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Critiques de Dan Slott (216)
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She-Hulk : Verte et célibataire

Un de mes tomes préférés de cette collection sur les super-héroïnes. She-Hulk est une "bad ass" et c'est ce que j'ai apprécié. Cela la rend plus humaine, plus proche de nous. Le dessin et les couleurs sont de qualité. Le scénario tient la route et est facile à suivre.
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She-Hulk : Verte et célibataire

Cependant, contrairement à son cousin, elle arrive très bien à gérer sa colère, ce qui lui permet de conserver sa vie professionnelle et sociale d’humaine tout en exploitant sa super apparence
Lien : https://www.madmoizelle.com/..
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She-Hulk : Verte et célibataire

Les éditions Panini France nous offre la possibilité de découvrir ou de redécouvrir les super-héroïnes les plus célèbres de la maison Marvel.



J'ai voulu commencer par She-Hulk. Cousine de Bruce Banner alias Hulk, Jennifer Walter exerce le métier d'avocat. Très peux mise en avant, l' héroïne a aussi été mise à l'honneur dans la série récemment sortie.



Dans ce comics, nous suivons la jeune avocate, dans son activité qui nous plonge dans l'univers juridique et notamment un procès entre Spider-man et Jonah Jameson, un scénario original donc entre les différentes histoires qui composent le comics car on assiste plus à une série d'épisode style série américaine.



Nous voyons peu Jennifer en action de super héroïne bien qu'elle garde son aspect super musclée et dont on ne boude pas son plaisir de la voir dans cette forme bien que j'ai plutôt aimé le style graphique lors de la deuxième partie de la BD où le dessin de Paul Pelletier était plus détaillé mais gardant les couleurs vives de Juan Bobillo ce qui renforce le ton léger du comics.



Cette oeuvre nous permet d'en découvrir plus sur la cousine de Hulk et de remettre Jennifer Walter sur le devant la scène qui mérite autant sa place au côté des Black Widow, Captain Marvel ou encore Jessica Jones.
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She-Hulk : Verte et célibataire

Contient She-Hulk (2004) #1-6.



She-Hulk sera ma deuxième lecture dans cette collection à prix réduit, Miss Marvel étant déjà bien établie dans ma bibliothèque.



Comme pour Jessica Jones (ou Miss Marvel), une série télévisée précède cette mis en lumière de certains personnages féminins de l’univers Marvel. Donc, pour celles et ceux qui suivent le MCU, des bases existes.



She-Hulk est plus ancienne que sa comparse Jessica Jones puisque intégrée 20 ans plus tôt, dès les années 1980. Pendant féminin de/du Hulk, dont elle est la cousine, ses aventures sont également, ici tout du moins, plus légères.



Loin des batailles épiques et des périls en tout genre, j’ai beaucoup aimé cette succession de cas juridiques venus étoffés l’univers Marvel. Une manière de varier les plaisirs aussi bien au sein de ce tome que plus largement dans les comics.



Cette fois, le genre est à la comédie. Une héroïne pleine de confiance, aux choix et à la vie assumée. En tout cas le vert au teint. En revanche, dès que Jennifer refait surface, les complexes tendent à prendre le dessus, notamment question physique.



Là encore, conquis, je me vois bien poursuivre, au moins cette série !
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She-Hulk Vol. 2: Superhuman Law

Ce tome fait suite à Single green female (épisodes 1 à 6 de la série de 2004). Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2004/2005, tous écrits par Dan Slott. Après 12 épisodes, la série a été relancée en 2005 toujours écrite par Dan Slott : Time trials (épisodes 1 à 5). Tous ces épisodes (1 à 12 de 2004, et 1 à 5 de 2005) ont été réédités dans She-Hulk by Dan Slott - The complete collection volume 1.



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- Épisodes 7 & 8 (dessins de Juan Bobillo, encrage de Marcelo Sosa) - Sur une planète lointaine, Champion (Tryco Slatterus, l'un des Elders of the Universe, le possesseur de la gemme de la force) a asservi la population. Son règne tyrannique ne prendra fin que lorsqu'un combattant l'aura battu sur le ring, sans arme. Alors que le récit commence, Beta Ray Bill se prend une raclée monumentale, malgré les conseils de Gamora et d'Adam Warlock. She-Hulk vient d'être intronisée dans le corps des Magistrati, des juges galactiques recrutés par le Living Tribunal en personne. Pip le troll vient la chercher pour se battre contre Champion.



Ce récit s'inscrit dans un registre loufoque, dans la continuité des épisodes précédents. Gamora et Warlock font de la figuration dans une comédie bien troussée. Dan Slott continue de piocher dans l'inépuisable univers partagé Marvel, pour sortir de la naphtaline des personnages oubliés ou en disgrâce cette année là. L'intervention du Living Tribunal permet à She-Hulk d'atteindre un niveau de magistrature encore plus élevé que le plus important cabinet d'avocats de New York. L'intervention de 3 Watchers (Zoma, Uatu et Qyre) ne sert qu'à développer une plainte de nature galactique et à faire un bon mot (assez usé) sur la nature voyeuriste de leur mission. Il s'agit donc de 2 épisodes de nature comique, permettant également à Slott d'introduire quelques éléments scénaristiques utilisés dans les épisodes suivants, et de développer un peu la relation entre Jennifer et Saasha Martin.



Le lecteur se fait un plaisir de retrouver Juan Bobillo et ses dessins rappelant Kevin Maguire pour des personnages aux proportions soit normales, soit très exagérées (avec quelques petits soucis de proportions pour She-Hulk), et des moues sympathiques, sans avoir le talent de Maguire (voir Justice League International 1). En fonction des séquences, les décors peuvent être détaillés, ou inexistants. Bobillo s'amuse à jouer avec les silhouettes de Champion et Gladiator pour en faire de gros costauds, mais pas des culturistes.



Ces 2 épisodes forment un intermède humoristique sans prétention, entre 3 et 4 étoiles.



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- Épisodes 9 à 12 (dessins de Paul Pelletier, encrage de Rick Magyar) - 3 mois plus tard, She-Hulk est de retour sur Terre avec Saasha Martin (Southpaw). Elle reprend contact avec Holden Holliway (son employeur dans le cabinet d'avocats), Ditto (l'étrange métamorphe), Augustus Pugliese, Mallory Book, Stu Cicero, et les autres. Dans un premier temps, elle va voir Reed Richards pour qu'il l'aide à maîtriser sa force. Puis elle reçoit l'aide du psychologue Leonard Samson (Doc Samson), et elle aide à résoudre un cas impliquant les destructions causées par Hercule. Puis Champion arrive sur Terre et il confie sa gemme de force (l'une des gemmes de l'Infini) à Titania (Mary MacPherran).



Dan Slott conserve le ton humoristique, mais il le met cette fois-ci au service d'une intrigue plus substantielle. Cela commence par l'épisode avec Hercule, où Slott prend le temps de reprendre contact avec tous les personnages. Cela continue avec l'histoire très personnelle de Titania. Difficile de dire si Slott souhaite réhabiliter Titania en tant qu'ennemie principale de She-Hulk. Toujours est-il qu'il effectue un rappel en bonne et due forme de son origine depuis la banlieue de Denver jusqu'à Battleworld et sa rencontre avec le Beyonder (voir Secret Wars). En investissant du temps et des pages dans ce personnage, Slott s'assure que l'affrontement physique qui va suivre aura du sens, avec de vrais enjeux pour les 2 combattantes.



D'une manière générale, Slott investit assez de temps dans chaque personnage pour qu'il acquiert assez d'épaisseur et ainsi générer un minimum d'empathie chez le lecteur. Difficile de résister à l'attitude décontractée et joyeuse d'Hercule, malgré son incapacité à prendre du recul. Impossible de ne pas ressentir la chaleur de l'amitié existant entre Mary MacPherran (Titania) et Marsha Rosenberg (Volcana). Slott sait également se montrer cruel avec une remarque aussi cynique et pénétrante. Alors que Jennifer Walters explique à Reed Richards qu'elle peut à nouveau se retransformer dans sa forme humaine (Richards lui avait dit qu'elle avait perdu cette capacité dans la graphic novel The sensational She-Hulk de John Byrne), Ben Grimm éclate d'un rire tonitruant et sarcastique se moquant de Richards qu'il lui a déjà annoncé la même chose des dizaines de fois. Slott réussit même à impliquer émotionnellement le lecteur pour le bien être de l'Awesome Android, un robot avec le développement mental d'un enfant.



Dan Slott continue également d'enrichir son récit en incorporant des éléments de l'univers partagé Marvel. Cela va d'Hercule et de 2 des Fantastic Four, à l'apparition le temps d'une case de Howard the Duck, une création de Steve Gerber. Il ne se contente pas de saupoudrer son récit avec ces personnages ; il connaît réellement les épisodes auxquels il fait référence. En particulier, il évoque les relations passées entre She-Hulk et Doc Samson. Il s'attaque également aux étranges changements de comportements de She-Hulk au fil des années, au gré des nouveaux scénaristes l'utilisant dans leurs histoires. Il montre ces incohérences comportementales (She-Hulk a couché avec Juggernaut, grâce à Chuck Austen, dans Uncanny X-Men #435 en 2004), pour nourrir son récit.



Comme dans le premier tome, Slott insère également un métacommentaire à mi-chemin entre la composante humoristique et la lettre ouverte au lecteur. Ce dernier retrouve donc Stu Cicero, le responsable des archives du cabinet d'avocats, qui utilise des comics comme éléments de preuve. She-Hulk et Cicero sont amenés à se rendre dans un magasin de comics, où ils se font critiquer par des clients pour les incohérences de continuité de la série de She-Hulk. Cicero sort alors de sa poche un No-Prize, le document qui était décerné au lecteur ayant écrit à Marvel pour proposer une explication logique à ce qui apparaissait comme une erreur de continuité. Il les tance vertement pour leur attitude critique et destructive, et les exhorte à adopter une attitude constructive et intelligente. Et toc !



L'intrigue comprend également bon nombre d'éléments inattendus et bien pensés qui tirent également le récit vers le haut. En particulier le lecteur découvre que le cabinet d'avocats s'était préparé à une attaque de supercriminels, et a prévu plusieurs dispositifs de défense, et même un plan d'évacuation très efficace.



Ces 4 épisodes sont dessinés par Paul Pelletier, dans un style beaucoup plus habituel pour des comics. Il y a un bon niveau de détails et une densité correcte de décors. Les personnages se distinguent aisément et les expressions des visages sont assez nuancées pour qu'elles soient parlantes. Il s'agit d'une approche réaliste, un peu simplifiée, qui n'est pas photographique. Pelletier réalise des dessins qui sont mieux que simplement fonctionnels, mais en se reposant sur les codes graphiques établis par Jack Kirby et John Buscema (en particulier les cadrages et les postures des personnages), conférant un léger aspect rétro à ses dessins.



