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Critiques de Dave Gibbons (151)
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Watchmen (Intégrale)

Excellentes BD que j'ai adoré lire. L'histoire est très dark et sort du modèle avec les héros parfaits et sans défauts. L'histoire est très bien ficelée et les personnages sont très bien développés. J'aime aussi beaucoup l'idée d'un univers parallèle et le fait que la plupart des personnages n'ont pas de supers pouvoirs. C'est un classique de la bande dessinée.
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Watchmen (Intégrale)

Lecture indispensable et obligatoire.
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Watchmen (Intégrale)

Je comprends toutes les critiques positives qui ont été écrites sur cette BD qui a tout pour plaire. Le scénario est très fouillé, les superhéros sont des personnes qui ont leurs propres problèmes, la critique de la société américaine est intéressante et le graphisme est génial. Et pourtant, je n'ai pas accroché à l'histoire. Les histoires secondaires qui sont racontées en parallèle rendent l'intrigue trop complexe et apportent peu à l'histoire principale. En fait, seuls les 2 derniers chapitres m'ont vraiment captivés.
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Watchmen (Intégrale)

Un scénario dense et une réflexion passionnante sur le Super-héros, notamment dans ses implications politiques. Les dessins m'ont moins paru un peu vieillots mais je reconnais volontiers un regard peu expérimenté en la matière. Pour moi, c'est d'abord le texte et la pensée politique portée par Alan Moore qui font de cette œuvre un classique instantané.
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen est une œuvre ayant une excellente réputation dans le monde du comic book. Considérée comme étant l’une des meilleures histoires, j’avais énormément d’attentes, mais aussi quelques craintes avant de commencer la lecture. J’accorde énormément d’importance à la partie graphique d’un comics (aussi bien le style de dessins que la colorimétrie). Ma première surprise fut donc d’apprécier la qualité des dessins et le travail de la couleur que je trouve impressionnant pour un récit datant de 1986-1987.



J’ai été très facilement plongé dans l’histoire, il faut dire que le scénario aide à rentrer rapidement dans le vif du sujet. La qualité d’écriture des personnages est sensationnelle. De nombreux flash-back permettent d’approfondir les protagonistes et de mettre en place des éléments qui donneront de la consistance aux relations qui les unissent. Je me suis surpris à ressentir de l’attachement pour des personnages et même une profonde empathie pour certains d’entre eux. Je pourrais écrire des pages entières sur ce comics tellement il y a de choses à en dire…



Cette œuvre est absolument indispensable et constitue l’une des meilleures histoires que j’ai pu lire dans ma vie. Je ne le conseillerais pas à tout le monde pour autant car le ton général est très mature et conviendra davantage à un public adulte, ou à un lectorat ayant un certain nombre de lectures de comics à son actif.
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Watchmen (Intégrale)

Voilà LE comics qui permet de faire taire ceux qui pensent que les histoires de supers-héros sont débiles et sans fond.

Il n'est de toute façon plus à prouver à quel point Watchmen a été une œuvre marquante amenant une révolution dans la façon d'aborder les héros en collant.

Se basant sur le principe simple de "who watches the watchmen" - qui surveille les gardiens - l'histoire explore les dérives d'un système où des héros auto-proclamés (dont un seul a des supers-pouvoirs) font justices. Ils ne sont cependant pas défaut : tentative de viol, meurtre, folie, mégalomanie... Bref, le monde en a eu assez d'eux, désormais interdits. Un soir, un ancien membre des Watchmen est assassiné. Un de ses anciens "amis" décident, contre l'avis des autres, de mener l'enquête. Car cet acte n'est pas isolé, et la menace risque de grandir.



Dans un monde où les USA seraient les vainqueurs du Vietnam, où Richard Nixon entamerait son troisième mandat, le tout sous fond de guerre froide où la menace nucléaire est plus que présente, Alan Moore a réinventé un genre méprisé à l'époque. Créant un background solide, avec un premier groupe de justicier dans les années 40 dont les dérives ont permis à la succession de se corriger, ou pas, l'histoire en elle-même n'est pas simple. Il serait déconseillé de s'attaquer à cette histoire si l'on est pas un brin familier avec ce genre de comics ou avec les héros en général. Bien qu'ici, il ne s'agit pas de fierté, de patriotisme manichéen ou autre stéréotype de ce genre. On y retrouve également une fausse biographie, des interviews et reportages, etc. ponctuant les chapitres et permettant d'apporter certaines petites explications et de grossir la psychologie des personnages.

Bien que bavard, jamais cela ne devient inintéressant jusqu'à la fin où le lecteur pourra à sa guise prendre parti lorsque viendra l'explication finale à ces événements.

A voir aussi, le film de Zack Snyder qui adapte fidèlement (et le pari était trèès loin d'être gagné) cette histoire en se permettant une petite modification quant à cette fin sans pour autant la dénaturer. Préférez-lui toutefois la version ultime proposant le film en version longue qui propose à la fois des scènes en plus, le comics lu dans la BD qui apparait ici sous forme de dessin animé en plusieurs segments, ainsi que quelques faux documentaires filmés. Cette version n'étant cependant pas sortie en Europe, l'import et la version originale sous-titrée restera inévitable...
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Watchmen (Intégrale)

(Chronique rédigée sept ans après la lecture de ce livre)

A l'occasion de la sortie du film en 2009, une édition intégrale était parue qui m'avait permis de découvrir ce comics avant de voir le film. Si le graphisme ne m'a pas vraiment emballé, trop classique voire rétro, j'en ai apprécié l'histoire et surtout la narration bien pensée et la mise en scène remarquable. Bien que l'ensemble soit trop riche en intrigues parallèles qui complexifient l'histoire sans rien lui apporter, la lecture s'avère prenante, emplie de suspense jusqu'à une fin inattendue et d'envergure. Une œuvre complexe et généreuse pour ses lecteurs, ici dans une version enrichie par différents textes et documents qui alternent avec les différents chapitres de Watchmen.

