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Citations de Denis Zott (64)


La première chose qui le frappa, ce fut l’odeur. Un parfum de fleur d’oranger exhalait de la chambre comme d’un jardin exotique. Sauf qu’il n’y avait aucune fleur, aucune plante dans la vaste pièce où tout était blanc. Le lit à baldaquin, le tapis en alpaga, les meubles en bois exotique, les étagères envahies d’une légion de poupées qui formaient une effrayante armée miniature. Et ce détail glaçant : sur leur visage de porcelaine, les poupées affichaient la même expression que la jeune femme blonde qui les regardait, assise au milieu du lit.
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Maire de Puech Begoù, Baron était aussi vice-président du conseil général, président de la cave coopérative du canton et de la puissante fédération des chasseurs du Tarn, gérant de l’usine qui collectait et recyclait les ordures ménagères des trois quarts des communes du département.
Dans la cuisine, Hortense jurait en massacrant les deux lapins qu’il avait tirés dimanche matin avant de se rendre à la salle des fêtes pour remettre les prix du tournoi de belote. Il se marra en se remémorant la tête de la vieille Renard.
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Dans la cuisine, Hortense jurait en massacrant les deux lapins qu’il avait tirés dimanche matin avant de se rendre à la salle des fêtes pour remettre les prix du tournoi de belote.
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Il ne voulait d’histoires, Césaire. Avec personne. Surtout pas avec Brice et ses frères. Surtout pas avec les chasseurs qui hantaient ses nuits. Dans ses cauchemars, il entendait la meute des chiens, on sonnait l’hallali, et c’était lui que l’on chassait, c’était lui le gibier que l’on voulait tuer et dépecer. Avant de l’exhiber à la vue de tous. 
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Le lit à baldaquin, le tapis en alpaga, les meubles en bois exotique, les étagères envahies d'une légion de poupées qui formaient une effrayante armée miniature. Et ce détail glaçant : sur les visages de porcelaine, les poupées affichaient la même expression que la jeune femme blonde qui les regardait, assise au milieu du lit. Un sourire triste aux lèvres rouges sur un visage tout blanc. Un visage peint de geisha.
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Pourquoi ça existe le foot ?
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L’arbitre siffle le coup d’envoi de la rencontre. Tony revient dans le salon et s’assoit au pied de la télé.
Je soupire. Une heure trente, plus la pause de quinze minutes.
Un mauvais moment à passer. Ne pas se manifester pendant le match. Ne pas bouger, ne pas se faire entendre.
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Sur le balcon, Tony fait de bonds de kangourou sous ecstasy. L’impression que le sol de l’appart’ va se lézarder, que l’immeuble et le quartier vont s’écrouler…
Je tremble.
J’ai la trouille et je me sens mal.
J’ai la trouille, et pas que pour moi…
Mes petites mains sous mon t-shirt, je caresse mon ventre tendu comme un tambour africain. Au dernier match, ça faisait de grosses bulles. Là, ils sont sacrément agités, mes jumeaux. Plus que d’habitude. Beaucoup plus. Jamais je les ai sentis comme ça. Calmez-vous, mes avenirs, calmez-vous !
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Quand le volcan du stade s’est réveillé, je rêvassais sur le divan bleu ciel et blanc, de la même couleur que tout dans le deux-pièces, des murs au plafond, du frigo au four. Je finissais même par cauchemarder en bleu et blanc, heureusement qu’il y avait la « pelouse » verte à mes pieds, en gazon artificiel.
Donc, je rêvassais lorsque la vague est arrivée, le genre qui gifle le visage et submerge la tête. Une vague sonore qui a déferlé du boulevard. Vuvuzelas, cornes de brume, klaxons et cris des supporters. J’ai ouvert les yeux, me suis redressée en panique, mon cœur a fait des bonds, je me suis tournée vers le balcon, j’ai vu le Vélodrome en éruption et son virage Nord en feu. Et là, ça m’est revenu. Ce que je devais pas oublier.
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C’est Tony. Un mec tendre et bonnard. Enfin… sauf les soirs de match.
Pour mon plus grand malheur, on habite juste en face du Vel’, au dernier étage des Mimosas.
