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Critiques de Dan Slott (215)
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A+X - Volume 1: =Awesome

Suite à Avengers versus X-Men, il s'opère un rapprochement entre les Avengers et les X-Men dans l'univers partagé Marvel. Outre la série Uncanny Avengers (à commencer par The red shadow), les responsables éditoriaux décident de lancer une série dénommée "A + X" qui a 2 particularités : (1) chaque histoire associe un personnage issu de la franchise Avengers, à un issu de la franchise X-Men, et (2) chaque numéro contient 2 histoires distinctes de 10 pages chacune, par des créateurs différents. Ce premier tome comprend les épisodes 1 à 6, parus en 2013.



Captain America + Cable (scénario de Dan Slott, dessins de Ron Garney + 3 encreurs) - En 1943, en France, près de Lyon, Captain America et Bucky tombent sur des robots nazis géants qui ressemblent étrangement à des Sentinels. Cable arrive inopinément du futur pour leur prêter main forte.



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Hulk + Wolverine (scénario de Jeph Loeb, dessins de Dale Keown, encrage de Danny Miki) - Alors que Hulk et Wolverine se regardent bizarrement pour savoir qui mangera la dernière part de gâteau restant dans le frigo des Avengers, Maestro et un Wolverine du futur débarquent et les agressent.



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Black Widow + Rogue (scénario et dessins de Chris Bachalo, encrage de Tim Townsend) - Alors que Black Widow profite d'une séance de pédicure, Rogue dévaste le salon de beauté en combattant une Sentinel.



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Iron Man + Kitty Pride (scénario de Peter David, dessins et encrage de Mike Del Mundo) - Tony Stark essaye de recruter Kitty Pride pour le compte de Resilient (son ex-entreprise), un éternuement de Kitty provoque une infestation de Brood.



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Black Panther + Storm (scénario de Jason Aaron, dessins et encrage de Pasqual Ferry) - Storm veille encore en cachette sur les habitants du Wakanda, alors que Black Panther (son ex-mari) reçoit des princesses souhaitant se marier avec lui.



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Hawkeye + Gambit (scénario de James Asmus, dessins et encrage de Billy Tan) - Lors d'une représentation de la "Tempête" de Shakespeare, un gros monstre pas beau enlève l'actrice principale. Gambit et Hawkeye rivalisent de chevalerie pour sauver la belle, et emporter son numéro de téléphone.



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Beast + Spider-Man (scénario, dessins et encrage de Kaare Andrews) - Beast et Spider-Man se retrouvent dans un futur dystopique où la Terre est peuplée d'une race descendant de Beast (que des individus avec de la fourrure et un museau).



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Captain America + Quentin Quire (scénario de Jason Latour, dessins de David Lopez, encrage d'Alvaro Lopez - Captain America et Quentin Quire infiltrent une base de l'A.I.M. disposant de défenses psychiques. Quire doit pénétrer dans l'esprit de Captain America pour l'aider sur le plan astral.



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Iron Fist + Doop (scénario, de Kathryn Immonen, dessins et encrage de David Lafuente) - Doop et Iron Fist font une descente dans une pizzeria masquant un trafic illégal d'artefacts.



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Loki + Mister Sinister (scénario de Kieron Gillen, dessins de Joe Bennett, encrage de Mark Morales) - Mister Sinister a décidé de récupérer un échantillon d'ADN dans un laboratoire de Doctor Doom en Latvérie. Il se fait doubler par Loki.



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Captain Marvel + Wolverine (scénario de Peter David, dessins et encrage de Guiseppe Camuncoli et Michele Benevento) - Captain Marvel et Wolverine s'affrontent dans une partie de poker. Logan tente tout pour déstabiliser Carol.



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The Thing + Gambit (scénario de Mike Costa, dessins et encrage de Stefano Caselli) - Ben Grimm joue au poker avec 3 membres du gang de Yancy Street quand Gambit vient s'installer à leur table (invité par le gang) et commence à la plumer.



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À la lecture des différents résumés, il est évident que la consigne éditoriale est d'associer 1 membre des X-Men, et 1 des Avengers (avec quelques uns qui cumulent comme Hank McCoy), non pas pour une aventure ébouriffante, mais bien pour une forme d'entraide, ou de rivalité. Il ne faut donc pas s'attendre à des aventures qui vont bouleverser le statu quo de l'univers partagé Marvel, ou qui vont faire évoluer de manière significative la situation d'un personnage. En fonction des épisodes, il apparaît également que le scénariste a fait plus ou moins d'effort d'imagination pour la situation de départ. Parmi les moins imaginatifs, il y a le recours aux Sentinels (robots chargés d'éradiquer la menace mutante), la partie de poker. Il y a aussi ceux qui s'amusent tout seul, concoctant un récit qui laisse perplexe : ainsi Jeph Loeb introduit un voyage dans le temps qui semble renvoyer à l'époque où il était scénariste de la série Hulk, sans réelle résolution, et Kathryn Immonen essaye d'être à la hauteur de la démarche quasi pataphysique de Doop pour un imbroglio peu compréhensible (et pas vraiment drôle).



La lecture de ces épisodes est d'ailleurs à conseiller de prime abord au familier de l'univers partagé Marvel, disposant d'une mise à jour récente. Il n'est pas sûr que le nom de Doop parle à tout le monde, que chaque lecteur ait conscience de l'importance de la coupe de cheveux de Carol Danvers, ou qu'il ait suivi les tribulations de Loki qui est devenu un jeune adolescent.



Par contre plusieurs scénaristes jouent le jeu et placent le duo de superhéros dans une situation plus originale : Peter David pour Iron Man et Kitty Pride, Jason Aaron pour Black Panther et Storm, Kieron Gillen pour Loki et Mister SInister. Peter David réalise un petit bijou de comédie dans laquelle Kitty tient la dragée haute à Tony Stark, sur son propre terrain, et avec le sourire (5 étoiles). Jason Aaron tire les conséquences du divorce des époux avec inventivité et malice (Storm proposant à T'challa de le faire une dernière fois, avec sous-entendu sexuel, sans parler du défilé de princesses), 4 étoiles. Gillen revient à un personnage qu'il a développé (le jeune Loki) avec toujours la même habilité pour le placer en dehors de la simple dichotomie "bien / mal", et pour mettre en scène sa roublardise (5 étoiles). D'une manière plus inattendue, sur la base d'une intrigue inexistante, Bachalo propose un savoureux duo entre Rogue et Black Widow, se vannant gentiment (4 étoiles), avec un graphisme toujours aussi intéressant. Le reste est beaucoup plus banal et convenu, seul Jason Latour était proche d'arriver à montrer comment la présence de Captain America n'était pas loin de clouer le bec à Quentin Quire, mais il aurait fallu des dialogues plus vifs.



Comme dans toute anthologie, la qualité de la prestation des dessinateurs est également hétérogène. D'une manière générale, ils ont tous réalisé des dessins détaillés, avec décors et bonne densité d'informations visuelles. Il y en a quelques uns qui sortent du lot. Bachalo est égal à lui-même avec une vision très personnelle et très cohérente, bourrée d'énergie, avec une forme discrète de second degré. Dale Keown réalise de belles pages, mais rendues insignifiantes par un scénario aux abonnés absents. Le style de Del Mundo lorgne un peu sur l'esthétique ciblée jeunes adolescentes évanescentes, mais il met bien en valeur le caractère primesautier de Kitty. Kaare Andrews propose également une approche radicale teintée d'humour, un peu décalée, presque trop personnelle par rapport à la fadeur du scénario. Joe Bennett retranscrit très bien le caractère hautain de Mister Sinister et l'espièglerie de Loki.



Au final, l'appréciation du lecteur dépendra de ce qu'il est venu chercher dans l'équation A + X. S'il est venu chercher des histoires importantes et marquantes, il pourra apprécier la révision que constituent ces histoires, sur une vingtaine de personnages, mais pas plus, 2 étoiles. S'il est venu chercher un moment de détente pour des histoires fun sans conséquence, il aura la surprise de trouver plus qu'un simple passe-temps, avec un tiers des histoires prouvant que leurs auteurs maîtrisent l'art du récit court, et de la mise en valeur des personnages, 4 étoiles.
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All-New Amazing Spider-Man, tome 1 : Partou..

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man Marvel now, tome 4 (épisodes 16 à 18, et numéro annuel) qui était le dernier tome de la série mensuelle précédente. Mais il contient également des éléments faisant suite à la minisérie Secret Wars : Spider-Man renew your vows qui se déroulait pendant Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour l'épisode 5) dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. L'épisode 1 se termine avec 3 histoires courtes, l'une consacrée à Cindy Moon (Silk), une à Jessica Drew (Spider-Woman) et la dernière à Ox (Ronald Bloch) qui est capturé par Spider-Man (Miles Morales) et envoyé dans la prison The Cellar. Les couvertures très colorées sont l'œuvre d'Alex Ross.



Après les événements de Secret Wars, Peter Parker a retrouvé sa place de président directeur général de la multinationale Parker Industries, spécialisée dans les produits de haute technologie. Alors que l'histoire commence, il effectue une mission d'interception de Leo (un membre de la chaîne du Zodiac) et de ses hommes de mains. Il bénéficie de l'assistance de Mockingbird (Bobbie Morse) qui fait également office d'agent de liaison entre lui et le SHIELD. C'est l'occasion pour lui d'étrenner sa nouvelle Spider-Mobile.



Après avoir réglé ce petit détail avec panache, c'est au tour de Peter Parker de tenir une conférence de presse pour annoncer la création de la fondation Oncle Ben pour venir en aide aux défavorisés en leur mettant à disposition des technologies de pointe. Puis Peter se rend à la cérémonie de mariage d'Hector Baez et de Max Modell, au bras de Sajani Jaffrey. Comme de coutume, c'est le moment que choisissent d'autres représentants de la chaîne du Zodiac pour attaquer. Ils en ont après Peter Parker, et plus particulièrement sa montre connectée.



Inutile de tourner autour du pot : cette nouvelle phase des aventures de Peter Parker polarise d'office le lectorat. Il y a ceux qui estiment que placer leur personnage préféré dans une position de chef d'entreprise qui a réussi, à la tête de plusieurs succursales, et riches de plusieurs millions est un contresens, une hérésie, une bêtise sans nom à visée exclusivement commerciale. Il y a une autre frange du lectorat qui est prête à accepter un bouleversement dans l'ordre naturel des choses pour éviter que la série ne tombe dans la redite ad nauseam, sous réserve que l'essence du personnage soit conservée. Et là, a priori, c'est quand même très mal parti.



D'un autre côté, cette série est écrite par Dan Slott, le scénariste attitré des aventures de Spider-Man depuis 2010, l'homme qui a réussi à écrire des histoires intéressantes en ayant bouté Peter Parker de son propre corps pendant 2 ans, sous le titre de Superior Spider-Man. Le lecteur peut donc espérer que malgré cette situation très éloignée du personnage, il saura en conserver l'essence. Dès la première case, Slott montre qu'il est d'humeur taquine en faisant prononcer à Peter une version altérée de la phrase qui évoque la responsabilité qui vient avec de grands pouvoirs. Ici la fin de la phrase évoque plutôt une grande vitesse, une plus grande capacité de stockage et une plus grande autonomie. Le lecteur découvre un premier épisode présentant une solide densité narrative, montrant l'étendue de la multinationale Parker Industries, son domaine de vente (la haute technologie), ainsi que les accomplissements de Peter Parker.



Inutile de tourner autour du pot : Peter Parker s'habille d'un costume avec cravate. Il est devenu un chef d'entreprise qui voyage régulièrement aux quatre coins du monde. Il tient des conférences de presse. Il est accueilli comme une personne d'importance, y compris par J. Jonah Jameson qui n'hésite pas à rappeler leur longue amitié. Néanmoins, il est possible de reconnaître la personnalité de Peter dans la création d'une fondation portant le nom de son oncle, dans son inquiétude pour sa tante (en mission humanitaire dans le pays africain fictif Nadua), dans sa relation amicale avec Johnny Storm, ou encore dans ses réparties humoristiques. Dans le fil de ce tome, le scénariste fait qualifier Peter Parker de Tony Stark du pauvre, ce qui fournit l'occasion de faire apparaître les différences entre ces 2 chefs d'entreprise.



Spider-Man est resté égal à lui-même, toujours aussi acrobatique, toujours autant attaché à préserver la vie des gens, toujours avec une répartie fusante au coin des lèvres. Sa position a également un peu évolué, puisqu'il dispose de son propre véhicule (Johnny Storm lui reproche de ne pas l'avoir associé à sa construction, ce qui fait référence à la première Spider-Mobile du nom dans Amazing Spider-Man 130, en 1974) et qu'il travaille de concert avec le SHIELD. Il a également pris un peu de hauteur puisqu'il n'hésite pas à déléguer à Mockingbird et qu'il a embauché quelqu'un pour jouer le rôle de Spider-Man quand il doit remplir ses obligations de Peter Parker (ce qui permet aussi qu'ils apparaissent ensemble à plusieurs occasions). Néanmoins, il s'agit bien toujours du même Spider-Man et ça ne rate pas quand il rencontre Johnny Storm, ils commencent par se battre plutôt que de discuter comme des adultes.



Dan Slott fait en sorte d'en donner pour son argent au lecteur en casant toutes les informations nécessaires pour bâtir ce point de départ, ce début d'une nouvelle série. Il fait apparaître les personnages secondaires de l'histoire qui sont assez nombreux : Hector Baez, Phillip Chang, Bella Fishbach, Uatu Jackson, Sajani Jaffrey, Anna Maria Marconi, Max Modell, Grady Scraps, Lien Tang, Min Wei, Yao Wu. Il ramène le robot Living Brain. Il établit la relation avec le SHIELD par le biais de Mockingbird, mais aussi de Nick Fury junior. Il montre le nouvel ennemi de Spider-Man : cette nouvelle incarnation du Zodiac. Il commence à placer d'autres ennemis agissant dans l'ombre comme le retour de Regent (Augustus Roman, apparu dans Renew your vows), ainsi qu'un mystérieux individu qui démarche des personnages connus (en commençant par Aleksei Sytsevich, plus connu sous le nom de Rhino) pour les réunir avec leurs défunts proches.



