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Critiques de Delphine Schmitz (33)
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L'Amérique de l'étrange

Bon, on va faire court, parce que j'ai décidé que j'allais alterner les critiques courtes et les critiques longues (et peut-être aussi, les moyennes, mais ah, non, on est déjà dans une parenthèse, c'est donc mal parti pour faire court, zut !) Et aussi parce que je ne pense pas que ça ait un quelconque intérêt de m'étendre sur ce livre.





On a affaire à un duo d'agents secrets qui rappelle vaguement Mulder et Scully, puisque l'un des éléments dudit duo, Thémis Newton (pas sûr que des Américains mettraient un accent au "e" de Thémis, mais passons) est une scientifique, hyper rationnelle, et l'autre, Jake Spook, un adepte du paranormal, du surnaturel, etc., etc. Là s'arrête la comparaison, mais pas la référence à X-Files, car nous aurons droit à une nouvelle où il est question de la légende du Chupacabra : les connaisseurs de X-Files auront reconnu le clin d'oeil à un fameux épisode de la série, épisode à propos duquel je n'ai pas peur d'affirmer qu'il est complètement sous-estimé (non, je ne suis pas dans la digression, pas du tout). Bref, Newton (oui, parce que les deux agents s'appellent par leur nom de famille comme dans les séries, et jamais par leur prénom, mais finalement j'ai décidé qu'on s'en fichait, allez ouste !) est une espèce de mélange entre Scully et l'inspecteur Murdoch ; comme ce dernier elle invente en effet tout avant tout le monde. Exemple : l'automobile. Certes, on est dans du policier steampunk, mais c'est pas une raison pour que Newton (vous y croyez ? Elle s'appelle comme Isaac Newton et elle donne vie à moult inventions scientifiques... Mais rien d'aussi utile que la chatière, cela dit) soit un tel précurseur (un féminin pour précurseur ? Non ? On s'en fiche.) Je ne vois pas à quel autre personnage on pourrait comparer Jake Spook, donc on va s'arrêter là pour le profilage.





Voilà, Spook et Newton travaillent sur des affaires bizarres et qui relèvent régulièrement du surnaturel (encore plus que dans X-Files). Les enquêtes sont de facture très classique, les éléments du steampunk sont là, et pourtant, la sauce ne prend pas. Delphine Schmitz n'a pas réussi à inculquer une ambiance digne du steampunk à son recueil, et même pas d'ambiance du tout. Par conséquent, c'est assez plat, le style n'ayant rien de très emballant, sans être non plus mauvais. Et les affaires résolues (ah, ah, c'est qu'ils font mieux que Scully et Mulder, les bougres !) n'ont rien de très captivantes. le coup de l'organisation secrète à la Moriarty ne prend pas bien non plus, malgré des trucs glauques. Bon, du surnaturel, du steampunk, du glauque : comment on a pu se retrouver avec un livre dénué d'atmosphère digne de ce nom, c'est toute la question.





J'ai trouvé la première nouvelle, le Voleur invisible, très poussive. Et bonjour les explications scientifiques, complètement fantaisistes (et je ne suis pas une spécialiste en physique, loin de là). le reste se lit mieux. Bon, on va dire que c'est lisible, que ça ne mange pas de pain, que c'est tranquillou et adapté quand on ne veut pas se prendre la tête avant de dormir. Et on va dire aussi que je n'ai pas réussi à faire court, finalement. Argh !!!


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L'Amérique de l'étrange

Un roman qui met en scène un genre de Mulder et Scully version steampunk, ça c’est original !

L’histoire se passe aux Etats-Unis en 1868 et nous allons faire la connaissance d’une femme policier qui est passionnée par les inventions scientifiques et les raisonnements logiques et un journaliste qui lui, envisage systématiquement des explications irrationnelles à tout ce qu’il ne comprend pas.

Ensemble, ils vont enquêter sur plusieurs affaires qui les feront voyager dans divers états, et leur feront découvrir bien des secrets les entraînant toujours plus loin au coeur d’une société secrète.

Vous avez la nostalgie de la série X-Files où Mulder croyait en l’existence de créatures étranges, de complots politiques et était témoin de phénomènes paranormaux alors que sa collègue Scully ne jurait que par les preuves scientifiques et rejetait toute explication autre que celles relevant de la physique, de la médecine et refusait de croire à ce qu’elle ne pouvait pas expliquer ? Ce roman est fait pour vous.

J’ai passé un excellent moment avec ce roman à l’ambiance très particulière qui mêle l’univers steampunk , le paranormal et la conquête de l’ouest américain.

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L'Amérique de l'étrange

Ce que j’ai aimé



- La couverture de Christophe Huet, alias Floating Fantask (qui avait déjà réalisé les superbes illustrations de « The Dark Gates of Terror« ), donne encore une fois ce petit côté old school, et le jeu des ombres et lumières est superbe. Une couverture qui attire l’œil (j’aurai peut-être habillé Thémis différemment mais c’est mon avis).

- Le contexte historique. La guerre de sécession, à moins qu’on ne soit vraiment passionné par l’Histoire des États-Unies, n’est pas si connue par chez nous. La petite intro historique du début est parfait pour nous plonger dans le contexte et nous rappeler d’où a commencé cette guerre et comment tout cela s’est conclu, et cela en quelques lignes seulement.

- La plume de l’auteure. Ah, premier livre que je lis de Delphine et je suis vraiment conquis par son univers et sa capacité à nous immerger dedans. Pas étonnant car l’un de ses écrivains favoris est le grand Stephen King, et elle ne tarissait pas d’éloges sur sa capacité, justement, à se mettre à la place de ses personnages pour imprégner au maximum le lecteur.

- La place de la femme dans la société. Je lis rarement des livres écris par des femmes (pas par choix, juste le hasard), encore moins quand son personnage principal est une femme. Alors c’était une expérience vraiment intéressante de voir comment Thémis essayait de monter les marches dans un univers très machiste (dur de se dire qu’encore à notre époque certains hommes n’ont pas évolué mentalement depuis plus d’un siècle…mais le débat n’est pas là). J’ai bien aimé comment Delphine parlait des clichés et des difficultés du beau sexe à évoluer dans cet environnement hostile sans pour autant prendre une position radicale et extrémiste.

- Bah tout simplement l’aventure dans l’Ouest américain. On a tous à un moment donné essayé je jouer aux Cowboys et aux Indiens, regardé un de ces films anciens (avec ou sans John Wayne) et la ruée vers l’or,… S’imaginer ces hommes qui, partant de rien et sur un désert, ont créé aujourd’hui les mégapoles que nous connaissons tous, c’est grisant. Delphine recompose en partie ces émotions à travers ces différentes missions qui nous font voyager comme jamais dans l’Amérique du XIXème siècle.

- Au-delà des différents contexte sus-mentionnés, les enquêtes sont, pour la plupart, super intéressantes même si j’ai quelques défauts à pointer plus bas. Mes préférées étaient « L’homme invisible » qui nous met vraiment dans le bain, « Le fantôme de la mine » où l’auteure joue habillement entre croyances locales et approche scientifique (et il y avait un morceau horrifique pas désagréable du tout), et pour finir Raven Creek que j’ai vraiment adoré avec le côté Exorciste et distillerie de bourdon à l’ancienne. Un parallèle avec quelque chose de démoniaque est très cocasse et subtilement trouvé.

- Des références comme le président Lincoln, Jack Daniel ou encore la ville de Roswell (pour ne citer qu’eux) sont vraiment bien instillés dans le texte et on se surprend à sourire lorsque l’on reconnaît la référence et comment elle a été apportée.



Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé



- Quelques petites imprécisions dans certaines phrases si on fait la fine bouche, quelques passages un peu trop soutenus alors que ce n’est pas forcément nécessaire, quelques longueurs ou des petits détails qui chiffonnent sur le moment mais sur lesquels on passe relativement vite l’éponge.

- Quelques facilités prises par l’auteur pour expliquer certaines actions ou pour se sortir de situations délicates. On peut prendre ce problème légèrement et laisser couler, ou alors trouver que c’est trop flagrant et que ça gâche un peu le côté « réaliste » de l’histoire. Il faut voir cela comme une histoire Fantastique, donc les facilités sont assez bien acceptées.

