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Critiques de David Trueba (47)
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Savoir perdre

Emballé par "Blitz" du même Trueba et impressionné par les critiques élogieuses de "Savoir perdre", je m'y suis attaqué et je suis très déçu: l'écriture est quelconque ,parfois émaillée de fautes, l'histoire est peu passionnante,même si elle est vaiée et, en plus, la typographie trop petite rend la lecture pénible. Arrivé à la page 123, j'ai appliqué la tactique du"grand bond en avant",je me suisreporté aux trois derniers chapitres...qui ne m'ont pas consolé du début, aussi je ne crois pas devoir m'obstiner à m'em...bêter (restons polis) et ce livre ira rejoindre le "grand cimetière des livres abandonnés."
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Blitz

Avez-vous déjà reçu un SMS qui ne vous était pas destiné ? Sans doute s'agissait-il d'un inconnu ayant fait une erreur lors de l'envoi. Dans ce cas-là, ce n'est pas grave : on oublie ou bien on y repense en souriant... Mais comment auriez-vous réagi si vous connaissiez le destinataire et que le message vous concernait ? C'est ce qui est arrivé à Beto lorsque sa femme, Marta, a envoyé un texto prouvant qu'elle aime quelqu'un d'autre et qu'elle n'a encore rien dit à son mari... Je dois l'avouer, le début du roman partait vraiment bien ! J'aime beaucoup cette idée de SMS reçu par "erreur". (Mais n'était-ce pas un acte manqué comme le dit si bien Helga ?...) Cependant, mon enthousiasme est vite retombé...



Alors qu'ils étaient à Munich pour une convention d'architecture, Beto découvre un SMS qu'il n'aurait jamais dû recevoir... Marta le quitte et retourne en Espagne, laissant son ex-compagnon seul et désœuvré... Perdant peu à peu la raison, le pauvre homme décide alors de rester un peu plus longtemps en Allemagne. Etant sans le sous, affamé et fatigué, il est recueilli par Helga, une bénévole de la convention. Très vite, le chagrin et la vodka font leur effet : Beto finit dans le lit d'Helga... Cette nuit bouleversera toute son existence.



Le problème, c'est que je n'ai pas cru à cette relation. Même si l'on voit les deux protagonistes se rapprocher ou apprendre à se connaître, je n'ai pas eu la sensation d'un amour naissant... Il faut dire que le personnage de Beto ne m'a pas plu... Certes, je comprends qu'il soit bouleversé par sa rupture, cependant je n'ai ni apprécié son humour, ni son caractère. Il est faible, incapable de s'assumer et cède aisément à ses pulsions. D'ailleurs, les scènes sexuelles (que ce soit la simple masturbation, la gâterie ou l'acte) m'ont laissées de marbre...

A l'inverse, Helga est un personnage attachant. Loin d'être orgueilleuse, elle profite de la vie et utilise l'auto dérision. Cette histoire, elle n'y croit pas : elle comprend que c'est l'alcool qui les a conduit à coucher ensemble. Les hommes ne l'avaient pas touchée depuis plus de douze ans... La faute à son corps qui, malheureusement, vieilli de jour en jour. Alors qu'est-ce qu'un petit jeune pourrait bien lui trouver ? Et bien une jolie personnalité ! Helga est douce et attentionnée. Elle rit aisément. Le cœur sur la main, elle n'hésite pas à héberger un homme qu'elle connait à peine, elle lui fait faire le tour de Munich ou l'emmène à une table ronde pour lui changer les idées. Elle ne le brusque pas après l'acte, ne le juge pas méchamment et ne lui impose rien. Cette femme, c'est une personne en or ! Elle m'a beaucoup touchée.



Hélas, je ne me suis pas attachée au héros ni à la plume de David Trueba. Je m'attendais à plus de rebondissements et à du mystère autour de ce SMS. Finalement, la rupture se fait au bout de quelques pages. Le roman porte plus sur Beto qui tente de ne pas sombrer et qui essaye de se reconstruire. Malgré ses dires et la honte du jugement d'autrui, il apprécie sincèrement Helga... Le roman est construit comme un journal intime : chaque chapitre correspond à un mois de l'année. Une fois de plus, l'idée est bonne, cependant on remarque rapidement que le premier chapitre s'étale sur les trois quarts du livre (voire davantage). Les mois qui suivent sont courts (2/3 pages maximum) et s'enchaînent très vite. Peut-être est-ce pour signifier que Beto passe aisément à autre chose grâce à ce qu'il a vécu à Munich ? Ou bien est-ce parce que ces mois ne valent rien car Helga n'est pas là ? Comme le babeliote "Trust_me", j'ai trouvé cela dommage. J'aurais souhaité que les autres chapitres soient plus étoffés...