De même que le lecteur retrouve Dan Slott, il retrouve également Giuseppe Camuncoli, l'un des 2 dessinateurs réguliers de la précédente série. Depuis son passage sur la série Hellblazer aux débuts des années 2010, ce dernier a fait évoluer son approche graphique pour être plus en phase avec les aventures du tisseur de toile. Le lecteur s'immerge dans une narration visuelle pleine d'entrain, avec des couleurs vives. Certes, il est visible que le cœur de cible visé est l'adolescent plutôt que l'adulte. La moyenne de cases par mage est de 5, pour une lecture rapide. L'artiste fait la part belle aux visuels spectaculaires, aux angles de vue qui dramatisent et aux expressions un peu exagérées. Cela ne l'empêche pas de dessiner les décors régulièrement, au moins dans la moyenne de ce qui se pratique dans les comics de superhéros, et même peut-être un peu plus.



Ses personnages disposent d'une vraie présence sur la page, avec des tenues vestimentaires variées, et adaptées à chaque individu. La mise en scène de chaque séquence est très vivante, évitant les cases ne contenant que des têtes en train de parler, en prenant soin de montrer les gestes des personnages, et ce qui se passe autour d'eux. Spider-Man est bondissant comme il se doit, accomplissant son quota d'acrobaties. Les costumes sont colorés et respectent les conventions en vigueur chez les superhéros et les supercriminels. Camuncoli se sort très bien de la course-poursuite un peu particulière avec la Spider-Mobile, montrant ses capacités inattendues. Il arrive même à faire passer le gag le moins drôle de Dan Slott, avec la braguette ouverte de Peter Parker. Il est un peu moins convaincant en ce qui concerne l'individu qui incarne le signe zodiacal du Cancer, avec une tête en forme de crabe (un peu trop gros pour passer).



Giuseppe Camuncoli se montre à l'aise pour mettre en scène chaque séquence, alors que le scénario est exigeant en la matière, puisqu'il faut passer d'un mariage dans un parc, à l'infiltration d'une base sous-marine, sans oublier une visite guidée du Baxter Building. L'artiste met beaucoup de conviction dans ses dessins et insuffle une énergie impressionnante à ces aventures du début jusqu'à la fin. Dan Slott emmène le lecteur dans une intrigue consistante, offrant un début mouvementé à cette nouvelle phase de la vie de Peter Parker.



À l'issue de Secret Wars, il ne reste plus qu'une seule Terre, celles des autres dimensions ayant été détruites au cours des Incursions. Les responsables éditoriaux ont alors décidé de rapatrier une partie des personnages de l'univers Ultimate (Terre 1610) sur cette Terre unique. En particulier, Miles Morales s'est installé à New York, et porte toujours le nom et le costume de Spider-Man. Il est plus jeune que Peter Parker, encore au lycée et correspond plus à ce qu'était Peter Parker à ses débuts (en prime les autorisations pour transposer ses aventures en film n'ont pas été cédées à un autre studio de cinéma). De fait, cela implique de donner un nouveau rôle à Peter Parker pour qu'il n'y ait pas redondance entre les 2. Dan Slott en profite pour faire (une fois encore) du neuf avec le personnage. On peut lui reprocher de trop s'éloigner des caractéristiques du personnage, mais pas de le trahir ou de se complaire dans un statu quo timoré. Sous réserve d'accepter ce grand chamboulement, le lecteur peut profiter du vent de fraîcheur et de renouveau qui souffle sur cette série, avec l'assurance que tout redeviendra comme avant à court ou moyen terme. 5 étoiles pour une version enlevée et décomplexée de Spider-Man.



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- L'histoire courte consacrée à Silk (Cindy Moon) est réalisée par Robbie Thompson (scénario) et Stacey Lee (dessins), l'équipe créatrice de sa série mensuelle. Elle se lit rapidement et s'oublie tout aussi vite. Elle n'est présente que pour rappeler au lecteur, l'existence de sa propre série. Il en va de même de l'histoire courte consacrée à Jessica Drew (réalisée par Dennis Hopeless & Javer Rodriguez, eux aussi créateurs de la série mensuelle du personnage). La séquence consacrée à Ox (réalisée par Dan Slott, Christos Gage et Paco Diaz) sert par contre à introduire la nouvelle prison haute sécurité et à montrer que Regent a survécu à Secret Wars.
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All-New Amazing Spider-Man, tome 1 : Partou..

(critique commune aux 2 volumes)



Avec ces onze épisodes, qui correspondent en VO aux arcs « Worldwide » et « Scorpio Rising », Dan Slott emmène Peter Parker dans une direction bien différente. Après des années à courir le cachet en prenant des photos, notre Peter a enfin décidé d’utiliser son cerveau ultra-supérieur (même s’il est redevenu lui-même et non Otto Octavius) pour gagner de l’argent. Beaucoup d’argent. Le voici carrément milliardaire, avec des gadgets à la pelle, un costume sophistiqué, des lance-toiles multifonctions, une spidermobile dernier cri, une arachno-fusée, etc. Parker Industries s’est implanté « partout dans le monde », flirte avec sa copine Lian Tang à Shanghai et vend des technologies révolutionnaires tandis que Tante May et son mari jouent les humanitaires dans les pays en voie de développement. Sacré changement, qu’on peut rapprocher d’un « Tony Stark low-cost » (comme il est dit dans ce volume), d’un Batman (version Batman Inc) ou d’un Rocky à partir du III. Mais on se doute que ce statu quo ne durera pas. Bref, autant apprécier ce volume dans lequel notre araignée (plus du tout du quartier) combat les criminels de l’organisation terroriste Zodiaque. Dans le même temps, Spidey affronte également Mr Negative, lequel a recruté et corrompu La Cape et l’Epée.



Ce premier volume est très plaisant, avec la touche d’humour nécessaire, parfois stupide (le costume bon marché de Peter dont la braguette s’ouvre), parfois référentielle (avec toutes les chansons diffusées lors de l’assaut dans l’espace). Pour gérer ses activités de PDG et de super-héros au service du SHIELD, notre Peter peut compter sur Mockingbird et Le Rodeur, lequel porte parfois le collant rouge et bleue afin de préserver l’identité de notre ami. Pour respecter le titre de la série, Peter voyage partout dans le monde et se retrouve ainsi à New York, en Chine, dans l’espace et même dans le tunnerl sous la manche pour un combat sur l’Eurostar qui évoque forcément « Mission : Impossible ».



Pour peu que l’on accepte le grand chamboulement introduit par Dan Slott (moins radical que la période précédente du Superior Spiderman), ces numéros sont très plaisants, entrainants, divertissants, amusants et référentiels, avec des dessins de qualités et des couvertures magnifiques signées d’Alex Ross. Un bon (énième) nouveau départ pour Spidey.
Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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All-new Amazing Spider-Man, tome 2

Ce tome fait suite à All new Amazing Spider-Man, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Matteo Buffagni. Les épisodes 9 à 11 ont été dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Marte Gracia. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross.



Épisodes 6 à 8 - Il y a 3 semaines des versions inversées de Cloak (Tyrone Johnson) et Dagger (Tandy Bowen) attaquaient un navire prison pour libérer Martin Li (Mister Negative). Au temps actuel, Peter Parker se trouve sur le toit terrasse de sa filiale de Shanghai en train de déguster des raviolis apportés par Lian Tang (et préparés par son père). Il s'apprête à recevoir Shen Qinghao (un homme d'affaires important) pour lui présenter des avancées en matière de recherche d'énergie verte, étude menée par Philip Chang. Lian Tang conduit la nouvelle Spider-Mobile pour descendre les étages le long de la façade extérieure.



Épisodes 9 à 11 - Le nouveau Scorpio bénéficie toujours des conseils des Gemini qui peuvent voir à 24 heures dans l'avenir. Le temps est venu pour lui de passer à la phase finale de son plan. De son côté, Peter Parker a imaginé comment se servir des satellites de son entreprise pour déterminer où se trouve la base de Scorpio. Nick Fury junior arrive au Baxter Building pour recruter Peter Parker dans un laboratoire d'idées (Think Tank). Il se fait alpaguer par Spider-Man qui lui colle une combinaison de cosmonaute dans les bras, et qui l'emmène dans l'espace à bord d'une fusée décollant du Baxter Building.



Depuis le numéro 1, la série Amazing Spider-Man paraît avec un rythme de 3 épisodes tous les 2 mois, soit 1 toutes les 3 semaines. Cela permet de comprendre que ce recueil comprenne en fait 2 histoires quasi indépendantes, la première relative à Mister Negative, la seconde reprenant le fil de l'intrigue principale. En termes de narration, Dan Slott continue également de faire avancer 2 intrigues secondaires à raison d'une page tous les 2 épisodes : celle liée au réveil d'une conscience extérieure dans le robot Living Brain, et celle relative à la libération de prisonniers (tous ennemis de Spider-Man) dans différentes prisons. La première progresse de manière significative et court le long des épisodes 9 à 11, la seconde ne sert qu'à montrer 2 autres ennemis libérés, pour préparer une intrigue à venir.



En 2016, cela fait 6 ans que Dan Slott écrit les histoires de Spider-Man. Les années ont montré qu'il ne manque pas d'idées pour le personnage et qu'il en a toujours respecté les principales caractéristiques, sans pour autant rester dans un statu quo immobile. Ce scénariste maîtrise le concept de l'illusion du changement, c’est-à-dire de pouvoir faire croire au lecteur que le personnage est en train de changer, alors même qu'il sait très bien que le retour au statu quo est assuré à plus ou moins long terme. Cette absence de duplicité permet d'apprécier cette phase des aventures de Peter Parker, dans laquelle il est devenu le PDG d'une multinationale. Le lecteur prend plaisir à voir son héros ainsi sorti de sa zone de confort, tout en sachant que c'est transitoire.



Néanmoins sortir Parker de sa zone de confort n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour obtenir de facto une histoire intéressante. Dans la première partie, Dan Slott s'amuse avec une version acrobatique de la Spider-Mobile, conçue pour sa dimension spectaculaire de ses déplacements (et pas pour vendre des jouets) et le lecteur prend plaisir à ces déplacements. Il ramène un supercriminel qu'il avait créé : Mister Negative. Ce dernier dispose d'une motivation convaincante pour interférer dans les affaires de Parker Industries. Par contre son mode opératoire semble hérité d'une époque surannée, avec des patchs dermiques pour prendre le contrôle des individus. Le lecteur grimace également quand Parker explique que tous ceux qui ont déjà été sous la coupe de Mister Negative ne peuvent plus être retournés une deuxième fois. Enfin le retour de Cloak & Dagger semble plus destiné à leur assurer de la visibilité qu'à mettre en scène leur personnalité ou développer leur histoire personnelle.



Dan Slott a déjà composé un scénario consistant avec ces éléments, et il y ajoute encore un véritable dilemme moral, peut-être un peu vite résolu. Le lecteur constate qu'il tient bien la cadence d'écriture. Une autre conséquence du rythme de parution élevé est que les artistes ne peuvent pas produire à une telle cadence, et qu'il y a donc des équipes en alternance. Giuseppe Camucoli reste sur les épisodes de l'intrigue principale. C'est donc Matteo Buffagni qui se charge de la première histoire. Il n'insère pas d'exagération de type enfantine comme peut le faire Camuncoli, et met en place des aplats de noir plus massifs. Ce n'est pas pour autant que sa narration visuelle en devient sinistre.



Étrangement, les dessins de Buffagni apparaissent un peu moins consistants que ceux de Camucoli. Les décors sont présents régulièrement, mais sans beaucoup de détail ou de personnalité. De temps à autre une case comprend une vue plus dense, par exemple une rue de Shanghai, ou le restaurant dans lequel est attablé Harry Osborn, avec son ex-femme Liz Allan et ses 2 enfants. Mais souvent, ils ne sont représentés qu'à grand traits. Il en va ainsi des surfaces d'immeuble sur lesquelles progresse la Spider-Mobile, réduites à des assemblages de plaques de verre uniforme, ou des bureaux de Parker Industries à Shanghai vaguement décorés de quelques segments de trait, avec un ameublement générique et factice. Les personnages sont aisément reconnaissables, mais leur gamme d'expression de visage est très réduite, et souvent banale, sans transmettre leur état d'esprit.



Cette première partie se lit sans déplaisir grâce à la densité de l'histoire. Mais les dessins comme les thèmes manquent de substance. 3 étoiles. Le lecteur passe ensuite à la deuxième partie où il retrouve ce nouveau Zodiaque, mené par un nouveau Scorpio. L'heure des révélations et de l'affrontement final a sonné. Giusepe Camuncoli est de retour avec une mise en page plus vivante, des découpages de scène plus lisible et une légère touche comique dénuée de moquerie. Cet artiste n'essaye pas de donner du poids à sa narration graphique en ajoutant des aplats de noir. Il préfère détourer les surfaces et laisser faire le metteur en couleurs pour les sculpter par des nuances, pour y ajouter les effets d'ombre portée par des teintes de couleurs. Il n'hésite pas à exagérer le côté spectaculaire, au-delà du plausible. En choisissant un comics de superhéros, le lecteur n'est pas venu chercher du réalisme et il effectue bien volontiers une suspension consentie d'incrédulité, à commencer pour croire qu'un individu piqué par une araignée radioactive puisse attraper des superpouvoirs, plutôt qu'un cancer.



Par exemple, Slott a conçu une séquence dans laquelle Spider-Man avec une combinaison de cosmonaute se retrouve à effectuer une réentrée dans l'atmosphère depuis l'espace, sans aucune autre protection. Camuncoli n'essaye pas dessiner de manière à atténuer les aspects impossibles de cet exploit. Il préfère accentuer le côté spectaculaire pour offrir un divertissement qui en mette plein les yeux (au vu de l'autre couleuvre qui survient en même temps, il s'avère que c'était le meilleur choix). Avec ces dessins, le lecteur retrouve l'emphase qui met en valeur les hauts fais aussi colorés qu'impossibles associés aux superhéros. Certes le positionnement de Montmartre laisse supposer que cet artiste ne s'y est jamais rendu, mais au moins, sa Tour Eiffel n'est pas en toc. Le dynamisme qui se dégage des pages fait passer le registre 100% superhéros adopté par le scénariste pour cette deuxième partie.