- Si j’ai eu des textes favoris, j’ai forcément eu des textes que j’appréciaient moins. Pour « Les étoiles dans le désert », j’ai bien aimé l’ensemble et ce qui amenait le grand final. Mais je trouvais qu’en démarrant avec le mythe du Chupacabra, on n’a pas du tout exploité sa légende et c’est un peu regrettable, surtout qu’avec cette histoire on aurait pu imaginer un moment horrifique intense mais ça, ce n’est que mon envie personnel qui parle. La nouvelle qui m’a le moins marquée c’était « La dame à la valise ». Texte très bien écrit mais qui tirait en longueur (à mon goût encore une fois), peu d’action, une fin « facile » et une mission qui n’apporte rien au niveau de la trame de fond (bon allez, si, léger, pour mettre en avant l’omniprésence de l’Alliance noire quoi, mais c’est tout). Mais bon, peut-être que ce dernier texte sera adoré par d’autres lecteurs, et je le souhaite car il est très bien écrit comme je le disais, mais voilà, moi il ne m’a pas botté plus que cela.

- La relation Spook – Newton qui a du mal à évoluer au fil des missions. Cela m’énervait qu’il y avait ce « professionnalisme » de tous les instants. Une distance à la Sherlock – Watson si on veut. Il n’y a qu’à la fin qu’on décèle une évolution entre eux mais voilà, j’aurai aimé plus de…complicité. Mais individuellement les deux agents sont vraiment chouettes.



Point neutre, réflexion



Le côté Steampunk n’est finalement pas si présent que cela. Hormis le chouette Sam, petite araignée mécanique sympathique, le véhicule qui transporte nos deux agents et quelques artefacts comme les lunettes de duplication par exemple, le Steampunk est relativement discret. Alors est-ce un bien ou un mal ? Dans la mesure où on nous vend un livre Steampunk, je pense que ça manque d’éléments. Après, c’est très bien pour les personnes n’ayant pas de connaissances ou d’affinités avec le genre, ils ne se sentiront pas largués ou envahis de technologies débridées.



Conclusion



Une première entrée dans le genre « Weird West » et dans le Steampunk par la même occasion grâce à cette lecture. Les aventuriers et amateurs des séries X-Files ou Sherlock y trouveront leur compte et ceux qui ont du mal avec les technologies à vapeur ne se sentiront pas submergés. Quelques petits défauts parsèment l’ensemble sans pour autant gêner à la lecture. La majorité des enquêtes sont vraiment prenantes, l’une l’est peut-être un peu moins. Mais globalement, on tient là un très bon livre qui vous plongera dans l’Amérique des années 1860-70 après la guerre de sécession. L’auteur saura vous attirer dans son univers par sa plume et ses histoires revisitées, le tout dans un savoureux mélange de Fantastique, Western et Steampunk. Découvrez l’agent Thémis Newton, ses méthodes scientifiques et sa petite araignée mécanique Sam, rencontrez le journaliste Jake Spook et son instinct incisif dans tout ce qui concerne le paranormal, venez vivre leurs aventures à travers les ruées vers l’or et la conquête de l’Ouest, des cowboys, des bandits de grands chemins et des amérindiens. Essayez d’identifier qui se cache derrière l’organisation de l’Alliance noire qui essaie par tous les moyens d’acquérir l’immortalité. Venez découvrir l’Amérique de l’étrange ainsi que les mystérieuses enquêtes de Spook et Newton !



Livre lu dans le cadre du partenariat avec Séma Éditions



Pour l'ensemble de la chronique, c'est par ici -->
Lien : https://evasionimaginaire.wo..
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L'Amérique de l'étrange

1868. Thémis Newton, première et seule femme policière de New York, est chargée d’enquêter sur une série de vols mystérieux: le criminel semble être invisible. Au cours de son enquête, la jeune femme, les pieds sur terre et scientifique avertie, fait la connaissance de Jake Spook, journaliste spécialisé dans le paranormal.



J’ai reçu ce livre grâce à la Masse critique d’octobre et aux éditions Séma, que je remercie pour cette lecture.



Mon résumé est celui de la 1e enquête que contient ce livre. Celui-ci se présente plus comme un recueil de nouvelles mettant en scène les mêmes personnages, les épisodes étant reliés entre eux par un fil rouge plus vaste. Je parle d’épisodes, parce que les aventures de Spook et Newton font furieusement penser à celles d’un autre duo célèbre, à la télévision celui-là: Mulder et Scully. Le convaincu et la sceptique, l’intuitif et la cartésienne, les deux étant tout aussi enthousiastes et déterminés.



Ici ça fonctionne plutôt bien. Les enquêtes menées par nos deux héros sont assez palpitantes et plutôt bien menées. C’est varié, il y a de l’humour et le lecteur attentif peut repérer des indices qui lui permettent (ou pas ^^) de comprendre le fin mot des histoires avant les protagonistes. Comme dans tout recueil de ce genre, j’ai préféré certaines nouvelles à d’autres, La Dame à la Valise étant celle qui m’a le moins plu et Le Fantôme de la Mine celle que j’ai trouvé la plus intéressante.



Dans l’ensemble, l’autrice parvient à réutiliser des clichés du genre de façon plutôt originale et amusante, même si le glauque ne se cache pas toujours très loin. Les héros sont attachants et les personnages qu’ils rencontrent sont intéressants. Le livre est assez court, donc on n’entre pas non plus toujours dans les détails, mais ça fonctionne si vos attentes correspondent au genre du bouquin: du steampunk imaginatif, mais léger. Les histoires sont relativement courtes, donc seul l’essentiel est développé et, vu le format, c’est suffisant.



La fin est ouverte et, si les différentes enquêtes sont résolues, le fil rouge ne l’est pas. J’espère donc une suite dans un avenir proche.



L’aspect historique est bien traité, c’est intéressant sans jamais être ennuyeux. L’autrice réécrit de grands évènements de l’Histoire pour étayer son récit, ce qui apporte un plus au fond de l’intrigue. La plume est agréable et facile à lire, même si je lui reproche quelques tics d’écriture et deux ou trois bugs de vocabulaire. ça ne gêne pas vraiment la lecture, mais si je les ai remarqués, c’est qu’ils ne se fondaient pas dans le reste.



Une lecture distrayante, que j’ai vraiment appréciée même si elle a quelques défauts, et qui m’a fait passer un très bon moment.
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Élixir de nouvelles steampunk

Avec ce premier titre et un recueil de nouvelles steampunk je découvre les éditions Sema mais surtout leur choix éditorial.

Plusieurs autres de leurs titres m'ont fait de l'œil mais vous me connaissez, le steampunk me fait craquer. De plus le quatrième de couverture est particulièrement intrigant et titille d'avance la gourmande que je suis. Rajoutons à cela une couverture magnifique de Fleurine Rétoré (le monde de Fleurine : https://www.facebook.com/lemondedefleurine/?fref=ts) et l'œil impatient n'attend plus que de se plonger dans le récit.



J’ai découvert aussi assez rapidement la plume de Delphine Schmitz, ses descriptions sont limpides et clairvoyantes. Le lecteur s'y croirait presque, sans aucun effort, et ses personnages n'en deviennent alors que plus attachants ou détestables. Tout semble couler de source sur la longueur du recueil et même si au départ le lecteur cherche un peu le lien, il va lui apparaître rapidement.



J’ai ainsi pu à la lecture de ce recueil faire ressortir un ou deux thèmes communs mais surtout un lien qui a donné une continuité à ces différentes nouvelles.



On peut sans chercher trop loin, puisqu'il s'agit du genre même du recueil, observer dans chacune des nouvelles les avancées et inventions technologiques anachroniques pour l'époque, typique d'un bon steampunk : automates à engrenages (L’automate du Maître horloger), sous-marins à vapeur (La rocambolesque odyssée de l'Ulysse), grande roue mécanique (Caméra tenebra), taser électrique (Seuls le diable et moi), ordinateur (Teletempus) ...