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Watchmen (Intégrale)

Ouf ! j'en suis venu à bout !!!

Mais quel ennui ! Salmigondis de "pensées", rêves naïfs.

Seul le graphisme est intéressant . C'est bien la seule justification aux deux étoiles.
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Watchmen (Intégrale)

Faisons le point sur juin 2021. Il a été pour moi un mois assez complexe, entre surmenage, remises en question, mais aussi accalmies voire instants tout simplement magnifiques. J'essaie de prendre soin de moi tout en ébauchant des projets plus grands que le blog ; c'est pourquoi une surcharge de travail risque définitivement de me mettre HS. J'ai décidé d'arrêter les « mois à défi » et de manière générale que j'annoncerai de chroniquer tel ou tel livre. Il n'y aura donc pas de « Quoi de neuf » pour l'année prochaine et vous m'en voyez le premier désolé. Désormais, tous les articles paraîtront (du moins sur mon blog) le samedi à 19h sans exception, sauf que les traditionnels billets pour Noël, le Nouvel An et la date anniversaire du blog. Cela nous fera donc 55 articles par an. Moins de quantité, plus de qualité, c'est ce que dirait mon grand ami Arthur Aïoutz quand je débarque dans sa boîte de prod naissante avec 259 projets qui marchent plus ou moins bien.

(Et je vous dis ça alors que cet article sort un dimanche à 20h15... Les bonnes résolutions commencent bien.)

Assez parlé de moi. Ce qui nous amène ici, c'est toujours la passion de l'Imaginaire, l'envie d'explorer les sommets et les tréfonds de mondes nouveaux, la soif de nouveaux territoires non pas à conquérir mais à contempler. Quoi de mieux pour ça que les histoires de super-héros ? Qui peuvent prendre absolument tous les tons, du plus jovial au plus… névrosé.

En effet, c'est bien d'une super-science pessimiste dont nous allons parler aujourd'hui. Je ne pensais pas avoir un mot à dire sur le comic Watchmen. Grosse référence de chez DC même si déconnectée de l'univers des autres superslips (enfin… jusqu'à récemment), je pensais n'y trouver qu'une des premières déconstructions du mythe super-héroïque, avec un intérêt certes historique, mais guère plus ; un machin déjà critiqué et analysé en long et en large par des gens bien plus talentueux que moi, et que je ne pourrai peut-être même pas apprécier à sa juste valeur. Soyons clairs : finalement, j'ai très envie d'en parler. Je ne vais pas développer cela dit de point de vue très original mais avant tout une présentation exhaustive. Cette critique, même si elle part dans tous les sens (Marc Ang-Cho va me faire un procès pour tout analyser à sa place !), n'a qu'un seul but et une seule prétention : VOUS DONNER ENVIE DE LIRE WATCHMEN !



Qualité scénaristique



Super-héros et réalisme



Le comic d'Alan Moore et Dave Gibbons imagine donc l'impact réel que pourraient avoir les super-héros sur le monde. Serviraient-ils forcément le Bien ? Et leur patrie ? Quelle serait leur éthique ? Amélioreraient-ils forcément le monde ? C'est donc un univers bien plus sombre et réaliste que d'ordinaire pour le genre qui vient se dessiner ici. Si comme moi ce qui vous intéresse le plus chez les super-héros sont justement leurs implications morales et géopolitiques (« un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », comme diraient tous les élèves de mon ancienne prof de philo exaspérée de ne jamais trouver d'autres citations), Watchmen est pour vous puisqu'il s'intéresse non seulement au rôle que pourraient avoir les super-héros mais aussi celui qu'ils auraient pu avoir.

En effet, dès la première page, des différences subtiles se font sentir avec l'époque de parution du comic : dans la forme d'une voiture, le nombre anormal de dirigeables dans le ciel, ou encore les modes vestimentaires des keupons. On apprend en effet par la suite que grâce à un être surpuissant, le Dr Manhattan, les étasuniens ont remporté la guerre du Vietnam et Nixon est resté au pouvoir (au point qu'on lui a même décerné une plaque sur la Lune !). C'est donc une Amérique plus impérialiste que jamais qui apparaît devant nous, dans une guerre froide de plus en plus tiédasse. Avec les circonstances auxquelles on pouvait s'attendre : omniprésence des réactionnaires, paranoïa, refus d'investir de l'argent dans les services publics (et donc les villes se délabrent)… Les agressions se font de plus en plus nombreuses, les gens restent cloîtrés chez eux ou dans leurs opinions de comptoir. le milieu progressiste, timide, ne s'exprime qu'au travers du Nova Express (vraisemblablement un magazine musical), concurrencé par le très droitier New Frontiersman.

Une autre conséquence de la présence de super-héros est que certains se sont retirés du métier pour profiter de leurs pouvoirs en se lançant dans le business. Ainsi un prodige d'intelligence, Ozymandias, a-t-il monopolisé tous les domaines de la société : transports, parfums, télévision, développement personnel… Ce que j'apprécie tout particulièrement, c'est que dès 1985 Alan Moore avait compris que la voiture électrique était possible… et que c'était une belle cochonnerie 😛

Enfin, les super-humains sont le plus souvent impopulaires, et parfois à raison. Au point que la presse comics s'est finalement tournée vers les histoires de pirates. Des histoires souvent moins morales, et sous la plume de l'un de leurs scénaristes les plus talentueux terriblement plus sanglantes et plus glauques, illustrant la perte de repères d'une époque plus déboussolée que jamais (et punaise, je me mets à parler comme le 20 heures…).