Le lecteur apprécie d'avoir le fin mot de cette histoire de Zodiaque, ainsi qu'un nouvel élément concernant l'émergence très rapide de Parker Industries (d'où venait les fonds d'investissement ?). Il retrouve la dimension espionnage à la James Bond (époque Roger Moore) : voyages dans différents pays (ici : New York, Paris, Londres, et un voyage mouvementé dans les tunnels de l'Eurostar), une agence secrète ayant fomenté un complot à l'échelle mondiale (le Zodiaque), des séquences plus grandes que nature (une visite dans un satellite spatial), et quelques gadgets (par exemple une voiture volante du SHIELD). Dan Slott continue à jongler avec sa distribution pléthorique de personnages (le lecteur se rappelle sans difficulté de qui il s'agit même s'ils ne sont guère développés). Il réussit même à intégrer une remarque sur le niveau de responsabilité, à bon escient.



Cette deuxième partie ne révolutionne ni le concept de superhéros, ni celui de Spider-Man. Elle constitue juste une très bonne histoire de superhéros, dans toute sa fougue et sa démesure, du divertissement bien troussé, inventif et rythmé.
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All-new Amazing Spider-Man, tome 3

Ce tome fait suite à All-new Amazing Spider-Man T02 (épisodes 6 à 11) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 12 à 15, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 14 & 15, dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. Il comprend également 7 pages extraites de l'épisode 1 et consacrées à la première apparition de Regent au temps présent, écrites par Dan Slott & Christos Gage, et dessinées par Paco Diaz. Il se termine avec le numéro annuel 19 de la première série Amazing Spider-Man, initialement publié en 1985, écrit par Louise Simonson, dessiné et encré par Mary Wilshire et Pat Redding.



Il y a des jours comme ça. Peter Parker s'apprête à prononcer un discours sollicitant des dons pour la fondation Oncle Ben qu'il a créée. En saluant les invités, il a le plaisir de voir que Tony Stark a répondu à l'invitation, mais qu'il a emmené sa nouvelle employée Mary Jane Watson. Fort heureusement Harry Osborn est présent à ses côtés pour le soutenir. Égal à lui-même, Stark sous-entend clairement que Parker est un chef d'entreprise parvenu et qu'il n'a ni la compétence ni l'endurance nécessaires pour durer très longtemps dans le monde des affaires. En outre à peine a-t-il commencé son discours par un vanne navrante (Non, je ne vais pas vous parler de riz) qu'il est attaqué par le supercriminel Ghost. Iron Man et Spider-Man se lancent à la poursuite de l'intrus.



Peu de temps après, Peter Parker décide de se détendre un peu en allant entraîner le nouveau Spider-Man (Miles Morales). En arrivant, il découvre que c'est déjà ce qu'est en train de faire Iron Man, les 2 étant des Avengers. Excédé, Spider-Man asticote Iron Man et ils finissent par en venir aux mains, aucun des 2 n'acceptant de se montrer le plus intelligent, chacun des 2 ayant des frustrations à extérioriser. Spider-Man (Miles Morales) décide de s'éloigner et d'aller voir ailleurs. Mais il se retrouve face à Regent (Augustus Roman).



En ouvrant ce tome, le lecteur sait déjà qu'il s'agit d'une histoire relativement courte puisque se profile à l'horizon l'événement de 2016 lié à Spider-Man : The clone conspiracy. Néanmoins, la couverture toujours très colorée d'Alex Ross ne lui en dévoile pas beaucoup sur la nature de l'intrigue. Dan Slott raconte une histoire commençant avec les relations de Peter Parker et de ses amis, puis embraye sur la mise en œuvre du plan de Regent. Lors de la soirée de charité, le scénariste replace Peter Parker dans le contexte plus global de l'univers partagé Marvel, en particulier sa rivalité avec Tony Stark. Il s'amuse à sous-entendre les inconsistances de la continuité, avec Peter et Mary Jane qui se souviennent de leur séjour dans la Tour des Avengers (dans Amazing Spider-Man - Volume 10: New Avengers), alors que Tony n'en garde pas un grand souvenir, voire a tout oublié. Comme à son habitude, Slott a l'art et la manière de donner de la saveur au comportement de ses personnages, en faisant ressortir leur caractère dans ce qu'il a d'attachant, mais aussi d'énervant. Le lecteur éprouve de l'empathie pour Peter Parker qui met à profit sa richesse récente pour créer une fondation caritative et il comprend son énervement face au cynisme un peu blasé de Tony Stark. Il voit comment les frustrations de Peter Parker s'accumulent au point qu'il finisse en venir aux mains contre Stark, trop sûr de lui, et trop condescendant face au petit jeune.



Certes les 2 superhéros qui se battent au lieu de s'entraider est un cliché infantile des comics, mais Dan Slott a fait le nécessaire pour que ce comportement de la part de l'un comme de l'autre soit logique au vu des circonstances. En outre, ce scénariste a le chic pour rendre ses personnages accessibles et sympathiques, sans qu'ils n'en deviennent parfaits ou purs. Outre Peter Parker et Tony Stark, Mary Jane Watson resplendit comme à son habitude, et le lecteur en vient même à trouver logique qu'elle ait accepté le poste proposé par Tony Stark dans Invincible Iron Man Vol. 2: The War Machines de Brian Michael Bendis et Mike Deodato. Mine de rien, Dan Slott sait aussi construire des passerelles avec le reste de l'univers partagé Marvel, qui servent son récit, et ne peuvent pas à être réduites à de simples artifices pour satisfaire des exigences éditoriales. Il traite avec le même égard Harry Osborn, et le lecteur assiste avec émotion à un déjeuner entre lui Mary Jane et Betty Brant.



La deuxième partie prend un peu le lecteur au dépourvu car il ne pensait pas que le plan d'action de Regent viendrait à terme aussi rapidement. Il s'agit d'un personnage qui a été créé à l'occasion de la minisérie Renew your vows, se déroulant pendant l'événement Secret Wars, et intégré rétrospectivement à l'univers contemporain Marvel. Le lecteur découvre enfin la fonction de la prison La Cave, et Regent met son plan à exécution. Le lecteur peut trouver ce passage à l'acte précipité, et sa résolution encore plus précipitée, avec la participation de plusieurs superhéros en mode express. Il peut aussi se souvenir qu'il a suivi régulièrement l'avancée de son plan depuis l'épisode 1 et apprécier que le scénariste ne fasse pas durer les choses, d'autant que la nature de son plan est connue par avance puisqu'elle avait été expliquée dans Renew your vows. D'un autre côté, comme souvent, la narration donne l'impression d'expédier le conflit et la résolution rapidement, pour tenir dans le nombre de pages allouées, sans tirer tout le potentiel de la situation.



Ces 4 épisodes sont dessinés par l'artiste attitré de la série : Giuseppe Camuncoli. Comme d'habitude, le lecteur sent qu'il fatigue un peu au fur et à mesure des épisodes, avec une diminution progressive des décors, la scène de combat du dernier épisode se prêtant bien à des décharges d'énergie et à une séquence en plein ciel qui lui permet de s'économiser discrètement. Camuncoli représente des personnages civils avec une allure certaine que ce soit Peter Parker dans son costume de soirée de location, ou Tony Stark très à l'aise dans son propre costume. Il affectionne de leur donner une silhouette un peu arquée pour accentuer l'angle de vue, et le dynamisme de la posture, même s'ils ne font que se tenir immobiles debout. Mary Jane Watson est affublée d'une belle robe verte pour la soirée de charité, et d'un boléro de soirée, élégant sans être hypersexualisé. Dan Slott fait honneur à la personnalité bien affirmée de Mary Jane qui peut ainsi tenir tête aux 2 héros, mais le dessinateur a décidé de lui donner un visage juvénile, un peu en décalage avec son caractère. Il en va de même pour le visage de Liz Allan c'est moins marqué sur le visage de Betty Leeds et sur celui de Shannon Stillwell, l'assistante d'Augustus Marcus. Il dessine ce dernier avec une morphologie massive conformément à son apparence dans son armure technologique de Regent. Il est en particulier très impressionnant quand il se tient devant Harry Osborn et qu'il le domine de toute sa masse.



Giuseppe Camuncoli représente un Spider-Man toujours aussi bondissant dans ses cabrioles improbables. Il établit une différence visuelle avec Spider-Man (Miles Morales), dans la taille et la corpulence, le dernier étant plus mince que l'original. Mis à part dans le dernier épisode, le dessinateur prend le temps de bien décrire l'environnement de chaque scène : le parc dans lequel se déroule le dîner de charité avec les arbres et les tables, la façade de la bibliothèque de Manhattan en référence au film SOS Fantômes, le terrain de sport où Iron Man entraîne Spider-Man (Miles Morales), les couloirs de la prison The Cellar et ses cellules très particulières, ainsi que le café où se retrouvent Osborn, Watson et Brant.



Les scènes d'affrontement sont spectaculaires à souhait, comme il est de coutume dans un comics de superhéros, et comme l'attend le lecteur. Même s'il est agacé par le cliché de 2 superhéros se tapant dessus, le lecteur regarde avec curiosité les manœuvres de l'un et de l'autre. L'affrontement contre Regent est bien coordonné avec une logique dans les déplacements des uns des autres, et dans leurs mouvements. Camuncoli a l'occasion de représenter d'autres superhéros, le plus souvent le temps d'une seule case (ce qui fait grincer des dents au lecteur quant à la facilité avec laquelle Regent les neutralise, même s'il a eu du temps pour se préparer), sans en donner une interprétation mémorable. Après le combat, tous ces superhéros se regroupent à l'occasion d'un dessin en pleine page qui ressemble plus à un gaspillage de papier qu'à un moment impressionnant.



Ces 4 épisodes forment une lecture agréable, prouvant une fois encore la capacité de Dan Slott à transcrire la personnalité de chaque protagoniste. Le lecteur peut se sentir un peu irrité de l'affrontement entre Spider-Man et Iron Man et de la rapidité de l'affrontement contre Regent. D'un autre côté, cette bagarre est amenée avec l'état d'esprit des 2 adversaires, et Slott ne refait pas le combat qu'il avait déjà raconté dans la minisérie Renew your vows. Giuseppe assure un spectacle visuel prenant, même si le dernier épisode montre quelques signes d'essoufflement.
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All-New Amazing Spider-Man, tome 5

Spiderman et les clones… toute une histoire, symbolisée par l’interminable mais finalement sympathique (mais si !) et très feuilletonnesque SAGA DU CLONE dans les années ’90. Depuis, régulièrement, le Chacal revient tourmenter notre bon vieux Spidey.

Dans cette nouvelle série étalée sur de nombreux épisodes (Amazing Spider-Man 19-24; The Clone Conspiracy 1-5; The Clone Conspiracy: Omega; Silk 14-17; Prowler 1-5 pour la version originale et uniquement Spider-Man : The Clone Conspiracy #1-5, Spider-Man : Omega #1, Amazing Spider-Man #20-24 en version française), Peter Parker enquête sur une nouvelle entreprise, New U, qui propose des traitements miraculeux pour les maladies incurables et offre même de ramener les morts à la vie. Lorsque le compagnon de May (et père de Jonah) s’apprête à succomber la question est donc de de savoir si il faut (ou non) lui permettre de bénéficier de ce nouveau traitement révolutionnaire…lequel titille les super-sens arachnéens de Parker. Evidemment, ce ne semble pas un très bon signe concernant les intentions de celui qui se dissimule sous le masque du Chacal.

Et voilà que nous retrouvons Ben Reilly, alias Scarlet Spider, apparu pour la première fois voici une éternité (dans ASM 149…en 1975) puis figure centrale de la SAGA DU CLONE. Ben ramène à la vie de nombreux amis, alliés ou ennemis de Spider-man et le récit se transforme rapidement en véritable fête du slip…euh du clone ! Le Lézard, le professeur Warren, Electro, Octopus, Gwen Stacy, Ned, la femme de Jonah, etc. Tout le monde et sa petite sœur revient à la vie.

LA CONSPIRATION DES CLONES se révèle un comic-book ambitieux et globalement sympathique, à découvrir dans sa version « gros volume » afin de ne pas se perdre dans les méandres de ses (trop) nombreuses intrigues, mais qui manque d’épaisseur pour atteindre à l’excellence. Ramener autant de personnages à la vie ne permet aucun développement et se limite souvent à titiller la fibre nostalgique sans jamais s’interroger sur les conséquences de ces résurrections. D’où une impression de trop plein accentuée par un final apocalyptique avec une épidémie zombie rapidement jugulée. Et, même si l’intrigue globale s’avère compréhensible par tous, un sentiment de confusion rend tout cela brouillon (au bout de la lecture on ne comprend toujours pas le comment et le pourquoi de la plupart des actions des protagonistes), sans oublier une solide dose d’invraisemblances et la nécessité d’enclencher la suspension d’incrédulité à puissance maximale.

Toutefois, en dépit de ses défauts, LA CONSPIRATION DES CLONES reste un honnête « event » avec son lot de rebondissement, ses scènes d’action énergiques et ses passages intimistes typiques de Spider-man. On ne s’ennuie pas et on est même globalement diverti mais sans pouvoir se défaire d’une impression de foutoir un brin bâclé. Les dessins sont, pour leur part, d’un bon niveau mais trahissent cependant des différences de niveau entre les différents intervenants. Décidément nous sommes loin de la réussite de SPIDER VERSE ou SPIDER ISLAND. Les histoires annexes, pour leur part, s’avèrent justement accessoires et nous invitent à relire l’intrigue sous différents points de vue ou, pour être plus complet, à interrompre la lecture de la saga principale entre chaque épisode pour se plonger dans les « tie-in ». En bref, plaisant mais pas indispensable, CLONE CONSPIRACY saura divertir les inconditionnels des histoires de spider-man mettant en scène des clones. Sans plus ni moins.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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All-New Amazing Spider-Man, tome 5

Le Chacal tourne autour de Spider-man depuis un bon moment, mettant en mouvement une véritable machination. Peter Parker va devoir faire face au retour de visages bien connus, aussi bien amis qu'ennemis et redéfinir la limite du bien et du mal.



Cette Conspiration des clones, événement touchant principalement 2 séries, est un véritable nid de rebondissements et de "mauvaises" surprises (pour notre cher Spidey entendons-nous bien). Une saga qui ressemble presque à une fresque cinématographique a la mécanique bien huilée.
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All-new Amazing Spider-Man, tome 6

Après la conspiration des clones qui a laissé Peter très affaibli moralement, Spider-man tente de trouver une façon de passer à autre chose. Rien de tel que d'aller taper sur ce bon vieux Norman Osborn pour se passer les nerfs. Ce sont deux grands ennemis emblématiques que Peter va devoir affronter dans ce tome alors que le monde fait face au terrible bouleversement de Secret Empire.