La lecture de ces épisodes s'avère très agréable car Dan Slott est un scénariste qui intègre plusieurs dimensions à son récit (superhéros, intrigue originale, métacommentaire). L'histoire est donc très divertissante, avec des dessins de qualité supérieure à la moyenne, sans être inoubliables.
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Siege Mighty Avengers

Ce tome fait suite à Mighty Avengers: The Unspoken (épisodes 27 à 31) qu'il faut avoir lu avant. Il s'agit du dernier tome de cette saison de l'équipe. Il comprend les épisodes 32 à 37, initialement parus en 2010, écrits par Dan Slott. Les épisodes 32, 33, 35 et 36 ont été dessinés par Khoi Pham, encrés par Craig Yeung et mis en couleurs par John Rauch. L'épisode 34 a été dessiné par Neil Edwards, encré par Andrew Currie & Andrew Hennessy, avec une mise en couleurs de John Rauch.



À Attilan, Crystal décore son ex-mari Pietro Maximoff (Quicksilver) pour ses actions héroïques lors de des événements de Realm of Kings. Ce dernier remercie, tout en sachant qu'il n'est en l'occurrence qu'un imposteur et que sa fille Luna le sait très bien. Il indique qu'il est temps pour lui de regagner la terre, avec les autres Avengers (Wasp, Hercules, Vision, Stature, USAgent). Juste avant qu'ils ne partent, Karnak indique à Hank Pym qu'il détecte beaucoup moins de failles en lui qu'auparavant. De retour au manoir infini, les Avengers retrouvent Jarvis, Jocasta et Amadeus Cho. Ces 2 derniers indiquent qu'ils ont détecté de nombreuses crises requérant l'intervention de l'équipe. C'est ainsi que les Mighty Avengers interviennent pour capturer Zzzax, puis Dansen Macabre, Terminus. Cette notoriété déplaît fortement à Norman Osborn (alors à la tête de HAMMER, l'organisation remplaçant le SHIELD). Dans les coulisses, Loki décide de tendre encore plus la situation en aidant à Absorbing Man (Carl Creel) à se libérer de ses entraves dans le laboratoire de recherche du Projet Pégase.



Quelques temps plus tard, Hank Pym a réussi à détecter derrière qui se cache Loki et à mettre au point un dispositif permettant de le neutraliser et de le détenir captif dans sa propre demeure sur l'Île du Silence à Asgard. Loki a réussi à envoyer un message à son demi-frère Thor pour qu'il vienne à son aide. Alors que le combat dénommé Siege bat son plein, Ace et One-Eyed Jacquie (2 agents de l'organisation GRAMPA) viennent trouver Hank Pym dans le manoir infini pour lui signifier que ladite organisation révoque les privilèges qu'elle avait accordés aux Mighty Avengers. Pym leur apprend que l'équipe s'est dissoute d'elle-même, ses membres l'ayant quittée. Soudainement Captain America apparaît sur un écran réclamant l'aide d'Hank Pym et de ses Avengers. Mais Pym a plus urgent : il doit réactiver Jocasta dont les différents corps robotiques sont tous abandonnés dans le manoir. Il y parvient dans un nouveau corps doté de bras en chair : ayant repris conscience, elle lui annonce que Ultron est de retour et que c'est lui qui s'est approprié les 10 milliards de corps robotiques de Jocasata présents dans le manoir.



Alors que Dan Slott avait commencé à reconstruire l'équipe des Mighty Avengers, après le départ de Brian Michael Bendis suite à Secret Invasion (2008, avec Leinil Francis Yu), la série s'arrête déjà à l'occasion de Siege (2010, dessiné par Olivier Coipel), pour être relancée par la suite. Le scénariste met à profit ces épisodes comme il le peut, en commençant par confronter Hank Pym à Norman Osborn. Comme d'autres auteurs, ce scénariste s'attèle à la tâche de redorer le blason de ce personnage, tombé en disgrâce à de nombreuses reprises : déjà en ayant créé Ultron (dans Avengers 54 paru en 1968), un des ennemis récurrents des Avengers, puis en ayant frappé sa femme (dans Avengers 213 en 1981). Cela commence avec la remarque de Karnak en passant, puis Pym prend l'ascendant psychologique sur Osborn, et enfin il réussit à neutraliser Loki grâce à une de ses inventions. Le lecteur apprécie ce retour en grâce de ce personnage souvent malmené, même si Slott joue avec ses nerfs en remettant (peut-être) en cause la position de mage qu'il lui accordé dans le tome précédent. Malheureusement, la dernière histoire constitue une douche froide car Pym semble retomber dans ses travers habituels avec la manière dont il traite Jocasta, à nouveau pour la bonne cause. D'un autre côté, le scénariste réussit à susciter de l'empathie pour ce personnage, à lui redonner de la crédibilité, et à lui rendre une dimension tragique plutôt que seulement pathétique, voire pitoyable.



Le lecteur éprouve des difficultés à s'attacher à un autre personnage. Pietro Maximoff est repassé en mode cachotier et auto-dépréciateur, recommençant à souffrir du syndrome de l'imposteur sans essayer pour autant d'adopter une stratégie différente pour éviter de s'enfermer dans ce rôle. Malgré quelques apparitions de Scarlet Witch, Stature (Cassie Lang) et Vision (Jonas) restent eux aussi dans un mode très basique souhaitant juste l'attraper pour lever leurs doutes. Mais le lecteur comprend bien vite que Dan Slott n'a pas les coudées franches dans cette direction, et qu'il fait durer les choses, sans espoir de résolution. De même, Hercules, USAgent et Edwin Jarvis restent unidimensionnels dans un seul registre. Il n'y a qu'Amadeus Cho qui a droit à des répliques un peu plus variées. Le lecteur conserve encore quelque espoir que Jocasta ait droit à un rôle plus étoffé, car le scénariste jouait habilement sur les sous-entendus incestueux de la relation entre elle et Hank Pym. Mais il abandonne ce registre préférant revenir au drame, trop appuyé pour être pris au premier degré.



En 5 épisodes, Dan Slott met donc en scène 3 intrigues successives. La première découle directement du Dark Reign, période pendant laquelle Norman Osborn est vu comme un héros suite à ses hauts faits pendant l'Invasion Secrète. Cet affrontement entre les Mighty Avengers et les Dark Avengers avec Absorbing Man est l'occasion de voir les Mighty Avengers à l'œuvre, Wasp coordonnant les interventions de chacun avec une réelle stratégie de groupe. Mais le lecteur sait dès la première page que la défaite des Dark Avengers ne viendra pas dans cette série, et que chacun repartira de son côté. Dans l'épisode 34, Loki réussit à duper son frère pour qu'il attaque les Mighty Avengers, alors que ceux-ci utilisent des moyens moralement discutables. Le lecteur se croit revenu au bon vieux temps des années 1960 où chaque rencontre entre 2 superhéros ou équipes de superhéros devait forcément commencer par un affrontement physique, avant que toute question ne soit posée, avant que les 2 parties ne fassent l'effort de se comprendre. Finalement, Dan Slott se montre moins grossier que ça, sauf pour la proposition finale d'Hank Pym qui dessert le personnage. Enfin dans la dernière histoire, le lecteur retrouve une intrigue plus enthousiasmante. Il sait bien que le scénariste n'a pas le temps et surtout le nombre de pages suffisant pour se lancer dans une grande guerre entre les Avengers et Ultron, mais le jeu du chat et de la souris entre Ultron et les 4 superhéros s'annonce savoureux, d'autant plus que Slott a retrouvé son inspiration en termes d'environnement original. S'il avait pu se tenir à l'écart des cachoteries et des crises de nerf, le lecteur aurait pu pleinement apprécier l'aventure.



Avec la page d'ouverture de l'épisode 32, le lecteur a l'impression que Khoi Pham s'inspire d'Olivier Coipel pour la finesse des traits de contour et la manière de faire ressortir l'élégance de la robe de Crystal. Tout du long des 4 épisodes qu'il dessine, cette impression demeure grâce au fin encrage de Craig Yeung, et est rendue plus manifeste en comparaison avec l'encrage plus gras de Currie & Hennessy pour les dessins de Neil Edwards. Néanmoins, Pham n'arrive pas à reproduire la majesté que Coipel sait conférer à ses personnages. Néanmoins, il réussit de belles expressions de visage qui donnent du caractère à certains personnages : Hercules en train de sourire très confiant en lui-même, Loki en train de sourire malicieusement, Osborn avec son sourire illuminé, le visage tordu de Jocasta en train d'être envahie par Ultron, One-Eyed Jackie excédée par les réponses de Pym, la colère de Jocasta en comprenant ce qu'a fait Pym. Au fil des aventures, l'artiste réussit à rendre visuellement mémorables de nombreuses scènes : la cérémonie de décoration de Quicksilver par Crystal, les couloirs un peu sombres du Projet Pégase, Loki s'inclinant hypocritement devant Osborn, le corps cristallin d'Absorbing Man, Wasp en géant en train de réparer le corps de Jocasta comme s'il s'agissait d'une poupée, Ultron entouré de ses épouses, la révélation de la forme du manoir infini vu de l'extérieur. Par comparaison les pages de Neil Edwards semblent plus encombrées et moins fluides, un peu trop classiques.



Ces derniers épisodes écrits par Dan Slott bénéficient des illustrations sympathiques de Khoi Pham, même si elles souffrent de la comparaison avec Olivier Coipel dont il s'inspire. Il sait donner un peu de personnalités aux protagonistes et retranscrit le caractère spectaculaire de plusieurs éléments comme Absorbing Man et le corps dans le sur-univers. Le scénariste se retrouve un peu gêné aux entournures du fait de l'arrêt rapide de la série. Il parvient quand même à mettre à profit la situation particulière du Dark Reign, et à mener à bien 2 de ses intrigues secondaires : l'implication de Loki avec les Mighty Avengers, et l'objectif secret d'Hank Pym. Par contre, il n'arrive pas à résister à la tentation de faire rechuter Hank Pym, malgré les hauteurs auxquelles il l'avait élevé dans le tome précédent.
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Silver Sufer All New Marvel Now, tome 3

Ce tome contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2015, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Mike Allred, avec une mise en couleurs de Laura Allred. Il s'agit du dernier tome de la série. Les 3 tomes (épisodes 1 à 15) forment une saison complète. Cette dernière histoire se déroule simultanément à Secret Wars 2015.



Dans l'épisode 11, Silver Surfer essaye de trouver une planète habitable pour 6 milliards d'individus à bord d'une grande flotte spatiale. Dawn Greenwood ne lui pardonne pas de lui avoir caché qu'il avait été le héraut de Galactus. Une fois sur une planète hospitalière, tout semble aller pour le mieux pour les réfugiés, et peut-être pour Dawn Greenwood et Norrin Radd, ou en tout cas il s'en faut de très peu.