Les personnages



C'est donc dans ces années 80 qui feraient passer Saturday Night Fever pour un gentil film de famille qu'évoluent différents super-héros, certains ayant pris leur retraite à la suite d'une loi restreignant leur activité en 1977, certains continuant de se faire tolérer car ayant prêté allégeance au gouvernement étasunien. Les six (ou plutôt cinq) que nous suivons ne forment jamais d'équipe formelle, mais se font surnommer par les auteurs les Watchmen par analogie avec une équipe de super-héros ayant bel et bien existé dans ce monde, les Minutemen (on appréciera la polysémie du terme watch, désignant à la fois le fait de voir, se rapportant à l'observation de la société, et la montre, se rapportant au compte à rebours). Ils sont tous des personnages particulièrement soignés et humains, même lorsqu'ils se comportent comme de parfaites ordures :

- Rorsach est un détective masqué connu pour sa violence et la justice qu'il fait lui-même (de façon évidemment très expéditive). C'est un mélange entre Batman et le Punisher. Un évènement traumatisant de son enfance l'a également encouragé à devenir sexiste et puritain. Persuadé de l'existence des valeurs de l'Amérique, il pense que les États-Unis sont en plein délitement, et ce ne sont pas les gangs et les violeurs du coin de la rue qui lui feront dire le contraire. Pourtant, on notera chez lui un sens moral particulièrement élevé, le tout avec une justesse inespérée qu'Alan Moore décrit ainsi lors de la préparation du scénario : « En vérité, pour présenter ce personnage équitablement, il va me falloir décrire ses idées comme tout à fait logiques et venues du fond du coeur, de peur qu'il se transforme en parodie des idées de droite vues par un type de gauche. Selon le point de vue sous lequel on se place, [il] est soit la seule force incorruptible qui existe dans un monde aux valeurs morales en pleine érosion, soit un sociopathe dangereux et quasiment psychotique qui tue sans compassion ni souci des fioritures légales ».

- le Hibou est le super-héros le plus normal, et, il faut bien le dire, mon préféré (en grande partie parce que je voue une haute affection à ces nobles créatures). Deuxième du nom, il a pris sa retraite en 1975 même s'il a gardé une grande nostalgie de son métier qui consistait en partie à être inventeur. Il s'agit d'un quadragénaire simple et sensible, le genre de mec droit qui va pas fourrer son nez n'importe où par l'appât du gain. Mention spéciale à Archie, la « Hiboumobile », un vaisseau au design tout à fait particulier et dont le fonctionnement parvient à rester réaliste.

- Ozymandias est donc celui qui a fait fortune. Libertarien de gauche, il s'est imposé comme une des grandes figures progressistes encore en vogue. Un homme cultivé et voulant à tout prix le bien de l'Humanité… mais est-ce que la philanthropie peut suffire ?

- le Spectre Soyeux est elle aussi la deuxième de sa lignée, forcée par sa mère à endosser à son tour la casquette (ou, en l'occurrence, la jupette). Condamnée à être une héroïne femme (et donc forcément sexy), elle a vu la loi de 1977 comme une bénédiction car lui offrant enfin un semblant de vie normale. Ce qui n'empêche pas sa mère de continuer de projeter ses fantasmes en elle ; elles forment un duo fascinant, l'une à la poursuite des rêves de gloire qu'elle n'atteindra jamais et espérant donc que quelqu'un de son sang les accomplisse à sa place, l'autre qui les refuse car trop consciente de ce qu'ils impliquent.

- Il faut enfin ajouter qu'elle vit en couple avec le Dr Manhattan, transformé en quasi-dieu suite à une expérience de physique qui a mal tourné. Ses capacités lui permettent de percevoir le monde des particules, l'avenir, se dédoubler, convertir n'importe quelle matière en une autre, connaître toutes les informations dont il a besoin… Mais son point faible est que sa toute-puissance l'a rendu presque complètement imperméable au monde des humains. Si on pourrait à raison considérer que ce personnage est un gros « ta gueule, c'est quantique », en revanche on appréciera sa psychologie nuancée qui l'empêche d'être un simple deus ex machina : un équivalent de Spock ou Data… en plus mélancolique.

- Enfin, vient se greffer à tous ces joyeux drilles une figure solitaire et particulièrement malveillante, le Comédien. Un être ayant les mêmes inspirations que Rorsach, mais avec le Joker en plus. Se laissant guider par ses pulsions et son nationalisme extrême, le Comédien est une sorte de Rambo grotesque, cruel et ricanant. Pourtant, malgré le fait qu'il soit une enflure ++, il n'en demeure pas moins quelqu'un de solitaire, d'isolé, et qui contrairement à Rorsach désire la compagnie de ses semblables, ne serait-ce qu'au travers de leur destruction.