Deux suites d'épisodes très intenses avec de gros enjeux pour le Tisseur. Ce tome annonce un changement drastique dans l'approche des aventures de Spider-man. Un plaisir de retrouver Norman Osborn, toujours aussi repoussant.
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Amazing Fantasy 1000

Basé sur le même principe que Marvel Comics 1000, Amazing Fantasy 1000 est un faux numéro anniversaire purement commercial.

Voila maintenant que le cadre est posé, on peut passé à la suite, qu'est ce que ça vaut ?



Alors, Amazing Fantasy, pour ceux qui ne connaitrais pas, c'est la revue dans laquelle Spider-Man a fait sa première apparition dans le numéro 15.

Ainsi, la maison des idées (qui en manque peut-être un peu avec ces numéros anniversaires) imagine un numéro 1000 (oui oui imagine, car la revue n'est jamais arrivé à son numéro 1000, et même si elle avait continué, elle n'en serait pas à son numéro 1000) où des artistes star de chez Marvel viennent proposer des travaux courts et plus ou moins inspirés sur l'araignée.



Et c'est la le problème, cette revue ne propose que de nombreux épisodes courts qui n'ont aucun lien les uns avec les autres, si ce n'est le fait de mettre en scène spider-man.

Ainsi, si la qualité est très variable et peu passer de bon à mauvais l'ensemble est très anecdotique est sera oublié aussitôt lu.



Pas grand chose à retenir de cet ouvrage, qui ne sera à réserver que pour les plus complétistes des fans du tisseur.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 1

Une série qui redémarre avec un Peter Parker chef d'entreprise à la conquête de l'internationale. On le retrouve avec des gadgets plus élaborés, un costume tout neuf et surtout un bon regain d'énergie.

L'histoire principale est surtout centrée autour du Zodiaque qui s'avère être un ennemi à la hauteur de notre ami l'Araignée.

On retrouve plusieurs personnages emblématiques de la saga dont je ne souhaite pas dévoiler les noms pour gâcher le plaisir des lecteurs. Un retour aux sources qui fait du bien et qui est entouré de bonnes surprises comme l'intervention de Mockingbird.

Le style, un tantinet plus mature que la série précédente, convient tout à fait aux aventures racontées. Un régal qui promet beaucoup de bonnes choses.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 1

Ce tome fait suite à Graveyard shift (épisodes 16 à 18, et numéro annuel) qui était le dernier tome de la série mensuelle précédente. Mais il contient également des éléments faisant suite à la minisérie [[0785198865 Warzones: Renew your vows]] qui se déroulait pendant Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour l'épisode 5) dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. L'épisode 1 se termine avec 3 histoires courtes, l'une consacrée à Cindy Moon (Silk), une à Jessica Drew (Spider-Woman) et la dernière à Ox (Ronald Bloch) qui est capturé par Spider-Man (Miles Morales) et envoyé dans la prison The Cellar. Les couvertures très colorées sont l'œuvre d'Alex Ross.



Après les événements de Secret Wars, Peter Parker a retrouvé sa place de président directeur général de la multinationale Parker Industries, spécialisée dans les produits de haute technologie. Alors que l'histoire commence, il effectue une mission d'interception de Leo (un membre de la chaîne du Zodiac) et de ses hommes de mains. Il bénéficie de l'assistance de Mockingbird (Bobbie Morse) qui fait également office d'agent de liaison entre lui et le SHIELD. C'est l'occasion pour lui d'étrenner sa nouvelle Spider-Mobile.



Après avoir réglé ce petit détail avec panache, c'est au tour de Peter Parker de tenir une conférence de presse pour annoncer la création de la fondation Oncle Ben pour venir en aide aux défavorisés en leur mettant à disposition des technologies de pointe. Puis Peter se rend à la cérémonie de mariage d'Hector Baez et de Max Modell, au bras de Sajani Jaffrey. Comme de coutume, c'est le moment que choisissent d'autres représentants de la chaîne du Zodiac pour attaquer. Ils en ont après Peter Parker, et plus particulièrement sa montre connectée.



Inutile de tourner autour du pot : cette nouvelle phase des aventures de Peter Parker polarise d'office le lectorat. Il y a ceux qui estiment que placer leur personnage préféré dans une position de chef d'entreprise qui a réussi, à la tête de plusieurs succursales, et riches de plusieurs millions est un contresens, une hérésie, une bêtise sans nom à visée exclusivement commerciale. Il y a une autre frange du lectorat qui est prête à accepter un bouleversement dans l'ordre naturel des choses pour éviter que la série ne tombe dans la redite ad nauseam, sous réserve que l'essence du personnage soit conservée. Et là, a priori, c'est quand même très mal parti.



D'un autre côté, cette série est écrite par Dan Slott, le scénariste attitré des aventures de Spider-Man depuis 2010, l'homme qui a réussi à écrire des histoires intéressantes en ayant bouté Peter Parker de son propre corps pendant 2 ans, sous le titre de Superior Spider-Man (à commencer par My own worst enemy). Le lecteur peut donc espérer que malgré cette situation très éloignée du personnage, il saura en conserver l'essence. Dès la première case, Slott montre qu'il est d'humeur taquine en faisant prononcer à Peter une version altérée de la phrase qui évoque la responsabilité qui vient avec de grands pouvoirs. Ici la fin de la phrase évoque plutôt une grande vitesse, une plus grande capacité de stockage et une plus grande autonomie. Le lecteur découvre un premier épisode présentant une solide densité narrative, montrant l'étendue de la multinationale Parker Industries, son domaine de vente (la haute technologie), ainsi que les accomplissements de Peter Parker.



Inutile de tourner autour du pot : Peter Parker s'habille d'un costume avec cravate. Il est devenu un chef d'entreprise qui voyage régulièrement aux quatre coins du monde. Il tient des conférences de presse. Il est accueilli comme une personne d'importance, y compris par J. Jonah Jameson qui n'hésite pas à rappeler leur longue amitié. Néanmoins, il est possible de reconnaître la personnalité de Peter dans la création d'une fondation portant le nom de son oncle, dans son inquiétude pour sa tante (en mission humanitaire dans le pays africain fictif Nadua), dans sa relation amicale avec Johnny Storm, ou encore dans ses réparties humoristiques. Dans le fil de ce tome, le scénariste fait qualifier Peter Parker de Tony Stark du pauvre, ce qui fournit l'occasion de faire apparaître les différences entre ces 2 chefs d'entreprise.



Spider-Man est resté égal à lui-même, toujours aussi acrobatique, toujours autant attaché à préserver la vie des gens, toujours avec une répartie fusante au coin des lèvres. Sa position a également un peu évolué, puisqu'il dispose de son propre véhicule (Johnny Storm lui reproche de ne pas l'avoir associé à sa construction, ce qui fait référence à la première Spider-Mobile du nom dans Amazing Spider-Man 130, en 1974) et qu'il travaille de concert avec le SHIELD. Il a également pris un peu de hauteur puisqu'il n'hésite pas à déléguer à Mockingbird et qu'il a embauché quelqu'un pour jouer le rôle de Spider-Man quand il doit remplir ses obligations de Peter Parker (ce qui permet aussi qu'ils apparaissent ensemble à plusieurs occasions). Néanmoins, il s'agit bien toujours du même Spider-Man et ça ne rate pas quand il rencontre Johnny Storm, ils commencent par se battre plutôt que de discuter comme des adultes.



Dan Slott fait en sorte d'en donner pour son argent au lecteur en casant toutes les informations nécessaires pour bâtir ce point de départ, ce début d'une nouvelle série. Il fait apparaître les personnages secondaires de l'histoire qui sont assez nombreux : Hector Baez, Phillip Chang, Bella Fishbach, Uatu Jackson, Sajani Jaffrey, Anna Maria Marconi, Max Modell, Grady Scraps, Lien Tang, Min Wei, Yao Wu. Il ramène le robot Living Brain. Il établit la relation avec le SHIELD par le biais de Mockingbird, mais aussi de Nick Fury junior. Il montre le nouvel ennemi de Spider-Man : cette nouvelle incarnation du Zodiac. Il commence à placer d'autres ennemis agissant dans l'ombre comme le retour de Regent (Augustus Roman, apparu dans Renew your vows), ainsi qu'un mystérieux individu qui démarche des personnages connus (en commençant par Aleksei Sytsevich, plus connu sous le nom de Rhino) pour les réunir avec leurs défunts proches.



De même que le lecteur retrouve Dan Slott, il retrouve également Giuseppe Camuncoli, l'un des 2 dessinateurs réguliers de la précédente série. Depuis son passage sur la série Hellblazer aux débuts des années 2010, ce dernier a fait évoluer son approche graphique pour être plus en phase avec les aventures du tisseur de toile. Le lecteur s'immerge dans une narration visuelle pleine d'entrain, avec des couleurs vives. Certes, il est visible que le cœur de cible visé est l'adolescent plutôt que l'adulte. La moyenne de cases par mage est de 5, pour une lecture rapide. L'artiste fait la part belle aux visuels spectaculaires, aux angles de vue qui dramatisent et aux expressions un peu exagérées. Cela ne l'empêche pas de dessiner les décors régulièrement, au moins dans la moyenne de ce qui se pratique dans les comics de superhéros, et même peut-être un peu plus.



Ses personnages disposent d'une vraie présence sur la page, avec des tenues vestimentaires variées, et adaptées à chaque individu. La mise en scène de chaque séquence est très vivante, évitant les cases ne contenant que des têtes en train de parler, en prenant soin de montrer les gestes des personnages, et ce qui se passe autour d'eux. Spider-Man est bondissant comme il se doit, accomplissant son quota d'acrobaties. Les costumes sont colorés et respectent les conventions en vigueur chez les superhéros et les supercriminels. Camuncoli se sort très bien de la course-poursuite un peu particulière avec la Spider-Mobile, montrant ses capacités inattendues. Il arrive même à faire passer le gag le moins drôle de Dan Slott, avec la braguette ouverte de Peter Parker. Il est un peu moins convaincant en ce qui concerne l'individu qui incarne le signe zodiacal du Cancer, avec une tête en forme de crabe (un peu trop gros pour passer).



Giuseppe Camuncoli se montre à l'aise pour mettre en scène chaque séquence, alors que le scénario est exigeant en la matière, puisqu'il faut passer d'un mariage dans un parc, à l'infiltration d'une base sous-marine, sans oublier une visite guidée du Baxter Building. L'artiste met beaucoup de conviction dans ses dessins et insuffle une énergie impressionnante à ces aventures du début jusqu'à la fin. Dan Slott emmène le lecteur dans une intrigue consistante, offrant un début mouvementé à cette nouvelle phase de la vie de Peter Parker.



À l'issue de Secret Wars, il ne reste plus qu'une seule Terre, celles des autres dimensions ayant été détruites au cours des Incursions. Les responsables éditoriaux ont alors décidé de rapatrier une partie des personnages de l'univers Ultimate (Terre 1610) sur cette Terre unique. En particulier, Miles Morales s'est installé à New York, et porte toujours le nom et le costume de Spider-Man. Il est plus jeune que Peter Parker, encore au lycée et correspond plus à ce qu'était Peter Parker à ses débuts (en prime les autorisations pour transposer ses aventures en film n'ont pas été cédées à un autre studio de cinéma). De fait, cela implique de donner un nouveau rôle à Peter Parker pour qu'il n'y ait pas redondance entre les 2. Dan Slott en profite pour faire (une fois encore) du neuf avec le personnage. On peut lui reprocher de trop s'éloigner des caractéristiques du personnage, mais pas de le trahir ou de se complaire dans un statu quo timoré. Sous réserve d'accepter ce grand chamboulement, le lecteur peut profiter du vent de fraîcheur et de renouveau qui souffle sur cette série, avec l'assurance que tout redeviendra comme avant à court ou moyen terme. 5 étoiles pour une version enlevée et décomplexée de Spider-Man.



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- L'histoire courte consacrée à Silk (Cindy Moon) est réalisée par Robbie Thompson (scénario) et Stacey Lee (dessins), l'équipe créatrice de sa série mensuelle. Elle se lit rapidement et s'oublie tout aussi vite. Elle n'est présente que pour rappeler au lecteur, l'existence de sa propre série. Il en va de même de l'histoire courte consacrée à Jessica Drew (réalisée par Dennis Hopeless & Javer Rodriguez, eux aussi créateurs de la série mensuelle du personnage). La séquence consacrée à Ox (réalisée par Dan Slott, Christos Gage et Paco Diaz) sert par contre à introduire la nouvelle prison haute sécurité et à montrer que Regent a survécu à Secret Wars.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 2

Ce tome fait suite à Worldwide 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Matteo Buffagni. Les épisodes 9 à 11 ont été dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Marte Gracia. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross.



Épisodes 6 à 8 - Il y a 3 semaines des versions inversées de Cloak (Tyrone Johnson) et Dagger (Tandy Bowen) attaquaient un navire prison pour libérer Martin Li (Mister Negative). Au temps actuel, Peter Parker se trouve sur le toit terrasse de sa filiale de Shanghai en train de déguster des raviolis apportés par Lian Tang (et préparés par son père). Il s'apprête à recevoir Shen Qinghao (un homme d'affaires important) pour lui présenter des avancées en matière de recherche d'énergie verte, étude menée par Philip Chang. Lian Tang conduit la nouvelle Spider-Mobile pour descendre les étages le long de la façade extérieure.



Épisodes 9 à 11 - Le nouveau Scorpio bénéficie toujours des conseils des Gemini qui peuvent voir à 24 heures dans l'avenir. Le temps est venu pour lui de passer à la phase finale de son plan. De son côté, Peter Parker a imaginé comment se servir des satellites de son entreprise pour déterminer où se trouve la base de Scorpio. Nick Fury junior arrive au Baxter Building pour recruter Peter Parker dans un laboratoire d'idées (Think Tank). Il se fait alpaguer par Spider-Man qui lui colle une combinaison de cosmonaute dans les bras, et qui l'emmène dans l'espace à bord d'une fusée décollant du Baxter Building.



Depuis le numéro 1, la série Amazing Spider-Man paraît avec un rythme de 3 épisodes tous les 2 mois, soit 1 toutes les 3 semaines. Cela permet de comprendre que ce recueil comprenne en fait 2 histoires quasi indépendantes, la première relative à Mister Negative, la seconde reprenant le fil de l'intrigue principale. En termes de narration, Dan Slott continue également de faire avancer 2 intrigues secondaires à raison d'une page tous les 2 épisodes : celle liée au réveil d'une conscience extérieure dans le robot Living Brain, et celle relative à la libération de prisonniers (tous ennemis de Spider-Man) dans différentes prisons. La première progresse de manière significative et court le long des épisodes 9 à 11, la seconde ne sert qu'à montrer 2 autres ennemis libérés, pour préparer une intrigue à venir.



