enfilade de têtes en train de parler, et pour montrer un maximum de Spider-Man à tour de rôle. Il est bien secondé par le travail de Justin Ponsor qui ajoute des halos de lumière quand nécessaire pour faire ressortir le passage entre les dimensions.



Il est visible dès le deuxième épisode que Coipel fatigue pour les décors et les arrière-plans. Il est vrai que le scénario ne propose pas des environnements très variés, et que le lieu de rassemblement des Spider-Man manque de caractère. Par la suite les dessins de Camuncoli souffrent du même défaut, de manière un peu moins patente, mais tout aussi présente. Malgré ce défaut, Coipel et Camuncoli savent mettre en valeur chaque apparition de nouveau Spider-Man, ou chaque moment de gloire de l'un d'entre eux (l'attaque massive du robot géant japonais par exemple).



Le lecteur se laisse donc porter par cette intrigue de grande ampleur qui rassemble tout ce que la création a porté de Spider-Man, tentant tant bien que mal de reprendre pied face aux adversaires qui ont déjà tué tant des leurs. Les actions d'éclats sont bien au rendez-vous, et les petits expédients narratifs commencent à apparaître. Pour commencer, Dan Slott fait bien attention d'expliquer que Spider-Man 2099 est en vadrouille dans le présent, ce qui explique qu'il coexiste avec Spider-Man 616. Par contre, il n'explique pas pourquoi ou comment Mayday Parker se retrouve à la même époque que tous les autres, alors qu'elle vient d'un futur alternatif. Allez, soyons bon prince, et admettons que l'évolution sur cette Terre s'est faite avec de l'avance ce qui expliquerait qu'elle soit contemporaine de Spider-Man 616 (et puis on applique le même raisonnement au Spider-Man 1602).



Il y a aussi d'autres aspects qui exigent une augmentation significative du niveau de suspension consentie d'incrédulité, à commencer par cette histoire d'animal totémique. Straczynski ne s'était pas trop étendu sur le détail, et Slott le reprend en l'état. Du coup le lecteur se demande pourquoi certains personnages qui n'ont aucun superpouvoir apparenté aux capacités d'une araignée sont aussi sous la tutelle de cet animal totémique. Slott ajoute encore une couche avec une histoire de prophétie concernant le Descendant, l'Autre et la Promise. Pourquoi pas ? Mais le lecteur ne sait pas trop ce qui désigne les 3 Spider-Man comme étant ces 3 individus annoncés, et les rouleaux de la prophétie remis à Jessica Drew ne servent finalement pas à grand-chose.



Comme dans toute histoire de ce genre, les responsables éditoriaux font tout pour en tirer tout le chiffre d'affaire possible, en y ajoutant des récits connexes. Dans l'intégrale Spider-verse, le lecteur peut ainsi lire les 2 épisodes de la minisérie Spider-verse, les 3 numéros de Spider-verse team-up, les 4 premiers épisodes de Spider Woman, les 3 épisodes de Scarlet Spiders, et les 3 épisodes de Spider-Man 2099 afférents. On passe ainsi d'un récit de 160 pages à un récit de plus de 600 pages. Donc dans le présent tome, à de nombreuses reprises, des personnages sortent de l'intrigue pour aller accomplir une mission ailleurs, et ne revenir qu'un ou deux épisodes plus loin. Cela peut s'avérer un peu frustrant par moment.



Ce Spider-verse s'impose comment un événement majeur dans la mythologie de Spider-Man Dan Slott et Olivier Coipel réussissent à faire décoller le récit, installant un suspense quant à l'affrontement contre les Héritiers (la famille de Morlun), tout en gérant une distribution pléthorique de Spider-Man. Le dessinateur tient le choc en faisant en sorte que le lecteur puisse distinguer entre les dizaines de version de Spider-Man, par contre il a bien du mal à donner de la consistance aux décors, dont l'importance dans le scénario est toute relative. Giuseppe Camuncoli ne fait pas beaucoup mieux, avec des arrière-plans un peu plus présents, mais pas beaucoup plus substantiels. Arrivé dans son dernier acte, le récit peine à donner des réponses satisfaisantes, et même à conserver l'emphase des premiers actes. 4 étoiles pour le plaisir de voir tous ces Spider-Man, et pour leur représentation très élégantes d'Olivier Coipel. 3 étoiles pour un lecteur plus attaché à l'intrigue.
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Amazing Spider-Man, tome 1 : Une chance d'êtr..