À ces protagonistes viennent se greffer encore d'autres super-héros, mais surtout des personnages secondaires particulièrement travaillés, des gens « de la vie de tous les jours » ; ils sont campés avec un naturalisme particulièrement précis, sans pour autant sombrer dans le cynisme un seul instant : on découvre ainsi la vie des années 80, les vendeurs de kiosque grincheux mais ayant bon coeur, les religieux un peu timbrés, la communauté LGBT se heurtant à des tabous allant bien au-delà de leur simple appartenance sexuelle et sous tension permanente, forcée d'un côté à se taire par les conservateurs, mais d'un autre, les libéraux se disent que ça ferait quand même un bon business… Moore finira d'ailleurs par écrire : « Pour le meilleur et pour le pire, les humanoïdes ordinaires, non télépathes, dépourvus de mutations et privés du don de double vue qui traînent sur un des coins de rue anonymes de Watchmen en sont venus à  me sembler plus précieux et plus intéressants que ceux qui soulèvent des rivières et déplacent des planètes. Je souhaite aux super-héros tout le bien imaginable entre les mains de ceux qui guideront leur vol dans le futur, mais, pour ma part, je suis impatient de revenir sur cette Terre ». Résultat des courses : on se retrouve avec un nombre de persos très élevé mais qui restent admirablement bien campés, ce qui je pense nous permet une comparaison avec un autre grand maître de l'Imaginaire : Guy Gavriel Kay.



L'intrigue



L'histoire commence avec l'assassinat du Comédien. Rorsach décide d'enquêter, en dépit de la police qui le traque. S'ensuit un long jeu de flash-backs et de retours au présent, entrecoupé à la fin de chaque épisode par un appendice constitué de documents venant approfondir l'univers. Vous l'aurez compris, non seulement il s'agit d'une narration à multiples personnages, mais en plus elle est non-linéaire. Pourtant, avec le nombre relativement peu élevé mais bien dosé d'affrontements et le fait que personne ou quasiment ne fasse juste de la figuration, tout reste parfaitement fluide contrairement à de gros gloubi-boulgas épiques qui partent dans tous les sens (Civil War). Cette richesse permet de cumuler différents registres et thématiques : polar noir, drame familial, exploration spatiale, guerre du Vietnam… La diversité déjà élevée n'en devient que plus grande.

Et il me faudrait encore vous citer les multiples références culturelles plus ou moins explicites, le sense of wonder / sense of doom, l'ironie dramatique modelant le récit et lui conférant un certain humour (très) noir, la symbolique omniprésente… le tout avec des fusils de Tcheckov qui tirent dans tous les sens et une fin glaçante de maîtrise. On pourrait relire ça cinq fois qu'on y trouverait encore des détails qui nous échappent !

Reste que rien n'est parfait, et qu'un point mineur m'a quand même fait tiquer sur la fin : l'univers, qui se voulait jusque-là réaliste (ou, dans le cas du Dr Manhattan, au moins pseudo-réaliste) laisse d'un coup apparaître le surnaturel avec la médiumnie. Alors, pourquoi pas essayer d'y donner des explications scientifiques ? D'accord, la chose que l'on veut faire grâce à elle n'est pas réaliste, mais c'est justement parce que le personnage qui l'orchestre ne veut pas qu'elle soit réaliste ; seulement son fonctionnement ne l'est pas non plus. Et une fois qu'elle a joué son rôle, on n'en entend plus parler ; on ne saura rien de plus sur les mystérieux pouvoirs psychiques qui auraient pu façonner des dizaines d'autres super-héros.



Qualité graphique



Concernant le dessin, il s'agit peut-être de ce qui m'a le plus rebuté : la ligne de Gibbons est claire, nette, presque rigide, comme bon nombre de récits super-héroïques de l'époque, sans la palette de couleurs particulièrement large qui leur permet aujourd'hui de produire des cases de toute beauté (rassurez-vous, les dessins sont quand même beaucoup moins statiques que les comic books des débuts). Mais elle a aussi ses avantages : elle arrive à être en tous temps lisible, sachant faire un dosage très équilibré entre épure et amour du détail. Et c'est sans compter la couleur qui dose intelligemment les différentes teintes dominantes, quitte à parfois prendre une palette réduite mais très contrastée. Les clair-obscurs du néo-noir, les teintes sombres, les dégradés, tout cela nous offre par moments des planches absolument sublimes (je pense notamment à la page 18).

Les deux auteurs ont également opté pour une narration recourant très souvent au gaufrier, cette technique consistant à faire des cases ayant toutes les mêmes dimensions. L'héroïsme est ici ou bien discret ou bien aux abonnés absents, inutile donc de faire des cadrages grandiloquents ; et cela retranscrit tout à fait bien l'ambiance anxiogène et enfermée du monde dans lequel vivent les personnages.



Qualité littéraire



Enfin, et c'est très certainement la raison pour laquelle on l'a parfois qualifié de « roman graphique », Watchmen ne se repose pas que sur l'image. En effet, un des reproches que l'on a longtemps faits à la bande dessinée était qu'il s'agissait d'une littérature diminuée, à laquelle on mettait des images pour pallier le manque de style des auteurs. D'une part, c'est faux (n'importe qui bossant dans le cinéma vous dira qu'on peut communiquer autant voire plus de choses et de subtilités dans une image que dans des mots), mais surtout cela n'empêche pas les auteurs de faire un usage virtuose (et pas forcément pédant) de la langue quand ils en ont l'occasion. Je pense bien sûr au parler désuet de Tintin, à la grandiloquence parodique d'Achille Talon… mais surtout à de Capes et de Crocs, hommage à la culture populaire du XVIIe siècle que vous devez absolument lire, ne serait-ce que pour la réplique culte du personnage voulant en jeter un autre « dans l'espace pour qu'on ne l'y entendît point crier »…

Et dans Watchmen, Alan Moore va montrer qu'il n'est pas seulement un grand scénariste mais aussi un grand écrivain (par contre, pour sa fresque ésotérique de 1800 pages, je crois qu'il va falloir attendre un peu — je suis fou, d'accord, mais un fou raisonnable). Il va en effet s'amuser à reprendre, en-dehors du récit principal, différents styles d'écriture, fournissant un travail d'imitation exemplaire de tout ce qui lui tombe sous la main : fausse autobiographie, introduction de traité géopolitique, critique journalistique, brèves de presse… Il y a même ce qui pourrait sembler un pastiche extrêmement réussi de mon journal-nanar favori, Valeurs actuelles, hallucinant de bêtise humaine.