En 2016, cela fait 6 ans que Dan Slott écrit les histoires de Spider-Man. Les années ont montré qu'il ne manque pas d'idées pour le personnage et qu'il en a toujours respecté les principales caractéristiques, sans pour autant rester dans un statu quo immobile. Ce scénariste maîtrise le concept de l'illusion du changement, c’est-à-dire de pouvoir faire croire au lecteur que le personnage est en train de changer, alors même qu'il sait très bien que le retour au statu quo est assuré à plus ou moins long terme. Cette absence de duplicité permet d'apprécier cette phase des aventures de Peter Parker, dans laquelle il est devenu le PDG d'une multinationale. Le lecteur prend plaisir à voir son héros ainsi sorti de sa zone de confort, tout en sachant que c'est transitoire.



Néanmoins sortir Parker de sa zone de confort n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour obtenir de facto une histoire intéressante. Dans la première partie, Dan Slott s'amuse avec une version acrobatique de la Spider-Mobile, conçue pour sa dimension spectaculaire de ses déplacements (et pas pour vendre des jouets) et le lecteur prend plaisir à ces déplacements. Il ramène un supercriminel qu'il avait créé : Mister Negative. Ce dernier dispose d'une motivation convaincante pour interférer dans les affaires de Parker Industries. Par contre son mode opératoire semble hérité d'une époque surannée, avec des patchs dermiques pour prendre le contrôle des individus. Le lecteur grimace également quand Parker explique que tous ceux qui ont déjà été sous la coupe de Mister Negative ne peuvent plus être retournés une deuxième fois. Enfin le retour de Cloak & Dagger semble plus destiné à leur assurer de la visibilité qu'à mettre en scène leur personnalité ou développer leur histoire personnelle.



Dan Slott a déjà composé un scénario consistant avec ces éléments, et il y ajoute encore un véritable dilemme moral, peut-être un peu vite résolu. Le lecteur constate qu'il tient bien la cadence d'écriture. Une autre conséquence du rythme de parution élevé est que les artistes ne peuvent pas produire à une telle cadence, et qu'il y a donc des équipes en alternance. Giuseppe Camucoli reste sur les épisodes de l'intrigue principale. C'est donc Matteo Buffagni qui se charge de la première histoire. Il n'insère pas d'exagération de type enfantine comme peut le faire Camuncoli, et met en place des aplats de noir plus massifs. Ce n'est pas pour autant que sa narration visuelle en devient sinistre.



Étrangement, les dessins de Buffagni apparaissent un peu moins consistants que ceux de Camucoli. Les décors sont présents régulièrement, mais sans beaucoup de détail ou de personnalité. De temps à autre une case comprend une vue plus dense, par exemple une rue de Shanghai, ou le restaurant dans lequel est attablé Harry Osborn, avec son ex-femme Liz Allan et ses 2 enfants. Mais souvent, ils ne sont représentés qu'à grand traits. Il en va ainsi des surfaces d'immeuble sur lesquelles progresse la Spider-Mobile, réduites à des assemblages de plaques de verre uniforme, ou des bureaux de Parker Industries à Shanghai vaguement décorés de quelques segments de trait, avec un ameublement générique et factice. Les personnages sont aisément reconnaissables, mais leur gamme d'expression de visage est très réduite, et souvent banale, sans transmettre leur état d'esprit.



Cette première partie se lit sans déplaisir grâce à la densité de l'histoire. Mais les dessins comme les thèmes manquent de substance. 3 étoiles. Le lecteur passe ensuite à la deuxième partie où il retrouve ce nouveau Zodiaque, mené par un nouveau Scorpio. L'heure des révélations et de l'affrontement final a sonné. Giusepe Camuncoli est de retour avec une mise en page plus vivante, des découpages de scène plus lisible et une légère touche comique dénuée de moquerie. Cet artiste n'essaye pas de donner du poids à sa narration graphique en ajoutant des aplats de noir. Il préfère détourer les surfaces et laisser faire le metteur en couleurs pour les sculpter par des nuances, pour y ajouter les effets d'ombre portée par des teintes de couleurs. Il n'hésite pas à exagérer le côté spectaculaire, au-delà du plausible. En choisissant un comics de superhéros, le lecteur n'est pas venu chercher du réalisme et il effectue bien volontiers une suspension consentie d'incrédulité, à commencer pour croire qu'un individu piqué par une araignée radioactive puisse attraper des superpouvoirs, plutôt qu'un cancer.



Par exemple, Slott a conçu une séquence dans laquelle Spider-Man avec une combinaison de cosmonaute se retrouve à effectuer une réentrée dans l'atmosphère depuis l'espace, sans aucune autre protection. Camuncoli n'essaye pas dessiner de manière à atténuer les aspects impossibles de cet exploit. Il préfère accentuer le côté spectaculaire pour offrir un divertissement qui en mette plein les yeux (au vu de l'autre couleuvre qui survient en même temps, il s'avère que c'était le meilleur choix). Avec ces dessins, le lecteur retrouve l'emphase qui met en valeur les hauts fais aussi colorés qu'impossibles associés aux superhéros. Certes le positionnement de Montmartre laisse supposer que cet artiste ne s'y est jamais rendu, mais au moins, sa Tour Eiffel n'est pas en toc. Le dynamisme qui se dégage des pages fait passer le registre 100% superhéros adopté par le scénariste pour cette deuxième partie.



Le lecteur apprécie d'avoir le fin mot de cette histoire de Zodiaque, ainsi qu'un nouvel élément concernant l'émergence très rapide de Parker Industries (d'où venait les fonds d'investissement ?). Il retrouve la dimension espionnage à la James Bond (époque Roger Moore) : voyages dans différents pays (ici : New York, Paris, Londres, et un voyage mouvementé dans les tunnels de l'Eurostar), une agence secrète ayant fomenté un complot à l'échelle mondiale (le Zodiaque), des séquences plus grandes que nature (une visite dans un satellite spatial), et quelques gadgets (par exemple une voiture volante du SHIELD). Dan Slott continue à jongler avec sa distribution pléthorique de personnages (le lecteur se rappelle sans difficulté de qui il s'agit même s'ils ne sont guère développés). Il réussit même à intégrer une remarque sur le niveau de responsabilité, à bon escient.



Cette deuxième partie ne révolutionne ni le concept de superhéros, ni celui de Spider-Man. Elle constitue juste une très bonne histoire de superhéros, dans toute sa fougue et sa démesure, du divertissement bien troussé, inventif et rythmé.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 3

Ce tome fait suite à Worldwide 2 (épisodes 6 à 11) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 12 à 15, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 14 & 15, dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par Cam Smith, avec une mise en couleurs de Marte Gracia. Il comprend également 7 pages extraites de l'épisode 1 et consacrées à la première apparition de Regent au temps présent, écrites par Dan Slott & Christos Gage, et dessinées par Paco Diaz. Il se termine avec le numéro annuel 19 de la première série Amazing Spider-Man, initialement publié en 1985, écrit par Louise Simonson, dessiné et encré par Mary Wilshire et Pat Redding.



Il y a des jours comme ça. Peter Parker s'apprête à prononcer un discours sollicitant des dons pour la fondation Oncle Ben qu'il a créée. En saluant les invités, il a le plaisir de voir que Tony Stark a répondu à l'invitation, mais qu'il a emmené sa nouvelle employée Mary Jane Watson. Fort heureusement Harry Osborn est présent à ses côtés pour le soutenir. Égal à lui-même, Stark sous-entend clairement que Parker est un chef d'entreprise parvenu et qu'il n'a ni la compétence ni l'endurance nécessaires pour durer très longtemps dans le monde des affaires. En outre à peine a-t-il commencé son discours par un vanne navrante (Non, je ne vais pas vous parler de riz) qu'il est attaqué par le supercriminel Ghost. Iron Man et Spider-Man se lancent à la poursuite de l'intrus.



Peu de temps après, Peter Parker décide de se détendre un peu en allant entraîner le nouveau Spider-Man (Miles Morales). En arrivant, il découvre que c'est déjà ce qu'est en train de faire Iron Man, les 2 étant des Avengers. Excédé, Spider-Man asticote Iron Man et ils finissent par en venir aux mains, aucun des 2 n'acceptant de se montrer le plus intelligent, chacun des 2 ayant des frustrations à extérioriser. Spider-Man (Miles Morales) décide de s'éloigner et d'aller voir ailleurs. Mais il se retrouve face à Regent (Augustus Roman).



En ouvrant ce tome, le lecteur sait déjà qu'il s'agit d'une histoire relativement courte puisque se profile à l'horizon l'événement de 2016 lié à Spider-Man : The clone conspiracy. Néanmoins, la couverture toujours très colorée d'Alex Ross ne lui en dévoile pas beaucoup sur la nature de l'intrigue. Dan Slott raconte une histoire commençant avec les relations de Peter Parker et de ses amis, puis embraye sur la mise en œuvre du plan de Regent. Lors de la soirée de charité, le scénariste replace Peter Parker dans le contexte plus global de l'univers partagé Marvel, en particulier sa rivalité avec Tony Stark. Il s'amuse à sous-entendre les inconsistances de la continuité, avec Peter et Mary Jane qui se souviennent de leur séjour dans la Tour des Avengers (dans Amazing Spider-Man - Volume 10: New Avengers), alors que Tony n'en garde pas un grand souvenir, voire a tout oublié. Comme à son habitude, Slott a l'art et la manière de donner de la saveur au comportement de ses personnages, en faisant ressortir leur caractère dans ce qu'il a d'attachant, mais aussi d'énervant. Le lecteur éprouve de l'empathie pour Peter Parker qui met à profit sa richesse récente pour créer une fondation caritative et il comprend son énervement face au cynisme un peu blasé de Tony Stark. Il voit comment les frustrations de Peter Parker s'accumulent au point qu'il finisse en venir aux mains contre Stark, trop sûr de lui, et trop condescendant face au petit jeune.



Certes les 2 superhéros qui se battent au lieu de s'entraider est un cliché infantile des comics, mais Dan Slott a fait le nécessaire pour que ce comportement de la part de l'un comme de l'autre soit logique au vu des circonstances. En outre, ce scénariste a le chic pour rendre ses personnages accessibles et sympathiques, sans qu'ils n'en deviennent parfaits ou purs. Outre Peter Parker et Tony Stark, Mary Jane Watson resplendit comme à son habitude, et le lecteur en vient même à trouver logique qu'elle ait accepté le poste proposé par Tony Stark dans Invincible Iron Man Vol. 2: The War Machines de Brian Michael Bendis et Mike Deodato. Mine de rien, Dan Slott sait aussi construire des passerelles avec le reste de l'univers partagé Marvel, qui servent son récit, et ne peuvent pas à être réduites à de simples artifices pour satisfaire des exigences éditoriales. Il traite avec le même égard Harry Osborn, et le lecteur assiste avec émotion à un déjeuner entre lui Mary Jane et Betty Brant.



La deuxième partie prend un peu le lecteur au dépourvu car il ne pensait pas que le plan d'action de Regent viendrait à terme aussi rapidement. Il s'agit d'un personnage qui a été créé à l'occasion de la minisérie Renew your vows, se déroulant pendant l'événement Secret Wars, et intégré rétrospectivement à l'univers contemporain Marvel. Le lecteur découvre enfin la fonction de la prison La Cave, et Regent met son plan à exécution. Le lecteur peut trouver ce passage à l'acte précipité, et sa résolution encore plus précipitée, avec la participation de plusieurs superhéros en mode express. Il peut aussi se souvenir qu'il a suivi régulièrement l'avancée de son plan depuis l'épisode 1 et apprécier que le scénariste ne fasse pas durer les choses, d'autant que la nature de son plan est connue par avance puisqu'elle avait été expliquée dans Renew your vows. D'un autre côté, comme souvent, la narration donne l'impression d'expédier le conflit et la résolution rapidement, pour tenir dans le nombre de pages allouées, sans tirer tout le potentiel de la situation.



Ces 4 épisodes sont dessinés par l'artiste attitré de la série : Giuseppe Camuncoli. Comme d'habitude, le lecteur sent qu'il fatigue un peu au fur et à mesure des épisodes, avec une diminution progressive des décors, la scène de combat du dernier épisode se prêtant bien à des décharges d'énergie et à une séquence en plein ciel qui lui permet de s'économiser discrètement. Camuncoli représente des personnages civils avec une allure certaine que ce soit Peter Parker dans son costume de soirée de location, ou Tony Stark très à l'aise dans son propre costume. Il affectionne de leur donner une silhouette un peu arquée pour accentuer l'angle de vue, et le dynamisme de la posture, même s'ils ne font que se tenir immobiles debout. Mary Jane Watson est affublée d'une belle robe verte pour la soirée de charité, et d'un boléro de soirée, élégant sans être hypersexualisé. Dan Slott fait honneur à la personnalité bien affirmée de Mary Jane qui peut ainsi tenir tête aux 2 héros, mais le dessinateur a décidé de lui donner un visage juvénile, un peu en décalage avec son caractère. Il en va de même pour le visage de Liz Allan c'est moins marqué sur le visage de Betty Leeds et sur celui de Shannon Stillwell, l'assistante d'Augustus Marcus. Il dessine ce dernier avec une morphologie massive conformément à son apparence dans son armure technologique de Regent. Il est en particulier très impressionnant quand il se tient devant Harry Osborn et qu'il le domine de toute sa masse.



Giuseppe Camuncoli représente un Spider-Man toujours aussi bondissant dans ses cabrioles improbables. Il établit une différence visuelle avec Spider-Man (Miles Morales), dans la taille et la corpulence, le dernier étant plus mince que l'original. Mis à part dans le dernier épisode, le dessinateur prend le temps de bien décrire l'environnement de chaque scène : le parc dans lequel se déroule le dîner de charité avec les arbres et les tables, la façade de la bibliothèque de Manhattan en référence au film SOS Fantômes, le terrain de sport où Iron Man entraîne Spider-Man (Miles Morales), les couloirs de la prison The Cellar et ses cellules très particulières, ainsi que le café où se retrouvent Osborn, Watson et Brant.



