AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Daria Desombre (48)


Il s'était souvent demandé pourquoi, pour amener une fille chez soi, il fallait toujours lui promette de lui montrer quelque chose sans aucun rapport, comme une collection de disques de blues ou de miniatures japonaises ? Après tout, on aurait tout aussi bien pu promettre un tas de choses passionnantes directement liés à l'objet de la visite , non ?
Commenter  J’apprécie          210
" Le châtiment le plus déshonorant, celui qui revenait le moins cher, était la pendaison. On ne pendait jamais un notable, ni ici, ni en Europe. Ça ne convenait pas à son rang. Pour ôter la vie d'un homme de la haute société , il fallait au moins faire l'effort d'aiguiser une hache ou faire appel à un vrai professionnel."
Commenter  J’apprécie          160
" La singularité constitue presque invariablement une piste. Plus un crime est dénué de caractère distinctif, plus il est ordinaire, et plus il est difficile d'en trouver les auteurs."
Commenter  J’apprécie          140
Des voitures de luxe les dépassaient. Ah ! Moscou ! Cette ville ne dormait jamais. Les enseignes de restaurants et des clubs de strip-tease haut de gamme clignotaient dans la nuit. Le dernier trolleybus avançait à deux à l'heure. A côté des Jaguar aux rictus féroces, il ressemblait à un dinosaure herbivore tout droit sorti de la préhistoire.
Commenter  J’apprécie          140
Peut- être que les écrivains, les scientifiques, les poètes, peuvent être amis entre eux. Et encore j'en doute. Mais dans le sport, c'est pas comme ça que ça se passe. Il faut être le premier. Au pire, le troisième. Le quatrième, plus personne n'en a rien à faire.
Commenter  J’apprécie          130
Si je ne m'étais pas mise à creuser dans cette affaire, les gens n'y auraient vu que du feu. J'en suis sure. Peut- être même que le tueur en aurait finalement eu assez, que ça aurait perdu tout intérêt pour lui de tuer. Alors que maintenant... C'est devenu tellement excitant. Il s'est trouvé un public, il a quelqu"'un avec qui jouer , tu comprends ? C'est comme une partie de cache-cache en forêt. C'est pas marrant de se cacher tout seul, hein ? C'est beaucoup mieux s'il y a des dizaines de gens qui te cherchent partout derrière les arbres en craint : " Bouuuuh ! Bouuuuh ! "
Commenter  J’apprécie          100
" Vous savez, il m'arrive d'entrer dans Moscou comme un zombie sans avoir la moindre idée d'où je suis. Je me demande ce qu'il est advenu de la ville de mon enfance. Toutes ces boîtes de nuit et clubs de strip-tease à la queue -leu-leu, les clochards à côté des Bentley et des fontaines de champagne...
Commenter  J’apprécie          80
Encore une de ces filles "portées disparues". Tu vois, c'est une histoire bizarre. D'abord les filles disparaissent. Les filles les plus banales qui soient. Pas des top-modèles, pas des filles de banquiers ou de célèbres animateurs télé. Autrement dit, on peut tout de suite exclure la piste d'un enlèvement avec rançon à la clef. D'ailleurs, y'a jamais le moindre coup de fil pour réclamer de l'argent.
Commenter  J’apprécie          30
A l’évidence, la jeune femme connaissait par cœur tous ces romans et il émanait de cette petite bibliothèque un parfum d’amertume. Le rêve d’une autre vie. Le rêve d’autres hommes, en tous poins différents de ceux qu’elle avait pu trouver ici, en banlieue de Moscou.
Commenter  J’apprécie          20
Et lorsqu'on était amoureux, il arrivait que l'on entoure l'objet de sa passion de mille petits gestes imperceptibles pour l'empêcher de tomber, de s'éloigner, ou d'échapper aux sentiments.
Commenter  J’apprécie          20
Andreï jeta un regard lugubre vers le cadavre. La fille avait les mains posées sur la poitrine. Elle tenait, dans l’une, une feuille de papier épais aux bord irréguliers. Exactement comme si la feuille avait été déchirée le long d’un pli. Ou qu’elle avait été découpée à l’aide d’un coupe papier
Commenter  J’apprécie          20
Le temps semblait s’être arrêté. Macha regardait tout autour d’elle. Le tueur avait parfaitement choisi son endroit. Il n’aurait pas pu leur donner un meilleur dernier rendez-vous. D’ici, les murs du Kremlin avaient l’air plus hauts que nulle part ailleurs. La chaussée ondulait comme une vague sur la crête de laquelle s’élevait la cathédrale Saint-Basile, tout illuminée et semblable à un pain d’épice coloré. C’était l’endroit parfait pour prendre des photos de touriste ou de jeunes mariés, ou l’on pouvait résumer une ville complexe, magnifique, en une simple image sur papier glacé.