"Blitz" faisait partie de la nouvelle sélection du Club des lecteurs de la médiathèque. Malheureusement, je ressors assez déçue de cette lecture... En voyant les notes et les commentaires, je constate que je suis la seule (pour le moment) à ne pas avoir été séduite par ce récit... Hum... Il en faut pour tous les goûts ! E. C.

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Blitz

Excellent roman qui donne bien à comprendre toute l'amertume, le désarroi et le mal-être de cette génération de la "Crise", qu'elle soit espagnole (en l'espèce) ou plus généralement européenne.



L'humour acide et en demi-teinte de l'auteur est absolument jouissif. Bon nombre de situations du personnage principal donnent à réfléchir et paraissent tellement réelles (qui n'a jamais éprouvé un mal aise irrationnel à s'exprimer en langue étrangère devant un large auditoire ?).



Nous lisons ici le journal intime d'un architecte pendant un an... un an c'est à la fois long et court, c'est personnel et subjectif. Les questions du temps et de la création sont ici centrales. Disons que le mois de janvier, de loin le plus long et le plus intense de l'année de cet architecte, est le plus réussi. Les onze autres mois sont comme des esquisses, des ébauches de plan d'architecte essoufflé, en panne d'inspiration. Malheureusement David Trueba signe un bel opus mais passe à côté du chef-d'oeuvre...
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Savoir perdre

Voici un livre que l'on m'a offert pour son titre, titre qui résume joliment ce à quoi se confrontent les personnages de ce roman puisqu'ils "vont tour à tour éprouver le désir de gagner et la douleur de perdre".



Le cadre de ce roman ne m'aurait pas spontanément attirée, contrairement à la très belle couverture. Quand je vous aurai dit qu'il y est pas mal question de football, vous comprendrez mon scepticisme...



Sylvia, jeune ado de 16 ans, vit à Madrid chez son père Lorenzo. Plutôt mature, tout en continuant le lycée, elle s'occupe du quotidien face à ce père qui, au chômage et dépressif depuis que sa femme l'a quitté, peine à donner le change. Elle n'en garde pas moins les préoccupations de son âge. Pendant que sa fille se demande qui lui ravira sa virginité et l'enverra au septième ciel, pour Lorenzo c'est la descente aux enfers quand il tue son ancien ami et patron lors d'un cambriolage vengeur qui tourne mal.



Tout ne va pas pour le mieux non plus pour les parents de Lorenzo. Alors que la santé de la mère se dégrade, le père, Léandro, ancien professeur de piano respectable, est saisi du démon de midi à 73 ans et dilapide les biens familiaux auprès de prostituées.



Une nuit, Sylvia se fait renverser par un bolide conduit par un jeune et séduisant joueur de foot argentin, Ariel, recruté depuis peu par le club madrilène pour son talentueux coup de pied. Elle s'en sort avec une jambe cassée et une idylle improbable naît entre les deux jeunes gens.



Si j'ai douté pouvoir arriver au terme de ce livre de 445 pages, mes craintes se sont envolées à mon insu malgré les intrusions fréquentes sur les terrains de foot et les tribulations sexuelles d'un Leandro souvent pathétique. C'était sans compter sur le talent de l'auteur qui distille subtilement la progression de son intrigue, donnant alternativement voix aux quatre protagonistes, et sur laquelle vient se greffer une multitude de personnages secondaires à la fragilité émouvante. Il nous sert sur un plateau un roman social et réaliste où un modernisme plutôt noir se dispute à une nostalgie sépia.



Exit le mélo, la jeunesse des uns fait la nique à la solitude des autres mais les générations en devenir font preuve d'une lucidité que préfèrent estomper leurs aînés, tout occupés qu'ils sont à colmater les désillusions de leurs vies. Roman du désir et de l'argent qui mènent les personnages par le bout du nez entre nécessité et culpabilité, les hommes n'y ont pas le beau rôle. Déboussolés, ils tentent maladroitement de s'adapter à la force des femmes. Le footballeur Ariel est à l'opposé des clichés habituels et réussit même à s'attirer la sympathie du lecteur (en l'occurrence la mienne, un exploit...), l'auteur dénonçant la marchandisation des sportifs.



