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Citations de David Trueba (71)


Au cours de la soirée , Helga m'avait raconté que le choc de la séparation nous conduit toujours à idéaliser l'autre , à le rendre plus consciencieusement plus parfait , plus désirable , plus irremplaçable . On fait ça , m'avait - elle dit , pour se faire encore plus de mal . Cet idéal nous accable , c'est une insulte à nous - mêmes , qui pendant des mois ou des années nous empêche d'aimer quelqu'un d'autre et nous fait regarder les hommes et les femmes comme de lamentables pastiches de l'être irremplaçable qu'on vient de perdre . Un jour on découvre que notre souvenir devient plus précis et plus juste et , à ce moment , on peut à nouveau penser à être moins malheureux . Voilà ce que m'avait dit Helga , assise dans le canapé , avec une conviction qui m'avait séduit .
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Elle avait dû être très jolie quand elle était jeune , et cette pensée me sembla insultante . C'est une expression malheureuse , m'avait corrigé un jour un professeur d'université lors d'une conversation informelle . Quand on est jeune , on est jeune , la beauté passe par une autre voie . Ou devrait passer par une autre voie , m'avait - il expliqué .
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Nous connaissons tous la fin. Et elle n’est pas heureuse. C’est une drôle d’histoire : nous en savons le dénouement mais en ignorons la trame. Nous sommes à la fois visionnaires et aveugles. Sages et stupides. De là vient ce mal-être que nous partageons tous, ce soupçon qui nous fait pleurer les jours gris, nous empêche de dormir à minuit, ou nous inquiète quand l’attente d’un être cher se prolonge. De là viennent la cruauté démesurée et la bonté inattendue des hommes: du fait de connaître la fin, mais pas l’histoire. Étrange règle du jeu qu’aucun enfant n’accepterait. Les enfants ne veulent pas qu’on leur raconte la fin. Ils ignorent que c’est la seule manière de profiter pleinement de l’histoire.
Il y a un corbillard devant la maison.
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David Trueba
Ne demande pas à ton ami ce qu'il ne peut pas te donner et il restera ton ami très longtemps.
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David Trueba
les larmes d'un père sont en plomb.

(las lagrimas de un padre son de plomo.)

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L'amour familial, comme tout ce qu'on possède sans l'avoir conquis, nous paraît superflu, n'entre jamais dans nos plans de sauvegarde les plus urgents, alors qu'il s'ouvre pour nous comme un parachute et freine notre effondrement avec sa puissance de poutre maîtresse.
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Le désir travaille comme le vent. Sans effort apparent. Voiles déployées, il file à une vitesse folle. Portes et volets clos, il cogne en quête de brèches ou de rainures pour s'infiltrer. Le désir associé à un objet nous condamne à lui. Mais il peut prendre une autre forme, abstraite, déconcertante, qui nous enveloppe comme un état d'âme et annonce que nous sommes prêts. Il nous reste alors juste à attendre, toutes voiles dehors, qu'il souffle vers nous. C'est le désir de désirer.
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Regarde, l'entreprise la plus rentable du monde, c'est l'Eglise. Ensuite, il y a le football. L'un et l'autre vivent de la foi des gens, rien de plus. C'est pas fou, non?
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J'ai pensé que les distractions cessent d'en être quand elles deviennent obligatoires.
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Vingt ans plus tard, j'écrirais une chanson pour elle, car les chansons sont des lettres qui n'ont jamais été envoyées et pourrissent dans une poche, comme les choses non dites moisissent dans le cœur et font mal.
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Bien avant que tout ceci arrive, entre ton père et moi il ne restait que l'habitude pratique de vivre ensemble, de t'élever, de nous réunir avec des amis et pas grand-chose d'autre ; regarder passer la vie, avoua t-elle à Sylvia. Les mères n'abandonnent pas les pères et encore moins leur fille, pensa Sylvia. À cette occasion, traumatisante et édifiante, Sylvia posa un autre regard sur sa mère : c'était aussi une femme, plus seulement une mère, cette espèce électrodomestique sentimentale.
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Elle trancha. Je ne veux pas de fiancés noirs, les Noirs sont des fainéants, j'en veux un qui travaille. Les Noirs sont bons pour baiser, ils ont une grande queue, mais ce ne sont pas de bons maris.
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Elle sait qu'un homme seul est comme un ballon sans propriétaire.
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l'été c'est comme une religion pour les gens, s'ils ne passent pas leurs vacances d'été c'est comme si le ciel leur était tombé sur la tête.
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Je comprends, lui dis-je, tu dois obéir à ton coeur, autre phrase toute faite pour les moments de rupture dont on ne sait pas faire l'économie. J'ai seulement trébuché avec la rancoeur facile lorsque, malgré sa moue négative, je lui jetai au visage qu'il n'était pas possible pour moi de ne pas être convaincu que pendant toutes ces années où nous étions ensemble, elle lavait continué à l'aimer.
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Tout ce qu'elle portait lui allait bien, comme à un cintre.
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A veces las mujeres resultan incomprensibles. Nunca acabamos de desentrañar la capacidad de su cariño ni la de su odio. Por esto los hombres terminamos esquizofrénicos.

Parfois les femmes s' avérent incompréhensibles. Nous n' en finissons jamais de découvrir leur aptitude à la tendresse et à la haine. À cause de ça, nous les hommes finissons schizophrènes. ( Traduction du contributeur)
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Leandro se souvient en détail d’un soir, de nombreuses années auparavant : il était rentré du conservatoire et Aurora lui avait demandé comment s’était passée sa journée. Bien, avait-il répondu laconiquement. Un léger gémissement de sa femme avait alors brisé le silence et Leandro avait découvert qu’elle pleurait. Il lui avait demandé pourquoi. Elle avait mis du temps à le lui dire. Lorsqu’elle s’intéressait à sa journée, elle attendait un peu plus qu’un « bien » pour toute réponse, avait simplement avoué Aurora. Elle s’était retirée dans leur chambre et n’avait jamais reformulé ce reproche de manière si explicite. Leandro sait que le compte à rebours instauré par la maladie ne compensera pas une vie entière. Il espère que tous les bons moments additionnés constitueront pour Aurora un bilan positif de leur vie en commun, mais personne ne pourra jamais lui pardonner ce qu’il en a soustrait, l’épargne stupide de ses émotions. Elle ne le méritait pas, elle avait oeuvré pour bâtir quelque chose de plus ardent, de plus riche.
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Peut-être que la mort est plus forte que n'importe quelle autre idée, parce qu'elle rit toujours la dernière.
(Puede que la muerte sea mas poderosa que cualquier otra idea, porque siempre rie la ultima.)
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Au cours de la nuit, Helga m'avait dit que le traumatisme de l'abandon te conduit à idéaliser l'autre, à le rendre, en conscience, plus parfait, plus humain, plus désirable, plus irremplaçable. Nous le faisons, me dit-elle, pour nous faire davantage de mal. Cet idéal nous accable, c'est une insulte envers nous-mêmes, qui durant des mois ou des années nous empêche d'aimer personne d'autre et nous fait regarder les hommes et les femmes comme des pastiches lamentables de l'être irremplaçable que nous venons de perdre.
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