Alors, c'est bien joli, mais depuis la mort de Diderot, on sait qu'il faut une petite plus-value : l'art ne se limite pas à de l'imitation, où est le génie ? Probablement dans cette mise en abyme relatant une histoire de pirates. Si le ton mélodramatique use et abuse des effets de roman de gare, ce récit qui semble n'avoir aucun rapport avec celui principal annonce en fait le destin fatal d'un des personnages, que je vous ferais le plaisir de ne pas vous spoiler.



Fond politique



Mais enfin et avant tout, Watchmen est plus qu'un simple divertissement. C'est un cri d'alarme politique. Il vient nous rappeler différentes choses : comment aurait pu tourner la guerre froide, comment nous pourrions lutter pour changer le monde, mais aussi que l'enfer peut très bien être pavé de bonnes intentions. le pouvoir corrompt : pouvoir politique, bien sûr, mais aussi le super-pouvoir, si l'on n'y prend pas garde. La chute, que l'on ne devine vraiment qu'à la dernière case, vient ébranler toutes les révélations finales. On peut l'interpréter comme une critique de la logique utilitaire / pragmatique que certains prônent pour lutter contre le Mal (comme j'avais déjà pu en parler dans une analyse de Block 109). Et ça fait très, très mal.

Il est intéressant de noter qu'Alan Moore est un anarchiste ; on aurait donc pu s'attendre à une oeuvre clamant à chaque page qu'elle rejette en bloc toute forme d'autorité, voire à une critique bas-du-front en mode : « ouais les super-héros ils sont plus puissants que les gens normals donc c'est des méchants ». Et pourtant, il parvient miraculeusement à maintenir une grande subtilité, sans jamais de prosélytisme. Preuve en est qu'on peut lire et apprécier la BD sans jamais se douter de ses convictions politiques, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne donnent pas un cap au récit, bien au contraire.



Conclusion



J'espère avoir été suffisamment clair : si vous aimez les histoires de pirate, lisez Watchmen ; si vous aimez le pulp kitschouille avec des méchants qui cachent leur base dans des endroits incongrus, lisez Watchmen ; si vous aimez les polars noirs, les grands questionnements métaphysiques ou tout simplement les séries avec plein de personnages qui interagissent entre eux de manière plus ou moins heureuse, lisez aussi Watchmen. Il ne s'agit cela dit, en raison de la noirceur de son ton et de sa violence graphique, pas d'un livre s'adressant à tous les publics. Mais quel tour de force ! On a là un grand livre, aussi bien dans son humanité que sa monstruosité, qui laisse ébranlé longtemps après sa fermeture. Un ouvrage à vous procurer d'urgence pour votre culture…



(PS : le nombre de caractères étant ici restreint, je vous invite à aller sur mon blog où je parle du film)
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Watchmen (Intégrale)

Dans un monde presque identique au nôtre, un suicide attire l'attention du seul justicier encore en activité, Rorschach. La victime est son ancien allié, le comédien. Au fur et à mesure de son enquête, Rorscach pense à une élimination d'anciens justiciers. Il prend contact avec ses anciens alliés pour les prévenir du possible danger. Mais une menace gronde au dessus de tous. La tension américano-soviétique est à son point de rupture.



25 ans. Un quart de siècle qu'Alan Moore et Dave Gibbons ont laissé entre nos mains de lecteurs ce pavé unique qu'est Watchmen. Unique, c'est mot. A contrario de la plupart des comics-books de super-héros, Watchmen se déroule différemment. Son univers est clos, il n'y a ni avant, ni après. Toute l'histoire de cet univers (situation politique/personnages/histoire) repose dans quelques centaines de pages. Comme on peut le voir dans les bonus, Alan Moore prend une page pour détailler une case. Tout est détaillé, ciselé, pour que ce travail soit celui d'un orfèvre. Mais le scénariste ne s'arrête pas là. Ses héros ne sont pas si "super". Sans les mettre sur le divan, il en fait des portraits psychologiques peu reluisants: du spectre soyeux qui veut que sa fille suive cette voie, au docteur Manhattan seul surhumain, en passant par Rorschach le paranoïaque, ceux qui défendent la justice sont tous "malades".

Dave Gibbons rend l'univers d'Alan Moore, plausible, voire proche de nous. Son trait graphique est réaliste. Mais là-aussi, au contraire d'un comic-book où les corps sont hypertrophiés, ici, le temps, la maladie fait son oeuvre. Le monde ainsi rendu semble normal, et les justiciers, anormaux. Quant à John Higgins, ses couleurs accentuent de façon réelle, les tensions, les actions de ce Watchmen.



Cette édition est exceptionnelle. Elle reprend l'édition de Panini, dite "absolute". La traduction est celle de Jean-Patrick Manchette, revisée par son fils, pour l'occasion. On trouvera une postface des auteurs, une préface de Doug Headline, le suivi du projet, le parallèle entre les personnages de Charlton Comics et les personnages définitifs, les couvertures françaises de l'édition Zenda.



Si pour ceux qui aiment et connaissent Watchmen, cette édition est indispensable, que dire à ceux qui ne connaissent , ni aiment les super-héros voire la bande dessinée ? Watchmen, ce n'est ni l'un, ni l'autre. Watchmen c'est de la littérature !