Épisodes 13 à 15 – Mince ! L'univers tel qu'il existait il y a encore peu a disparu. Eternity (l'entité qui personnifie l'univers) est vide de tout, sauf du visage de Doctor Doom. Pourtant, Dawn Greenwood et Silver Surfer se retrouvent dans une poche de néant, préservée des destructions de Secret Wars. Ils y sont accueillis par 2 entités dont celle à forme humanoïde qui leur propose d'utiliser le pouvoir du Modeleur de Mondes pour recréer l'univers disparu, à partir de leurs souvenirs.



Les 2 premiers tomes étaient vraiment sympathiques, avec cette douce romance entre Dawn et Norrin, prenant le temps de se développer, avec les excursions spatiales, avec un côté loufoque gentil, et les dessins de acidulés de Mike Allred. Le lecteur retrouve avec plaisir la Reine du Jamais (Never Queen) en introduction de l'épisode 11 et constate tout de suite que cet épisode de 31 pages n'est pas comme les précédents. Pour commencer, il se présente sous la forme de 2 bandes de cases, tête-bêche. La bande dessinée de la moitié supérieure se lit naturellement de gauche à droite, la bande inférieure est sens dessus dessous, y compris le texte des phylactères. Tout naturellement, le lecteur ne lit que la moitié supérieure, se disant qu'il reviendra plus tard à la partie inférieure. Dan Slott met en scène un long voyage dans l'espace, Silver Surfer emmenant l'énorme flotte d'une planète habitable à une autre, en découvrant qu'à chaque fois une partie des réfugiés tombe malade.



Il y a bien sûr ceux qui font confiance à Silver Surfer, et ceux qui doutent. Il y a bien sûr les profiteurs de l'espace, prêts à arraisonner les vaisseaux pour dépouiller les faibles, et il y a bien sûr Dawn qui regarde Surfer se démener, sans pouvoir lui pardonner. L'artiste respecte le cadre contraint de 2 bandes de cases en vis-à-vis, mettant en scène cette histoire de manière forcément très linéaire, avec son mélange toujours aussi séducteur d'une esthétique faussement naïve, de contours bien arrondis, et d'une apparence un peu nostalgique, avec ces extraterrestres humanoïdes parés d'une bizarrerie (couleur de peau, membre supplémentaire, visage étrange) pour les rendre extraterrestre, ces vaisseaux aux formes simples, et cette violence gentiment édulcorée.



Sous des apparences de narration pépère, les auteurs ont conçu une structure narrative intelligente où la forme et le fond se confondent. Lorsque le lecteur comprend le pourquoi de ces 2 bandes tête-bêche, il comprend le fond de l'intrigue, et la forme est le fond de l'intrigue. En fin de tome (VO), il découvre la photographie du tableau blanc sur lequel Dan Slott a construit la structure de l'épisode, ainsi qu'une photographie montrant l'ensemble des planches mises bout à bout dans le couloir de sa maison. Il est fortement impressionné par la mise en œuvre intelligente de cette idée sortant de l'ordinaire, encore plus quand il sait qu'elle s'est faite dans le cadre normalisateur d'un comics Marvel, produit de grande consommation.



Le lecteur se laisse ensuite porter par le charme délicat et un peu suranné de l'épisode 12, à base à nouveau d'extraterrestres à l'apparence gentille, de science-fiction pour tous les âges, avec un dénouement attendrissant pour les 2 personnages principaux, et malin pour le nœud de l'intrigue. Vient ensuite le moment de coller à l'actualité et de se rattacher à Secret Wars. À nouveau, les auteurs disposent d'une grande liberté pour raconter leur propre histoire, en brodant sur la base de la situation du multivers Marvel pendant Secret Wars. Dan Slott en profite pour ramener un personnage qui a marqué les lecteurs Marvel des années 1970, dans la série Hulk : Shaper of Worlds.



À nouveau Dan Slott profite de ces épisodes pour raconter une histoire de Silver Surfer qui s'apparente à un conte pour tous les lecteurs de 7 à 77 ans. Concrètement, Dawn Greenwood et Norrin Radd ont la possibilité de recréer tout l'univers qui vient de disparaître tel qu'ils s'en souviennent. Et même si ça leur tient à cœur, ils peuvent y apporter quelques améliorations. Le scénariste soumet donc ses héros à la tentation de jouer au démiurge, le lecteur se demandant si leur altruisme résistera à la corruption du pouvoir. Dawn Greenwood peut-elle vraiment refuser à son père de lui rendre son épouse défunte ? Norrin Radd peut-il vraiment résister à l'envie de reconstituer toutes les planètes que Galactus a détruit quand il en était le héraut ?



L'approche graphique de Mike Allred convient à merveille à la forme du conte. Ses personnages sont très expressifs. Ses extraterrestres sont un peu caoutchouteux, comme dans un récit pour enfant. Il sait tirer parti de tous ces fonds blancs, y plaçant ses personnages comme s'ils évoluaient dans l'espace dégagé de tout obstacle. Lorsque la séquence l'exige, ses dessins deviennent plus détaillés, par exemple la maison familiale des Greenwood avec sa façade en bois, les monuments célèbres recréés par Dawn, ou encore les rues de Londres en carton-pâte.



Ses silhouettes aux contours arrondis rendent bien compte de la dimension quasi conceptuelle de personnages comme Galactus, Eternity, ou encore la Reine des Jamais. Au lieu d'être ridicules du fait d'une représentation littérale, ils deviennent conceptuels du fait d'une représentation simplifiée pour être compréhensible par des enfants. Laura Allred utilise une palette de couleurs assez vives, que l'on pourrait qualifier de pop. Là encore, ce choix tire la narration visuelle vers un registre lié à l'enfance, à une époque où les comics étaient à destination d'un jeune public. Le lecteur adulte retrouve ainsi la sensation du plaisir qu'il pouvait éprouver à lire un comics plus jeune. Cela ne veut pas dire pour autant que Mike Allred s'économise.



Alors que le récit est à nouveau de nature conceptuelle, et que l'artiste ne peut pas s'appuyer sur des décors à plusieurs reprises, la narration visuelle reste très vivante. Les dialogues portent une part significative de l'intrigue, sans pour autant que le lecteur éprouve l'impression de contempler une scène de théâtre vide. Chaque dialogue s'accompagne de mouvements, de déplacements soulignant l'état d'esprit de l'interlocuteur. Les visages sont expressifs. Lorsque la séquence le permet, les décors apportent des éléments d'information supplémentaires par rapport à ce que se disent les protagonistes. Le lecteur se laisse à nouveau porter par ces images faciles à lire, douces à l'œil, porteuses d'une forme de nostalgie du fait de leur apparence évoquant l'enfance.



Malgré tout, le scénario repose une question assez récurrente qui est de savoir ce qu'un individu changerait s'il lui était donné de refaire le monde. La tentation est bien présente de ramener à la vie des êtres chers, ou d'effacer ses erreurs. Le contexte d'un comics de superhéros avec ce qu'il suppose d'altruisme chez les personnages fait que le lecteur se doute bien que les héros finiront par revenir à la raison et faire de leur mieux pour laisser les choses comme elles étaient, pour ne pas succomber à cette tentation qui remettrait en cause le statu quo. Il se doute bien aussi que 2 individus auront du mal à recréer tout l'univers à partir de leur simple souvenir, quand bien même Silver Surfer a sillonné l'espace dans tous les sens, et peut-être même 2 fois.



Dan Slott et Mike Allred racontent plusieurs chapitres dans cette saison de la série, utilisant une forme de conte pour tous les âges, avec un savoir-faire indéniable. Les dessins dégagent une douce séduction à laquelle il est impossible de ne pas succomber au fil des épisodes. Dan Slott raconte de gentilles histoires, teintée d'un soupçon de romantisme qui réchauffe le cœur. Le lecteur ne voit pas pourquoi il bouderait son plaisir. D'ailleurs sa condescendance s'efface quand il comprend l'ingéniosité de la narration de l'épisode 11, mariant fond et forme avec une élégance peu commune. Il reste abasourdi de s'être laissé prendre à la narration quand il découvre la motivation de l'aide du Modeleur de Mondes à la fin de l'épisode 15, et la manière dont elle répond à une des aspirations de Norrin Radd. Décidément, Dan Slott n'écrit pas que pour les enfants, et Mike Allred (bien aidé par son épouse Laura) sait parler à l'enfant qui sommeille dans le lecteur.
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Silver Surfer - All-new All-different, tome 1

Ce tome fait suite à SILVER SURFER ALL NEW MARVEL NOW T03 (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Après le crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, la quasi intégralité des séries Marvel ont redébuté avec un nouveau numéro 1, mais pour la présente série, il s'agit bien de la suite directe de la précédente. Ce tome contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, et mis en couleurs par Laura Allred. L'épisode 3 correspond à l'anniversaire des 50 ans d'existence du personnage.



À la demande de Dawn Greenwood, Silver Surfer (Norrin Radd) et elle sont en route pour revenir sur Terre et plus particulièrement vers Anchor Bay dans le Massachussetts. En chemin, ils mettent fin à la tentative de la race extraterrestre de voler la ressource la plus précieuse de la Terre : les œuvres d'art de quelque nature qu'elles soient. Sur Terre, ils sont accueillis par Reg Greenwood (le père de Dawn) et Eve Greenwood (sa sœur). Ils leur ont préparé un repas de fête exceptionnel pour rattraper tous ceux qu'ils ont ratés pendant leur périple dans l'espace : nouvel an, Noël, anniversaire, et même le mariage d'Eve (dont le mari Costas Prado est en voyage).



Durant ces 6 épisodes, Silver Surfer va être confronté au retour des Hordax qui vont enclencher le processus de vol des œuvres d'art avec de meilleurs résultats, au retour de Shalla Bal et à d'autres manifestations de son origine sur Zenn-La. Il va rencontrer le mari d'Eve Greenwood et il va aider Dawn à retrouver sa mère. Il va également se battre aux côtés de Spider-Man (Peter Parker). Mais rapidement la question va se poser de savoir si Dawn Greenwood souhaite rester sur Terre, et si Norrin Radd partage son envie.



Pas sûr que la perspective d'un numéro anniversaire, fut-il pour les 50 ans du personnage, attire beaucoup plus de lecteurs. Par contre ceux qui sont là depuis le début savent déjà qu'ils vont pouvoir replonger dans cette série très particulière, à la fois totalement intégrée à l'univers partagé Marvel, à la fois unique en son genre. Après le passage obligé par Secret Wars, Dan Slott peut revenir à son intrigue principale, sauf qu'elle avait été bouclée avant, et que le numéro anniversaire impose une certaine forme de célébration. Le lecteur sent bien que l'intrigue est orientée pour satisfaire cette exigence : Silver Surfer est de retour sur Terre, il retrouve des personnages emblématiques de son histoire personnelle (à commencer par Alicia Masters), et il doit faire face à des événements en provenance de Zenn-La.