Les scènes d'affrontement sont spectaculaires à souhait, comme il est de coutume dans un comics de superhéros, et comme l'attend le lecteur. Même s'il est agacé par le cliché de 2 superhéros se tapant dessus, le lecteur regarde avec curiosité les manœuvres de l'un et de l'autre. L'affrontement contre Regent est bien coordonné avec une logique dans les déplacements des uns des autres, et dans leurs mouvements. Camuncoli a l'occasion de représenter d'autres superhéros, le plus souvent le temps d'une seule case (ce qui fait grincer des dents au lecteur quant à la facilité avec laquelle Regent les neutralise, même s'il a eu du temps pour se préparer), sans en donner une interprétation mémorable. Après le combat, tous ces superhéros se regroupent à l'occasion d'un dessin en pleine page qui ressemble plus à un gaspillage de papier qu'à un moment impressionnant.



Ces 4 épisodes forment une lecture agréable, prouvant une fois encore la capacité de Dan Slott à transcrire la personnalité de chaque protagoniste. Le lecteur peut se sentir un peu irrité de l'affrontement entre Spider-Man et Iron Man et de la rapidité de l'affrontement contre Regent. D'un autre côté, cette bagarre est amenée avec l'état d'esprit des 2 adversaires, et Slott ne refait pas le combat qu'il avait déjà raconté dans la minisérie Renew your vows. Giuseppe assure un spectacle visuel prenant, même si le dernier épisode montre quelques signes d'essoufflement. 4 étoiles.



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- The cellar (7 pages) - The Ox (Raymond Bloch) est intercepté par Spider-Man (Miles Morales) sur la voie publique et emmené par les autorités à la prison pour supercriminels appelée The Cellar.



Le lecteur voit bien qu'il s'agit des mêmes 7 pages qui était déjà incluses dans le premier tome servant à montrer la présence de Regent dans l'univers partagé Marvel normal. L'histoire remplit sa fonction, avec des dessins professionnels, mais le lecteur s'en souvenait encore. Redite inutile.



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- Annuel 19 - Dans la scène d'ouverture, Spider-Man arrête 2 voleurs à la tire, puis il doit se rendre à un rendez-vous avec Mary Jane (avec qui il n'est pas marié, mais qui connaît son identité secrète). Celle-ci lui a préparé un bon petit plat qu'elle a complètement raté, à la fois parce qu'elle n'est pas un cordon bleu, et à la fois parce qu'il est particulièrement en retard. Total : à peine est-il enfin arrivé qu'elle le met à la porte. Le lendemain, elle va déjeuner avec Tante May et Tante Anna mais elles sont attaquées par Alistaire Smythe à bord d'un robot Spider-Slayer, le premier du nom ayant été fabriqué par son père. Il enlève Anna et Mary Jane Watson. Lorsque Spider-Man découvre l'enlèvement, il est persuadé (du fait d'un concours de circonstances (aussi compliqué que tiré par les cheveux) que Wilson Fisk (Kingpin) tire les ficelles en coulisses.



Fidèle à sa politique initiée en 2016, l'éditeur Marvel augmente la fréquence de sortie des recueils, en complétant un nombre d'épisodes réduit par une réédition en fin de volume. Pour l'occasion et en phase avec l'histoire principale, il exhume un épisode millésimé 1985 dans lequel Alistaire Smythe (un savant fou spécialisé en robotique) enlève Mary Jane Watson et finit par le convaincre qu'elle est Spider-Man, en revêtant un exosquelette de morphologie masculine. Après l'écriture fluide de Dan Slott (aidé par Christos Gage), le lecteur souffre avec la narration plate de Louise Simonson. Dans le fond, elle utilise des ficelles aussi grosses que Sott, ou en tout cas issues de la même pelote. Mais les émotions sont dramatisées de manière neuneu et les dialogues sont particulièrement raides et empruntés.



Mary Wilshire et Pat Redding réalisent des dessins qui apparaissent aujourd'hui datés. La première caractéristique qui saute aux yeux du lecteur n'est pas de leur fait : les couleurs sont plates et parfois très basiques (ce jaune vif difficile à soutenir) du fait des moyens techniques limités de l'époque. En soit, ce n'est pas rédhibitoire, mais les dessins présentent une forme de naïveté dans la manière dont Spider-Man est représenté, comme s'il l'était pour un jeune public. À côté de lui, les personnages civils ont une apparence plus adulte, en particulier du fait de l'encrage des traits de leur visage. Encore que ce ne soit pas vrai pour tous car Alistaire Smythe semble sorti d'un comics pour adolescent alors Peter Parker et JJ Jameson semblent provenir d'un comics destiné à la jeunesse. Les décors évoquent une réalité simplifiée mais concrète, alors que le Spider-Slayer semble tout droit sorti d'une boîte de jouets pour jeune enfant.



Même pour un lecteur toujours curieux de se replonger dans une autre époque des comics, cet épisode ne présente quasiment aucun intérêt. Louise Simonson n'est pas au meilleur de sa forme pour mettre en scène les sentiments que Peter et Mary Jane éprouvent l'un pour l'autre, et elle est obligée d'étirer son récit pour remplir ces 40 très longues pages. Les dessins ne sont pas représentatifs d'une époque, et ne sont pas réalisés par un artiste de renom. Enfin cette première fois où Mary Jane a été prise pour Spider-Man est des plus anecdotiques, dénuée de tout intérêt. 1 étoile pour ce remplissage inutile de ce recueil.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 7

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man Worldwide 6 (épisodes 25 à 28) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 29 à 32, et 789 à 791 (la série ayant repris sa numérotation originelle en cours de route), initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott (avec l'aide de Christos Gage pour les épisodes 29, 30 et 790), dessinés par Stuart Immonen et encrés par Wade von Grawbadger, avec une mise en couleurs de Marte Gracia, à l'exception de l'épisode 32 dessiné et encré par Greg Smallwood, avec une mise en couleurs de Jordie bellaire.



Épisodes 29 à 30 - Après les événements de The Clone Conspiracy et l'intervention de Spider-Man en Symkaria (le pays de Silver Sable, aussi connue sous le nom de Silver Sablinova) avec du matériel fourni par Parker Industries, le temps est venu pour Peter Parker de répondre de ses actes face au public. Il s'apprête donc à se faire démolir par une intervieweuse pas commode dans un studio de télévision londonien. Alors que la journaliste commence tout juste à se lâcher, une information prioritaire arrive : des extraterrestres essayent d'envahir la Terre. Parker s'apprête à se livrer à une de ses disparitions dont il a le secret, mais Anna Maria Marconi lui intime par gestes, de ne pas se défiler. La journaliste explique qu'elle remet à plus tard l'interview, l'invasion bénéficiant de la préséance sur les exactions de Parker Industries. En route pour son hôtel, Parker décide d'effectuer une visite dans ses bureaux de Londres sous son identité de Spider-Man pour rassurer les employés. Il découvre que des intrus sont en train de se livrer à l'espionnage industriel. Peu de temps après apparaît Superior Octopus.



Épisode 32 - Norman Osborn sait qu'il n'est pas lui-même, la folie du Green Goblin lui manque. Après avoir essayé différentes méthodes conventionnelles pour circonvenir les nanites dans son sang, il décide de se rendre au Tibet, auprès de moines avec de grands pouvoirs psychiques : Maître Ox, Maître Hawk et Maître Snake. Épisodes 789 à 791 - Peter Parker se retrouve sans le sou, à habiter chez Bobby Morse. Le Daily Bugle publie un papier très sévère sur la gestion de Parker Industries, et l'incompétence de son PDG. Parker déboule dans la salle de rédaction du journal pour taper un scandale. En tant que Spider-Man, il aide des passants, il se bat contre un supercriminel de troisième zone Griffin (John Horton), avec l'aide de Mockingbird. En tant que Peter Parker, il doit se résoudre de donner l'ordre à Parker Industries de vendre le Baxter Building, pour couvrir ses dettes.



À nouveau, pas sûr que le lecteur soit très enthousiaste en commençant la lecture de ce tome de la période Worldwide de Spider-Man. Il est entendu que le scénariste a amorcé la phase descendante de Peter Parker, c’est-à-dire son retour au statu quo, selon toute vraisemblance à l'occasion de l'épisode 800. En plus Dan Slott doit s'accommoder du crossover Secret Empire (2017) de Nick Spencer. C'est donc sans surprise qu'il assiste au début du lynchage médiatique de Parker Industries, à l'arrivée de Superior Octopus qui porte les couleurs d'Hydra. Dan Slott sait tirer parti d'un événement majeure de Secret Empire pour en rajouter une couche du côté de la culpabilité de Parker Industries qui se retrouvent accusées d'être à l'origine du dôme de ténèbres qui a recouvert New York. Le scénariste file assez logiquement la situation qu'il a installé dans les épisodes précédents : Otto Octavius est de retour et compte bien récupérer la propriété de ce qu'il a créé pour Parker Industries. Peter Parker prend peu à peu conscience du délitement de son empire industriel. Tante May est désemparée de voir que la source des finances de la fondation Ben va se tarir bientôt.



Dans les 3 premiers épisodes, le tandem d'Immonem & von Grawbadger effectue un travail toujours très sympathique. L'encreur a l'art et la manière de jouer avec les aplats de noir, avec leur contour, pour peaufiner les planches, les rendre à la fois consistantes et fluides. Marte Garcia a conservé son habitude d'utiliser des teintes un peu trop sombres, tout en réhaussant le relief de chaque surface. Il utilise le potentiel infini des effets spéciaux de l'infographie avec modération et à propos, augmentant lui aussi la beauté plastique des planches. Le dessinateur s'amuse bien avec les expressions des visages, en particulier celles d'Anna Maria Marconi à qui il donne aussi une vraie morphologie de personne de petite taille. Il redonne des expressions un peu juvéniles à Peter Parker, laissant à penser que ce personnage vient bientôt perdre plusieurs années et revenir vers les 20 ans, alors qu'il en semblait plutôt 30 en tant que PDG. May Parker conserve à la fois ses rides et son apparence de personne âgée en bonne santé, ayant conservé toute sa tête et son autonomie. Stuart Immonen a conçu une prise de vue sophistiquée pour l'affrontement entre Spider-Man et Superior Octopus, alors que Dan Slott a prévu un déroulement complexe, sur la façade d'un building, avec de nombreux engins.



Arrivé à la fin de ces 3 premiers épisodes, le jugement de valeur du lecteur a évolué. Certes Dan Slott effectue bien l'entreprise de démolition attendue, pour revenir vers un statu quo plus classique. Mais dans le même temps, il montre tout ce que Peter Parker est en train de perdre. Le lecteur mesure alors combien cette période Wordwide sortait de l'ordinaire, au moins autant que celle dite Superior Spider-Man. Le scénariste avait pris au moins autant de risque sinon plus, et il avait placé Peter Parker dans une situation totalement inédite. Lorsque Spider-Man perd son costume bourré de technologie, le lecteur voit que cette période Worldwide peut aussi être considérée comme une mise à jour technologique du héros, avec une épaisseur inattendue. Finalement la suite de la dégringolade de Peter Parker s'avère plus consistante que prévue, avec un regard toujours aussi affectueux porté sur le personnage. À la rigueur, le lecteur ne peut que regretter qu'elle ne soit pas plus longue pour laisser plus de place à l'auteur de mettre en scène plus de personnages secondaires.



L'épisode 32 fait office d'interlude, puisqu'il a pour objet de ramener Norman Osborn sur le devant de la scène, avec un retour de ses pouvoirs. Le lecteur apprécie tout de suite les dessins différents de Greg Smallwood qui avait collaboré avec Jeff Lemire sur la série Moon Knight. L'histoire mélange le mythe avec des visions semi-oniriques, et une tragédie très humaine, avec un individu aussi obsédé de retrouver ce qu'il a perdu, que désemparé par son état d'incomplétude. En outre, Dan Slott a écrit une histoire en 1 épisode, avec un retournement de situation bien amené. Le lecteur reste sous le charme de cette narration, de la reconquête du pouvoir de Norman Osborn, après la chute de plusieurs crans de Peter Parker.



Dans la troisième partie, Peter Parker est descendu de son piédestal de PDG et doit réintégrer une vie civile normale et banale. Pas tout à fait encore : il loge chez Bobby Morse avec qui il entretient une relation, il doit gérer le démantèlement de son entreprise et les dettes qui y sont attachées, il doit retrouver un boulot. Il reste donc dans une phase de transition. Le lecteur s'attend presque à le voir retourner à l'université et à reprendre des photographies. Effectivement le lien avec le Daily Bugle est bien rétabli, mais pas à l'identique de ce qu'il fut. En outre, c'est l'occasion pour Dan Slott de pouvoir mettre en scène des personnages civils dans un peu plus de pages qu'au cours de la première partie. Le lecteur prend plaisir à revoir May Parker qui papote un instant avec Thompson, ou encore Harry Lyman et Liz Allan qui font le point sur leur relation. L'intrigue repose sur 2 problématiques : la mise en vente du Baxter Building et une entreprise qui s'apprête à commercialiser une source d'énergie propre qui alimente des petits robots domestiques autonomes. Loin d'être des idées pour alimenter les numéros en attendant le 800, elles sont l'occasion de voir les conséquences financières de l'échec d'une entreprise sur son personnel et sur d'autres parties prenantes (par exemple Johnny Storm) et de s'interroger sur l'utilisation d'intelligences artificielles pour des domaines d'aide à la personne ou de l'éducation.



Stuart Immonen & Wade von Grawbdger sont de retour et le lecteur apprécie beaucoup plus leur capacité à donner vie aux personnages civils et à Spider-Man. Les visages sont toujours parfois un peu trop marqués par la jeunesse, mais le langage corporel est parlant, avec une légère touche comique quand la situation s'y prête. Les scènes d'action et les actes de bravoure sont impeccables, en termes d'impact, de puissance, avec une dimension ludique qui les rend très agréables. La mise en scène sait transcrire la vitesse des actions, leur simultanéité, et les moments chargés de tension comme la destruction de la sculpture à la mémoire des Fantastic Four dans le hall d'accueil du Baxter Building. Le lecteur découvre une nouvelle phase de la vie de Peter Parker qui ne s'anticipe pas aussi facilement que celle de la première partie de ce tome, avec toujours la même affection portée par les créateurs aux personnages, qui se ressent à chaque page.