WATCHMEN

AUTEUR : ALAN MOORE

DESSINATEUR : DAVE GIBBONS

COLORISTE : JOHN HIGGINS

URBAN COMICS
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen est considéré par certains comme le plus grand des comics jamais écrit. Son auteur, Alan Moore, accompagné ici de Dave Gibbons aux dessins, est pour sa part considéré comme le plus grand des scénaristes anglais. Même mon libraire en est fan, c'est pour dire! Ces raisons m'ont poussé à emprunter ce gros pavé à la médiathèque de mon quartier.

Watchmen est sorti à la fin des années 80, donc bien sûr, à cette époque, pas d'Internet, et pas de téléphones portables ou autres tablettes. Depuis, il est vrai que notre monde a bien changé. La question est de savoir comment a vieilli cette BD, bien ou mal ? Graphiquement, en survolant les pages, on est à la ramasse. Ces planches qui manquent de détails en ont pris un sacré coup, sauf au niveau du lettrage, qui a inspiré le créateur de la police de caractères Comics Sans MS de Microsoft, pas moins. Depuis, les illustrations des BD ont beaucoup évolué, peut-être aussi avec l'aide des logiciel informatiques genre Illustrator ou Photoshop. Maintenant, il s'agit d'apprécier ou non le charme des anciens comics. Personnellement, ça ne me gêne pas, j'attache plus d'importance aux scénarios qu'à ces dessins old school. Se priver d'un comics à cause des graphismes, c'est un peu comme se priver d'un film parce qu'il est en noir et blanc. le seul ouvrage que j'ai lu pour le moment et dans lequel Alan Moore apparaît est le 1er tome de Miracleman, et je n'ai vraiment pas aimé, j'avoue. Je me suis également plongé dans son gros volume Jérusalem, et pareil, je n'accroche pas, en tout cas, pas pour le moment.

Watchmen se passe au moment du début de la guerre en Afghanistan. Tout commence par une scène de crime, où deux enquêteurs blasés se retrouvent pour l'enquête. Un type bien balèze a été balancé par la fenêtre d'un gratte-ciel. Ils cherchent le mobile. Quelqu'un d'autre cherche à savoir qui a tué, et pourquoi. Il s'appelle Rorschach, comme le test psychologique du même nom. Il porte un masque tacheté, parle un peu comme un robot, et porte un imper style Inspecteur Gadget. Donc le comédien Eddie Blake est mort. Vient une histoire sur Hollis Mason, Sous le Masque, qui, comme un cheveu sur la soupe, raconte sous une forme romanesque autobiographique, une aventure de Moe Vernon, un cocu qui porte des faux seins, écoute du Wagner, et collectionne des objets érotiques. Celui-ci s'est fait plaqué par sa femme, et se suicide. le narrateur nous raconte le comment du pourquoi lui a voulu devenir flic dans un 1er temps, et s'est costumé en hibou pour faire régner l'ordre, tel un « Juge Masqué ».

Une dame un peu âgée et sa fille parlent de l'enterrement du comédien, les souvenirs refont surface. Watchmen, c'est un peu ça, on passe du coq à l'âne, ce qui peut dérouter le lecteur. On apprend que ce salop d'Eddie Blake a violé cette bonne dame il y a 40 ans. Depuis, elle a pardonné. Il a aussi tué une femme enceinte jusqu'au cou, parce qu'elle lui avait griffé le visage dans une querelle. En fait, le comédien est, (était), une vraie ordure.

Après l'enterrement, retour sur l'enquête, avec Rorschach, qui interroge un type de façon musclée. Rorschach finit par tomber dans un piège et se fait arrêter par la police, puis incarcéré. On apprend son vrai nom alors, Walter Joseph Kovacks. Détesté autant par les flics que par la pègre, menacé de mort douloureuse en prison, son enfance fut un enfer. On comprend son masque, suite au viol et à l'assassinat d'une femme devant ses voisins qui n'ont pas bronché. Il s'en suit une expertise psychiatrique, et une phrase importante : « ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous, c'est vous qui êtes enfermés avec moi ». Un psychiatre tente d'analyser sa personnalité complexe, lui fait subir divers tests, et note même ses rêves.

On en vient au Dr. Manhattan, (Jonathan Osterman), l'homme devenu bleu, accusé d'avoir refilé le cancer à ses compagnes et son entourage. Las, il quitte la Terre en se téléportant sur Mars. Qui n'a pas rêvé un jour de migrer, même sur une autre planète ? Donc deux d'entre eux, parmi les super-héros disparaissent en une semaine. On voit comment, dans ses propres souvenirs, cet homme est devenu bleu, après un accident dans une cabine de test radioactive, et comment ensuite, il a été considéré comme un surhomme, voire un Dieu. Viennent une suite de questions métaphysiques, de regrets. Dieu existe, le surhomme existe, il est américain, est-il pour autant force de dissuasion, surtout face aux russes ? Pourtant, la 3ème guerre mondiale reste en suspens, comme une épée de Damoclès. Au point qu'un type extermine sa famille et s'égorge ensuite, de crainte de la voir arriver.

Puis une nouvelle tentative de meurtre sur Veidt, autre héros masqué, se produit. Donc ces sur-hommes sont bel et bien menacés, mais par qui, et pourquoi ?

MAIS STOP LE SPOIL !!!