Mais même si c'est le genre premier de ce recueil, l'auteure en a rajouté un autre pas si surprenant que cela et complémentaire, le fantastique, au travers de magie, de retour aux mythes anciens ou encore de situations mystérieuses.



Ainsi, chaque nouvelle porte en elle à la fois la marque steampunk du fait des inventions utilisées mais aussi un petit air de magie et de fantastique qui fait chaud au cœur. Comme par exemple dans la nouvelle "L'automate de Maître Sigismond", ce maître Horloger attristé de la perte de son épouse se voit confier un peu d’un minerai particulier. Il créera ainsi un automate pour l'aider dans son quotidien, en lui rappelant sa tendre épouse. On retrouvera d'ailleurs à ce sujet trace d'un des personnages croisés plus tôt dans "Les inventeurs de val-sur-rouille". Le mélange ici encore des inventions minutieuses et du fantastique, et ce sous la plume de l'auteure, nous berce dans une nouvelle digne d'un joli conte de fée. Ce qu'elle nous amène à imaginer fait rêver et apporte une dose d'espoir dans la solitude de ce pauvre horloger. Les mots choisis, les situations et les sous-entendus sont posés avec minutie et nous laissent rêveur.



Le minerai mystérieux de Val-sur-Rouille est un des points de ralliement de toutes ces histoires.

Le lecteur découvrira certaines de ses propriétés au travers des expériences et de la querelle mortelle qui va mettre en conflit deux inventeurs de génie dans « Les inventeurs de Val-Sur-Rouille ». Delphine Schmitz a su dans cette toute première nouvelle du recueil poser délicatement sa plume dans ce joli village et nous y transporter avec douceur. La douceur de vivre y est présente jusqu'à ce que deux inventeurs ne viennent y mettre leur grain de sel. Tout d'abord les habitants vont suivre avec joie cette querelle qui leur permet un spectacle régulier et de nouvelles inventions parfois utiles ou farfelues, mais toujours intéressantes. La plume de l'auteure nous plonge dans le récit avec dextérité et c'est le choc qui attend le lecteur à l'épilogue.

Le steampunk trouve ici une bonne base au travers des inventions mi-mécanique, mi-fantastique de nos deux protagonistes. La découverte des propriétés particulières de l'oxalte (le fameux minerai mystérieux) par l'un des inventeurs va cependant petit à petit mener la nouvelle vers son drame final.



L’auteure réussit ainsi à conférer à ce minerai un rôle différent dans chacune des nouvelles écrites, tantôt dans le ravissement et la douceur avec "L’automate de Maître Sigismond" ou parfois dans le glauque et l'horreur avec "Taxidermie".

Car là encore la plume de Delphine Schmitz qui nous plonge dans l'ambiance avec des mots sentis et des sous-entendus qui font frissonner. Ce qu'elle nous relate nous sidère et nous fait frémir. Sa plume prend alors une forme plus sombre dans cette nouvelle axée sur la fascination des humains pour les horreurs perpétrées par leurs semblables. L’épilogue en est presque choquant. Un bon titre pour les amateurs de frisson et de lecture noire.

Elle nous plonge aussi dans le mythologique avec " La rocambolesque odyssée de l'Ulysse ". La quête toute sauf ordinaire du capitaine de Hauban et la mission qu'il confie alors, pour la réaliser à une chimiste ingénieuse du nom de Louise Bunsen, vont nous propulser dans un récit digne du grand Jules Verne. Monstres sous-marins, merveilleux monde du silence, l'auteure nous amène à suivre l'équipage de l'Ulysse dans cette recherche éperdue d'un mythe. Cette fois encore elle saura intégrer les beautés vaporisées d'une invention magistrale à la mythologie et aux récits extraordinaires d'Homère.



Nous y trouverons aussi une touche d'humour dans l'univers des super héros avec "Seuls le diable et moi". Nous retrouvons ici avec plaisir un personnage croisé auparavant dans la nouvelle " La rocambolesque odyssée de l'Ulysse ", il s'agit du capitaine de Hauban. Mais aussi un autre personnage moins joyeux puisqu'il s'agit de l'étrangleur du marais dont nous avons eu écho avec « Taxidermie ».

Lors d'une vente aux enchères, notre bon capitaine va acquérir une longue vue considérée comme la propriété du célèbre pirate Barbe-Noire. Une médium, en concurrence avec lui, va même tenter de lui faire renoncer à son acquisition sous couvert de malédiction et d'esprit lié à un certain objet. Cette nouvelle va nous plonger avec plaisir dans des histoires ésotériques mais aussi de super héros, mélange peu commun s'il en est. Fan de Batman, attendez-vous à être surpris de découvrir ici son ancêtre. La touche d'humour ainsi présente donne un contexte plus léger à une nouvelle qui aurait pu rester sur un contexte de possession démoniaque et d’exorcisme. On y découvre là encore de superbes inventions plus connues de nos jours qu'à cette époque victorienne, tel le taser. C'est lui entre autres qui fera ressortir le côté steampunk de ce récit. Et le côté fantastique reste bien entendu lui aussi présent grâce au talent de médium de Mme Aether mais aussi au pouvoir de la lentille qu'elle confiera au Ptéranodon, justicier masqué et bienveillant.

En conclusion, chaque histoire s'entrecroise d'une manière ou d'une autre avec une autre nouvelle et particulièrement avec la toute première qui met en évidence les pouvoirs du minerai appelé : oxalte.

« Seuls le diable et moi » pourrait être considéré comme un prémice à « Taxidermie » pour le côté macabre des tueurs en série. Mais aussi comme une suite à " La rocambolesque odyssée de l'Ulysse " par la présence de certains personnages et l'énoncé d'autres.

Avec « L’automate de Maître Sigismond » nous retournons dans le passé de l'un de nos deux inventeurs en compétition lors de la toute première nouvelle. Tout comme « Teletempus » fait, elle aussi, suite avec bonheur à cette nouvelle tendre et magique de l’automate.

Seule « Camera obscura » m’a posé un souci de cohérence dans mes observations jusqu'à ce que je lise « Teletempus » et y reconnaisse l'un des éléments importants des effets magiques de l'appareil photo utilisé : le sel de roche noire de Pondichery.



C'est donc avec joie que je referme cet ouvrage magnifique qui a su me complaire tant dans le style utilisé que dans la méthode d'organisation.

Delphine Schmitz a su entrelacer ses nouvelles afin de les rendre plus attractives et surtout inoubliables. Puisque chacune d'elle est en lien avec une autre, le lecteur ne peut qu'y revenir en pensée et parfois même en lecture pour re-vérifier un détail qui aurait pu lui avoir échappé à la première lecture.

Élixir de nouvelles steampunk est un peu comme une devinette à tiroirs. A chaque nouvelle lue, le lecteur se remémore les liens avec les précédents, en cherche d'autres et torture maintes fois son cerveau à chercher où l'auteure nous mène.

C'est donc une lecture magique par son fond et particulièrement organisée par sa forme. Chaque détail a été pensé, soupesé et orchestré pour amener à cette nouvelle finale. L'enchevêtrement ouvragé des actions de chacun dans la vie des autres nous pousse à apprécier à sa juste valeur le travail du perpétuel, son idéalisme cossu d'idées qui lui vaudront d'ailleurs cette situation inconfortable et finale.

Là où je croyais au départ qu'une chronologie mélangée allait déranger ma lecture, je me suis rendue compte qu'elle était ainsi voulue par l'auteure pour mettre en exergue certains points et évolutions importantes et ainsi nous mener vers un « épilogue » surprenant.

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Élixir de nouvelles steampunk

Un recueil de nouvelles dont le dénominateur commun est Val-sur-Rouille, petit village qui recèle une ressource extraordinaire : l'oxalte, substance étrange qui possède des pouvoirs stupéfiants!

Ce sont ces propriétés qui seront à l'œuvre dans différentes machines à travers les nouvelles.

Du steampunk bien évidemment mais l'autrice a réussi à combiner l'atmosphère fin XIXe, les inventions plus incroyables les unes que les autres, avec une touche de poésie, notamment dans L'automate de Maitre Sigismond, une nouvelle très touchante.