Toujours aussi maîtrisée, la narration de Dan Slott est impeccable, l’humour en plus cette fois. On le suit avec délectation lorsqu’il nous déroule toutes les pistes que lui offre ce retour.
Lien : http://www.actuabd.com/The-A..
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Amazing Spider-Man, tome 2 : Spider-Verse P..

Ce tome fait suite à The Parker luck (épisodes 1 à 6). Il comprend les épisodes 7 & 8 de la série "Amazing Spider-Man" (en abrégé ASM), les épisodes 32 & 33 de la série "Superior Spider-Man" (en abrégé SSM), et 5 histoires courtes extraites du "Free comic book day" 2014 et des 4 épisodes suscités. Les intrigues d'ASM et SSM sont écrites par Dan Slott, avec des dialogues de Christos Gage, et des dessins de Guiseppe Camuncoli.



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- ASM 7 & 8 (encrage de Cam Smith) – L'attraction entre Peter Parker et Cindy Moon est toujours aussi intense, au point qu'ils doivent être régulièrement séparés par un jet d'eau froide lancé par Anna Maria Marconi. Cindy décide de prendre l'air. Peter Parker décide d'intervenir dans un cas de braquage où il croise la nouvelle Ms. Marvel (Kamala Khan).



Sans beaucoup de surprise, le lecteur se rend compte que Slott consacre ces 2 épisodes à mettre en valeur Kamala Khan, superhéroïne récente dans l'univers partagé Marvel (à commencer par No normal). Ces épisodes servent également à rapatrier le personnage de Clayton Cole, initialement apparu dans Learning to crawl. Le lecteur peut supposer que Slott disposait des 2 mois de libre dans le planning de parution avant de passer à Spider-Verse.



Du coup, les intrigues principales de la série laissent la place à cette rencontre sympathique, où le caractère enjoué de Ms. Marvel opère à plein. Les dessins de Camuncoli sont bien fournis, même si l'encrage de Cam Smith a tendance à un peu les affadir, en particulier en adoucissant les traits noirs et les ombres portées. 4 étoiles pour un récit plaisant, sans grand enjeu, avec des dialogues trop fonctionnels, pas assez porteurs de l'état d'esprit des personnages.



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- SSM 32 & 33 (encrage de John Dell) – Au cours de l'épisode 19 de la série "Superior Spider-Man", cette incarnation de Spider-Man avait disparu pendant 24 heures. Ces 2 épisodes montrent ce qui lui est arrivé quand il s'est retrouvé en 2099 (oui, comme un autre Spider-Man, voir Out of time). En essayant de revenir sur la Terre 616, il prend un mauvais raccourci et se retrouve au pied du cadavre d'un autre Spider-Man (avec le chiffre 5 au milieu de l'araignée dessinée sur son costume, voir What If?: Classic, volume 1).



Après la série SSM, le lecteur n'avait pas forcément envie que Dan Slott rallonge la sauce sous la pression éditoriale, pour cause de trop bons résultats de chiffres de vente. Ces 2 épisodes ne viennent pas diluer le récit de SSM, mais faire le lien avec le crossover à venir "Spider-verse". L'un des intérêts est de découvrir quelles incarnations de Spider-Man, Octavius va croiser et ce qu'il attend d'eux. De ce point de vue, Slott et Gage réussissent leur intrigue. L'aspect ludique joue à plein, grâce aux incarnations sortant de l'ordinaire que Slott a été chercher. Soit le lecteur les connaît déjà, et il peut apprécier l'étendue du savoir du scénariste en ce qui concerne l'historique de Spider-Man. Soit il ne les connaît pas, et il peut se lancer dans une recherche en ligne pour découvrir dans quelles circonstances ces variations farfelues ont pu voir le jour (mention spéciale à Pavitr Prabhakar de la Terre 50101).