Il n'empêche que le lecteur retrouve avec plaisir le duo formé par Dawn & Norrin, ainsi que les dessins pop de Michael Allred. Ce dernier dessine toujours avec un degré de simplification qui aboutit à des dessins aux contours arrondis, facilement lisibles, comme s'il s'adressait à un jeune public. Comme dans les tomes précédents, cette approche n'est pas synonyme de simplisme. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur peut apprécier des paysages divers et variés et consistants : les pièces de la demeure des Greenwood et leur mobilier, leur véranda, les rayonnages d'un magasin de comics (avec une apparition officieuse de Madman, un personnage créé par Allred), le globe terrestre vu de l'espace, l'architecture immédiatement reconnaissable de Zenn-La, le Baxter Building, le Golden Gate Bridge de San Francisco, une belle pelouse herbue, etc.



Numéro anniversaire oblige : de nombreux superhéros interviennent du fait d'un danger de grande ampleur. Michael Allred ne fait pas semblant et il représente tous les costumes chamarrés de ces personnages, conformément à leur apparence du moment, et pourtant il y en a plein, entre les Avengers traditionnels et les plus jeunes de l'équipe alors écrite par Mark Waid. Il accomplit le même travail très professionnel pour représenter les ennemis du Silver Surfer, de Air-Walker (un ancien héraut de Galactus) à Flying Ducthman (les connaisseurs apprécieront cet hommage aux aventures racontées par John Buscema et Stan Lee, l'épisode 8 de la série Silver Surfer, paru en 1968), en passant par les classiques comme Mephisto et Thanos. Il est vrai que représenter The Unseen s'avère moins compliqué.



Silver Surfer reste toujours aussi digne quelle que soit la situation, avec des postures mesurées, sans être froides ou altières. Dawn Greenwood reste toujours aussi charmante, avec ses vêtements à pois et son visage expressif. Allred exagère un tout petit peu ses expressions, sans aller jusqu'à la caricature, en cohérence logique avec ses choix graphiques globaux. Les êtres humains présentent souvent un visage avenant et agréable, sans en devenir des gravures de mode ou des mannequins pour autant. Les dessins donnent l'impression que les personnages évoluent dans des environnements à priori bienveillants, mis à part pour les ennemis, et encore parfois il s'agit d'individus incompris, plus que réellement méchants. Il n'y a qu'un détail qui finit par dénoter un peu : les principaux personnages féminins ne semblent jamais porter de soutien-gorge au vu de la forme de la liberté de mouvement de leur poitrine sous leur teeshirt.



L'une des particularités de cette série réside dans le fait que les situations les plus saugrenues peuvent survenir sans crier gare. Avec cette approche simplifiant et arrondissant les formes, l'artiste réussit à faire croire à tous ces événements, aussi incroyables soient-ils, ou au moins ils présentent une cohérence visuelle avec les personnages et les décors. Le lecteur finit par trouver tout naturel que Dawn Greenwood parle avec la planche de surf spatiale (Toomie) de Silver Surfer, qu'Alicia Masters puisse manier une arme avec autant d'efficacité malgré sa cécité, que la peau argentée de la tête de Silver Surfer puisse se retirer comme une cagoule, que Silver Surfer puisse être happé par un monstre avec de nombreuses tentacules, et bien d'autres encore. Cette approche dédramatisée permet de réenchanter le monde, de ramener le lecteur à l'émerveillement de son enfance.



Dan Slott ne ménage pas non plus sa peine pour faire honneur au personnage. Au départ de la série, le lecteur pouvait éprouver des réserves sur l'adjonction de Dawn Greenwood aux côtés de Silver Surfer, en ayant clairement anticipé que sa présence servirait à humaniser Silver Surfer. Il constate qu'il s'est attaché à elle, non pas qu'elle dispose d'une personnalité très affirmée au-delà de 2 ou 3 traits de caractère (dont un entrain appréciable), mais plutôt parce la relation entre elle et Silver Surfer s'étoffe d'aventure en aventure. Il prend toute la mesure de l'acquisition de sa légitimité quand elle se retrouve face à Alicia Masters qui fut elle aussi une bonne amie de Silver Surfer. Slott fait preuve de toute l'étendue de sa sensibilité quand Alicia explique à Dawn ce que cette dernière apporte à Silver Surfer, et qu'elle ne lui a jamais donné.



Le lecteur soupire un peu quand il constate que le scénariste a ramené Shalla Bal et d'autres éléments de Zenn-La pour le numéro anniversaire des 50 ans, en se disant que ce n'est pas très original. Il soupire une deuxième fois en voyant la ribambelle de superhéros participant à la confrontation. Malgré ces poncifs, Dan Slott réussit à conserver l'attention du lecteur en exposant le dilemme central au personnage de Norrin Radd, de son sens du sacrifice à sa volonté de faire plaisir à ceux qui lui sont chers. Même s'il a ramené le personnage sur Terre pour ce tome (qui sait ce que nous réservent les suivants ?), il n'en oublie pas son origine extraterrestre. Au-delà de l'évocation incontournable de Zenn-La, Dawn Greenwood lui donne une leçon mémorable sur sa connaissance lacunaire de la Terre et de ses habitants. Il n'oublie pas d'intégrer quelques touches d'humour bon enfant de temps à autre, tel que la flambée du prix de l'argent (le métal) après que Silver Surfer ait sauvé la population du globe.



La sensibilité de Dan Slott s'élève encore en intelligence émotionnelle avec les 2 derniers épisodes. Il y est en effet question d'une femme ayant réalisé qu'elle n'était pas faite pour être mère, après avoir eu des jumelles. Loin d'un pathos larmoyant, la narration montre une personne ayant pris conscience de sa limite, et ayant fait le choix difficile d'assumer de laisser ses enfants. Elle montre également comment l'un des enfants adultes réagit en comprenant la raison pour laquelle sa mère avait quitté le domicile alors qu'il était encore nourrisson. Dans ces pages, le scénariste établit avec éclat que sous les apparences d'aventures cosmiques, le cœur du récit palpite grâce aux délicates émotions mises en scène.



A priori ce quatrième tome a tout pour déplaire : retour sur Terre d'un héros de l'espace (comme s'il n'y avait rien de plus intéressant dans tout le reste de l'univers), numéro anniversaire obligatoire, apparition de Shalla Bal et d'une palanquée de superhéros. Dès le premier épisode, le charme vaguement suranné des dessins opère toujours autant, et Michael Allred donne l'impression de raconter un conte merveilleux tout public. Dan Slott s'acquitte encore une fois de ses obligations générées par l'univers partagé Marvel et les impératifs éditoriaux, tout en poursuivant dans la même veine, et en faisant preuve d'une sensibilité respectueuse et délicate.
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Silver surfer all new Marvel now, tome 1

Ah c'était bien!



Dan Slott nous livre ici une ode au voyage.

Cela commence par un certain exotisme spatial: le synopsis est alambiqué avec la certitude que le voyage compte plus que l'arrivée. Les dessins sont pop-art, aussi charmants que repoussants, aux couleurs criardes et très surprenant pour un récit "cosmique" (on est plus habitué au gris des armures et au noir sidéral). Si je n'étais pas un grand amateur du trait d'Allred initialement, j'ai vite été convaincu par ses magnifiques planches. Et enfin, on a une galerie de second couteau très what-the-fuck et 70's tout droit tirés des tavernes de Star Wars.

Ensuite, une envie de démesure: on a des personnages aux proportions dantesques (reine des jamais, Eternité...) et un lieu loufoque et tentaculaire: l'Impericon. Et évidemment, cette démesure passe par la volonté d'embrasser le surfer dans sa globalité...

Mais ce voyage est aussi intérieur: le surfer évolue dans l'ombre d'un passé parfois lourd, toujours situé dans la zone floue entre héros et héraut. Et on le découvre sous de multiples casquettes: hérosd, FF, défenseur et surtout... Norrin Radd.



Et cette histoire est une folie à deux.

En contraste tout d'abord: le héraut a jugé l'humanité, et c'est désormais l'inverse. Les perspectives de Dawn et Silver Surfer sont par ailleurs diamétralement opposées.

Est-ce un outil de renouveau? On n'a littéralement jamais vu le Surfer comme ça. Comme ça, c'est en duo, avec les déboires attendues d'un ermite cosmique. C'est aussi l'avènement des sentiments: une relecture de l'histoire de Norrin Radd, particulièrement touchante. Et enfin une mythologie inhabituelle: si vous voulez voir le surfeur d'argent à Anchor Bay...

Dawn est surtout très loin d'un faire-valoir. Il s'agit d'un personnage dense et touchant, et ce récit est autant son histoire que celle du surfer. Et Dawn est un outil de naïveté, s'imposant en allégorie du nouveau lecteur.



Alors allez-y: "Une aube nouvelle' est un superbe arc de Silver Surfer, soufflant un vent de renouveau particulièrement agréable à suivre.
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Silver surfer all new Marvel now, tome 1

Depuis quelques temps le Silver Surfer est particulièrement gâté par Marvel, qu'il s'agisse de mini séries diverses, de caméo deçi delà, il ne lui manquait plus qu'une nouvelle série et avec deux auteurs qui ont le vent en poupe en plus et c'est parfait !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Silver surfer all new Marvel now, tome 1

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 5 d'une nouvelle série débutée en 2014, ainsi qu'une histoire courte de 10 pages. Tous les épisodes ont été réalisés par Dan Slott (scénario), Mike Allred (dessins et encrage) et Laura Allred (mise en couleurs). Une connaissance superficielle du personnage suffit pour apprécier ces histoires.



Il y a 12 ans les sœurs Dawn et Eve Greenwood ont chacune fait un vœu en voyant passer une étoile filante (il s'agissait en fait du Silver Surfer). De nos jours, Silver Surfer vient de sauver une planète peuplée d'êtres lilliputiens qui décident de le vénérer comme un dieu. Dans l'espace il est interpellé par 2 drones sphériques qui l'informent qu'il a été choisi comme champion pour sauver l'Impericon (une planète à la composition impossible). Zed (le représentant et le gouverneur de l'Impericon) apprend à Silver Surfer qu'il n'est pas le premier champion choisi (tous les précédents ont échoué et sont morts), et qu'il doit triompher d'une entité appelée Queen of Nevers. Pour le motiver, Zed et ses sbires ont enlevé et séquestrent Dawn Greenwood.