Au final un grand brassage sociétal balayant large, du sport ultra médiatisé à la prostitution (la frontière est parfois ténue), de l'émigration clandestine au chômage en passant par le luxe et la précarité érigés en art de vivre, tout nous parle de la fugacité des choses, de la fatalité et du hasard, de l'amour et de la mort. Un brillant instantané de l'Espagne de ce début de siècle où chacun, les nantis comme les moins bien lotis, perd sa vie à la gagner, à moins que ce ne soit l'inverse... N'attendez pas de happy end, la réalité tout simplement.







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Savoir perdre

Sylvia, du haut de ses 16 ans, rêve de rencontrer l'amour. Leandro s'enfonce dans une vie parallèle qui lui fait honte. Ariel voudrait convaincre les espagnols de ses qualités sur le terrain. Aurora supporte avec courage son état. Lorenzo voudrait à nouveau tomber amoureux...





Ces personnages sont tous liés ou par les liens du sang ou grâce à une rencontre importante et nous les voyons évoluer chacun à leur tour tout au long du roman. D'un chapitre à l'autre, on apprend à les connaître, à les aimer ou à s'énerver sur leur caractère. On revient surtout beaucoup sur leur passé, sur les événements qui les ont fait devenir ce qu'ils sont aujourd'hui et qui influent sur leur personnalité et surtout sur leurs décisions et leurs actes. De très beaux portraits de personnages, avec leurs faiblesses, leurs doutes, leurs angoisses, mais aussi leurs désirs et leurs espoirs. Gagner ou perdre ? Gagner ou se perdre... On apprend avec eux que la victoire n'est pas toujours celle qu'on imagine et que, peut-être, savoir perdre est une façon de gagner.



Un livre foisonnant, bourré de vitalité, riche, dense, mais qui se lit facilement puisque, passant d'un personnage à l'autre, on ne rencontre aucune lassitude, mais au contraire l'envie d'en savoir à chaque fois plus sur leur vie. Le contraste entre les caractères est passionnant, de même que les rencontres : peut-on concilier deux mondes totalement différents : Sylvia, jeune fille innocente et un footballeur ultra-connu, Léandro, vieil homme respectable et les putes, Lorenzo et les petits malfrats... Une très intéressante étude de l'âme humaine et de ses contradictions !


Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Bientôt viendront les jours sans toi

Traversée de la crise de la quarantaine d’une star espagnole du rock des années 80, à la faveur du rapatriement du corps de son père, mort une année plus tôt, vers sa ville d’origine. Le fils voyage au côté du chauffeur du corbillard et revient, en pensée, sur sa jeunesse, la formation de son Groupe rock dont il est le guitariste, parolier et chanteur, ses amis d’enfance. Sa famille, ses parents, ses origines nébuleuses, ses amours, ses bons et mauvais moments ; ses échecs, ses bassesses, ses succès. Ses enfants, ses concerts, ses deuils... Mais toujours l’amitié comme fil conducteur. Enfin la vie quoi. Un roman plein de nostalgie, bâtit en succession de retours en arrière et du moment présent, pas mon préféré de l’auteur.
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Blitz

Un jeune couple madrilène dans la vie civile et professionnelle, se rend pour un concours d’architecture paysagée à Munich quand le jeune homme reçoit un message de son épouse, qui ne lui est apparemment pas destiné…

Totalement anéanti par ce que lui révèle ce message, il se comporte comme le plus banal des ploucs, abasourdi par la nouvelle de la trahison de la jeune femme avec laquelle il se croyait en harmonie… Il est ramassé à la petite cuillère par l’hôtesse d’accueil du concours international, qui le retrouve en piteux état dans un jardin public après le départ de sa moitié. Cette femme à la retraite active, intelligente, comprend rapidement ce qui lui arrive et lui propose de l’héberger pour la nuit pour lui permettre de reprendre ses esprits…

J’aime cet écrivain, il a l’art de faire d’un sujet assez bateau, une étude de mœurs très intéressante, bien décortiquée et bien écrite.

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Bientôt viendront les jours sans toi

Dans les années 80, en Espagne, un an après la mort de son père, Dani Mosca décide de rapatrier son corps dans son village natal, au nord du pays. Il va profiter de ce long voyage dans un corbillard, pour revenir sur sa vie, se remémorer les bons et les mauvais moments, en une série de petits retours en arrière tantôt amusants, tantôt émouvants.

J'ai aimé partager le voyage de Dani Mosca, c'était un voyage assez tranquille, un de ceux qui, tout en étant agréable, ne laisse pas un souvenir inoubliable, mais garde une place particulière.

J'avais découvert David Trueba avec Blitz, que j'avais beaucoup aimé.

J'ai retrouvé dans ce roman la tendresse que cet auteur a pour ses personnages et qu'il réussit à partager avec le lecteur.

