Ce tome fait suite à Mighty Avengers: The Unspoken (épisodes 27 à 31) qu'il faut avoir lu avant. Il s'agit du dernier tome de cette saison de l'équipe. Il comprend les épisodes 32 à 37, initialement parus en 2010, écrits par
Dan Slott. Les épisodes 32, 33, 35 et 36 ont été dessinés par Khoi Pham, encrés par Craig Yeung et mis en couleurs par
John Rauch. L'épisode 34 a été dessiné par
Neil Edwards, encré par Andrew Currie &
Andrew Hennessy, avec une mise en couleurs de
John Rauch.
À Attilan, Crystal décore son ex-mari Pietro Maximoff (Quicksilver) pour ses actions héroïques lors de des événements de Realm of Kings. Ce dernier remercie, tout en sachant qu'il n'est en l'occurrence qu'un imposteur et que sa fille Luna le sait très bien. Il indique qu'il est temps pour lui de regagner la terre, avec les autres Avengers (Wasp, Hercules, Vision, Stature, USAgent). Juste avant qu'ils ne partent, Karnak indique à Hank Pym qu'il détecte beaucoup moins de failles en lui qu'auparavant. de retour au manoir infini, les Avengers retrouvent Jarvis, Jocasta et Amadeus Cho. Ces 2 derniers indiquent qu'ils ont détecté de nombreuses crises requérant l'intervention de l'équipe. C'est ainsi que les Mighty Avengers interviennent pour capturer Zzzax, puis Dansen Macabre, Terminus. Cette notoriété déplaît fortement à Norman Osborn (alors à la tête de HAMMER, l'organisation remplaçant le SHIELD). Dans les coulisses, Loki décide de tendre encore plus la situation en aidant à Absorbing Man (Carl Creel) à se libérer de ses entraves dans le laboratoire de recherche du Projet Pégase.
Quelques temps plus tard, Hank Pym a réussi à détecter derrière qui se cache Loki et à mettre au point un dispositif permettant de le neutraliser et de le détenir captif dans sa propre demeure sur l'Île du Silence à Asgard. Loki a réussi à envoyer un message à son demi-frère Thor pour qu'il vienne à son aide. Alors que le combat dénommé
Siege bat son plein, Ace et One-Eyed Jacquie (2 agents de l'organisation GRAMPA) viennent trouver Hank Pym dans le manoir infini pour lui signifier que ladite organisation révoque les privilèges qu'elle avait accordés aux Mighty Avengers. Pym leur apprend que l'équipe s'est dissoute d'elle-même, ses membres l'ayant quittée. Soudainement Captain America apparaît sur un écran réclamant l'aide d'Hank Pym et de ses Avengers. Mais Pym a plus urgent : il doit réactiver Jocasta dont les différents corps robotiques sont tous abandonnés dans le manoir. Il y parvient dans un nouveau corps doté de bras en chair : ayant repris conscience, elle lui annonce que Ultron est de retour et que c'est lui qui s'est approprié les 10 milliards de corps robotiques de Jocasata présents dans le manoir.
Alors que
Dan Slott avait commencé à reconstruire l'équipe des Mighty Avengers, après le départ de
Brian Michael Bendis suite à
Secret Invasion (2008, avec
Leinil Francis Yu), la série s'arrête déjà à l'occasion de
Siege (2010, dessiné par
Olivier Coipel), pour être relancée par la suite. le scénariste met à profit ces épisodes comme il le peut, en commençant par confronter Hank Pym à Norman Osborn. Comme d'autres auteurs, ce scénariste s'attèle à la tâche de redorer le blason de ce personnage, tombé en disgrâce à de nombreuses reprises : déjà en ayant créé Ultron (dans Avengers 54 paru en 1968), un des ennemis récurrents des Avengers, puis en ayant frappé sa femme (dans Avengers 213 en 1981). Cela commence avec la remarque de Karnak en passant, puis Pym prend l'ascendant psychologique sur Osborn, et enfin il réussit à neutraliser Loki grâce à une de ses inventions. le lecteur apprécie ce retour en grâce de ce personnage souvent malmené, même si Slott joue avec ses nerfs en remettant (peut-être) en cause la position de mage qu'il lui accordé dans le tome précédent. Malheureusement, la dernière histoire constitue une douche froide car Pym semble retomber dans ses travers habituels avec la manière dont il traite Jocasta, à nouveau pour la bonne cause. D'un autre côté, le scénariste réussit à susciter de l'empathie pour ce personnage, à lui redonner de la crédibilité, et à lui rendre une dimension tragique plutôt que seulement pathétique, voire pitoyable.