Dans les épisodes 4 & 5, Silver Surfer ramène Dawn Greenwood à Cape Cod dans le Massachussets, dans la pension balnéaire tenue par son père. En chemin, ils croisent les Gardiens de la Galaxie (composés de Rocket Raccoon, Groot, Star Lord, Drax, Gamora et Captain Marvel). Une fois installé pour la nuit, Silver Surfer reçoit la visite de Doctor Strange et Hulk, comme au bon vieux temps des Defenders.



Depuis le film Les Gardiens de la galaxie, les personnages Marvel de type cosmique ont le vent en poupe et l'éditeur cherche à faire fructifier son catalogue. Depuis Superior Spider-Man (à commencer avec Superior Spider-Man, tome 1), Dan Slott a le vent en poupe ce qui lui a permis d'être écouté et entendu quand il a proposé une série sur ce personnage.



D'un point de vue visuel, le lecteur retrouve l'apparence si caractéristique des dessins de Mike Allred, avec un trait un peu gras, des postures un peu empruntées, des gestes un peu gauches, et une représentation des superhéros manquant d'emphase (particulièrement criant pour les gardiens de la galaxie et pour Hulk). Par contre ils présentent un aspect suranné très bienveillant, dédramatisant les situations, sans les rendre insipides. Ces impressions sont renforcées par la mise en couleurs acidulée de Laura Allred évoquant elle aussi les années 1960.



En y regardant de plus près, le lecteur s'aperçoit que le travail d'Allred n'a rien de superficiel ou de facile. Pour commencer, cette impression de traits un peu gras et un peu simpliste s'avère trompeuse. D'un côté cet encrage un peu rond et un peu épais sied à merveille au personnage du Silver Surfer, extraterrestre à la peau métallique lui permettant de glisser sans friction dans l'espace. D'un autre côté, une lecture plus attentive permet de constater qu'Allred ne lésine pas sur les détails quand le besoin s'en fait sentir. C'est particulièrement évident avec la double page présentant la planète Imperion. C'est tout aussi patent lors du retour sur Terre, où le lecteur peut contempler l'aménagement de la pension, son ameublement, la manière dont les lits sont faits, etc. Du coup les Allred invitent le lecteur dans un environnement faussement daté, à l'aspect inoffensif et rassurant, mais avec une bonne densité d'information et une attention apportée aux détails.



Évidemment le lecteur peut parfois s'agacer de cet aspect vieillot, de cette science-fiction de série Z où (presque) tous les extraterrestres ont des formes humanoïdes (comme s'ils étaient joués par des acteurs dans des costumes en caoutchouc), de la robe immuable et très années 1960 de l'héroïne. Mais il aura bien du mal à résister au charme de ces dessins, à leur gentillesse, et à leur pouvoir d'évocation.



La narration de Dan Slott présente les mêmes caractéristiques que celle des époux Allred. Il y a cette même forme de gentillesse inoffensive, sans être ni mièvre, ni bêtifiante. Il utilise des éléments de science-fiction datés, la toute première version des Defenders. Ses gardiens de la galaxie ne font pas illusion un instant (brève apparition juste pour faire le lien avec les superstars du moment). La petite pension des Greenwood à Cape Code est idyllique.



Pourtant les relations affectives entre Silver Surfer et Dawn Greenwood se nouent progressivement et naturellement. Elles baignent dans un humour sympathique sans être vachard, avec des références à la culture populaire. Les relations entre les 2 sœurs sont toutes aussi sensibles et crédibles, générant une bonne empathie. La reine des jamais (personnage créé pour l'occasion) évoque les entités les plus puissantes de l'univers Marvel (de type Eternity, Chaos & Order, Living Tribunal, etc.), mais teintée d'une douce forme de dérision, ce qui lui confère une saveur poétique délicate et adulte.



Dan Slott sait également piocher le personnage juste dans l'univers partagé Marvel, qui servira le récit, sans le rendre abscons, sans qu'il ne se dévalorise dans une aventure idiote. Il manie un humour fin et délicat. Par exemple, Doctor Strange confie l'œil d'Agamotto à Dawn Greenwood, ce qui lui permet de voir la vérité... y compris dans les propos de Silver Surfer, alors même que ce dernier essaye d'enjoliver la vérité pour être plus politiquement correct.



Dan Slott, Mike Allred et Laura Allred ont concocté des aventures du Silver Surfer, à l'ambiance surannée, sans pour autant être fades. Les lecteurs de tout âge y trouveront leur compte. Ces aventures comportent des combats physiques, mais qui restent regardables par les plus jeunes, tout en étant appréciable par les moins jeunes. Les personnages sont sympathiques sans être superficiels. Les aventures sont divertissantes, sans être creuses. Il reste que ce tome se lit comme un prélude à des aventures à venir, mettant l'eau à la bouche, tout en laissant un petit goût de trop peu.
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Silver surfer all new Marvel now, tome 1

Nouvelle série solo pour l’ancien héraut de Galactus, le Surfer d’Argent se dévoile sous un tout nouvel aspect tel que vous ne l’avez jamais vu !
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Silver surfer all New Marvel now, tome 2

Ce tome contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014/2015, tous écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, avec une mise en couleurs de Laura Allred.



Épisode 6 – Silver Surfer (Norin Radd) et Dawn Greenwood parcourt l'espace, le Surfer étant de plus en plus agacé par les demandes de Dawn de s'arrêter régulièrement. Ils finissent par s'arrêter sur une planète, où chaque membre de la population est spécialisé dans une tâche, dans laquelle il excelle (glacier, banquier, danseur de rue, etc.). Épisode 7 – Alors qu'ils cheminent de nouveau au travers de l'espace, ils pénètrent dans une zone noire, dépourvue de toute lumière, de tout corps céleste. Dawn Greenwood est happée hors de la planche (qu'elle a surnommée Toomie) dans le noir insondable.



Épisodes 8 à 10 - Sur la planète Newhaven, se déroule un enterrement, rendu encore plus poignant par le fait que l'individu enterré était le dernier de sa race. Contre toute attente (car cette planète dispose d'un dispositif de camouflage des plus sophistiqués), ses habitants voient arriver Silver Surfer et Dawn Greenwood. Leur pire cauchemar se réalise : Galactus n'est pas loin derrière (comme le montre la couverture de ce tome).



Dans le premier tome, Dan Slott proposait une version du Silver Surfer qui agrégeait le voyageur de l'espace avec ses capacités merveilleuses, en oubliant son côté défaitiste. Afin de lui donner plus d'épaisseur en tant que personnage, il lui avait associé une jeune femme (Dawn Greenwood) et il avait fait en sorte que Silver Surfer revienne de temps à autre à l'état de Norin Radd, c’est-à-dire vers un état plus proche de l'humanité. Les voyages dans l'espace continuent et ils sont l'occasion du rapprochement entre Norin et Dawn.



Slott garde l'aspect romantique de leur relation à un faible niveau, préférant mettre en avant leur découverte progressive l'un de l'autre. Cela commence dès la première scène avec la prise de conscience de Norin Radd que Dawn a besoin de s'arrêter régulièrement (pour faire pipi, mais aussi pour se reposer). Il est particulièrement irrité de ne pas pouvoir progresser à son rythme. Bien sûr il prendra conscience du bon côté de prendre le temps. Malheureusement Dawn apprendra le passé du Surfer en tant qu'héraut d'un certain dévoreur de planètes.



Dan Slott manie un humour bon enfant, peut-être parfois un peu trop mignon. Impossible de résister à Dawn faisant une comédie pour avoir une glace après son opération des amygdales. Surfer et Dawn percutant une planète qu'ils n'avaient pas vu constitue également un moment d'humour qui fonctionne. Il est un peu plus difficile de ne pas s'agacer quant au fait que Dan a donné un petit surnom à la planche (Toomie). Ce n'est pas tant le surnom qui finit par lasser, que le fait qu'elle traite Toomie comme un gentil toutou dont elle seule serait sensible à ses humeurs.



L'auteur traite donc la relation entre ses 2 personnages principaux comme une comédie romantique vive et dépourvue de sentiments trop mielleux. Il n'en oublie pas pour autant de proposer de véritables intrigues. Comme dans le premier tome, Dan Slott respecte l'esprit des histoires initiales de Silver Surfer, en intégrant une connotation philosophique à chaque fois. Dans la première, le lecteur est pris par surprise, en découvrant l'implication d'une société composée exclusivement d'individus experts en leur domaine. Par cette fable, l'auteur évoque la tyrannie de l'excellence, et la nécessité de la polyvalence. La deuxième histoire évoque le caractère ambigu de la faiblesse. La troisième histoire est plus ambitieuse (3 épisodes) et brasse des thèmes comme le sens du devoir, et la rédemption.



Lors du premier tome, le lecteur a eu soit le plaisir de retrouver les dessins très particuliers de Michael Allred (avec leur apparence désuète), soit le temps de s'habituer à ces images à l'apparence faussement naïve (dernière possibilité : il n'est pas revenu pour ce deuxième tome). À la fin de ce tome, le lecteur conserve plusieurs images marquantes en tête : l'apparence surannée et inoffensive de Warrior One, le bras tranché de Silver Surfer, ou encore Dawn et Silver Surfer allongés chacun sur un côté de la planche. Cette dernière est particulièrement réussie car la composition d'Allred met en valeur le vide de l'espace, ainsi que l'absence de gravité, pour un moment de détente parfaitement serein.



Effectivement les personnages semblent un peu lisses, les silhouettes un peu simples, et les extraterrestres sont majoritairement à base humanoïde, avec des têtes bizarres et des couleurs de peau étranges. Une fois acclimaté à cet esthétisme, le lecteur peut apprécier la fluidité de la narration visuelle. Avec cette apparence rétro, Michael Allred et sa femme s'amusent à utiliser des images semblant appartenir à une science-fiction es années 1950, pour dédramatiser les situations et accentuer l'effet de conte. C'est particulièrement flagrant quand Surfer et Dawn croisent la route de bouseux de l'espace, des sortes de cul-terreux américains, au beau milieu de nulle part. C'est à la fois décalé, inoffensif et absurde. Il en naît une forme de poésie sur cette vision naïve du voyage dans l'espace. Pour autant cette vision ne sombre pas dans le ridicule, car elle expose clairement la situation, et est à l'unisson de l'intrigue.



Cette esthétique pourrait évoquer la naïveté propre aux comics de Jack Kirby, mais sans la puissance qui s'en dégage. Représenté ainsi, Galactus n'est pas loin de donner l'impression d'un de ces gros monstres avec un acteur dans un costume en caoutchouc des films japonais de type kaiju. Cependant le lecteur se retrouve immergé dans la narration visuelle, et Galactus reste un élément extérieur et arbitraire, même s'il a perdu de sa magnificence. Ses actes n'ont rien perdu de leur horreur dans sa volonté d'anéantissement d'une planète.