Merci à Babelio et à Flammarion
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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Ouvert toute la nuit

découvert grâce au vide-bibliothèque Babelio, je ne regrette en rien mon choix (totalement hasardeux).

C est drôle, irrévérencieux, émouvant, triste:!la vie d’une famille espagnole avec des garçons, beaucoup de garçons (dur, dur) tous plus barrés les uns que les autres. Les parents et grand-parents ne sont pas en reste, et les personnages qui les entourent croustillants à souhait.

J ai adoré partager une tranche de vie avec eux !





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Savoir perdre

Il faut toujours se méfier de la forme littéraire contemporaine par excellence : le roman choral, la galerie de personnages dont les chemins s'entrecroisent, qui tend souvent à pécher par une vision naïve de la vie à travers le prisme d'un microcosme humain. Cet exercice a des chances d'aboutir s'il contient une certaine dose d'exotisme (comme pour le remarquable " L'immeuble Yacoubian " de l'égyptien Alaa el Aswany), et dans cette oeuvre, Madrid pourrait nous paraître encore trop proche. Mais l'écriture de Trueba est suffisamment originale (bien que fort peu révolutionnaire) pour tenir en haleine. Chaque chapitre ou presque commence au présent pour revenir sous forme de flashback à un événement récent et se termine au présent. Les dialogues sont incorporés au texte en prose, ce qui complique parfois la lecture (qui parle ?) mais la rend également plus vive. L'auteur possède indéniablement un certain talent pour donner vie à ces personnages attachants qui font facilement partie de notre quotidien durant ce temps de lecture, et d'autres que lui auraient certainement raté cette marche qui consiste à faire d'un footballeur star du Real de Madrid (le club n'étant jamais nommé) un des personnages principaux d'une fiction respectable, personnage paradoxal qui est à la fois romantique et irréel et pourtant séduisant et crédible. Les quelques paragraphes sur le milieu du football sont à la fois simples mais jamais simplistes, cohérents et documentés (même si la traduction française en ce domaine est parfois aléatoire), ce qui est suffisamment rare pour le noter et peu surprenant de la part d'une production venant d'une nation dont la culture populaire du football dépasse largement celle de la France. Si les ingrédients sont là, le roman prend sur la fin des allures de pavé, et le sort en demi-teinte qui attend chacun des personnages nous laisse quand même sur notre faim. Un ouvrage plus court aurait gagné en force sans perdre le propos.
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Savoir perdre

Savoir perdre,

David Trueba,



Flammarion, trad. de l'espagnol par Anne Plantagenet, 2010





C'est un livre long, qui prend le temps de conter trois histoires mêlées, dont les trois protagonistes appartiennent à la même famille, et nouent des rapports amoureux avec des étrangers, formant des couples mixtes. Ces relations nous mènent dans trois milieux très différents, celui de la prostitution, celui de l'immigration clandestine, celui du football. Les protagonistes sont le grand-père, Leandro, ancien professeur de piano, le père, Lorenzo, assassin d'un ex-associé qui l'a trahi, la fille, Silvia, une adolescente qui découvre enfin ! complexée qu'elle est par ses gros seins, l'amour.

La longueur du livre permet au lecteur de suivre les personnages dans Madrid où ils habitent, et de s'y attacher petit à petit. Leandro est en train de perdre sa femme, Aurora, qui meurt -discrètement- d'un cancer, et dont le prénom indique que c'est un personnage lumineux. Leandro se rend dans un bordel, sans qu'il sache véritablement pourquoi, sans qu'il éprouve un excitant plaisir charnel, et y noie tous ses biens. Il s'éprend d'affection pour une jeune Nigériane. Lorenzo, séparé de sa femme qui a trouvé le bonheur avec son patron, un homme qui donne le goût de la lecture à Silvia, se débat avec son crime pour lequel il est inquiété mollement, une recherche de boulot, sa solitude, et finalement son désespoir, que décèle son père. Il rencontre une Equatorienne, baby-sitter dans son immeuble, et fait connaissance par son intermédiaire de Wilson, Equatorien lui aussi qui aide d'autres Equatoriens en se faisant marchand de sommeil, Silvia est renversée par la voiture d'un jeune footballeur argentin très prometteur, Ariel, et qui pourtant ne convainc pas le public espagnol, pas plus que son père. Ariel visite Silvia à l'hôpital, et les deux jeunes gens qui sont seuls tissent une relation difficile, d'abord parce que Silvia est mineure.