Alors qu'il plonge dans ce tome, le lecteur sait déjà à quoi s'attendre, rien qu'à la couverture et aux tomes précédents. Peter Parker est parti pour une descente de son statut de PDG et un retour à la normale. Les dessins d'Immonen & von Grawbadger sont sympathiques, sans être enthousiasmants. Mais d'épisode en épisode, Dan Slott fait beaucoup plus que sa mission de fossoyeur d'une ère contestée, en montrant la nature de la perte et le caractère extraordinaire de la période Worldwide. Les artistes relèvent les défis de mise en scène complexe, et réalisent un spectacle immersif. Les auteurs continuent de surprendre avec l'épisode consacré au retour de Norman Osborn, puis avec le démantèlement de Parker Industries, incluant des remarques perspicaces sur les responsabilités et la nécessité de continuer.
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 9

La fin du très long et (globalement) réussi run de Dan Slott sur l’Araignée du quartier. Après les événements de CLONE CONSPIRACY, l’auteur avait avancé ses pions pour la confrontation finale entre Parker et Norman Osbourn. Dans OSBORN IDENTITY puis THREAT LEVEL RED nous avons vu un Norman de plus en plus cinglé, décidé à redevenir à tout prix le Green Goblin mais échouant à y parvenir. Dans un dernier essai notre Norman avait carrément décidé de fusionner avec le symbiote Carnage, créant un nouvel hybride encore plus dangereux et dément, le Red Goblin. Celui-ci apprend ensuite l’identité de Spidey et se met en tête de massacrer tout son environnement : MJ, tantine, Flash, J.J.J., Silk, Morales, etc.

Avec son épisode commémoratif bien épais, le N° 800 d’Amazing Spider-Man, ce tome se construit entièrement autour du combat entre Spidey (à nouveau porteur du Venom) et son ennemi écarlate. Le combat sera brutal et laissera même sur le carreau (bon, ce sera comme toujours chez Marvel très provisoire) un des principaux protagonistes.

Pas la peine de trop détailler, le run de Slott fut une belle réussite et cette apothéose est sans doute un des grands moments de l’histoire de Spidey et une parfaite conclusion à ces dix ans aux services de Parker et compagnie. On retrouve dans ces 140 pages tout le rooster habituel de Spidey, avec les inévitables passages mélo ou soap-opéra, les retrouvailles et séparations et l’opiniatreté d’un Peter qui se relève toujours. On n’oublie pas les dialogues grandiloquents sur les pouvoirs et les responsabilités et le côté boyscout indécrottable d’un Spidey en mode « no one dies » qui refuse même qu’on abatte cette ordure d’Osbourn. Bref, c’est le Spidey qu’on aime depuis des décennies et après un numéro 800 épique en mode blockbuster pyrotechnique et combats de super symbiotes, Slott fait ses adieux au héros avec une histoire toute simple et un retour aux fondamentaux en guise de coda impeccable. Une très belle conclusion à un run historique avant la relève assurée par Nick Spencer.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Amazing Spider-Man - Worldwide, tome 9

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man: Worldwide Vol. 8 (épisodes 794 à 796, et annuel 42) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 797 à 801, initialement parus en 2018, tous écrits par Dan Slott. Les épisodes 797 à 799 ont été dessinés par Stuart Immonen, encrés par Wade von Grawbadger, et mis en couleurs par Marte Gracia. L'épisode 800 comprend 5 chapitres réalisés chacun par un équipe artistique différente : (1) Nick Bradshaw (dessins & encrage), (2) Humberto Rais (d) et Victor Olazaba (e), (3) Giuseppe Camuncoli (d) et Cam Smith (e), (4) Stuart Immonen (d) et Wade von Grawbadger (e), (5) Marcos Martin (d +e). La mise en couleurs a été réalisée successivement par Edgar Delgado, Java Tartaglia, Marte Gracia, Muntsa Vicente. L'épisode 801 a été dessiné et encré par Marcos Martin avec une mise en couleurs de Muntsa Vicente. Les couvertures originales ont été réalisées par Alex Ross (797 à 800) et Marcos Martin (801). Ce tome contient également les couvertures alternatives réalisées par Aaron Kuder, Ross Andru (remasterisation), Ed McGuinness (*2), Javier Garrón, Terry Dodson (*2), Mark Bagley, Nick Bradshaw, John Casaday, Frank Cho, Steve Ditko (remasterisation), Humberto Ramos, Ron Frenz, Greg Land, John Romita senior, Russell Dauterman. Le tome se termine par une petite page de texte écrite par Dan Slott remerciant tout le monde pour ces 10 ans passés à écrire Spider-Man. La série continue avec un nouveau scénariste dans Amazing Spider-Man by Nick Spencer Vol. 1: Back to Basics.



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Attention : ce commentaire révèle des éléments du tome précédents.

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Dans un appartement désaffecté, Norman Osborn est en train de parler à un prisonnier attaché sur une chaise. Il lui indique qu'il souhaite parler avec lui de Spider-Man. Une citrouille transformée en lanterne jette une pâle lumière. Quatre heures plutôt, Peter Parker et Mary Jane Watson étaient en train de s'embrasser dans l'appartement de cette dernière. Malgré l'amour les unissant, Mary Jane indiquait à Peter qu'elle ne souhaitait pas recommencer à s'inquiéter chaque fois qu'il revêt son costume de superhéros. Spider-Man s'en va, observé par Norman Osborn en bas de la rue. Au temps présent, la conversation continue entre Obsorn et son prisonnier, avec la question de savoir qui est Spider-Man, comment le trouver. En se rendant au boulot, Spider-Man arrête pour la cinquième fois de la semaine Jimmy, voleur à la tire. Arrivé au Daily Bugle, il entend la conversation entre Robbie Robertson et Ben Urich, ce dernier s'inquiétant de la disparition de son fils Phil (Goblin King). J. Jonah Jameson appelle Peter Parker sur son portable pour savoir pourquoi il ne s'est pas encore lancé à la poursuite de Red Goblin. Au siège social de l'entreprise Alchemax, Liz Allan reçoit Flash Thompson (Anti-Venom) en présence de Mark Raxton, le responsable de la sécurité. Dans un parc, Harry Osborn joue avec ses enfants Normie et Stanley, accompagné par leur nounou Emma.



Quand il commence ce tome, le lecteur sait qu'il s'agit du dernier écrit par Dan Slott, qu'il comprend le numéro 800, et que le récit va culminer dans une confrontation contre Norman Osborn devenu Red Goblin (c'est sur la couverture). Effectivement le numéro 800 affiche une pagination quadruple par rapport à un épisode normal, et il est tout entier consacré à l'affrontement entre Spider-Man et Red Goblin, avec un épilogue. Dans le tome précédent, Norman Osborn a fait tout ce qu'il a pu pour regagner ses souvenirs, ayant la conviction que sa vie est liée à Spider-Man. Il a acquis un allié sous la forme d'un symbiote, il ne lui reste plus qu'à s'en prendre à son ennemi de toujours. Le scénariste a donc fort à faire pour construire son histoire sous la forme d'un crescendo, pour aboutir à un affrontement spectaculaire qui en donne pour son argent au lecteur. Il doit intégrer de nombreux personnages, à commencer par Mary Jane Watson, May Parker et J. Jonah Jameson : l'histoire aurait un goût d'incomplet sans eux. Le récit mettant en scène Norman Osborn, il est normal et attendu que les membres de sa famille soient présents : Harry Lyman (ex Osborn), Liz Allan, Normie Osborn, Stanley Osborn, et ceux qui gravitent autour comme Mark Raxton et Emma (la nounou). Autant dire que la distribution de personnages est déjà copieuse et que la personnalité de chacun n'aura pas la place de s'exprimer.



Bien sûr, Dan Slott a également intégré d'autres personnages, plus pour le récit en lui-même, que pour une parade à des fins de commémoration. Le lecteur retrouve des amis emblématiques de Peter Parker comme Flash Thompson, mais aussi d'autres superhéros dont certains développés par Slott, comme Silk (Cindy Moon), ou Clash (Clayton Cole). D'un autre côté, il n'a pas essayé de faire rentrer de force tous les personnages qu'il a pu écrire tout au long de ces 10 années. Néanmoins, le lecteur regrette à 2 ou 3 reprises qu'un personnage qui apparaît n'ait pas droit à plus de cases, comme l'étonnante Rubylyn Bato travaillant au Daily Bugle. Comme à son habitude, il rend hommage à des épisodes séminaux, sans pour autant tomber dans le plagiat. Ici Red Goblin indique à Spider-Man qu'il est en capacité de tuer plusieurs de ses personnes les plus chères, rappelant l'épisode 12 de la série (juin 1973, par Gerry Conway & Gil Kane) où Norman Osborn avait déjà fait une promesse similaire. Le lecteur retrouve donc les spécificités de l'écriture de Dan Slott, avec également une affection pour Peter Parker. Le scénariste fait mention d'événements passés, mais sans tomber dans le catalogue, car ils s'intègrent de manière organique au récit.



Le lecteur se laisse donc bien volontiers emporter par le récit, d'autant qu'il est venu pour assister à cet affrontement. Il se rend bien compte que Dan Slott éprouve des difficultés à conserver un rythme rapide dans l'épisode 800, passant d'une phase de l'affrontement à la suivante de manière mécanique, ne réussissant pas toujours à conserver la justesse des émotions, demandant au lecteur d'augmenter son degré de suspension consentie d'incrédulité de temps à autre (par exemple pour la blessure à la cuisse de Peter qui guérit en un temps record). Les différents artistes assurent le spectacle avec une conviction et un degré d'investissement épatant. À nouveau, l'inspiration d'Alex Ross pour réaliser ses couvertures aboutit à des compositions mémorables. Les dessins de Stuart Immonen sont toujours aussi plaisants à l'œil, avec une gestion extraordinaire des aplats de noir dans leur forme et leur répartition, très bien mis en valeur par l'encrage de Wade von Grawbadger. Ainsi le lecteur se sent de trop dans l'intimité de l'appartement de Mary Jane. Il ressent la peine de J. Jonah Jameson quand il lâche par mégarde le morceau sur l'identité de Spider-Man. Il est fasciné par la fluidité du costume de Red Goblin.



Le numéro 800 est donc l'occasion de retrouver des artistes ayant travaillé avec Dan Slott. Les pages de Nick Bradshaw sont étonnantes, avec leur niveau de détails élevé, et également l'influence inattendue de John Romita junior dans le détourage. Les dessins d'Humberto Ramos sont toujours autant influencés par le manga, avec une vitalité extraordinaire qui rend les affrontements extrêmement spectaculaires, et qui montre Mary Jane Watson toujours aussi séduisante et dynamique. Giuseppe Camuncoli réalise des planches efficaces, mais avec moins de punch que les précédentes, sauf quand les expressions de visage deviennent prépondérantes. Immonen & Von Grawbadger reviennent en pleine forme pour le dernier round. Marcos Martin réalise des planches rendant hommage à Steve Ditko avec une fausse naïveté, et une mise en scène très étudiée.



L'épisode 801 vient clore le tome, avec une histoire épilogue, mettant en scène le sauvetage par Spider-Man, de Kenneth Kincaid junior (un jeune adulte) dans une supérette en train d'être dévalisée. Quelques années plus tard, le même Kenneth Kincaid emmène son neveu à New York et ils voient Spider-Man intervenir sous leurs yeux. C'est l'occasion de Dan Slott de raconter une histoire mettant en ce qu'il préfère chez Spider-Man, ce qui en fait un personnage unique. Le lecteur retrouve les dessins faussement nostalgiques de Marcos Martin, constituant une narration visuelle impeccable. Il apprécie cette histoire autocontenue en fonction de sa sensibilité, pouvant aussi trouver qu'elle n'apporte rien de nouveau quant à l'amour de l'auteur pour le personnage.



Pour ces derniers épisodes écrits pour la série, Dan Slott reste fidèle à son écriture : aller de l'avant, proposer des nouveautés, faire participer de nombreux personnages, assurer le spectacle. Son histoire bénéficie de la mise en page par d'excellents dessinateurs, à commencer par Stuart Immonen, avec des couvertures impressionnantes d'Alex Ross. Même s'il peut trouver le temps un peu long pendant l'épisode 800, le lecteur apprécie l'aventure, le spectacle, et la bonté de Peter Parker. 5 étoiles. Le lecteur sait déjà qu'il suivra le scénariste dans ses 2 prochaines séries : Fantastic Four by Dan Slott Vol. 1: Fourever et Tony Stark: Iron Man Vol. 1: Self-Made Man.
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Amazing Spider-Man Marvel Now, tome 2

Ce tome comprend les épisodes 7 & 8 de la série "Amazing Spider-Man" (en abrégé ASM), les épisodes 32 & 33 de la série "Superior Spider-Man" (en abrégé SSM), et 5 histoires courtes extraites du "Free comic book day" 2014 et des 4 épisodes suscités. Les intrigues d'ASM et SSM sont écrites par Dan Slott, avec des dialogues de Christos Gage, et des dessins de Guiseppe Camuncoli.



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- ASM 7 & 8 (encrage de Cam Smith) – L'attraction entre Peter Parker et Cindy Moon est toujours aussi intense, au point qu'ils doivent être régulièrement séparés par un jet d'eau froide lancé par Anna Maria Marconi. Cindy décide de prendre l'air. Peter Parker décide d'intervenir dans un cas de braquage où il croise la nouvelle Ms. Marvel (Kamala Khan).



Sans beaucoup de surprise, le lecteur se rend compte que Slott consacre ces 2 épisodes à mettre en valeur Kamala Khan, superhéroïne récente dans l'univers partagé Marvel. Ces épisodes servent également à rapatrier le personnage de Clayton Cole, initialement apparu dans Learning to crawl. Le lecteur peut supposer que Slott disposait des 2 mois de libre dans le planning de parution avant de passer à Spider-Verse.



Du coup, les intrigues principales de la série laissent la place à cette rencontre sympathique, où le caractère enjoué de Ms. Marvel opère à plein. Les dessins de Camuncoli sont bien fournis, même si l'encrage de Cam Smith a tendance à un peu les affadir, en particulier en adoucissant les traits noirs et les ombres portées. 4 étoiles pour un récit plaisant, sans grand enjeu, avec des dialogues trop fonctionnels, pas assez porteurs de l'état d'esprit des personnages.