Du point de vue de l'intrigue, la facilité avec laquelle Otavius réussit à voyager dans le temps est assez déconcertante, malgré les erreurs d'aiguillages. Cela devient un peu dur à avaler quand il devient évident qu'il voyage dans le temps, mais aussi d'une dimension à l'autre, et plus fort encore également dans l'espace.



L'encrage de John Dell fait mieux ressortir la saveur des dessins de Camuncoli, respectant leur aspect plus fin et plus sec. Les séquences d'affrontement sont très réussies, spectaculaires à souhait. Camuncoli compose ses cases de manière à ce que le lecteur puisse distinguer et reconnaître chaque Spider-Man, même lorsqu'il y en a 8 dans la même case. Par contre, le dessinateur évite de dessiner les arrières plans pendant la moitié de l'épisode 33 (avec tous ses remerciements au metteur en couleurs qui fait de son mieux pour éviter que cela se remarque).



Ces 2 épisodes sont une bonne surprise dans la mesure où ils ne viennent pas invalider la série SSM, et où ils permettent de retrouver (ou de découvrir) plusieurs Spider-Man (parfois oubliés à juste titre).



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- 5 histoires courtes – Il s'agit à chaque fois (à l'exception de la cinquième) d'assister dans une autre dimension, à l'affrontement entre un Spider-Man et l'ennemi révélé dans le tome précédent.



3 histoires sont écrites par Dan Slott, et 2 par Christos Gage. Les dessins sont réalisés par Guiseppe Camuncoli et Cam Smith, puis Camuncoli et John Dell, puis Humberto Ramos & Victor Olazaba, puis Adam Kubert, et par M.A. Sepulveda. Ces histoires comportent entre 5 et 8 pages.



À chaque fois, le lecteur en apprend un tout petit peu sur l'ennemi qui souhaite tuer le Spider-Man de chaque réalité parallèle. Au vu des enjeux (une question de vie ou de mort), chaque histoire s'avère assez poignante, avec des dessins plein d'énergie. Slott et Gage donnent envie d'en savoir plus sur chacun de ces Spider-Man, alors que certaines de leur apparition originale laissaient à désirer.



Au final ce tome comprend un team-up agréable et dispensable entre Spider-Man et Ms. Marvel, et des histoires accomplissant leur mission de mettre l'eau à la bouche du lecteur pour Spider-verse.
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Silver Surfer, tome 1 : New Dawn

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 5 d'une nouvelle série débutée en 2014, ainsi qu'une histoire courte de 10 pages. Tous les épisodes ont été réalisés par Dan Slott (scénario), Mike Allred (dessins et encrage) et Laura Allred (mise en couleurs). Une connaissance superficielle du personnage suffit pour apprécier ces histoires.



Il y a 12 ans les sœurs Dawn et Eve Greenwood ont chacune fait un vœu en voyant passer une étoile filante (il s'agissait en fait du Silver Surfer). De nos jours, Silver Surfer vient de sauver une planète peuplée d'êtres lilliputiens qui décident de le vénérer comme un dieu. Dans l'espace il est interpellé par 2 drones sphériques qui l'informent qu'il a été choisi comme champion pour sauver l'Impericon (une planète à la composition impossible). Zed (le représentant et le gouverneur de l'Impericon) apprend à Silver Surfer qu'il n'est pas le premier champion choisi (tous les précédents ont échoué et sont morts), et qu'il doit triompher d'une entité appelée Queen of Nevers. Pour le motiver, Zed et ses sbires ont enlevé et séquestrent Dawn Greenwood.



Dans les épisodes 4 & 5, Silver Surfer ramène Dawn Greenwood à Cape Cod dans le Massachussets, dans la pension balnéaire tenue par son père. En chemin, ils croisent les Gardiens de la Galaxie (composés de Rocket Raccoon, Groot, Star Lord, Drax, Gamora et Captain Marvel). Une fois installé pour la nuit, Silver Surfer reçoit la visite de Doctor Strange et Hulk, comme au bon vieux temps des Defenders.