Le lecteur pénètre les différents milieux, le premier sordide, dont le seul but est de soutirer de l'argent, le deuxième, plus complexe, avec ses bars latinos, l'appel de la danse, les hommes macho, les filles aux vêtements moulants, l'église qui aide les pauvres, et la bande à Wilson, aux yeux tors mais sympathique, qui organise un trafic mi-honteux, mi-fraternel, le troisième faisant voir le monde du football quand les joueurs ne sont pas sur la pelouse mais dans des bars où on leur offre des filles, au club où on parle fric et commentaires du public, dans les hôtels luxueux, un monde en fin de compte de solitude, sans vrais rapports de solidarité, d'amitié, un monde éphémère dans lequel le joueur subit des pressions de toutes sortes. Toutes ces rencontres se font à Madrid, un Madrid qui change, qui s'enlaidit, où les gens ne sont pas mieux qu'ailleurs, un pianiste célèbre et narcissique, des photographes véreux, des chauffeurs de taxi vengeurs, des banquiers cupides, et des taureaux de corrida fatigués .

Le ton de ce livre est plutôt désabusé, dont le désenchantement est masqué par des propos parfois rieurs. Les personnages d'Aurora, qui vise des valeurs essentielles, l'amour, le bonheur, et de Silvia, dont la jeunesse choisit sa route, apportent de la lumière dans ce paysage très sombre. Le rythme est allègre, les histoires se lisent très facilement et sont si prenantes que le lecteur est anxieux du sort des personnages et veut connaître la fin , présentent des personnages secondaires très vivants, bien observés , s'installent dans une durée qui donne son épaisseur au tableau d'une capitale qui déçoit sur les plans politique et économique. Récit et dialogues, dont l'auteur ne précise pas le locuteur, et dont le vocabulaire appartient à l'âge de celui qui parle, sont bien partagés.

C'est un roman qui parle de la vie qu'on vit, mais qui l'élargit, parce que le lecteur, lui, reste dans son quartier, parce qu'il voit moins bien, d'une façon plus dispersée. De prendre des personnages d'une même famille sur trois générations permet aussi de regarder la ville et la vie de manière différente. Les personnages hochent souvent la tête, ils ne veulent dire ni oui ni non, mais ils avancent, font des essais, les transforment ou pas, ils vivent, quoi, ils savent perdre, le titre serait-il une définition possible de la vie?- et nous renvoient à la nôtre. Pour gagner, a dit le docteur à Ariel, il faut de la chance et de l'arbitraire.
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Savoir perdre

Un bon roman finaliste du Médicis Étranger 2008.

C'est un roman urbain, hyperréaliste, original et assez bien écrit autour de 4 personnages principaux dont trois de la même famille.

Nous avons Sylvia, 16 ans, tourmentée par sa virginité, mauvaise élève, subissant la séparation des parents et le nouveau couple de la mère qui partira vivre loin. Il y a Lorenzo, le papa de Sylvia, un loser et bien plus qu'un loser (sans vous dévoiler le secret). Il a tout raté : son couple, son boulot, sa nouvelle relation, la communication avec sa fille. Et le grand père, Leandro, un autre raté de longue date qui deviendra incontrôlable sur le tard à un moment de sa vie où il doit se montrer solidaire, au moins avec sa femme.

Le quatrième personnage est Ariel Burano (un nom de lessive, le pauvre garçon), un jeune et prometteur joueur de football argentin qu'un club madrilène s'arrache à coup de millions. Ce garçon, idole dans son pays, ne sait faire rien d'autre que pousser le ballon et toucher de l'argent. Il perd un peu la réalité des choses. Cela va mal se passer à Madrid.

Il est beaucoup question de football dans ce livre, mais ce n'est pas du tout un livre sur ce sport. On apprend les dessous cachés d'un sport très vérolé par la corruption, à tous les échelons. Ce n'est pas édifiant du tout.



Tous ces personnages ont échoué quelque part et souffrent de solitude.

Le personnage de Sylvia est le plus étonnant car l'auteur l'a doté d'une intelligence émotionnelle hors du commun, une maturité un peu décalée par rapport a ses seize années, mais aujourd'hui les choses vont tellement plus vite, n'est-ce pas? En tout cas, Sylvia sera la seule à se projeter dans un futur (heureusement car elle n'a que 16 ans...).

Nous tenons une brochette d'anti-héros et un thème intéressant parce que concernant tout le monde : la solitude, l'amour et les ruptures, le chômage, le monde frelaté du football, l'immigration, la délinquance, les études désastreuses, la déliquescence de la famille, la vieillesse et son cortège de maladies.