Le lecteur qui a apprécié le premier tome appréciera également le second. Si les dessins de Michael Allred atténuent la dimension dramatique des histoires, Dan Slott n'a rien perdu de son ambition d'écrire des récits qui mélangent douce comédie discrètement romantique, avec une dimension philosophique dans les rencontres que font Dawn Greenwood et Silver Surfer. Une fois dépassé l'apparence des dessins, le lecteur apprécie la fluidité de la narration visuelle, et se rend compte que plusieurs des images restent gravées dans sa mémoire, une fois sa lecture achevée. Il flotte malgré tout un parfum daté qui donne un caractère inoffensif à la narration.
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Silver surfer all New Marvel now, tome 2

Une aventure fantastique chargée d’humour et de romantisme.




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Silver Surfer All-new All-different, tome 2

Ce tome fait suite à Silver Surfer - All-new All-different, tome 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car ils forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, mis en couleurs par Laura Allred, la même équipe depuis le premier épisode. Ce tome se termine par une postface, la première partie écrite par Dan Slott, la seconde par Michael Allred.



Après la tentative catastrophique de rapprocher Dawn Greenwood de l'un de ses proches, Silver Surfer l'emmène à nouveau dans l'univers infini, sur des planètes propres à lui offrir des divertissements rassurants s'accompagnant d'un sentiment de bien-être. Dawn finit par s'en rendre compte quand elle comprend qu'elle est en train de jouer dans une nursery extraterrestre. Elle exige que Norrin Radd arrête de la surprotéger ainsi et qu'il l'emmène dans un endroit dangereux. Il choisit un casino spatial tenu par Grandmaster (En Dwi Gast) dans lequel Mephisto lui-même participe à un défi de jouer du violon. Avant de pénétrer dans le casino, Dawn exige de Norrin qu'ils fassent au moins chacun 2 paris une fois à l'intérieur. Il accepte.



Après s'être sortis du casino, Silver Surfer accepte d'apprendre à Dawn à piloter sa planche (Toomie). Le deuxième essai les amène à être avalés par une baleine de l'espace où ils sont tout de suite détectés par son système immunitaire et identifiés comme une infection dangereuse. Après cette nouvelle aventure, ils décident de se rendre une planète hospitalière et habitée. Ils y dansent pour la première fois ensemble, mais il arrive quelque chose d'inquiétant à Dawn quand elle se rend aux toilettes. Par la suite, Silver Surfer est convoqué de manière impérative par Galactus, et il reste encore à régler le problème de la durée de vie de l'univers, d'arriver à l'heure pour la naissance de la fille d'Eve (la sœur jumelle de Dawn) et de Costas, sans parler de la vente de l'auberge tenue par Reg Greenwood, le père de Dawn.



Dans la postface, Dan Slott dit à quel point il a pris plaisir à écrire cette série qui totalise 30 épisodes par la même équipe créatrice, qui a connu quelques retards par sa faute et qui n'a pas dévié de la ligne directrice qu'il s'était fixée. Il a raconté une histoire dans laquelle il a pu laisser s'exprimer plusieurs de ses influences : la série télévisée Red Dwarf (1988-1999), le roman Le guide du voyageur galactique (créé en 1978) de Douglas Adams, les séries du magazine 2000 AD, les différentes incarnations du Doctor Who, ou encore les anime d'Hayao Miyazaki. Si le lecteur est familier de ces références, il peut en détecter l'influence dans la narration, sinon la compréhension de sa lecture n'en sera en rien obérée. Avant tout, Dan Slott raconte une histoire de Silver Surfer, conçue sur mesure pour ce personnage. Il y a donc une utilisation de ses superpouvoirs, en particulier de son cosmique pouvoir. Il continue de voyager dans l'espace sur sa planche et il a conservé un attachement particulier pour la Terre. Son histoire personnelle continue d'être liée à celle de Galactus. Concernant ce dernier, le lecteur apprécie le fait que le scénariste prenne en compte les changements survenus au personnage dans la série Ultimates d'Al Ewing.



Il s'agit bien de la suite et fin de l'histoire commencée avec la rencontre entre Dawn Greenwood et Silver Surfer, ce tome menant à son terme leur histoire commune. Le lecteur retrouve donc les personnages étant apparus précédemment comme sa sœur Jumelle Eve et son mari Costas, ainsi que son père Reg Greenwood. Il retrouve également d'autres personnages comme Warrior Zero ou Enternity et Queen of Never. Dans la postface, Michael Allred indique qu'il a apprécié l'élégance avec laquelle Slott sait lier les différents éléments entre eux, et faire fructifier une situation précédente ou un personnage déjà vu. Il a raison et le scénariste le fait sans esbroufe. Par exemple, en voyant le retour de Warrior Zero, le lecteur ne se dit pas que Slott est particulièrement habile et astucieux. Il se rend juste compte du naturel de ce retour, de sa motivation, de la manière dont Silver Surfer y fait face. Le scénariste n'utilise pas effets de manche pour mieux prendre par surprise le lecteur. Il le fait de manière ouverte au vu et au su du lecteur, sans se gargariser de sa construction astucieuse. Cette manière de raconter est en cohérence avec le ton du récit qui ne repose pas sur l'agressivité ou sur des sentiments négatifs, mais sur une sensibilité plus délicate.



Évidemment si le lecteur est allergique aux caractéristiques des dessins de Michael Allred et à celles de la mise en couleurs de Laura Allred, il aura abandonné la lecture de cette série dès le premier tome, ou il s'en sera tenu à l'écart. Sinon, il sait déjà à quoi s'attendre : des dessins avec une apparence rétro, descriptifs avec un degré de simplification significatif et des couleurs régulièrement acidulées. Il s'en dégage une impression de dessins à destination d'un jeune lectorat, presque naïfs. Ce parti pris graphique participe à la fois à rendre la série tout public, mais aussi à éviter la dramatisation exagérée et à lui donner un parfum de conte. De ce point de vue, la narration graphique est parfaitement en phase avec le ton du récit.



En y regardant de plus près, le lecteur se rend compte que cette apparence naïve est savamment entretenue, alors que la densité d'informations visuelles est au moins au niveau d'un comics de superhéros, et même supérieure. Allred s'amuse à concevoir des morphologies d'extraterrestres qui sortent de l'ordinaire, sachant que le scénario comprend des rencontres de races différentes à intervalles régulier, et en fait donc une consommation importante, parfois uniquement le temps d'une unique case. De même, Allred prend soin d'augmenter le niveau de détails quand une scène le requiert, que ce soit la décoration intérieure de l'auberge Greenwood ou les bâtiments et les machineries de la planète Inkandessa 4. Cette apparence faussement naïve permet également de faire coexister dans une même case des personnages de nature très différente, sans solution de continuité, sans hiatus. Dawn Greenwood ne semble déplacée, ni aux côtés de Silver Surfer sur sa planche dans le vide de l'espace, ni en face d'extraterrestres, ni parmi sa famille lors de son retour sur Terre. En outre les dessins parviennent à faire exister les entités cosmiques comme Éternité ou la Reine des Jamais, comme des personnages de conte, plus grands que nature, sans prétention de les rendre réelle. Finalement Allred leur rend la majesté que savait leur conférer Steve Ditko (pour Éternité), mais dépourvue de la fibre horrifique. De même Galactus n'est pas plus ridicule que dans un comics de superhéros classique, dessiné de cette manière.



Cette façon très particulière de dessiner de manière rétro en neutralisant les aspects agressifs ou offensifs n'aboutit pas à des visuels insipides, mais à une interprétation de la réalité positive. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que cela n'est pas synonyme de facilité. Michael Allred réussit à donner à voir des événements ou des séquences assez difficiles à rendre substantiels sans tomber dans les stéréotypes fadasses ou usés des comics de superhéros. Dans l'épisode 7, il doit représenter un duel au violon (une forme d'archétype culturel aux États-Unis) et il sait laisser planer le doute quant à qui a réellement gagné la partie. La première partie de cet épisode requiert également une sensibilité délicate, lorsque Silver Surfer emmène Dawn dans des endroits rassurants pour la réconforter. Les dessins montrent très bien le plaisir qu'elle prend à pouvoir caresser des petits animaux à la fourrure douce, comme s'il s'agissait de peluches animées inoffensives. Dans un épisode suivant, il doit représenter le Big Bang en y intégrant un phénomène déclencheur directement lié à un personnage et à sa naissance. Le résultat est des plus étonnants dans sa simplicité et son évidence, rendant crédible la logique du récit. Le lecteur retrouve cette intelligence graphique également dans les détails : par exemple les différentes tenues de Dawn toutes rouges à points noirs, avec une inventivité intarissable quant à leurs formes. Il la retrouve également dans des moments de pure bande dessinée, quand Éternité crée un raccourci dans l'espace, avec une mise en scène d'une extraordinaire élégance. Si le lecteur subissait encore les dessins de Michael Allred jusqu'alors, il comprend toute leur pertinence et leur adéquation au récit dans ce dernier tome.



Bien sûr, Dan Slott continue sur sa lancée, et cette histoire est avant tout une histoire d'amour délicate et gentille entre Dawn Greenwood et Norrin Radd, 2 individus qui passent du temps ensemble, qui apprennent à se connaître, qui se rendent compte qu'ils apprécient la compagnie l'un de l'autre, plus que la solitude pour Norrin Radd, plus que la chaleur de sa famille pour Dawn Greenwood. Le scénariste raconte cette romance à l'ancienne, en mettant en lumière les sentiments, mais pas sous la forme d'interrogation basique de type Est-ce qu'il m'aime ? Il préfère montrer les interactions personnelles, la manière naturelle dont les valeurs de l'un déteigne sur l'autre et réciproquement, le plaisir de pouvoir partager des moments, des paysages qui nous sont chers, des émotions positives. Il est possible de traiter cette approche de vieux jeu, ou alors d'apprécier sa qualité positive et e respect mutuel.



Dans le tome précédent, le lecteur avait l'impression que le scénariste avait atteint un point où il aurait pu s'arrêter, avec une forme de reconnaissance pour Norrin Radd. En découvrant ces épisodes, il voit bien que l'auteur s'attache surtout à l'histoire de la relation entre Silver Surfer et Dawn, que l'enjeu pour Norrin est de reconnaître en Dawn un individu pleinement indépendant, avec ses propres valeurs, mais aussi ses propres drames. Cet enjeu se matérialise sous la forme de ce que Silver Surfer apprend de Dawn. Au fil de ces aventures dédramatisées, le lecteur constate que Dawn influe sur le comportement de Silver Surfer, et que les changements occasionnés reflètent des valeurs morales. La plus évidente réside dans le fait que Dawn lui montre que la violence ne doit jamais être la première réaction à une situation de danger, par exemple dans l'épisode 8, contre les défenses biologiques de la baleine de l'espace. Cette fibre de la narration s'apparente à une sensibilité à base de bons sentiments, mais sans mièvrerie.