Et ce soir, justement, Tony est en transe. Un animal accroché à la balustrade du balcon qu’il a repeint en bleu ciel et blanc. Une bête qui trépigne comme un cheval fou. Le sol vibre, les murs tremblent. Et ça fait que commencer…
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En début de soirée, tout s’accélère. Le centre-ville se vide. Les bistrots, les bus et le métro sont pris d’assaut. Les barbecues fument, les relents de grillades se répandent. Et des hordes bruyantes par l’odeur attirées affluent vers le volcan d’où s’échappent des fumerolles jaunes, rouges, orangées, sous l’œil des CRS qui serrent les dents.
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En attendant l’heure du classico, le volcan du stade Vélodrome sommeille. Des balayeurs bichonnent ses abords. Des tentes, des barbecues et des food-trucks s’installent, merguez et chipolatas sortent des glacières, drapeaux, banderoles, oriflammes se déploient et claquent au souffle naissant du mistral.
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Au même moment, les cars de CRS charrient des cohortes d’hommes cuirassés de noir qui vont cerner le cœur de la ville, investir les gares et filtrer les péages. Au même moment, la tasse de thé du préfet de police lui brûle les doigts.
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Dès l’aube, l’événement s’affiche en lettres géantes à la une de La Provence et des gratuits qu’on s’arrache à l’entrée du métro, sur les placards qui tapissent les kiosques et les vitrines des diffuseurs de presse.
Sur les ondes de France Bleu Provence, la voix incandescente du légendaire Avi Assouly, sorti pour l’occasion de sa retraite, chauffe les esprits et enflamme les bouches des Marseillais qui ne parlent plus que de ça.
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Deux rangées de gyrophares éclaboussaient la nuit. Devant l’ambulance, j’ai vu la Vieille qui geignait en se griffant le visage. Un infirmier tentait de la calmer. Elle m’a aperçue et s’est mise à hurler :
— Arrêtez-la ! Arrêtez-la ! Elle est maudite ! Elle est le Diable !
Des flics qui observaient la scène ont détourné la tête. J’ai demandé à l’ange :
— Je suis le Diable ?
Il a ri :
— Et moi, un démon !
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Et son visage est apparu. J’ai vu ses yeux. Ils étaient bleus et ils vibraient. Ils étaient gris et vibraient encore. Ils étaient verts et vibraient toujours.
Le visage d’un ange. Un ange brun aux yeux de loup.
Il m’a tendu la main :
— Tu vas venir avec moi.
— J’ai plus envie de vivre…
— Je te ferai oublier ce qu’il s’est passé.
— Comment on peut oublier ça ?
— Fais-moi confiance.
Dans ses bras, il m’a emportée.
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Et puis une main s’est posée sur mon épaule. J’ai bondi dans ma tête mais mon corps voulait plus rien savoir. La main a glissé sur ma nuque, un bras m’a entourée.
— Ils vont finir par te trouver si tu restes là…
La voix est venue d’un autre monde. Elle avait sa propre musique, rauque et douce à la fois, rassurante et chaleureuse, elle chantait à mes oreilles comme si elle avait trouvé la bonne longueur d’onde, la seule qui pouvait encore me rendre à la vie. Mais quelle vie après ce qui vient d’arriver ?
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Ne plus penser. Tout effacer. Arracher ces dernières semaines de ma mémoire. Les crever comme des boutons de pus.
Et après ce soir, ne jamais avoir existé.
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Je m’étais planquée derrière les poubelles. Ça sentait l’humidité rance, les restes de crustacés et le tabac froid. Des cafards me grimpaient dessus.
Je m’en foutais. J’attendais que mon cœur s’arrête, ou que mon cerveau cesse de fonctionner. Avec le film d’horreur qui tournait en boucle dans ma tête.
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La lucarne de la cave était mouchetée de cadavres d’insectes. Je regardais le ciel blanchir derrière un brouillard de fumée. Une odeur de brûlé flottait dans l’air.

Au loin, très loin, des chiens hurlaient. Des sirènes aussi. Il y avait des lumières orange et bleues qui tournoyaient, des bruits de bottes et de chutes, les planchers craquaient, la maison croulait, tout allait s’effondrer.

Et moi, je bougeais pas. Je pouvais plus bouger.
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