Depuis le film Les Gardiens de la galaxie, les personnages Marvel de type cosmique ont le vent en poupe et l'éditeur cherche à faire fructifier son catalogue. Depuis Superior Spider-Man (à commencer avec My own worst enemy), Dan Slott a le vent en poupe ce qui lui a permis d'être écouté et entendu quand il a proposé une série sur ce personnage.



D'un point de vue visuel, le lecteur retrouve l'apparence si caractéristique des dessins de Mike Allred, avec un trait un peu gras, des postures un peu empruntées, des gestes un peu gauches, et une représentation des superhéros manquant d'emphase (particulièrement criant pour les gardiens de la galaxie et pour Hulk). Par contre ils présentent un aspect suranné très bienveillant, dédramatisant les situations, sans les rendre insipides. Ces impressions sont renforcées par la mise en couleurs acidulée de Laura Allred évoquant elle aussi les années 1960.



En y regardant de plus près, le lecteur s'aperçoit que le travail d'Allred n'a rien de superficiel ou de facile. Pour commencer, cette impression de traits un peu gras et un peu simpliste s'avère trompeuse. D'un côté cet encrage un peu rond et un peu épais sied à merveille au personnage du Silver Surfer, extraterrestre à la peau métallique lui permettant de glisser sans friction dans l'espace. D'un autre côté, une lecture plus attentive permet de constater qu'Allred ne lésine pas sur les détails quand le besoin s'en fait sentir. C'est particulièrement évident avec la double page présentant la planète Imperion. C'est tout aussi patent lors du retour sur Terre, où le lecteur peut contempler l'aménagement de la pension, son ameublement, la manière dont les lits sont faits, etc. Du coup les Allred invitent le lecteur dans un environnement faussement daté, à l'aspect inoffensif et rassurant, mais avec une bonne densité d'information et une attention apportée aux détails.



Évidemment le lecteur peut parfois s'agacer de cet aspect vieillot, de cette science-fiction de série Z où (presque) tous les extraterrestres ont des formes humanoïdes (comme s'ils étaient joués par des acteurs dans des costumes en caoutchouc), de la robe immuable et très années 1960 de l'héroïne. Mais il aura bien du mal à résister au charme de ces dessins, à leur gentillesse, et à leur pouvoir d'évocation.



La narration de Dan Slott présente les mêmes caractéristiques que celle des époux Allred. Il y a cette même forme de gentillesse inoffensive, sans être ni mièvre, ni bêtifiante. Il utilise des éléments de science-fiction datés, la toute première version des Defenders. Ses gardiens de la galaxie ne font pas illusion un instant (brève apparition juste pour faire le lien avec les superstars du moment). La petite pension des Greenwood à Cape Code est idyllique.



Pourtant les relations affectives entre Silver Surfer et Dawn Greenwood se nouent progressivement et naturellement. Elles baignent dans un humour sympathique sans être vachard, avec des références à la culture populaire. Les relations entre les 2 sœurs sont toutes aussi sensibles et crédibles, générant une bonne empathie. La reine des jamais (personnage créé pour l'occasion) évoque les entités les plus puissantes de l'univers Marvel (de type Eternity, Chaos & Order, Living Tribunal, etc.), mais teintée d'une douce forme de dérision, ce qui lui confère une saveur poétique délicate et adulte.



Dan Slott sait également piocher le personnage juste dans l'univers partagé Marvel, qui servira le récit, sans le rendre abscons, sans qu'il ne se dévalorise dans une aventure idiote. Il manie un humour fin et délicat. Par exemple, Doctor Strange confie l'œil d'Agamotto à Dawn Greenwood, ce qui lui permet de voir la vérité... y compris dans les propos de Silver Surfer, alors même que ce dernier essaye d'enjoliver la vérité pour être plus politiquement correct.