Une belle découverte donc que je ne peux que vous recommander.
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Belle Époque

Ce recueil de 16 nouvelles est très varié. Vous pouvez y trouver de nombreuses thématiques, avec des styles très différents et une note fantastique plus ou moins marquée. Comme souvent avec les recueils, j'ai adoré certaines nouvelles et pas du tout accroché à d'autres. Mon ressenti est donc assez variable, et j'ai détaillé mon avis sur chaque nouvelle dans mon article de blog. Le recueil s'accompagne d'articles très intéressants sur divers aspects de la vie durant la Belle Époque : un vrai plus.



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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L'Amérique de l'étrange

Un recueil de nouvelles mêlant fantastique, steampunk et western avec une bonne idée de départ, mais dont le style m'a laissée au bord du chemin. Je ne me suis pas attachée aux héros, et j'ai même souvent râlé après l'héroïne, une scientifique bornée à l'extrême qui refuse d'admettre l'existence du paranormal même après y avoir été confrontée à plusieurs reprises.
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L'Amérique de l'étrange

"L'Amérique de l'étrange" est un roman qui m'a intrigué lors de la dernière masse critique sur babelio par sa magnifique couverture et aussi son résumé.



Je n'ai pas été déçue par ce roman policier et surnaturel, qui a su me plaire du début à la fin.



Tout d'abord, l'héroïne, Thémis Newton, est une femme au très fort caractère : elle n'a pas sa langue dans sa poche, elle est redoutable dans son métier et ne se laisse pas marcher dessus. Son mental et sa détermination font d'elle un personnage que l'on adore suivre tout au long de ses enquêtes. Le contexte historique du roman met particulièrement en lumière à quel point il était difficile pour les femmes à cette époque (et malheureusement toujours aujourd'hui) d'évoluer dans une société machiste et entièrement contrôlé par les hommes.



Si parfois l'écriture était un peu trop soutenu à mon goût et certains passages de descriptions un peu trop long, le récit est passionnant et très bien rythmé grâce à des retournements de situations très fréquents.



On ne s'ennuie pas une seule seconde en lisant "L'Amérique de l'étrange" ! Je vais de ce pas me pencher sur les autres livres de l'auteure, en espérant qu'ils soient aussi bons que celui-là.

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Élixir de nouvelles steampunk

Empruntant à l'esthétique steampunk ses codes les plus célèbres, comme par exemple l'ambiance fin XIXème siècle ou les automates et autres mécaniques complexes, ce recueil comporte neuf nouvelles toutes plus intéressantes les unes que les autres. Je ne les détaillerais pas une par une, car même si elles peuvent se lire de manière indépendante, mises bout à bout elles forment une histoire complète et cohérente qui trouve son dénouement dans la dernière nouvelle. Il vaut donc mieux les lire dans l'ordre, car des personnages principaux d'une nouvelle peuvent faire une apparition dans une autre histoire (j'ai adoré voir ce qu'ils sont devenus quelques années plus tard), ou des faits révolus être évoqués. Sachez cependant que vous y trouverez, dans le désordre, des inventeurs talentueux et des savants fous, des inventions précoces, de mystérieuses substances, des génies du mal, des créatures fabuleuses et fantastiques, des artéfacts maudits, quelques personnages célèbres, de l'action, du suspense et de l'aventure...

Au fil des histoires, l'auteur nous entraine dans son univers bien particulier de steampunk francophone, elle nous fait frissonner dans une ambiance à la Edgar Allan Poe ou bien voyager sous les mers comme dans un roman de Jules Verne. La plume de Delphine Schmitz est très agréable à lire, entre inventivité, références littéraires et sensibilité poétique. Les différents personnages sont intéressants et bien croqués malgré le faible nombre de pages, et l'introduction du fantastique se fait tout naturellement ; quand à l'intrigue, qui se dévoile petit à petit, elle est passionnante et le dénouement est totalement inattendu. Personnellement, j'ai adoré le clin d'œil final mettant en scène un personnage réel dont j'apprécie énormément le travail.
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Belle Époque

Comme toujours dans une anthologie, je fais un avis général et une chronique pour chaque nouvelle. La note affichée ici est la moyenne générale, pour les notes « particulières », me consulter.

Première nouvelle : Baudelaire et Gautier, les dernières correspondances, Delphine Schmitz.

On ne dirait pas comme cela, surtout que le début évoque un enterrement, mais cette nouvelle est plus « lumineuse » qu’il n’y paraît. Une correspondance, une vision, un Hollandais Volant et une aventure démentielle. De belles descriptions et une fluidité appréciable, j’ai moins aimé ce mais trop présent ainsi que certaines répétitions. J’aurais bien aimé être à la place de Baudelaire, enfin, 46 ans quand même !

Deuxième nouvelle : Brume de guerre, Philippe-Aurèle Leroux

Le titre est très intéressant et particulièrement bien choisi, surtout vu les idées exploitées. Entre Gabriel, que j’ai beaucoup apprécié, le spectre de la guerre et un drame à l’exposition pour ne rien spoiler, c’est animé. J’ai adoré la chute, la non-linéarité de cette nouvelle et les dialogues particulièrement dynamiques. J’ai moins apprécié certaines répétitions et l’abus du verbe avoir sur des pages U_U.

Troisième nouvelle : Une mèche de cendre, Chris Vilhelm

Histoire qui m’a moins convaincue car on parle de tortures, d’horreurs, autant y aller jusqu’au bout ! Le début m’a désarçonnée, le journaliste qui veut faire un article oki, un docteur aux méthodes très discutables, dont le fils s’est suicidé, ça promet de belles choses : âmes sensibles s’abstenir. Même si c’est très (trop) rapide. La chute est prévisible, j’ai bien aimé les idées, la narration et les thèmes abordés. C’est pas mal.

J’ai moins aimé, le mais qui revient trop, l’abus de points de suspension. À la fin, ils n’ont plus le même impact. Il m’a fallu plus de temps pour accrocher et la petite coquille sur le prénom du fils du docteur, dommage !

Quatrième nouvelle : Même si nos peurs ne meurent jamais, Nepenth S.

Une histoire tendre qui évoque le harcèlement, la folie, l’amour, les interdits, l’abandon et tout cela à la Belle Epoque ? Oui c’est possible. Quand Ombre arrive, enfin Grégoire, on se dit peut-être que le loup est entré dans la bergerie, m’enfin ce n’est pas lui le fils du fou ! Des cicatrices dissimulées au dernier à la douche avant de rejoindre les dortoirs de l’orphelinat, les pensées des personnages se veulent intimes. Qui a crié en pleine nuit ?

J’ai fortement apprécié cette nouvelle, qui pour autant ne m’a pas surprise au niveau de la chute. Les idées sont là, les thèmes abordés aussi et avec une justesse particulière. J’ai moins aimé certaines phrases simples répétées. Très bien dans l’ensemble.

Cinquième nouvelle : La Fée mutilée, Alexandra Fiordelli

Aaaaah je me disais bien qu’on évoquerait le monde du cirque ! Nouvelle déroutante au début, très intéressante pour ma part dès que l’on évoque des cadavres et une Fée Mutilée. Quel beau travail a fait ce boucher, n’est-ce pas ? Ah oui, lui fils de juge et futur médecin, il a un avenir tout tracé. Sans spoiler, dommage que tout est blanc.

J’ai bien apprécié la chute de cette nouvelle, même si je m’y attendais un peu. Sans vous dire pourquoi, ce ne serait pas du « show ». Belles descriptions et une ambiance un peu lugubre que j’affectionne. J’ai moins aimé ce mais qui peut casser certains enchaînements. C’est bien dans l’ensemble !

Sixième nouvelle : Ma belle époque, Alex Mauri

Aaaaah une nouvelle en épistolaire, c’est original !

Je me suis doutée rapidement du sujet au regard du dossier juste avant, passons sur l’aspect un peu prévisible car la chute, elle, ne l’est pas trop. Bon Victor, voilà quoi c’est un sauveur qui cache bien son jeu. Ne spoilons pas tout !