On ne lit pas Watchmen comme une BD ordinaire. Déjà, vu le pavé, ça peut intimider. Et aussi, la subtilité de l'écriture. Tout finira-t-il par s'imbriquer ? Des flashback's, c'est ça Watchmen. Les histoires s'entrecroisent : on peut lire dans Sous le Masque, un roman dans le comics, celle des Minutemen, qui les dépeint limite comme des fachos. de par son scénario, c'est incroyablement contemporain, complètement avant-gardiste, bien plus que certaines BD que l'on peut lire aujourd'hui. Alan Moore fut le 1er auteur à présenter les super-héros avant tout comme des personnes qui ont leurs failles. Ça se lit comme une succession de couches : journal local, roman, comics, journal de Rorschach, on peut vraiment parler de roman graphique. Et cet homme à la dérive sur son radeau en pleine mer, comme dans le vieil Homme et la Mer d'Hemingway. S'ajoutent des réflexions sur la guerre, la bombe atomique, Hiroshima. le crime et la violence sont davantage suggérés que montrés. Et l'évocation du groupe punk-rock Devo, de son look. Qui se souvient de nos jours des deux premiers albums de Devo ? C'est un comics pour initiés : sur la connerie humaine, les émeutes, la 3ème guerre mondiale, et la crainte, vieille comme le monde que c'est bientôt la fin des temps. L'enquête de départ devient une traque en milieu hostile. Riche en rebondissements, tout droit sorti de l'imaginaire foisonnant d'Alan Moore, c'est juste génial. Il est difficile de bien en parler, car on ne peut pas vraiment décrire un tel chef d'oeuvre, même en utilisant des superlatifs. Est-ce qu'une bonne guerre, comme peuvent le penser certains, détruisant une grande part de l'Humanité, engendrerait une paix durable ?

Pour ma part, il y aura un avant et un après Watchmen. J'ai eu un choc très agréable avec le tome I du Sandman de Neil Gaiman, j'ai adoré Maus, ou encore Daytripper, j'ai le même sentiment aujourd'hui pour Watchmen, que j'ai fini par rendre à la médiathèque et que je me suis empressé d'acheter.
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Watchmen est un comics scénarisé par Alan Moore et dessiné par Dave Gibbons. C’est un chef d’œuvre du genre, qui remet en question le récit super-héroïque.



Dans un univers uchronique où les États-Unis ont remporté la guerre du Vietnam et où une guerre nucléaire contre l’URSS risque d’éclater à tout instant, un justicier masqué, le Comédien, a été abattu. Ce meurtre constitue l’élément déclencheur d’une enquête sur un supposé « tueur de masques », qui cherche à éliminer ce qu’il reste des super-héros, dont les auteurs dressent des portraits ambivalents, complexes et parfois extrêmement sombres, de par leur passé ou leurs convictions. Ils sont vus dans toute leur humanité et toute leur noirceur, ce qui met à plat la naïveté et l’espoir que suscitent les super-héros, qui sont ici confrontés à un monde en proie au chaos.



Si vous vous intéressez aux comics de super-héros, ou même à l’histoire de la bande dessinée, je ne peux que vous recommander Watchmen.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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le meilleur des comics que j'ai lu: il reprend tous les codes du style pour les briser et en faire autre chose, plus universel et plus réaliste! Lisez le!!!
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La bande dessinée qui a changé toute une industrie. Nous sommes en 1986, et le comics américain reste bloqué dans ses vieux schémas, jusqu'à ce que sorte Watchmen, qui avec Maus et The Dark Knight Returns, va prouvé que la bande dessinée, même de super-héros, peut prétendre à bien mieux. Watchmen est une oeuvre très intelligente et ambitieuse, bénéficiant du scénario "à la structure cristalline" d'Alan Moore. Une vraie démonstration du pouvoir que la bande dessinée peut avoir, et une vraie leçon pour ceux qui considère encore ce médium comme enfantin...
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Je pense que tout a été dit sur "Watchmen". Il est probable que des éloges supplémentaires ne seront là que pour confirmer ce que beaucoup savent déjà, et se révèleront finalement assez futiles.



Car "Watchmen" est un récit d’une telle densité et d’une subtile complexité qu’il convient de l’observer sous toutes ses facettes, nous plongeant dans une sombre intrigue parsemée de multiples mises en abîme. Rien n’est superflu dans ce comics de plus de 400 pages, qui n’a rien perdu de son intensité en plus d’un quart de siècle.



Cette intégrale de Watchmen est éditée chez Urban Comics dans la collection DC Essentiels. L’album est imposant, de très bonne qualité, c’est un objet qui se manie avec précaution ; la couverture, épaisse et cartonnée, est très belle, ornée par le visage de Docteur Manhattan, empreint d’une tristesse qui lui est toute particulière.



Pour conclure, le dossier en fin d’ouvrage est passionnant, concernant la génèse des personnages et l’élaboration de l’uchronie. On a par ailleurs droit à des préfaces et postfaces signées évidemment par les auteurs qui sont des plus intéressantes.



En résumé je dirais que Tout fan de Comic qui se respecte se doit de posséder "Watchmen", en voici une version accessible, aboutie et donc indispensable.
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Les Watchmen!

Je ne savais pas du tout a quoi m’attendre avec ce graphique. Mais comme il fait parti des 1001 livres qu’il faut avoir lu dans sa vie et qu’il était à la bibliothèque je me suis dit pourquoi pas.

Mais, c’est une brique et pas super agréable à lire.

Sinon, pour ce qui est du contenu.

C’était pas si mal.

Mais, il faut savoir qu’il y a beaucoup de texte, mais vraiment beaucoup. Des fois il y en a même un peu trop.

Une chose que j’ai bien aimé, c’est qu’il y a comme des ajouts à la fin de chaque “épisode” que ce soit des journaux ou autre, ça j’ai bien aimé.

Il y a aussi un petit moment où j’ai un peu décroché au 1/3 pour reprendre un peu au 2/3.