Dan Slott, Mike Allred et Laura Allred ont concocté des aventures du Silver Surfer, à l'ambiance surannée, sans pour autant être fades. Les lecteurs de tout âge y trouveront leur compte. Ces aventures comportent des combats physiques, mais qui restent regardables par les plus jeunes, tout en étant appréciable par les moins jeunes. Les personnages sont sympathiques sans être superficiels. Les aventures sont divertissantes, sans être creuses. Il reste que ce tome se lit comme un prélude à des aventures à venir, mettant l'eau à la bouche, tout en laissant un petit goût de trop peu.
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Superior Spider-Man, tome 5 : The Superior ..

Ce tome fait suite à Necessary evil (épisodes 17 à 21). Il contient les épisodes 22 à 25 écrits par Dan Slott et Christos Gage, le numéro 25 écrit par Slott seul, et le numéro annuel 1 écrit par Gage seul. Il vaut mieux avoir commencé la série à partir de Dying wish pour saisir tous les enjeux du récit. Ces épisodes sont initialement parus en 2014.



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- Épisodes 22 à 26 - Peter Parker inaugure sa nouvelle entreprise de haute technologie : Parker Industries. Parmi ses employés, se trouvent Sajany Jaffrey, Elias Wirtham (Cardiac), Anna Maria Marconi. Comme premiers visiteurs, il accueille Jay Jameson (le père de J. Jonah Jameson) et May Parker (sa tante). Il explique à cette dernière qu'il souhaite lui offrir une prothèse qui lui permettra de se débarrasser de sa claudication. Betty Brant a contacté les Avengers pour qu'ils missionnent Agent Venom (Flash Thompson, voir Venom By Rick Remender - Volume 1) afin d'intervenir dans un trafic d'armes organisé par Crime Master. C'est au cours d'une livraison clandestine que Venom et Superior Spider-Man vont se retrouver face à face. Carlie Ellen Cooper est toujours prisonnière du Green Goblin. Ce dernier contrecarre les opérations du Hobgoblin. Yuri Watanabe requiert le témoignage de Mary Jane Watson. Les Avengers commencent à s'interroger sur certaines réactions de Spider-Man.



Il s'agit de l'avant dernier tome de la version supérieure de Spider-Man et donc les différents fils de l'intrigue commencent à converger vers une résolution qui s'annonce placée sous le signe du Bouffon. En attendant, Dan Slott aidé par Christos Gage choisissent de créer une nouvelle itération de Venom (un nouvel hôte pour le symbiote, surprise) comme opposant principal de Spider-Man. Si la rencontre entre ces 2 personnages semble uniquement dictée par les besoins de l'intrigue (plus artificielle que naturelle), la suite dirige l'affrontement vers une direction sortant de l'ordinaire.



Fort heureusement Slott et Gage conservent l'évolution d'Otto Octavius comme centre d'intérêt principal du récit. Dans ce tome, il ne s'agit pas de jouer aux devinettes pour savoir comment le propriétaire légitime reviendra, mais de continuer à découvrir comment la personnalité d'Octavius influe sur la vie de son identité d'emprunt, et sur celle de ceux qui l'entourent. De ce point de vue, cette série consacrée à Octavius permet au lecteur de découvrir un personnage aussi attachant que méprisable. Il continue à adopter une attitude constructive et à se montrer altruiste (dans une certaine mesure), mais avec des moyens discutables d'un point de vue moral. Avec le recul de plus de 20 épisodes, le lecteur constate que Slott (aidé de temps à autre par Gage) tire le meilleur partie d'un concept assez mince et usé (usurpation d'identité) pour montrer Otto Octavius sous un jour nouveau.



Il n'y a pas à s'y tromper : "Superior Spider-Man" est une série consacrée à un supercriminel, sous couvert d'une appellation trompeuse pouvant faire croire qu'il s'agit d'une série de Spider-Man. Otto Octavius s'avère beaucoup plus complexe et ambigu que son simple statut d'ennemi de Spider-Man ou de supercriminel. Derrière les apparences d'une série de superhéros classique, Slott met en scène la tentative de rédemption d'un individu d'un certain âge, ayant des principes bien arrêtés, et des valeurs morales positives (le respect qu'il porte à May Parker, et qu'il s'attache à montrer). De ce fait, Octavius échappe à la dichotomie bien / mal et devient un être humain faillible, attachant, sympathique.



