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Citations de Denis Mukwege (112)


Depuis toujours, je constate ce déséquilibre dans l'exercice de ma profession: lorsqu'un homme arrive à l'hôpital, il est accompagné de sa femme, parfois aussi de sa mère ou de sa sœur. S'il est incontinent, sa femme lui tendra le pot. Elle le lavera et le changera. Dans ces moments-là, il ne se soucie nullement de ne pas être attirant.
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Nous devons nous comporter de façon réfléchie et tirer les leçons des erreurs du passé.
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Si vous témoignez de l'amour à une femme rejetée, elle adoptera une toute autre vision de la vie. C'est une démarche très simple, mais qui lui donnera l'envie de se battre. C'est le fondement de tout ce que nous tentons de mettre sur pied.
Et ça marche ! Elles se réinsèrent. Nous en voyons qui, après leur séjour à Panzi, deviennent infirmières ou montent une petite affaire. D'autres entreprennent même des études de médecine, ou retournent dans leur village.
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Quand on tranche la gorge d’une chèvre ou d’un poulet , on ne se pose pas de question.Une femme c’est pareil.On fait ce qu’on veut avec.
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Notre provision d'ocytocine, un produit qu'on utilise pour stimuler les contractions des parois utérines de façon à refermer les artères pendant une hémorragie post-partum, sauvait chaque jour des vies.
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Quand on regarde un enfant qui vient de naître, c'est comme si tout s'arrêtait, et sa naissance nous oblige à réfléchir au monde dans lequel nous souhaitons le voir grandir.
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Ma relation à Dieu est très personnelle. Je me considère comme croyant mais pas nécessairement comme religieux. Les religions sont des constructions idéologiques, l'interprétation de textes fondateurs rédigés par des figures du passé. Ces interprétations sont le fruit du travail de certains hommes qui ont en général usé de leur position de supériorité pour asseoir leurs privilèges.
Nous pouvons accepter ces interprétations comme lois immuables aussi dures que les pierres des temples de Lalish, du Mur des lamentations, de La Mecque, de nos cathédrales et autres églises. Ou accepter que le dogme peut lui aussi évoluer, de la même manière que nos édifices religieux ont été reconstruits, modifiés, étendus, façonnés par le climat et altérés par l'humain.
Dans mes prêches, je rappelle toujours que le meilleur endroit pour trouver Dieu, c'est en nous, dans nos pensées secrètes et notre conscience. Tout ce qui entoure ce sanctuaire intime est l'oeuvre de l'humain, avec ses imperfections et ses vices. Pour moi, Dieu est au début et à la fin de tout, c'est une force universelle capable d'expliquer l'inexplicable, dont la perfection de la nature, la musique, l'art et ce qui nous pousse à aimer les autres et à prendre soin d'eux. Malgré l'aptitude humaine à l'égoïsme et au mal que j'ai eu l'occasion de constater, je crois toujours que nous sommes, sans aucune exception ou presque, vertueux, car créés à l'image de Dieu. Il suffit pour s'en rendre compte d'observer les très jeunes enfants, leur innocence, leurs jeux, leur pureté. Leur bonté, leur sainteté, voilà quelle est la véritable nature humaine avant qu'elle ne soit transformée par la société, les règles et les codes, et, soyons honnêtes, certaines pratiques religieuses pernicieuses. Ce n'est qu'en nous-même que nous pouvons méditer et renouveler notre lien avec ces qualités originelles, toujours en dialogue avec Dieu.
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L'objection demeure, c'est que ce n'est pas la tradition que les hommes assistent à une naissance, qu'ils ne doivent pas voir leur femme nue et vulnérable. Certaines s'inquiètent aussi du fait que leur mari puisse cesser de les trouver attirantes.
C'est vrai, un accouchement n'a rien d'attirant. Il y a des grognements, des cris, du sang et des matières fécales. Mais cette attitude révèle une croyance sexiste qui relègue la femme au rang d'objet de désir et de plaisir pour son mari. Avez-vous déjà rencontré un homme qui refuse que sa femme ou sa compagne soit à ses côtés quand il souffre?
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Je vous encourage à voir le Congo, parfois encore appelé "la capitale mondiale du viol", comme une fenêtre sur les pires extrémités de ce fléau mondial que sont les violences sexuelles. Car c'est un problème universel qui se produit aussi bien à la maison, au bureau, sur les champs de bataille que dans les lieux publics partout sur la planète. [...]
La lutte contre les violences sexuelles commence par la prise de parole des femmes et des hommes. Dans le monde, une femme sur trois a fait l'expérience de violences physiques ou sexuelles à un moment donné de sa vie, selon l'ONU Femmes. Et aux Etats-Unis, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, près d'une femme sur cinq a subi une tentative de viol ou un viol au cours de sa vie. Il est impossible d'affronter le problème sans en reconnaître publiquement l'omniprésence.
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" Nul sur cette planète ne peut se prétendre supérieur aux autres. C'est la fibre humaine qui nous lie les uns aux autres."
