Danièle Flaumenbaum

L'interruption volontaire de grossesse, réactivation d'un fait marquant des femmes de la famille.

La grossesse indésirée est conçue, soit à l'âge où les femmes de la famille ont été enceintes elles-mêmes, soit à l'âge où elles ont interrompu une grossesse, soit à la date d'un accident grave, de la mort d'une personne chère ou d'une séparation. Lorsque je menais le suivi médical d'une interruption de grossesse, j'interrogeais toujours la patiente sur l'histoire des femmes de sa famille: savait-elle si sa mère, sa tante ou sa grand-mère avaient vécu un évènement similaire? Savait-elle s'il y avait eu un traumatisme grave dans la famille au même âge? L'interruption de grossesse s'inscrit dans ce cas, non pas comme un désir de grossesse inavoué, ainsi qu'on l'entend souvent dire, mais comme un fait marquant de la vie des femmes de la famille qui n'a pas cicatrisé et qui se réactualise. Ce n'est pas tant un enfant qui a alors été conçu, qu'une réactualisation d'un phénomène qui n'a pas été reconnu et digéré dans l'histoire passée des femmes de la famille. Il est important, là aussi, de prendre en compte cette perspective, sinon le risque est de rester fixé.e sur la douleur de ne pas avoir eu cet enfant sans tenir compte du signal transgénérationnel envoyé par le corps.
Or, cette interruption de grossesse fait office de tentative de séparation d'avec l'événement traumatique que l'on ignore, comme s'il fallait en passer par le corps pour se dégager de quelque chose qui n'a jamais été nommé. Permettre aux femmes de se reconnecter à l'événement premier qui n'a pas été digéré émotionnellement est la voie de la résolution du traumatisme pour casser cette chaîne de transmission. Faire un rituel permet spirituellement d'empêcher que les femmes des générations suivantes ne "tombent enceintes" au même âge sans comprendre pourquoi. Cette réflexion vaut autant pour l'homme que pour la femme, puisque l'homme lui aussi répète la conception d'enfants désirés et non désirés des hommes de sa famille, et il est bon qu'il le sache.

Devenir soi-même, ce n'est pas trahir ses ancêtres, ni les abandonner. Au contraire, c'est leur témoigner que ce qu'ils nous ont transmis nous permet de devenir ce que nous sommes : ils peuvent reposer en paix, être contents et satisfaits d'eux-mêmes.

C'est une nuit inoubliable, non pas pour les détails érotiques, mais pour la joie de me sentir entière, sans être déchirée entre mes pulsions sexuelles et mes sentiments profonds.

Il faut aussi se défaire d'idées fausses et préconçues qui cataloguent, jugent et figent la relation. Arrêter de croire qu'il y a des hommes impuissants ou éjaculateurs précoces irrémédiables, des gemmes d'une frigidité absolue ou définitivement clirotidiennes, car c'est oublier que la sexualité est un système ouvert où tout se joue dans la qualité relationnelle que l'on établi.

Sans paroles, les relations érotiques n'arrivent pas à se construire ni à s'enraciner dans le temps. "'L'amour sans mots, c'est comme si j'étais seule, enfermée dans ma carapace", disait une collègue [...]. La parole crée la confiance nécessaire à l'ouverture à l'autre. C'est permettre à l'énergie sexuelle d'emprunter les trajets les plus appropriés du moment.

Pour les femmes qui sont dites ou se disent clitoridiennes, ce n'est pas de jouir de son clitoris qui pose problème, mais de penser que cela peut suffire dans la rencontre sexuelle. Il s'agit d'être dans l'échange, d'assumer un accord élargi, plus subtil et complet, afin de pouvoir ressentir la vivance de son sexe à l'intérieur de son corps.

Mais comme ce sont les caresses érotiques qui sont bienfaiantes, s'il tète le mamelon d'une femme comme pour boire du lait, il en confond la fonction nutritive et la fonction énergétique, ce qui peut être pour la gemme tout à fait désérotisant. Ainsi Martine, qui s'est rendu compte qu'elle était le pénis de son homme comme si elle tétait le sein de sa mère.