Le lecteur éprouve des difficultés à s'attacher à un autre personnage. Pietro Maximoff est repassé en mode cachotier et auto-dépréciateur, recommençant à souffrir du syndrome de l'imposteur sans essayer pour autant d'adopter une stratégie différente pour éviter de s'enfermer dans ce rôle. Malgré quelques apparitions de Scarlet Witch, Stature (Cassie Lang) et Vision (Jonas) restent eux aussi dans un mode très basique souhaitant juste l'attraper pour lever leurs doutes. Mais le lecteur comprend bien vite que
Dan Slott n'a pas les coudées franches dans cette direction, et qu'il fait durer les choses, sans espoir de résolution. de même, Hercules, USAgent et Edwin Jarvis restent unidimensionnels dans un seul registre. Il n'y a qu'Amadeus Cho qui a droit à des répliques un peu plus variées. le lecteur conserve encore quelque espoir que Jocasta ait droit à un rôle plus étoffé, car le scénariste jouait habilement sur les sous-entendus incestueux de la relation entre elle et Hank Pym. Mais il abandonne ce registre préférant revenir au drame, trop appuyé pour être pris au premier degré.
En 5 épisodes,
Dan Slott met donc en scène 3 intrigues successives. La première découle directement du Dark Reign, période pendant laquelle Norman Osborn est vu comme un héros suite à ses hauts faits pendant l'Invasion Secrète. Cet affrontement entre les Mighty Avengers et les Dark Avengers avec Absorbing Man est l'occasion de voir les Mighty Avengers à l'oeuvre, Wasp coordonnant les interventions de chacun avec une réelle stratégie de groupe. Mais le lecteur sait dès la première page que la défaite des Dark Avengers ne viendra pas dans cette série, et que chacun repartira de son côté. Dans l'épisode 34, Loki réussit à duper son frère pour qu'il attaque les Mighty Avengers, alors que ceux-ci utilisent des moyens moralement discutables. le lecteur se croit revenu au bon vieux temps des années 1960 où chaque rencontre entre 2 superhéros ou équipes de superhéros devait forcément commencer par un affrontement physique, avant que toute question ne soit posée, avant que les 2 parties ne fassent l'effort de se comprendre. Finalement,
Dan Slott se montre moins grossier que ça, sauf pour la proposition finale d'Hank Pym qui dessert le personnage. Enfin dans la dernière histoire, le lecteur retrouve une intrigue plus enthousiasmante. Il sait bien que le scénariste n'a pas le temps et surtout le nombre de pages suffisant pour se lancer dans une grande guerre entre les Avengers et Ultron, mais le jeu du chat et de la souris entre Ultron et les 4 superhéros s'annonce savoureux, d'autant plus que Slott a retrouvé son inspiration en termes d'environnement original. S'il avait pu se tenir à l'écart des cachoteries et des crises de nerf, le lecteur aurait pu pleinement apprécier l'aventure.
Avec la page d'ouverture de l'épisode 32, le lecteur a l'impression que Khoi Pham s'inspire d'
Olivier Coipel pour la finesse des traits de contour et la manière de faire ressortir l'élégance de la robe de Crystal. Tout du long des 4 épisodes qu'il dessine, cette impression demeure grâce au fin encrage de Craig Yeung, et est rendue plus manifeste en comparaison avec l'encrage plus gras de Currie & Hennessy pour les dessins de
Neil Edwards. Néanmoins, Pham n'arrive pas à reproduire la majesté que Coipel sait conférer à ses personnages. Néanmoins, il réussit de belles expressions de visage qui donnent du caractère à certains personnages : Hercules en train de sourire très confiant en lui-même, Loki en train de sourire malicieusement, Osborn avec son sourire illuminé, le visage tordu de Jocasta en train d'être envahie par Ultron, One-Eyed Jackie excédée par les réponses de Pym, la colère de Jocasta en comprenant ce qu'a fait Pym. Au fil des aventures, l'artiste réussit à rendre visuellement mémorables de nombreuses scènes : la cérémonie de décoration de Quicksilver par Crystal, les couloirs un peu sombres du Projet Pégase, Loki s'inclinant hypocritement devant Osborn, le corps cristallin d'Absorbing Man, Wasp en géant en train de réparer le corps de Jocasta comme s'il s'agissait d'une poupée, Ultron entouré de ses épouses, la révélation de la forme du manoir infini vu de l'extérieur. Par comparaison les pages de
Neil Edwards semblent plus encombrées et moins fluides, un peu trop classiques.
Ces derniers épisodes écrits par
Dan Slott bénéficient des illustrations sympathiques de Khoi Pham, même si elles souffrent de la comparaison avec
Olivier Coipel dont il s'inspire. Il sait donner un peu de personnalités aux protagonistes et retranscrit le caractère spectaculaire de plusieurs éléments comme Absorbing Man et le corps dans le sur-univers. le scénariste se retrouve un peu gêné aux entournures du fait de l'arrêt rapide de la série. Il parvient quand même à mettre à profit la situation particulière du Dark Reign, et à mener à bien 2 de ses intrigues secondaires : l'implication de Loki avec les Mighty Avengers, et l'objectif secret d'Hank Pym. Par contre, il n'arrive pas à résister à la tentation de faire rechuter Hank Pym, malgré les hauteurs auxquelles il l'avait élevé dans le tome précédent.