AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.76/5 (sur 62 notes)

Nationalité : Inde
Né(e) à : Kerala
Biographie :

Deepa Anappara a grandi au Kerala, dans le sud de l'Inde, et a travaillé pendant plus de dix ans comme journaliste à Bombay et à Delhi. Ses reportages consacrés à l'impact de la pauvreté et des violences religieuses sur l'éducation des enfants ont reçu de nombreux prix, tout comme son premier roman, "Les Disparus de la Purple Line", avant même sa publication.
Il a été traduit en vingt-deux langues et sélectionné pour le Women's Prize

Source : https://www.deepa-anappara.com/about
Ajouter des informations
Bibliographie de Deepa Anappara   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Omvir pensa à la façon dont les autres considéraient le bégaiement de Bahadur : pour eux, c'était une faiblesse, une disgrâce dont ils pouvaient se moquer sans pitié, un stigmate des péchés qu'il avait commis au cours de ses vies antérieures. Lui, Omvir, y voyait au contraire une singularité, une force, un peu comme les deux pouces qu'Hrithik avait à la main droite. (...) Ce que Dieu vous donnait ne pouvait se réduire à une imperfection ; c'était une grâce. Omvir voulait croire que rien n'était dû au hasard. Autrement, à quoi bon ?
Commenter  J’apprécie          20
Didi se moque de moi, elle dit que je me languis de Bahadur.
- Ton copain te manque ?
Je lui dirais bien de la fermer, mais il y a une longue queue devant les toilettes malgré les deux roupies qu'il en coûte pour entrer, et je m'efforce de déplacer mon poids d'une jambe sur l'autre pour ne pas me faire dessus.
L'employé, assis derrière un bureau devant la porte principale où l'on sépare les dames des messieurs, met de siècles pour prendre l'argent et laisser les gens passer. Il est censé travailler de cinq heures du matin à onze heures du soir, mais en réalité il ferme l'établissement quand ça lui chante. Dans ce cas, on est obligés d'aller dans la décharge. C'est gratuit, mais tout le monde peut voir nos fesses : nos copains, les porcs, les chiens et les vaches, aussi vieilles que des nana-nani et qui nous mangeraient les vêtements sur le dos si elles le pouvaient.
Commenter  J’apprécie          10
Comme ils ont de la chance, ceux qui peuvent vieillir en croyant avoir le contrôle de leur vie, mais eux aussi comprendront un jour que tout est incertain et voué à disparaître à tout jamais. Dans ce monde, nous ne sommes que des grains de poussière qui un instant étincellent au soleil, avant de s'évanouir dans le néant.
Commenter  J’apprécie          20
Cette nuit-là, un vent glacial soufflait sur la ville, rayant même la pierre. Les garçons n'avaient pas, à eux tous, les 20 roupies nécessaires pour louer un duvet pendant huit heures, et quand ils avaient demandé au loueur de leur faire crédit, ils s'étaient fait injurier. Ils s'étaient donc assis, transis de froid, sous un réverbère cassé, devant un foyer qui n'avait aucun lit disponible pour la nuit. Leurs bras et leurs jambes leur faisaient mal. Quand la douleur était devenue insupportable, ils avaient appelé Maboul.
"Désolés de te déranger une fois de plus, mais nous allons mourir."
Le réverbère cassé s'était rallumé en crépitant. Les garçons avaient levé la tête et senti sur eux la chaleur sirupeuse de sa lumière jaune.
"Une seconde, leur avait répondu le fantôme Maboul. Je vais voir ce que je peux faire."
Commenter  J’apprécie          10
Je regarde notre maison...

...la tête en bas et je compte cinq trous dans notre toit de tôle. Il doit y en avoir plein d'autres mais je ne les vois pas, car dehors le smog noir a effacé les étoiles dans le ciel. Je m'imagine un djinn accroupi là-haut en train de nous épier à travers un trou, son œil tournant comme une clef dans une serrure. Il attend impatiemment que Ma, Papa et Runu-Didi, ma sœur aînée, s'endorment pour dérober mon âme. Les djinns n'existent pas, mais si c'était le cas, ils ne voleraient que les âmes d'enfants, parce que ce sont les plus exquises.
Commenter  J’apprécie          10
Incroyable ! La mère de Bahadur a fait venir la police dans notre basti ! C'est pour ça que tout le monde se cache. Moi aussi, je devrais me cacher, mais j'ai envie de savoir ce que font les policiers. Ils sont censés Servir et Protéger, mais ceux que je connais dans le Bhoot Bazar font tout le contraire, ils harcèlent les marchands, se remplissent l'estomac à l’œil en se servant sur les étals, et à tous ceux qui tardent à leur payer leur hafta, ils demandent de choisir entre un passage à tabac ou la visite du bulldozer.
Commenter  J’apprécie          10
Maintenant que Maboul est un fantôme, il regrette de ne plus avoir 7 ans. C'est sans doute pour ça qu'il veut entendre son ancien nom. Il lui rappelle ses parents, et le garçon qu'il était avant de sauter dans un train.
Le vrai nom de Maboul est un secret. Ses garçons ne le révéleront à personne. Il doit être si beau que, si Maboul était allé à Mumbai plutôt qu'ici, une star de cinéma le lui aurait volé.
Les Maboul sont nombreux dans cette ville. Il ne faut pas en avoir peur. Nos dieux sont trop occupés pour entendre nos prières, mais les fantômes, eux, n'ont rien d'autre à faire qu'attendre et rôder, rôder et attendre, et ils nous écoutent parce qu'ils s'ennuient et que c'est une manière comme une autre de passer le temps.
Bien sûr, rien n'est jamais gratuit. Ces fantômes nous aident à condition de recevoir quelque chose en retour. Pour Maboul, c'est une voix qui l'appelle par son vrai nom, pour d'autres, c'est un verre de gnôle, une guirlande de jasmin ou un kebab de chez Ustad. Il n'y a guère de différence avec ce que les dieux demandent aux gens de faire pour eux, si ce n'est que la plupart des fantômes n'exigent pas que l'on jeûne, qu'on allume des bougies ou qu'on écrive encore et encore leur nom dans un carnet.
Commenter  J’apprécie          00
Il les entendait à présent : le trottinement d'une meute de gerboises en quête de miettes, un cheval hénissant au loin, le bruit métallique d'un seau renversé par un chat ou un chien et, tout de suite après, le pas lent de quelque chose ou de quelqu'un qui, il en était sûr, venait vers lui. Il ouvrit la bouche pour crier, mais il n'y arriva pas. Son cri resté collé au fond de sa gorge, comme tous les mots qu'il n'avait jamais pu articuler.
Commenter  J’apprécie          10
Quand j'aurai retrouvé Bahadur, les gens n'auront plus ce genre de discussions idiotes. Ils parleront de moi comme le plus grand détective au monde : Jasoos Jai.
Demain, je demanderai à Faiz d'être mon second. On sera comme Byomkesh Bakshi et Ajit, de la série télé, et on mènera notre enquête dans les allées du Bhoot Bazar noires de smog. On aura même notre signal secret, bien meilleur que celui des policiers.
Commenter  J’apprécie          10
Comme ils ont de la chance, ceux qui peuvent vieillir en croyant avoir le contrôle de leur vie, mais eux aussi comprendront un jour que tout est incertain et voué à disparaître à tout jamais. Dans ce monde, nous ne sommes que des grains de poussière qui un instant étincellent au soleil, avant de s'évanouir dans le néant. Il faut apprendre à l'accepter.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Deepa Anappara (86)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3099 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}