Dr Denis Mukwege
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Quand la violence sexuelle est sans conséquences pour l'agresseur, cela revient à la tolérer. Et une fois qu'une pratique est tolérée, elle finit par intégrer la culture. Des viols extrêmement violents ont pu se produire au Congo parce qu'ils se sont ancrés dans les esprits comme norme en matière de traitement des femmes. Mais la violence sexuelle est normalisée dans toutes les sociétés ou presque, tout particulièrement dans des institutions comme l'armée, l'université, la prison, voire Hollywood.
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Au refuge, chaque survivante suit des cours. J'en donne un sur l'anatomie féminine et le genre. Je commence souvent par demander combien de présentes se sentent fières d'être une femme. Une faible minorité lève la main. En moyenne, 80% d'entre elles disent qu'elles auraient préféré naître garçon. "Si j'avais été un homme, j'aurais pu assurer ma protection." Nombre d'entre elles identifient leur vagin comme la source de toutes leurs souffrances. Elles l'associent à leurs malheurs. "C'est à cause de ça que j'ai été agressée", disent-elles. Le problème, selon elles, c'est leur vagin, pas leurs agresseurs ou le regard des autres. C'est aussi leur vagin qui explique l'absence d'opportunités dans leur vie ainsi que leur sentiment de rejet.
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Ce que l'on retient généralement du récit du génocide rwandais, c'est que les « cent jours de folie » au cours desquels les Hutu ont massacré les Tutsi ont pris fin lors qu'une armée de rebelles tutsi, connue sous le nom de Front patriotique rwandais et menée par Paul Kagame, a renversé les extrémistes hutu et installé au pouvoir un gouvernement d'unité nationale multiethnique.

Pour autant, cela n'a pas marqué la fin des meurtres, uniquement le début d'une autre phase. Une deuxième vague d'atrocités a commencé tout de suite après, perpétrée par les Tutsi et les forces placées sous l'autorité de Kagame contre les Hutu.
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Agir, c'est refuser l'indifférence.
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C'est là que parents et amis attendent de savoir comment s'est déroulée l'opération. Ils ne diront pas ce qui s'est vraiment passé près de l'aéroport ou ailleurs. Les chirurgiens devront simplement consigner l'état de la victime lors de son arrivée : fistule vésico-vaginale, infections locales, perforation de l'anus, déchirement des sphincters. Et aussi son âge : dix-huit mois.
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Chaque fois qu'un médecin formé en Afrique ou dans une autre nation en voie de développement part pour l'Amérique du Nord ou l'Europe, le déséquilibre de l'accès aux soins s'accentue, d'autant que cela représente une économie pour le pays d'accueil riche, qui n'a souvent rien déboursé pour la formation de ce médecin.
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Nous possédons la deuxième plus grande forêt tropicale après l'Amazonie - une couverture impénétrable qui s'étend de la frontière orientale jusqu'à l'extrême ouest. La forêt est ponctuée de diverses fleurs : les grappes jaunâtres des manguiers, les couronnes pourpres des fruits de la passion en liane, les triangles rouge et jaune des palmes de l'heliconia. Pourtant le paysage reste dominé par deux couleurs intenses, le vert vif et le brun rouille.
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Je ne prétends pas que tous les soldats sont des violeurs ni que nous ne devrions pas les remercier pour les sacrifices et les actes de bravoure à leur actif pendant les conflits armés. Ce serait une position absurde et erronée. Mais à faut se rappeler qu'il y a des soldats valeureux et d'autres prédateurs. Les femmes agressées méritent elles aussi qu'on se souvienne et qu'on s'occupe d'elles, qu'on les dédommage comme les vétérans blessés ou les prisonniers de guerre. Leurs blessures ne sont peut-être pas visibles, mais elles peuvent ne jamais se refermer tout le temps d'une vie.
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Les Etats-Unis sont pourtant l'un des pays où, comme au Congo, le taux de mortalité maternelle a augmenté. [...]
La raison principale en est le taux de mortalité ahurissant des Noires et des Amérindiennes. Une femme enceinte noire a trois à quatre fois plus de risques de mourir en couches qu'une Blanche, selon les données des centres pour la prévention et le contrôle des maladies, l'organisme public de surveillance sanitaire américain. Près de quarante femmes noires meurent pour cent mille naissances aux Etats-Unis, un taux comparable à celui du Mexique ou de l'Egypte. A New York, les mères noires ont douze fois plus de risques de mourir en couches que les mères blanches selon les données du département de la santé de la ville. Le racisme et les préjugé y sont pour beaucoup, tout comme la probabilité plus élevée pour les Noires de ne pas avoir d'assurance maladie et de souffrir de maladies chroniques telles que l'obésité et l'hypertension.
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Mon rôle a toujours été de faire entendre la voix de celles dont la marginalisation les empêchent de raconter leur histoire.
Je me tiens à leurs côtés, jamais devant elles.
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