Excités par les caresses ou la bouche, les seins sont une zone érogène très puissante. Ils se raffermissent, le mamelon se durcit et le plaisir ressenti se répercute immédiatement dans le sexe.

Le désir, c'est le guide de l'accomplissement de notre vie.

C'est par l'intention toujours renouvelée d'intégrer la vivance de son sexe dans son image du corps que les nouvelles empreintes vont pouvoir s'y imprimer peu à peu. Leur inscription s'effectue grâce à la conscience sensitive, c'est-à-dire aux sensations que l'on ressent quand on y pense. Il suffit de penser à la personne. De cette façon, on se fabrique la peau de sensations qui aurait dû se mettre en place quand nous étions toute petite fille.

La femme du XXIe siècle est une femme qui pense, vit et agit d'une façon très différente de ses grand-mères et arrière grand-mères. Mais si elle dispose d'une place nouvelle dans la société, elle continue de porter en elle les modèles des femmes de sa famille en ignorant le rôle festif régénérant et structurant de la sexualité.

Sans ce travail de repérage de sa place généalogique, les femmes et les hommes ont un telle capacité à adopter ou à protéger la "légende familiale officielle" qu'ils perpétuent sans s'en rendre copte les souffrances, les maladies, le mensonge, le déni et les échecs que véhiculent les maladies de lignée.

A l'arrivée des règles, les jeunes filles devraient être honorées et accompagnées sobrement par leur mère. Ces dernières devraient "marquer le coup" et leur souhaiter une vie de femme heureuse.

Il n'est pas normal qu'un processus naturel soit douloureux. Avoir ses règles n'est pas un phénomène accidentel ou inattendu, saigner n'est pas une blessure. C'est tout à la fois le témoignage de la féminité et celui de l'absence de fécondation.

Lorsqu'on étudie les "arbres gynécologiques", on trouve des schémas semblables à celui-ci, qui font que des femmes héritent des mêmes problématiques que celles qui occupent la même place dans les générations antérieures. Cette répétition ne s'exprime pas obligatoirement avec les mêmes symptômes ni la même intensité. Elle signale que chaque femme en est affectée à sa manière et qu'il s'agit d'une pathologie de lignée.

Quel que soit leur âge, il est très fréquent pour les femmes de s'écrouler à la mort de leur mère, car c'est le modèle qui les a construites et auquel elles sont toujours liées qui disparaît sans qu'elles aient pu s'y préparer. Le lien maternel est resté si puissant que la disparition de la mère opère une perte de socle et de fondement de la structure énergétique de la fille.

L'âge de treize ou quatorze ans correspond à la denture définitive. Dans ce nouveau corps où elle ne se sent pas encore bien à l'aise, la petite jeune fille se découvre dans la glace, un sourire qui lui permet de se projeter dans l'avenir, en future femme.

L'interdit de l'inceste est une loi universelle qui, afin de préserver la succession des générations, interdit les relations sexuelles en famille et concerne les deux parents, car lorsqu'il y a inceste dans un famille, il y obligatoirement une complicité de la part de la mère, qu'elle le sache ou pas.

... d'avoir éprouvé, bébé, une relation de corps avec son père est important dans sa construction, car si la fille a été portée, changée et cajolée par un père, adulte, elle n'aura pas peur des hommes. D'avoir été prise sur les genoux et les bras de son père lui permettra de se lover sans crainte dans ceux d'un homme. D'avoir ressenti une relation de tendresse avec lui donne à la fille un "savoir cellulaire" de ce qu'est l'énergétique d'un homme.

Sauf quand il le fait pour s'endormir, un enfant ne se masturbe que s'il est angoissé ou s'il s'ennuie. L'éducation sexuelle de la toute petite fille, en pus des mots, a pour but de lui faire découvrir toute la mobilité et l'agilité de son corps qui lui permettront d'être bien dans sa peau de femme plus tard.