Louise était rejetée, Louis a trouvé sa place. De nombreux thèmes sont brassés en peu de temps, de la femme à barbe en passant par l’immortalité ou juste la « famille ». « Cher Père, Chère Mère, assistez au spectacle ! »

J’ai bien aimé la forme, la chute, le rythme très soutenu du début à la fin. J’ai moins aimé, forcément, l’absence d’action et de grandes descriptions. Très bien dans l’ensemble.

Septième nouvelle : L’Ombre de soi-même, L. Azarii.

Encore une originalité appréciable : glissez-vous dans une pièce de théâtre ! Pas qu’une non ! Oserez-vous dire que vous êtes face à un « torchon » ? Quelle tragédienne cette Sarah, vous ne trouvez pas ? Venez donc vous reposer en Bretagne plutôt que de continuer à brûler les planches à Paris.

Une nouvelle étonnante, enjouée et pourtant assez sombre. À force de jouer des rôles, on se demande qui l’on est. De beaux enchaînements et des extraits bien choisis. J’ai bien aimé les références, la culture et l’image de Sarah Bernhardt, entièrement Sarah. J’ai moins apprécié la chute, qui me donne l’impression d’une interruption dans un plaisir intense. Mince alors, il ne manquait pas grand-chose pour me déclencher un coup de cœur !

Huitième nouvelle : La Danseuse rouge, Caroline Blineau

Une nouvelle qui alterne entre la Danseuse rouge et celui qui souhaite devenir « son Shiva ».

Sans spoiler, vous devinerez peut-être de qui il s’agit… En tout cas, c’est un autre aspect de la Belle Epoque qui est abordé : les femmes fatales dans cet instant charnière entre « passé et modernité » pour reprendre les termes du dossier qui accompagne les aventures de « Judith ».

J’ai bien aimé le sujet, la chute correcte et les références. C’est bien décrit seulement j’ai moins aimé le manque de fluidité vers la fin avec des répétitions non nécessaires. Bien dans l’ensemble.

Neuvième nouvelle : L’œil du photographe, Tepthida Haye.

Ah ces photographes, à l’affût du moindre cliché permettant d’expliquer, ou de comprendre une personne. Nouvelle simple, mais appréciable. Comment prendre le meilleur cliché ? Sans spoiler, cela peut être difficile pour le sujet, ou les Muses… Faudrait pas trop bouger, on pourrait glisser 😛

J’ai bien aimé les descriptions et l’action d’Edmond contre un certain personnage était maîtrisée. L’idée de l’enquête, photographie, filature et découvertes… c’est bien, mais prévisibles. Je m’attendais à la chute, un petit twist n’aurait pas été de refus !

Bien dans l’ensemble.

Dixième nouvelle : Nuit, Aaron Judas.

Que peut-il se passer durant une nuit ? Beaucoup de choses et à réclamer des preuves on peut perdre ! Cette nouvelle assez originale dans la construction avec le témoignage, la retranscription des événements de la nuit avec la montre à gousset…(je ne spoilerai pas cet instant mais j’ai souri xD). Les esprits existent-ils ? Peut-on communiquer avec eux et rapporter la preuve de leur existence ? Un guide peut sûrement le faire !

J’ai bien aimé cette plongée dans le spiritisme avec en plus le dossier qui accompagne cette nouvelle. Dommage pour le côté fantastique que je n’ai pas trouvé assez prenant, l’idée est excellente et j’adoooore ça !

J’ai moins aimé, la prévisibilité de la chute, même si la fin reste ouverte et les répétitions de formulations.

Bien dans l’ensemble.

Onzième nouvelle : Esprit, es-tu là ? Andréa Deslacs et Catherine Loiseau

Première originalité, c’est une histoire écrite à quatre mains ! Place au spiritisme, on s’en doutait avec la nouvelle précédente. J’ai eu du mal au début avec l’abondance de noms, oki y a des invités à une soirée, mais certains ne sont pas hyper importants. De l’ingénierie, du tarot, un homme à tout faire qu’il ne faut pas embêter et un prêt à obtenir ! La communion avec les esprits se réalisera-t-elle ? Mieux que cela !

J’ai bien aimé l’idée de la soirée spiritisme made in Belle Epoque, avec des « boniches » un peu curieuses. Peut-être trop concernant Léa… Bonne action, une certaine harmonisation au niveau de la narration et une fin bien.

J’ai moins aimé certaines répétitions et finalement le manque de surprise au niveau de la chute.

Bien dans l’ensemble.

Douzième nouvelle : Béance, Mahaut Davenel

On attaque la partie exercices de réécriture. Je n’ai pas tout compris au début, il a fallu la lecture du dossier avec la genèse pour comprendre.

De belles descriptions dans cette nouvelle qui évoque des masques ou devrais-je dire un masque ? On suit Raphaël et des contaminés, sans vous spoiler. Le mode sombre n’existant pas encore à cette époque, attention à vos yeux.

J’ai bien aimé l’idée de reprise, le pourquoi de cette nouvelle et la chute, non effritable…

J’ai moins aimé Raphaël, finalement j’ai peiné à entrer en lui, j’étais trop détachée.

C’est bien, mais je m’attendais à être plus transportée.

Treizième nouvelle : Les Yeux des serpents, Cyril Fabre

Le début commence en fanfare et l’originalité du langage – ça change – me plut jusqu’à la fin, trop prévisible à mon sens. On sait tous comment cette histoire finit. La Rolls est réparée, « il » est engagé comme chauffeur et la comtesse… Eh bien, elle est avec le comte plus pour son argent qu’autre chose.

J’ai bien aimé la narration piquante, le décalage aussi et Tara. En revanche, quelques accrocs et la prévisibilité sont deux points moins appréciés.

Dans l’ensemble, c’est bien !

Quatorzième nouvelle : Accord triton sur ma sensibilité, Nolwenn Pamart

Début un peu déconcertant car j’ai mis un certain temps à rentrer dans l’histoire et je trouve que le twist (M*) arrive pas assez vite. Il est vrai que les idées sont géniales, Lydie est en quête d’un idéal qui n’arrive pas, et quand on lui sort un trop beau discours, forcément, c’est trop tard. De jolis thèmes brassés l’air de rien en quelques pages.

J’ai bien aimé Lydie, un perso à qui je me suis attachée vite, René, bon son comportement était prévisible, pourquoi, les thèmes et les idées. Un peu plus de pages ne m’aurait pas dérangée !

J’ai moins aimé l’abus de mais à la fin, dommage et le fait que l’intrigue finalement, ce qui m’a titillé au niveau du titre, arrive tard.

Bien dans l’ensemble.

Quinzième nouvelle : Ses mains, Florence Barrier

Inspirée de Maupassant mais pas seulement, cette nouvelle est intéressante dans la revisite. Petit tour chez le coiffeur, la coiffeuse même Shirley, qui attire énormément une jeune personne qui devrait se tenir éloigner d’une braderie. Pourquoi les mains l’obsèdent ? Vous le saurez en lisant.

J’ai bien aimé les idées, surtout les descriptions et passages fantastiques. C’est fluide.

J’ai moins aimé l’abus du « ça » qui en plus d’être très oral, est répété et impersonnel. La chute reste prévisible, mais agréable.

C’est bien dans l’ensemble.

Seizième nouvelle : Licorne borgne, Guillaume Lemaître

Nouvelle intense, mais trop courte à mon goût ! On se retrouve en Inde avec un couple dans une clinique de fertilité. Le décor est planté et les bocaux observés à la hâte. Les yeux vairons, les thèmes l’air de rien évoqués sont excellents (entre mère porteuse et prostitution, sans oublier les monstres…) et malheureusement on reste sur notre faim !

J’ai bien aimé les thèmes donc, le docteur et la fin, même si c’est trop court. J’ai moins aimé les abus de mais et la longueur. C’est bien dans l’ensemble.

J’ai apprécié le fil conducteur de cette anthologie, on part d’un point et l’air de rien, avec quelques dossiers sous le coude dans lesquels on plonge sans hésiter, on finit sans détourner le regard ou presque. Les thèmes abordés, les points Histoire, les plumes très intéressantes sont autant d’atouts pour cet ouvrage ! Certaines nouvelles m’ont énormément rassasiée !