Je ne sais pas si je relirai cet auteur par contre, mais c’était quand même une bonne découverte.
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Marre des super-héros aux super-pouvoirs évoluant à travers une intrigue toujours plus formatée ?Alors « Watchmen » est fait pour vous ! Alan Moore et Dave Gibbons livre une œuvre iconoclaste dans laquelle les justiciers costumés sont de banals êtres humains avec leurs forces mais surtout leurs faiblesses. L'histoire de « Watchmen » s'inscrit dans un contexte de guerre froide et de la peur d'une Troisième Guerre mondiale qui ne peut qu'être nucléaire. Dans ce lourd climats de tensions, un complot se fait jour. Qui tire les ficelles et pourquoi ?





Loin des facilités de certaines histoires de super-héros, Alan Moore nous dévoile une intrigue intelligente, tout sauf manichéenne, même si l'univers pré-apocalyptique dans laquelle elle s'inscrit reste très sombre. Ces nuances se retrouvent également chez les personnages dont la psychologie y est très travaillé. Impossible de dire qui est le méchant, qui est le gentil. On est vite happé par l'ambiance général de la BD, des révélations qui arrivent au compte-goutte jusqu'à cette fin prodigieuse. Moore pousse le lecteur à la réflexion, ne le laisse pas passif tout en le distrayant. Les dessins de Dave Gibbons vont bien avec le scénario même si j'ai toujours eu un peu de mal avec ce style « Comics ».





Moi qui ne suit pas un grand amateur de ce genre de BD américaines, je dois admettre avoir été bluffé. Cet intégral (douze chapitres + pages bonus) mérite amplement de trouver une place dans votre bédéthèque. Je conseille également l'adaptation cinématographique réalisé par Zack Snyder.

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La meilleure bande dessinée de tous les temps: atmosphère sombre, complexe et apocalyptique. Ce qui fait la structure particulière de ce livre dessiné c'est qu'il y a des pages de texte incorporées aux pages dessinées.

Vraiment bon.
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Titre : Watchmen - Un chef-d'œuvre révolutionnaire de la bande dessinée



Watchmen, créé par le scénariste Alan Moore et le dessinateur Dave Gibbons, est sans conteste l'une des bandes dessinées les plus influentes et révolutionnaires jamais créées. Publiée pour la première fois en 1986-1987, cette série en douze numéros a redéfini les attentes du genre des super-héros et a laissé une empreinte indélébile sur l'industrie de la bande dessinée.



L'histoire se déroule dans un monde alternatif où les super-héros ont émergé dans les années 1940 et ont depuis lors modifié le cours de l'histoire. Cependant, au début des années 1980, les super-héros sont tombés en disgrâce et ont été interdits par le gouvernement. Alors que le monde se dirige vers une guerre nucléaire imminente, un complot complexe et sombre se dévoile, impliquant un meurtre mystérieux et les anciens justiciers.



Ce qui distingue Watchmen des autres bandes dessinées est son ton réaliste et sa profondeur psychologique. Alan Moore plonge profondément dans les psychés des personnages et explore leurs motivations complexes. Les super-héros de Watchmen sont dépeints comme des individus complexes, souvent torturés par leurs propres démons et faiblesses, loin des archétypes traditionnels du genre.



Le scénario de Moore est brillamment structuré, avec une narration non linéaire qui entremêle habilement les histoires individuelles des personnages. Les thèmes abordés dans Watchmen sont variés et profonds, allant de la politique à la moralité, en passant par la nature de l'héroïsme et les conséquences imprévues des actions bien intentionnées. Moore pose des questions difficiles et soulève des dilemmes moraux complexes, laissant les lecteurs réfléchir longtemps après avoir terminé la lecture.



Les illustrations de Dave Gibbons complètent parfaitement le scénario de Moore. Son style réaliste et détaillé donne vie à chaque panneau, capturant à la fois l'action dynamique et les moments d'introspection. Les couleurs de John Higgins ajoutent une dimension supplémentaire à l'atmosphère sombre et complexe de l'histoire.



En plus de son scénario et de ses illustrations exceptionnels, Watchmen est également remarquable pour sa structure narrative novatrice. L'utilisation de symboles récurrents, de parallèles entre les numéros et de l'intégration de documents fictifs (articles de journaux, extraits de livres, etc.) donne à la bande dessinée une profondeur et une complexité supplémentaires.



Watchmen a eu un impact durable sur le genre des super-héros et a ouvert la voie à une nouvelle génération de bandes dessinées plus matures et introspectives. Son influence se ressent encore aujourd'hui dans des œuvres telles que The Dark Knight Returns et la série télévisée éponyme, qui ont toutes deux été inspirées par le travail révolutionnaire d'Alan Moore et de Dave Gibbons.



En conclusion, Watchmen est une œuvre d'art indéniablement révolutionnaire qui continue de captiver les lecteurs par son scénario complexe, ses personnages nuancés et ses illustrations de qualité. L'impact de cette bande dessinée perdure encore aujourd'hui, marquant un tournant dans le genre des super-héros et influençant de nombreuses œuvres ultérieures, tant dans le domaine de la bande dessinée que dans d'autres formes de médias. Watchmen reste une référence incontournable pour les amateurs de bande dessinée et un exemple de l'importance du potentiel narratif et artistique du neuvième art.
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Dans le style c'est un monument. Une histoire de super héros sans super pouvoirs sauf pour le docteur Manhattan. Des personnages ambigus, brisés, perturbés, c'est sans doute l'une des premières fois que le comics accouche d'une histoire aussi étrange avec des personnages à la psychologie poussée.

Sombre et à lire absolument.

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