Certes, le lecteur sent bien que le temps est compté à Slott. La phase "Superior" ne peut pas être étirée indéfiniment et il ne peut pas développer toutes les composantes de son récit, en particulier les relations entre Otto et Anna Maria. 1 ou 2 scènes donnent l'impression de souffrir d'un rythme un peu trop rapide, comme par exemple la réaction hors de caractère de May Parker face à Anna Maria Marconi.



Les épisodes 22 à 25 sont dessinés par Humberto Ramos, et encrés par Victor Olazaba. L'épisode 26 est dessiné par Ramos, Javier Rodriguez et Marcos Martin, encré par Olazaba, Alvaro Lopez et Martin.



Humberto Ramos réalise des dessins de bonne qualité dans le cadre d'un comics de superhéros. Sa propension à exagérer les expressions des visages permet de mieux faire passer les émotions, sans perdre en nuances. Par contre, à une ou deux exceptions près, tous les personnages soufrent d'un jeunisme aggravé, avec des visages d'adolescent. Mise à part cette caractéristique, chaque individu exprime une vitalité exubérante et entraînante, et dispose de vêtements variés et réalistes. Les scènes d'action sont pleines d'énergie et la légère exagération permet de ne pas les prendre trop au sérieux, de les accepter comme un divertissement à grand spectacle. Il n'y a que les mouvements de Venom dont la lisibilité laisse parfois à désirer. Peut être qu'une mise en couleurs plus adéquate aurait permis d'atténuer ce défaut. L'encrage un peu appuyé confère plus de substance aux dessins rendant les personnages plus présents.



Les pages dessinées par Javier Rodriguez dans l'épisode 26 jurent avec celles de Ramos, dans une approche plus dépouillée, avec un encrage plus fin. Les pages dessinées par Martin se rapprochent visuellement de celles de Rodriguez, mais la nature des séquences justifie cette différence qui fait alors sens.



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- Annuel 1 (dessins de Javier Rodriguez, encrage d'Alvaro Lopez) - Peter Parker a rendu public le fait qu'il conçoit et construit une partie des équipements de Spider-Man. Blackout (Lilin, un ennemi de Ghost Rider) est de retour en ville à New York. Il a décidé de redorer sa réputation en affrontant Spider-Man pour le vaincre. Il commence par enlever May Parker, pour faire pression sur Peter Parker pour saboter les équipements de Spider-Man afin de disposer d'un avantage significatif.



Gage a choisi un ennemi surprenant pour affronter Spider-Man : un vampire. Par contre, il raconte avec adresse son histoire. Il respecte les caractéristiques de Superior Spider-Man, en particulier sa façon de penser. Il établit avec naturel un nouvel élément dans la relation entre May Parker et son neveu. Il maintient un niveau de suspense satisfaisant sur les modalités du déroulement de l'affrontement.



Séparés des dessins de Ramos, ceux de Rodriguez retrouvent leur personnalité, avec un bon niveau de détails, une influence de Marcos Martin ou Chris Samnee légèrement rétro, agréable sans prendre le dessus. Finalement son interprétation de Blackout et de Superior Spider-Man s'avère assez dérangeante, éloignée d'un consensus insipide et rassurant.



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Pour cette avant dernière dose de Superior Spider-Man, le lecteur retrouve Otto Octavius, incarné de manière substantielle et convaincante, ayant connu un développement impressionnant depuis le premier épisode. Dan Slott a fait un excellent travail pour que cette série devienne celle d'Octavius, transformant ce qui ressemblait à une idée farfelue et superficielle, en une série d'actions dressant le portrait psychologique d'un individu complexe dans ses contradictions. Cela donne lieu à un point de vue légèrement différent et neuf sur les liens unissant pouvoir et responsabilités. Ce tome laisse malgré tout un petit goût d'insatisfaction dans la mesure où l'obligation de faire aboutir l'intrigue dicte le rythme du récit et ne laisse pas tout à fait assez de place aux personnages pour exister. Tout est en place pour le grand final dans le tome suivant Goblin Nation.
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