Toutefois, j’ai moins apprécié ce que j’appellerai le déséquilibre. Certaines nouvelles sont originales, poussées, nous poussent au voyage, aux questionnements, à la curiosité ou même, apprécier le lugubre… quand d’autres sont prévisibles, répétitives et peuvent moins transporter. À la fin, on quitte cette Belle Epoque et cette magie qui m’emportait auparavant.

La suite sur ma page Facebook :)
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Belle Époque

C'était un recueil assez inégal, j'ai adoré certaines nouvelles comme j'en ai trouvé certaines très .. étranges et peu appréciables voire malsaines. Toutefois, c'était une belle plongée dans le 19ème siècle, avec ce côté un peu fantastique/flippant qui est la marque de fabrique des éditions Luciférines.
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Élixir de nouvelles steampunk

Première fois pour moi dans l'univers steampunk et je n'ai pas été déçue du tout. Le côté scientifique combiné au fantastique, c'est juste excellent. Et le gros + : le fait qu'il y ait un lien entre les nouvelles. C'était super original, j'ai adoré !
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Belle Époque

Ça fait un moment que je voulais lire cette œuvre, j’avais prévu de le lire dans l’année, mais j’ai précipité les choses pour l’un de mes challenges et j’en suis ravie.

En écrivant cette chronique, je me suis rendue compte que cette anthologie suivait un “ordre thématique” précis et que chaque nouvelle amenait au prochain sujet donc à l’histoire suivante. Et c’est fort.



On commence doucement en introduisant deux figures emblématiques de la Belle Époque : Baudelaire, Gautier, les dernières correspondances de Delphine Schmitz qui nous mette dans l’ambiance artistique typique de cette période, avec les dérives et les illusions qui l’accompagnent.

C’était intéressant de découvrir le lien entre les deux et surtout un pan de vie de l’auteur des Fleurs du mal, mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit.



La Belle Époque est une période d’insouciance, mais également de progrès, qui s’étend de 1871 à 1914, en France et dont Paris en est le symbole, notamment avec ses expositions universelles, une ambiance festive voire frivole comme dans Brume de guerre de Philippe-Aurèle Leroux où même si l’un des héros morfle, on a bien ressenti l’atmosphère un peu bohème entre les flâneries sur le Trocadéro et la fumerie d’opium dans le fameux éléphant du Moulin Rouge. J’ai adoré cette nouvelle.



Cette époque est également connue pour ses addictions à l’absinthe ou à des drogues, certaines plus exotiques que d’autres (pavot, opium, éther). Plusieurs nouvelles en font mention ou traitent du sujet et de la folie que cela entraîne. Dans Une mèche de cendre de Chris Vilhelm, on quitte Paris pour un manoir à flanc de falaise où le héros passe une nuit effrayante après avoir siroté la moitié de la carafe d’absinthe. Était-ce vraiment un rêve ? L’ambiance changeait des nouvelles précédentes, pour une atmosphère plus sombre, c’était sympa et dépaysant.



Avec Même si nos peurs ne meurent jamais de Nepenth S., le sujet sous-jacent est la folie. Deux orphelins se lient d’amitié, un lien les unit : leurs pères étaient fous. C’était original : une nouvelle à deux voix. L’auteur Népenth S. s’est inspirée de deux nouvelles de Catulle Mendès pour mettre en scène la démence des deux paternels, l’un chapelier, l’autre possédé par un démon. J’ai adoré, ça s’est lu super vite et c’était aussi surprenant (surtout pour la chute) que plaisant.



On quitte la psychiatrie pour la médecine dans La Fée Mutilée d’Alexandra Fiordelli où le héros se passionne pour les cadavres. Il cherche sa place jusqu’à ce qu’il la trouve en assistant à une foire aux monstres où il se fascine pour la Fée Mutilée.

L’atmosphère est sombre et dérangeante avec un narrateur glauque à souhait. Je sais que j’ai aimé cette histoire, néanmoins j’étais incapable de transmettre mon ressenti, mais après une pause de plusieurs heures, je peux : c’est un récit entêtant qui se marie parfaitement à une ambiance freaks show que j’ai adoré.



On continue à découvrir le monde des monstres de foire avec Ma belle époque d’Alex Mauri où la femme à barbe, Louise, écrit à ses parents qui l’ont jetée dehors et leur raconte la manière dont elle a réussi à s’en sortir. Un récit court mais rendu intéressant par la sordide expérience du personnage principal.



C’est donc tout naturellement qu’on passe de la fascination qu’exercent la Fée Mutilée et la femme à barbe à l’envoûtement que provoque la grande Sarah Bernhardt dans L’Ombre de soi-même de L. Azarii. On la découvre sur la fin de sa vie… à moins que ce ne soit le moment où elle perd sa jambe… hantée par les rôles qu’elle a joués.

Ne connaissant rien à cette actrice célèbre, à part les nombreux titres qu’on lui a donnés au fil de sa carrière, je suis complètement passée à côté de cette nouvelle. Je n’ai eu aucun mal à comprendre le gros de l’histoire, mais je n’ai pas accroché au personnage principal que j’ai trouvé hautaine. J’aurais mieux fait de lire l’article qui suit en premier, ça m’aurait éclairé sur certains détails, notamment les relations entre les personnages ou sur l’état de santé de Sarah.



On poursuit notre lecture toujours avec cette fascination des femmes, cette fois, c’est La Danseuse rouge de Caroline Blineau. Le personnage principal est obsédé par cette danseuse exotique. Tout le début, on ignore si elle existe réellement jusqu’à ce qu’il ait un geste déplacé et tout devient soudain réel.

Une nouvelle entre rêve et réalité qui m’a fait hésiter sur le la santé mentale du personnage. C’était bien joué.



L’œil du photographe de Tepthida Haye nous propulse aux côtés d’un journaliste, Edmond, qui mène une enquête sur un mystérieux photographe Théophile Delfosse dont les cartes postales et surtout son modèle Arabelle crée un engouement en France et dans toute l’Europe .

C’est une nouvelle fantastique, on sent tout du long le mystère qui plane autour des personnages. J’ai adoré l’ambiance sombre et angoissante qui se dégage au sein du domaine de Delfosse.



Dans la même veine surnaturelle, la nouvelle Nuit de Aaron Judas avec comme objet transitionnel l’appareil photo. Mais cette fois, celui qui le manie est un spirite… le célèbre Allan Kardec dont les derniers jours de vie sont retranscrits par son élève.

Toute l’originalité de ce récit tient à sa forme : le journal. Ce format nous permet de plonger directement dans l’occulte puisque le héros sait ce qu’il fait et nous en fait part, mais son assurance nous empêche de ressentir l’angoisse qu’est censée provoquer une nuit dans une crypte. Dommage.



Pour Esprit es-tu là ? d’Andréa Deslacs et Catherine Loiseau ai-je vraiment besoin d’en préciser le thème ? Une séance de spiritisme dans la société mondaine. La domestique Léa a hérité des pouvoirs occultes de sa grand-mère. Saura-t-elle démêler la vérité lors de cette réunion ?

En ce qui me concerne, je n’ai eu aucun doute sur ce qui se passe. J’ai particulièrement aimé ce récit dès le moment où Léa suit Blaise et ce qu’elle découvre.



Les cinq dernières nouvelles de cette anthologie sont des réécritures de textes fantastiques dans un contexte contemporain. Je suis assez partagée quant à ces nouvelles, certaines m’ont plu, d’autres moins.



La première, Béance de Mahaut Davenel, nous narre les débuts de deux vampires… en tout cas, j’ai eu l’impression que Raphaël ne l’était pas depuis longtemps et que Nafalia était encore plus jeune quand il la trouve.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance qui se dégage de ce texte, l’utilisation des masques m’a bien plu, mais ce n’était pas assez présent pour être prégnant à mon goût.



Dans Les Yeux des serpents de Cyril Fabre, le narrateur est pourchassé par des créanciers. Il finit par se cacher dans le sud de la France et se fait embaucher comme chauffeur par un comte.