Pour finir, ce livre m'a quelque peu surprise par un degré certain d'amoralité qui ramène un relent de décadence. Ceci sera compris par les lecteurs ayant lu le livre. je ne veux pas gâcher une future lecture pour d'autres.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Savoir perdre

j ai eu quelques difficultés au debut à comprendre le fils de l'intrigue...

en fait les personnages principaux appartiennent à la même famille, le grand pére qui dilapide ses economies avec une prostituée pendant que sa femme meurt; son fils qui tue un homme et redécouvre l'amour et enfin Sylvia découvre l'amour dans les bras d'un footballeur

belle saga familiale tres contemporaine

je l'avoue ,j'ai lu quelques pages en diagonale
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Quatre garçons dans un van

Le titre en VO est Quatre amis, je trouve que cela lui va mieux. C’est le deuxième roman de David Trueba, écrivain et brillant scénariste pour le cinéma et la TV.

Clairement c’est un roman qui doit comporter pas mal d’auto-fiction, c’est drôle, déjanté, avec des dialogues dynamiques. Les sujets sont récurrents chez cet auteur : les amis, un road trip et de la jeunesse débordant de testostérone.



C’est l’histoire de 4 potes, des trentenaires qui se connaissent depuis l’école à Madrid. Ils s’arrangent pour partir les deux dernières semaines d’août en vacances sur la côte avec un seul programme : Sea, Sex and Sun.

Ils sont très différents, ils veulent échapper à des situations personnelles pénibles. Le protagoniste est Solo (pseudo), il vit encore chez les parents, il vient de renoncer à son travail (pour embêter les parents) et il a rompu avec sa petite amie de longue date. Il n’arrive pas à prendre des décisions, il ne sait pas encore ce qu’il attend de la vie, il se plaint de tout et de tous, il n’est d’accord sur rien. Cerise sur le gâteau, il vient de recevoir le faire part de mariage de son ex.

Les autres « merveilles » du quatuor sont : Blas, un obèse-moche, mais le plus civile et calme; bien entendu, il a des problèmes avec les femmes. Puis Raul, qui vit en couple et vient d’avoir des jumeaux, il n’accepte pas sa situation d’homme casé et monogame. Le dernier c’est Claudio, le plus beau de tous, au physique spectaculaire et qui peut se permettre de changer de femme tous les jours.

Au cours de ces deux semaines ils vont vivre des aventures et mésaventures, parfois très drôles. Le sexe facile est le moteur du groupe.

Par moments on a l’impression de suivre une bande d’ados attardés (ce qu’ils sont en réalité).



Une lecture facile, par moments drôle, par moments surréaliste.
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Blitz

Ce livre nous plonge dans la vie de Beto dévastée après avoir reçu par erreur un message qui ne lui était pas destiné. Il était à Munich avec Marta pour présenter son projet d'architecture. Son monde s’effondre et c'est dans ce moment de dévastation que Helga va lui tendre la main. Beto est touchant même si parfois je trouvais ces réactions bizarres, il se reconstruit petit à petit. Il me paraît bien arrogant par moments et je n'ai pas aimé certaines de ses réactions. Néanmoins j'ai aimé la façon dont le sujet était traité. Beto se retrouve en proie à ses sentiments, il est dans le tourment. Il décide aussi de remettre en question son métier dans une Espagne où la crise touche une part importante de la population. Seule une aide extérieure peut lui permettre de se relever. Cela m'a rappelé comment une rupture peut être douloureuse et les phases qu'ils s’essuient entre amour et haine. D'un côté, impossible de vraiment m'attacher à ce personnage dont j'avais du mal à cerner. Ses pensées me semblent à la fois juste et parfois détestable, je ne sais pas vraiment ce que je dois en penser. De l'autre, il y avait ce sentiment de honte qui s'emparait de Beto comme si c'était anormal de ressentir des choses comme ça. J'ai l'impression que l'histoire restait en surface, pourtant il y a cette tendresse qui transparait au fil des pages.



Blitz est mot allemand signifiait éclair et ce n'est qu'à la fin que j'ai compris.
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Ouvert toute la nuit

Ouvert toute la nuit (1995) est un pamphlet très drôle sur une famille moderne sur fond de critique sociale acerbe.

Dans la famille Belitre, tous les membres sont très excentriques en commençant par la grand-mère Alma qui décide de ne plus quitter son lit; le grand-père Abelardo s'adonne à la poésie et pérore toute la journée...Les petits enfants sont complètement loufoques voire allumés...

On passe un bon moment.

Cette lecture me rappelle la désopilante famille Malaussène de Pennac...
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Blitz

Hum, il est vraiment difficile d'esquisser l'histoire sans la dévoiler. Le mieux est, donc, de s'en tenir au résumé ci-dessus.