Dan Slott ne se contente pas de cet état d'esprit gentil. Au fil des épisodes, les personnages évoquent des aspects de la condition humaine très perspicaces et pertinents. Il peut s'agir de la peine causée par la perte de petites choses auxquelles on ne fait pas attention d'ordinaire, comme de ne plus voir une couleur (ici le rouge) ou ne plus être capable de prononcer une consonne (ici le B). Il peut s'agit d'évidence mais aux ramifications profondes (le fait que toutes les histoires doivent avoir une fin, une métaphore de la mort inéluctable), ou le fait qu'être gentil n'est pas synonyme d'être faible (la gentillesse n'est pas une preuve de la faiblesse).



Au fur et à mesure, le lecteur découvre également des réflexions plus personnelles et plus pragmatiques, toujours dépourvues de cynisme. Il se dit qu'il fut absolument qu'il retienne cette comparaison du temps à l'amour des parents pour leurs enfants, et de l'espace à l'amour des enfants pour leurs parents. Il constate que la gentillesse narrative de Dan Slott n'est pas synonyme de faiblesse, et qu'il sait regarder la condition humaine sous différents angles. Dans l'épisode 9, il évoque avec une rare élégance le fait que les êtres humains produisent tous des déchets, à commencer par les déchets biologiques issus du processus de digestion, et que c'est consubstantiel de la condition humaine. Dans un autre épisode, il s'attache à un personnage souffrant de dépression, montrant comment son entourage essaye de le soutenir et de le sortir de là, tout en indiquant que l'individu n'est pas une machine et qu'il n'est possible de faire des prédictions sur le temps de guérison nécessaire ou de forcer le processus.



Ce dernier tome clôt une série atypique dans la production Marvel, avec un scénariste et un artiste capable d'utiliser toutes les conventions les plus farfelues des superhéros, et de raconter une histoire qui gagne en profondeur de tome en tome, sans rien perdre de sa gentillesse et de son intelligence émotionnelle. Le lecteur peut se divertir devant les voyages extraordinaires de Silver Surfer, se repaître des connexions avec l'univers partagé Marvel, et également se sentir rasséréné par les dessins sympathiques et tout public, ainsi que par les personnages avec un état d'esprit positif, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne souffrent pas. Une saison extraordinaire.
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Silver Surfer, tome 1 : New Dawn

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 5 d'une nouvelle série débutée en 2014, ainsi qu'une histoire courte de 10 pages. Tous les épisodes ont été réalisés par Dan Slott (scénario), Mike Allred (dessins et encrage) et Laura Allred (mise en couleurs). Une connaissance superficielle du personnage suffit pour apprécier ces histoires.



Il y a 12 ans les sœurs Dawn et Eve Greenwood ont chacune fait un vœu en voyant passer une étoile filante (il s'agissait en fait du Silver Surfer). De nos jours, Silver Surfer vient de sauver une planète peuplée d'êtres lilliputiens qui décident de le vénérer comme un dieu. Dans l'espace il est interpellé par 2 drones sphériques qui l'informent qu'il a été choisi comme champion pour sauver l'Impericon (une planète à la composition impossible). Zed (le représentant et le gouverneur de l'Impericon) apprend à Silver Surfer qu'il n'est pas le premier champion choisi (tous les précédents ont échoué et sont morts), et qu'il doit triompher d'une entité appelée Queen of Nevers. Pour le motiver, Zed et ses sbires ont enlevé et séquestrent Dawn Greenwood.



Dans les épisodes 4 & 5, Silver Surfer ramène Dawn Greenwood à Cape Cod dans le Massachussets, dans la pension balnéaire tenue par son père. En chemin, ils croisent les Gardiens de la Galaxie (composés de Rocket Raccoon, Groot, Star Lord, Drax, Gamora et Captain Marvel). Une fois installé pour la nuit, Silver Surfer reçoit la visite de Doctor Strange et Hulk, comme au bon vieux temps des Defenders.



Depuis le film Les Gardiens de la galaxie, les personnages Marvel de type cosmique ont le vent en poupe et l'éditeur cherche à faire fructifier son catalogue. Depuis Superior Spider-Man (à commencer avec My own worst enemy), Dan Slott a le vent en poupe ce qui lui a permis d'être écouté et entendu quand il a proposé une série sur ce personnage.



D'un point de vue visuel, le lecteur retrouve l'apparence si caractéristique des dessins de Mike Allred, avec un trait un peu gras, des postures un peu empruntées, des gestes un peu gauches, et une représentation des superhéros manquant d'emphase (particulièrement criant pour les gardiens de la galaxie et pour Hulk). Par contre ils présentent un aspect suranné très bienveillant, dédramatisant les situations, sans les rendre insipides. Ces impressions sont renforcées par la mise en couleurs acidulée de Laura Allred évoquant elle aussi les années 1960.



En y regardant de plus près, le lecteur s'aperçoit que le travail d'Allred n'a rien de superficiel ou de facile. Pour commencer, cette impression de traits un peu gras et un peu simpliste s'avère trompeuse. D'un côté cet encrage un peu rond et un peu épais sied à merveille au personnage du Silver Surfer, extraterrestre à la peau métallique lui permettant de glisser sans friction dans l'espace. D'un autre côté, une lecture plus attentive permet de constater qu'Allred ne lésine pas sur les détails quand le besoin s'en fait sentir. C'est particulièrement évident avec la double page présentant la planète Imperion. C'est tout aussi patent lors du retour sur Terre, où le lecteur peut contempler l'aménagement de la pension, son ameublement, la manière dont les lits sont faits, etc. Du coup les Allred invitent le lecteur dans un environnement faussement daté, à l'aspect inoffensif et rassurant, mais avec une bonne densité d'information et une attention apportée aux détails.



Évidemment le lecteur peut parfois s'agacer de cet aspect vieillot, de cette science-fiction de série Z où (presque) tous les extraterrestres ont des formes humanoïdes (comme s'ils étaient joués par des acteurs dans des costumes en caoutchouc), de la robe immuable et très années 1960 de l'héroïne. Mais il aura bien du mal à résister au charme de ces dessins, à leur gentillesse, et à leur pouvoir d'évocation.



La narration de Dan Slott présente les mêmes caractéristiques que celle des époux Allred. Il y a cette même forme de gentillesse inoffensive, sans être ni mièvre, ni bêtifiante. Il utilise des éléments de science-fiction datés, la toute première version des Defenders. Ses gardiens de la galaxie ne font pas illusion un instant (brève apparition juste pour faire le lien avec les superstars du moment). La petite pension des Greenwood à Cape Code est idyllique.



Pourtant les relations affectives entre Silver Surfer et Dawn Greenwood se nouent progressivement et naturellement. Elles baignent dans un humour sympathique sans être vachard, avec des références à la culture populaire. Les relations entre les 2 sœurs sont toutes aussi sensibles et crédibles, générant une bonne empathie. La reine des jamais (personnage créé pour l'occasion) évoque les entités les plus puissantes de l'univers Marvel (de type Eternity, Chaos & Order, Living Tribunal, etc.), mais teintée d'une douce forme de dérision, ce qui lui confère une saveur poétique délicate et adulte.



Dan Slott sait également piocher le personnage juste dans l'univers partagé Marvel, qui servira le récit, sans le rendre abscons, sans qu'il ne se dévalorise dans une aventure idiote. Il manie un humour fin et délicat. Par exemple, Doctor Strange confie l'œil d'Agamotto à Dawn Greenwood, ce qui lui permet de voir la vérité... y compris dans les propos de Silver Surfer, alors même que ce dernier essaye d'enjoliver la vérité pour être plus politiquement correct.



Dan Slott, Mike Allred et Laura Allred ont concocté des aventures du Silver Surfer, à l'ambiance surannée, sans pour autant être fades. Les lecteurs de tout âge y trouveront leur compte. Ces aventures comportent des combats physiques, mais qui restent regardables par les plus jeunes, tout en étant appréciable par les moins jeunes. Les personnages sont sympathiques sans être superficiels. Les aventures sont divertissantes, sans être creuses. Il reste que ce tome se lit comme un prélude à des aventures à venir, mettant l'eau à la bouche, tout en laissant un petit goût de trop peu.
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Silver Surfer, tome 4 : Citizen of Earth

Ce tome fait suite à Last days (épisodes 11 à 15) qu'il faut avoir lu avant. Après le crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic, la quasi intégralité des séries Marvel ont redébuté avec un nouveau numéro 1, mais pour la présente série, il s'agit bien de la suite directe de la précédente. Ce tome contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, et mis en couleurs par Laura Allred. L'épisode 3 correspond à l'anniversaire des 50 ans d'existence du personnage.



À la demande de Dawn Greenwood, Silver Surfer (Norrin Radd) et elle sont en route pour revenir sur Terre et plus particulièrement vers Anchor Bay dans le Massachussetts. En chemin, ils mettent fin à la tentative de la race extraterrestre de voler la ressource la plus précieuse de la Terre : les œuvres d'art de quelque nature qu'elles soient. Sur Terre, ils sont accueillis par Reg Greenwood (le père de Dawn) et Eve Greenwood (sa sœur). Ils leur ont préparé un repas de fête exceptionnel pour rattraper tous ceux qu'ils ont ratés pendant leur périple dans l'espace : nouvel an, Noël, anniversaire, et même le mariage d'Eve (dont le mari Costas Prado est en voyage).



Durant ces 6 épisodes, Silver Surfer va être confronté au retour des Hordax qui vont enclencher le processus de vol des œuvres d'art avec de meilleurs résultats, au retour de Shalla Bal et à d'autres manifestations de son origine sur Zenn-La. Il va rencontrer le mari d'Eve Greenwood et il va aider Dawn à retrouver sa mère. Il va également se battre aux côtés de Spider-Man (Peter Parker). Mais rapidement la question va se poser de savoir si Dawn Greenwood souhaite rester sur Terre, et si Norrin Radd partage son envie.



Pas sûr que la perspective d'un numéro anniversaire, fut-il pour les 50 ans du personnage, attire beaucoup plus de lecteurs. Par contre ceux qui sont là depuis le début savent déjà qu'ils vont pouvoir replonger dans cette série très particulière, à la fois totalement intégrée à l'univers partagé Marvel, à la fois unique en son genre. Après le passage obligé par Secret Wars, Dan Slott peut revenir à son intrigue principale, sauf qu'elle avait été bouclée avant, et que le numéro anniversaire impose une certaine forme de célébration. Le lecteur sent bien que l'intrigue est orientée pour satisfaire cette exigence : Silver Surfer est de retour sur Terre, il retrouve des personnages emblématiques de son histoire personnelle (à commencer par Alicia Masters), et il doit faire face à des événements en provenance de Zenn-La.