Elle regardait les murs de l’ancienne forteresse, presque noirs dans l’obscurité, et se disait que l’histoire de n’importe quelle ville, voir de n’importe quel point sur la carte habité par des hommes, était forcément une histoire sanglante et cruelle. Car les hommes étaient impitoyables. Si on faisait réapparaître le sang versé depuis des siècles dans les rues de ces anciennes cités, on pouvait être certains d’en avoir jusqu’aux genoux et de ne plus jamais vouloir y vivre. De toutes les villes du monde, une seule était exempte de tout péché, mais personne ne l’avait jamais vue en vrai: la Jérusalem céleste.
Commenter  J’apprécie          20
Tout le monde devrait avoir un ami médecin légiste. Cette idée plaisait beaucoup à Andreï. Mais tout le monde n'était sûrement pas du même avis.
Commenter  J’apprécie          10
Il faut dire que le dessin était sacrément intrigant. Macha n’était pas férue de néoclacissisme, mais dans ce cas précis, inutile d’être un spécialise pour admirer le résultat. La signature apposée à la volée dans un coin, le coup de crayon léger mais assuré, l’ovale délicat du visage, les formes arrondies qui semblaient découler l’une de l’autre: l’épaule, le coude, la hanche, les genoux…

« C’est de la sanguine, dit-elle à voix haute. Une très belle esquisse. » Et elle ajouta en levant les yeux vers Andreï: « Demain, j’irai au musée Pouchkine si tu es d’accord. » Il acquiesça. Elle avait terriblement envie de sortir le dessin de la pochette en plastique et de sentir entre ses doigts ce vieux papier granuleux teinté de taches sombres. Elle retourna la pochette et se se figea.

Il y avait quelque chose d’écrit au verso. Ni à la sanguine, ni au fusain.

Mais au crayon. Le trait était si fin et si net que la mine avait dû être affutée à l’aide d’une lame jusqu’à ce que la pointe soit sur le point de se briser.

« Chez lez femmes », déchiffra-t-elle lentement. Et elle regarda Andreï en françant les sourcils. « Le mot femme est au pluriel dans la phrase. »

Andreï mordit dans une meringue d’un air pensif: « Des femmes tueuses? Un club de dames ninjas »
Commenter  J’apprécie          10
Il ne s’agissait pas seulement de divertir ou de terroriser le peuple. Non. L’objectif principal était de s’assurer que tous les croyants comprenaient ce qui les attendait s’ils finissaient en enfer. La symbolique jouait par conséquent un rôle essentiel. Lorsqu’on défigurait un homme, qu’on lui arrachait les narines ou les yeux, qu’on lui fendait les lèvres, on s’assurait qu’il ne puisse plus jamais se fondre dans la masse. Un voleur, par exemple, ne pouvait plus jamais se faire passer pour un honnête citoyen.
Commenter  J’apprécie          10
Ils choisissaient toujours des enfants ou des femmes, souvent des prostituées. C’étaient des cibles faciles. Mais essaye un peu de t’en prendre à la femme d’un gouverneur, l’une des femmes les plus riches du monde. Ou à un célèbre architecte. Ou de t’approcher discrètement d’un tueur à gages. Manifestement, notre missionnaire est non seulement intelligent et s’y connaît en criminologie, là-dessus tu as raison, mais en plus il planifie minutieusement chacun de ses crimes.
Commenter  J’apprécie          10
Comment
est-ce possible qu’un enfant soit obsédé depuis l’âge de douze ans par des
histoires de meurtres, de crimes et de tueurs en série ? Je ne veux pas qu’elle
en fasse son métier !
Commenter  J’apprécie          10
Quel enfer de travailler à côté d’elle ! Elle était parfaitement exaspérante. Avec son visage sans maquillage, ses mains sans bagues aux ongles coupés court, son tee-shirt noir à col rond, son jean noir, ses mocassins. Elle le regardait avec des yeux de merlan frit. Elle attendait. On se demandait bien quoi.
Commenter  J’apprécie          10
Le meurtre de celui qui avait incarné pour Macha jusqu’à ses douze ans « la mesure de toutes choses ». Il était sa terre ferme, celui qui lui évitait toujours de s’embourber dans ce merveilleux monde multicolore. À la mort de son père, Macha avait vu le sol se dérober sous ses pieds et sa vie s’effondrer comme la légendaire Atlantide. Et personne n’avait jamais pu totalement le remplacer.
Commenter  J’apprécie          10
Juste au-dessus, il y avait une étagère avec les livres de jeunesse dont elle refusait de se défaire. À l’insu de sa mère, il lui arrivait d’attraper l’un de ces volumes décolorés et de l’ouvrir au hasard pour en lire quelques pages. Parfois, c’était sir Arthur Conan Doyle, parfois Jane Austen ou l’une des sœurs Brontë. Elle relisait avec nostalgie ces pages familières qu’elle connaissait presque par cœur, comme d’autres pourraient regarder des photos d’enfance. Macha, elle, ne prenait aucun plaisir à feuilleter de vieux albums. C’était trop douloureux. Parce que sur les photos prises avant ses douze ans, il y avait son père ; et sur celles prises après, il n’y était plus.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Daria Desombre (146)Voir plus

Quiz Voir plus

Philip Roth ou Paul Auster

La tache ?

Philip Roth
Paul Auster

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}