Par contre, je voudrais souligner l'histoire de mon exemplaire: je l'ai acheté lors d'un weekend passé à Madrid où j'ai pris une belle claque quant à l'organisation d'une librairie digne de ce nom! Eh oui, la Central à Madrid classifie chaque auteur par sa langue d'origine... et chaque "origine" se voit, en plus des ouvrages en édition espagnole, dédier un ou plusieurs pan(s) de rayonnages dans cette langue (allemand, anglais, français, etc.). De plus, les ouvrages espagnols sont également disponibles dans diverses langues, raison pour laquelle j'ai donc acheté "local" en édition française. Bon, certes, je pense que j'aurais pu faire un meilleur choix mais voir autant de livres dans tant de langues différentes sous un même toit, cela me laisse encore pantoise.



Je disais donc que, malheureusement, je n'ai été convaincue ni par l'histoire, ni par le style de l'auteur. La seule chose que je lui concède (pages 102-103): "... des quatre tours de Madrid, qui avaient changé le profil de ma ville pour toujours...". A mes yeux, un vrai coup de poing dans le paysage.



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Blitz

Pris au hasard à la bibli, c’est une chouette découverte ! En janvier à Munich, Helga sexagénaire allemande et interprète bénévole au Lebensgärten 2015 un congrès de jardiniers-paysagistes accueille à l’aéroport les participants dont Beto, architecte paysagiste espagnol, venu présenter son jardin-sabliers avec Marta, sa compagne et associée. Malheureusement Beto reçoit le texto que Marta destinait à son ex, un chanteur uruguayen. La séparation est immédiate, elle reprend l’avion vers Madrid, il décide de rester un peu sur place. Complètement abattu par cette mauvaise surprise et les poches vides, il traîne jusqu’à ce qu’il croise Helga qui l’invite à passer la nuit chez elle. Cette rencontre hasardeuse va bouleverser la vie de ce trentenaire qui, rentré dans une Espagne en crise, a bien dû mal à reprendre le cours de sa vie.



Découpé en 12 chapitres, un par mois de l’année chaotique de Beto. Le premier, mois de janvier est le plus important, long, dense et riche en événements (125 sur les 166 pages). Les 11 autres sont malheureusement très courts et s’enchaînent, l’auteur ne s’attardant pas. Dommage, j’aurais aimé en savoir plus sur ce Beto que j’aimais bien. Un roman très agréable à lire, des personnages attachants, des situations plausibles, un thème intéressant. David Trueba, un auteur espagnol, scénariste et réalisateur dont je vais lire les romans précédents.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Savoir perdre

L’Espagnol David Trueba né le 10 septembre 1969 à Madrid est écrivain, journaliste, scénariste et réalisateur. Le roman Savoir perdre récemment paru, son troisième livre traduit en français, a remporté un immense succès international.

L’histoire se déroule de nos jours à Madrid et mêle les destins de plusieurs personnages d’origines diverses, chacun connaissant au moins l’un des autres protagonistes créant ainsi une chaîne de vies ordinaires pour la plupart. Il y a le couple Leandro ancien pianiste et Aurora, des septuagénaires à la vie bien réglée et calme. Lorenzo leur fils au chômage, séparé de sa femme et qui vit avec sa fille Sylvia une adolescente de seize ans. Ariel un jeune footballeur argentin auquel on prédit un bel avenir, fraîchement engagé par un club madrilène (pour les amateurs, les digressions et détails sur la vie des footballeurs et leurs clubs sont particulièrement bien informés).

David Trueba non sans habilité va faire interagir les uns avec les autres ces personnes, plus quelques seconds rôles non moins nombreux pour former un vaste roman chorale où ces vies vont entrer en résonance et dessiner sous nos yeux une fresque contemporaine de notre monde. Dans le désordre nous suivrons, Leandro qui devient addict d’une maison close et plus particulièrement d’une prostituée africaine avant que sa femme ne soit diagnostiquée cancéreuse en stade terminal. Leur fils Lorenzo commet un crime de sang avant de rencontrer l’amour avec une Equatorienne sans papiers, alors que Sylvia sa fille, connaît son premier amour et deviendra femme dans les bras d’Ariel. Ce ne sont là que quelques exemples de cet imbroglio de pistes qui s’enchevêtrent mais restent claires à suivre car l’auteur change de chapitre à mesure qu’il nous livre un nouveau pan de vie d’un de ses personnages.