Il n'empêche que le lecteur retrouve avec plaisir le duo formé par Dawn & Norrin, ainsi que les dessins pop de Michael Allred. Ce dernier dessine toujours avec un degré de simplification qui aboutit à des dessins aux contours arrondis, facilement lisibles, comme s'il s'adressait à un jeune public. Comme dans les tomes précédents, cette approche n'est pas synonyme de simplisme. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur peut apprécier des paysages divers et variés et consistants : les pièces de la demeure des Greenwood et leur mobilier, leur véranda, les rayonnages d'un magasin de comics (avec une apparition officieuse de Madman, un personnage créé par Allred), le globe terrestre vu de l'espace, l'architecture immédiatement reconnaissable de Zenn-La, le Baxter Building, le Golden Gate Bridge de San Francisco, une belle pelouse herbue, etc.



Numéro anniversaire oblige : de nombreux superhéros interviennent du fait d'un danger de grande ampleur. Michael Allred ne fait pas semblant et il représente tous les costumes chamarrés de ces personnages, conformément à leur apparence du moment, et pourtant il y en a plein, entre les Avengers traditionnels et les plus jeunes de l'équipe alors écrite par Mark Waid. Il accomplit le même travail très professionnel pour représenter les ennemis du Silver Surfer, de Air-Walker (un ancien héraut de Galactus) à Flying Ducthman (les connaisseurs apprécieront cet hommage aux aventures racontées par John Buscema et Stan Lee, l'épisode 8 de la série Silver Surfer, paru en 1968), en passant par les classiques comme Mephisto et Thanos. Il est vrai que représenter The Unseen s'avère moins compliqué.



Silver Surfer reste toujours aussi digne quelle que soit la situation, avec des postures mesurées, sans être froides ou altières. Dawn Greenwood reste toujours aussi charmante, avec ses vêtements à pois et son visage expressif. Allred exagère un tout petit peu ses expressions, sans aller jusqu'à la caricature, en cohérence logique avec ses choix graphiques globaux. Les êtres humains présentent souvent un visage avenant et agréable, sans en devenir des gravures de mode ou des mannequins pour autant. Les dessins donnent l'impression que les personnages évoluent dans des environnements à priori bienveillants, mis à part pour les ennemis, et encore parfois il s'agit d'individus incompris, plus que réellement méchants. Il n'y a qu'un détail qui finit par dénoter un peu : les principaux personnages féminins ne semblent jamais porter de soutien-gorge au vu de la forme de la liberté de mouvement de leur poitrine sous leur teeshirt.



L'une des particularités de cette série réside dans le fait que les situations les plus saugrenues peuvent survenir sans crier gare. Avec cette approche simplifiant et arrondissant les formes, l'artiste réussit à faire croire à tous ces événements, aussi incroyables soient-ils, ou au moins ils présentent une cohérence visuelle avec les personnages et les décors. Le lecteur finit par trouver tout naturel que Dawn Greenwood parle avec la planche de surf spatiale (Toomie) de Silver Surfer, qu'Alicia Masters puisse manier une arme avec autant d'efficacité malgré sa cécité, que la peau argentée de la tête de Silver Surfer puisse se retirer comme une cagoule, que Silver Surfer puisse être happé par un monstre avec de nombreuses tentacules, et bien d'autres encore. Cette approche dédramatisée permet de réenchanter le monde, de ramener le lecteur à l'émerveillement de son enfance.



Dan Slott ne ménage pas non plus sa peine pour faire honneur au personnage. Au départ de la série, le lecteur pouvait éprouver des réserves sur l'adjonction de Dawn Greenwood aux côtés de Silver Surfer, en ayant clairement anticipé que sa présence servirait à humaniser Silver Surfer. Il constate qu'il s'est attaché à elle, non pas qu'elle dispose d'une personnalité très affirmée au-delà de 2 ou 3 traits de caractère (dont un entrain appréciable), mais plutôt parce la relation entre elle et Silver Surfer s'étoffe d'aventure en aventure. Il prend toute la mesure de l'acquisition de sa légitimité quand elle se retrouve face à Alicia Masters qui fut elle aussi une bonne amie de Silver Surfer. Slott fait preuve de toute l'étendue de sa sensibilité quand Alicia explique à Dawn ce que cette dernière apporte à Silver Surfer, et qu'elle ne lui a jamais donné.



Le lecteur soupire un peu quand il constate que le scénariste a ramené Shalla Bal et d'autres éléments de Zenn-La pour le numéro anniversaire des 50 ans, en se disant que ce n'est pas très original. Il soupire une deuxième fois en voyant la ribambelle de superhéros participant à la confrontation. Malgré ces poncifs, Dan Slott réussit à conserver l'attention du lecteur en exposant le dilemme central au personnage de Norrin Radd, de son sens du sacrifice à sa volonté de faire plaisir à ceux qui lui sont chers. Même s'il a ramené le personnage sur Terre pour ce tome (qui sait ce que nous réservent les suivants ?), il n'en oublie pas son origine extraterrestre. Au-delà de l'évocation incontournable de Zenn-La, Dawn Greenwood lui donne une leçon mémorable sur sa connaissance lacunaire de la Terre et de ses habitants. Il n'oublie pas d'intégrer quelques touches d'humour bon enfant de temps à autre, tel que la flambée du prix de l'argent (le métal) après que Silver Surfer ait sauvé la population du globe.



La sensibilité de Dan Slott s'élève encore en intelligence émotionnelle avec les 2 derniers épisodes. Il y est en effet question d'une femme ayant réalisé qu'elle n'était pas faite pour être mère, après avoir eu des jumelles. Loin d'un pathos larmoyant, la narration montre une personne ayant pris conscience de sa limite, et ayant fait le choix difficile d'assumer de laisser ses enfants. Elle montre également comment l'un des enfants adultes réagit en comprenant la raison pour laquelle sa mère avait quitté le domicile alors qu'il était encore nourrisson. Dans ces pages, le scénariste établit avec éclat que sous les apparences d'aventures cosmiques, le cœur du récit palpite grâce aux délicates émotions mises en scène.



A priori ce quatrième tome a tout pour déplaire : retour sur Terre d'un héros de l'espace (comme s'il n'y avait rien de plus intéressant dans tout le reste de l'univers), numéro anniversaire obligatoire, apparition de Shalla Bal et d'une palanquée de superhéros. Dès le premier épisode, le charme vaguement suranné des dessins opère toujours autant, et Michael Allred donne l'impression de raconter un conte merveilleux tout public. Dan Slott s'acquitte encore une fois de ses obligations générées par l'univers partagé Marvel et les impératifs éditoriaux, tout en poursuivant dans la même veine, et en faisant preuve d'une sensibilité respectueuse et délicate.
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Spider-Man (v2) n°144 Le Premier jour

Encore un bon numéro de Spider-Man, mensuel qui arrive à garder ce niveau depuis déjà quelques années.

Il s'ouvre sur un numéro dédié à Fear Itself. Spider-Man est ainsi dans un New-York envahi par la peur et il doit arrêter les menaces les plus diverses qui peuvent venir de n'importe qui! Mais un vieil ennemi ressurgit qui risque de compromettre le sauvetage des new-yorkais.

On se retrouve ensuite avec la fin de la sage "La revanche de l'anti-araignée" où Smythe fils veut venger la mort de son père. Ce dernier étant mort à cause de radiations lors de son travail pour JJJ, il veut tuer tous les proches du récent maire de New-York. J'ai été totalement ébloui par les dessins de Caselli aux visages particulièrement expressifs. Les couleurs me font penser aux débuts des années 2000 dans les X-Men, et j'aime beaucoup ça. Le travail sur les yeux et la bouche est fantastique. Un énorme coup de coeur pour cet artiste et un très agréable moment concernant une histoire classique mais efficace.

La dernière histoire fait partie des innombrables épisodes ".1" de Marvel et lorsque je vis ceci au sommaire, j'eus peur. Heureusement, c'est écrit par Dan Slott et dessiné par le très appréciable Humberto Ramos qui, cependant, n'a pas transcendé ce comics qui garde des défauts graphiques plus importants que d'habitude. Mais l'histoire, celle des premières missions de Flash "Venom" Thompson est assez drôle et j'attends avec une certaine joie la lecture des épisodes de la série consacrée à ce personnage dans Spider-Man Universe n°1



Je vous souhaite une bonne lecture en espérant que, tout comme moi, vous apprécierez ce numéro!
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Spider-Man (v2) n°144 Le Premier jour

[...] C’est Dan Slott qui est aux commandes de Amazing Spider-Man avec des dessins de Caselli qu’on a pu apprécier par ailleurs. C’est mouvementé, tendu et agréable à suivre – quoique sans surprise. On déplore un mort dans l’entourage de Parker, suite à une énième vendetta du rejeton d’un ancien ennemi de Spidey et on s’attend à de graves conséquences. Le numéro « .1 » du magazine est signé Humberto Ramos, également une de mes anciennes idoles parmi les artistes : Parker est évincé au profit de Thompson et du retour de Venom : ça promet !
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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Spider-Man (v2) n°145 A bras le corps

Depuis quelques années, le magazine Spider-Man, je ne cesserai pas de le répéter, est devenu l'un de mes préférés.



Il s'ouvre sur un épisode de la mini-série sur Fear Itself où Peter Parker se retrouve face à Vermine dans une ambiance où les new-yorkais deviennent transi de peur.

C'est peut-être le moins bon des épisodes de ce numéro mais la maitrise de l'émotion par Chris Yost dans la scène de l'église est grandiose. Et le grandiose de cette scène se retrouve dans les épisodes d'Amazing Spider-Man qui suivent.



Marla Jameson est morte en sauvant son mari d'un tireur. Aujourd'hui se déroule son enterrement. Je dois avouer que je ne connaissais pas Marcos Martin, le dessinateur, mais dans le premier épisode notamment, il nous donne une leçon. Des planches grandioses où sans un mot, on ressent toute l'émotion nécessaire, avec des enchaînements entre les planches, une maîtrise totale de l'histoire, des plans fabuleux comme celui de l'entrée de Jameson dans l'église. Sans oublier le rêve de Peter qui a ce qu'il faut d'onirique et d'oppressant. Un très grand numéro d'Amazing Spider-Man.

Le second épisode concerne une attaque avec un méchant plus classique, un fou qui n'hésite pas à tuer. Mais Spider-Man, qui a juré de sauver tout le monde, pourra-t-il le faire après la perte de son sens d'araignée?

Je n'en dirai pas beaucoup plus pour ne rien révéler mais il se peut bien que cet épisode ait beaucoup de conséquences sur la vie de Spider-Man.



Enfin, Panini nous gratifie d'un bouche-trou consacré aux origines modernisées du Docteur Octopus. Rien de spécial à dire, hormis qu'il est plutôt bien fait et se lit agréablement.
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