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- SSM 32 & 33 (encrage de John Dell) – Au cours de l'épisode 19 de la série "Superior Spider-Man", cette incarnation de Spider-Man avait disparu pendant 24 heures. Ces 2 épisodes montrent ce qui lui est arrivé quand il s'est retrouvé en 2099 (oui, comme un autre Spider-Man). En essayant de revenir sur la Terre 616, il prend un mauvais raccourci et se retrouve au pied du cadavre d'un autre Spider-Man (avec le chiffre 5 au milieu de l'araignée dessinée sur son costume, voir What If?: Classic, volume 1).



Après la série SSM, le lecteur n'avait pas forcément envie que Dan Slott rallonge la sauce sous la pression éditoriale, pour cause de trop bons résultats de chiffres de vente. Ces 2 épisodes ne viennent pas diluer le récit de SSM, mais faire le lien avec le crossover à venir "Spider-verse". L'un des intérêts est de découvrir quelles incarnations de Spider-Man, Octavius va croiser et ce qu'il attend d'eux. De ce point de vue, Slott et Gage réussissent leur intrigue. L'aspect ludique joue à plein, grâce aux incarnations sortant de l'ordinaire que Slott a été chercher. Soit le lecteur les connaît déjà, et il peut apprécier l'étendue du savoir du scénariste en ce qui concerne l'historique de Spider-Man. Soit il ne les connaît pas, et il peut se lancer dans une recherche en ligne pour découvrir dans quelles circonstances ces variations farfelues ont pu voir le jour (mention spéciale à Pavitr Prabhakar de la Terre 50101).



Du point de vue de l'intrigue, la facilité avec laquelle Otavius réussit à voyager dans le temps est assez déconcertante, malgré les erreurs d'aiguillages. Cela devient un peu dur à avaler quand il devient évident qu'il voyage dans le temps, mais aussi d'une dimension à l'autre, et plus fort encore également dans l'espace.



L'encrage de John Dell fait mieux ressortir la saveur des dessins de Camuncoli, respectant leur aspect plus fin et plus sec. Les séquences d'affrontement sont très réussies, spectaculaires à souhait. Camuncoli compose ses cases de manière à ce que le lecteur puisse distinguer et reconnaître chaque Spider-Man, même lorsqu'il y en a 8 dans la même case. Par contre, le dessinateur évite de dessiner les arrières plans pendant la moitié de l'épisode 33 (avec tous ses remerciements au metteur en couleurs qui fait de son mieux pour éviter que cela se remarque).



Ces 2 épisodes sont une bonne surprise dans la mesure où ils ne viennent pas invalider la série SSM, et où ils permettent de retrouver (ou de découvrir) plusieurs Spider-Man (parfois oubliés à juste titre).



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- 5 histoires courtes – Il s'agit à chaque fois (à l'exception de la cinquième) d'assister dans une autre dimension, à l'affrontement entre un Spider-Man et l'ennemi révélé dans le tome précédent.



3 histoires sont écrites par Dan Slott, et 2 par Christos Gage. Les dessins sont réalisés par Guiseppe Camuncoli et Cam Smith, puis Camuncoli et John Dell, puis Humberto Ramos & Victor Olazaba, puis Adam Kubert, et par M.A. Sepulveda. Ces histoires comportent entre 5 et 8 pages.



À chaque fois, le lecteur en apprend un tout petit peu sur l'ennemi qui souhaite tuer le Spider-Man de chaque réalité parallèle. Au vu des enjeux (une question de vie ou de mort), chaque histoire s'avère assez poignante, avec des dessins plein d'énergie. Slott et Gage donnent envie d'en savoir plus sur chacun de ces Spider-Man, alors que certaines de leur apparition originale laissaient à désirer.



Au final ce tome comprend un team-up agréable et dispensable entre Spider-Man et Ms. Marvel, et des histoires accomplissant leur mission de mettre l'eau à la bouche du lecteur pour Spider-verse.
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Amazing Spider-Man Marvel Now, tome 2

Les bases de ce qui va former un énorme bouleversement dans la vie de Peter Parker sont posés dans ce tome qui tourne finalement beaucoup autour du Spider-man supérieur. En effet deux des épisodes sont issus de Superior Spider-man (32 et 33) .

Pour démarrer cependant un petit épisode sympathique avec Kamala Kahn, la miss Marvel nouvelle génération. Drôle et pleine d'énergie, elle s accorde parfaitement avec Peter et le duo réserve de bons moments.

Et puis arrive ce fameux prélude au Spider-verse (et à l'arrivée des Web Warriors par la suite) qui permet de découvrir un peu plus en détails les Héritiers, dévoreurs de totems araignées ainsi que de nombreux Spider-men comme Pavitr Prabhakar, le Spider-man indien ou encore un certain Spider-singe.

Les dessins sont très riches en détails mais très lisibles. On entre très vite dans le multivers et même les quelques subtilités temporelles sont très bien expliquées.

Une bonne suite pour la série Spider-man avec un arc très intéressant.
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Amazing Spider-Man Marvel now, tome 3

Ce tome comprend les épisodes 9 à 15, initialement parus en 2015, tous écrits par Dan Slott. Olivier Coipel a dessiné les épisodes 9 à 11, ainsi que l'épisode 14, avec un encrage de Wade von Grawbdger. Giuseppe Camuncoli a dessiné les épisodes 12 à 15, avec un encrage de Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Justin Ponsor.



Un coup de téléphone de J. Jonah Jameson tire Peter Parker de son sommeil. Il se rend au Parc Armstrong pour investiguer sur d'étranges lueurs et tombe sur Morlun. Celui-ci n'en fait qu'une bouchée. C'est la fin du Spider-Man de la Terre 449. Sur la Terre 001, Morlun rentre dans la demeure de sa famille, où il croise Verna et Daemos, 2 des membres de sa famille.



Sur la Terre 616, Peter Parker est réveillé par Silk (Cindy Moon). En se baladant entre les buildings, ils repèrent un vol à main armé. Ils interviennent et ont la surprise de bénéficier de l'aide de Sipder Woman (Jessica Drew), Spider-Girl (Anya Corazon), Spider-Man (Miguel O'Hara), Spider-UK (Billy Braddock), Spider-Girl (Mayday Parker), et Spider-Ham (Peter Porker). Une fois le cambriolage réglé, les nouveaux arrivants les emmènent à Central Park sur la Terre 13.



Le tome précédent l'avait annoncé : Dan Slott pioche dans les épisodes écrits par Joe Michael Straczynski pour alimenter son intrigue. Plus précisément, il reprend l'idée de l'araignée comme animal totémique, et d'une race d'individus ayant pour vocation de se nourrir de la force vitale des personnes affiliées à cet animal totémique. C'est donc le retour de Morlun, et en plus il a des frères et sœurs, et même un papa. Devant une menace dépassant tellement l'entendement, Peter Parker a la chance de pouvoir disposer de l'aide de toutes ses contreparties des autres dimensions (enfin, ceux encore vivants) et d'autres superhéros rattachés de plus ou moins près à l'araignée (parce que Jessica Drew, ce n'est pas sûr que la source de ses pouvoirs ait encore à voir avec une araignée).



Avant même d'ouvrir ce tome, le lecteur a bien compris la nature du récit. Il s'agit d'une forme de crossover d'un genre un peu particulier, puisque les seules séries impactées sont celles reliées à Spider-Man. Il sait également qu'il s'agit plus d'un événement, que d'un crossover. Il a donc en tête les spécificités de ce genre de récit : beaucoup de personnages, beaucoup d'actions de grande ampleur, peu de temps d'exposition pour les personnages, des raccords compliqués avec les épisodes des autres séries, et des expédients narratifs pour que tout ça ne dure pas des mois et des mois.



Côté plein de personnages, Dan Slott avait promis que toutes les incarnations diverses et variées de Spider-Man à travers les décennies et les Terre parallèles feraient une apparition. Il n'a pas menti. Sur la couverture, il est possible d'identifier Miguel O'Hara (Spider-Man 2099), Jessica Drew (Spider Woman), Ben Reily (Spider-Man de la Terre 94, un clone de Peter Parker), Anya Corazon (Spider-Girl) et même Miles Morales (Spider-Man de l'univers Ultimate, Terre 1610). À l'intérieur le lecteur familier de l'histoire du personnage retrouve la version Captain Universe, la version Superior (Otto Octavius), et même la version Spider-Monkey, ainsi que de nombreuses autres. Olivier Coipel et Giuseppe Camuncoli ont fort à faire pour pouvoir les représenter tous, en conservant à l'esprit les caractéristiques de leur costume, parfois des variations mineures.



Slott s'amuse à mettre en valeur quelques-uns d'entre eux, le temps d'une séquence. Il faut avoir le cœur bien accroché pour contempler Spider-Ham tout nu. Dans le cours de l'épisode 11, le lecteur tombe sur 2 pages extraordinaires dans lesquelles Spider-Man 616 et un autre passent par l'univers du dessin animé de Spider-Man de 1967 (ce crossover se poursuit dans le numéro 1 de "Spider-verse team up"). Le scénariste ramène donc le temps de cette histoire le Superior Spider-Man, et il intègre de nouvelles versions, telle Spider-Gwen (et d'autres).



Grâce aux épisodes préparatoires du tome précédent et à un véritable investissement affectif dans cette mythologie, Dan Slott réussit à impliquer le lecteur dans cette réunion massive, et à faire décoller son intrigue pourtant lourde de personnages. Il bénéficie des dessins somptueux d'Olivier Coipel dont les personnages dégagent une présence impressionnante sur la page. Ils sont à la fois élégants, élancés (pas de bodybuilding systématique), mutins dans certaines expressions, avec des postures vives et cinétiques. Coipel conçoit des mouvements de caméra pour éviter l'enfilade de têtes en train de parler, et pour montrer un maximum de Spider-Man à tour de rôle. Il est bien secondé par le travail de Justin Ponsor qui ajoute des halos de lumière quand nécessaire pour faire ressortir le passage entre les dimensions.



Il est visible dès le deuxième épisode que Coipel fatigue pour les décors et les arrière-plans. Il est vrai que le scénario ne propose pas des environnements très variés, et que le lieu de rassemblement des Spider-Man manque de caractère. Par la suite les dessins de Camuncoli souffrent du même défaut, de manière un peu moins patente, mais tout aussi présente. Malgré ce défaut, Coipel et Camuncoli savent mettre en valeur chaque apparition de nouveau Spider-Man, ou chaque moment de gloire de l'un d'entre eux (l'attaque massive du robot géant japonais par exemple).



Le lecteur se laisse donc porter par cette intrigue de grande ampleur qui rassemble tout ce que la création a porté de Spider-Man, tentant tant bien que mal de reprendre pied face aux adversaires qui ont déjà tué tant des leurs. Les actions d'éclats sont bien au rendez-vous, et les petits expédients narratifs commencent à apparaître. Pour commencer, Dan Slott fait bien attention d'expliquer que Spider-Man 2099 est en vadrouille dans le présent, ce qui explique qu'il coexiste avec Spider-Man 616. Par contre, il n'explique pas pourquoi ou comment Mayday Parker se retrouve à la même époque que tous les autres, alors qu'elle vient d'un futur alternatif. Allez, soyons bon prince, et admettons que l'évolution sur cette Terre s'est faite avec de l'avance ce qui expliquerait qu'elle soit contemporaine de Spider-Man 616 (et puis on applique le même raisonnement au Spider-Man 1602).



Il y a aussi d'autres aspects qui exigent une augmentation significative du niveau de suspension consentie d'incrédulité, à commencer par cette histoire d'animal totémique. Straczynski ne s'était pas trop étendu sur le détail, et Slott le reprend en l'état. Du coup le lecteur se demande pourquoi certains personnages qui n'ont aucun superpouvoir apparenté aux capacités d'une araignée sont aussi sous la tutelle de cet animal totémique. Slott ajoute encore une couche avec une histoire de prophétie concernant le Descendant, l'Autre et la Promise. Pourquoi pas ? Mais le lecteur ne sait pas trop ce qui désigne les 3 Spider-Man comme étant ces 3 individus annoncés, et les rouleaux de la prophétie remis à Jessica Drew ne servent finalement pas à grand-chose.



Comme dans toute histoire de ce genre, les responsables éditoriaux font tout pour en tirer tout le chiffre d'affaire possible, en y ajoutant des récits connexes. Dans l'intégrale Spider-verse, le lecteur peut ainsi lire les 2 épisodes de la minisérie Spider-verse, les 3 numéros de Spider-verse team-up, les 4 premiers épisodes de Spider Woman, les 3 épisodes de Scarlet Spiders, et les 3 épisodes de Spider-Man 2099 afférents. On passe ainsi d'un récit de 160 pages à un récit de plus de 600 pages. Donc dans le présent tome, à de nombreuses reprises, des personnages sortent de l'intrigue pour aller accomplir une mission ailleurs, et ne revenir qu'un ou deux épisodes plus loin. Cela peut s'avérer un peu frustrant par moment.



Ce Spider-verse s'impose comment un événement majeur dans la mythologie de Spider-Man Dan Slott et Olivier Coipel réussissent à faire décoller le récit, installant un suspense quant à l'affrontement contre les Héritiers (la famille de Morlun), tout en gérant une distribution pléthorique de Spider-Man. Le dessinateur tient le choc en faisant en sorte que le lecteur puisse distinguer entre les dizaines de version de Spider-Man, par contre il a bien du mal à donner de la consistance aux décors, dont l'importance dans le scénario est toute relative. Giuseppe Camuncoli ne fait pas beaucoup mieux, avec des arrière-plans un peu plus présents, mais pas beaucoup plus substantiels. Arrivé dans son dernier acte, le récit peine à donner des réponses satisfaisantes, et même à conserver l'emphase des premiers actes. 4 étoiles pour le plaisir de voir tous ces Spider-Man, et pour leur représentation très élégantes d'Olivier Coipel. 3 étoiles pour un lecteur plus attaché à l'intrigue.
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Amazing Spider-Man Marvel now, tome 4

Après le bouleversement Spider-verse, on retourne à l'intrigue principale de cette série c'est à dire les industries Parker, la construction de la prison pour vilains et bien sûr cette sacrée Chatte noire qui est toujours mue par une soif insatiable de vengeance.

Ce tome est pour moi un peu en dessous dans la série. Pas que la série ait réellement perdu en qualité mais l'intrigue m'a beaucoup moins emballé après un Spider-verse explosif.

Ce tome sert de conclusion à la série puisque le prochain tome est quant à lui consacré à une histoire annexe. Une transition douce vers le nouveau Amazing Spider-man dont la publication en kiosque a déjà commencé depuis quelques temps et qui verra sa publication en relié à la fin du mois.
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