Sans vous dévoiler la fin de ces nombreuses histoires et relations mais sachant que le titre du bouquin annonce la couleur, Savoir perdre, vous imaginez bien que chacun va devoir apprendre à accepter son destin qui est fait de hauts et de bas. Instants de bonheur quand on est en haut, de désespoir quand on est en bas, l’important c’est la tendance ou la ligne générale qui s’en dégage. Pour nous comme pour Ariel, Sylvia, Lorenzo et les autres, le livre se referme sur des expériences arrivées à leur terme, comme souvent c’est triste mais c’est aussi l’aube d’un nouveau départ qui nous voit plus forts.

Même si j’ai trouvé que quelques passages étaient un peu faibles et convenus ou trop proches des clichés comme lorsque Daniela l’Equatorienne ou Osembe l’Africaine évoquent leurs vies antérieures dans leurs pays, globalement le roman est réussi, très souvent émouvant et prenant.

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Savoir perdre

De belles critiques, une couverture énigmatique, un titre plein de sens : j'avais hâte de découvrir cet opus de la rentrée 2010. Savoir perdre fait partie de ces romans qu’on continue à lire en marchant et qu'on aimerait encore plus long pour repousser le moment de le terminer…

Quatre protagonistes, quatre perspectives, se croisent et tissent ce récit à plusieurs voix.

Sylvia est une adolescente comme tant d’autres : complexée, empêtrée dans ses envies – tantôt enfantines, tantôt si mâtures –, elle cherche sa place… Au milieu de ses parents qui viennent de divorcer, auprès de son père chez qui elle est restée vivre par loyauté, avec son amie Mai si « libérée » et égocentrique, dans les bras réconfortants de sa grand-mère Aurora, ou dans ceux de premiers flirts maladroits… Elle a seize ans, les malaises et les bonheurs de son âge, et voudrait grandir plus vite – trop vite très certainement – pour s’abstraire de cet univers étriqué.



Lorenzo, le père, récemment quitté par son épouse Pilar – lassée de la monotonie de leur couple, de la fadeur et du manque d'envies de son mari – tente de se remettre en selle. Ruiné par son associé et soi-disant ami Paco, il cherche désespérément un emploi et finit par se lancer dans un partenariat hasardeux avec Wilson, un Équatorien ingénieux fraîchement émigré. Lorenzo est tout autant démuni dans sa vie personnelle – le néant depuis la séparation – et comble ses manques en se touchant avec une vieille poupée Barbie…! Il met tous ses espoirs dans sa rencontre avec Daniela, jeune sans papier gardant le bébé des voisins, et refuse de voir leurs profondes différences.



Quant à Leandro, le père de Lorenzo, professeur de piano à la retraite, il disjoncte quand sa femme adorée, Aurora, tombe dans la baignoire et se retrouve à l’hôpital. Lui qui n’a jamais trompé son épouse, se retrouve dans une maison de passes et s’entiche follement d’une jeune prostituée – même pas agréable. Il tente vainement de se raisonner mais dilapide leurs économies dans ces visites tariffées au goût amer. Comme s'il cherchait à rattraper leur jeunesse perdue et à oublier la santé déclinante d'Aurora.



Et enfin, Ariel, jeune footballeur argentin, débarque en Espagne après avoir été acheté une fortune par un club madrilène. Sans sa famille, ses amis, ni son entraîneur de toujours, il est perdu dans ce nouvel univers, et l’hostilité des supporters ne l’aide pas se sentir plus à l’aise. Loin du stéréotype du sportif décérébré, sa nouvelle vie de paillettes et d’artifices ne lui suffit pas.



David Trueba nous offre des profils très différents, petites gens et célébrités, expatriés et locaux, jeunes et vieux. Ces histoires en apparence très banales peignent en réalité des portraits subtils et lucides : les espoirs de chacun, les arrangements avec la réalité, les bassesses et les failles, mais aussi les moments de félicité… Et surtout, ce que l’on cache, aux autres et à soi-même.

La quatrième de couverture nous explicite le titre dès les premières lignes : tous « vont tour à tour éprouver le désir de gagner et la douleur de perdre ». On imagine alors un roman pessimiste et sombre, mais il n’en est rien car, étrangement, une vague d’optimisme se dégage de cette lecture, l’idée que beaucoup de choses sont faisables au final et qu’il est possible de se remettre de tout…



La structure en roman choral, le rythme soutenu du récit et son caractère éminemment visuel viennent nous rappeler que l’auteur est aussi scénariste et réalisateur. Et c’est tant mieux car on ne s’ennuie pas un seul instant. Et le propos ne perd pas pour autant en épaisseur : le regard sur notre société est acéré, les réflexions sous-jacentes sont fines.



Sans hésiter, un coup de cœur dans cette rentrée littéraire 2010.




Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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