Le récit est raconté de façon crue, et très orale. Le ton était un peu perturbant au milieu de cette anthologie, moins soutenu.



Avec Accord triton sur ma sensibilité de Nolwenn Pamart, on découvre René et Lydie, deux colocataires. Le premier jette un regard extérieur sur son amie et les relations sans lendemain qu’elle enchaîne et la seconde nous présente sa vision jusqu’au soir de trop où elle rencontre Merméros le triton.

Le début m’a laissé indifférente. J’ai surtout aimé la fin et le conclusion qui en résulte : ses expériences l’ont façonnée et ça lui convient.



J’ai été agréablement surprise par la nouvelle Ses mains de Florence Barrier, pas par l’histoire en elle-même où il ne se passe pas grand-chose au final : une femme d’affaire d’une quarantaine d’années fait le triste constat qu’elle vieillit : cheveux blancs, pattes d’oie, etc. Elle décide de passer chez le coiffeur avant une réunion importante, et découvre le bien-être que procure un bon massage du cuir chevelu. En chinant, elle est attirée par une main en guise de décoration. Ce qui m’a tellement plu dans ce texte, ce sont les descriptions. L’autrice prend le temps et on ressent le poids des années qui pèse aussi bien sur la narratrice que sur nous, lecteurs. J’ai adoré ce transfert de sensation.



La Licorne borgne de Guillaume Lemaître est le nom donné à une drogue aux conséquences désastreuses, surtout sur les fœtus. C’est la raison pour laquelle Aliénor et Pacôme se rendent en Inde, dans une clinique, afin de choisir une mère porteuse.

La nouvelle est courte, mais sacrément efficace. Ça m’a glacée et j’ai adoré.



Avec cette anthologie, je m’attendais à une lecture moins abordable en raison du thème. J’ai été agréablement surprise. J’ai aimé toutes les nouvelles, mais ce sont surtout les articles qui m’ont enthousiasmée : ils sont super pointus. Je connaissais certains faits, certaines coutumes de la Belle Époque, mais j’en ai découvert d’autres et cela a éclairé ma lecture.
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Élixir de nouvelles steampunk

La petite histoire

Huit nouvelles et autant de chroniques qui se rejoignent dans le dernier récit. Nous découvrons tout d'abord : les inventeurs de Val-sur-Rouille deux savants fous qui vont se livrer à des expériences hors normes et hors de l'éthique pour briller. Ensuite nous suivons un jeune photographe dans une fête foraine avec son appareil photo aux vertus extralucides, la camera obscura. Puis nous découvrons l'automate de Maître Sigismond, vieil horloger de son état, pour tromper sa solitude. Nous embarquons ensuite dans un sous-marin à la suite de Louise et du capitaine de Hauban pour la rocambolesque odyssée de l'Ulysse. Nous faisons une brève halte au Musée de cire dans la section Horreur avec deux spécialistes de taxidermie. Nous partons enfin à l'abordage dans Seuls le diable et moi au côté du maléfique Barbe-Noire et terminons avec Télétempus, l'invention d'un jeune mathématicien qui relie passé et futur. A la toute fin, nos découvrons les engrenages de ces récits, l'envers du décor qui nous laisse émerveillé avec le conseil des Perpétuels.

⚙🔮🦑🤖🦑🤖🔮⚙

Mon ressenti

L'univers steampunk est très réussi avec un soupçon de fantastique, de magie, des savants fous ou forcenés, des possessions, des automates plus vrais que nature, des matières aux pouvoirs extraordinaires. Les différentes aventures sont vives et prenantes, l'autrice nous balade allègrement au fil des mots, des révélations.



Un recueil de nouvelles avec des interactions de nouvelle à nouvelle et avec la révélation de l'origine des éléments extraordinaires dans le dernier récit. Belle plume avec une qualité à chaque histoire avec un puzzle qui se constitue petit à petit. Une touche de Jules Verne avec mon récit préféré : l'odyssée de l'Ulysse.
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L'Amérique de l'étrange

Il aura suffit d'une petite excursion à la fête médiévale de Comblain-au-Pont (pour nos amis lecteurs, c'est un petit patelin en Belgique) et un arrêt sur le stand, bien achalandé, de l'éditeur Séma, pour y découvrir une pile d'un roman à la couverture alléchante.

L'Amérique de l'Étrange : Les Enquêtes de Spook et Newton, ne put qu'attirer mon regard, ce qui n'étonna en rien épouse et beaux-parents qui connaissent mon penchant pour le paranormal et ses mystères.

Force fut de constater, à la lecture du résumé, que ce bouquin était fait pour moi ! Une plongée dans l'Amérique post-sécessioniste faite de surnaturel et d'enquêtes haletantes, il n'en fallait pas plus pour sortir ma carte de banque.



États-Unis, New-York, 1868 ! Le pays de l'Oncle Sam se reconstruit doucement après la terrible guerre de Sécession. Thémis Newton, une jeune femme pleine de ressource, est la première du genre à rejoindre les forces de police.

Férue de sciences et de technologies, elle compte mettre à profit ses talents en la matière pour résoudre les enquêtes les plus ardues. Pour y parvenir elle pourra compter sur l'aide précieuse de son automate octopode: Sam !

Malheureusement, être une femme à cette époque n'est pas simple, et la pauvre est reléguée aux tâches les plus ingrates.

Jusqu'au jour où la chance vint à lui sourire. Un de ses supérieurs étant incapable de mener à bien une enquête mettant en vedette un voleur invisible, le commissaire lui confie le dossier. Pour Thémis, parée de certitudes, c'est l'occasion de démontrer à tous ces machistes ce dont elle est capable.

Au cours de ses investigations elle fera la rencontre de Jack Spook, un journaliste passionné par le paranormal. Á l'instar de la jeune policière, le bonhomme aura tôt fait de s'égarer sur les chemins les plus obscures – et assurément les plus invraisemblables – pour tenter de trouver les explications les plus farfelues à l'inexplicable.

Se retrouvant dans l’obligation de collaborer avec le journaliste, Thémis devra faire preuve de biens des largesses pour entrevoir les nombreux indices invisibles aux yeux d'un esprit aussi cartésien que le sien.

Et si, finalement, les théories de Spook s'avéraient fondées ?



Quel bonheur ! Mais quel plaisir difficilement dissimulable que la lecture de ces premières aventures de Spook et Newton.

Un véritable coup de cœur qui trouve ses racines dans la nature même de ce qui est évoqué tout au long des cinq histoires qui parsèment l'ouvrage : du paranormal à la sauce X-Files ! On pourra d'ailleurs s'amuser de la similitude – volontaire ou non ? - avec les agents biens connus Scully et Mulder. Á croire que Spook et Newton sont de lointains ancêtres.

Des histoires courtes disais-je, mais reliées les unes aux autres par un fil rouge qui fait office d'intrigue rondement menée, et dont le danger guette continuellement nos fins limiers. De quoi tenir en haleine sur 271 pages avant de se heurter à la fracassante vérité. Mais avant d'en arriver là, il vous faudra plonger dans les méandres de l'inconcevable ! Vous êtes vous déjà demandé d'où pouvait provenir le goût si subtil d'un Johnny Walker ? N'avez-vous jamais eu l'envie d'en savoir plus sur les premiers pionniers qui ce sont installés à Roswell ? Des questions qui amènent à de surprenantes révélations – et encore je ne vous parle de celles qui sont de tailles – et qui, en dehors de ce fil rouge, nous invitent à vivre intensément ces petites histoires remplies de mystères et de choses étranges. La lecture en devient obsessionnelle tant on s'attache aux deux protagonistes et à leur fantastique voyage dans cette Amérique qui renaît de ses cendres.

Par ailleurs, on sent poindre une touche d'émotion par moment, par exemple lorsque les horreurs liées à l'esclavage sont évoquées sans équivoques, ou encore lorsqu'un homme éperdument amoureux croit avoir à jamais perdu sa bien aimée. Car la force de L'Amérique de l'Étrange réside aussi dans sa capacité à apporter une vraie profondeur narrative, évitant de tomber dans le piège trop facile de la simple présence d'éléments fantasques qui risquaient alors de plomber l'ensemble.

