Citations de Daniel Meurois (311)
La déchéance physique et morale est le plus éclatant résultat de sa corrosion ;
c’est pour cela que tous ceux qui sont au crépuscule de leur vie doivent apprendre à détendre les muscles raidis de leurs habitudes mentales et passionnelles.
Les regrets et les remords ne savent faire qu’une chose : durcir la périphérie
de l’âme, la rendre imperméable à une immense force d’Amour qui ne demande qu’à la couvrir de son manteau.
Ce que nous appelons erreur ou faute n’est, en fait, qu’une exploration par notre ego de l’espace infini des chemins possibles de la vie. C’est un apprentis
sage de la liberté, qui, même s’il s’avère parfois douloureux, joue le rôle d’un engrais dans notre jardin intérieur.
Ce n’est ni la durée d’une vie sur terre, ni le nombre de choses qu’on y a faites ou cru y faire qui font mûrir l’âme. C’est l’intensité de ce que celle-ci y a vécu, la force et la limpidité avec lesquelles elle s’est écrite elle-même.
S’écrire soi-même !
Nos émotions, nos pensées, sont semblables à des sacs plus ou moins hermétiques, plus ou moins poreux, que nous y entassons pêle-mêle. Si nous ne les visitons pas de temps à autre, si nous ne les vidons pas de leur
contenu, ils vivent et se développent en nous, à notre place, et nous finissons par ne plus savoir qui nous sommes au juste et où nous allons. Nous leur abandonnons le gouvernail du navire.
En réalité d’ailleurs, il n’y a pas même de grands ou de petits rôles, il n’y a que la façon de les interpréter... et la dernière heure vécue peut suffire à faire de chacun de nous un bon acteur pour peu que des paroles d’amour vrai et total
fleurissent en nous et osent jaillir au bout de nos lèvres.
Le départ vers d’autres horizons de la vie est une initiation. Il faut essayer de le vivre comme telle et non pas comme une punition.
Nous jouons tous une immense pièce de théâtre en ce monde et si la Vie ne nous distribue pas à tous de grands rôles, elle nous demande d’interpréter le
nôtre du mieux possible, c’est-à-dire avec simplicité et authenticité. En fait, vois-tu, ce n’est pas l’ampleur du rôle qui compte mais le cœur avec lequel nous le jouons.
Mais la vie est dans mon âme, dans ma conscience, pas dans ce corps !
Voilà le véritable pas qu’il faut franchir... La Vie est partout. Le peintre est tout entier présent au bout de son pinceau et dans la substance de ses couleurs lorsque son être s’exprime sur une toile. Notre âme n’est pas le seul artisan de notre vie...
Ce que je viens de vivre est pour moi un symbole... je porte en moi l’image d’une coquille qui éclate sous la pression de mon cœur. Oh, si je pouvais partager ces instants avec tous ceux dont l’âme a peur et s’asphyxie ! Je voudrais tant ne plus revenir dans mon corps ! Pourquoi faut-il encore qu’il s’acharne à respirer et à battre ?
C’est un instant de bonheur qu’il nous est alors donné de vivre. Bonheur d’être
unis à une amie qui fait ses premiers pas concrets vers une autre dimension d’elle-même. Bonheur aussi de lever une barrière. D’un même élan paisible, nos corps franchissent sans attendre et avec fluidité la fine paroi de verre qui nous séparait du parc.