Son auteure, Delphine Schmitz, a donc eu le nez fin en ne se laissant pas totalement envahir par une plume trop fougueuse. Elle parvient alors à distiller une ambiance qui place le lecteur en confiance et parvient à le captiver si fortement qu'il en redemande encore et encore.

S'il est à ce point galvanisé, c'est grâce à l'écriture rythmé de l'écrivaine. Sans jamais se parer d'effets de styles encombrants, Delphine Schmitz sait parfaitement garder l'équilibre pour mettre en valeur l'essentiel de ce qu'elle souhaite raconter. Ainsi, pas de grandes logorrhées qui finissent par rendre le tout complètement amphigourique, pas même d'interminables descriptifs pompeux qui alourdissent notre lecture. Non ! La fluidité est le seul mot d'ordre et l'évocation de cette Amérique qui sort à peine de ses souffrances est d'une beauté qui vous fera irrémédiablement voyager. Vous allez rêver et vous émerveiller, vous allez trépigner et frissonner, vous allez vivre une expérience haute en couleur qui vous ravira jusqu'au plus profond de votre chair.

C'est à cela qu'on reconnaît un grand auteur ; cette facilité qu'il peut avoir pour transporter son lecteur au cœur de son imaginaire fertile. Delphine Schmitz est de cette trempe et gageons qu'elle perdura dans cette voie, en tout cas moi, je n'en doute pas un seul instant. Par ailleurs, je vous invite déjà à découvrir son précédent ouvrage : Élixirs de nouvelles Steampunk ! Un pur régal lui aussi.
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L'Amérique de l'étrange

Ce roman est construit à la manière d'un recueil de nouvelles ayant toutes les mêmes personnages. On retrouve cinq histoires, chacune relatant une aventure du duo Newton & Spook dans l'Amérique de la fin du XIXe.

Dans chacune de ces aventures, l'auteure emploi un vocabulaire travaillé ce qui lui donne un style très agréable à lire.

D'autant qu'elle nous gratifie de petites incursions de personnages ayant réellement existé et qui apportent une touche fort sympathique, comme celle de Jack Daniel, créateur du bourbon fétiche du Papa de Calamity-Cat, qui serait pour les habitants de Raven Creek un démon ... allait savoir, ça peut être une hypothèse intéressante !



Le duo que l'on suit tout au long de ces différents aventures est original, d'autant que, comme je vous le disais plus haut, l'auteure prend le temps de bien le mettre en place au travers de la première aventure. Je regrette simplement qu'on est pas de transition nous relatant le passage de Thémis de policière à agente des services secrets ...

Chacun d'entre eux a une personnalité qui lui est propre et ils se complètent à merveille pour former un duo à la fois solide, amusant et sérieux.

Jack a une passion pour le surnaturel, les mystères et l'irrationalisme, il croit aux revenants. Il possède une éducation et une attitude de gentleman.

Thémis, quant à elle, en bonne scientifique qu'elle est, est plus terre à terre. Elle a besoin de vérifier les choses avant de les croire, "Nom d'une turbine" est son expression fétiche, elle l'utilise à de nombreuses reprises. On découvre au fil de leurs aventures qu'elle a une passion pour le bourdon, héritée de son défunt père.



Mélange entre western et roman d'aventure, L'Amérique de l'étrange de Delphine Schmitz fut une lecture sympathique que je vous recommande si vous êtes à la recherche d'un texte bien écrit et qui vous fera découvrir les us et coutumes de l'Amérique post guerre de Sécession à la sauce surnaturelle.

La seule chose que je pourrais reprocher à ce roman, c'est le steampunk que je n'ai pas trouvé suffisamment présent. Je m'attendais à un chouia plus qu'un assistant mécanique, une roulotte à vapeur équipée d'un laboratoire portatif, mais bon c'est toujours mieux que rien.
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L'Amérique de l'étrange

Le commentaire de Cathy :

1868, New-York, Thémis Newton, est la première femme à rejoindre la police métropolitaine. Elle va apporter un côté scientifique aux enquêtes dont elle a la tâche. Lors de l'affaire du " voleur invisible'', elle va faire la connaissance de Jake Spook, un journaliste passionné de paranormal. Thémis et Jake vont former une super équipe et vont sillonner le pays à la poursuite d'une société secrète et à la découverte de différents mystères. Ce roman et surtout cette équipe d'enquêteurs hors du commun m'ont énormément plu, j'ai aimé les suivre et découvrir au fil des chapitres les nouveaux mystères auxquels ils étaient confrontés. Le côté Steampunk de ce roman est distillé avec parcimonie et justesse, l'automate Sam est des plus choux. Le style de l'auteure est très agréable et l'univers, l'imagination dont elle a fait preuve pour créer son histoire est incroyable, elle a su rendre ses personnages principaux très attachants et m'a surtout donné envie de les retrouver dans d'autres enquêtes. Merci Delphine Schmitz pour ce super-moment de lecture, j'espère pouvoir retrouver Spook et Newton à nouveau.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Élixir de nouvelles steampunk

Une lecture vraiment plaisante qui change de ce qu’il est possible de lire dans ce style particulier souvent très mal desservi à mon sens par les auteurs très (trop) actuels, ici pas de scène abracadabrante, la plume est fluide, les nouvelles ne sont pas trop longues ni trop courtes, l’auteur sait parfaitement user de sa prose pour nous faire voyager selon ses désirs et laisse sous-entendre une grande culture avec quelques clins d’œil ici où là. Vous cherchez une lecture agréable qui vous plonge en douceur dans les univers steampunk, alors n’hésitez pas Élixir de nouvelles steampunk est fait pour vous. Je me suis retrouvé plongé en enfance dans mes bon vieux Jules Vernes ainsi qu’une pointe de nombreuses autres inspirations, laissez-vous tenter par cette lecture qui vous laissera un goût de revenez-y.
Lien : http://wp.me/p5g3WB-6zU
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Élixir de nouvelles steampunk

Élixir de Nouvelles Steampunk est un recueil où vous découvrirez huit nouvelles montrant l'étendu du talent de son auteure Delphine Schmitz. Car du talent elle en a et nous fait voyager au fil de cette fin du XIXème siècle, et a une imagination débordante. Je ne vais pas parler de chaque nouvelle car pour moi elles créent un ensemble pour ne former qu'une seule et merveilleuse histoire, et il y a toujours un lien entre elle, que ce soit un personnage ou autre chose... Lien que j'ai beaucoup apprécié car, à chaque fois qu'on commence une nouvelle, je me demandais ce que j'allais retrouver de la précédente et une fois fini il fallait que je lise la suivante... Dès fois avec les nouvelles c'est difficile de s'attacher aux personnages, on en a pas forcément le temps ou alors on ne les découvre pas assez et ça peut être frustrant. Pour le coup, cela n'a pas été le cas pour moi ici vu qu'on en rencontre certains plusieurs fois.

J'ai vraiment apprécié sa façon d'écrire, de conter ses histoires. L'auteure nous plonge dans des univers à la fois merveilleux, fascinant, certains sont pleins d'espoir, mais d'autres encore, sont très sombre voire glauque...

Delphine Schmitz a une belle écriture, très fluide et nous fait rêver en nous plongeant dans son univers avec ce qu'il faut de descriptions pour tout imaginer. A travers la France ou ailleurs, sur terre ou dans la mer... elle manie la magie, les légendes, les inventions... Le réel, le fantastique, la science-fiction... se mélangent, s'épousent pour faire un recueil qu'on ne peut pas lâcher. On découvre des inventeurs, des scientifiques, des héros, des monstres aussi... Chaque nouvelle apporte son lot de rebondissements, de questionnement...

Au final, un recueil que j'ai particulièrement apprécié. Je ne lis pas énormément de steampunk et c'est le genre de livre qui me fait aimer ce courant littéraire. Et il est parfait pour justement découvrir le genre et se lit très facilement.
Lien : http://notrecarnetlecture.bl..
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